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18 avril 2022 1 18 /04 /avril /2022 17:05

Lecture du livre des Actes des Apôtres 5, 12-16

L’unanimité des premiers chrétiens faisait l’admiration de tous et entraînait des conversions.

À Jérusalem, par les mains des Apôtres, beaucoup de signes et de prodiges s’accomplissaient dans le peuple. Tous les croyants, d’un même cœur, se tenaient sous le portique de Salomon. Personne d’autre n’osait se joindre à eux ; cependant tout le peuple faisait leur éloge ; de plus en plus, des foules d’hommes et de femmes, en devenant croyants, s’attachaient au Seigneur. On allait jusqu’à sortir les malades sur les places, en les mettant sur des civières et des brancards : ainsi, au passage de Pierre, son ombre couvrirait l’un ou l’autre. La foule accourait aussi des villes voisines de Jérusalem, en amenant des gens malades ou tourmentés par des esprits impurs. Et tous étaient guéris.  – Parole du Seigneur.

Commentaire : La première communauté de toi groupée autour des apôtres nous paraît encore bien timide, à l’ombre du Temple. Bien que tout le peuple reconnaisse leur piété et profite du pouvoir de guérison qui émane de la personne de Pierre, bien que de nouveaux convertis s’attachent à eux, qui aurait cru que ce petit noyau de fidèles allait bouleverser l’histoire et changer le visage de l’Empire romain ? Il fallait croire au Christ ressuscité pour croire en son Église, au tout début.

Aujourd’hui encore la vérité de notre foi au Christ ressuscité se mesure à notre foi en l’Église. Croyons-nous que, malgré ses timidités, ses déchirements intérieurs, ses tâtonnements, c’est elle qui est porteuse du message de vie pour les hommes ? Qu’elle est le levain qui peut soulever le poids d’inquiétude, d’injustice et de haine qui écrase les peuples ? La lumière qui peut révéler le sens de la marche des hommes ? Elle, c’est-à-dire nous !

Psaume 117

R/ : Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! ou : Alléluia !

  • Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour ! Oui, que le dise la maison d’Aaron : Éternel est son amour ! Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur : Éternel est son amour !
  • La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
  • Donne, Seigneur, donne le salut ! Donne, Seigneur, donne la victoire ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! De la maison du Seigneur, nous vous bénissons ! Dieu, le Seigneur, nous illumine.

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean 1, 9-11a. 12-13.17-19

Au milieu des Églises d’Asie Mineure persécutées pour leur foi, Jean voit Jésus ressuscité, venu les réconforter.

Moi, Jean, votre frère, partageant avec vous la détresse, la royauté et la persévérance en Jésus, je me trouvai dans l’île de Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je fus saisi en esprit, le jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix forte, pareille au son d’une trompette. Elle disait : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Églises : à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée ».

Je me retournai pour regarder quelle était cette voix qui me parlait. M’étant retourné, j’ai vu sept chandeliers d’or, et au milieu des chandeliers un être qui semblait un Fils d’homme, revêtu d’une longue tunique, une ceinture d’or à hauteur de poitrine. Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : « Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, ce qui va ensuite advenir ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Le livre de l’Apocalypse débute par cette vision du Christ ressuscité, debout au milieu de son Église persécutée. (Les sept chandeliers représentent les sept communautés chrétiennes auxquelles s’adresse Jean). Le ressuscité est le Maître de l’histoire, qu’il domine du premier au dernier jour : aux chrétiens inquiets de la persécution, il va révéler le sens de leurs souffrances présentes et le terme de l’histoire. Vainqueur de la mort, il va garantir aux chrétiens martyrs de leur foi la vie avec lui.

« Sois sans crainte », nous dit Jésus en posant sur nous sa main droite. Comment partageons-nous entre nous cette certitude que le Ressuscité conduit l’histoire et son Église vers leur accomplissement ?

Alléluia. Alléluia. Thomas parce que tu m’as vu, tu crois, dit le Seigneur. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19-31

Les doutes de l’apôtre Thomas deviennent pour lui un chemin de foi. En est-il de même pour nous ?

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ».

Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant ». Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.  – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Thomas évoque toujours pour nous la figure de l’homme incrédule. Pourtant, Jean nous le présente comme le type du vrai et du premier croyant. Les autres disciples ont vu le Seigneur ressuscité et ont cru leur Maître vivant, mais Thomas est le premier à reconnaître que l’homme Jésus, celui qui a ri et bu le vin des noces à Cana, qui a pardonné à la femme adultère, qui a pleuré sur la tombe de son ami Lazare, et dont il touche le corps labouré des cicatrices de sa passion, celui-là est Dieu c’est au cri de foi de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » qu’aboutit l’évangile de Jean ; c’est, dit-il lui-même, dans ce but qu’il l’a écrit : « Afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu et que par votre foi vous ayez la vie en son nom.

Chaque dimanche, dans notre assemblée eucharistique, Jésus se présente à nous : il souffle sur nous l’Esprit qui est pardon des péchés, il nous donne sa paix et il nous envoie dans le monde comme le Père l’a envoyé. Lui répondons-nous par l’acte de foi de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu » ? Alors, heureux sommes-nous qui croyons sans avoir vu !

Homélie

L’Evangile de ce 2ème dimanche de Pâques nous relate l’apparition de Jésus Ressuscité au collège des Apôtres réunis au Cénacle.

Il ne s’agit donc pas d’une révélation privée, mais d’une révélation officielle faite aux responsables de l’Eglise naissante.

Ils sont tous là, y compris Thomas, le plus sceptique et le plus exigeant, son raisonnement est le suivant : Je ne veux pas seulement voir Jésus, car mes yeux pourraient êtres victimes d’une hallucination. Non, je veux mettre mon doigt à l’endroit des clous. Je veux mettre ma main dans son côté « j’ai besoin d’une démonstration expérimentale ».

Jésus (qui l’a tout de même fait patienter huit jours), se livre de bon cœur à l’expérience.

La transformation des Apôtres est alors totale : ils passent de la terreur à la joie. Quant à Thomas il passe du doute méthodique à la foi. En relisant l’Evangile nous réalisons combien nous pouvons êtres reconnaissants aux Apôtres d’avoir été d’abord des sceptiques avant de devenir des croyants convaincus. Ils ont douté et ils ont vu, pour qu’aujourd’hui nous puissions croire sans voir.

Car la foi, il faut l’affirmer haut et fort, ne va pas de soi. Admettre le mystère de l’Incarnation, la présence de Jésus dans l’Eucharistie, la virginité de Marie, le péché originel et toute autre vérité dogmatique ce n’est pas évident. Pourquoi avons-nous des doutes qui empoisonnent notre vie spirituelle ? C’est parce qu’à l’exemple de Thomas nous sommes des visuels.

Combien déclarent « Je ne crois qu’à ce que je vois. Ah ! Si la Sainte Vierge m’apparaissait, si je voyais un miracle, je croirais volontiers. »

Il est à parier que les mêmes devant de tels phénomènes trouveraient une explication scientifique…

Oui, nous voulons toucher le Seigneur, nous sommes modernes nous avons le droit et le devoir de tout vérifier scientifiquement. Or, les hommes du 21ème siècle qui se piquent d’êtres scientifiques se précipitent tête baissée dans les horoscopes, l’occultisme, le paranormal et que sais-je ? Autant de croyances qui n’offrent aucune certitude…

Le mal ne viendrait-il pas de ce qu’en fait nous sommes trop ignorants de notre religion ? Nous ne connaissons les splendeurs de la foi qu’à travers les bribes d’un catéchisme mal assimilé et en grande partie oublié.

Que répondrions-nous dites-moi, si l’on nous demandait d’écrire rapidement sur un papier notre définition de la messe, de l’Esprit-Saint, de l’Eglise ou du sacrement de mariage.

Dans ces conditions il ne faut s’étonner que les médias déstabilisent les croyants lorsqu’ils présentent les enseignements du Pape ou des évêques d’une façon caricaturale, rudimentaire et parfois même ridicule.

Il faut bien le reconnaître hélas ! Beaucoup parmi les chrétiens ne sont pas des hommes de peu de foi, mais d’une pauvre foi :

  • pour certains c’est une foi self service, ils piochent dans les vérités révélées, celles qui les arrangent, se fabricant ainsi un petit christianisme sur mesure… on a sa petite religion à soi.
  • pour d’autres c’est une foi genre fétichiste laquelle exige que Dieu soit à leur service.
  • pour d’autres encore c’est une foi qui saute de grandes fêtes en grandes fêtes au dessus d’un grand vide spirituel, une foi qui n’a pas de répercussions sur la vie…

Ce que nous devons bien comprendre, chers frères et sœurs, c’est que la foi n’est pas de l’ordre de la certitude scientifique…

La foi est une confiance éperdue accordée à la Parole de Dieu, la certitude que Dieu s’adresse à nous à travers les pages sublimes de la Bible et de l’Evangile et tant de messages d’amour qui nous parviennent à travers la Création, les personnes ou les événements.

Mais il importe pour cela que nous soyons affamés de vérité et à l’écoute permanente de ce poste émetteur qu’est Dieu à l’image de ces radars géants qui écoutent des signaux venant de planètes lointaines…

La foi est une connaissance par signes que nous devons décoder.

Cependant la foi qui suppose certaines dispositions de recherche et d’accueil de la part de l’homme suppose également une grâce du Seigneur en ce sens que Dieu met des signes sur notre chemin et qu’il a la bonté de les éclairer par ce projecteur de Lumière divine qu’est l’Esprit-Saint.

C’est la raison pour laquelle nous devons demander dans notre prière ce don de Dieu qu’est la foi et le demander instamment : « Tu as de la chance de croire dit-on parfois au croyant : moi je n’ai pas la foi. » La réponse est simple : « Qu’attends-tu pour la demander ? »

« On n’a pas besoin d’avoir la foi pour prier, disait François Mauriac. Il faut prier pour avoir la foi. »

Et alors l’étonnement se réalise : le croyant qui n’est pas un voyant finit pourtant par devenir plus qu’un voyant parce que bien des pans du monde invisible sortent soudain de l’ombre pour lui. C’est le cas de Thomas : il fait plus que voir le Christ. Il croit et découvre alors beaucoup plus de choses que ne le perçoivent ses yeux de chair. Il ne dit pas simplement : Oui Jésus, tu es vivant, j’en ai la preuve. Il tombe à genoux et s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » C’est à dire : « Ta résurrection est le signe que tu es Dieu ». A cette minute il est bien plus qu’un voyant.

Il est un croyant qui perçoit clairement l’invisible, qui perçoit la Divinité de Jésus.

L’immense joie éprouvée par tout converti qui découvre la foi est de voir soudain le monde autrement. Il découvre, ébloui, la face cachée du monde. Tout prend un sens nouveau. Toute la création transpire la présence de Dieu : chaque rose, chaque brin d’herbe, chaque insecte, chaque goutte de pluie, chaque cœur aimant…

« Après 87 ans d’observations et de réflexions disait le grand spécialiste du monde des insectes Henri Fabre, je ne peux pas dire que je crois en Dieu. Je le vois. »

Nous voulons voir Dieu, alors ouvrons les yeux : il nous attend partout.

En ce temps de Pâques nous prierons avec ferveur Marie notre éducatrice spirituelle, qui fut la première à croire avant de voir de nous communiquer sa foi enthousiaste en Jésus Ressuscité. 

Amen.

Prière Universelle

Dieu a tenu parole : il a ressuscité son Fils bien-aimé. En union avec toute l’Église qui fête aujourd’hui la vie nouvelle, présentons au Père ce qui nous tient à cœur, les espoirs et les rêves des hommes et des femmes d’aujourd’hui.

R/. Seigneur, mets en nous ton Esprit.

  • Prions pour les personnes qui, comme Pierre, cherchent à témoigner de la joie de la résurrection ; que leur cœur demeure ferme et que leur voix ne s’éteigne pas.
  • Prions pour les personnes qui, comme Marie Madeleine, cherchent Jésus parmi les morts avant de découvrir le Christ vivant ; que la lumière de la résurrection éclaire leurs jours.
  • Prions pour les personnes qui se sentent appelées à vivre selon l’Évangile ; que l’Esprit Saint les accompagne dans leurs choix.
  • Prions pour les personnes qui, comme le disciple bien-aimé, ne peuvent contenir l’amour qui les habite ; que leur enthousiasme éveille la ferveur de leurs frères et sœurs.

Dieu notre Père, toi qui rends toute chose possible, tu as fait triompher Jésus des forces de la mort grâce à la puissance de ton amour. Envoie ton Esprit sur le monde afin que son souffle ravive les foyers d’espérance menacés de s’éteindre. Garde-nous en ton amour, avec ton Fils Jésus, lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen.

Source : http://www.vieliturgique.ca/

2ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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21 avril 2017 5 21 /04 /avril /2017 17:52

Le 2e dimanche de Pâques, traditionnellement "Dimanche in albis" ("dimanche en blanc" car c'était le dernier jour où les nouveaux baptisés pouvaient porter leur habit blanc), a été nommé "Dimanche de la Miséricorde" par le Pape Jean-Paul II en l'an 2000.

Le Pape Jean-Paul II a institué en l’an 2000 le dimanche après Pâques Dimanche de la Miséricorde, en réponse à la demande du Seigneur à Sainte Faustine : « Je désire que la fête de la Miséricorde soit un recours et un refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma Miséricorde ».

L’Évangile de ce Dimanche est celui de l’apparition de Jésus ressuscité aux apôtres et à saint Thomas : Jésus vint et se tint au milieu d’eux et il leur dit : « Paix à vous ! ». Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur dit alors de nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ».

Dans son homélie du dimanche 30 avril 2000, le Saint Père explique le sens de la Miséricorde : « Avant de prononcer ces paroles, Jésus montre ses mains et son côté. C’est-à-dire qu’il montre les blessures de la Passion, en particulier la blessure du cœur, source d’où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l’humanité. A travers le cœur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes. Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l’humanité à travers l’envoi de l’Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne - Amour. Et la miséricorde n’est-elle pas le second nom de l’amour, saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon ? »

Ainsi Sœur Faustine, l’Apôtre de la Miséricorde, écrit : « J’éprouve une douleur atroce, lorsque j’observe les souffrances du prochain. Toutes les souffrances du prochain se répercutent dans mon cœur ; je porte dans mon cœur leurs angoisses, de sorte qu’elles m’anéantissent également physiquement. Je voudrais que toutes les douleurs retombent sur moi pour soulager mon prochain ».

C’est de cet Amour réconfortant que nous devons vivre et répondre à l’envoi du Christ en le diffusant, en particulier auprès des personnes touchées par l’épreuve, souffrantes, meurtries, blessées ou écrasées par le poids de leur culpabilité … « Chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu, le Christ a donné sa vie pour chacun » - Jean-Paul II.

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 07:41

Des femmes disent l’avoir rencontré. Deux disciples certifient qu'ils l’ont reconnu. Il est apparu à Simon… Mais s’il revient au milieu de nous tous, quelle accusation va-t-il porter contre nous ? Trahison ? Reniement ? Non-assistance à une personne en danger ? Et au-delà, les griefs contre l’humanité peuvent être écrasants : voies de fait, procédure judiciaire irrégulière torture, homicide volontaire, crime contre l’humanité de Dieu… Va-t-il nous imputer tout cela ? Non !

Frères et sœurs quelle est la première parole de Jésus quand il retrouve ses disciples réunis ? « Paix à vous ! » (Jean 20,19).

A-t-il perdu la mémoire ? Est-il en plein refoulement et la condamnation viendra-t-elle plus tard ? Non ! Il n’a pas perdu la mémoire de sa Passion puisqu’il montre ses plaies. Le mal, tout le mal, tout ce mal qui a déferlé sur lui comme un tsunami gigantesque, tout ce mal, il l’a assumé.

Totalement assumé. Jésus a bu le calice (cf. Mc10, 38 ; Mt 26,42). Et le voici qui proclame : « Paix à vous ! » Paix, Eirènè en grec, Shalom en hébreu, qui signifie plénitude, plénitude de relation avec Dieu, c'est-à-dire : réconciliation. « Dieu nous a réconciliés avec lui en son Fils Jésus Christ » (2 Co 5,18).

Et trois fois nous avons entendu dans l’Évangile : « Paix à vous », c'est-à-dire que c’est une pleine réconciliation avec Dieu. Mais il n’y a pas seulement ce que Jésus dit aux apôtres : il y a ce qu’il est ! L’homme Jésus est là, debout ; Celui dont le cadavre a été mis au tombeau est là, vivant, avec ses plaies devenues sacrement de communion.

  • L’avenir de l’humanité n’est plus la béance de la mort avec une hypothétique survivance de l’âme.
  • L’avenir de notre humanité blessée, c’est la Résurrection dans un corps glorieux. Quelle miséricorde !
  • L’amour de Dieu s’est penché jusqu’au fond des enfers pour offrir le Salut !

Mais il y a encore un troisième aspect dans ce déferlement d’amour : Jésus confie à ses compagnons « le ministère de la réconciliation » (2 Co 5,18).

La victoire sur le péché et sur la mort n’est pas seulement pour le jour de notre mort : elle est déjà offerte dès ce monde-ci. Comment ? À travers l’Esprit Saint et le ministère des apôtres. En bref, et pour reprendre les termes de Jean-Paul II : « Jésus au Cénacle apporte la grande annonce de la Miséricorde divine et en confie le ministère aux apôtres ». La venue de Jésus dans sa résurrection est aux antipodes de la vengeance et de la condamnation !

Mais… la justice ? N’exige-t-elle pas de faire payer à l’humanité coupable la mort du Fils de Dieu ? Jean-Paul II dans son encyclique Dives in Misericordia (DiM) a une expression magnifique : il dit que la miséricorde de Dieu a « embrassé sa justice ». La justice de Dieu n’est pas opposée à sa miséricorde ; cela, c’est un regard humain ! La justice de Dieu est tout entière dépendante de sa miséricorde.

Notre crime n’est pas oublié : il est pardonné. Le « tout est accompli » (Jn 19,30) du Crucifié signifie : « tout est pardonné ». La miséricorde divine est descendue jusque dans les bas-fonds du cœur de l’homme et de l’histoire, et elle s’offre pour tout assainir, pour tout libérer. Les serrures, les peintures, les fers en mille morceaux de l’icône de la remontée des enfers illustrent bien cela. C’est une victoire extraordinaire sur le mal. Et ce qui est bouleversant, c’est que l’homme rejoint dans sa misère et son péché n’est en rien humilié. Ce n’est pas une miséricorde par en-haut qui me fait ressentir encore plus indigne. C’est une miséricorde par en bas.

Jean-Paul II le dit magnifiquement : « La miséricorde se manifeste dans son aspect propre et véritable quand elle revalorise » la personne humaine (DiM, n° 6). Quand Dieu nous fait miséricorde, nous découvrons en nous une dignité que nous ne connaissions pas avant de pécher...

Au terme de l’octave de Pâques, l’Église prend conscience de l’ampleur de la victoire de la Miséricorde. Et c’est une victoire qui nous touche très directement, parce que le mal, la souffrance, le péché, la mort sont omniprésents dans nos vies.

  • On se dégage d’une maladie et en vient une autre.
  • On se dégage d’une injustice et en vient une autre.
  • On se dégage d’une dictature et en vient une autre.
  • On se dégage d’une guerre et en vient une autre.

Le mariage du prince William et de Kate met un peu de baume sur les cœurs … mais en Lybie, la guerre continue. En Syrie on tire sur les manifestants et Israël va sortir ses armes parce que les Palestiniens se réconcilient.

Et Dieu dans tout cela ? Que fait-il ? Et nous pouvons légitimement nous demander : L’Amour de Dieu est-il puissant ou impuissant ? Aujourd’hui, le Christ ressuscité présent ici au milieu de nous nous révèle la toute puissance de l’Amour de Dieu. Toute puissance jusque sur la mort. La mort est retournée en passage vers la Vie ! Une toute puissance qui cherche à entrer dans l’histoire, dans notre histoire, pour la transformer, mais qui dépend de notre foi. Or, je crois qu’il y a trois paliers dans la foi en l’Amour de Dieu :

  • il y a ceux qui croient que Dieu est amour, qu’il est miséricorde, qu’il pardonne. Ils en sont rassurés, heureux, mais pour eux, c’est comme un bon film qu’on regarde, qui fait du bien, mais après il faut retourner à la réalité.
  • il y a ceux qui, parmi d’autres réalités, font confiance à la miséricorde de Dieu. Ils y trouvent un réconfort extraordinaire, une liberté, une expérience de la guérison de l’âme. C'est pour eux comme une vitamine «M» qu'on prend à l'occasion et qui rend capables d’aimer.
  • mais il y a aussi ceux qui mettent toute leur confiance dans la miséricorde de Dieu. Pour eux, la miséricorde de Dieu est leur point d’appui pour se jeter dans l’amour. La miséricorde est leur oxygène. Ils en vivent. Ils ne sont plus guidés par la peur ; ce sont des femmes, des hommes libres qui dérangent le monde et par qui l’histoire fait des bonds en avant.

Karol Wojtyla est un de ceux-là ! Il y avait, de 1941 à 1942 à Cracovie, un théâtre clandestin. De jeunes catholiques y jouaient, affirmant leur foi et leur amour pour la patrie. Un soir, Karol - 21 ans - monte en scène dans un appartement et commence une longue tirade. À peine avait-il commencé que de la maison d’en face s’échappe le bruit d’une radio égosillant en allemand des bulletins de victoire, sur un fond musical martial à réveiller tout le quartier. Le récitant ne bronche pas et continue son monologue sans changer de ton... Cela, c’est ce que fera l’archevêque de Cracovie et le successeur de Pierre tout au long de sa vie. Parce qu’il avait mis toute sa confiance en cet Amour de Dieu qui s’active pour les pauvres, les opprimés, les pécheurs : la Miséricorde.

En 1975, il écrit ces lignes dans son poème « Méditation sur la mort » : Je vais sur le trottoir étroit de cette Terre sans jamais me détourner de Ta Face, que le monde ne me dévoile jamais. La mort est pourtant l’expérience du terme elle a quelque chose de l’anéantissement. Par l’espérance, j’arrache mon « moi », je dois l’arracher pour surmonter l’anéantissement. Tous ils crient alors de partout et crieront sans cesse : « Tu déraisonnes, tu déraisonnes (…) ». Et je lutte contre moi-même. Je lutte contre tant d’hommes pour l’espérance, (…) mon espérance que rien dans le miroir du fugace ne recrée : seul la confirme ton Passage pascal uni à la plus profonde inscription de mon être. Souvenez-vous du premier appel du pape : « N’ayez pas peur ! » Ou encore du point d’orgue de son homélie à Montréal au Stade Olympique : « Tournez-vous vers le Christ ; À la suite de Pierre, faites-lui confiance ! »

  • Où Jean-Paul II a-t-il puisé l'audace pour soutenir Solidarnosc, mettant la Pologne à risque d'un déferlement de l'Armée rouge ?
  • Où Jean-Paul II a-t-il puisé le courage de rassembler à Assise tous les représentants des religions du monde ?
  • Où Jean-Paul II a-t-il puisé le courage de demander pardon au nom de l’Église pour tous les méfaits des hommes d’Église à travers l’histoire ?
  • Où ? ...dans cette confiance en Jésus, en Jésus Miséricordieux. Jean-Paul II savait que la Miséricorde de Dieu est toute puissante.

Le 13 mai 1935 Staline au ministre P. Laval avait demandé : « Le Vatican : combien de divisions ? » Staline avait raison : l’Église n’a aucune puissance militaire. Mais ce que Staline ne savait pas, c’est que ce qui est puissant pour changer la face de l’histoire ce ne sont pas les armes, c’est la Miséricorde.

La Miséricorde est un Amour qui embrasse tellement la faiblesse qu’il est vainqueur du mal. Nous regardons souvent la miséricorde comme une faiblesse. En réalité, la Miséricorde divine est victoire sur le mal. Elle est la « limite divine imposée au mal » écrivait Jean-Paul II dans son livre Mémoire et Identité. « Toute misère sombre dans ma miséricorde » dit Jésus à sœur Faustine !

Nous sommes tous et toutes confrontés au mal, à la faiblesse, au péché. Nous pouvons nous raidir et devenir des redresseurs de tort. Nous pouvons tomber dans l’impatience, la colère, la violence. Nous pouvons juger, condamner, exclure. Nous pouvons exiger paiement, réparation, vengeance. Mais nous pouvons aussi mettre notre confiance en Jésus miséricordieux qui prend soin de toute faiblesse humaine. « L’humanité n’aura de paix que lorsqu’elle s’adressera avec confiance à la divine miséricorde » (Jésus à Sr Faustine repris par l’homélie de Jean-Paul II lors de la canonisation de sœur Faustine).

Ce n’est pas démissionner face au mal, c’est collaborer à l’œuvre du Christ qui met fin au mal. Et l’Esprit Saint nous indiquera les chemins d’une justice qui respecte la dignité de toute personne humaine, qui retisse l’humanité dans l’amour, cette « justice bien comprise qui est le but du pardon » (cf. DiM, n° 14).

Le Miracle que nous pouvons demander à Jean-Paul II aujourd’hui c’est que notre confiance de fond soit en Jésus miséricordieux. Regarde un instant ce que serait ta communauté, ta famille, ton milieu si tu choisissais la miséricorde divine. La miséricorde divine est la pierre très souvent rejetée par les bâtisseurs mais en réalité elle est la pierre d’angle.

Oui, nous pouvons aujourd’hui nous consacrer, nous offrir intérieurement à la divine miséricorde !

Source : http://jerusalem.cef.fr/homelies/index.php?hid=687

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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 17:46

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«DIEU RICHE EN MISÉRICORDE» est Celui que Jésus-Christ nous a révélé comme Père : c'est Lui, son Fils, qui nous l'a manifesté et fait connaître en lui-même. Mémorable, à cet égard, est le moment où Philippe, l'un des douze Apôtres, s'adressant au Christ, lui dit : «Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit» ; et Jésus lui répondit : «Voilà si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas...? Qui m'a vu a vu le Père». Ces paroles furent prononcées durant le discours d'adieux, à la fin du repas pascal, que suivirent les événements des saints jours qui devaient confirmer une fois pour toutes que «Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ»...

Si vous voulez lire la suite, en cette année de la miséricordre, cliquez ici.

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