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11 mai 2024 6 11 /05 /mai /2024 08:10

Année B

Lecture du livre des Actes des Apôtres 1, 15-17. 20a. 20c-26

Parce qu’il a connu Jésus durant sa vie publique et l’a vu vivant après Pâques, l’apôtre peut être témoin de sa résurrection.

En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes, et il déclara : « Frères, il fallait que l’Écriture s’accomplisse. En effet, par la bouche de David, l’Esprit Saint avait d’avance parlé de Judas, qui en est venu à servir de guide aux gens qui ont arrêté Jésus : ce Judas était l’un de nous et avait reçu sa part de notre ministère. Il est écrit au livre des Psaumes : Qu’un autre prenne sa charge. Or, il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis le commencement, lors du baptême donné par Jean, jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous. Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de sa résurrection ». On en présenta deux : Joseph appelé Barsabbas, puis surnommé Justus, et Matthias. Ensuite, on fit cette prière : « Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel des deux tu as choisi pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que Judas a désertée en allant à la place qui est désormais la sienne ». On tira au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias, qui fut donc associé par suffrage aux onze Apôtres. - Parole du Seigneur.

Commentaire : la communauté des disciples choisit le successeur de Judas parmi les hommes qui ont connu Jésus Christ depuis son baptême jusqu’à son Ascension. L’apôtre est d’abord celui qui se porte garant que le Jésus, mort crucifié, et celui des apparitions pascales est bien le même ; à ce titre, il est un témoin privilégié de sa résurrection. Notre foi est fondée sur ce témoignage des apôtres, trait d’union entre le Jésus historique et le Christ de la foi ; l’Église est apostolique parce qu’enracinée sur ce témoignage des Douze.

Dans un monde où foisonnent les croyances religieuses les plus diverses, devenir, à la suite des apôtres, les témoins qu’en Jésus de Nazareth Dieu a parlé dans notre histoire.

Psaume 102

R/ Le Seigneur a son trône dans les cieux.

  • Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits ! R/
  • Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint ; aussi loin qu’est l’orient de l’occident, il met loin de nous nos péchés. R/
  • Le Seigneur a son trône dans les cieux : sa royauté s’étend sur l’univers. Messagers du Seigneur, bénissez-le, invincibles porteurs de ses ordres ! R/

Lecture de la première lettre de saint Jean 4, 11-16

Dieu, personne ne l’a jamais vu, et pourtant notre amour fraternel fait voir aux hommes que Dieu est Amour.

Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection. Voici comment nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné part à son Esprit. Quant à nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Dieu, personne ne l’a vu et pourtant Jean peut affirmer que dans la foi il a reconnu, présent dans l’histoire, l’amour de Dieu dans la personne de Jésus Christ. Désormais les chrétiens ont charge de rendre visible aux hommes cette présence de l’amour de Dieu en eux, grâce au témoignage de leur amour fraternel : puisque Dieu est amour, tout homme qui aime jusqu’à s’oublier lui-même pour ses frères demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Cette visibilité de l’amour fraternel demeure le témoignage missionnaire par excellence : Voyez comme ils s’aiment, a-t-on dit des premiers chrétiens.

L’amour fraternel est, selon Jean, le fruit de la présence en nous du Père, de notre foi au Christ et de notre participation à l’Esprit. Aimer nous fait vivre avec les personnes divines de la Trinité.

Alléluia. Alléluia. Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur ; je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17, 11b-19

Jésus ne demande pas au Père de nous retirer loin du monde, mais que nous y soyons témoins de la vérité.

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité ». - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : S’apprêtant à quitter ses disciples pour retourner au Père, Jésus considère quelle sera leur situation dans le monde. De même que le monde a refusé d’accueillir la parole du Christ parce qu’elle venait le déranger et démasquer sa suffisance, ainsi refusera-t-il aussi d’entendre les apôtres dont la parole reste celle de Jésus. Comme lui, ils seront haïs. Pourtant Jésus ne prie pas son Père de les retirer du monde, mais seulement de les protéger du mal, notamment celui de pactiser avec le mensonge du monde et ses faux-fuyants. Envoyés dans le monde par le Christ comme lui-même le fut par son Père, que ce soit la vérité de Dieu qui les accrédite, eux aussi, auprès des hommes !

La joie du Christ peut-elle combler ses disciples alors qu’ils rencontreront la haine du monde ? C’est pourtant ce que croit Jésus qui ne prie pas le Père de nous retirer du monde mais de nous y envoyer en témoins de sa joie.

Homélie

A deux reprises en ce 7ème dimanche de Pâques, Jésus prie son Père en parlant de fidélité : « Père Saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton Nom ».

A quelques heures de sa mort cette effusion du cœur du Christ dans « la prière sacerdotale » ne concerne pas seulement les apôtres. Il est clair que Jésus prie pour ses disciples de tous les temps et par conséquent pour chacun et chacune d’entre nous :« garde-les dans la fidélité... consacre-les dans la vérité ! »

Qu’est-ce que cela veut dire ? Être chrétien, ce n’est pas une étiquette : le baptême nous a marqués pour toujours et pourtant, tout en étant chrétien on peut vivre comme ne l’étant pas. On peut en effet penser et juger comme si on ne l’était pas, se comporter dans la vie familiale et professionnelle et dans les relations avec les autres comme si on ne l’était pas ; et on peu aussi mourir comme si on ne l’était pas ! Jésus prie pour que nous soyons fidèles.

Fidèles, ce mot qui est un des plus beaux qui soient ne devrait jamais s’user. Est fidèle celui ou celle qui ne retire jamais l’amour donné et la confiance accordée. On le dit d’un époux ou d’une épouse, d’un père ou d’une mère, on le dit d’un ami, il faudrait pouvoir le dire de tout chrétien. Et quand Jésus parle de fidélité, quand Jésus la demande pour ceux qu’il aime, c’est de lui-même qu’il parle en tout premier lieu, c’est son exemple éminent qu’il donne : lui qui s’est montré parfaitement fidèle dans l’accomplissement de la volonté du Père. Lui qui est le vivant reflet de la fidélité même de Dieu.

Car pour caractériser les rapports de Dieu et de l’homme, c’est bien ce terme de fidélité qui convient le mieux à Dieu. Toute la révélation de la Genèse à l’Apocalypse nous montre en effet que Dieu est absolument et éternellement fidèle : « quand même une mère oublierait son enfant, moi je ne t’oublierai pas » dit le Seigneur. C’est le prophète Isaïe qui nous livre cette émouvante parole ! Mais il y en a bien d’autres...

Et nous, chers frères et sœurs, pouvons-nous dire en toute vérité que nous sommes à notre tour, fidèle ? Pauvres fidèles d’aujourd’hui ! Si, d’aventure on n’ironise pas sur leur pratique religieuse, sur leur attachement à certaines valeurs, on entend dire souvent : « Oh ! Les fidèles ne sont pas meilleurs que les autres ». Qu’est-ce qu’on en sait ? Dieu seul peut juger en connaissance de cause, puisque lui seul voit le fond des cœurs !

Ne nous laissons pas décontenancer par les critiques : qu’elles nous aident, au contraire, à être encore plus fidèles.

  • Fidèles au Christ tout d’abord. Il est notre guide, notre Bon Pasteur, il nous indique la route qui mène au Père. Acceptons de le suivre jusqu’au bout, (même s’il nous fait passer par des chemins difficiles et abrupts) sans jamais nous laisser détourner par la peur, la lâcheté ou la séduction.
  • Il est la vérité, parce qu’il est la Vivante Parole de Dieu. Donnons-lui notre absolue confiance. Et vivons nous-mêmes de sa Vérité : rayonnons sa Vérité. De nous jours, si l’on veut réussir dans le monde, il est, hélas indispensable de camoufler la vérité et de passer par toutes sortes de compromis. Pour nous, qui sommes disciples du Christ, il faut que la vérité soit une : « oui quand c’est oui, non quand c’est non ». Tout le reste, précise Jésus, vient du démon qui est le Père du mensonge. Ainsi, quoiqu’il arrive et quelque puisse être notre intérêt immédiat restons ancrés, fixés dans la vérité.
  • Jésus est aussi notre meilleur et notre plus sûr ami. Etre fidèle, c’est en définitive l’aimer, mais attention, pas n’importe comment : « vous m’aimez, nous explique-t-il, si vous observez mes commandements, si vous gardez ma Parole ». Entre amis, entre époux, n’est-ce pas l’amour seul (amour d’amitié) qui constitue ce ciment que rien, ni l’épreuve, ni l’intérêt, ni l’échec ne réussit à dissoudre. Il faudrait que nous puissions faire nôtre le cri d’enthousiasme de saint Paul : « qui jamais me séparera de l’amour du Christ ? Ni la vie, ni la mort, ni le présent, ni l’avenir, ni aucune créature quelle qu’elle soit ».

Votre fidélité, frères et sœurs, consiste également à faire confiance à l’Eglise sur les genoux de laquelle nous avons tout appris et dont nous avons encore tellement à apprendre. Il faut surtout, à l’heure actuelle que notre amour de l’Eglise, cette église qui est le Christ répandu et communiqué, selon la définition de Bossuet, se traduise par une fidélité indéfectible au Pape qui est le Vicaire du Christ ici-bas, la Pasteur suprême du Peuple de Dieu.

Notre fidélité doit se manifester encore par notre persévérance dans la prière, car, c’est par elle que nous tissons des liens d’amitié de plus en plus solides avec le Seigneur, et par une participation assidue à l’Eucharistie et qui est présence et action divinisante du Christ Ressuscité en nos âmes.

Enfin notre fidélité chrétienne consiste à nous efforcer de mettre toutes nos convictions, tous nos actes, toute notre vie en accord avec l’Evangile. Nous le savons par expérience, ce n’est pas une petite affaire d’être fidèle à Dieu dans l’intime de l’esprit et du cœur et dans tous les détails de la vie quotidienne, que ce soit en famille, au travail, dans les loisirs, dans les relations avec le prochain... qu’on soit enfant, adulte ou personne âgée, célibataire, marié ou consacré à Dieu. Cela requiert des efforts coûteux à renouveler 100 et 1000 fois par jour, avec une persévérance et une ténacité inlassables qui doit s’appuyer constamment sur le secours de Dieu, car sans le Christ « nous ne pouvons rien faire ».

Cette grâce de tous les instants (qui porte le nom de grâce actuelle) Jésus l’a demandée à son Père pour chacun et chacune d’entre nous dans sa Prière Sacerdotale et il continue de la demander maintenant qu’il est au ciel.

Nous pouvons être sûrs, par conséquent, qu’elle ne nous fera jamais défaut, puisque la prière du Christ est toujours exaucée.

Amen.

 

Prière universelle

Église en prière, comme la première communauté de Jérusalem, tournons-nous vers le Christ et adressons-lui notre supplication pour tous les hommes. Écoute-nous, en ce jour, répands sur le monde ton amour.

- À chaque époque, l'Église doit faire face à des situations nouvelles, se tourner vers l'avenir et non se replier sur le passé. Que ton Esprit, Seigneur, l'inspire afin qu'elle sache apporter une réponse pertinente aux interrogations des hommes de notre temps.

- Chaque jour, les médias nous renvoient l'image d'un monde bouleversé par la haine, la violence et la guerre. Que ton Esprit, Seigneur, transforme le cœur des hommes afin qu'ils découvrent de nouveaux chemins vers la paix.

- Autour de nous, la souffrance est présente dans les corps et dans les cœurs. Pourtant, des hommes et des femmes se dévouent pour soulager les peines de leurs frères. Que ton Esprit, Seigneur, les soutienne afin qu'ils ne se découragent pas devant l'ampleur de la tâche.

- Chaque semaine, de diverses manières, notre communauté paroissiale se réunit pour prier. Que ton Esprit, Seigneur, renouvelle nos cœurs afin que nos actes ne viennent pas contredire nos prières ! Dieu notre Père, toi qui veux le salut de tous les hommes, envoie sur ton Église, sur le monde, sur nous-mêmes, l'Esprit d'unité, d'amour et de paix.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Source de la P.U. : https://dominicains.be/

Lectures du 7ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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1 avril 2024 1 01 /04 /avril /2024 20:10

Année B

Lecture du livre des Actes des Apôtres 4, 32-35

La fraternité des premiers chrétiens se concrétisait dans le partage, pour que nul d’entre eux ne soit dans la misère.

La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun. C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante reposait sur eux tous. Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence, car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient, et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Luc nous a rapporté comment quelques chrétiens étaient venus déposer aux pieds des apôtres l’argent provenant de la vente de leurs biens. Cette mise en commun des ressources n’était pas une obligation. Luc généralise donc quand il écrit que tous vendaient leurs champs ou leurs maisons. On a parlé à ce propos d’une tendance de Luc à idéaliser la vie de la primitive Église. Mais il s’efforce seulement de souligner les lignes de force qui traversaient la communauté, notamment la conscience d’une solidarité profonde entre croyants. Avoir « un seul cœur et une seule âme » n’était pas de leur part une unanimité factice, mais c’était faire qu’ « aucun d’entre eux n’était dans la misère ».

« Aucune d’entre eux n’était dans la misère ». Dans notre communauté chrétienne personne n’est-il dans la misère, matérielle mais aussi spirituelle, sans qu’il soit secouru par ses frères ?

Psaume 117

R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! ou : Alléluia !

  • Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour ! Que le dise la maison d’Aaron : Éternel est son amour ! Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur : Éternel est son amour ! R/
  • Le bras du Seigneur se lève, le bras du Seigneur est fort ! Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur. Il m’a frappé, le Seigneur, il m’a frappé, mais sans me livrer à la mort. R/
  • La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle :c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! R/

Lecture de la première lettre de saint Jean 5, 1-6

Pour saint Jean, aimer Dieu ne relève pas des sentiments, mais d’une pratique de vie : garder ses commandements.

Bien-aimés, celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui. Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements. Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi. Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?

C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité. - Parole du Seigneur.

Commentaire : La foi chrétienne est une adhésion profonde à la personne de Jésus Christ et non seulement à un message impersonnel, fut-il celui de l’amour fraternel. Elle est de croire que Jésus de Nazareth, un homme de chair et en os qui a partagé notre histoire – que Jean résume ici dans le baptême d’eau reçu au Jourdain et dans le sang de la croix – est le Messie, c’est-à-dire celui en qui s’accomplissent les promesses faites par Dieu à l’humanité, et qu’il est le Fils de Dieu, c’est-à-dire une personne divine qui nous introduit dans une relation filiale avec Dieu. Une telle foi nous transforme progressivement en fils de Dieu, grâce à elle nous sommes vraiment nés de Dieu. Seule une telle foi nous rend vainqueurs du monde, c’est-à-dire des doutes et des contestations qui peuvent s’élever contre elle, mais aussi des découragements ou des tiédeurs qui nous menacent.

La foi est une victoire quotidienne sur le doute, le péché, le découragement, et pour cela elle est un combat. Qu’en est-il pour moi ?

Alléluia. Alléluia. Thomas, pare que tu m'as vu, tu crois, dit le Seigneur. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19-31

Les doutes de l’apôtre Thomas deviennent pour lui un chemin de foi. En est-il de même pour nous ?

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ».

Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant ». Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».

Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire :  Dans l'Évangile, tantôt Jésus marche devant pour montrer le chemin, tantôt il reste en arrière et invite ses disciples à préparer l'étape suivante. Parfois, il lui arrive de se mêler à la foule compacte de la ville ou bien de se retirer dans la solitude de la nuit, sans prévenir. Jésus n'est pas toujours là où on l'attend. C'est vrai de tout accompagnement respectueux. Tantôt indiquer le chemin, tantôt se faire discret et faire confiance. Sa mort a mis un terme à sa proximité, dans la parole comme dans le silence. Son absence fait mal, sa disparition fait peur. Au soir du premier jour de la semaine, Jésus se présente au milieu de ses disciples. Malgré les portes verrouillées, sa présence s'impose. Non comme un coup de tonnerre, mais comme une paix. Sa voix est douce comme la brise légère. Ce soir-là est le premier de la semaine, il inaugure un commencement. Il y eut un deuxième soir, et Thomas était là, pour que d'autres, que l'on n'attendait pas, entrent à leur tour dans la joie de croire.

Père Arnaud Favart

Homélie

L’Évangile de ce 2ème dimanche de Pâques nous relate l’apparition de Jésus Ressuscité au collège des Apôtres réunis au Cénacle.

Il ne s’agit donc pas d’une révélation privée, mais d’une révélation officielle faite aux responsables de l’Église naissante.

Ils sont tous là, y compris Thomas, le plus sceptique et le plus exigeant, son raisonnement est le suivant : Je ne veux pas seulement voir Jésus, car mes yeux pourraient êtres victimes d’une hallucination. Non, je veux mettre mon doigt à l’endroit des clous. Je veux mettre ma main dans son côté « j’ai besoin d’une démonstration expérimentale ».

Jésus (qui l’a tout de même fait patienter huit jours), se livre de bon cœur à l’expérience.

La transformation des Apôtres est alors totale : ils passent de la terreur à la joie. Quant à Thomas il passe du doute méthodique à la foi. En relisant l’Évangile nous réalisons combien nous pouvons êtres reconnaissants aux Apôtres d’avoir été d’abord des sceptiques avant de devenir des croyants convaincus. Ils ont douté et ils ont vu, pour qu’aujourd’hui nous puissions croire sans voir.

Car la foi, il faut l’affirmer haut et fort, ne va pas de soi. Admettre le mystère de l’Incarnation, la présence de Jésus dans l’Eucharistie, la virginité de Marie, le péché originel et toute autre vérité dogmatique ce n’est pas évident. Pourquoi avons-nous des doutes qui empoisonnent notre vie spirituelle ? C’est parce qu’à l’exemple de Thomas nous sommes des visuels.

Combien déclarent « Je ne crois qu’à ce que je vois. Ah ! Si la Sainte Vierge m’apparaissait, si je voyais un miracle, je croirais volontiers. »

Il est à parier que les mêmes devant de tels phénomènes trouveraient une explication scientifique…

Oui, nous voulons toucher le Seigneur, nous sommes modernes nous avons le droit et le devoir de tout vérifier scientifiquement. Or, les hommes du 21ème siècle qui se piquent d’êtres scientifiques se précipitent tête baissée dans les horoscopes, l’occultisme, le paranormal et que sais-je ? Autant de croyances qui n’offrent aucune certitude…

Le mal ne viendrait-il pas de ce qu’en fait nous sommes trop ignorants de notre religion ? Nous ne connaissons les splendeurs de la foi qu’à travers les bribes d’un catéchisme mal assimilé et en grande partie oublié.

Que répondrions-nous dites-moi, si l’on nous demandait d’écrire rapidement sur un papier notre définition de la messe, de l’Esprit-Saint, de l’Eglise ou du sacrement de mariage.

Dans ces conditions il ne faut s’étonner que les médias déstabilisent les croyants lorsqu’ils présentent les enseignements du Pape ou des évêques d’une façon caricaturale, rudimentaire et parfois même ridicule.

Il faut bien le reconnaître hélas ! Beaucoup parmi les chrétiens ne sont pas des hommes de peu de foi, mais d’une pauvre foi :

  • pour certains c’est une foi self service, ils piochent dans les vérités révélées, celles qui les arrangent, se fabricant ainsi un petit christianisme sur mesure… on a sa petite religion à soi.
  • pour d’autres c’est une foi genre fétichiste laquelle exige que Dieu soit à leur service.
  • pour d’autres encore c’est une foi qui saute de grandes fêtes en grandes fêtes au dessus d’un grand vide spirituel, une foi qui n’a pas de répercussions sur la vie…

Ce que nous devons bien comprendre, chers frères et sœurs, c’est que la foi n’est pas de l’ordre de la certitude scientifique…

La foi est une confiance éperdue accordée à la Parole de Dieu, la certitude que Dieu s’adresse à nous à travers les pages sublimes de la Bible et de l’Evangile et tant de messages d’amour qui nous parviennent à travers la Création, les personnes ou les évènements.

Mais il importe pour cela que nous soyons affamés de vérité et à l’écoute permanente de ce poste émetteur qu’est Dieu à l’image de ces radars géants qui écoutent des signaux venant de planètes lointaines…

La foi est une connaissance par signes que nous devons décoder.

Cependant la foi qui suppose certaines dispositions de recherche et d’accueil de la part de l’homme suppose également une grâce du Seigneur en ce sens que Dieu met des signes sur notre chemin et qu’il a la bonté de les éclairer par ce projecteur de Lumière divine qu’est l’Esprit-Saint.

C’est la raison pour laquelle nous devons demander dans notre prière ce don de Dieu qu’est la foi et le demander instamment : « Tu as de la chance de croire dit-on parfois au croyant : moi je n’ai pas la foi. » La réponse est simple : « Qu’attends-tu pour la demander ? »

« On n’a pas besoin d’avoir la foi pour prier, disait François Mauriac. Il faut prier pour avoir la foi. »

Et alors l’étonnement se réalise : le croyant qui n’est pas un voyant finit pourtant par devenir plus qu’un voyant parce que bien des pans du monde invisible sortent soudain de l’ombre pour lui. C’est le cas de Thomas : il fait plus que voir le Christ. Il croit et découvre alors beaucoup plus de choses que ne le perçoivent ses yeux de chair. Il ne dit pas simplement : Oui Jésus, tu es vivant, j’en ai la preuve. Il tombe à genoux et s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » C’est à dire : « Ta résurrection est le signe que tu es Dieu ». A cette minute il est bien plus qu’un voyant.

Il est un croyant qui perçoit clairement l’invisible, qui perçoit la Divinité de Jésus.

L’immense joie éprouvée par tout converti qui découvre la foi est de voir soudain le monde autrement. Il découvre, ébloui, la face cachée du monde. Tout prend un sens nouveau. Toute la création transpire la présence de Dieu : chaque rose, chaque brin d’herbe, chaque insecte, chaque goutte de pluie, chaque cœur aimant…

« Après 87 ans d’observations et de réflexions disait le grand spécialiste du monde des insectes Henri Fabre, je ne peux pas dire que je crois en Dieu. Je le vois. »

Nous voulons voir Dieu, alors ouvrons les yeux : il nous attend partout.

En ce temps de Pâques nous prierons avec ferveur Marie notre éducatrice spirituelle, qui fut la première à croire avant de voir de nous communiquer sa foi enthousiaste en Jésus Ressuscité. 

Amen.

 

Lectures du 2ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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4 mai 2021 2 04 /05 /mai /2021 16:41

Année B

Lecture du livre des Actes des Apôtres 10, 25-26. 34-35. 44-48

Le premier, Pierre ose annoncer l’Évangile à des païens, et la venue de l’Esprit sur les nouveaux croyants authentifie cette audace missionnaire.

Comme Pierre arrivait à Césarée chez Corneille, centurion de l’armée romaine, celui-ci vint à la rencontre, et, tombant à ses pieds, il se prosterna. Mais Pierre le releva en disant : « Lève-toi. Je ne suis qu’un homme, moi aussi ». Alors Pierre prit la parole et dit : « En vérité, je le comprends, Dieu est impartial : il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes ». Pierre parlait encore quand l’Esprit Saint descendit sur tous ceux qui écoutaient la Parole. Les croyants qui accompagnaient Pierre, et qui étaient juifs d’origine, furent stupéfaits de voir que, même sur les nations, le don de l’Esprit Saint avait été répandu. En effet, on les entendait parler en langues et chanter la grandeur de Dieu. Pierre dit alors : « Quelqu’un peut-il refuser l’eau du baptême à ces gens qui ont reçu l’Esprit Saint tout comme nous ? » Et il donna l’ordre de les baptiser au nom de Jésus Christ. Alors ils lui demandèrent de rester quelques jours avec eux. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Cet événement du livre des Actes est un tournant capital dans l’histoire de l’Église. Jusqu’à présent les disciples n’avaient annoncé l’Évangile et donné le baptême qu’aux juifs ou du moins qu’aux gens qui avaient accepté la loi juive de la circoncision. Corneille est le premier païen qui entend l’annonce de la Bonne Nouvelle. Il est significatif que ce soit Pierre, le chef des apôtres, qui ait engagé l’Église dans cette ouverture aux païens. Il ne l’a pas fait sans hésitation. Mais ici encore, c’est l’Esprit qui conduit l’Église. Sa venue sur Corneille et les siens anticipe la décision de Pierre qui en ordonnant de les baptiser ne fait que répondre aux signes de l’Esprit.

« Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ». Notre Père, apprends-nous à aimer comme toi de ce même amour sans frontière !

Psaume 97

R/ Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations.

  • Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ; par son bras très saint, par sa main puissante, il s’est assuré la victoire. R/
  • Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ; il s’est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d’Israël. R/
  • La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. Acclamez le Seigneur, terre entière, sonnez, chantez, jouez ! R/

Lecture de la première lettre de saint Jean 4, 7-10

Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu et ils connaissent Dieu, car Dieu est amour, nous écrit saint Jean.

Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Jean n’écrit pas que l’amour c’est Dieu ; il ne sacralise pas les liens d’affection, de fraternité ou de solidarité qui unissent les hommes. Pour Jean, Dieu est amour parce qu’il s’est montré tel tout au long de l’histoire : ce sont tous les gestes d’amour gratuit de Dieu pour son peuple, et le plus grand de tous, le don de son Fils, qui manifestent et révèlent ce qu’est Dieu. Voici à quoi Jean le reconnait : l’amour de Dieu a précédé le nôtre, l’amour de Dieu a fait naître le nôtre, l’amour de Dieu en nous pardonnant en Jésus Christ nous a rendus capables de répondre au sien. Dès lors, il n’y a de connaissance de Dieu et de vie avec lui que si l’homme à son tour manifeste un même amour gratuit à ses frères.

Dieu nous a aimés le premier. Quels sont ceux que j’ai été le premier à aimer, en prenant l’initiative de leur offrir une amitié sans calculs ?

Alléluia. Alléluia. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ; mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15, 9-17

Jésus ne nous embauche pas seulement comme des serviteurs de la mission, il fait de nous ses amis.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres ». - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Le chrétien porte ce beau titre d’ami de Jésus Christ. Nous sommes ses amis parce qu’il a donné sa vie pour nous, parce qu’il nous a introduits dans le secret du projet de Dieu sur le monde, parce qu’il nous a choisis. Cette amitié ne doit rien à nos mérites ; elle est le fait du grand amour du Christ pour les hommes. Pourtant on ne saurait se prévaloir de cette amitié sans en vivre les exigences, c’est-à-dire sans demeurer fidèles aux commandements du Père et sans accomplir la mission pour laquelle le Christ nous envoie dans le monde. Alors de se savoir ami du Christ peut être pour un homme le comble de joie.

Jésus nous a choisis pour ses amis, il nous a confié tout ce qu’il savait du Père et de son projet sur le monde. Comment répondre à tant d’amitié sans passer du temps, dans la prière, avec le Christ notre ami qui veut nous combler de sa joie.

Homélie

Toutes les paroles de l’Evangile que nous venons d’entendre sont extrêmement riches de sens. Nous réfléchirons plus spécialement ce matin sur celles qui concernent l’amour fraternel. « Mon commandement, dit Jésus, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés... Ce que je vous demande c’est de vous aimer les uns les autres ».

Ce qu’il importe de bien comprendre tout d’abord, c’est que Jésus nous demande beaucoup plus que de nous aimer les uns les autres : il veut que nous nous aimions« comme » lui-même nous a aimés. C’est à ce « comme » qu’il faut faire très attention, car il définit toute l’originalité, toute la nouveauté de ce que le Seigneur appelle « mon commandement à moi ». Cela veut dire que notre amour pour nos frères doit non seulement imiter l’amour de Jésus, mais qu’il doit être de même nature que le sien. Autrement dit : pour être authentique, notre amour envers le prochain doit être un amour surnaturel, ce qu’un philosophe converti exprimait en ces termes « aimer ce n’est pas humain, c’est divin ».

Il ne faut donc pas appeler amour chrétien, charité chrétienne ce qui est l’expression d’un amour purement naturel. Car il existe bien un amour naturel – et en lui-même, il est déjà quelque chose de grand – mais l’exercice spontané de notre affectivité n’est pas de soi l’exercice de la charité.

Saint Paul, vous le savez, va jusqu’à envisager le cas d’un homme qui donnerait tous ses biens aux pauvres, qui serait capable de se dévouer au point de livrer son corps aux flammes et qui n’aurait pas pour autant la charité. Vouloir à tout prix appeler Charité, amour chrétien des autres, ce qui n’est qu’entraide, solidarité ou dévouement pour une cause terrestre aussi juste qu’elle soit, c’est une erreur (bien trop répandue, hélas !) La nature humaine, même sans le secours de Dieu est capable de sympathie, de bienveillance et de dévouement... et nous en avons des exemples fréquents... mais on ne doit appeler Charité que ce qui est imprégné d’amour divin, que ce qui est l’expression d’un amour surnaturel habitant notre cœur...

Nous ne pouvons donc « aimer comme Jésus nous a aimés » que si nous sommes nous-mêmes, remplis de l’amour de Jésus, que « si nous avons en nous les sentiments qui furent dans le Christ Jésus » comme dit saint Paul. Il faut pour ainsi dire que ce soit le cœur de Jésus qui batte dans notre propre cœur. Disons, pour employer une image moderne : que le chrétien c’est quelqu’un qui a un cœur greffé, le donneur étant Jésus lui-même.

Oh ! Comme il faudrait que nous soyons profondément convaincus de cela, chers frères et sœurs, à savoir que la Charité fraternelle c’est le cœur de Dieu en nous :

- que la Charité fraternelle nous fait aimer tous nos frères sens exception (en commençant bien sûr par les plus proches) de cet amour dont Dieu lui-même les aime...

- que la Charité fraternelle nous fait communier, non par le sentiment, mais par la volonté, à cet amour indicible que Dieu porte à tout être humain, cet être qu’il a créé à son image et qu’il a sauvé et recréé dans le sang du Christ, cet être en qui Il vit ou en qui il rêve de vivre par sa Grâce afin de le diviniser et  de le béatifier... Car telle est bien la spécificité de la Charité chrétienne : elle nous fait vouloir pour notre prochain et servir en lui son véritable bien qui est la vie de Dieu en lui et son développement jusqu’en la vie éternelle.

Evidemment aimer de cette manière exige de notre part un ensemble de qualités dont Jésus qui est la Charité en actes nous a donné tout au long de sa vie terrestre un parfait exemple. Ces qualités qui brillent d’un si vif éclat à chaque page de l’Evangile, on peut, me semble-t-il les résumer ainsi :

  • Jésus a aimé d’un amour absolument gratuit, un amour qui ne calcule pas et n’attend pas de retour, qui veut le bien des ennemis et qui pardonne inlassablement.
  • Jésus a aimé d’un amour de frère universel qui ne connaît pas de frontières et ne laisse subsister aucune barrière sociale ou raciale, un amour qui se donne tout entier au prochain le plus proche comme au plus éloigné.
  • Jésus a aimé d’un amour qui ne connaît pas de limites et qui de ce fait va jusqu’au don de sa propre vie car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

Chers frères et sœurs, cet Idéal de l’amour qui à chaque instant donne se donne et pardonne. Nous ne pourrons l’atteindre que si nous « demeurons » dans l’amour de Jésus ; que si nous sommes constamment et très intimement unis au Seigneur par ces moyens irremplaçables que sont la prière... et les sacrements : l’Eucharistie surtout, mais aussi le sacrement de Réconciliation.

Comment, dès lors, cet amour venu d’En-Haut et diffusé à travers notre cœur ne pourrait-il pas connaître selon la promesse de Jésus une merveilleuse efficacité, en faisant grandir en nous la vie divine et en faisant régner au niveau des relations humaines cette Unité et cette Paix qui sont la condition du véritable bonheur !

Pour conclure, chers frères et sœurs, je voudrais dire ceci : il ressort de cet Evangile comme de la 2ème lecture choisie pour cette liturgie de la Parole que Dieu, qui est amour, veut que nous soyons comme lui des êtres d’amour... Ce qui signifie qu’à ses yeux nous ne sommes vraiment quelqu’un et n’avons de valeur que si nous entrons dans ce courant d’amour qui part de lui, Notre Père, est répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint, circule dans toutes les cellules du corps mystique pour retourner finalement à sa source.

Aux yeux de Dieu, celui qui est le plus grand, ce n’est pas celui qui a le plus d’intelligence ou le plus de science, ce n’est pas celui qui a la plus belle situation ou le plus d’argent, encore moins celui qui est parvenu aux sommets de la puissance et de la gloire terrestre, aux yeux de Dieu le plus grand c’est celui qui aime le plus.

Puissions-nous, frères et sœurs, ne rechercher que cette grandeur là !

Puissions-nous, chaque jour, valoir plus en aimant plus...

Jésus nous a bien prévenus : la charité sera le sujet de notre examen final, parce qu’au Ciel seul l’Amour peut entrer... « Au soir de cette vie nous serons jugés sur l’Amour ».

Prière Universelle

"Il n'y a pas de plus grand amour, dit Jésus, que de donner sa vie pour ses amis..." Dans notre prière, rassemblons maintenant tous ceux et celles - croyants ou non - qui s'efforcent de vivre ce don d'eux-mêmes...

  • Père infiniment bon, vois l’Église que tu veux missionnaire de l’Évangile. Qu’elle se mobilise pour le proclamer à tous et se fasse accueillante à ceux qui te cherchent, même à tâtons. Nous t’en prions.
  • Père infiniment bon, vois de par le monde et aussi tout près de nous, les hommes, les femmes, les jeunes qui se sentent exclus en raison de leur race, de leur culture, de leurs pauvretés. Viens à leur secours en nous libérant de nos préjugés à leur égard, nous t’en prions.
  • Père infiniment bon, vois nos familles et nos communautés. Qu’elles progressent dans le respect mutuel et dans le service fraternel pour être dans le monde des témoins de ton amour, nous t’en prions.
  • À ceux qui chaque jour, fidèlement et sans bruit, se dévouent au service des autres : dans une école, un hôpital, un mouvement, une paroisse, une association caritative : donne ta joie, Seigneur, nous t'en prions.

Source : https://notredamedes3vallees.be

Lectures du 6ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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29 avril 2021 4 29 /04 /avril /2021 20:10

Année B

Lecture du livre des Actes des Apôtres 9, 26-31

La rencontre du Christ ressuscité sur le chemin de Damas bouleverse la vie de Paul, mais elle commence aussi à faire bouger l’Église.

En ces jours-là, arrivé à Jérusalem, Saul cherchait à se joindre aux disciples, mais tous avaient peur de lui, car ils ne croyaient pas que lui aussi était un disciple. Alors Barnabé le prit avec lui et le présenta aux Apôtres ; il leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et comment, à Damas, il s’était exprimé avec assurance au nom de Jésus. Dès lors, Saul allait et venait dans Jérusalem avec eux, s’exprimant avec assurance au nom du Seigneur. Il parlait aux Juifs de langue grecque, et discutait avec eux. Mais ceux-ci cherchaient à le supprimer. Mis au courant, les frères l’accompagnèrent jusqu’à Césarée et le firent partir pour Tarse. L’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elle se construisait et elle marchait dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l’Esprit Saint, elle se multipliait. - Parole du Seigneur.

Commentaire : L’arrivée de Paul va donner à l’Église un nouveau souffle missionnaire. Cependant sa conversion doit être authentifiée par les apôtres à Jérusalem. Ensuite il lui faudra rencontrer l’opposition mortelle de ses anciens coreligionnaires. Ainsi obligé de fuir il ira annoncer la Bonne Nouvelle en dehors de la Palestine. Dans son livre des Actes, Luc note consciencieusement cette progression de l’Église conduite par l’Esprit sous la poussée des évènements : d’abord Jérusalem, puis la Palestine, ensuite avec Pierre et Paul, les païens.

Des jeunes et des adultes ont été baptisés à Pâques. Qu’apportent-ils comme sang neuf dans nos communautés ? Savons-nous les épauler quand ils rencontrent l’indifférence ou l’opposition auprès des leurs ?

Psaume 21

R/ Tu seras ma louange, Seigneur, dans la grande assemblée !

  • Devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses. Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : « À vous, toujours, la vie et la joie ! » R/
  • La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui : « Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! » R/
  • Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir. On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre ! R/

Lecture de la première lettre de saint Jean 3, 18-24

Saint Jean nous rappelle que l’amour fraternel ne consiste pas en beaux discours, mais se traduit en actes.

Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur ; car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. Bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux. Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Jean distingue ici deux cas : celui du chrétien que son « cœur » accuse, c’est-à-dire qui a mauvaise conscience, et celui que son « cœur » n’accuse pas. Au premier il rappelle que celui qui s’efforce d’aimer pour de vrai, d’un amour qui oblige à payer de sa personne, peut trouver la paix : Dieu reconnaît sa recherche sincère de la vérité et lui pardonnera parce que le jugement de Dieu est plus miséricordieux que celui de notre conscience. Au second il promet une intimité confiante avec Dieu, l’exaucement de sa prière, dans la mesure où sa bonne conscience n’est pas un leurre, c’est-à-dire si elle s’appuie sur une foi vivante en Jésus Christ se traduisant en un véritable amour de ses frères.

Comment pouvons-nous aider ceux qui ont mauvaise conscience, que leur cœur accuse, à croire en l’amour miséricordieux du Seigneur pour eux ? Comment aider ceux qui ont bonne conscience que leur cœur n’accuse pas, à croire à l’amour exigeant du Seigneur ?

Alléluia. Alléluia. Demeurez en moi, comme moi en vous, dit le Seigneur ; celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15, 1-8

Nous ne portons du fruit qu’unis à Jésus Christ, comme des sarments le sont à la vigne.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples ». - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : le peuple d’Israël est appelé symboliquement, tout au long de la Bible, la Vigne du Seigneur. Mais cette vigne n’a jamais produit que des fruits de médiocre qualité. En se disant la vraie vigne, Jésus prend le relais du peuple d’Israël et inaugure un peuple nouveau. L’appartenance à ce nouveau peuple n’est plus d’ordre ethnique, racial ou religieux, mais dépend de l’union étroite avec Jésus, la vraie vigne. Qui se détache du cep se dessèche ; qui demeure lié à Jésus porte du fruit. Mais demeurer lié à Jésus, c’est accepter de souffrir, d’être un sarment que le vigneron taille pour assurer la récolte future tout comme Jésus s’apprête à entrer dans sa passion, chemin obligé de sa résurrection et de sa glorification par le Père.

Quand ai-je fait l’expérience, souvent douloureuse, d’avoir été taillé par le vigneron pour porter davantage de fruit ? Qu’est-ce qui me maintient fermement attaché au cep : la prière, la charité, les sacrements, le partage fraternel… ?

Homélie

L’image si parlante de la vigne que Jésus emploie dans l’Evangile de ce jour attire notre attention sur ce qui est l’essentiel de notre foi chrétienne : notre vie de baptisés, cette vie d’enfants de Dieu qui par une communion intime avec le Christ fait de nous des êtres en cours de divinisation et nous achemine vers la Béatitude éternelle du ciel.

Un des mots clés de ce chapitre 15 du 4ème Evangile, c’est bien le mot « demeurer ». On l’y retrouve 11 fois. Saint Jean l’emploie au moins 70 fois dans son Evangile et cela dès le 1er chapitre : « ils virent où il demeurait et ils demeurèrent auprès de Lui ce jour-là ». (verset. 39) – Demeurer avec Jésus, comme lui-même demeure avec son Père dans l’unité de l’Esprit-Saint, n’est-ce pas là, frères et sœurs, le suprême secret révélé par Jésus ? C’est en cela que la religion chrétienne se distingue de toutes les autres.

Dieu veut établir avec chacun et chacune d’entre nous un lien de même nature que celui qui l’unit à son Fils Bien-aimé, à l’image de l’unique sève qui circule dans le tronc et dans les branches. Nous devinons à quelle profondeur de relations cela nous situe. Des mots comme ceux-là : « Je suis le Cep, vous êtes les sarments », ça ne s’invente pas, ça s’accueille dans l’émerveillement, dans la joie que Dieu donne ainsi à l’homme de pouvoir partager sa vie, de pouvoir communier dès cette terre par un exercice constant des vertus de Foi, d’Espérance et de Charité à la vie éternelle des 3 personnes divines : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Oui, cette proposition inouïe est faite à l’homme, libre à lui de l’accepter ou de la refuser : grandeur et responsabilité de celui ou de celle qui peut accueillir ou laisser à la porte le Dieu qui se fait « mendiant d’amour ». Et cela nous indique assez l’importance de notre effort personnel de rencontre avec Jésus, en particulier de ces temps prolongés de prière qu’il faut savoir s’imposer chaque jour, de ces moments exclusivement consacrés au Seigneur, où dans le recueillement, le silence, on s’exerce à croire, à espérer et à aimer... Mais avons-nous vraiment ce souci ? Cela devrait passer, pour nous, avant tout le reste, être la priorité absolue. « Dieu premier servi » disait sainte Jeanne d’Arc.

On entend souvent dire : « Je n’ai pas le temps » ; c’est une mauvaise excuse, car on trouve toujours le temps de faire ce qu’on considère comme essentiel... quitte à sacrifier autre chose... Nous ne sommes pas assez convaincus que la prière c’est quelque chose de VITAL. Celui qui ne prie pas devient très vite comme un sarment sec dans lequel la vie divine ne coule plus : il ne peut pas être uni à Dieu. Celui qui au contraire demeure en Jésus par une prière constante et Jésus en lui, qui vit dans une intime communion avec Jésus, celui-là peut porter beaucoup de fruits, c’est-à-dire réussir pleinement sa vie selon Dieu, parvenir à ce plein épanouissement de la vie surnaturelle qu’est la sainteté, en vivant à fond l’unique commandement de l’Amour... Jésus insiste très fort sur ce point puisque dans le seul chapitre 15, il emploie 7 fois l’expression « porter du fruit... »

Mais ici, frères et sœurs, intervient une exigence que les vignerons connaissent bien et pratiquent avec amour : il s’agit de la taille, de l’émondage...

La taille, ça fait très mal et ça saigne, mais c’est très efficace. Le vigneron sait très bien que s’il laisse pousser les excroissances qu’on appelle « les gourmands » il ne pourra pas faire de récolte... Demandons-nous souvent si les gourmands de notre égoïsme, de notre attachement à tout ce qui n’est pas Dieu n’empêchent pas en notre âme la montée de la sève divine ?

Saurons-nous accueillir, alors, l’indispensable émondage : cette taille de Dieu qui élimine tout ce qui est inutile en nos vies et nous purifie en vue d’un plus grand amour. N’oublions jamais que c’est l’une des significations de la souffrance permise par Dieu (dans nos vies). Comment pourrait-on d’ailleurs demeurer dans le Christ sans le suivre dans son sacrifice. Le fruit magnifique de la Résurrection suppose le passage par la croix. La croix de Jésus fut, nous le savons, son dépouillement suprême, elle doit être pour nous aussi la suprême purification. Et s’il nous semble parfois que le Père taille rudement dans notre chair ou dans notre cœur, ne cédons pas à la tentation de la révolte ou de l’abattement : nourrissons-nous encore davantage de la sève du Christ, c’est-à-dire de sa grâce qu’il répand à profusion par le moyen de la prière et par le canal des sacrements en particulier l’Eucharistie et puis coûte que coûte gardons courage en nous rappelant souvent la promesse des fruits...

- Le verbe « demeurer » évoque enfin dans l’Evangile de Jean une vérité bien réconfortante pour les êtres éphémères que nous sommes. En nous invitant à demeurer en lui, Jésus lance en fait un défi au temps. Le temps fait de nous des passagers, que nous le regrettions ou non c’est ainsi : nous ne durons pas... comme dit le Psaume « nos années s’évanouissent dans un souffle, elles s’enfuient et nous nous envolons ». Mais les passants que nous sommes en demeurant en Jésus prennent dès ici-bas un gage sur l’Eternité. Prennent en gage l’Eternité elle-même. Déjà, nous sommes en Dieu par la vie de la grâce : nous sommes en dehors du temps tout en y demeurant.

Avant de passer de ce monde à son Père, Jésus nous a fait cette stupéfiante promesse : « dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures. Je m’en vais pour vous préparer une place ».

Vivons donc de plus en plus dans l’Espérance que nous sommes en route vers une demeure qui est celle de Dieu, mais qui par un merveilleux dessein de ce Dieu de tendresse et d’amour, peut être déjà la nôtre, dès aujourd’hui si nous le voulons.

Amen.

Prière universelle

 

R/ : Exauce nos prières, Jésus ressuscité.

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en, nous a promis Jésus, demandez ce que vous voudrez et vous l’obtiendrez »…Sûrs de sa parole, prions-le avec foi.

  • Nous te prions pour l'Église qui a pour mission d'annoncer la Bonne Nouvelle. Que les paroles et les actes de ceux qui la représentent révèlent ta tendresse. R/
  • Nous te prions pour tous les gouvernants et tous ceux qui ont des décisions importantes à prendre. Que l’Esprit Saint guide leurs décisions afin qu’elles soient respectueuses de notre sœur la Terre, de la Vie humaine et de la dignité de chacun. R/
  • Nous te prions pour tous les demandeurs d'asile qui attendent avec angoisse la réponse à leur requête. Que ton Esprit inspire des décisions justes et humaines à ceux qui doivent statuer sur leur sort. R/
  • Nous te prions pour notre communauté : Donne à tous de vivre en vrais disciples et de porter du fruit dans nos milieux de vie, En vivant dans le concret son commandement de l’amour. R/

Seigneur, écoute avec bonté la prière de ton peuple rassemblé ; accorde à tous ce qu'ils te demandent et, à chacun ce qu'il faut. Que l'Esprit du Ressuscité irrigue leur vie et les comble de joie et de paix, Toi le Vivant, pour les siècles des siècles. Amen.

 

Source : https://coteauxdeloire.diocese49.org/

Lectures du 5ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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24 avril 2021 6 24 /04 /avril /2021 17:31

Année B

Lecture du livre des Actes des Apôtres 4, 8-12

La pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. Vraiment, Dieu ne bâtit pas comme les hommes.

En ces jours-là, Pierre, rempli de l’Esprit Saint, déclara : « Chefs du peuple et anciens, nous sommes interrogés aujourd’hui pour avoir fait du bien à un infirme, et l’on nous demande comment cet homme a été sauvé. Sachez-le donc, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël : c’est par le nom de Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par lui que cet homme se trouve là, devant vous, bien portant. Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle. En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver ». - Parole du Seigneur.

Commentaire : La bible déclarait coupables et justiciables de la peine de mort ceux qui faisaient des prodiges en un autre nom que celui du Seigneur, Dieu d’Israël. La question des membres du grand conseil est donc un piège tendu à Pierre. Mais celui-ci n’hésite pas à déclarer que c’est au nom de Jésus de Nazareth, crucifié par eux, ressuscité par Dieu, que s’est opérée la guérison de l’infirme. Bien plus, il affirme qu’il  n »y a pas de salut en dehors de Jésus et cite à l’appui un psaume déclarant que la pierre rejetée comme mauvaise par les bâtisseurs est celle même dont Dieu a fait la pierre d’angle de la construction du nouveau peuple de Dieu. C’était dire au grand conseil qu’il était disqualifié par Dieu lui-même et l’inviter à reconnaître en Jésus son Sauveur.

Que le courage de Pierre nous soutienne pour témoigner avec autant d’audace de notre foi en Jésus ressuscité.

Psaume 117

R/ La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle.

  • Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes ; mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les puissants ! R/
  • Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut. La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. R/
  • Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! De la maison du Seigneur, nous vous bénissons ! Tu es mon Dieu, je te rends grâce, mon Dieu, je t’exalte ! Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! R/

Lecture de la première lettre de saint Jean 3, 1-2

Dieu, le Père de Jésus Christ, a fait de nous ses enfants. Voyez comme il est grand, son amour ! Et nous qui en doutons si souvent !

Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu - et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Déjà nous somme enfants de Dieu à cause de l’amour dont le Père nous a comblés en nous donnant son Fils. Pourtant, quelle condition pitoyable que la nôtre en butte à l’indifférence, au mépris, à l’ignorance ! On en viendrait à douter de cette réalité. Mais lors de la venue du Fils de Dieu, le voile tombera : en voyant Jésus tel qu’il est devenu par sa résurrection, nous nous reconnaîtrons semblablement aimés par le Père, fils comme le Fils.

A chaque messe nous affirmons de Jésus que « nous attendons sa venue dans la gloire ». Est-ce le cri de notre amour qui désire ce face à face avec Jésus comme l’aboutissement de notre recherche de Dieu ?

Alléluia. Alléluia. Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 11-18

Les brebis du Christ, les hommes qu’il connaît et pour lesquels il donne sa vie, débordent les limites de toutes les bergeries, même celle de l’Église.

En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père ». - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Jésus développe l’image du berger dans deux directions. À l’encontre des bergers à gages qui se conduisent par intérêt et abandonnent les brebis devant le danger, Jésus est en relation personnelles avec chacune et donne sa vie pour elles. Ainsi est mise en évidence la conduite défaillante des pharisiens et aussi de certains responsables de l’Église du temps de Jean.

D’autre part, Jésus reconnaît pour siennes les brebis qui ne sont pas de la bergerie d’Israël : elles aussi entendront sa Parole transmise par l’Église, de sorte que toutes bénéficieront de la vie que Jésus donne et trouveront l’unité dans l’adhésion au même Seigneur qui s’est livré pour elles.

Si nous avons quelques responsabilités dans l’Église : catéchisme, animation liturgique, accueil, préparation au baptême ou au mariage, etc… relisons cette page de l’évangile et appliquons-nous ce que Jésus indique comme conduite à tenir envers ses brebis.

Homélie

En ce jour consacré à la prière pour les vocations je voudrais vous livrer quelques réflexions sur le Sacerdoce Ministériel autrement dit sur le Prêtre.

Le Prêtre que, trop souvent, les chrétiens eux-mêmes comprennent plutôt mal parce qu’ils le regardent avec des yeux humains et non avec les yeux de la Foi. Car le Prêtre, voyez-vous est avant tout un mystère, c’est-à-dire une réalité surnaturelle qui nous dépasse.

Le Saint Curé d’Ars disait : « Le Prêtre ne se comprendra bien qu’au ciel : si on arrivait à le comprendre sur la terre on en mourrait, non pas de frayeur, mais d’amour ».Seule la Parole de Dieu exprimée par les textes du Nouveau Testament peut nous dire ce qu’est en vérité un Prêtre de Jésus-Christ. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, disait Jésus à ses Apôtres, qui sont les premiers prêtres, c’est moi qui vous ai choisis… » Oui, le Prêtre c’est un homme que Jésus a, lui-même choisi, qu’il a appelé pour continuer, pour actualiser au milieu des hommes sa mission de Sauveur ; un homme qu’Il a investi de son pouvoir divin pour qu’il puisse exercer au bénéfice de ses frères les fonctions de son souverain Sacerdoce, unique et éternel. Car, il ne faut jamais l’oublier, il n’y a qu’un Seul Prêtre et c’est Jésus-Christ : les autres prêtres ne sont que des participants et des instruments vivants de son Sacerdoce. Comme nous l’explique la Lettre aux Hébreux« Jésus est le Grand Prêtre par excellence, le Grand Prêtre du bonheur qui vient, le médiateur de l’Alliance Nouvelle ». Ayant pris sur Lui tous les péchés de l’humanité, il nous a mérité par l’offrande de son sacrifice de la Croix (sacrifice pour lequel il est à la fois Prêtre et Victime), une libération absolue et définitive. Ayant réconcilié avec leur Père les enfants révoltés, il a rendu à nouveau possible cet échange, ce va et vient de l’amour qui permet de réaliser la vraie communion avec Dieu et avec tous. Jésus est désormais le Grand Pont jeté entre le ciel et la terre par lequel Dieu vient jusqu’à nous et par lequel nous allons jusqu’à Dieu. C’est par Lui, en effet, que nous arrivent toutes les grâces dont nous avons besoin pour progresser, jour après jour, dans la sainteté et parvenir ainsi à la Béatitude et à la gloire de la vie éternelle où il est Lui-même entré le premier, en tant que Chef de file de toute la caravane humaine. Mais pour que son unique Sacerdoce puisse s’exercer concrètement vis-à-vis des hommes à travers l’espace et le temps (pour qu’il puisse être monnayé en quelque sorte), il a fallu que le Christ-Jésus trouve le moyen adapté, le moyen capable de perpétuer sa présence, capable de continuer sa mission divine d’enseignement, de rédemption et de sanctification. C’est la raison pour laquelle il a inventé cet instrument universel de salut, tout à fait original qui s’appelle l’Eglise.

L’Eglise : qui est chargée de rassembler tous les hommes dans la vérité de sa Parole et l’unité de son Amour et qu’Il a voulue pour cela, semblable à un grand corps dont nous sommes tous les membres et dont il est Lui-même la Tête Invisible.

Mais pour que cette Tête Invisible soit représentée parmi les hommes, Il lui a bien fallu prévoir une Tête Visible : c’est dans ce but qu’il a institué le Pape, les Evêques et les Prêtres qui sont le signe visible et l’instrument de son Sacerdoce.

Dans cette lumière il apparaît que le Prêtre, ce n’est rien moins qu’un autre christ, une copie vivante de Jésus Prêtre : tout comme le Christ, il est un médiateur de la Nouvelle Alliance, un carrefour d’échanges entre le Divin et l’Humain : tout comme le Christ, et au Nom du Christ, il a pour mission essentielle de donner Dieu aux hommes et d’unir les hommes à Dieu.

Un tel rôle, le Prêtre ne peu valablement le remplir que si dans l’exercice de ses fonctions, il est identifié au Christ Lui-même, que s’il parle et agit non pas en son Nom personnel, mais au Nom du Christ. Or, cela, il peut le faire en vertu même de son Ordination. Par le sacrement de l’Ordre, en effet, Jésus configure à son Sacerdoce l’homme qu’il a appelé, il l’investit de son autorité et lui confère des pouvoirs qui sont proprement divins : en particulier le pouvoir de pardonner les péchés et celui plus sublime encore qui consiste à changer le pain en son Corps et le vin en son Sang afin que soit réalisé dans l’Eucharistie le mystère de la Pâque : c’est-à-dire le passage progressif de toute la vie des hommes dans la vie de Dieu.

Ce rôle de médiateur, qui fait de lui un trait d’union permanent entre le ciel et la terre exige du Prêtre qu’il soit à la fois « l’Homme de Dieu » et « l’Homme des hommes ».  

Qu’il soit « Homme de Dieu » cela veut dire tout d’abord qu’il ne s’appartient plus, mais qu’il appartient tout à Dieu, qu’il lui est tout spécialement consacré et c’est là tout le sens de son célibat. Cela veut dire qu’il est tout centré sur Dieu, qu’il ne vit que pour Lui, qu’il attend tout de Lui. Et cela, il ne peut le réaliser que s’il est un homme de prière, que si la contemplation (qui est tout à la fois adoration et action de grâces) tient une place privilégiée dans sa vie.

Homme de Dieu cela veut dire aussi que dans tout son comportement et par toute sa vie le Prêtre doit témoigner de l’absolu de Dieu. Il doit être l’homme de ce qu’on a appelé la 4ème dimension, c’est-à-dire le témoin de l’Invisible, du surnaturel, du divin, de l’éternel.

Mais en même temps le Prêtre doit être « l’Homme des hommes ». Et tout d’abord parce qu’il « est pris parmi les hommes » comme le dit la Lettre aux Hébreux et qu’il « est établi pour les hommes ».

  • Homme des hommes parce que rien de ce qui est humain ne lui est étranger, sa mission propre étant de purifier, de spiritualiser, de sanctifier et d’offrir à Dieu toutes les valeurs humaines.
  • Homme des hommes parce que sans être du monde il doit vivre au milieu du monde : s’intéressant aux problèmes de tous ceux dont il est chargé, s’efforçant de comprendre leurs difficultés, portant dans son cœur tout ce qui fait leur vie : leurs souffrances et leurs joies, leurs projets et leurs espoirs et les offrant à Dieu dans sa prière et tout spécialement dans l’Eucharistie.
  • Homme des hommes parce qu’il doit, selon la très belle expression de Saint Paul « se faire tout à tous pour les gagner tous à Jésus-Christ ».

Chers frères et sœurs, pour vivre cet Idéal Sacerdotal, les Prêtres disposent, bien sûr, des grâces spécifiques qui découlent du sacrement de l’Ordre. Mais ils ont besoin également du soutien fraternel de tous les fidèles, de leur compréhension, de leurs encouragements, de leur amitié, et par dessus tout de l’appui spirituel de leur prière. Ne manquons pas de les confier très souvent à la Vierge Marie qui les entoure d’un amour de prédilection parce qu’elle voit en chacun d’eux, une image de Jésus son Fils, l’Unique Prêtre.

Prions-la, avec ferveur, pour qu’elle les aide à exercer leur ministère de telle manière que les âmes dont ils ont la charge puissent parvenir à la Sainteté qui est le but assigné par Dieu à chacune d’elles.

Amen.

Prière universelle

R/ : Seigneur nous te prions

  • Le Bon Pasteur appelle aujourd’hui chaque baptisé à être responsable des vocations, Seigneur donne à ton Église et à tous ses membres l’audace d’appeler. R/
  • Le Bon Pasteur conduit son troupeau vers des près d’herbes fraîches. Seigneur donne aux dirigeants de ce monde la joie de servir ceux qui leur sont confiés. R/
  • Le Bon Pasteur connaît ses brebis. Seigneur donne aux malades, aux désemparés, aux oubliés d’être reconnus et aimés comme des frères. R/
  • Le Bon Pasteur proclame « vis et suis-moi ». Seigneur accompagne chaque fiancé(e), chaque séminariste et chaque novice dans sa réponse généreuse à te suivre. R/
  • Le Bon Pasteur écoute ses brebis. Seigneur donne à nos communautés d’écouter les clameurs du monde et d’agir pour la paix et la justice. R/

 Lectures du 4ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 14:12

Année B

Lecture du livre des Actes des Apôtres 3, 13-15. 17-19

Rejeter Jésus, le Saint et le Juste, et lui préférer un meurtrier, Barabbas, tel fut le péché des Juifs. Mais Pierre annonce que Dieu est prêt à le pardonner.

En ces jours-là, devant le peuple, Pierre prit la parole : « Hommes d’Israël, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, alors que vous, vous l’aviez livré, vous l’aviez renié en présence de Pilate qui était décidé à le relâcher. Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier. Vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins. D’ailleurs, frères, je sais bien que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs. Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé par la bouche de tous les prophètes : que le Christ, son Messie, souffrirait. Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés ». - Parole du Seigneur.

Commentaire : Il y a quelque chose de tragique dans l’incompréhension que les juifs ont eue du mystère de Jésus. Alors qu’ils plaçaient au-dessus de tout la gloire de Dieu qui s’était révélé à Abraham, Isaac et Jacob, ils n’ont pas su reconnaître que celle-ci reposait sur Jésus ; du parfait serviteur de Dieu, ils ont fait un Serviteur souffrant en le livrant à la mort ; quand Pilate, un païen, reconnaissant son innocence voulut le relâcher, ils l’ont renié, lui le Saint et le Juste, et demandé la grâce d’un meurtrier ; lui, la source de la vie, le premier des vivants, ils l’ont tué, mais le Dieu d’Abraham l’a ressuscité ! Pierre et les apôtres qui sont les témoins de ces faits sont aussi les témoins du pardon que Dieu accorde aux juifs et de l’appel à la conversion qu’il leur adresse.

La résurrection de Jésus authentifie le pardon qu’il a donné du haut de sa croix et qu’il confie à ses apôtres et à son Église. Recevons-nous avec joie ce sacrement du pardon ?

Psaume 4

R/ Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage !

  • Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libères dans la détresse, pitié pour moi, écoute ma prière ! R/
  • Sachez que le Seigneur a mis à part son fidèle, le Seigneur entend quand je crie vers lui. Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? » Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage ! R/
  • Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance. R/

Lecture de la première lettre de saint Jean 2, 1-5a

L’amour de Jésus pour les pécheurs que nous sommes est la suprême garantie de notre pardon, mais elle ne nous dispense pas de lutter pour être fidèles.

Mes petits enfants, je vous écris cela pour que vous évitiez le péché. Mais si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste. C’est lui qui, par son sacrifice, obtient le pardon de nos péchés, non seulement des nôtres, mais encore de ceux du monde entier. Voici comment nous savons que nous le connaissons : si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : « Je le connais », et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur : la vérité n’est pas en lui. Mais en celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Une certaine habitude des choses de Dieu fait que nous nous installons dans la médiocrité tout en prétextant connaître Dieu. Jean réagit contre cette insouciance. Connaître Dieu, c’est garder ses commandements, c’est-à-dire, d’une manière négative, éviter le péché, et, plus positivement, garder ses commandements dont Jean nous répète inlassablement qu’ils consistent à aimer Dieu et ses frères. Il est vrai que Jésus est notre intercesseur, le pardon des péchés du monde entier, mais ce serait mentir et délaisser la vérité que d’y trouver prétexte à ne pas entendre les exigences de l’amour de Dieu.

Parce que Jésus est auprès du Père le défenseur et l’avocat de tous ses frères en humanité, nos prières se concluent par la formule : « Par Jésus Christ notre Seigneur ». Quelle attention y portons-nous, spécialement lorsqu’il nous est demandé de préparer la prière universelle à la messe ?

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24, 35-48

Ce n’est pas un esprit qui se montre aux disciples, c’est bien Jésus, le crucifié, qui est maintenant vivant.

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai ». Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes” ». Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins ». - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Écrivant pour des lecteurs d’origine grecque, Luc insiste fortement sur la réalité corporelle de la résurrection du Christ. Jésus n’est pas seulement un esprit immortalisé, il est ressuscité en son corps comme le prouvent les cicatrices de sa passion sur ses mains et ses pieds, et le repas qu’il prend devant ses apôtres. Les moyens pédagogiques qu’emploie Jésus pour se faire reconnaître ne doivent pourtant pas nous inciter à imaginer ce que peut être un corps ressuscité. Ce qui compte, c’est de reconnaître que tout ce que Moïse, les prophètes et les psaumes ont pressenti des souffrances et de la résurrection du Messie s’est accompli en Jésus : il est le Sauveur promis qui envoie ses disciples proclamer la bonne nouvelle que le pardon des péchés est devenu réalité.

« Il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Écritures ». Si, durant ces dimanches de Pâques, nous demandions la même grâce au Christ ressuscité, pour nous et pour son Église !

Homélie

Saurions-nous répondre, chers frères et sœurs, aux questions suivantes :

  • - pourquoi croyez-vous ?
  • - pour quelles raisons avez-vous la foi ?...

Reconnaissons humblement que notre foi est plutôt mal étayée et que nous sommes souvent incapables de rendre compte de « l’espérance qui nous habite ».

L’Évangile que nous venons d’entendre nous rappelle fort à propos que notre foi n’est pas du sentimentalisme, mais qu’elle est essentiellement une adhésion raisonnée et réfléchie à une Révélation dûment constatée. Notre foi, nous dit le texte de saint Luc, s’appuie sur le témoignage des Apôtres et sur la base inébranlable de la Sainte Écriture.

  • I – Le témoignage des Apôtres : Jésus a pris soin, en effet de former des témoins crédibles de sa vie, de sa mort et de sa Résurrection. Tous affirment qu’ils ont été des témoins oculaires. Et, de fait, dans le texte entendu tout à l’heure nous voyons le Christ qui s’ingénie à rendre réellement palpable sa Résurrection... tous vont pouvoir le toucher : « constatez que je ne suis pas un esprit désincarné, un fantasme évanescent. Vous voyez et vous touchez bien mon corps de chair. Prenez ma main et sentez qu’elle est bien réelle ? Ca ne vous suffit pas... Bon, alors apportez-moi aussi quelque chose à manger du poisson grillé par exemple. Regardez, je mange ce morceau de poisson... » Apparemment ce corps de Jésus est le même qu’auparavant et il porte dans ses mains, ses pieds et son côté les marques de sa Passion. Et en même temps il semble radicalement différent car Jésus est capable de le rendre invisible et il peut aussi franchir les obstacles matériels. Jusqu’à cette apparition de Jésus, le soir de Pâques, les Apôtres étaient restés sceptiques. Maintenant qu’ils ont vu et touché le Seigneur, la peur les quitte et dans leur cœur, la joie et l’espérance renaissent. Ils peuvent enfin recevoir leur ordre de mission, vous serez désormais les témoins de ce que vous avez vu. « Vous devrez attester devant les hommes de la vérité des faits survenus durant ma vie publique et plus spécialement l’évènement de la Résurrection qui a consacré ma Seigneurie ». Et les Apôtres, nous le savons, ne se font pas prier : eux les déserteurs du Calvaire, les poltrons d’hier, s’en vont de par le monde affronter les foules, braver les scribes et les grands prêtres, défier les tribunaux romains. Rien ne peut les arrêter. On s’efforce de les faire taire, mais ils rétorquent « il nous est impossible de ne pas dire ce que nous avons vu et entendu ». Ce rôle de témoins prend alors une dimension solennelle d’authenticité, car il les conduit tous à la torture ou à la mort. Or, qui accepterait de mourir pour défendre un canular ou même une conception personnelle douteuse ? C’est donc sur ce socle solide qu’est le témoignage des Apôtres que s’est édifiée la foi des premières communautés. Comme l’atteste l’histoire, leurs successeurs ont repris leurs paroles avec un soin scrupuleux et ils ont transmis intégralement leurs messages. Garder le dépôt de la foi telle est la consigne laissée par les Apôtres à leurs disciples devenus à leur tour des témoins et cela jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, frères et sœurs, l’un des grands piliers de notre foi est cette longue, fidèle et puissante Tradition (avec un grand T) qui nous relie depuis 20 siècles au Christ Ressuscité. C’est elle notamment qui nous fait vivre de son Esprit.
  • II – Il faut ajouter cependant que la foi du chrétien s’appuie aussi sur la base solide et intangible de la Parole de Dieu consignée dans la Bible. Dans l’Évangile de ce jour, Jésus ne se contente pas de montrer son Corps Ressuscité, il montre aux Apôtres la conformité de ce qui est arrivé avec les Écritures. Il semble leur dire : « comment avez-vous pu douter à ce point ? Pourtant vous avez lu l’Écriture ! Vous étiez prévenus et préparés par les textes sacrés. Les prophètes avaient dressé pour vous le profil du Messie : un Messie venu apporter la paix dans les cœurs et régnant par l’amour ; mais aussi un Messie passant par la souffrance et prenant sur lui tous les péchés du monde, un Messie conduit à la mort comme un agneau à l’abattoir ». En plus, je vous avais prévenus moi-même... Souvenez-vous ! Il y a quelques jours encore je vous disais que nous allions« monter à Jérusalem et que le Fils de l’Homme serait arrêté, jugé, torturé, crucifié, mais que le 3ème jour après sa mort il ressusciterait ». Alors, dites-moi que devais-je faire de plus pour que vous croyiez ?

Voilà pourquoi, frères et sœurs, les textes bibliques restent encore aujourd’hui un point de référence pour éclairer et fonder notre foi...

La qualité extraordinaire de ces textes, surtout les paroles de Jésus nourrissent la foi des croyants. Bien plus, c’est toute la Bible qui est une garantie de la Foi, car nous assistons comme les Apôtres à la réalisation effective de ce qu’elle annonce. Une simple lecture des Évangiles montre, en effet, que les Apôtres aimaient à se référer à des paroles prophétiques de l’Ancien Testament pour asseoir leur démonstration de la divinité de Jésus. Il y a là un grand soutien pour notre foi... Et il en va de même d’ailleurs pour ce qui concerne les prédictions faites par Jésus lui-même qui se sont réalisées dans l’histoire de l’Église...

  • N’avait-il pas annoncé la chute du Temple de Jérusalem qui sera effectivement détruis par les Romains en l’an 70 de l’ère chrétienne ?
  • N’avait-il pas prédit que le petit nombre de ses disciples irait porter l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre et qu’ils seraient à l’origine d’un peuple immense : l’ÉGLISE ?
  • N’avait-il pas annoncé que cette Église essuierait bien des tempêtes, mais qu’il ne l’abandonnerait jamais ?

Tout s’est réalisé... Dès lors, chers frères et sœurs, une conséquence s’impose : si notre Foi est faible c’est parce que nous ne puisons pas suffisamment à cette merveilleuse source qu’est la Sainte Écriture : Ancien et Nouveau Testament !

Comme il l’a demandé à ses Apôtres, Jésus nous demande d’être ses témoins, mais nous ne pourrons l’être pleinement qui si nous sommes des passionnés de la Parole de Dieu, qui se laissent illuminer et modeler par Elle, et la font transparaître dans toute leur vie, à l’exemple de la Vierge Marie qui en cela comme en toute chose est une modèle insurpassable.

Prière Universelle

 

Les disciples ont de la difficulté à reconnaître Jésus après sa résurrection. Nous aussi avons parfois de la difficulté à le reconnaître dans nos vies. Prions le Père pour que l’humanité entière s’ouvre aux signes de sa présence.

R/ : Seigneur, écoute nos prières.

  • Prions pour l’Église afin qu’elle soit capable de lire les signes des temps et de répondre aux nouveaux défis qui lui sont posés. R/
  • Prions pour nos dirigeants afin qu’ils reconnaissent la dignité de toute personne humaine et qu’ils protègent les plus faibles. R/
  • Prions pour les personnes malades et celles qui sont seules afin qu’elles découvrent la compassion du Ressuscité au cœur de leurs souffrances et de leur solitude. R/
  • Prions pour notre communauté afin qu’elle reconnaisse la présence du Ressuscité et qu’elle en témoigne par toute sa vie. R/

Père saint, au cœur de notre monde, tu nous assures de ta présence et de ton soutien. Avec confiance, nous laissons nos prières monter vers toi dans l’espérance que tu les accueilles favorablement. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Source : http://www.vieliturgique.ca/

Lectures du 3ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 20:33

Année B

Chers frères et soeurs, c’est une des pages les plus célèbres de l’Evangile que nous venons d’entendre, aussi fine dans l’expression que profonde de contenu.

Saint Luc y évoque la bouleversante rencontre qui eut lieu, le soir de Pâques, sur la route d’Emmaüs, entre le Christ Ressuscité et deux de ses disciples en qui toute espérance de salut était bel et bien morte. Un récit remarquablement construit qui s’articule autour de deux signes majeurs, signes qu’on retrouve dans la célébration de chaque messe : la Parole et le Repas.

C’est à partir de ces signes que les deux disciples passent du doute à la Foi, du découragement à l’espérance, et de la fuite à la mission.

Nous avons là un modèle d’enseignement en 3 temps :

  • Le temps de la Parole sur la route
  • Le temps du Sacrement à l’auberge d’Emmaüs, et enfin
  • Le temps de la conversion et du témoignage, celui du retour parmi les apôtres à Jérusalem.

Ceci se passait à Emmaüs, nous dit Luc, à deux heures de marche de Jérusalem, une dizaine de kilomètres environ. Mais où donc se trouve Emmaüs ? La localisation en est incertaine, et aujourd’hui encore, trois localités se disputent cette gloire... Et si Emmaüs n’était pas seulement un lieu mais surtout un cheminement, un itinéraire spirituel ?

On peut dire, je pense, qu’Emmaüs se trouve en tout lieu où le Seigneur Jésus révèle sa présence : pour Paul, ce fut à Damas, pour Claudel, derrière un pilier de Notre-Dame à Paris, pour André Frossard dans une chapelle de la rue d’Ulm à Paris, et pour nous ?

Emmaüs est là, chaque fois que Dieu nous fait signe sur la route de la vie, tandis que nous avançons, croyants incertains, chercheurs de Dieu dans le doute et quelquefois la nuit. Alors puisqu’il s’agit de nous, prenons le chemin d’Emmaüs, celui de nos questions et de nos doutes, et apprenons comment Jésus nous y rejoint, nous éclaire, réchauffe notre cœur et nous convertit à une Foi vigoureuse et ardente, une Foi inébranlable en sa Présence de Ressuscité.

Le premier temps est celui de la Parole sur la route, une route qui tourne le dos à Jérusalem. Alors que toute la vie de Jésus est présentée par Luc comme une marche, une « montée » vers Jérusalem la ville sainte, voici que les deux disciples désespérés lui tournent le dos. Toute l’aventure vécue avec Jésus et l’immense espoir soulevé dans leur cœur, se termine dans l’échec de la croix. Jésus est mort. C’est fini.

Sur cette route du désespoir, Jésus s’approche et marche avec eux. Jésus fait redire aux deux hommes ce qu’ils ont sur le cœur, ce qu’ils viennent de vivre ; Il leur pose des questions et, à partir de leurs réponses, Il leur propose une autre lecture des évènements, leur fait remarquer d’autres signes. Il les invite à tout relire « selon les Ecritures » et non plus selon leur attente d’un libérateur politique et triomphant. Tandis qu’il cite Moïse et les prophètes, ils comprennent que le Messie annoncé devait souffrir avec d’entrer dans la gloire de Dieu. Alors la Passion et la Croix n’apparaissent plus comme un échec mais comme une victoire suprême de l’Amour.

A la lumière de la Parole de Dieu qui est pour ainsi dire le miroir dans lequel se reflète le vrai visage de Jésus, tout prend un autre sens ; un avenir merveilleux s’ouvre devant eux. Ils se reprennent à espérer d’une espérance qui cette fois n’est plus humaine mais surnaturelle.

C’est ainsi, frères et sœurs, que la Parole de Dieu éclaire tout ce que nous avons à vivre d’une lumière nouvelle...

Mais quelle importance accordons-nous, en fait, à cette Parole qui est écrite dans la Bible et interprétée par l’Eglise et dont une méditation assidue peut seule nous porter à penser à vouloir et à agir selon le cœur de Dieu. En avons-nous faim et soif ? Ah ! Si, du moins, nous pouvions comprendre à quel point nous avons besoin de cette Parole de Vie dont l’Eglise nous donne chaque dimanche quelques bonnes tranches au début de la Messe : alimentation qui constitue un minimum vital !

Marchant avec leur mystérieux compagnon sur la route d’Emmaüs, nos deux disciples sont déjà intérieurement « retournés » : ils ne voient plus les choses de la même manière ; le signe de la Parole les a éclairés. C’est alors qu’intervient le signe du repas. C’est là que se fait la reconnaissance. En rompant le pain avec eux, Jésus pose le signe de l’Eucharistie, le signe de l’Alliance nouvelle et éternelle par le moyen duquel il rejoint ses amis et se donne à eux afin que leur communion à « son Corps livré » et à « son Sang versé » nourrisse quotidiennement leur vie tout au long de leur pèlerinage terrestre. C’est à ce geste de « la fraction du pain » (expression qui servait chez les premiers chrétiens à désigner ce que nous appelons la Messe), c’est à ce signe, à ce sacrement de sa présence invisible mais réelle qu’ils le reconnaissent.

Et nous, frères et sœurs, savons-nous reconnaître sa présence dans le sacrement de l’Eucharistie qui est la source et le sommet de toute la vie chrétienne ? Et savons-nous en tirer toutes les conséquences, c’est-à-dire participer le plus souvent possible à la Messe en joignant notre offrande personnelle, (l’offrande de toute notre vie) au sacrifice de Jésus...

Et en communiant à son Corps et à son Sang pour alimenter la vie de la grâce (la vie divine, que nous avons reçue au Baptême et devenir ainsi peu à peu d’autres christ.

Après le Repas vient alors un 3ème temps pour les pèlerins d’Emmaüs : celui de la joie retrouvée, de la joie à annoncer...

Après avoir eu le cœur retourné par la Parole de Jésus et la manifestation de sa Présence, ils retournent à Jérusalem tout joyeux pour proclamer « c’est vrai le Seigneur est ressuscité ».

Nous aussi, frères et sœurs, après avoir été fortifiés par la double nourriture que Jésus nous donne dans l’Eucharistie : celle de sa Parole et cette de son Corps, nous sommes invités à retourner vers nos frères avec nos visages transfigurés par la joie afin de leur annoncer que le Christ est ressuscité, qu’il est vivant et que par Lui et en Lui nous avons le salut.

Puissions-nous êtres de plus en plus stimulés par cette conviction : à savoir que notre témoignage de chrétiens est étonnamment percutant chaque fois que nous exprimons simplement mais avec du feu dans le cœur, comment nous avons découvert le Christ et ce que nous vivons de Lui et de son message.

Amen.

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