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10 octobre 2024 4 10 /10 /octobre /2024 14:12
https://hozana.org

Lecture du livre de la Sagesse 7, 7-11

La sagesse de Dieu est préférable à la lumière parce que sa clarté ne s’éteint pas. Qu’est-elle donc, sinon Jésus lui-même ?

J’ai prié, et le discernement m’a été donné. J’ai supplié, et l’esprit de la Sagesse est venu en moi. Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse ; je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ; tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable, et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue. Plus que la santé et que la beauté, je l’ai aimée ; je l’ai choisie de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s’éteint pas. Tous les biens me sont venus avec elle et, par ses mains, une richesse incalculable. Parole du Seigneur. – Parole du Seigneur.

Commentaire : la sagesse qui selon la Bible est l’art de se conduire et de gouverner les autres, est plus qu’une intelligence des évènements : elle est de confronter au dessein divin et d’évaluer leurs sens et leur portée à sa lumière. Aussi le Sage a-t-il préféré l’esprit de la sagesse à la puissance, à la richesse, à la santé et à la beauté. En effet, que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à ruiner sa vie ? Mais cette sagesse n’est point refus des responsabilités, ni celle du pouvoir ni celles du détenteur de la richesse. Elle est d’en faire un service des hommes et du projet de Dieu.

Et moi, à quoi est-ce que je donne le plus de prix dans ma vie ?

Psaume 89

R/ Rassasie-nous de ton amour, Seigneur : nous serons dans la joie.

  • Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
  • Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants. Rends-nous en joies tes jours de châtiment et les années où nous connaissions le malheur.
  • Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs et ta splendeur à leurs fils. Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l'ouvrage de nos mains ; oui, consolide l'ouvrage de nos mains.

Lecture de la lettre aux Hébreux 4, 12-13

La parole de Dieu est vivante, elle perce les secrets des cœurs. Laissons-la nous révéler à nous-mêmes.

Frères, elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, soumis à son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes. Parole du Seigneur. – Parole du Seigneur.

Commentaire : La parole de Dieu juge l’homme. Entendons par là qu’elle révèle le fond de son cœur, ce à quoi il est attaché, les motivations secrètes de ses projets. Elle montre en qui l’homme a mis sa confiance : Dieu ou lui, à quoi il destine sa vie : briller et paraître à ses propres yeux et aux yeux des hommes, ou « être » devant Dieu ? Mais la parole de Dieu ne vient pas contester l’homme pour le condamner, mais pour le faire changer de route. Au dernier jour seulement, quand nous lui rendrons des comptes, elle sera notre avocat ou notre accusateur selon que nous aurons misé notre vie sur elle ou non.

La Parole vivante qui pénètre au plus profond de l’âme, c’est toi, Jésus, qui viens nous éclairer, nous convertir et nous purifier.

Alléluia. Alléluia. Heureux les pauvres de cœur car : le royaume des Cieux est à eux ! Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10, 17-30

Si l’homme riche avait suivi Jésus, il aurait connu la joie. Mais il a préféré ses biens, et il est reparti tout triste.

En ce temps-là, Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à ses genoux et lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère ». L’homme répondit : « Maître, j’ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse ». Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi ». Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

Alors Jésus regarde autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ». De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu ».

Pierre se mit à dire à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre ». Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions et, dans le monde à venir, la vie éternelle ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : La réponse que Jésus donne à cet homme le renvoie aux commandements dont l’observance, selon les promesses de l’Ancien Testament, assurait d’hériter la vie éternelle. Cet homme réclame manifestement davantage de Maître auquel il s’adresse, sans doute un commandement de plus, une œuvre méritoire supplémentaire. Jésus lui demande tout ! L’échec de cette vocation de disciple stupéfait les apôtres : la richesse est-elle donc un si grand obstacle à l’entrée dans le Royaume ? Oui, déclare Jésus, mais l’acceptation du règne de Dieu est par elle-même impossible aux hommes sans l’aide de Dieu. Celui qui aura accepté de tout perdre, et pas seulement son argent, pour le Christ et l’Évangile, celui-là seul réussira sa vie, non sans bien des obstacles et des persécutions ; lui seul obtiendra la vie éternelle que désirait l’homme riche qui aborda Jésus.

Quand nous en arrivons à désespérer d’un enfant du catéchisme ou d’un jeune d’une équipe, nous rappeler l’échec de Jésus vis-à-vis de l’homme riche. Mais nous dire aussi comme lui : « Rien n’est impossible à Dieu ».

Homélie

L'Évangile de ce dimanche est une mise en garde solennelle contre le pouvoir d’asservissement de toutes les richesses quelles qu’elles soient, car elles stoppent ou tout au moins elles freinent considérablement les plus beaux élans vers cette perfection évangélique, cette sainteté à laquelle nous sommes tous appelés et qui est le seul bien désirable. Ce qui ne peut pas manquer de frapper tout lecteur attentif de l'Évangile, c’est le fait que Jésus, lui, a choisi la pauvreté ; il est né pauvre, il a grandi en travaillant de ses mains dans un métier de pauvre. Durant sa vie publique il n’a pas eu une pierre ou reposer sa tête. Mais il n’a pas vécu pour autant dans la misère ni l’indignité. Le groupe qu’il formait avec les douze avait bourse commune, des personnes aisées les assistaient de leurs biens. Les miracles furent généreux tant pour la soif que pour la faim, il honorait volontiers les repas avec une liberté qui contrastait avec la rude ascèse de Jean-Baptiste.

Liberté : tel est bien le mot-clé de l’attitude de Jésus. Jésus était parfaitement libre, en effet, de toute convoitise et de toute anxiété au sujet de la possession ou de l’entretien des biens terrestres, libre aussi de tout ressentiment, même secret, contre les biens dont il ne jouissait pas. Sans doute les biens de la terre étaient-ils, pour lui aussi, des biens. Mais toute son énergie spirituelle d’esprit et de cœur était orientée vers Dieu, résolument centrée sur Dieu. Cette attitude du Christ doit être aussi la nôtre, frères et sœurs, car l’argent n’est pas seulement un mauvais maître, il est aussi, quoiqu’on en dise, un serviteur dangereux.

- Dangereux parce qu’en raison de la fausse sécurité qu’il procure, il tend à remplacer Dieu dans le cœur de l’homme.

- Dangereux parce que la richesse encombre la vie, préoccupe l’esprit, colle aux mains et au cœur. La richesse séduit celui qui ne devrait être séduit que par Dieu « là où est votre trésor, là est votre cœur » affirme Jésus.

C’est tout le drame de ce jeune riche de l'Évangile: il est placé dans l’alternative de suivre Jésus ou de s’en aller vers ses grands biens. La richesse, nous le savons bien, c’est tout à la fois l’orgueil qui éclabousse les voisins, la servitude d’un rang à tenir, le vertige de la domination, l’escalade du à qui mieux mieux, la possibilité de pouvoir tout se payer, l’affrontement des jalousies et bien sûr, l’égoïsme du tout pour soi... Et la charité en meurt avec la justice... Le pauvre aussi en meurt puisque le riche refuse de partager avec lui en donnant son superflu...

Voilà pourquoi Jésus affirme qu’au plan du salut les riches sont en situation périlleuse : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu ».

Il faut avoir le courage de dire avec l'Évangile que la richesse met vraiment l’homme en état de perdition sans quoi la parole de Jésus n’a plus de sens... Pourtant le même Évangile nous montre des riches entrant dans le Royaume : pensons par exemple aux Mages, à Nicodème, à Matthieu, à Zachée... Le riche a donc des chances de se sauver... Oui, à condition de passer par le trou de l’aiguille, c’est-à-dire à condition de ne pas résister à la grâce du Christ qui rend pauvre de cœur. Car Dieu, bien sûr, peut toujours toucher et changer le cœur du riche... Les Mages alors deviennent capables de quitter leur confort et d’offrir leurs trésors, Matthieu devient capable d’abandonner son bureau de percepteur pour suivre Jésus, Zachée devient capable de restituer au quadruple l’argent mal acquis et de donner la moitié de ce qui reste aux pauvres. Le riche peut donc se sauver à condition de se sentir foncièrement et constamment pauvre, à condition d’être assez détaché de ses biens pour pouvoir partager généreusement... Un chrétien ne peut donc garder des richesses que par devoir et dans les limites du devoir. Retenir plus d’argent qu’il ne faut, compte tenu bien sûr de sa situation, c’est aimer l’argent et par conséquent c’est mépriser Dieu. « Vous ne pouvez pas aimer Dieu et l’argent... »

La question qui se pose au possédant chrétien n’est donc pas : que suis-je obligé de garder ? Sous-entendu : je désire donner le plus possible. Vous allez me dire que pareille attitude tient du miracle. Jésus répond que rien n’est impossible à Dieu.

Avec sa grâce nous pouvons devenir de véritables pauvres selon l’Evangile, car, faut-il encore le redire, personne s’il veut être sauvé, ne sera dispensé de la pauvreté volontaire.

L’illusion du riche, voyez-vous, c’est de croire qu’il a le cœur pauvre alors que, concrètement, il ne se dépouille de rien et pareillement l’illusion du nécessiteux c’est de croire qu’il est en état de salut parce qu’il a les poches vides... Le pauvre qui envie, qui jalouse, qui cherche – non pas simplement à vivre décemment – mais à s’enrichir, celui-là est en tout semblable au riche qui garde égoïstement son avoir. Tous les deux sont hors du Royaume parce que tous les deux sont riches en esprit : ils ont une mentalité de riche. En fait ils ont l’un et l’autre de l’argent plein le cœur.

Or, nous le savons bien, ce que Dieu regarde c’est le cœur. Voilà pourquoi Jésus a dit (c’est la première béatitude) : « Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre », un cœur réellement détaché.

Pierre et les apôtres ont tout quitté... A nous, certes, le Seigneur ne demande pas de tout quitter, car les vocations sont diverses. L’Exigence de pauvreté évangélique varie selon les situations familiales, sociales et économiques... C’est à chacun qu’il appartient de juger en conscience devant Dieu ce qu’il a le devoir de garder et le devoir de donner... Mais le conseil de détachement des richesses est pour tous, sans exception.

L’important, en définitive, c’est de savoir si, oui ou non Dieu est tout pour nous, si, oui ou non, notre cœur veut être tout entier au Seigneur... En somme, nous avons à choisir entre l’Amour et la richesse, entre le clinquant qui brille un moment et la clarté qui ne s’éteint pas, entre la sagesse de Dieu et celle des hommes, cette sagesse de Dieu qui s’est incarnée en Jésus « lui qui de riche qu’il était s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté » selon la belle expression de saint Paul.

Prions intérieurement, par l’intercession de Marie, la Vierge des Pauvres, pour que le Seigneur nous donne la force de faire le bon choix : Notre Mère Spirituelle.

Amen.

Lectures du 28ème dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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3 octobre 2024 4 03 /10 /octobre /2024 13:01

Lecture du livre de la Genèse 2, 18-24

L’homme est appelé à dominer le monde, mais l’amour n’est pas rapport de domination : il est reconnaissance mutuelle jusqu’à ne plus faire qu’un.

Le Seigneur Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra ». Avec de la terre, le Seigneur Dieu modela toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les amena vers l’homme pour voir quels noms il leur donnerait. C’étaient des êtres vivants, et l’homme donna un nom à chacun. L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs. Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde. Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux, et l’homme s’endormit. Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes, puis il referma la chair à sa place. Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme et il l’amena vers l’homme. L’homme dit alors : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish ». À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Conférer un nom aux êtres, c’est pour la Bible en prendre possession et assurer sa domination sur eux. Ainsi l’homme créé par Dieu affirme-t-il son pouvoir sur tous les animaux et il n’en trouve aucun pareil à lui. Pour lui donner une compagne, Dieu fait tomber sur l’homme un profond sommeil dont le but est de manifester le mystère divin de la création de la femme. L’homme la reconnaît semblable à lui et l’amour qui l’attache à elle lui fait rompre toutes ses attaches antérieures, même les plus solides comme celles de la parenté. Ainsi, sous des dehors imagés, la Bible distingue en l’homme son pouvoir de domination de sa capacité à aimer qui est de reconnaître autrui pour un autre lui-même.

Nommer quelqu’un, c’est le reconnaître une personne unique au milieu de son entourage. Dans la prière, je rappelle au Seigneur le nom de ceux que j’aime : Dieu le premier les a nommés dans sa tendresse.

Psaume 127

R/ Que le Seigneur nous bénisse tous les jours de notre vie !

  • Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies ! Tu te nourriras du travail de tes mains : heureux es-tu ! À toi, le bonheur ! R/
  • Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de la table, comme des plants d'olivier. R/
  • Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur. De Sion, que le Seigneur te bénisse ! Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie. Et tu verras les fils de tes fils. Paix sur Israël ! R/

Lettre aux Hébreux 2, 9-11

Par ses souffrances Jésus, le Fils de Dieu, conduit jusqu’au Père une multitude de fils.

Mais Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de sa Passion et de sa mort. Si donc il a fait l’expérience de la mort, c’est, par grâce de Dieu, au profit de tous. Celui pour qui et par qui tout existe voulait conduire une multitude de fils jusqu’à la gloire ; c’est pourquoi il convenait qu’il mène à sa perfection, par des souffrances, celui qui est à l’origine de leur salut. Car celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, doivent tous avoir même origine ; pour cette raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères. – Parole du Seigneur

Commentaire : Pourquoi cette humiliation du Fils de Dieu mourant sur la croix d’une mort honteuse ? Ne pouvait-il pas sauver les hommes sans ces souffrances ? Non ! S’il est vrai qu’être sauvé c’est devenir un homme nouveau, il fallait que Jésus fut cet homme mené à la perfection, cet homme réussi selon Dieu. Or, la perfection, c’est d’aimer, et la perfection de l’amour, c’est de donner sa vie pour ceux que l’on aime, même et surtout s’ils ne le méritent pas. Jésus est ainsi dans sa mort et sa résurrection l’homme que Dieu a réussi, le prototype d’une humanité nouvelle, notre frère aîné dans la création réussie de Dieu.

Avoir éprouvé la souffrance physique ou morale nous permet souvent de mieux comprendre ceux qui souffrent autour de nous. Puisons dans notre expérience douloureuse les mots et les gestes pour les accompagner dans leur épreuve.

Alléluia. Alléluia. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10. 2-16

L’unité des époux réalise le dessein créateur de Dieu qui veut que par l’amour, l’homme et la femme ne fassent plus qu’un

En ce temps-là des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation ». Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu’un. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle devient adultère ».

[Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas ». Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.] – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : La question que les pharisiens posent à Jésus est un piège. En effet, la loi de Moïse permet de renvoyer sa femme sous certaines conditions. Jésus osera-t-il s’opposer à la Loi que Dieu a donnée à son peuple par Moïse ? Mais Jésus n’entre pas dans ces catégories du permis et du défendu, il va droit au dessein de Dieu qui est toujours appel au dépassement. Il est vrai, répond-il, que Moïse a autorisé cela, mais c’est à cause de la dureté de votre cœur, comme une étape vers la réalisation du dessein de Dieu qui est l’unité durable du couple humain. Qu’il puisse y avoir des échecs en amour ne met pas en cause l’appel de Dieu et la capacité des hommes à construire cet amour de toute leur vie.

Nous connaissons des couples sur le point de se séparer, des divorcés remariés, des époux et des épouses délaissés par leur conjoint. Ils ont besoin à la fois du témoignage de l’amour fidèle de notre couple et de notre amitié chaleureuse.

Homélie

En ce dimanche consacré à la Famille, les textes bibliques que nous venons d’entendre surtout le premier dressent un tableau idyllique du foyer selon le rêve de Dieu et selon le désir profond de tout être humain.

L’homme est appelé à s’attacher à sa femme non pas avec la corde de la domination ou de la soumission, mais avec les liens si doux de l’amour. Ainsi la fidélité ne sera pas une corvée, mais une cordée : on s’attache, certes, mais pour être plus libres d’escalader les difficultés de la vie. Cette unité indissociable s’exprime tout naturellement dans l’union des corps «ils ne feront plus qu’une seule chair ». Tel est le couple-modèle même si la réalité semble différente !

Au temps de Jésus, la belle unité voulue par Dieu pour le couple s’effilochait par des répudiations que Moïse lui-même avait été contraint à admettre.

Aujourd’hui encore, la famille semble profondément ébranlée et remise en question, alors que l’Eglise, dans sa fidélité au Christ continue inlassablement de parler de stabilité et de fidélité : « que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni ».

Tout le monde peut constater que la famille moderne est bousculée par l’augmentation des divorces, le nombre croissant de couples concubins, la faiblesse de la natalité, le nombre des familles monoparentales ou la multiplication des familles dites « recomposées ». Et malgré cela la famille est plébiscitée : 63% des nos contemporains la placent en tête des institutions les plus sûres : 85% des jeunes la regardent comme une valeur positive au même titre que l’amitié. Si certains la déclarent périmée et démodée, la majorité des gens a conscience de son absolue nécessité et rejoint la position des évêques qui la considèrent comme une joie pour le monde, une confiance en la personne humaine, un chemin d’avenir.

Ceci étant dit, rappelons-nous les grandes valeurs de la famille.

- Première grande valeur : la famille est un lieu de construction pour chacun des membres qui la composent. C’est dans son sein que l’on peut être soi-même, laisser apparaître ce que l’on est en vérité sans craindre d’être rejeté, que l’on apprend aussi à avoir confiance en soi, grâce au regard admiratif et en même temps lucide que les parents portent sur nous. Elle est le lieu où l’on vit l’amour au quotidien, où l’on échappe à la solitude, où l’on apprend à partager, où l’on peut s’épanouir pleinement et faire fructifier ses dons. La famille est un refuge, un havre de paix dans un monde où chacun n’est qu’un numéro ou une fonction et non une personne. Jean-Paul II a dit que c’est « l’institution qui correspond de la manière la plus immédiate à la nature de l’être humain ».

- Deuxième grande valeur : la famille est le vrai fondement de la société, sa cellule première et vitale. Elle est le lieu où la vie sociale s’apprend en douceur et où l’on fait l’apprentissage de la différence.

Plus que jamais la société a besoin de familles solides et fécondes :

- elle en a besoin pour sa survie démographique : les nations sans enfants disparaissent inexorablement.

- elle en a besoin pour que les citoyens acquièrent ces valeurs sans lesquelles il n’y a pas de vie communautaire possible : notamment le respect de l’autre, la gratuité, la solidarité, la non-violence, le partage.

- elle en a besoin enfin pour sa paix intérieure : la délinquance ne fleurit-elle pas là où manque une vie familiale épanouie ?

Tout ceci est possible, frères et sœurs, mais à certaines conditions :

- la famille doit favoriser la communication entre ses membres. L’amour doit se dire et la tendresse se manifester concrètement à l’intérieur d’un foyer qui s’efforce de développer une saine intimité.

- la famille doit aussi s’ouvrir sur l’extérieur en se consacrant à des œuvres de service social spécialement en faveur des pauvres et en participant bien sûr le plus possible à la vie et à la mission de l’Eglise.

- la famille doit par-dessus tout s’ouvrir à Dieu dans une vie de foi qui s’exprime principalement dans la prière, prière individuelle et aussi, prière en famille qu’il faudrait remettre à l’honneur tous les soirs, car la prière renforce la solidarité et la cohésion spirituelle de la famille, nous dit Jean-Paul II. C’est d’elle que nait la force intérieure des familles, comme aussi la puissance capable de les unifier dans l’amour et dans la vérité.

Où Bernadette Soubirous a-t-elle puisé sa foi profonde, sinon dans cette prière qui chaque soir rassemblait sa famille et lui faisait pressentir (à travers des mots qu’elle comprenait pourtant bien mal) la présence mystérieuse de Dieu ?

La famille a besoin de Dieu, car, certains jours, la fidélité est dure à vivre. Le sacrement de mariage est là, justement, pour donner aux époux cette capacité de l’impossible, cette capacité d’aimer comme Dieu et d’aimer de l’amour même de Dieu. Leur petit oui d’époux fragiles est emporté dans le oui fidèle et indéfectible du Christ sur la croix qui épouse l’humanité.

Puissent nos familles garder le cap sur le modèle familial que l’Eglise contemple dans la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, fêtée après Noël, qu’elles soient rayonnantes, qu’on puisse deviner à travers elles la puissance du don qui vient de Dieu parce qu’elles sont ces hauts-lieux de l’amour durable fidèle et fécond, plus fort que les épreuves, les échecs et la mort.

Chers frères et sœurs, selon un proverbe indien « nul ne s’est jamais perdu sur une route droite ». Cette route est déjà ici-bas la seule voie du bonheur assuré... et elle a en plus le mérite de conduire du même coup vers la joie sans limites des noces éternelles.

Amen.

Prière universelle

Sœurs et frères ! Prenons conscience de l'Évangile de ce jour et sentons nous concernés par la situation des familles désunies, des couples en péril. Adressons à Dieu nos prières à leurs intentions.

  • Que l'Église soutienne les époux chrétiens et les aide à vivre leur amour dans la fidélité de chaque jour. Ensemble prions : Dieu est amour, Dieu est lumière, Dieu notre Père.
  • Que notre pays mette en place et soutienne une vraie politique familiale efficace et durable. Ensemble prions : Dieu est amour, Dieu est lumière, Dieu notre Père.
  • Que les couples séparés, les femmes et les enfants abandonnés n'aient pas à souffrir des dures conditions de la vie. Ensemble prions : Dieu est amour, Dieu est lumière, Dieu notre Père.
  • Que notre communauté se montre attentive au malheur de leur prochain et soutienne ceux qui ont besoin d'être aimés. Ensemble prions : Dieu est amour, Dieu est lumière, Dieu notre Père.

Seigneur, à l'image de ton amour renforce toi-même les liens qui doivent nous unir. Fais nous connaître la joie d'aimer et d'être aimés. C'est toi qui nous a donné ce grand commandement de l'amour, à ton image qu'il soit accepté et partagé par tous les hommes maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Source de la P.U. : http://seltzparoisse.free.fr

Lectures du 27ème dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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27 septembre 2024 5 27 /09 /septembre /2024 14:59
Source : http://jactiv.ouest-france.fr

Lecture du livre des Nombres 11, 25-29

Moïse désire que tout son peuple devienne un peuple de prophètes. L’Église l’est devenue depuis la Pentecôte. Le montrons-nous ?

En ces jours-là, le Seigneur descendit dans la nuée pour parler avec Moïse. Il prit une part de l’esprit qui reposait sur celui-ci, et le mit sur les soixante-dix anciens. Dès que l’esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser, mais cela ne dura pas.

Or, deux hommes étaient restés dans le camp ; l’un s’appelait Eldad, et l’autre Médad. L’esprit reposa sur eux ; eux aussi avaient été choisis, mais ils ne s’étaient pas rendus à la Tente, et c’est dans le camp qu’ils se mirent à prophétiser. Un jeune homme courut annoncer à Moïse : « Eldad et Médad prophétisent dans le camp ! » Josué, fils de Noun, auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole : « Moïse, mon maître, arrête-les ! » Mais Moïse lui dit : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! » - Parole du Seigneur.

Commentaire : Moïse est seul à porter le poids de tout ce peuple qu’il a fait sortir d’Égypte. Sur le conseil du Seigneur on choisit soixante-dix anciens, chefs de famille ou de tribus importantes, pour les associer avec lui à la direction du peuple. L’art de gouverner est un don de Dieu ; il entérine le choix de Moïse en donnant une part de l’Esprit qui repose sur lui à chacun des anciens, même aux deux qui, en ne venant pas au rendez-vous, avaient montré qu’ils refusaient cette responsabilité. Josué en est jaloux pour Moïse, mais celui-ci souhaiterait au contraire que chaque Israélite sache se conduire et se gouverner soi-même sous l’emprise de l’Esprit de Dieu. Ce serait la preuve qu’il est entré dans l’intimité de Dieu et dans la connaissance de son projet libérateur.

Partager les responsabilités, appeler de nouveaux paroissiens pour les services de la communauté, se réjouir de ceux qui prennent des initiatives, c’est s’ouvrir à l’Esprit de Dieu dont nous savons qu’il souffle où il veut.

Psaume 18

R/ Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur.

  • La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples. R/
  • La crainte qu'il inspire est pure, elle est là pour toujours ; les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables. R/
  • Aussi ton serviteur en est illuminé ; à les garder, il trouve son profit. Qui peut discerner ses erreurs ? Purifie-moi de celles qui m'échappent. R/
  • Préserve aussi ton serviteur de l'orgueil : qu'il n'ait sur moi aucune emprise. Alors je serai sans reproche, pur d'un grand péché. R/

Lecture de la lettre de saint Jacques 5, 1-6

L’Évangile dévalue toutes les richesses, surtout si elles se constituent sur le dos des travailleurs, nous rappelle saint Jacques.

Vous autres, maintenant, les riches ! Pleurez, lamentez-vous sur les malheurs qui vous attendent. Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille sera un témoignage contre vous, elle dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des richesses, alors que nous sommes dans les derniers jours ! Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont moissonné vos champs, le voici qui crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur de l’univers. Vous avez mené sur terre une vie de luxe et de délices, et vous vous êtes rassasiés au jour du massacre. Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il vous oppose de résistance. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Jacques appuie sa virulente condamnation des riches sur deux motifs. Tout d’abord sur le fait qu’avec Jésus le règne de Dieu s’est approché des hommes. Amasser argent et richesses alors que retentit la Bonne Nouvelle qui peut seule combler les hommes par la perspective d’un monde nouveau où Dieu sera tout en tous, quelle folie ! L’Évangile dévalue toutes les richesses de ce monde en annonçant la priorité du règne de justice et d’amour de Dieu. Le second motif est une raison sociale. Pour gagner plus, on retient injustement le salaire de ses ouvriers, on vit ainsi dans le plaisir et le luxe alors que meurent les opprimés et les exploités ! Ceux-ci ne sont-ils pas les membres de Jésus le Juste que vous continuez à tuer sans qu’il puisse vous résister ? Comme on le voit, raison sociale et raison religieuse ne font qu’un : c’est toujours Jésus Christ qui est renié et méprisé par les riches.

Toute richesse, qu’elle soit financière, culturelle ou spirituelle, peut devenir un handicap à la vie selon l’Évangile si nous ne la partageons pas. Comment faisons-nous servir la nôtre à ceux qui en sont démunis ?

Alléluia. Alléluia. Ta parole, Seigneur, est vérité ; dans cette vérité, sanctifie-nous. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9, 38-43. 45. 47-48

Ni un groupe fermé et intolérant, ni un groupe de purs qui méprisent les humbles croyants, ni un groupe de tièdes qui pactisent avec le mal : reconnaissons-nous notre communauté chrétienne ?

En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent ». Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.

« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Un certain nombre de paroles de Jésus ont été ici regroupées par Marc pour répondre à des problèmes que se posait sa communauté chrétienne. L’appartenance au Christ est-elle limitée à ceux qui font partie du groupe des disciples, à l’Église ? Non, répond Jésus, celui qui se réfère à moi et à l’Évangile pour combattre le mal n’est pas contre vous. Quiconque d’ailleurs vous servira parce que vous êtres disciples du Christ, aura sa récompense par Dieu. Par contre, celui qui conduira au péché par ses actes ou par ses paroles le moindre des chrétiens, les petits et les faibles, négligeant de reconnaître le Christ en eux, commettra un geste si grave qu’il lui vaudrait mieux mourir. Or, l’entrée dans la vie avec le Christ mérite qu’on soit prêt à tout lui sacrifier, son orgueil, sa suffisance, son bon droit et même un membre.

Il faut beaucoup de passion pour travailler à faire le bien. Il faut beaucoup de grandeur d’âme pour reconnaître qu’il se fait aussi sans nous. Jésus réclame ces deux attitudes de ses disciples.

Homélie

S’il est une vertu qui est objet de contestation, c’est bien la tolérance :

- pour les uns, elle passe pour une vertu de choix ; l’une des formes les plus hautes du respect d’autrui et de sa différence. Elle permet la vie en société et dans une société comme la nôtre, elle s’impose absolument. Sans elle il y a réel danger de tomber dans un régime intolérable... Comme on en connaît encore de nos jours dans un certain nombre de pays ou de sociétés...

- pour d’autres, au contraire la tolérance est une forme de lâcheté car elle accepte l’inacceptable et finit par justifier les comportements les plus énervants, à leurs yeux la tolérance met sur le même pied, le bien et le discutable.

Et Jésus, qu’en pense-t-il ? Ce qu’il en dit aujourd’hui dans l’Evangile pourrait se résumer ainsi : « Soyez tolérants avec les autres, mais soyez exigeants avec vous-mêmes et tout ira bien ».

Un de ses apôtres vient de lui dire : « Seigneur es-ce que tu te rends compte de ce qui nous arrive ? Tu nous envoies prêcher, guérir des malades, chasser des démons... Et nous avons bien du mal à y parvenir... car on vient d’apprendre qu’un homme qui n’est pas « des nôtres », qui n’a aucun mandat de ta part à l’audace de chasser les démons en ton Nom et le comble, c’est qu’il y arrive... On aimerait bien que n’importe qui ne fasse pas n’importe quoi». Calmement Jésus invite son apôtre à une plus grande ouverture d’esprit... « Tu as raison, cet homme n’est pas de chez nous, mais il est de bonne foi. Certes, il chasse les démons mais il le fait il le fait en mon Nom, c’est donc qu’il croit en moi. Alors où est le mal ? Vous êtes mes disciples bien-aimés, mais vous n’avez pas le monopole de la grâce ».

La question est de savoir qui fait vraiment partie de l’Eglise ? On peut être inscrit sur les registres de baptême, engagé dans les services d’Eglise et pourtant, par le péché, être coupé du Christ, comme le sarment de vigne qui n’est pas irrigué par la sève venant du cep. A l’inverse on peut ne pas connaître l’Eglise, être le croyant sincère d’une autre religion et faire à son insu partie de l’Eglise de Christ, parce qu’on est travaillé intérieurement par l’Esprit-Saint. Or, l’Esprit-Saint, on ne peut pas l’enfermer dans une cage. « Le vent souffle où il veut, déclare Jésus, tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni ou il va ». L’Esprit-Saint ne travaille pas que dans l’Eglise, il travaille l’humanité toute entière pour qu’elle s’oriente vers son chef et qu’elle s’unifie derrière lui. En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont enfants de Dieu, nous assure saint Paul.

Il y a des hommes de bonne volonté dans toutes les religions. Le Concile Vatican II nous demande de rester ouverts à nos frères qui ne vivent pas en totale communion avec nous, à tous ceux dont les traditions recèlent de précieux éléments religieux et humains.

Frères et sœurs, dans le passage évangélique qui est proposé à notre méditation, la douceur et la tolérance de Jésus pour les hommes éloignés de la foi sont particulièrement frappantes...  Mais sa rigueur soudaine et radicale vis-à-vis du péché nous laisse dans la stupéfaction... Car Jésus n’y va pas de main morte... « Si ton pied t’entraine au péché coupe-le, il vaut mieux entrer estropié dans la vie éternelle que d’être jeté avec les deux pieds dans la Géhenne, c'est-à-dire le lieu de la perdition éternelle... »

Nous sommes là en face de la radicalité de l’Evangile qui a été comprise et vécue par tant et tant de saints tout au long de l’histoire de l’Eglise. Evidemment il ne faut pas prendre à la lettre les expressions employées par Jésus. S’il parle fort, c’est bien parce qu’il veut nous secouer et nous faire réalisés la gravité du péché dont le monde aujourd’hui a perdu le sens et dont hélas, nous savons nous accommoder. Car reconnaissons-le, nous saisissons plutôt mal l’effet destructeur que nos péchés ont sur nos âmes, et bien plus encore, l’impact qu’ils ont sur le cœur de Dieu : car Dieu qui nous aime follement est profondément blessé par nos refus d’amour. C’est Pascal qui faisait dire à Dieu « Si tu connaissait tes péchés, tu perdrais cœur ».

Frères et sœurs, c’est donc un avertissement grave que Jésus nous adresse aujourd’hui. Il devrait nous faire penser à la question qui nous a été posée solennellement par l’Eglise avant le baptême et à la confirmation, qui est à nouveau posée à nous tous, chaque année au cours de la Vigile Pascale. « Pour suivre Jésus et vivre selon l’Evangile, voulez-vous lutter contre le mal et contre tout ce qui conduit au péché, voulez-vous lutter ? » Nous ne devrions jamais oublier que la vie chrétienne est un combat quotidien, que ce combat-là est nécessaire qu’il peut faire mal, car il y a des moments où il faut impitoyablement trancher dans le vif. Il y va de notre salut éternel. Cependant, que l’obligation de ce combat ne nous décourage jamais car Dieu notre Père est riche en miséricorde.

N’est-il pas affirmé dans la prière d’ouverture de ce dimanche : « Qu’il patiente et prend pitié sans se lasser ? » A ce sujet saint Augustin a exprimé une pensée qui est la règle d’or de la morale chrétienne et qui devrait nous remplir d’Espérance. Je vous la cite en guise de conclusion :

« Dieu ne te commande pas l’impossible. Il te commande de faire ce que tu peux, de Lui demander ce que tu ne peux pas... et Il t’aide afin que tu puisses ».

Amen.

Lecture du 26ème dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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17 septembre 2024 2 17 /09 /septembre /2024 19:44
http://lapin-bleu.croixglorieuse.org/bd/gat/les-5-niveaux-de-lecture/2-les-allusions-cachees/les-allusions-bibliques/

Lecture du livre de la Sagesse 2, 12. 17-20

Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes : « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation. Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira. Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : L’auteur du livre vit à Alexandrie devenue au 1er siècle av. J.C. un centre rayonnant de la pensée grecque et où s’étaient réfugiés de nombreux juifs. Éblouis par le prestige de cette civilisation, beaucoup d’entre eux avaient abandonné leur foi et les pratiques de leur religion. Ils raillaient et persécutaient leurs anciens coreligionnaires demeurés fidèles au Seigneur. Ceux-ci leur étaient en effet un reproche vivant de leur trahison de la foi d’Israël. En les poussant à bout, leurs persécuteurs espéraient les voir abandonner leur patience et renier à leur tour le Seigneur. L’auteur du livre s’efforce d’encourager ses compatriotes fidèles par une défense et illustration de la foi d’Israël au long de l’histoire.

La rentrée scolaire et celle des catéchismes rappellent à notre communauté son devoir d’épauler ceux qui sont davantage aux prises avec l’athéisme, le scepticisme et l’indifférence, notamment les jeunes et les récents baptisés de Pâques. Selon notre situation, quelle part prenons-nous à ce soutien ?

Psaume 53

R/ Le Seigneur est mon appui entre tous.

  • Par ton nom, Dieu, sauve-moi, par ta puissance rends-moi justice ; Dieu, entends ma prière, écoute les paroles de ma bouche. R/
  • Des étrangers se sont levés contre moi, des puissants cherchent ma perte : ils n'ont pas souci de Dieu. R/
  • Mais voici que Dieu vient à mon aide, le Seigneur est mon appui entre tous. De grand cœur, je t'offrirai le sacrifice, je rendrai grâce à ton nom, car il est bon ! R/

Lecture de la lettre de saint Jacques 3, 16-4, 3

Bien-aimés, la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. Au contraire, la sagesse qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous n’obtenez rien parce que vous ne demandez pas ; vous demandez, mais vous ne recevez rien ; en effet, vos demandes sont mauvaises, puisque c’est pour tout dépenser en plaisirs. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Il semble bien que Jacques vise ici des dissensions et les rivalités qui existaient entre les chrétiens, entre les riches et pauvres, mais aussi entre ces gros propriétaires et ces riches négociants que sa lettre prend souvent à partie. La soif de s’enrichir justifie pour eux l’emploi de tous les moyens y compris la violence et le meurtre. C’est cette convoitise inscrite, au fond de l’homme qui est génératrice des guerres, des injustices, du mal. Au contraire, qui se laisse modeler par Dieu est artisan de paix car celle-ci se construit dans la droiture, la tolérance, la justice qui est son fruit le plus précieux.

Relisons posément la première partie de cette lecture où saint Jacques nous invite à être artisans de paix.

Alléluia. Alléluia. Par l’annonce de l’Évangile, Dieu nous appelle à partager la gloire de notre Seigneur Jésus Christ. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9, 30-37

En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera ». Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ». Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé ». – Acclamons la parole de Dieu.

Commentaire : Alors que Jésus leur annonce sa passion et sa mort comme Serviteur du dessein de salut de Dieu sur le monde, les disciples discutent pour savoir lequel d’entre eux est le plus grand. Cinglante ironie de Marc à l’égard des rêves de grandeur et de prestige qui se font jour dans sa communauté chrétienne alors qu’elle prétend honorer un Messie crucifié ! Jésus, comme le faisaient souvent les prophètes, illustre par un geste son enseignement. Il prend un enfant, cet être qui symbolise l’extrême faiblesse sociale, et l’embrasse. Puis il s’explique : celui qui manifeste son intérêt pour les petits de la communauté, ceux-là que leur absence de grandeur et de prestige déconsidèrent aux yeux du monde, c’est moi qu’il accueille, et, à travers moi, le Père lui-même.

« De quoi discutiez-vous en chemin ? » Dans la prière je me remémore les conversations que j’ai eues ces derniers jours. Comment ai-je cherché à y être serviteur de mes interlocuteurs ?

Homélie

Le passage de l’Evangile de saint Marc nous fait entrer dans l’intimité des 12 apôtres qui, sous la direction incomparable de leur Maître et Seigneur, le Christ-Jésus sont en train de faire leur noviciat : le noviciat de cette vie religieuse authentique qui consiste à l’imiter lui le Parfait religieux de Dieu, en communiant le plus possible à sa pensée, à sa volonté et à sa manière d’agir.

Jésus qui, en pédagogue particulièrement avisé, ne laisse passer aucune occasion d’instruire et de former ses apôtres, s’efforce durant cette halte qu’ils font à Capharnaüm, de les faire progresser en partant d’une discussion fort animée qu’ils ont eue tout à l’heure, chemin faisant. Hélas, on se trouve en pleine inintelligence. Les apôtres, en effet, ne comprennent pas ce que Jésus leur explique... Sans doute parce que c’est difficile, mais aussi parce qu’ils sont préoccupés par autre chose : des questions de prestige et de supériorité. Il s’agit de savoir qui, parmi eux est le plus grand ? L’espoir d’être, un jour, les ministres du futur Roi-Messie leur est monté à la tête.

Ne dédaignons pas, frères et sœurs, de méditer quelques instants sur ces histoires d’ambition et de préséance, si lamentables, quand on songe qu’il s’agit de gens choisis avec amour par Jésus, un Jésus qui s’efforce de leur montrer par quel chemin coûteux on sauve sa vie et on sauve les hommes... Cela prouve que personne n’est à l’abri de l’ambition, même en fréquentant Jésus. Combien de gens, très simple au début, ont été grisés par le plus petit galon de « responsable » ! Pourtant, l’Evangile devrait être un contrepoison efficace. En nous révélant les goûts de Jésus, il nous révèle les goûts de Dieu. Impossible de ne pas voir que Jésus déteste trois choses : l’hypocrisie, l’argent et l’ambition. Venu pour servir, il le répète assez, il sent très vivement que l’ambition est le cancer du service. On ne peut pas être plein de soi et se soucier des autres, c’est mathématique. Mais l’orgueil surtout pervertit inexorablement ce que l’on voudrait appeler encore dévouement. Le mélange des deux désirs : servir et dominer est si perfide que Jésus réagit avec la plus grande vigueur. Il s’assied, convoque les douze et d’une façon solennelle il énonce le principe évangélique qui met une distance absolue entre la volonté de puissance et le dévouement.

« Si quelqu’un veut être le premier qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ».

Vouloir être le premier n’est pas condamné, loin de là ! Car il faut des chefs et ces chefs sont une chance pour toutes les communautés, dans l’Eglise, comme ailleurs. Certains ont manifestement des dons pour cela. Quand leur entourage les désigne ou une autorité supérieure, se dérober serait de l’égoïsme et aussi de la lâcheté devant le don de soi que cette promotion va exiger. Et justement, Jésus demande à celui qui est premier un travail de service qui doit s’effectuer d’abord dans son cœur. Pas question de céder à l’instinct et à la griserie : il faut qu’il se considère comme le dernier, qu’il cultive sans cesse l’humilité, cette vertu qui selon la définition de saint Thomas d’Aquin : « freine le désir désordonné de notre propre grandeur et pousse l’homme à l’amour de ce qu’il est en vérité ». Ce renversement qu’il devra réaliser est si invraisemblable que seul Jésus pouvait ériger en principe cette folie : « se faire le dernier ». Et pour être sûr qu’on ne cherchera pas une échappatoire, il précise bien : le dernier de tous, le serviteur de tous.

Ensuite pour bien montrer que son enseignement n’est pas seulement une théorie, une belle leçon de morale, Jésus l’illustre par une leçon de choses. En Orient, les enfants ne manquent pas dans les rues ou sur les places. Ils ne sont pas timides, ils se faufilent partout... Prenant un de ces enfants, Jésus le place au milieu du groupe, le serre dans ses bras et l’embrasse. Pour nous ce geste n’a rien d’étonnant, mais il l’était pour les apôtres, car à cette époque-là l’enfant ne tenait pas dans la société la place qu’il tient aujourd’hui : il ne jouissait d’aucune considération, on ne s’intéressait pas à lui et on le repoussait même sans le moindre ménagement.

Pourquoi Jésus l’a-t-il choisi ? Ce n’est pas pour sa grâce, son sourire, son innocence, mais pour sa fragilité, sa faiblesse, sa dépendance totale aux autres. Il ne pouvait en fait rien trouver de plus significatif pour souligner qu’à ses yeux, la plus grande valeur ne dépend pas du rang, des honneurs ou de la considération mais de la pauvreté, du dénuement et de l’insignifiance. Et comme il ne donne aucun enseignement qui ne soit accompagné, de son propre exemple, Jésus aurait pu ajouter à son geste et aux paroles que nous rapporte saint Marc que cet enfant-là, il l’a été lui-même, n’ayant pas jugé déshonorant, lui le Verbe de Dieu de paraître, au milieu de nous, comme un petit enfant et donc d’occuper la dernière place, et que cette dernière place qui a été la sienne à Bethléem et à Nazareth, il l’occupera encore lorsqu’il souffrira sa Passion.

Là encore, frères et sœurs, ne sera-t-il pas le dernier de tous : rejeté, humilié, méprisé, traité non plus même comme un enfant qu’on écarte, mais comme un objet sur lequel on crache avant de le clouer sur une croix : ce sort qu’on réserve aux esclaves et aux grands criminels. Mais, s’il l’a choisie cette place la plus abjecte n’est-ce pas pour nous convaincre que la seule priorité, c’est celle de l’amour ? Un amour qui ne se paye pas de mots, mais qui se met au service de tous, sans exception, (avec une préférence cependant pour les plus petits, les plus pauvres) ; un amour qui inlassablement donne, se donne et pardonne.

Puissions-nous, chers frères et sœurs, devant la crèche de Bethléem, devant la croix du Calvaire où meurt d’amour Jésus « le Serviteur souffrant », devant l’exemple si admirable de Marie la petite servante du Seigneur, et devant l’exemple de tous les saints reprendre nos vraies mesures. L’humilité à laquelle nous somme invités n’est ni un reniement des dons que nous avons reçus, ni une fuite des responsabilités qui sont les nôtres, mais l’acceptation objective de ce que nous sommes avec nos limites, nos faiblesses et surtout la conscience de notre dépendance essentielle à l’égard de celui auquel nous devons tout.

Disons-nous bien, frères et sœurs, que si nous aspirons aux premières places, nous nous coupons de cette dépendance. Par contre, si nous recherchons, publiquement ou secrètement, la dernière place, alors, nous laissons à Dieu le soin de nous placer lui-même. Et c’est beaucoup plus sûr !

Amen.

Prière universelle

R/ : Dans la confiance, prions le Dieu de justice.

  • Pour que l’Église annonce joyeusement la Bonne Nouvelle du salut, ensemble prions. R/ 
  • Pour que les chrétiens découvrent la dimension missionnaire de leur baptême, ensemble prions. R/ 
  • Pour que les jeunes de nos pays témoignent de la joie de l’Évangile, ensemble prions. R/ 
  • Pour que soient nombreux nos frères et sœurs au service des malades et des démunis, ensemble prions. R/ 
  • Pour que nous tous, à l’exemple de ton Fils, fassions grandir la fraternité dans le monde, ensemble prions. R/ 

Dieu des vivants, Père des peuples, accueille la prière de tes enfants. En ce jour où le Christ nous invite au service, accorde-nous l’Esprit de tendresse et de force. Par Jésus le Christ notre Seigneur.

Source : https://puiseralasource.fr/

Lectures du 25ème Dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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10 septembre 2024 2 10 /09 /septembre /2024 14:59

Lecture du livre d'Isaïe 50, 5-9a

Servir le Seigneur, c’est ne pas se dérober à sa parole et, par suite, aux souffrances qui accompagnent son annonce.

Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, Celui qui me justifie. Quelqu’un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ? Qu’il s’avance vers moi ! Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ; qui donc me condamnera ? – Parole du Seigneur.

Commentaire : Alors que tout un peuple est devenu sourd aux appels de son Dieu, quelques-uns sont restés en éveil pour entrer chaque matin en conversation avec lui. Qu’il est éprouvant de ramer toujours à contre-courant, d’essuyer les sarcasmes et les rebuffades des gens sérieux et installés qui ont troqué leur liberté contre la bonne situation qu’ils se sont faite en exil à Babylone ! Quelle force de caractère Dieu ne réclame-t-il pas de ses prophètes d’aujourd’hui, pour faire front et rester impassibles devant la débandade générale ! Jésus Christ montrera cette même trempe de caractère quand, abandonné par les foules, il montera à Jérusalem subir sa passion pour sauver son peuple.

Dans les moments d’échec ou quand l’envie nous prend de tout abandonner, être encore plus vigilants dans la prière et l’oreille encore plus ouverte aux paroles du Seigneur Dieu.

Psaume 114

R/ Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.

  • J'aime le Seigneur : il entend le cri de ma prière ; il incline vers moi son oreille : toute ma vie, je l'invoquerai. R/
  • J'étais pris dans les filets de la mort, retenu dans les liens de l'abîme, j'éprouvais la tristesse et l'angoisse ; j'ai invoqué le nom du Seigneur : « Seigneur, je t'en prie, délivre-moi ! » R/
  • Le Seigneur est justice et pitié, notre Dieu est tendresse. Le Seigneur défend les petits : j'étais faible, il m'a sauvé. R/
  • Il a sauvé mon âme de la mort, gardé mes yeux des larmes et mes pieds du faux pas. Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants. R/

Lecture de la lettre de saint Jacques 2, 14-18

Il ne suffit pas d’être croyant, il faut mettre sa foi en pratique, nous rappelle saint Jacques.

Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » Sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi ». – Parole du Seigneur

Commentaire : Paul avait rappelé qu’aucun de nos actes ne nous méritait l’amour de Dieu puisqu’il nous a aimés le premier, gratuitement, alors que nous étions pécheurs. Nous ne pouvions qu’accueillir cet amour de Dieu avec confiance dans la certitude qu’ainsi aimés par lui, nous serions aussi sauvés par lui. La foi est d’abord cette attitude profonde d’accueil et de reconnaissance de la grâce de Dieu. Mais suffit-il de se laisser ainsi aimer passivement pour être sauvé ? Certains ont pu le croire, comme si, de l’amour de Dieu ne devait pas naître le nôtre pour lui et surtout pour nos frères. Jacques nous rappelle qu’une foi qui ne nous transformerait pas, qui ne se traduirait pas en gestes d’amour fraternel, ne serait pas une foi sincère.

Dit-on de nous : « Pour un service, on peut toujours frapper à sa porte, il est toujours disponible ? » Alors, à en croire saint Jacques, nous pourrons parler de notre foi.

Alléluia. Alléluia. Que la croix du Seigneur soit ma seule fierté ! Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8, 27-35

Pour vous, qui suis-je ? demande Jésus. Nous connaissons la réponse à donner, mais sommes-nous décidés à renoncer à nous-mêmes pour suivre Jésus crucifié ?

En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes ». Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ ». Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ». Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Pour Marc, la reconnaissance de Jésus comme le Messie par Pierre et les disciples est un tournant dans le ministère du Christ. Auparavant ses actes et ses paroles montraient bien en lui le Sauveur promis par Dieu, mais ils le faisaient d’une manière voilée : Jésus ne voulait pas être reconnu comme le Messie nationaliste attendu par une partie du peuple. Désormais, il va pouvoir s’en expliquer avec ses disciples : « pour la première fois il leur enseigne » que le Messie va mourir pour sauver son peuple. Cette conception d’un Messie souffrant leur est si étrangère, elle choque tellement leur attenté que Pierre veut s’y opposer. Mais, Jésus maintient fermement, y compris devant la foule, que celui qui veut être son disciple doit envisager de suivre jusqu’à la croix celui qui se révèle comme le Messie souffrant.

Pour vous, qui suis-je ? Prenons un moment de prière pour répondre au Christ avec nos propres mots et les sentiments qui sont les nôtres.

Homélie

« Tout l'monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir » (Pétula Clark). Ce refrain d’une chanson qui eut, paraît-il, son heure de succès, résume assez bien une mentalité courante dans laquelle les apôtres eux-mêmes se sont laissés prendre ainsi que nous venons de le voir dans l’Evangile de ce jour.

Quand Jésus leur parle du Royaume de Dieu et de sa Gloire, ils affirment avec enthousiasme leur volonté de le suivre jusqu’au bout ; mais lorsqu’il leur montre le chemin qui doit les conduire à de tels sommets (et qui n’est rien d’autres que le chemin de la Croix) alors, ils se fâchent, protestent et reculent, l’apôtre Pierre en tête.

La Pâque sans la Croix, c'est-à-dire la joie sans l’effort, le bonheur sans le sacrifice... Nous en sommes tous là, frères et sœurs, reconnaissons-le... Nous voudrions bien gravir le chemin montant de la sainteté qui conduit jusqu’au sommet de l’amour et de l’éternelle Béatitude et nous entreprenons l’escalade, l’esprit et le cœur pleins de bonnes résolutions. Seulement voilà ! Lorsqu’il s’agit de payer le prix de la montée, de peiner durement sur le sentier escarpé du don et du renoncement, de supporter les contradictions ou les persécutions à cause du Christ, d’accepter toutes sortes d’épreuves physiques ou morales, alors nous nous arrêtons découragés, avant de redescendre dans la plaine tellement nous préférons l’autoroute de notre petit confort aux exigences qui sont pourtant la rançon de toute joie profonde et durable.

Jésus, très solennellement, nous met en garde. Il voudrait tant nous faire comprendre à quel point cette attitude, si souvent lâche et paresseuse qui est la nôtre est insensée, vraiment suicidaire au point de vue spirituel : « Celui qui veut sauver sa vie, nous dit-il, la perdra » confirmant par là une de ses déclarations précédentes : « Il est large et spacieux le chemin qui mène à la perdition ».

Il faut mourir pour vivre : telle est la loi fondamentale du Royaume et la signification du mystère pascal. Jésus n’a jamais promis les énergies de son Esprit à ceux qui se contentent de belles paroles ou de beaux sentiments. Il ne veut pas que nous attendions le Paradis final depuis le fauteuil de notre paresse spirituelle et il nous fait savoir par son apôtre Jean ce qu’il pense des tièdes. Au chapitre 3 de l’Apocalypse, il met sur les lèvres de Jésus cet avertissement très grave : « Je connais ta conduite, tu n’es ni froid, ni chaud, que n’es-tu l’un ou l’autre ! Parce que tu es tiède et non pas froid ou chaud, je vais te vomir de ma bouche ». C’est son exemple d’engagement extrêmement couteux allant jusqu’à l’immolation totale au service du salut de nos âmes qui autorise Notre-Seigneur à nous demander notre petite part. Nous sommes appelés comme l’a si bien compris l’apôtre Paul« à compléter par nos souffrances ce qui manque à la Passion du Christ pour son Corps qui est l’Eglise ».

Alors frères et sœurs, si nous voulons comprendre au moins un peu, le sens de la Croix, le sens de la souffrance dans nos vies (cette souffrance qui nous semble absurde tant qu’elle n’est pas regardée avec les yeux de la foi) nous devons contempler longuement Marie, la Vierge Immaculée au pied de la Croix, le Vendredi-Saint, sur le calvaire. Personne n’a été associé comme Elle à la Passion du Sauveur.

Qui pourra avoir la moindre idée de son martyre intérieur ? De la douleur du glaive qui a transpercé son cœur...

Et les saints qu’ont-ils faits à son exemple ? Trouvez-en un seul qui n’ait pas accepté d’offrir par amour toutes sortes de souffrances, en union avec Jésus-Crucifié ?

Eh bien, nous aussi, si nous voulons être des vrais disciples de Jésus, nous devons librement et volontairement communier à son sacrifice en offrant tout ce qui nous coute dans notre vie, tout ce qui nous fait souffrir physiquement ou moralement.

Jésus cherche des âmes qui l’aiment assez pour l’aider à porter sa Croix et contribuer ainsi au salut de tous, (le nôtre pour commencer). Quand nous aurons compris que notre communion au mystère de la Croix est le seul secret de la joie, il y aura déjà sur cette terre et dans nos cœurs un gros morceau de Paradis.

Amen.

Prière Universelle

De même qu’il a ressuscité son Fils, Dieu nous sauve du mal et de la mort. Prions-le avec confiance.

R/ : Seigneur, entends notre prière.

  • Pour les personnes qui portent une croix trop lourde comme la violence, l’injustice ou la maladie, prions le Seigneur. R/
  • Pour les hommes et les femmes qui donnent leur vie au service de l’Évangile, prions le Seigneur. R/
  • Pour les gens qui éveillent les autres à la foi, catéchètes, pasteurs et parents, prions le Seigneur. R/
  • Pour notre communauté chrétienne, appelée à suivre le Seigneur dans la confiance et la joie, prions le Seigneur. R/

Dieu qui nous fait revivre, viens à notre secours et exauce nos prières. Nous te le demandons par le Christ, notre Seigneur. Amen.

Source : http://vieliturgique.ca/

Lectures du 24ème dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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3 septembre 2024 2 03 /09 /septembre /2024 16:38

Lecture du livre d'Isaïe 35, 4-7a

Dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver ». Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie ; car l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans le pays aride. La terre brûlante se changera en lac, la région de la soif, en eaux jaillissantes. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Après quarante jours d’exil, le peuple juif va rentrer en Palestine à travers le désert de Syrie. Cette bonne nouvelle fait passer sur le désert un souffle de vie, signe du renouveau qui envahit les cœurs désertés par l’espérance. À l’image de la steppe qui refleurit, le courage revient aux accablés, les yeux éteints s’ouvrent à la lumière, l’éclopé retrouve ses jambes, le muet crie sa joie. La venue de Dieu pour sauver son peuple libère les possibilités de vie cachées, comme l’eau assure au désert aride sa fécondité. Être sauvé, c’est renaître à la vie et à la joie.

Nos frères infirmes ou handicapés n’attendent pas d’abord notre compassion, mais que nous les aidions à développer les possibilités de vie qui les habitent. C’est souvent à leur contact que nous redécouvrons, à notre tour, celles qui sont les nôtres.

Psaume 145

R/ Je veux louer le Seigneur, tant que je vis.

  • Le Seigneur garde à jamais sa fidélité, il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés. R/
  • Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, le Seigneur protège l'étranger. R/
  • Il soutient la veuve et l'orphelin, il égare les pas du méchant. D'âge en âge, le Seigneur régnera : ton Dieu, ô Sion, pour toujours ! R/

Lecture de la lettre de saint Jacques 2, 1-5

Mes frères, dans votre foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire, n’ayez aucune partialité envers les personnes. Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme au vêtement rutilant, portant une bague en or, et un pauvre au vêtement sale. Vous tournez vos regards vers celui qui porte le vêtement rutilant et vous lui dites : « Assieds-toi ici, en bonne place » ; et vous dites au pauvre : « Toi, reste là debout », ou bien : « Assieds-toi au bas de mon marchepied ». Cela, n’est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon de faux critères ? Écoutez donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis par lui à ceux qui l’auront aimé ? – Parole du Seigneur.

Commentaire : Une assemblée chrétienne s’est réunie pour célébrer le Christ, le Seigneur de la gloire, et voilà que dans son comportement elle va s’attacher à la vaine gloire, celle que les hommes accordent à la richesse, au rang social, au prestige de la puissance ! N’est-ce pas trahir Jésus Christ le Messie crucifié, celui qui a proclamé les pauvres héritiers du royaume de Dieu ?

Pour répondre à la lettre de Jacques, vérifions l’attention que nous portons à l’enfant pauvre dont les parents ne viennent pas aux réunions, à la place qu’ont les mamans-célibataires, les divorcés remariés, les chômeurs et les étrangers dans nos assemblées et nos équipes, au temps que nous consacrons aux malades et aux personnes âgées.

Alléluia. Alléluia. Jésus proclamait l’Évangile du Royaume et guérissait toute maladie dans le peuple. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 7, 31-37

En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.

Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets ». -Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Nous sommes en terre païenne et Marc voit dans cette guérison d’un païen le signe de la future mission de l’Église. Les païens sont sourds parce qu’ils n’ont pas entendu la révélation du vrai Dieu jusqu’alors réservée au peuple juif ; ils sont muets – plus exactement bègues – parce que les prières des païens ne sont encore que des balbutiements. En la personne de ce sourd-muet, ils rencontrent le Christ. Jésus utilise les procédés de la médecine d’alors et il gémit sur la détresse de son malade – comprenons : sur la détresse des païens abandonnés à eux-mêmes. Puis il commande : « Ouvre-toi ». Devant le miracle la foule s’empresse de proclamer la bonne nouvelle du Sauveur, venu aussi pour les païens.

« Ouvre-toi ». Dis-moi, Jésus, à qui tu veux que j’ouvre mes oreilles pour l’écouter avec attention, mes lèvres pour lui transmettre ta Bonne Nouvelle, et mon cœur pour l’aimer.

Homélie

Ce miracle de la guérison d’un sourd-muet que l’Evangile de Marc nous rapporte aujourd’hui projette sur notre vie un vif rayon de lumière. Par ce signe, Jésus nous montre ce qu’il veut faire pour nos âmes : leur rendre la faculté de parler et d’entendre.

Les braves gens qui avec tant de charité présentaient cet infirme à Jésus ne songeaient pas un seul instant à demander pour eux-mêmes un miracle dont ils n’avaient pas conscience d’avoir besoin. Et pas plus que ces hommes nous ne pensons avoir besoin, nous-mêmes de guérison... Dieu merci ! Nous ne sommes pas sourds, vivant dans un monde qui semble avoir horreur du silence... et d’ailleurs, il faut bien le reconnaître, nous nous complaisons assez dans ce tintamarre qu’il nous offre si généreusement et qui empêche toute réflexion sérieuse.

Et nous ne sommes pas muets non plus, dans ce monde de bavardages, chacun de nous est capable, n’est-il pas vrai de tenir allègrement sa place ?

Seulement voilà : lorsqu’il s’agit de nos relations avec Dieu nous devenons très vite sourds et muets. Or qu’est-ce que la religion chrétienne, sinon un dialogue, un va et vient d’appels et de réponses ? Dieu nous parle et nous devons lui parler.

Dans toute la Bible, l’Ancien et plus encore le Nouveau Testament n’est-ce pas Dieu qui parle à l’homme : Dieu qui l’appelle ? A travers toutes ces pages inspirées c’est la voix même de Dieu qu’on peut percevoir, cette voix qui se servait de la bouche des prophètes tantôt pour alerter ou menacer, tantôt pour éclairer ou consoler jusqu’à cette venue du Christ qui est, lui, réellement la Parole Vivante de Dieu.

Et si le Christ est envoyé sur la terre, n’est-ce pas tout d’abord, pour parler aux hommes et les appeler ? Car (et là c’est saint Augustin qui nous fait cette remarque) : en celui qui est la Parole tout es parole, non seulement les enseignements, mais aussi les gestes, les attitudes muettes, les exemples sans commentaires.

Et voici, chers frères et sœurs, que toutes ces paroles, tous ces appels de la Bible et de l’Evangile retentissent encore aujourd’hui dans nos cœurs. C’est à chacune et à chacun d’entre nous que Dieu dit : « Ainsi parle l’Eternel, voici ma volonté... C’est à chacune et à chacun d’entre nous qu’il dit : viens et suis-moi ». Car nous avons tous une vocation, vocation commune à la Sainteté et vocation particulière dans tel ou tel état de vie, pour telle ou telle mission qui nous est confiée.

En fait, c’est chaque jour, c’est à chaque instant que le Seigneur nous appelle : toutes les fois qu’une option, qu’un choix se présente à nous, toutes les fois que nous avons un acte libre à poser. Et selon les circonstances, c’est un appel soit à la prière, soit à l’amour fraternel, soit à l’épreuve qu’il faut accepter et offrir très généreusement par amour. Il arrive, hélas ! Que trop de chrétiens n’entendent pour ainsi dire jamais cette voix de Dieu, car c’est une voix généralement très douce et très discrète tant elle veut respecter notre liberté. Rien n’est plus facile que de ne pas l’entendre... Il faudrait prêter une très grande attention ; or volontairement (ou involontairement) nous sommes distraits, nous laissant emporter par notre imagination dans un tourbillon. Mais si nous entendons Dieu assez mal, il faut bien avouer aussi que nous lui parlons bien peu. D’ailleurs les deux choses sont liées : les spécialistes nous expliquent en effet, que le sourd-muet ne parle pas parce qu’il est sourd ; faute d’entendre il est incapable de s’habituer à former des sons. Eh bien ! C’est un peu la même chose sur le plan spirituel. C’est parce que nous manquons de Foi et d’esprit de foi, parce que nous n’avons pas assez d’attention et d’amour pour entendre la voix de Dieu que nous avons de la difficulté pour parler à Dieu, autrement dit pour le prier. Mais ici l’inverse est également vrai : c’est parce que nous ne parlons pas assez à Dieu que nous sommes de plus en plus sourds : c’est parce que nous n’avons pas la volonté de prier, c’est parce que nous ne sommes pas assez persévérants dans l’effort pour faire silence et nous tenir attentifs et réceptifs devant le Seigneur que nous ne sommes pas à même d’entendre la voix divine.

Mais que peut-il rester, dites-moi, d’une religion où il n’y a plus de dialogue entre le croyant et son Dieu ? Partant de la nécessité absolue de ce dialogue et donc de la nécessité absolue de la prière, un auteur spirituel contemporain a écrit ces paroles qui devraient nous faire réfléchir : « Quand il n’y a pas de prière dans notre vie, il n’y a pas Dieu. Dieu a dans votre estime la place qu’il a dans votre temps. Si vous n’avez pas de temps pour prier malgré toutes vos excuses, c’est que vous n’avez pas d’estime pour Dieu. Vous avez bien du temps pour tout ce qui vous paraît important. Si vous n’avez pas de temps pour Dieu, c’est qu’il est sans importance. Si vous ne priez pas, vous êtes pratiquement un athée ».

Comprenons enfin, que si nous sommes sourds et muets dans nos rapports avec Dieu, nous ne pouvons pas être très ouverts dans nos rapports avec le prochain. Repliés sur nous-mêmes par égoïsme, préoccupés uniquement de nous-mêmes, de notre confort, de notre image de marque, que sais-je, nous n’entendons pas les clameurs de tant de détresses matérielles ou spirituelles qui nous arrivent de partout. Et si nous sommes muets devant Dieu, vivant pour ainsi dire comme des sans-Dieu nous ne sommes pas en mesure de remplir nos devoirs apostoliques en étant auprès de nos frères les porte-parole du Seigneur, en étant ceux qui éclairent et consolent, ceux qui s’efforcent de promouvoir la Paix et la Justice dans un véritable esprit de charité surnaturelle. Que de fois nous gardons le silence alors que nous avons bien conscience qu’il faudrait parler !...

Interrogeons-nous donc sur toutes nos attitudes :

  • vis-à-vis de Dieu,
  • vis-à-vis de nos frères.

Disons-nous bien que notre vie chrétienne, chers frères et sœurs, ne pourra progresser réellement que si nous avançons à la cadence d’un rythme à 2 temps : c’est le rythme même de la respiration, qui consiste à inspirer et à expirer, à accueillir et à donner.

C’est dans la mesure où nous vivrons les uns et les autres en respectant ce rythme d’accueil et de don que nous parviendrons à établir entre nous cette harmonie profonde qui est la véritable Paix selon le Christ, et que nous construirons cette unité, cette communion de tous les hommes dans la communion de Dieu, à laquelle nous sommes tous appelés.

Le vœu le plus cher de Jésus est exprimé dans sa dernière prière : la grande prière sacerdotale : « Père, qu’ils soient un, comme Toi et Moi nous somme un, qu’ils soient un en nous ».

Amen.

Lectures du 23ème dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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26 août 2024 1 26 /08 /août /2024 14:30

Livre du Deutéronome 4,1-2. 6-8

La loi que transmet Moïse est la preuve que Dieu est proche de son peuple : c’est en la mettant en pratique qu’à son tour, il s’approchera de Dieu.

Moïse disait au peuple : « Maintenant, Israël, écoute les décrets et les ordonnances que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, vous entrerez, pour en prendre possession, dans le pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères. Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne, et vous n’y enlèverez rien, mais vous garderez les commandements du Seigneur votre Dieu tels que je vous les prescris. Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ; ils seront votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples. Quand ceux-ci entendront parler de tous ces décrets, ils s’écrieront : “Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation !” Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ? » - Parole du Seigneur.

 

Commentaire : La loi que Dieu donne à son peuple et que résument les commandements et les décrets, est un chemin de vie. Elle permet de faire face à toutes les questions de l’existence personnelle et collective, elle est une sagesse, c’est-à-dire un savoir-vivre et un savoir-faire. Elle sera la caractéristique d’Israël devant les nations plus puissantes qu’elle. Parce que Dieu s’est révélé au peuple élu, parce qu’il lui a confié sa Parole, il s’est rendu proche de chacun en le faisant entrer dans l’intimité de son projet sur l’homme.

Pour tant de nos contemporains Dieu est lointain, inaccessible où indifférent à leur vie. Nous qui savons Dieu proche des hommes à chaque fois qu’ils l’invoquent, pourrions-nous garder pour nous cette certitude ?

Psaume 14

R/ Seigneur, qui séjournera sous ta tente ?

  • Celui qui se conduit parfaitement, qui agit avec justice et dit la vérité selon son cœur. Il met un frein à sa langue. R/
  • Il ne fait pas de tort à son frère et n'outrage pas son prochain. À ses yeux, le réprouvé est méprisable mais il honore les fidèles du Seigneur. R/
  • Il ne reprend pas sa parole. Il prête son argent sans intérêt, n'accepte rien qui nuise à l'innocent. Qui fait ainsi demeure inébranlable. R/

Lettre de saint Jacques 1,17-18. 21b-22.27

Mettez la Parole de Dieu en application, ne vous contentez pas de l'écoutez, nous écrit saint Jacques, ce serait vous faire illusion.

Mes frères bien-aimés, les présents les meilleurs, les dons parfaits, proviennent tous d’en haut, ils descendent d’auprès du Père des lumières, lui qui n’est pas, comme les astres, sujet au mouvement périodique ni aux éclipses. Il a voulu nous engendrer par sa parole de vérité, pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures. Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde. – Parole du Seigneur.

 

Commentaire : Jacques n’était pas l’un des douze apôtres, mais un parent de Jésus. Il dirigeait la communauté chrétienne de Jérusalem. Vers le milieu du 1er siècle il écrivit aux juifs convertis au christianisme qui se trouvaient dispersés dans l’empire romain. Dans sa circulaire il s’applique à leur montrer que tout l’enseignement de la Bible trouve son épanouissement dans l’Évangile : la parole de vérité du Christ a donné naissance à des hommes nouveaux, prototypes en quelque sorte d’un monde nouveau. Ces hommes doivent être attentifs à écouter ses exigences et à les mettre en pratique. Avoir de la religion, c’est vivre dans la justice et l’amour des déshérités de ce monde.

L’Église ne cesse de nous inviter à travailler pour la justice sociale et pour la paix, à lutter contre la faim, à protéger les faibles. Sort-elle alors de son rôle ? Non, c’est la manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, nous rappelle saint Jacques.

 

Alléluia. Alléluia. Le Père a voulu nous engendrer par sa parole de vérité, pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7, 1-8. 14-15. 21-23

Qu'est-ce que le mal ? Une réalité extérieure à l'homme qui la menacerait ? Non ! Pour Jésus, le mal à sa racine dans notre cœur, c'est ce cœur qu'il veut changer.

En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures ». Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.’ Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes ». Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur ». Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur ». - Acclamons la Parole de Dieu.

 

Commentaire : Jésus ne prétend pas abolir la distinction entre le pur et l’impur, c’est-à-dire entre ce qui ouvre l’homme à Dieu et à la vie et ce qui l’en détourne et le conduit à la mort. La loi de Dieu s’était efforcée de faire ce départage, mais les codifications légalistes et formalistes des pharisiens et des scribes y avaient substitué la tradition des hommes. En témoignent les rites de lavage des mains, des légumes, des plats, que Marc nous rapporte, non sans généraliser. Pour Jésus, l’impur n’est pas un danger extérieur mais un danger intérieur à l’homme quand il se détourne de Dieu pour suivre les inspirations de son cœur mauvais.

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi ». Si ce que tu dis, Jésus, est parfois vrai de moi, toi seul alors peux purifier mon cœur.

Homélie

La liturgie de ce 22ème dimanche abandonnant le chapitre 6ème de saint Jean, revient à saint Marc. Et pourtant aujourd’hui encore nous retrouvons la discussion entre Jésus et ses farouches opposants : les scribes et les pharisiens. Cette fois le sujet doit être épineux, l’enjeu d’une réelle importance car le ton monte et le Christ attaque ses interlocuteurs de front : « Hypocrites, ce peuple m’honore en paroles, mais son cœur est loin de moi. Il est inutile le culte qu’ils me rendent ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes ! » (Marc 7, 6).

Frères et sœurs, quelques secondes de réflexions devraient suffire pour nous faire reconnaître l’étonnante actualité de ces paroles du Christ. En vérité, n’est-ce pas à nous aussi qu’elles s’adressent ce matin ? Elles nous conduisent tout d’abord à nous poser cette question : pour nous les commandements de Dieu, la Loi du Seigneur, sont-ils un bienfait ?

La vie moderne nous fait souvent affronter des évènements, des situations, des théories, des remises en cause qui nous désorientent. Et l’on entend des réflexions de ce genre :« Oh, vous savez, maintenant, nous ne savons plus qui croire, qui suivre... on entend de tout... » Il est vrai que sur bien des problèmes touchant la vie personnelle, la famille, la société, nous sommes submergés par un flot de doctrines toutes faites – ou de slogans – que l’on nous assène journellement, par internet, la télévision, la presse, la radio. Souvent, nous ne savons plus où est la vérité.

La liturgie de ce dimanche, nous rappelle, que, nous, chrétiens, nous ne sommes pas des girouettes, condamnées à tourner à tous les vents. Pour nous guider, nous l’oublions trop souvent, nous avons la Loi du Seigneur, les commandements de Dieu. Cette Loi nous vient du peuple d’Israël, mais elle a été reprise et précisée par le Christ Jésus. Elle est authentifiée par l’Eglise. Cette Loi est bien au-dessus de toutes les lois humaines – car comme le dit saint Jacques – elle vient d’en haut. C’est le plus merveilleux des présents, c’est un don de Dieu notre Père, un règle de vie, une sagesse.

Chers frères et sœurs, est-ce bien ainsi que nous considérons les commandements de Dieu ? Moïse disait aux hébreux qu’ils étaient des signes de la proximité et de l’amour de Dieu pour les hommes. Or, bien souvent nous les prenons pour des carcans, des entraves à notre liberté... et lorsque nous avons des décisions à prendre, des choix à opérer, il nous est dur de nous référer à la Loi du Seigneur, à sa Parole. Ne nous arrive-t-il pas de dire comme certains : « Oh, moi vous savez dans la religion j’en prends et j’en laisse – je me fais ma petite religion à moi ».

Ce matin, à travers le conseil de Moïse, Dieu s’adresse à chacun de nous « Vous n’ajouterez rien à ce que vous ordonne et vous ne retrancherez rien, mais vous garderez les ordres du Seigneur votre Dieu tels que je vous les ai prescrits ».

Que chacun donc, en conscience s’examine sérieusement, afin de voir sur quel point précis il doit se réformer intérieurement pour être en accord avec la volonté de Dieu.

Il y a une deuxième question qui nous est posée par cet évangile : comment pratiquer la Loi du Seigneur ?

Il est possible que nous sachions par cœur les commandements de Dieu ainsi que de nombreuses sentences et conseils évangéliques. C’est bien, mais c’est nettement insuffisant. Nous pouvons écouter la Loi du Seigneur, chaque dimanche et même chaque jour de la semaine. Nous pouvons lire ou entendre la Parole de Dieu. Nous pouvons même la méditer personnellement ou la commenter dans une réunion ; c’est bien, mais c’est encore insuffisant. Et c’est Dieu lui-même qui nous le redit ce matin et avec vigueur par l’intermédiaire de saint Jacques : « Mettez la Parole en application, ne vous contentez pas de l’écouter, ce serait illusion ». Trop souvent en effet nous nous contentons de parlottes ou d’attitudes superficielles, il y a trop souvent un décalage entre notre comportement habituel et l’esprit de l’Evangile. On ne voit pas assez transparaitre dans notre vie la lumière de la Foi et le feu de l’Amour.

Ce qu’il emporte de bien comprendre, voyez-vous frères et sœurs, c’est que la Loi du Seigneur est aux antipodes du légalisme et du conformisme. Ce que Jésus reproche précisément aux pharisiens c’est d’avoir abandonné la Loi de Dieu et de l’avoir remplacée par une multitude de préceptes humains, des prescriptions de détail, voire des mesquineries. Ils ont sclérosé la Loi divine : la lettre a tué l’esprit, la petitesse des hommes l’a emporté sur le dynamisme de Dieu.

Chers frères et sœurs, aujourd’hui, comme hier dans le monde comme dans l’Eglise le conformisme aux cents visages nous guette toujours.

- Dans la vie courante combien de décisions prenons-nous uniquement parce que « dans notre milieu cela se fait... ou ne se fait pas ».

- Dans la société, je pense à conformisme de la mode par exemple, qui nous atteint tous plus ou moins : mode pour la tenue vestimentaire, les voitures, les vacances etc...

- Et la vie de l’Eglise n’y échappe pas non plus ! Hier, dans bien des villages, des gens allaient à la messe, uniquement pour ne pas se faire remarquer par leur abstention. A l’inverse, aujourd’hui des gens n’osent plus pratiquer par peur de se faire montrer du doigt.

Oui, reconnaissons-le loyalement, notre péché consiste souvent à nous laisser porter par la mentalité générale, cette opinion du plus grand nombre qui nous pousse à faire comme tout le monde, à vivre comme tout le monde au lieu de nous laisser imprégner par l’esprit de Jésus pour vivre toujours davantage dans l’amour de Dieu et dans l’amour des autres. Celui qui veut être aujourd’hui un chrétien fidèle doit avoir le courage de ne pas penser et de ne pas agir comme tout le monde. Il ne doit pas avoir peur de ramer à contre-courant.

Au cours de cette Eucharistie nous allons demander au Seigneur, par l’intermédiaire de Marie, la Vierge fidèle, la grâce de donner coûte que coûte la priorité à l’essentiel, c'est-à-dire à notre vie d’intimité avec ce Dieu d’amour Père, Fils et Saint-Esprit qui par le mystère de la grâce sanctifiante habite le sanctuaire intérieur de notre âme.

Disons-nous bien, en effet que si cette vie d’union à Dieu est assez intense, elle ne manquera pas de transparaitre dans notre comportement extérieur. Ainsi, nous serons de plus en plus semblables à Jésus et comme lui, nous rendrons témoignage à la Vérité.

Amen.

Prière universelle

  • Seigneur nous te rendons grâce pour ton Église qui nous aide par les tables de la Parole et de l’Eucharistie à comprendre que seule la foi nous mènera à la plénitude.
  • Seigneur nous te prions pour tous les décideurs : qu’ils agissent avec justice et « n’acceptent rien qui nuise à l’innocent ».
  • Seigneur nous te prions pour tous les affligés : qu’ils trouvent au fond de leur être le chemin que tu as tracé pour tous et qui les conduira à la paix du cœur.
  • Seigneur nous te prions pour notre communauté en ces jours de rentrée : que ton Esprit nous aide à porter un regard nouveau nourri de ton Amour sur tous nos frères.

Source : https://saintetherese92.fr

Lectures du 22ème dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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18 août 2024 7 18 /08 /août /2024 17:30

Livre de Josué 24,1-2a. 15-17. 18b

Les tribus d’Israël choisissent de servir le Seigneur qui les a libérés de l’esclavage. Choisir d’autres dieux serait choisir la servitude.

En ces jours-là, Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem ; puis il appela les anciens d’Israël, avec les chefs, les juges et les scribes ; ils se présentèrent devant Dieu. Josué dit alors à tout le peuple : « Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël : Vos ancêtres habitaient au-delà de l’Euphrate depuis toujours, jusqu’à Tèrah, père d’Abraham et de Nahor, et ils servaient d’autres dieux. S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur ». Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! C’est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d’Égypte, cette maison d’esclavage ; c’est lui qui, sous nos yeux, a accompli tous ces signes et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés. Et même le Seigneur a chassé devant nous tous ces peuples, ainsi que les Amorites qui habitaient le pays. Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Les nomades libérés d’Égypte ont retrouvé en Palestine d’autres tribus déjà installées. À l’assemblée de Sichem, Josué tente d’unifier ces groupes disparates par la reconnaissance du même Dieu. Aussi donne-t-il le choix entre les dieux babyloniens importés par certaines tribus, les dieux du pays honorés par d’autres, ou le Seigneur. Pour lui et les tribus délivrées de l’esclavage d’Égypte, le choix est fait : un seul Dieu s’est montré Maître de l’histoire, un seul les a conduits vers la liberté et les a protégés par sa puissance. Lui seul est Dieu. L’unité du peuple a pour fondement la reconnaissance du Dieu unique. Les tribus disparates deviendront le Peuple de Dieu.

« Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servie ». Qu’allons-nous choisir, ou plutôt qui allons-nous choisir, aujourd’hui ?

Psaume 33

R/ Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur.

  • Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m'entendent et soient en fête ! R/
  • Le Seigneur regarde les justes, il écoute, attentif à leurs cris. Le Seigneur affronte les méchants pour effacer de la terre leur mémoire. R/
  • Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre. Il veille sur chacun de ses os : pas un ne sera brisé. R/
  • Le mal tuera les méchants ; ils seront châtiés d'avoir haï le juste. Le Seigneur rachètera ses serviteurs : pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge. R/

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 5, 21-32

L’étroite union entre le Christ et son Église est un mystère d’amour dont Paul invite les époux chrétiens à s’inspirer.

Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien ! Puisque l’Église se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari.

Vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle, afin de la rendre sainte en la purifiant par le bain de l’eau baptismale, accompagné d’une parole ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel ; il la voulait sainte et immaculée. C’est de la même façon que les maris doivent aimer leur femme : comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime soi-même. Jamais personne n’a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin.

C’est ce que fait le Christ pour l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l’Écriture : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église.

Commentaire : En invitant les chrétiens à être soumis les uns aux autres par respect pour le Christ, Paul ne réclame pas une attitude passive mais demande qu’à l’intérieur de la communauté chrétienne chacun tienne sa place en se référant à Jésus Christ. Abordant la vie conjugale, il ne peut d’avantage réclamer la soumission aveugle de la femme à son mari ni prétendre que le mari tienne la place du Christ pour sa femme : mari et femme sont tous deux soumis au Christ, comme toute l’Église, et soumis l’un à l’autre, comme chaque chrétien l’est envers ses frères. Mais voulant montrer la grandeur du sacrement du mariage chrétien, Paul rappelle le dessein du Créateur : par amour l’homme et sa femme ne feront plus qu’un dans le mariage. Où ce dessein de Dieu s’est-il mieux réalisé que dans l’amour du Christ pour son Église ? Aussi, l’étroite union entre le Christ et l’Église devient-elle le mystère d’amour, seule référence du couple chrétien qui doit devenir le signe, le sacrement de l’amour dont Jésus nous aime.

Ce mystère est grand : il s’agit tout autant du sacrement du mariage que du sacrement qu’est l’Église, signe de l’amour inconditionné du Christ pour les membres de son corps. L’amour est toujours ce mystère dont il nous est donné de vivre.

Alléluia. Alléluia. Tes paroles, Seigneur son esprit et elles sont vie. Tu as les paroles de la vie éternelle. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6, 60-69

Aux jours d’épreuve et d’abandon, faisons nôtres les paroles de Pierre : Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !... C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas ». Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père ». À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu ».

Commentaire : L’enseignement de Jésus sur le pain de vie réclamait une adhésion de foi à sa personne. Ses auteurs sont heurtés de l’entendre se prétendre le Pain descendu du ciel (mystère de l’Incarnation). Jésus leur demande ce qu’il en sera quand ils le verront remonter au ciel (lors de sa résurrection et de son ascension). L’intelligence humaine laissée à elle-même ne peut comprendre (« la chair n’est capable de rien »), Dieu seul peut attirer les disciples vers son Fils et les instruire (« c’est l’esprit qui fait vivre »). Or, Jésus savait depuis le commencement ceux des siens qui ne croyaient pas. Que faut-il donc pour croire ? Il faut comme Pierre, porte-parole des Douze, s’être donné totalement à Jésus pour se laisser enseigner par lui, le pain de vie et la parole de vie.

L’eucharistie est par excellence le sacrement de la foi. Elle en est le sommet quand nous proclamons le mystère du Christ mort et ressuscité pour nous. Elle est la source où elle se ravive et se nourrit de celui qui a les paroles de la vie éternelle.

Homélie

C’est la dernière partie du discours sur le Pain de Vie que nous venons d’entendre. Dans ce fragment d’Evangile nous voyons d’abord comment Jésus se situe vis-à-vis de ses auditeurs, alors qu’il livre un message de la plus haute importance, absolument incontournable.

Nous voyons ensuite l’accueil qui est réservé à ce message :

  • par la majorité des auditeurs, d’une part,
  • par le petit groupe des apôtres, d’autre part.

Regardons pour commencer l’attitude de Jésus : elle est claire, sans la moindre ambigüité. Jésus ne fait pas de démagogie : il ne cherche jamais à plaire. Il entend, certes, toutes les réactions négatives qui viennent ponctuer ses propos mais dans ces récriminations Jésus au lieu d’atténuer ce qu’il vient de dire le réaffirme avec encore plus de vigueur, même si cela doit heurter. Il proclame la vérité, que cela plaise ou non. Il ne cherche pas le succès. Ce qui importe par-dessus tout à ses yeux c’est d’être fidèle quoiqu’il en coûte, à la mission qu’il a reçue du Père. Et la seule attitude qu’il réclame de ses auditeurs c’est la confiance. Mais en même temps, il respecte pleinement leur liberté. Il ne force personne à croire en lui, et il laisse partir ceux qui veulent le quitter sans les menacer ni leur faire le moindre reproche...

Regardons maintenant l’attitude de ceux qui jusqu’à présent ont suivi Jésus. Jusqu’à présent tout ce qui attirait ces gens vers le Seigneur, c’était surtout ses miracles, sa bonté, la sympathie qui émanait de sa personne. Mais Jésus attend beaucoup plus de la part de ses disciples : c’est un véritable retournement qu’il leur demande : ils doivent accepter, en effet, de remettre en questions certaines idées religieuses dans lesquelles ils ont été élevés, auxquelles ils sont fortement attachés. Le malheur c’est qu’ils ont davantage confiance en leurs petites idées qu’en Jésus. Par exemple : pour eux le pain du ciel, c’est la manne donnée par Dieu durant la traversée du désert. Que Jésus leur ait donné un signe en multipliant les pains n’y change rien. Pour eux le porte-parole de Dieu ce sera toujours Moïse et non pas Jésus. Ils se renferment donc dans la sécurité d’une religion toute centré sur le passé. Ils se refusent à toute ouverture, à une foi personnelle et totale en celui qui se présente à eux comme le Messie, le Sauveur d’Israël, le seul qui puisse leur apporter la vraie vie et le vrai bonheur. Scandalisés par ses propos sur le Pain de Vie, ils choisissent de s’en aller, « à partir de ce moment-là, note saint Jean, nombre de ses disciples se retirèrent et cessèrent de faire route avec lui ». Mystère de la liberté humaine qui peut dire non à l’amour dont elle avait besoin vivre.

Il ne reste plus autour de Jésus que le petit carré des apôtres. Jusqu’à présent ils l’ont suivi et se sont laissés enseigner par lui. Mais pour eux, maintenant c’est l’heure du choix, car tous les autres s’en vont et ils ne sont pas sans questions et sans hésitations. Sentant monter en eux la vague de tous les soupçons, Jésus prend les devants par une interrogation« voulez-vous partir vous aussi ? »

C’est Pierre qui au nom de tous choisit la voie de la fidélité en allant chercher au fond de sa foi la seule réponse capable de fortifier le petit groupe en proie à la peur : « à qui irions-nous Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle. Nous croyons, nous, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu ».

Et c’est exactement cela que Jésus réclamait et attendait de ceux qu’il avait choisis : une adhésion de foi à sa personne de Fils de Dieu, une confiance absolue, inconditionnelle en sa Parole. A la charnière cruciale de sa mission, le Christ pouvait repartir avec les douze jusqu’à la croix, jusqu’à Pâques, et jusqu’à l’Eglise...

Chers frères et sœurs, en ces temps difficiles qui sont les nôtres, notre foi est souvent mise à l’épreuve. Il nous arrive d’avoir envie de tout lâcher et de ne plus répondre aux exigences du Christ. L’Evangile de ce dimanche nous rappelle que la foi c’est un choix : celui de Dieu et de sa volonté sur nous... Elle ressemble un peu au choix qu’on fait de son conjoint. De même que le Oui du mariage ne se dit pas qu’une seule fois (au moment de la célébration) mais qu’il faut le redire chaque jour, tout au long de la vie, de même pour ce qui concerne la foi au Christ : elle est un Oui qu’il faut sans cesse redire et approfondir...

Ils furent nombreux ceux qui pendant quelques temps suivirent Jésus à cause de sa personnalité séduisante ou de ses miracles. Enthousiasme éphémère : ils n’ont pas tenu. Les apôtres, quant à eux, suivaient Jésus parce qu’ils lui étaient attachés pour des raisons plus profondes. Cela ne veut pas dire que c’était tous les jours faciles : ils se posaient des questions, ils avaient leurs moments de faiblesse... il leur est même arrivé de se laisser emporter par la peur et par la lâcheté... mais en définitive c’est leur confiance en la Parole de Jésus et leur fidélité qui ont été les plus fortes.

Et nous, frères et sœurs, pourquoi croyons-nous ? Nous avons besoin de nous interroger parfois sur les vrais motifs de notre foi :

  • est-ce que nous croyons parce que nous avons toujours vécu dans un milieu profondément chrétien, une famille très pratiquante ?
  • croyons-nous parce que nous sommes sensibles aux bienfaits d’ordre social ou familial qu’apporte le christianisme ?
  • croyons-nous à cause des consolations spirituelles que nous trouvons dans la religion ?
  • ou encore pour des raisons d’ordre moral par exemple : je veux être en règle avec la religion.

Attention ! Nous n’avons là que des motifs secondaires et pas très purs... ils ne sont pas solides. L’unique et véritable fondement de la foi, c’est la Parole de Dieu, telle que l’Eglise maîtresse de vérité, l’interprète et l’enseigne...

Nous croyons tout ce que le Seigneur nous a révélé, tout ce qu’il nous a dit et nous sommes sûrs que c’est vrai, car il est la Vérité même, et il ne peut ni se tromper, ni nous tromper : « Toi, seul Seigneur as les paroles de la vie éternelle ». Si notre foi repose sur ce motif principal, si elle s’y arcboute, rien, alors, ne peut la faire chanceler, tout peut la fortifier même les contradictions.

Soyons bien convaincus, frères et sœurs que, seule, une telle foi et capable d’illuminer et de transfigurer toute notre vie. Elle seule possède assez de dynamisme pour faire progresser l’œuvre du Christ qui consiste en l’accroissement et la sanctification de tous les membres de son Corps mystique.

Cette foi authentique, plus solide que le roc qui ne s’attarde pas à examiner la conduite de Dieu, mais qui, tout en ne comprenant pas suit aveuglément la volonté divine.

Cette foi éclairée et vigoureuse, courageuse et contagieuse, demandons-là instamment au Seigneur au cours de cette Eucharistie, par l’intermédiaire de Celle qui en est la modèle insurpassable : la Très Sainte Vierge Marie.

Amen.

Prière Universelle

Le prêtre : Nourris de la Parole de Dieu qui est esprit et vie, présentons au Père du ciel les besoins spirituels et les besoins matériels de notre monde.

Le lecteur :

  • Par le Christ qui s'est livré pour l'Église afin qu'elle soit sainte et immaculée, nous te prions pour ton Église.
  • Fortifie-la dans la foi et dans l'amour universel, sois attentif aux cris des martyrs de notre temps persécutés pour l'amour du Christ, et rends fructueuse l'œuvre du prêtre missionnaire assassiné au Pérou.

Dieu Père, entends notre prière !

  • Par le Christ Sauveur du monde, nous te prions pour les hommes politiques chrétiens.
  • Donne-leur humilité et courage, pour proposer des lois compatibles avec la vision chrétienne de l’homme et de la société. 1

Dieu Père, entends notre prière !

  • Par le Christ tête de l'Église, nous te prions pour toutes les familles du monde, et spécialement pour les familles en difficulté.2
  • Rends féconde la rencontre mondiale des familles, et accorde à toutes les familles de grandir dans l'amour mutuel, pour leur bonheur et pour le bien de la société tout entière.

Dieu Père, entends notre prière !

  • Par le Christ qui nous donne les paroles de la vie éternelle, nous te prions pour notre communauté de paroisses et pour chacun de ses membres.
  • Rends-nous fidèles à l'écoute la Parole, et affermis-nous dans le service des frères et sœurs que Tu mets sur notre route.

Dieu Père, entends notre prière !

 

Le prêtre : Dieu notre Père, nous te louons pour les grâces que Tu nous prodigues par les sacrements. Daigne écouter nos prières de ce jour, exauce-les selon ta volonté, et attire à toi tous les habitants de la terre. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

Source de la P.U. http://cathophalsbourg.over-blog.com Isabelle Brunner, ALP

1. du Pape François le 22 août 2018 - 2. Tweet du Pape le 21 août 2018

Lectures du 21è dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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12 août 2024 1 12 /08 /août /2024 16:11

Livre des Proverbes 9, 1-6

La sagesse de Dieu s’offre à nourrir le cœur et l’intelligence des hommes. Pour qui l’accepte, c’est un véritable festin qu’elle prépare.

La Sagesse a bâti sa maison, elle a taillé sept colonnes. Elle a tué ses bêtes, et préparé son vin, puis a dressé la table. Elle a envoyé ses servantes, elle appelle sur les hauteurs de la cité : « Vous, étourdis, passez par ici ! » À qui manque de bon sens, elle dit : « Venez, mangez de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé. Quittez l’étourderie et vous vivrez, prenez le chemin de l’intelligence ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Personnifiée sous les traits d’une maîtresse de maison, la sagesse de Dieu invite les hommes à partager son repas. Mais ce pain et ce vin qu’elle a apprêtés, les viandes qu’elle a mijotées sont des mets symboliques : destinés à donner la sagesse aux hommes sans intelligence, ils évoquent l’enseignement que Dieu donne à qui veut réussir sa vie. Très souvent l’Ancien Testament compare ainsi la Parole de Dieu à un repas offert aux hommes. Jésus aussi comparera la foi en sa Parole à la manducation de sa chair et de son sang. Mais c’est dans le repas eucharistique que cette foi atteint tout son réalisme : c’est la Parole de Dieu faite chair en Jésus Christ qui s’offre à nourrir le croyant.

La Sagesse « proclame sur les hauteurs de la cité ». De nos jours la publicité fait de même pour se faire entendre et mériter confiance. Quel type de publicité désirons-nous pour la Parole de Dieu ? Comment nous y prendre ?

Psaume 33

R/ Goûter et voyer comme est bon le Seigneur.

  • Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m'entendent et soient en fête ! R/
  • Saints du Seigneur, adorez-le : rien ne manque à ceux qui le craignent. Des riches ont tout perdu, ils ont faim ; qui cherche le Seigneur ne manquera d'aucun bien. R/
  • Venez, mes fils, écoutez-moi, que je vous enseigne la crainte du Seigneur. Qui donc aime la vie et désire les jours où il verra le bonheur ? R/
  • Garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles perfides. Évite le mal, fais ce qui est bien, poursuis la paix, recherche-la. R/

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 5, 15-20

Tirez parti du temps présent, nous demande Paul, et pour y parvenir, il compte sur notre prière communautaire.

Frères, prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent, car nous traversons des jours mauvais. Ne soyez donc pas insensés, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin, car il porte à l’inconduite ; soyez plutôt remplis de l’Esprit Saint. Dites entre vous des psaumes, des hymnes et des chants inspirés, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur. À tout moment et pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, rendez grâce à Dieu le Père. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Les jours sont mauvais, non pas en eux-mêmes, mais parce qu’ils sont des jours graves ; ils marquent un tournant à prendre, une dernière chance à saisir : aller ou non dans le sens de l’Évangile. À commencer par les réunions de prière. On avait l’habitude de les faire précéder d’un repas en commun. Mais on y boit trop, écrit Paul, alors qu’il faudrait plutôt se réjouir de s’y retrouver entre frères, grâce au même esprit d’amour ; heureux de chanter ensemble le Christ Sauveur et de remercier le Père qui nous rassemble. À cette condition la prière communautaire sera signe de la présence de Dieu au milieu de l’assemblée.

Animateurs de la liturgie, organistes, chorale, nous permettons à l’assemblée de célébrer le Seigneur par des psaumes, des hymnes et de libres louanges. La qualité communautaire de la prière dépend de nous.

Alléluia. Alléluia. Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui, dit le Seigneur. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6, 51-58

« Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde ». Célébrons-nous vraiment l’eucharistie pour que le monde ait la vie ?

En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde ». Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Le repas pascal juif associait étroitement les convives à la libération des Hébreux de l’esclavage de l’Égypte : en mangeant la Pâque, ils avaient conscience d’être le peuple que Dieu libère aujourd’hui de la servitude. Jésus associe de même ses disciples à sa mort rédemptrice : en mangeant son corps et en buvant son sang versé à la croix pour la multitude des hommes, les participants du repas eucharistique se reconnaissent le peuple que Jésus libère aujourd’hui de toute servitude, y compris celle du péché. Ils attendent aujourd’hui le jour à venir de la délivrance définitive dans le monde nouveau du royaume de Dieu.

Nos eucharisties nous font participer au geste d’amour du Christ livrant sa vie pour nous, pour que nous apprenions à aimer comme il aime.

Homélie

Dans ce passage si dense du « Discours sur le Pain de Vie » que nous venons d’entendre, il y a quelques phrases-clés sur lesquelles je voudrais attirer tout particulièrement votre attention car elles nous révèlent l’essentiel de ce mystère fondamental de la Foi qu’est l’Eucharistie.

- « Je suis le Pain Vivant descendu du ciel ».

L’Eucharistie ce n’est pas quelque chose, c’est quelqu’un. C’est la personne même de Jésus-Christ Ressuscité, présent au milieu de son peuple. « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

Oui, il est là, lui, notre Seigneur, dans le silence et la discrétion d’un pauvre, mais avec toute sa richesse de Dieu, disponible en son humanité.

- « C’est ma chair pour la vie du monde ».

L’Eucharistie – on a parfois tendance à l’oublier – c’est le sacrifice de Jésus offert par amour pour l’humanité, car, il est là avec sa « chair livrée » avec son « sang versé » dans le grand écartèlement de la Croix qui rappellent le pain et le vin séparés. Disons-nous bien que lorsque nous communions nous nous unissons à Jésus crucifié qui vient dans nos âmes pour les inclure dans son sacrifice et prolonger en elles son état d’hostie. Il vient en nous, dit saint Léon le Grand, comme victime offertes au Père. Le chrétien ne doit jamais oublier, en effet, qu’il est un disciple de Jésus crucifié et que la Croix c’est le livre où il apprend la seule vraie science : celle qui sauve ; et la seule vraie philosophie de la vie : celle qui donne à la souffrance sa valeur rédemptrice et à la mort son sens divin et éternel.

- « Celui qui mange ma chair demeure en moi et moi en lui ».

Oui, la communion eucharistique est le lieu privilégié où se réalise ici-bas entre l’âme et la Très Sainte Trinité, l’intimité la plus grande et la plus merveilleuse qui soit. En celui qui communie avec toutes les dispositions requises il se produit ceci : le feu de l’amour divin pénètre dans son cœur et l’envahit de telle sorte que le cœur de Jésus et son cœur ne font plus qu’un. Ils sont fondus l’un dans l’autre : c’est la fusion à laquelle voudraient tant parvenir les êtres qui s’aiment, seul Jésus peut accomplir un tel prodige entre lui et nous. Le chrétien qui vient de communier peut donc s’appliquer la parole de l’Apôtre Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Ainsi, par la communion eucharistique nous sommes peu à peu, transformés à l’image de Jésus, nous lui devenons semblables, capables, chaque jour davantage, de penser comme lui, de vouloir et d’agir comme lui. La communion nous fait entrer dans cet immense élan d’amour qui porte Jésus vers son Père. Avec lui, nous entrons dans la vie du Père et par lui nous recevons l’Esprit-Saint qui est le lien d’amour entre le Père et le Fils... Et en même temps la communion nous entraîne dans le grand courant d’amour de Jésus qui rassemble tous les hommes dans l’unité d’une même famille, cette famille des enfants de Dieu qu’est l’Eglise. Sous cet aspect la communion agit à la manière d’un ciment qui unit, qui soude les unes aux autres ces pierres vivantes que nous sommes. En mangeant le Pain de Vie, nous devenons un seul corps avec le Christ, de même que les grains de blé fondus ensemble ne font qu’un seul pain.

- « Ma chair est vraiment une nourriture ».

L’Eucharistie est un repas. Elle est faire pour fortifier nos énergies, pour abreuver nos déserts, pour faire grandir toute sainteté. Sur la route de cette existence difficile, Jésus vient à notre rencontre avec le pain et la coupe du salut, car c’est maintenant que nous avons besoin de la force divine pour tenir debout, pour nous relever, pour aller de l’avant et parvenir au Royaume. L’Eucharistie, c’est le sacrement par excellence de la vitalité chrétienne. Nous retiendrons enfin cet autre fruit, cet autre effet de l’Eucharistie sur nous, sur lequel Jésus insiste très fort.

- « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour ».

En communiant au Corps ressuscité de Jésus nous préparons mystérieusement notre propre résurrection. Jésus n’entends pas seulement nous communiquer sa vie d’amour pour qu’ici-bas nous soyons unis à lui et entre nous ; il veut se donner à nous pour nous faire passer de la mort à la vie, pour nous faire partager sa gloire de Ressuscité, il veut qu’un jour nous soyons comme lui, et comme Marie pleinement vivants, corps et âme, définitivement libérés des misères de ce monde et de la mort. « Là où je suis-je veux que vous soyez vous aussi ». Autrement dit : la terre aride que nous sommes est visitée par un germe pascal lorsque le pain de Dieu vient féconder notre sol. Dès lors, l’éternité est en gestation dans notre chair et nous sommes assurés de ressusciter avec Celui qui nous remplit de lui.

Que Jésus soit donc à jamais béni, loué, remercié pour avoir mis à notre disposition l’inépuisable richesse de grâce que constitue l’Eucharistie : ce sublime mystère où se récapitule toute notre foi et qui est selon les termes de Vatican II « la source et le sommet de toute la vie chrétienne ».

Amen.

Prière Universelle

Seigneur de la vie, écoute nos prières.

  • Prions pour l’Église, responsable de nourrir le peuple de Dieu par le pain de la Parole partagée ; que la célébration de l’Eucharistie soit toujours un moment fort préparé et célébré dans la dignité.
  • Prions pour les enseignants et les étudiants qui se préparent à la rentrée scolaire; que le Seigneur les garde dans la paix et la sérénité.
  • Prions pour ceux et celles qui auraient aimé prendre des vacances et qui sont dans l’impossibilité de le faire ; que le pain descendu du ciel leur procure un peu de repos et de réconfort.
  • Prions pour notre communauté ; que la célébration de l’eucharistie soit toujours un temps fort de fraternité, de joie et d’espérance.

Dieu notre Père, toi dont la bonté surpasse tout, reste attentif à la prière de tes enfants. Nous te le demandons par Jésus ton Fils, notre Seigneur, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Source de la P.U. : http://www.vieliturgique.ca

Lectures du 20è dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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6 août 2024 2 06 /08 /août /2024 17:33

Premier livre des Rois 19, 4-8

Dieu envoie au prophète Elie découragé la nourriture nécessaire pour sa longue route. Ainsi se présente l’eucharistie pour nous.

En ces jours-là, le prophète Élie, fuyant l’hostilité de la reine Jézabel, marcha toute une journée dans le désert. Il vint s’asseoir à l’ombre d’un buisson, et demanda la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères ». Puis il s’étendit sous le buisson, et s’endormit. Mais voici qu’un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange ! » Il regarda, et il y avait près de sa tête une galette cuite sur des pierres brûlantes et une cruche d’eau. Il mangea, il but, et se rendormit. Une seconde fois, l’ange du Seigneur le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste ». Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Parce qu’il a fui devant la colère de Jézabel, le prophète Élie se considère comme un lâche et attend la mort, épuisé. Quand on connaît la fougue de ce champion du Seigneur contre les dieux païens introduits par la reine, on ne peut s’empêcher de penser que Dieu met à profit l’expérience de la peur et du découragement d’Élie pour lui faire découvrir que Dieu triomphe dans la faiblesse des hommes, ses partenaires. Réconforté par l’assurance que le Seigneur veille sur lui et ne l’a pas abandonné, Élie, nourri du pain de Dieu, part en pèlerinage au Sinaï, encore appelé l’Horeb, la montagne où Moïse et son peuple avaient fait la rencontre du Dieu vivant.

Il nous arrive de penser que Dieu nous en demande trop. Soyons alors ouverts, comme Élie, à l’expérience de la sollicitude et de la tendresse du Seigneur pour nous.

Psaume 33

R/ Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !

  • Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m'entendent et soient en fête ! R/
  • Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble son nom. Je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre. R/
  • Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. R/
  • L'ange du Seigneur campe à l'entour pour libérer ceux qui le craignent. Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! Heureux qui trouve en lui son refuge ! R/

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4, 30-32. 5, 1-2

Vivez dans l’amour comme le Christ. Pour y parvenir l’apôtre Paul nous indique la conduite à tenir.

Frères, n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance. Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ.

Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, s’offrant en sacrifice à Dieu, comme un parfum d’agréable odeur. – Parole du Seigneur.

Alléluia, Alléluia. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Alléluia.

Commentaire : Il n’y a pas de morale chrétienne qui ne soit fondée sur la connaissance de Dieu et de son agir envers nous. Croire en Dieu Trinité n’est pas seulement un dogme que l’Église affirmerait sans plus ; c’est un acte de foi qui détermine notre comportement chrétien. Parce que Dieu nous aime comme ses fils, parce que Jésus nous a aimés et s’est livré pour nous, parce que l’Esprit nous appelle à la délivrance de tout égoïsme dans le Royaume d’amour, bref, parce que Dieu est ce qu’il est, parce qu’il est ce que nous affirmons : une Trinité de personnes intimement unie dans l’amour, nous ne pouvons pas ne pas nous aimer. Ce serait nier dans la vie ce que nous affirmons dans notre Je crois en Dieu.

Il y a ce qui contriste l’Esprit, il y a ce qui le réjouit : la générosité, la tendresse, le pardon. Esprit-Saint, conduis-nous sur ce chemin-là !

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6, 41-51

Venir à Jésus, vrai pain de la vie, ne relève pas seulement de notre décision mais de la grâce du Père qui nous attire.

En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel ». Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : ‘Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.’ Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Les adversaires de Jésus – que Jean appelle sans plus les juifs, par opposition à la foule ou aux disciples – butent sur le mystère de l’Incarnation : comment cet homme, connu comme l’un des nôtres, peut-il se dire descendu ciel ? Comment peut-il nous demander de croire en lui, de croire que sa Parole est pain de vie, comme toute parole qui sort de la bouche de Dieu ? Jésus n’élude pas la difficulté d’un tel acte de foi : seul celui que le Père attire, celui qui se laisse instruire par lui et ne se fie pas seulement à son propre raisonnement, peut « venir » à Jésus, c’est-à-dire croire en lui. Celui-là pourra comprendre que Jésus crucifié est le pain de vie quand il livre sa vie pour donner au monde la vie qui ne finit pas. Comme on le constate, Jean invite ses lecteurs chrétiens à comprendre le discours de Jésus comme un appel à la foi, tout en leur proposant d’y lire aussi l’annonce de l’eucharistie, sacrement de la foi en Jésus, Fils de Dieu fait homme, livré sur la croix pour donner la vie au monde.

Venir à Jésus écouter sa Parole et recevoir le pain qu’il nous donne, c’est être attiré par le Père. C’est donc écouter les enseignements du Père et recevoir de lui le pain du ciel. Ainsi, dans le sacrement de l’eucharistie, le Père et le Fils agissent de concert : le Père attire à Jésus, et Jésus conduit au Père.

Homélie

Les prophètes de l’Ancien Testament avaient annoncé qu’un jour les hommes seraient instruits par Dieu lui-même. Dans l’Evangile que nous venons d'entendre, saint Jean nous montre que ces prophéties sont désormais réalisées en la personne de Jésus : Jésus qui laisse clairement entendre à ses auditeurs que son vrai père, n’est pas comme ces derniers le croient, Joseph de Nazareth, mais le Dieu Très-Haut, le Dieu invisible que lui seul a le privilège de voir. Et puisqu’il vient de Dieu et qu’en sa qualité de Fils Bien-aimé, il voit Dieu, il le connaît parfaitement. Il peut donc nous dire en toute vérité qui il est et quel est son dessein d’amour sur les hommes. Ses paroles constituent, dès lors, pour nos âmes une nourriture substantielle que nous mangeons par la Foi. « Moi, je suis le Pain de la Vie : celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif... »

Mais Jésus – et cela il importe de bien le comprendre – ne s’exprime pas seulement par des paroles sorties de sa bouche, mais encore par toutes ses actions et toute sa vie, car il est lui-même en personne la Parole Vivante de Dieu. Il est – c’est la grande vérité de l’Incarnation que saint Jean souligne très fort – Il est le Verbe devenu chair.

Tous ses faits et gestes, par conséquent nous disent quelque chose de Dieu, sont autant de signes révélateurs du vrai visage de Dieu, de ce Dieu de tendresse et d’amour qui veut nous sauver : c’est-à-dire nous libérer du péché et de la mort pour nous donner la vie éternelle en nous rendant participants de sa propre nature divine.

Or, nous le savons, c’est surtout par l’Evangile que les paroles de Jésus ainsi que ces actions sont parvenues jusqu’à nous. C’est donc d’abord dans l’Evangile qu’il nous faut puiser la nourriture dont notre foi a besoin pour grandir et s’épanouir en charité (en amour de Dieu et de nos frères). En sommes-nous suffisamment convaincus ? Si une simple parole humaine est capable de nourrir notre intelligence et de nouer avec autrui des liens fraternels à combien plus forte raison la Parole de Dieu peut-elle jouer ce rôle au plan surnaturel ? Oui, les mots que Dieu nous dit en la personne de Jésus son Fils sont un extraordinaire moyen de communication entre lui et nous, entre nous et lui.

Toutes ses paroles sont une lumière pour nos pensées, nos jugements et nos décisions ; elles sont aussi un aliment, pour notre action dans tous les domaines de notre vie quotidienne. Il nous arrive de dire quand nous parlons d’un livre qui nous a passionnés « je l’ai dévoré ». Pouvons-nous en dire autant de l’Evangile, ce livre qui est au-dessus de tous les livres ? Oh ! Certains ne manqueront pas d’objectés : « quand j’essaye de lire l’Evangile ou quand je l’écoute à la Messe, ça ne me dit rien car j’ai l’impression d’avoir déjà entendu cela 100 fois, et je ne me sens pas concerné ».

Mais que ceux-là veuillent bien réfléchir à ce que Jésus affirme aujourd’hui : « Celui qui croit en moi a la Vie Eternelle ». Celui qui croit en moi : ce qui importe, voyez-vous, pour Jésus, avant toutes choses, c’est de croire en Lui... Est-ce que nous abordons la lecture de l’Evangile dans une attitude de Foi ? Tout est là ! Si nous lisons simplement un récit du passé, une biographie de Jésus, il est normal que nous en soyons vite lassés... Bien des gens, là-bas, en Palestine, au temps de Jésus, l’ont entendu directement et ça ne leur a rien fait, parce que leurs cœurs étaient mal disposés... Ils refusaient de se laisser interpeller. Saint Jean nous a donné dans le récit de tout à l’heure un exemple typique de cette attitude, comme Jésus avait dit : « Moi je suis le Pain qui est descendu du ciel », les juifs récriminaient contre lui disant : « Cette homme-là n’est-il pas le fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère, alors comment peut-il dire, je suis descendu du ciel ». Ils les ont bien entendues les paroles de Jésus, mais pour eux, elles n’ont pas de sens, parce que leurs cœurs ne sont pas disposés à croire. Spirituellement ce sont des sourds et des aveugles. 

Comprenons bien, frères et sœurs, que l’Evangile, Parole de Dieu, demande d’être lu avec les yeux de la Foi, ce qui veut dire qu’il faut s’intéresser non comme à une histoire du passé, mais comme à une histoire toujours actuelle à laquelle chacun de nous se trouve mêlé. Oui, l’Evangile, en me mettant face à Jésus, me révèle ma propre vie : il est comme un miroir dans lequel je peux reconnaître ma propre histoire : il me dit ce que Jésus à l’intention de me dire actuellement. Chacun de ses récits est une parabole ou une allégorie qui me met en cause personnellement, car les personnages de l’Evangile sont en réalité de tous les temps : ils revivent en nous et les scènes qui nous sont relatées tout au long de ses pages se reproduisent et se reproduiront dans la vie des hommes jusqu’à la fin des temps.

C’est ainsi que par sa Parole accueillie dans la Foi, Jésus poursuit son œuvre de salut :

  • par elle, il donne la lumière qui permet de voir de Dieu, les hommes, le monde, les évènements comme lui-même les voit, qui fait de ses disciples des voyants du surnaturel et des témoins de la vérité.
  • par elle, Jésus continue à libérer, à purifier et à transformer les cœurs.
  • par elle, il sculpte, façonne et édifier dans les âmes ce chef-d’œuvre de sainteté qu’elles sont appelés à devenir.
  • par elle, il suscite la communion avec Dieu et avec tous, cimentant ainsi l’unité de son Corps qui est l’Eglise.
  • par elle enfin, il sème la joie dans les cœurs et donne l’espérance de la vie éternelle.

Rappelons-nous toujours qu’être chrétien, c’est vivre la Parole de Dieu, c’est l’incarner de telle manière que nous puissions apparaître aux yeux de tous, comme des copies vivantes de Jésus-Christ. Ainsi et ainsi seulement, à l’exemple de Jésus, notre parfait modèle, nous rendrons témoignage à la vérité ; à la vérité de Dieu et à la vérité de son merveilleux plan d’amour sur le monde.

Amen.

 

Lectures du 19ème dimanche T.O. en DOCX et PDF

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29 juillet 2024 1 29 /07 /juillet /2024 14:55

Livre de l'Exode 16, 2-4. 12-15

En ces jours-là, dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël récriminait contre Moïse et son frère Aaron. Les fils d’Israël leur dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l’épreuve : je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi. J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. Tu leur diras : “Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous aurez du pain à satiété. Alors vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu.” »

Le soir même, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp ; et, le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp. Lorsque la couche de rosée s’évapora, il y avait, à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre, sur le sol. Quand ils virent cela, les fils d’Israël se dirent l’un à l’autre : « Mann hou ? » (ce qui veut dire : Qu’est-ce que c’est ?), car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Entre l’Égypte aux marmites bien pourvues de viande et de la terre de Palestine présentée comme un jardin où coulent le lait et le miel, la marche dans les steppes du Sinaï est un temps d’épreuve, d’angoisse devant l’inconnu, de peur de manquer d’eau et de nourriture. Pris de crainte, le peuple se demande si le projet de libération de Dieu est bien un projet de vie. Dieu répond en nourrissant son peuple des oiseaux migrateurs épuisés de leur voyage et des grains de certains tamaris. Mais cette nourriture est elle-même une mise à l’épreuve : « Qu’est-ce que c’est ? » demandent les Hébreux. En y réfléchissant par la suite, Israël comprendra que la manne était un appel à la foi en Dieu seul capable de combler toutes les faims de l’homme, depuis celle du pain quotidien jusqu’aux faims de vie, de libération et d’intimité avec Dieu.

« Qu’est-ce que c’est ? » C’est la question qu’il faut toujours nous poser devant les événements du monde et de notre vie, devant une nouvelle rencontre, devant une demande qui nous est adressée pour ne pas passer à côté « du pain que le Seigneur nous donne ».

Psaume 77

R/ Le Seigneur donne le pain du ciel !

  • Nous avons entendu et nous savons ce que nos pères nous ont raconté ; nous le redirons à l'âge qui vient, les titres de gloire du Seigneur. R/
  • Il commande aux nuées là-haut, il ouvre les écluses du ciel : pour les nourrir il fait pleuvoir la manne, il leur donne le froment du ciel. R/
  • Chacun se nourrit du pain des Forts, il les pourvoit de vivres à satiété. Tel un berger, il conduit son peuple. Il les fait entrer dans son domaine sacré. R/

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4, 17. 20-24

Frères, je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur : vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée. Mais vous, ce n’est pas ainsi que l’on vous a appris à connaître le Christ, si du moins l’annonce et l’enseignement que vous avez reçus à son sujet s’accordent à la vérité qui est en Jésus. Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur. Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Dans la Bible, le néant est le qualificatif des idoles. L’homme qui les adore leur devient semblable, sa vie aboutit à un vide, à rien. Aujourd’hui, comme au temps de Paul, bien des hommes se laissent guider par le néant, qu’il soit adoration de l’argent, de la science, de la puissance, de l’immoralité ou de l’homme devenant centre et norme de toutes choses. Le comportement du chrétien doit être celui d’un homme renouvelé par Jésus Christ, le témoignage d’une vie qu’anime la recherche de la justice, de la vérité et de la sainteté, si du moins c’est bien Jésus Christ qu’on lui a annoncé et enseigné !

Laissez-vous guider intérieurement par un esprit renouvelé. L’effondrement des points de repère moraux dans la société actuelle rend encore plus urgent de donner le témoignage d’hommes nouveaux guidés par l’Esprit de Jésus Christ.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6, 24-35

En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau ». Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ». Ils lui dirent alors : «Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : ‘Il leur a donné à manger le pain venu du ciel’ ». Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde ». Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là ». Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Jésus invite la foule qui le recherche après la multiplication des pains et sa fuite dans la montagne quand elle voulut le faire roi, à travailler pour la nourriture que Dieu veut lui donner à travers le Fils de l’homme. Celle-ci lui demande quelles œuvres Dieu attend donc de sa part. Jésus réplique qu’il ne s’agit pas d’œuvres culturelles ou d’observances de la Loi, mais d’une œuvre unique : croire en lui.

La foule se méprend à nouveau : il ne s’agit pas seulement de croire Jésus, c’est-à-dire de donner crédit à son enseignement, mais aussi de croire en lui. Lui seul est le pain de la vie, celui qui peut combler toute faim et soif des hommes. Il l’est parce qu’en lui Dieu lui-même se donne à eux.

« Celui qui vient à moi, celui qui croit en moi, n’aura plus jamais faim ni soif ». C’est d’abord la personne de Jésus, et non pas ses paroles, qui est le pain de la vie, et que le Père nous donne dans le sacrement de l’eucharistie.

Homélie

Les hommes demandent à Dieu des signes. Ils veulent des miracles, des preuves visibles et incontestables de son action. En cela ils ressemblent bien à son foule de l’Evangile qui suit Jésus parce qu’elle est à l’affût des prodiges qu’il opère. Elle est intéressée plus par le guérisseur que par le prédicateur, elle aime mieux les guérisons que les beaux sermons. Ce jour-là justement elle accourt avec une curiosité non dissimulée : « quelle œuvre vas-tu faire ? » Autrement dit quel est le programme aujourd’hui... On n’a pas fait tout ce chemin pour rien... On veut de l’extraordinaire.

Jésus n’est pas dupe. Il sait très bien pourquoi la foule le suit. La nouvelle du miracle opéré la veille s’est vite répandue... N’a-t-il pas, bien, nourri plus de 5000 personnes avec 5 petits pains et 2 poissons offerts par un enfant ? Dans un pays où la plupart des gens ne mangent pas à leur faim, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe. La curiosité et la faim ont donc attiré des auditeurs encor plus nombreux. Jésus les interpelle : « Je vois que vous me cherchez et je sais bien pourquoi : vous êtes venus parce que vous avez faim ». Et partant de ce constant, il essaye d’élever leurs esprits : « Oui, vous avez faim de nourritures terrestres. Et bien, vous dis que votre faim est encore plus grande que ce que vous pensez... Vous avez en vous une autre faim plus profonde et insatiable que seul le Fils de Dieu peut combler. Votre cœur aussi à faim, vous êtes des affamés de l’infini ».

On reconnaît bien là, la façon d’agir de Jésus : il part des besoins humains les plus élémentaires et révèle aux hommes que ces besoins ne sont en fait que le signe de désirs plus profonds qui les habitent. Aujourd’hui, si Jésus revenait parmi nous il montrerait aux jeunes combien leur insatisfaction permanente : cette course effrénée et jamais comblée par les plaisirs de la société de consommation (leur fuite dans la drogue ou l’alcool) ne sont que des signes de leur faim d’absolu. Il montrerait également aux plus anciens que le confort et l’argent (avec tout ce qu’il peut procurer) ne comble pas les désirs de leur cœur car l’homme dépasse l’homme et ne saurait se contenter de la satisfaction des cinq sens.

Il nous révèlerait, comme il l’a fait pour la foule de Palestine que nous portons en nous une véritable faim et qu’il existe à notre disposition une véritable nourriture.

Certes, Jésus n’ignore pas que les hommes sont des êtres de chair et que la faim du corps existe. Ne les a-t-il pas nourris la veille en multipliant pains et poissons ? Mais, il veut faire comprendre que cette faim matérielle n’est pas la principale : pensons à la devise si suggestive des Petits Frères des Pauvres : « des fleurs, avant le pain ». Derrière nos besoins matériels élémentaires, il nous faut repérer nos besoins les plus fondamentaux :

  • Les hommes ont d’abord faim de dignité « le plus grand bien que nous puissions faire aux autres n’est pas de leur communiquer notre richesse, mais de leur révéler la leur »disait un philosophe.
  • Les hommes ont faim d’amitié réciproque. La grande douleur des pauvres c’est que personne n’a besoin de leur amitié...
  • Les hommes ont faim de dévouement, un besoin profond de donner.
  • Les hommes ont par-dessus tout faim de Dieu : ils sont des tourmentés de l’infini.

Il est possible que pour un temps cette faim de Dieu soit occultée par un rassasiement terrestre qui n’est qu’un « trompe la faim » provisoire, mais un jour ou l’autre la vanité des biens matériels apparaît et alors un besoin irrésistible de l’essentiel peut alors jaillir.

Frères et sœurs, l’Evangile nous rappelle aujourd’hui que pour répondre à cette vraie faim de l’homme, Jésus vient proposer le véritable pain, le coupe faim parfait et définitif... qui exorcisera toute faim. La foule (comme nous d’ailleurs) ne comprend qu’à moitié :« Seigneur donne-nous de ce pain-là, que nous n’ayons plus jamais faim, que nous n’ayons plus à acheter du pain... »

Jésus doit alors préciser : ce Pain venu du ciel est le grand cadeau du Père céleste sans aucune comparaison avec la manne du désert. C’est ma propre personne : « C’est moi qui suis le Pain de la Vie, celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif ».

Nous comprenons mieux dès lors tout le sens de l’Eucharistie... Jésus s’est fait pain de vie pour satisfaire notre faim de Dieu.

Communier, c’est se laisser assimiler par le Christ. Si nous laissons l’Eucharistie nous transformer, nous serons incorporés au Christ, vivant comme lui, aimant comme lui et donc heureux comme lui.

Amen.

Lectures du 18ème dimanche T.O. en DOCX et PDF

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23 juillet 2024 2 23 /07 /juillet /2024 16:30

Lecture du deuxième livre des Rois 4, 42-44

En ces jours-là, un homme vint de Baal-Shalisha et, prenant sur la récolte nouvelle, il apporta à Élisée, l’homme de Dieu, vingt pains d’orge et du grain frais dans un sac. Élisée dit alors/ « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent ». Son serviteur répondit : « Comment donner cela à cent personnes ? » Élisée reprit : « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : On mangera, et il en restera ». Alors, il le leur donna, ils mangèrent, et il en resta, selon la parole du Seigneur. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Les miracles qu’accomplissent les prophètes ont pour but d’accréditer leur mission de messagers de Dieu. En nourrissant cent hommes en période de famine avec quelques pains, Élisée montre que la Parole de Dieu qu’il proclame est la nourriture d’un peuple en état de disette spirituelle. Le surplus manifeste que la Parole de Dieu va au-delà de la faim spirituelle des hommes et leur offre de combler un désir toujours plus grand de vie avec Dieu.

Les demandes de ceux qui s’adressent à nous pour un baptême, une cérémonie de mariage ou le catéchisme de leur enfant cachent souvent une réelle faim de Dieu. Comment nous aidons-nous en équipe à la découvrir et à y répondre ?

Psaume 144

R/ : Tu ouvres la main, Seigneur : nous voici rassasiés.

  • Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce et que tes fidèles te bénissent ! Ils diront la gloire de ton règne, ils parleront de tes exploits. R/
  • Les yeux sur toi, tous, ils espèrent : tu leur donnes la nourriture au temps voulu ; tu ouvres ta main : tu rassasies avec bonté tout ce qui vit. R/
  • Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu'il fait. Il est proche de ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent en vérité. R/

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4, 1-6

Frères, moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous. – Parole du Seigneur.

Commentaire : La lettre aux Éphésiens insiste sur l’unité de l’Église. Celle-ci est fondée sur l’unique espérance chrétienne du royaume de justice et d’amour dont l’Esprit Saint et la vie ecclésiale, dans le corps du Christ, sont le gage ; sur l’unique Seigneur que les chrétiens reconnaissent dans la foi et auquel le baptême les a conformés ; sur l’unique Père dont la puissance et l’amour nous enveloppent. L’unité de l’Église est donc avant tout l’œuvre de Dieu Trinité. Pourtant chaque chrétien doit y coopérer librement dans l’humilité, la douceur, la patience, la paix…

L’unité ne consiste pas dans la fusion des personnes. Elle est exigence de respect mutuel et de vérité entre nous. Relisons les fondements de l’unité que donne la lettre aux Éphésiens en les appliquant à notre équipe et à notre communauté chrétienne.

Alléluia. Alléluia. Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6, 1-15

En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain ». Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit : « Faites asseoir les gens ». Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde ». Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.

À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde ». Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Jésus veut nous faire découvrir dans la multiplication des pains l’annonce de l’eucharistie ; de menus détails doivent guider le lecteur. Ainsi, on est proche de Pâques, date de la Cène et du sacrifice de la croix ; Jésus prend du pain, rend grâces et le distribue comme il le fera au soir du Jeudi Saint. L’ordre donné à Philippe de se procurer du pain pour nourrir la foule, et la présence des apôtres remplissant douze paniers des morceaux qui restent, sont une allusion à l’Église invitée à distribuer aujourd’hui le pain de vie aux hommes. Jésus, s’enfuyant dans la montagne parce que la foule veut le faire roi, donne le signe de sa fidélité à sa mission : « Mon royaume n’est pas de ce monde ».

Il n’y a pas d’eucharistie possible sans le pain et le vin ni de foule comblée de sa faim de Dieu sans efforts de partage. Jésus a toujours besoin d’un jeune garçon, de ses pains d’orge et de ses poissons : c’est-à-dire nous !

Homélie

Pendant 5 dimanches consécutifs nous allons interrompre la lecture continue de saint Marc pour lire le merveilleux chapitre sixième de saint Jean : chapitre très long et très dense qui commence par le miracle de la multiplication des pains et se poursuit par ce qu’on appelle « le discours sur le Pain de Vie ».

La multiplication des pains, vous l’avez peut-être remarqué, est le seul miracle à être raconté par les 4 évangélistes, c’est dire son importance !

Mais dans l’Evangile de saint Jean, ce signe occupe, de plus une place charnière. Il se situe en effet au moment où Jésus déplace son ministère de Galilée à Jérusalem, moment où l’enthousiasme de la foule tourne à l’aigre et où les paroles de Jésus qui exposent clairement la signification du miracle (nous les entendrons au cours des prochains dimanches), provoquent une crise, mettant les disciples eux-mêmes au pied du mur. Car un choix décisif s’impose alors : ou bien donner sa foi, faire confiance aux paroles du Christ comme Pierre, ou bien refuser de croire comme Judas (qui est devenu « fils du diable ») et abandonner le Christ, ce qui sera le cas du plus grand nombre.

Avant d’accomplir la multiplication des pains, Jésus, qui sait très bien ce qu’il va faire, commencer par éprouver rudement ses apôtres. Il consulte tout d’abord Philippe « où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient de quoi manger ? » Ce dernier a tôt fait de calculer mentalement l’impossibilité de s’en sortir « 200 deniers c'est-à-dire 200 journées de salaire ne suffiraient pas à donner une bouchée à chacun ». André à sans doute entendu la question que Jésus a posée à Philippe. Inventif, débrouillard, il se met en quête d’une autre solution : mais le bilan de ses trouvailles s’avère, lui-aussi déficitaire :« Il y a là un garçon qui possède 5 pains d’orge et 2 poissons », dit-il à Jésus, mais qu’est ce que cela pour tant de monde ? Quelle énorme disproportion, en effet entre les moyens et les besoin ?

Humainement la difficulté est insurmontable. Et c’est alors que Jésus intervient, manifestant une fois de plus la souveraine maîtrise qu’il exerce sur l’impossible et cela par pur amour, pour le service de l’homme. Mais ici, la puissance de l’Homme-Dieu se manifeste avec d’autant plus d’éclat qu’elle utilise des moyens pauvres... Car Jésus (qui aurait fort bien pu accomplir le miracle à partir de rien), ne méprise pas la base de départ que constitue l’offre très modeste d’un enfant, un de ces petits que, d’ordinaire les adultes regardent du haut de leur grandeur, de leur force physique, de leur savoir ou de leur pouvoir... Les petits, c’est bien connu, ont besoin des grandes personnes et les pauvres des riches.

Jésus, qui n’hésite pas à bouleverser nos conceptions, nous apprend ici que les grands, les adultes, ont aussi besoin des petits. Nous sommes trop souvent tentés de l’oublier : sans les petits, sans les pauvres, quel appauvrissement ce serait dans le monde : appauvrissement de générosité, de dévouement, d’espérance ; appauvrissement d’amour.

Jésus, qui est si grand, si puissant, ne veut pas agir seul : il veut avoir besoin des êtres faibles et limités que nous sommes. Il veut pouvoir compter sur notre collaboration si minime soit-elle. A la plus petite de nos offrandes il confère une valeur immense, une portée illimitée. Ne nous en donne-t-il pas ce miracle une preuve éclatante ? Un petit garçon lui offre généreusement 5 pains et 2 poissons et ça lui suffit pour rassasier toute une foule et avec surabondance puisqu’on recueille 12 corbeilles de restes.

Frères et sœurs, aujourd’hui comme hier, dans l’ordre spirituel Jésus n’agit pas autrement. Quel moyen emploie-t-il par exemple, pour perpétrer sa présence au milieu de nous ; pour entretenir, augmenter et fortifier la vie divine que nous avons reçue en notre âme à l’heure de notre baptême ? Eh bien ! Tout simplement un peu de matière : du pain et du vin. Et par sa puissance créatrice, transfiguratrice, il les change en son corps et en son sang.

Ressuscité, toujours vivant, il est présent, bien qu’invisible à nos yeux, sous les espèces du pain et du vin consacrés. Par le moyen de ce sacrement d’amour qu’est l’Eucharistie, Jésus peut renouveler à tout instant dans le monde l’offrande de son sacrifice rédempteur et nourrir la foule de ses amis pour qu’ils vivent de lui, de sa pensée, de son amour, de sa force et deviennent de plus en plus participants de sa divinité.

Pour Jésus, donc, nous le voyons, les problèmes insolubles ça n’existe pas (il est vraiment selon la belle formule du Père de Foucault « Le Maître de l’Impossible ». Et voilà qui doit fonder et affermir notre espérance, notre confiance en la Toute-puissance de son Amour pour nous.

Bien des fois, avouons-le, nous vous laissons aller au découragement, et nous frôlons peut-être le désespoir face aux difficultés de toute sorte qui se dressent sur la route de notre vie chrétienne : qu’il s’agisse de la virulence des tentations, de la tyrannie des passions, de souffrances physiques ou morales particulièrement éprouvantes...

Mais qu’attendons-nous à ces moments-là, pour nous tourner vers le Seigneur qui ne cesse de nous tendre une main secourable ?

Qu’attendons-nous pour le supplier de nous donner ces grâces de lumière et de force qui vont finalement rendre l’impossible possible ? Nous faire expérimenter à quel point elle est vraie la parole de saint Paul « je puis tout en celui qui me rend fort ».

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui nous a si bien rappelé la voie de l’enfance spirituelle avait une conscience très vive de sa petitesse : de sa faiblesse face aux obstacles qu’il lui fallait surmonter pour devenir une vraie chrétienne et atteindre les cimes de la sainteté. Pour y parvenir elle ne comptant que sur Dieu, sur sa force et sur son appui : « le Bon Dieu écrit-elle m’a toujours secourue ; il m’a conduite par la main. Je compte sur ... Il ne regarde pas tant à la grandeur de nos actions qu’à l’amour avec lequel nous les accomplissons ».

Alors, chers frères et sœurs, même si nous nous sentons très pauvres, très limités, même si jusqu’à présent nous avons accumulés les échecs, ne nous laissons pas abattre, rappelons-nous que si nous savons nous offrir à Jésus, nous en remettre totalement à lui, il est vraiment capable de transformer notre pauvre vie, en nous donnant d’aimer Dieu et nos frères comme lui-même les aime.

Oui, soyons tout à Jésus (et le secret pour être tout à Jésus, c’est de se consacrer à Marie), soyons donc tout à Jésus par Marie. Il nous comblera alors de sa grâce et il fera même de nous des multiplicateurs de cette grâce pour le plus grand bien de nos frères et la Gloire du Père.

Amen.

Lectures du 17ème dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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16 juillet 2024 2 16 /07 /juillet /2024 17:06

Livre de Jérémie 23,1-6

Quel malheur pour vous, pasteur ! Vous laissez périr et vous dispersez les brebis de mon pâturage – oracle du Seigneur ! C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël, contre les pasteurs qui conduisent mon peuple : Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées, et vous ne vous êtes pas occupés d’elles. Eh bien ! Je vais m’occuper de vous, à cause de la malice de vos actes – oracle du Seigneur.

Puis, je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai chassées. Je les ramènerai dans leur enclos, elles seront fécondes et se multiplieront. Je susciterai pour elles des pasteurs qui les conduiront ; elles ne seront plus apeurées ni effrayées, et aucune ne sera perdue – oracle du Seigneur.

Voici venir des jours – oracle du Seigneur–, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera sauvé, et Israël habitera en sécurité. Voici le nom qu’on lui donnera : « Le-Seigneur-est-notre-justice ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Dans le Proche-Orient ancien, comme en Grèce, les rois portaient le titre de pasteur de leur peuple. Les reproches violents de Jérémie s’adressent en effet aux rois de Judée qui ont conduit le peuple à la catastrophe de l’exil où « les brebis se sont égarées et dispersées ». Le Seigneur, en vrai berger, s’en va les rassembler et les ramener en Palestine : Jérémie annonce là le retour d’exil. Dieu déléguera ses pouvoirs de gouvernement à des hommes qui prendront soin du peuple, mais tout particulièrement au Messie. Celui-ci, descendant de la lignée de David, fera régner le droit et la justice parmi son peuple qui retrouvera l’unité perdue lors de la séparation en deux royaumes.

Dans les responsabilités que nous pouvons avoir dans le monde et l’Église, le Seigneur nous invite à être attentifs à ceux qui sont apeurés et accablés ou encore perdus. Car nous sommes les pasteurs qu’il veut leur donner.

Psaume 22

R/ Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer.

  • Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom. R/
  • Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. R/
  • Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. R/
  • Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie ; j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. R/

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 2,13-18

Frères, maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ. C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine ; il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le Juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches. Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père. – Parole du Seigneur.

Commentaire : La réconciliation que Jésus nous a obtenue rend proches des gens qui étaient éloignés. Elle rapproche d’abord les hommes et les peuples entre eux. L’inimité entre juifs et païens était à l’époque l’exemple le plus typique de la haine qui pouvait séparer les hommes et qui se concrétisait dans la barrière de la Loi et de ses prescriptions juridiques. En mourant pour tous les hommes, Jésus révèle que l’amour de Dieu est universel, et que tous les hommes sont ses fils qu’il veut réunir en un seul corps mystique, en un seul Homme nouveau. Elle rend proches aussi Dieu et les hommes. L’amour de Dieu se révèle dans la croix du Christ annonce le pardon et la réconciliation des hommes pécheurs avec Dieu.

Pour abattre le mur de haine qui séparait les hommes le Christ est mort en croix, victime de cette haine. Pour abattre les barrières d’incompréhension et d’intolérance entre les gens et les peuples, il faut des hommes prêts à payer de leur personne. Voulons-nous être de ceux-là ?

Alléluia. Alléluia. Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ; moi, je les connais, et elles me suivent. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,30-34

En ce temps-là, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu ». De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Aux apôtres, de retour de mission, qui lui font un compte rendu détaillé de leur action et de leur enseignement, Jésus propose un temps de récollection et d’intimité avec lui, à l’écart de la foule. Hélas ! La foule devine leur dessein et les précède. Retraite et vacances tombent-elles à l’eau ? La retraite, non : les disciples sont invités à entrer dans l’intime de l’âme de Jésus en découvrant sa tendresse de pasteur pour le peuple de Dieu dispersé et désuni, et en écoutant l’enseignement qu’il leur donne. Les vacances, oui, elles sont bien entamées, mais le repos auquel Jésus appelait ses apôtres n’était-il d’abord de se réjouir de la marche de l’Évangile dans le cœur des hommes ?

Profitons-nous de nos vacances pour nous retremper, par la lecture et la prière, dans l’intimité du Christ ?

Homélie

Chers frères et sœurs, une phrase de l’Evangile que je viens de lire retiendra plus particulièrement notre attention ce matin : « Il fut saisi de pitié envers eux parce qu’ils étaient des brebis sans berger ».

Pour exprimer ce sentiment de pitié qui fait vibrer le Cœur de Jésus, saint Marc utilise un mot grec qui signifie avoir une émotion forte, un ébranlement intérieur, une souffrance presque physique devant la misère d’autrui. Et comment Jésus en voyant cette foule haletante qui le cherche (sans lui laisser le temps de manger ou de se reposer un peu) pourrait-il demeurer insensible ? Car c’est tout l’éventail de la détresse humaine qui se déploie en cet instant devant lui.

- Il y a bien sûr toutes ces misère visible qui sont celles des corps : tous ces malades ou handicapés qui n’attendent qu’un mot ou un geste (de la part de Jésus) pour retrouver la santé et avec la santé la joie de vivre.

- Il y a combien plus nombreuses toutes ces misères cachées que sont les maladies morales : tous ces gens mal aimés qu’on écrase, qu’on exploite, qu’on méprise ou qu’on laisse dans une insupportable solitude, tous ceux qui sont déçus, trahis, révoltés ou amers, toutes ces personnes qui doutent de tout : du présent ou de l’avenir, des autres ou d’eux-mêmes. Tous ces êtres désorientés qui se demandent si la vie a un sens, si elle vaut la peine d’être vécue.

- Il y a enfin toutes ces âmes qui aspirent plus ou moins consciemment à être libérées de l’oppression la plus tyrannique qui soit : celle du péché, misère sans nom celle-là que seul le regard pénétrant du Fils de Dieu peut discerner derrière ces visages fermés ou angoissés...

Oui, vraiment, des brebis égarées, dispersées, divisées, mais qui devinent en Jésus le seul vrai Berger, capable de les rassembler, de s’occuper de chacune d’elles et de les guider par un chemin sûr, vers le vrai bonheur...

De toute cette peine, de tout ce désarroi Jésus souffre au plus intime de son cœur ; et s’il est aussi affecté c’est parce qu’il aime, c’est parce qu’il considère cette foule comme sa famille. Son amour de Bon Pasteur est assez ardent, assez prévenant, assez accueillant pour étendre sa sollicitude et manifester sa tendresse à chacune de ces personnes comme si elle était un frère, une sœur, une mère. Tous ces mal-aimés ont enfin trouvé quelqu’un qui les aime vraiment, car la pitié, la miséricorde qui emplit le cœur de Jésus s’exprime à travers des gestes. Et tout d’abord par des gestes de guérison en faveur de ces malheureux qui sont si douloureusement éprouvés en leur chair... Ayant  guéri les malades Jésus se met très probablement à la disposition de ceux qui veulent s’entretenir avec lui, les écoutant avec beaucoup d’attention, manifestant à chacun beaucoup d’intérêt, comme s’il était le seul à avoir des soucis, le seul à avoir besoin de ses conseils et de son aide. S’étant ainsi occupé de chacun, Jésus peut dans un second temps s’adresser à tous. Saint Marc note« qu’il se met à les instruire longuement », donnant par là une nouvelle preuve de son immense amour pour son peuple ; car cette foule a besoin d’être enseignée, éclairée, nourrie et transformée par la Parole Vivante et Vivifiante de Dieu, elle a besoin de trouver un sens à sa vie dans cette Bonne Nouvelle qui est révélation du mystère de Dieu et de son plan d’amour sur les hommes. Cette Bonne Nouvelle qui est porteuse d’une immense espérance, car elle est promesse de salut éternel pour tous les hommes.

Chers frères et sœurs, parce que nous sommes les disciples du Seigneur, parce que nous devons être des copies vivantes de Jésus, nous sommes chargés d’une mission semblable à la sienne : nous devons aimer comme Jésus a aimé, nous devons continuer, prolonger dans le milieu de vie qui est le nôtre l’action bienfaisante du Sauveur. Il faut donc, qu’à son exemple, nous ayons un cœur brûlant d’amour, un cœur qui se laisse émouvoir qui se laisse toucher par toutes les formes de misère que nous côtoyons aujourd’hui. Comme le Christ, il nous faut sympathiser, au sens le plus fort du terme : c'est-à-dire souffrir avec, sentir avec, être avec, pleurer avec ceux qui pleurent... selon la formule de saint Paul. Une telle pitié n’a rien de sentimental. Certes elle peut être ressentie plus ou moins selon les tempéraments, mais elle consiste surtout en une ouverture d’esprit, une attention volontaire à l’autre, pour lui-même ; elle suppose donc l’oubli de soi, une grande disponibilité et une inlassable générosité. Pour voir la misère, il faut les yeux de la charité, et pour découvrir cette autre misère qu’est le vide spirituel de l’homme et son besoin de Dieu, il faut en outre les yeux de la foi.

Frères et sœurs, est-ce que nous ouvrons bien grands ces yeux de la foi et de la charité ? Avons-nous assez conscience qu’à travers chacun de nous Jésus veut continuer à exercer sa miséricorde à l’égard de tous :

  • qu’il veut, à travers nous, répondre à ce besoin d’amour que tout être humain porte en lui, visible ou caché,
  • qu’il veut manifester par ce témoignage de notre charité que tous les mal-aimés des hommes sont quand même les bien-aimés de Dieu.

Des interrogations aussi importantes ne doivent pas restés sans réponse. A l’exemple du Christ, il nous faut agir en nous mettant généreusement au service de tous.

« Nous devons aimer nous dit saint Jean, non pas avec des paroles et des discours, mais en actes et en vérité ».

Certes, le chrétien ne dispose pas comme le Christ du pouvoir de faire les miracles, mais il a en lui l’Esprit du Christ et cet Esprit est particulièrement inventif. Que ce soit par des gestes individuels ou par une participation active à des œuvres collectives ou à des mouvements d’apostolat, le chrétien docile à l’Esprit-Saint trouve toujours le moyen de porter secours à ses frères quels qu’ils soient : proches ou lointains. Il lui suffit d’aimer, de vouloir aimer.

Chers frères et sœurs, dans une prière suppliante, humble et confiante (que nous ferons passer par Marie) nous demanderons fréquemment à Jésus, notre Bon Pasteur, la grâce d’aimer de plus en plus comme lui à aimé, avec son propre cœur battant dans le nôtre. Nous le lui demanderons avec insistance, car nous avons bien conscience que sans lui nous ne pouvons rien faire.

Amen.

Lectures du 16ème dimanche T.O. en DOCX et PDF

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9 juillet 2024 2 09 /07 /juillet /2024 19:56

Lecture du livre d'Amos 7, 12-15

En ces jours-là, Amazias, prêtre de Béthel, dit au prophète Amos : « Toi, le voyant, va-t’en d’ici, fuis au pays de Juda ; c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète. Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ; car c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume ». Amos répondit à Amazias : « Je n’étais pas prophète ni fils de prophète ; j’étais bouvier, et je soignais les sycomores. Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit : “Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël.” – Parole du Seigneur.

Commentaire : Au VIIIème avant J-C., le peuple élu se trouve partagé en deux royaumes, celui du Sud au pays de Juda, gouverné par un roi de la dynastie de David et celui du Nord, au pays d’Israël, qui a construit à Béthel un temple rival de celui de Jérusalem. Pour asseoir leur politique, les rois d’Israël ont fait de la religion une religion d’État : Béthel est temple du roi ! Amos est originaire du Sud, il n’est pas prophète de métier – il existait alors des confréries de prophètes – mais Dieu l’a choisi pour dénoncer l’injustice sur laquelle se sont édifiées les fortunes du roi et de quelques nantis du royaume d’Israël. Amazias, prêtre à la solde du roi, ne peut accepter que la vérité soit criée dans ce Temple.

La raison d’État ne fait pas taire le prophète Amos. Aujourd’hui encore, quelles que soient les bonnes raisons de se taire, le Seigneur nous a saisis à notre baptême pour nous envoyer comme prophètes auprès de son peuple.

Psaume 84

R/ : Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.

  • J'écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple et ses fidèles. Son salut est proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre. R/
  • Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. R/
  • Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit. La justice marchera devant lui, et ses pas traceront le chemin. R/

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1, 3-14

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour.

Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé. En lui, par son sang, nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes. C’est la richesse de la grâce que Dieu a fait déborder jusqu’à nous en toute sagesse et intelligence.

Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ : pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre.

[En lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés selon le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé : il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire, nous qui avons d’avance espéré dans le Christ.

En lui, vous aussi, après avoir écouté la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint. Et l’Esprit promis par Dieu est une première avance sur notre héritage, en vue de la rédemption que nous obtiendrons, à la louange de sa gloire.] – Parole du Seigneur.

Commentaire : Paul n’est pas missionnaire pour une évangélisation à la petite semaine. Il sait que son travail s’insère dans le projet de Dieu qui concerne tous les hommes et même tout l’univers. Le choix du peuple d’Israël, porteur des promesses messianiques, pour être le témoin de l’espérance dans le Christ, le don de l’Esprit gage de l’héritage à venir du royaume de Dieu et de la libération finale, manifestent que ce projet historique de Dieu est de réunir l’humanité et l’univers dans le Christ. Ce dessein d’amour éternel de Dieu prend corps au fur et à mesure qu’avance l’histoire et que les hommes coopèrent à ce rassemblement des fils de Dieu par Jésus.

Le dessein de Dieu : saisir l’univers entier pour tout réunir dans le Christ, se réalise au long de l’histoire, bien qu’il ait précédé la création du monde. Nos engagements dans le monde et dans l’Église nous associent aussi au projet d’amour de Dieu.

Alléluia. Alléluia. Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur, pour que nous percevions l’espérance que donne son appel. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6, 7-13

En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange ». Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage ». Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Après avoir été repoussé par ses compatriotes à Nazareth, Jésus tente une dernière fois d’appeler les Galiléens à la conversion en leur envoyant ses disciples par groupes deux. La tenue vestimentaire qu’il leur prescrit est celle des pèlerins se rendant à Jérusalem pour la Pâques. Dans l’esprit de Jésus elle doit signifier que ses envoyés ne comptent que sur Dieu et ne s’embarrassent d’aucune réserve ou sécurité humaine. Ceux qui refuseront de les accueillir manifesteront par là leur refus de se convertir, les autres bénéficieront du salut, concrétisé dans les expulsions de démons et la guérison des malades.

« Il les envoie deux par deux ». Jésus compte plus sur le témoignage d’une équipe ou d’une communauté chrétienne que sur celui d’un seul, fût-il celui de l’apôtre Pierre ou Paul.

Homélie

Les lectures de ce dimanche nous rappellent le sens et les exigences de notre vocation chrétienne. Pour tout être humain il y a, au départ, la vocation à la vie, à l’intelligence, à la liberté, à l’amour. Tout commence pour chaque homme par cette pensée paternelle de Dieu qui l’appelle au monde. « Dieu créa l’homme à son image et à sa ressemblance »nous dit la Bible. Et ceci ne concerne pas seulement les premiers hommes. Ceci concerne chacun de nous. Un enfant, vous le savez bien, ne peut pas être un numéro dans une série. Dieu intervient avec tout son amour pour créer chaque personne et l’appeler par son nom, afin qu’elle soit capable de répondre, capable d’amour. Oui, déjà en ce sens toute vie humaine est une vocation. Mais il y a tellement plus et tellement mieux. La foi nous révèle en effet que toute vie est appelée par Dieu à un incroyable destin. « Il nous a destinés d’avance affirme saint Pierre, à devenir pour lui des fils par Jésus-Christ ». Voilà ce qu’il a voulu dans sa bienveillance pour tout homme : rien moins qu’une merveilleuse participation à sa vie divine. Oui, Dieu nous aime à ce point, parce qu’il est le Parfait Amour, il ne veut rien se réserver, il veut tout partager : tout ce qu’il a, tout ce qu’il Est... Ce ne peut être, évidemment qu’n don totalement gratuit, immérité, et même démérité à cause de nos péchés. Mais, il nous a accordé par le Sang du Christ, la rédemption, le pardon de nos fautes. A tout homme qui ne s’obstinera pas à la refuser, il obtiendra d’être, en fin de compte « saint et irréprochable sous le regard du Père »c'est-à-dire d’entrer en communion intime avec lui par le Christ dans l’Esprit-Saint.

Cet inestimable bienfait, Dieu veut l’accorder à tous les hommes qui le cherchent avec droiture. Mais nous, qui sommes le peuple de Dieu, le peuple des baptisés, nous connaissons par la foi cette grâce inestimable que Dieu voudrait tant déverser dans le cœur de chaque homme.

Cela veut dire : que nous avons une vocation particulière, vis-à-vis de Dieu et au service de tous les hommes. Saint Paul nous rappelle que dieu a commencé à manifester son salut par le moyen d’un peuple envoyé en avant-garde. Mais ce qui fut d’abord la vocation des Juifs est maintenant la nôtre.

« Vous aussi, nous dit saint Paul, vous avez écouté la Parole de Vérité, la Bonne Nouvelle du salut et pourquoi ? Sinon pour que vous en soyez aujourd’hui les témoins... »

Pourquoi avons-nous reçu, chers frères et sœurs, la grâce de la foi, pourquoi avons-nous été comblés de tant de richesses spirituelles, sinon pour être des flambeaux qui éclairent et des réservoirs qui débordent ?

Pourquoi avons-nous reçu la marque de l’Esprit-Saint au baptême et à la confirmation sinon pour que cette marque éclate sur nos visages et par notre joie, dans nos paroles et dans toute notre vie ? Et pour que soit chantée la Gloire de Dieu par nous et à cause de nous ?

Mais comme le peuple juif, nous avons tendance à nous endormir devant la plus éblouissante des révélations, à nous refroidir devant l’amour le plus bouleversant.

Alors, le Seigneur se sert, frères et sœurs, d’humbles hommes comme ce simple berger Amos qui ne demandait qu’à garder ses bêtes et à tailler ses figuiers...

Ces humbles hommes que Dieu envoie vers les autres en leur disant : « Va, tu seras prophète pour mon peuple », ce sont les prêtres bien-sûr, les diacres, les religieux et les religieuses, mais ce sont aussi les laïcs...

Tous, quelle que soit notre situation ou notre âge, nous avons pour mission de révéler à ces nouveaux païens qui nous entourent qu’ils sont, tout comme nous, appelés à un formidable destin et le grand commandement de l’amour fraternel nous fait un devoir de les aider à vivre selon les exigences de cette vocation.

Dans cette immense entreprise qu’est l’Evangélisation, le Seigneur veut avoir besoin de nous. C’est absolument sûr, mais il prend bien soin de nous avertir que nous ne pouvons être des témoins valables, des témoins crédibles, d’authentiques porteur de la Parole de Dieu que si nous savons nous recommander par la simplicité de notre vie et la pauvreté de nos moyens. Il importe au plus haut point que dans notre apostolat (quelle qu’en soit la forme) nous soyons profondément désintéressés, ne recherchant en rien notre propre gloire ou nos intérêts personnels.

N’oublions jamais, frères et sœurs, que c’est par là surtout que la pauvreté évangélique prend toute sa signification. Tout ce qui est « avoir » ou « désir d’avoir » alourdit et paralyse. Plus nous serons désencombrés et plus nous laisserons passer la lumière et l’amour de Dieu. Le visage du Seigneur ne peut transparaitre, en effet, qu’à partir de l’effacement de notre moi, du dépouillement de nos ressources, de l’humilité de notre vie. Puissions-nous en avoir de plus en plus conscience.

Au cours d’une de ses grandes visitations à la terre – c’était sur la montagne de la Salette en 1848 – la Vierge Marie, pleurant sur notre monde coupable, après avoir rappelé aux petits bergers le message évangélique leur laisse cette consigne « vous le ferez passer à tout mon peuple ». Cette consigne est plus urgente que jamais. Que notre hantise soit donc de faire passer l’Evangile pour qu’il atteigne tous les hommes de tous les pays et les achemine vers la Vraie Lumière, la Vraie Vie et le Vrai Bonheur.

Amen.

Lectures du 15ème dimanche du T.O. en DOCX et en PDF

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30 juin 2024 7 30 /06 /juin /2024 17:22

Lecture du livre du prophète Ézékiel 2, 2-5

La mission du prophète Ézékiel semble une cause perdue d’avance : son peuple rebelle écoutera-t-il la Parole du Seigneur ? Mais Dieu ne désespère jamais.

En ces jours-là, l’esprit vint en moi et me fit tenir debout. J’écoutai celui qui me parlait. Il me dit : « Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël, vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi. Jusqu’à ce jour, eux et leurs pères se sont soulevés contre moi. Les fils ont le visage dur, et le cœur obstiné ; c’est à eux que je t’envoie. Tu leur diras : “Ainsi parle le Seigneur Dieu...” Alors, qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas – c’est une engeance de rebelles ! – ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : L’exil est venu sanctionner les infidélités du peuple élu à son Dieu. En vain le Seigneur l’avait-il averti par ses prophètes. Dieu va-t-il maintenant l’abandonner à sa misère ? Non, il appelle un nouveau prophète, Ézékiel, présent au milieu des Israélites en déportation, et l’envoie vers son peuple. Avec des moyens bien faibles, Ézékiel saura défendre, devant un adversaire puissant, le peuple dont – au nom du Seigneur – il se sent responsable. Qu’on l’écoute ou non, Israël saura qu’il y a un prophète parmi lui, il saura que son Dieu lui offre de se convertir et de retrouver l’amitié perdue.

Dieu a un tel désir d’entrer en dialogue avec les hommes qu’il ne se résout pas à se taire même devant des cœurs obstinés. Il nous enseigne ainsi à témoigner de l’Évangile avec persévérance même quand nous ne rencontrons pas d’écho favorable.

Psaume 122

R/ Nos yeux, levés vers le Seigneur, attendent sa pitié.

  • Vers toi j'ai les yeux levés, vers toi qui es au ciel. Comme les yeux de l'esclave vers la main de son maître. R/
  • Comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, nos yeux, levés vers le Seigneur notre Dieu, attendent sa pitié. R/
  • Pitié pour nous, Seigneur, pitié pour nous : notre âme est rassasiée de mépris. C'en est trop, nous sommes rassasiés du rire des satisfaits, du mépris des orgueilleux ! R/

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 12, 7-10

Quand Paul expérimente sa faiblesse et les embûches qui se dressent sur sa route apostolique, il sait que sa force est celle du Christ.

Frères, les révélations que j’ai reçues sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse ». C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. – Parole du Seigneur –

Commentaire : Paul avoue que sa légitime fierté des révélations exceptionnelles dont il a été l’objet par Dieu deviendrait bien vite de l’orgueil sans cette écharde dans sa chair (quelque maladie, peut-être le paludisme contracté en évangélisant les Galates). Il a conscience de n’être rien si la puissance du Christ ne venait relayer sa misère. Et du même coup, l’exemple de Paul nous indique où puiser la force : non pas dans nos mérites passés, non pas dans une téméraire confiance en soi, mais dans ce que notre faiblesse nous ouvre le cœur de Dieu à qui rien n’est impossible.

Lorsque pour un service d’Église, une rencontre de catéchèse, une animation liturgique, un accompagnement de jeunes, j’éprouve de l’appréhension, m’est-il arrivé de constater que la grâce du Seigneur me suffit ? Et d’être heureux que la puissance du Christ ait donné alors toute sa mesure dans ma faiblesse ?

Alléluia. Alléluia. L’esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6, 1-6

Le charpentier du village peut-il nous apprendre quelque chose sur Dieu ? Impensable ! Comme de croire que par le banal de notre existence le Seigneur puisse s’adresser à nous.

En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison ». Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : L’enseignement de Jésus à la synagogue de Nazareth montre à ses compatriotes qu’une sagesse spéciale lui a été donnée par Dieu. D’autre part, ils n’ignorent pas les miracles de Jésus dont la rumeur publique leur a colporté la nouvelle. Ils en sont frappés d’étonnement. Serait-il le Messie de Dieu ? À leurs yeux c’est pourtant impossible : ils le connaissent trop bien, lui et toute sa parenté. Ils achoppent à cette idée. Ce refus de reconnaître Jésus comme le Messie, à Nazareth, est significatif de son rejet par tout Israël.

Il est venu parmi les siens comme le charpentier de leur village, et ils ne l’ont pas reconnu. Sous quels traits est-il venu chez nous quand nous avons su le reconnaître ?

Lecture du 14ème dimanche T.O. en DOCX et PDF.

Homélie

Pourquoi Jésus, au cours de son ministère rencontre-t-il de si fortes résistances, non seulement de la part des pharisiens ou des autorités religieuses de son peuple mais aussi de la part des Apôtres, de certains membres de sa famille ou de ses compatriotes de Nazareth ?

C’est parce qu’étant venu pour rendre « témoignage à la vérité » il apparaît comme souverainement libre vis-à-vis des préjugés ou des opinions reçues. Il ne cherche jamais à plaire à qui que ce soit, mais uniquement à Dieu son Père : « Ce qui lui plait, affirme-t-il, je le fais toujours ».

Jésus n’a pas d’autre ambition, en effet, que de transmettre fidèlement et quoiqu’il en coûte le message divin, message inouï qui invite tous les hommes à entrer dans l’intimité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, afin de communier à leur prodigieuse vie d’amour source du seul vrai bonheur et cela dès cette heure. Ce qui implique évidemment un certain nombre d’exigences qui ne sont du goût de tout le monde, parce qu’elles obligent à un retournement de mentalité, un renversement de valeurs, un détachement de tout ce qui n’est pas Dieu ou ne conduit pas à Dieu, bref à une conversion. De tout cela dès le départ, Jésus est pleinement conscient. Il sait très bien qu’il lui faut prendre des risques s’il veut être fidèle absolument à cette mission de salut que le Père lui a confiée :

  • risque de se faire des ennemis acharnés chez les puissants et les riches,
  • risque d’être incompris par beaucoup dans le peuple,
  • risque de décevoir sa famille et bon nombre de ses amis,
  • risque d’être trahi par un de ses apôtres...

Tous ces risques Notre Seigneur les accepte lucidement et sereinement. Il n’aura pas peur d’être selon la prophétie du vieillard Siméon « un signe en butte à la contradiction » et il supportera héroïquement toutes les persécutions pourvu que la vérité divine soit annoncée et l’amour divin manifesté conformément au plan rédempteur tracé par son Père.

Chers frères et sœurs, Jésus nous a bien prévenus : « le disciple n’est pas au-dessus du Maître... Comme ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi ». Si nous voulons être des vrais chrétiens, c'est-à-dire d’autres copies vivantes de Jésus, nous devons accepter de la suivre jusqu’au bout ; nous ne devons pas craindre d’être à notre tour, des signes en buttes à la contradiction. Le chrétien qui s’efforce de vivre pleinement selon l’Evangile doit nécessairement étonner, provoquer des questions, faire réagir par son attitude et par ses paroles. Son existence, sa présence même ne peuvent laisser indifférents ; dans la mesure où il s’efforce de vivre le Christ, c’est lui qu’il fait transparaître et c’est vers lui qu’il oriente les regards, il ne doit pas par conséquent être surpris, si très souvent, comme le Christ, il attire l’opposition et la haine. Jésus nous envoie vers nos frères pour continuer sa mission. Nous avons à diffuser la lumière de l’Evangile et pour cela nous ne devons pas hésiter même si c’est dur à prendre le contre-pied des idées du monde qui, pour la plupart, sont contraires à l’enseignement du Christ. Nous ne devons pas avoir peur de ramer à contre-courant en affirmant par exemple que l’enfant est une personne vivante dès sa conception et que le faire avorter constitue un crime, en défendant par exemple une saine conception de la famille, de la sexualité ou de l’éducation face à tant d’idées fausses qui circulent sur ces problèmes si importants.

Qu’importe, si on se moque de nous, si on se mal voir de certains, même proches !

Qu’importe, si on dit qu’on est vieux-jeu, qu’on n’est pas dans le vent...

Ce qui importe au plus haut point c’est d’être en parfait accord avec la pensée de l’Eglise et donc avec la pensée du Christ... « Celui qui vous écoute, m’écoute disait Jésus à ses apôtres. Celui qui vous méprise me méprise ».

Ce n’est pas le jugement des hommes que nous avons à redouter mais le jugement de Dieu. On peut – et c’est normal – se sentir très faible, dépassé par l’ampleur de la tâche et être tenté de découragement. Il faut à ses moments-là méditer la Parole de saint Paul : « J’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes les persécutions et les situations angoissantes, car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ». Fort de la grâce, fort de cette puissance du Christ qui donne toute sa mesure dans la faiblesse.

Frères et sœurs, nous n’avons pas à imposer le Christ, mais par notre manière de vivre, par notre témoignage nous devons le proposer à la liberté des hommes. Son message annoncé dans toute sa vérité, dans toute sa pureté, sera toujours source de joie pour les uns, scandale et folie pour les autres. Si nous voulons entrer de plus en plus dans la voie du salut et y entraîner le plus grand nombre de nos frères, nous devons être des témoins authentiques ; nous devons avancer avec courage sur le rude chemin de la fidélité, en sachant accueillir la contradiction ou la haine sans révolte ni amertume, avec une inlassable patience et une charité parfois héroïque...

Puissions-nous toujours mieux comprendre que nous sommes là en présence du mystère de la croix, de la Rédemption par la Croix. On peut y échapper certes, mais alors trahit le Christ et on manque sa vie.

Amen.

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22 juin 2024 6 22 /06 /juin /2024 19:31

Lecture du livre de la Sagesse 1,13-15. 2, 23-24

Toute la création nous montre que le projet de Dieu sur les hommes est un projet de vie. N’allons pas y introduire la mort !

Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent ; ce qui naît dans le monde est porteur de vie : on n’y trouve pas de poison qui fasse mourir. La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle.

Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui. — Parole du Seigneur.

Commentaire : La mort dont il s’agit est celle que le diable a fait entrer dans le monde, donc avant tout, la mort spirituelle du péché dont font l’expérience les pécheurs. En regard de cette mort, l’auteur affirme que la justice est immortelle, que la création est porteuse de vie et non poison de mort. Il peut donc reconnaître le projet de Dieu comme un projet de vie, ce que ne dément pas la caducité des êtres créés. Sans le péché le port physique ne serait pas séparation d’avec Dieu mais entrée dans l’existence impérissable, près de lui ; sans le péché ne prévaudrait pas l’impression d’un univers soumis à la puissance de la mort.

Alors que pour beaucoup tu apparais comme l’auteur de la mort, apprends-nous, Seigneur, à voir et annoncer les forces de vie que tu as répandues dans le monde, et dans les hommes que tu as créés à ton image.

Psaume 29

R/ : Je t'exalte, Seigneur : tu m'as relevé.

  • Je t'exalte, Seigneur : tu m'as relevé, tu m'épargnes les rires de l'ennemi. Seigneur, tu m'as fait remonter de l'abîme et revivre quand je descendais à la fosse. R/
  • Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles, rendez grâce en rappelant son nom très saint. Sa colère ne dure qu'un instant, sa bonté, toute la vie. R/
  • Avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie. Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie. R/
  • Que mon cœur ne se taise pas, qu'il soit en fête pour toi, et que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce ! R/

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 8,7. 9. 13-15

Le vrai partage n’est pas une aumône, mais il vise à rétablir l’égalité entre les hommes, avec une générosité qui imite celle de Jésus pour nous.

Frères, puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous, qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux ! Vous connaissez en effet le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté. Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. Dans la circonstance présente, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins, et cela fera l’égalité, comme dit l’Écriture à propos de la manne : Celui qui en avait ramassé beaucoup n’eut rien de trop, celui qui en avait ramassé peu ne manqua de rien. — Parole du Seigneur.

Commentaire : Pour subvenir aux besoins des chrétiens de Jérusalem, Paul entreprend une grande collecte parmi les communautés qu’il a fondées en pays païen. Il voit à cette entreprise deux avantages majeurs : tout d’abord, montrer qu’entre chrétiens on sait partager et vivre sur pied d’égalité ; ensuite manifester l’unité de l’Église par ce geste d’entraide entre chrétiens d’origine juive et païenne. Aux Corinthiens, il donne en exemple la générosité de Jésus Christ qui, par amour, s’est fait pauvre serviteur de tous les hommes jusqu’à la mort de la croix, pour les rendre riches d’un semblable amour les uns pour les autres.

Rendre compte à la communauté chrétienne de la destination et de l’emploi de l’argent recueilli au cours des collectes dominicales est l’occasion, pour un comité de gestion paroissial, de montrer la dimension évangélique du partage.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 5, 21-43

Une foule se presse autour de Jésus. Mais seuls une femme et un homme l’abordent avec foi et en sont transformés.

(Lecture brève : Marc 5, 21-24.35b-43)

En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive ». Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

(Arrêt de la lecture brève)

Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée ». À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal ».

(Reprise de la lecture brève : Alors, des gens arrivent…)

Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement ». Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort ». Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger. — Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Dans ces deux récits de miracle, Marc nous montre la puissance de vie et de salut agissant en Jésus pour ceux qui ont la foi, tandis qu’elle reste insoupçonnée du monde incrédule qui l’environne. La foule est seulement avide de merveilleux, les disciples ironisent quand Jésus demande qui l’a touché, les serviteurs de Jaïre estiment que le Maître ne peut plus rien puisque l’enfant est morte, les voisins accourus pleurer la fillette se moquent du Christ. En face de cette incrédulité une seule personne parmi la foule qui bouscule Jésus, la touche avec foi et est sauvée de son mal, un seul homme, Jaïre, continue à croire et assiste à la résurrection de son enfant.

Au cours de la messe la Parole de Dieu retentit pareillement pour tous les chrétiens rassemblés, et le corps du Christ distribué à la communion est le même pour tous. Suis-je cet homme ou cette femme qui entend et touche Jésus avec foi ?

Lectures du 13ème Dimanche du T.O. en DOCX et PDF

Homélie

Il y avait beaucoup de monde dans cette petite bourgade : on était venu de partout pour voir Jésus. Il fallait au Christ une heure pour parcourir 100 m.

Jaïre – c’est le nom du chef religieux de l’endroit – a réussi cependant à parler à Jésus et à lui demander de venir sauver sa fille. Mais le Christ n’en finit pas, il n’avance pas : il prend chaque enfant dans ses bras, bénit les foules, répond aux questions des uns et des autres, impose les mains aux malades pour les guérir. Et comment pourrait-il se dérober puisqu’il est venu pour cela : pour sauver, c'est-à-dire mener les êtres à leur achèvement, à leur suprême destinée... Et puis, les gens éprouvent le désir de rencontrer personnellement Jésus.

Pauvre Jaïre qui espérait avoir Jésus uniquement pour lui et tout de suite. Comme il doit trépigner d’impatience... (soit dit en passant, il est comme nous : il n’a pas encore compris l’importance des délais de Dieu, et puis, soit dit encore en passant, tout comme nous il n’a pas encore compris qu’aux yeux de Jésus chacun a une valeur inestimable, irremplaçable). C’est pourquoi le Christ sur son passage serre chaque main qui se tend : écoute ce que chaque personne lui dit ; il panse chaque blessure, verse du baume dans chaque cœur....

Mais voilà qu’un homme a réussi à se frayer un passage. Il aborde Jaïre et lui dit : « Inutile d’importuner le Maître car chez toi... c’est fini... » Jésus, qui est attentif à tout, a surpris ces paroles : alors il adresse au chef de la synagogue ces deux mots : « Crois seulement », puis il continue sa route sans se presser.

Profondément bouleversé Jaïre éprouve en son cœur tous les sentiments qu’un être humain peut éprouver lorsqu’il se trouve confronté au mystère de la mort. Il a l’impression qu’il n’est plus qu’une moitié de lui-même. Dans les rues où il passe avec le cortège formé de Jésus et de ses disciples, ses yeux réclament partout sa fille. On arrive enfin. En entrant dans la maison de Jaïre, Jésus tente vainement de calmer tous les gens qui s’y agitent et pleurent bruyamment comme c’est la coutume chaque fois qu’il y a un deuil. Puis prenant avec lui le père et la mère de l’enfant ainsi que ses apôtres, il entre dans la chambre, saisit la main de l’enfant et lui dit simplement : « Petite fille je te l’ordonne lève-toi ». Et voilà que ces mots réalisent ce qu’ils signifient.

Quel est le sens de tout cela, chers frères et sœurs ? Quel est le sens de ce miracle ? Ce qui saute aux yeux tout d’abord c’est que nous sommes là en face d’une ré-animation. Mais des réanimations certains vont nous dire qu’on en pratique de plus en plus à l’heure actuelle... Or dans le cas de la fille de Jaïre, il y a beaucoup plus : à une époque où elle était inconnue la réanimation opérée par Jésus avait pour but de préparer les esprits pour qu’ils puissent entendre cette parole inouïe « Je suis la Résurrection et la Vie », et pour qu’ils puissent admettre en définitive la glorieuse Résurrection du Christ et celle promise de chaque être humain. Il est très important, en effet, de bien distinguer entre réanimation et résurrection.

- La réanimation, c’est une « rallonge » de quelques années qui est accordée, c’est un sursis. La fille de Jaïre aura à mourir une deuxième fois. La mort pour elle, (comme pour le fils de la veuve de Naïm et pour Lazare) n’est que partie remise.

- Tandis que la Résurrection, c’est l’entrée dans une vie toute nouvelle, c’est l’entrée dans la gloire de Dieu et la gloire de Dieu c’est la manifestation de ce qu’Il est. C’est jouir (non seulement dans son âme mais aussi dans son corps) de ce qui fait le bonheur de Dieu, par une merveilleuse participation à la vie des Trois Personnes Divines.

La Résurrection n’est pas un retour à la vie terrestre antérieure ; elle n’est pas non plus une survie.

La Résurrection c’est l’entrée dans la sphère divine, c’est un progrès triomphal dans le milieu divin.

Le Christ ressuscité ne peut plus mourir, parce qu’il a brisé la condition terrestre, élevé l’homme – corps et âme – à la vie divine. La carapace qui enfermait dans la mort le destin de l’être humain, il la fait voler en éclats, et l’homme peut enfin s’épanouir en Dieu dans tout son être. Autrement dit : l’homme dans sa condition de ressuscité est libre et infiniment heureux parce que qu’Il vit de Dieu et en Dieu.

Mais alors, frères et sœurs, la mort (qui est si absurde pour le non-croyant) lorsqu’elle est envisagée dans cette lumière prend vraiment tout son sens : elle devient une promotion à l’éternité et on a raison de la comparer à cette mutation à cette métamorphose par laquelle une chenille devient un beau papillon. Car, toute comme celle de Jésus, notre mort sera une Pâque, c'est-à-dire un passage, le passage de notre vie d’ici-bas à la vraie vie, une vie parfaite et définitive que Jésus désigne sous le nom de Vie Eternelle, une vie éternelle qui ne l’oublions pas a commencé en nos âmes à la manière d’un germe à l’heure décisive de notre baptême et que nous avons le devoir de faire grandir, de faire mûrir au long des jours, le temps de notre vie terrestre ne nous étant donné que pour cela. Or, ce qui la fait mûrir cette vie éternelle en chacun de nous, ce qui peu à peu la divinise ce n’est pas autre chose que l’amour dont nos actes : ceux qui concernent nos relations avec le prochain, comme ceux qui concernent nos relations avec Dieu... Un amour qu’il nous faut alimenter aux sources vives de la prière et des sacrements en particulier l’Eucharistie« Celui qui mange ma chair et boit mon sang, dit Jésus, a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour ».

Quand Jésus, le Maître de la vie et de la mort estimera que l’heure, notre heure sera venue, il viendra nous cueillir pour nous transplanter dans le royaume de la vie qui ne meurt plus...

Qu’il nous soit permis d’espérer que Celle à qui nous disons si souvent « Priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre mort », Marie la Mère de Miséricorde, sera là avec son divin Fils pour nous accueillir et nous introduire, auprès du Père, dans les splendeurs et la béatitude éternelle.

Amen.

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