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11 juin 2023 7 11 /06 /juin /2023 15:08

Année A

Lecture du livre du Deutéronome 7, 6-11

L'élection d’Israël comme peuple de Dieu est un choix d'amour, et cet amour de Dieu se montre fidèle au long de l'histoire.

Moïse disait à Israël : « Tu es un peuple consacré au Seigneur ton Dieu : c'est toi qu'il a choisi pour être son peuple particulier, parmi tous les peuples de la terre. Si le Seigneur s'est attaché à vous, s'il vous a choisis, ce n'est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples, car vous êtes le plus petit de tous. C'est par amour pour vous, et par fidélité au serment fait à vos pères, que le Seigneur vous a fait sortir par la force de sa main, et vous a délivrés de la maison d'esclavage et de la main de Pharaon, roi d'Égypte. Vous saurez donc que le Seigneur votre Dieu est le vrai Dieu, le Dieu fidèle qui garde son Alliance et son amour pour mille générations à ceux qui l'aiment et gardent ses commandements. Mais il riposte à ses adversaires en les faisant périr, et sa riposte est immédiate. Vous garderez donc les ordres, les commandements et les décrets, que je vous prescris aujourd'hui de mettre en pratique ». - Parole du Seigneur.

Commentaire :  Pourquoi un attachement particulier de Dieu à Israël ? Il n'a rien de remarquable et n'attire pas le regard parmi les grandes civilisations et les grands empires de l'époque. Cette petitesse du peuple met en relief la gratuité de l'amour de Dieu, sa fidélité à accomplir ses promesses pour les pauvres, la puissance créatrice et libératrice de cet amour qui donne du prix à ce qui n'en a pas selon nos estimations humaines. Si Dieu l'aime d'un tel amour, comment Israël ne pourrait-il pas l'aimer en retour et pratiquer les commandements de celui qui lui porte une telle affection !

S'il m'arrive de douter de l'amour de Dieu, n'est-ce pas qu'au lieu de regarder le cœur du Christ, je m'efforce de mesurer les raisons que j'aurais d'être aimé et estimé ?

Psaume 102

R/ : L’amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent, est de toujours à toujours.

  • Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits !
  • Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il réclame ta vie à la tombe et te couronne d'amour et de tendresse.
  • Le Seigneur fait œuvre de justice, il défend le droit des opprimés. Il révèle ses desseins à Moïse, aux enfants d'Israël ses hauts faits.
  • Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour ; il n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses.

Lecture de la première lettre de saint Jean 4, 7-16

Ce n'est pas nous qui avons eu l'initiative de l'amour, c'est Dieu qui nous a aimés le premier, en nous envoyant son Fils.

Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour vient de Dieu. Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. Celui qui n'aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour. Voici comment Dieu a manifesté son amour parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici à quoi se reconnaît l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c'est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés.

Mes bien-aimés, puisque Dieu nous a tant aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l'a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour atteint en nous sa perfection. Nous reconnaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, à ce qu'il nous donne part à son Esprit. Et nous qui avons vu, nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. Et nous, nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous. Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu en lui.

Commentaire : Jean n'écrit pas que l'amour c'est Dieu ; il ne sacralise pas les liens d'affection, de fraternité ou de solidarité qui unissent les hommes. Pour Jean, Dieu est amour parce qu'il s'est montré tel tout au long de l'histoire : ce sont tous les gestes d'amour gratuit de Dieu pour son peuple et, le plus grand de tous, le don de son Fils, qui manifestent et révèlent ce qu'est Dieu. Voici à quoi Jean le reconnaît : l'amour de Dieu a précédé le nôtre, l'amour de Dieu a fait naître le nôtre, l'amour de Dieu en nous pardonnant en Jésus Christ nous a rendus capables de répondre au sien. Dès lors, il n'y a de connaissance de Dieu et de vie avec lui que si l'homme à son tour manifeste un même amour gratuit à ses frères

Dieu, personne ne l'a vu et pourtant Jean peut affirmer que dans la foi il a reconnu, présent dans l'histoire, l'amour de Dieu dans la foi il l'a reconnu, présent dans l'histoire, l'amour de Dieu dans la personne de Jésus Christ. Désormais les chrétiens ont charge de rendre visible aux hommes cette présence de l'amour de Dieu en eux, grâce au témoignage de leur amour fraternel : puisque Dieu est amour, tout homme qui aime jusqu'à s'oublier lui-même pour ses frères demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Cette visibilité de l'amour fraternel demeure le témoignage missionnaire par excellence : Voyez comme ils s'aiment, a-t-on dit des premiers chrétiens.

Comment faire voir Dieu , En nous aimant les uns les autres. Seul l'amour fraternel a le pouvoir de rendre visible l'invisible.

Alléluia. Alléluia. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11, 25-30

Jésus doux et humble de cœur, appelle à lui tous les petits : c'est à eux que le Père, dans sa bonté, veut révéler son Fils.

En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m'a été confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.

Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger ».

Commentaire : L'évangile fourmille de gens privilégiés : les pauvres héritent du Royaume au détriment des riches, les pécheurs sont appelés et non les justes, les enfants et leurs pareils entrent dans le Royaume et non les puissants, et ici les gens incultes reçoivent la révélation du mystère de Dieu - la connaissance intime qu'a le Père du Fils et celui-ci du Père - qui reste caché aux sages et aux savants. Pourquoi ces gens qui ne possèdent rien de ce qui attire habituellement l'attachement ou l'estime : ni la richesse, ni la puissance, ni la culture religieuse, ni la perfection morale, sont-ils privilégiés de Dieu ? "Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté", nous répond Jésus. En portant sa tendresse sur ces êtres démunis Dieu révèle qu'il n'aime pas par convoitise, mais gratuitement, non pour les mérites de l'autre, mais pour le faire grandir et l'épanouir. Qui se veut le disciple de Jésus et prend le joug de son commandement d'amour entre dans la compréhension de ce mystère où il trouve joie et soulagement.

Si ceux que nous aimons venaient à être dépouillés de leur richesse, de leur puissance, de leur science, de leur droiture morale, les aimerions-nous encore ? Dieu certainement!

Lectures du Sacré Coeur de Jésus en DOCX et PDF

Année B

Lecture du livre du prophète Osée 11, 3-4. 8c-9

Dieu est tellement Père qu’au moment d’envisager le châtiment de son peuple, son propre cœur se retourne contre lui.

Ainsi parle le Seigneur : Oui, j’ai aimé Israël dès son enfance, et, pour le faire sortir d’Égypte, j’ai appelé mon fils. C’est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras, et il n’a pas compris que je venais à son secours. Je le guidais avec humanité, par des liens d’amour ; je le traitais comme un nourrisson qu’on soulève tout contre sa joue ; je me penchais vers lui pour le faire manger. Mais ils ont refusé de revenir à moi : vais-je les livrer au châtiment ? Non ! Mon cœur se retourne contre moi ; en même temps, mes entrailles frémissent. Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car moi, je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer. – Parole du Seigneur.

Commentaire : L’histoire de Dieu et son peuple est une histoire d’amour, mais d’un amour continuellement bafoué. Dieu, comme un Père, a aimé Israël d’un amour gratuit qui l’a fait naître avant même que ce peuple puisse lui manifester quelque tendresse : esclave en Égypte, il l’a libéré et fait marcher jusqu’à la terre promise, le guidant par des commandements d’amour ; il l’a nourri dans les solitudes du désert et, plus tard, des récoltes de la Palestine. Mais en retour, Dieu n’a connu qu’infidélités de la part de son peuple. Au moment de le livrer au châtiment définitif – l’invasion assyrienne – Dieu qui ne peut se renier lui-même laisse déborder son amour. Et nous apprenons que Dieu est Dieu, et non pas un homme, qu’il est le Dieu saint en ce qu’en lui l’amour qui pardonne est plus fort que sa légitime colère.

Si nous sommes parents, éducateurs ou accompagnateurs de jeunes, nous avons parfois constaté que notre affection nos attention n’obtenaient pas les résultats escomptés. Le cœur de Dieu qu’aucune ingratitude ne lasse, nous enseigne alors à poursuivre l’histoire d’amour que nous avons entreprise.

Cantique Is 12, 2, 4bcd, 5-6

R/ : Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut !

  • Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut. R/
  • Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! Redites-le : « Sublime est son nom ! » R/
  • Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence, et toute la terre le sait. Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël ! R/

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens 3, 8-12.14-19

L’amour du Christ surpasse tout ce qu’on peut connaître. Comment ne pas désirer être enraciné dans cet amour ?

Frères, à moi qui suis vraiment le plus petit de tous les fidèles, la grâce a été donnée d’annoncer aux nations l’insondable richesse du Christ, et de mettre en lumière pour tous le contenu du mystère qui était caché depuis toujours en Dieu, le créateur de toutes choses ; ainsi, désormais, les Puissances célestes elles-mêmes connaissent, grâce à l’Église, les multiples aspects de la Sagesse de Dieu. C’est le projet éternel que Dieu a réalisé dans le Christ Jésus notre Seigneur. Et notre foi au Christ nous donne l’assurance nécessaire pour accéder auprès de Dieu en toute confiance. C’est pourquoi je tombe à genoux devant le Père, de qui toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom. Lui qui est si riche en gloire, qu’il vous donne la puissance de son Esprit, pour que se fortifie en vous l’homme intérieur.

Que le Christ habite en vos cœurs par la foi ; restez enracinés dans l’amour, établis dans l’amour. Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez ce qui surpasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Le christianisme peut-il rivaliser avec les doctrines religieuses des païens qui prétendent explorer et sonder l’univers entier ? Ne fait-il pas piètre figure avec son Seigneur crucifié devant les connaissances accumulées par des siècles de pensée religieuse ? À cette interrogation, Paul vient de répondre en développant le projet de Dieu sur le monde qui concerne tout homme et tout l’univers. Et puisque la seule connaissance religieuse valable vient de Dieu, Paul prie le Père de se révéler par son Esprit et par le Christ. Alors enraciné dans le cœur même du Christ, le chrétien pourra comprendre comment sa croix rayonne sur tout l’univers ; elle rassemble les peuples en une seule famille, elle relie la terre au ciel, les hommes à Dieu. Paul voit dans les quatre bras de la croix les dimensions symboliques de l’amour de Jésus : en la regardant, nous apprenons que, pour Dieu, connaître et vivre, c’est avant tout aimer.

Il n’y a de connaissance de Dieu qu’en entrant dans son projet d’amour, réalisé dans le Christ Jésus. Cette connaissance-là est à la portée de tous.

Alléluia. Alléluia. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 19,31-37

L’Évangile nous présente dans le Christ en croix, « ce cœur qui a tant aimé les hommes ». Mais, par de-là la mort, ce cœur ressuscité continue à battre d’amour pour nous.

Jésus venait de mourir. Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Jésus meurt au jour et à l’heure où les juifs sacrifiaient les agneaux de la Pâque du lendemain ; ses os ne sont pas brisés, tout comme ceux des agneaux qui devaient rester entiers avant d’être consommés ; ces agneaux rappelaient la nuit de la libération de l’esclavage d’Égypte. En soulignant ces rapprochements, Jean nous montre en Jésus le véritable Agneau pascal. C’est à l’amour dont son cœur fut transpercé que le nouveau peuple de Dieu doit sa libération de toute servitude : c’est de son cœur transpercé que coule pour lui une vie nouvelle avec l’eau du baptême et le sang du sacrifice de la messe. Car l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde est aussi celui qui se donne aux siens en nourriture pour qu’ils vivent de sa propre vie.

Je fais partie de la foule de ceux et de celles qui ont levé les yeux vers le cœur du Christ transpercé sur la croix : les souffrants et les agonisants, les pécheurs et les désespérés, les saints et les humbles de cœur, et Marie, sa Mère.

Lectures du Sacré-Coeur de Jésus en DOCX et PDF

Année C

Dieu lui-même vient prendre en main la cause de son peuple exilé ; tel un berger plein d'attention pour les faibles, il ramènera son troupeau.

Lecture du livre d’Ézékiel 34, 11-16

Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même, je m'occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j'irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées. Je les ferai sortir d'entre les peuples, je les rassemblerai des différents pays et je les ramènerai sur leur terre ; je les ferai paître sur les montages d'Israël, dans les vallées, dans les endroits les meilleurs. Je les ferai paître dans un bon pâturage, et leurs prairies seront sur les hauteurs d'Israël. Là, mes brebis se reposeront dans de belles prairies, elles brouteront dans de gras pâturages, sur les monts d'Israël. C'est moi qui ferai paître mon troupeau, et c'est moi qui le ferai reposer, - oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l'égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit. - Parole du Seigneur.

Commentaire : C’est l’exil. À cause de leurs rêves de grandeur et de puissance, après bien des guerres malheureuses, les rois que s’est donnés le peuple de Dieu l’ont mené à cette dure captivité. Ce sont, bien sûr, les petits, les faibles et les sans-défense qui ont fait les frais de cette politique de grandeur. Ézékiel envisage désormais pour Israël un nouveau régime politique : il n’aura plus de rois, c’est le Seigneur lui-même qui gouvernera son peuple, comme un pasteur son troupeau. On le verra, tel un bon berger, partir à la recherche des brebis perdues en exil, les ramener au bercail en Palestine, et là soigner et entourer de sollicitude les plus chétives. On le verra même venir en personne… plus tard, avec Jésus Christ !

L’amour du Seigneur va en priorité aux plus petits et aux plus faibles. Comment notre communauté chrétienne partage-t-elle cette orientation du cœur du Christ ?

Psaume 22

R/ : Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

  • Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. R/ 
  • Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. R/ 
  • Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure. R/ 
  • Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. R/ 
  • Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. R/ 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5, 5b-11

Pourquoi Jésus est-il mort pour les coupables que nous étions ? Parce qu'il nous aime comme on a jamais aimé.

Frères, l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné. Alors que nous n'étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions. - Accepter de mourir pour un homme juste, c'est déjà difficile ; peut-être quelqu'un s'exposerait-il à mourir pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c'est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. À plus forte raison, maintenant que le sang du Christ nous a fait devenir des justes, serons-nous sauvés par lui de la colère de Dieu. En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils alors que nous étions encore ses ennemis, à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés, serons- en ayant part à sa vie. Bien plus, nous mettons notre fierté en Dieu, par notre Seigneur Jésus Christ, par qui, maintenant, nous avons reçu la réconciliation. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Quand un homme ou une femme est certain d’être aimé, quelle n’est pas sa force, sa confiance dans la vie ! Mais nous, qui sommes sûrs d’être aimés par Dieu d’un amour indéfectible, quelles ne doivent pas être notre paix et notre assurance, que rien, pas même la détresse, ne peut ébranler ! Et cette certitude ne s’appuie pas sur des mots, mais sur des gestes d’amour de Dieu à notre égard : le Christ qui s’est livré pour nous ouvrir l’accès au cœur de Dieu, l’Esprit qui nous est donné comme gage de l’amour du Père pour nous.

De toutes les preuves que Dieu nous aime, l’apôtre, ici, n’en retient qu’une : le Christ est mort d’amour pour nous tous. Il y a encore bien d’autres preuves qui découlent de celle-là. Cherchons à énumérer celles qui nous concernent plus particulièrement.

Alléluia. Alléluia. Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 15, 3-7

Quand le ciel est-il en fête ? C'est quand, après nous avoir longtemps cherchés, Jésus retrouve la brebis perdue que nous étions.

En ce temps-là, s'adressant aux pharisiens et aux scribes, Jésus disait cette parabole : « Si l'un de vous a cent brebis et qu'il en perd une, n'abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Quand il l'a retrouvée, il la prend sur ses épaules tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !' Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion ». - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Qu’est-ce qui peut mettre en fête le cœur de Dieu ? C’est d’être en mesure, à travers son Fils, Jésus Christ, de montrer sa tendresse pour les pécheurs et les égarés ; c’est de pouvoir, après les avoir longtemps cherchés, nous associer à sa joie : « Réjouissez-vous avec moi ! » La conversion d’un seul d’entre nous, pécheurs, compte plus à ses yeux que la persévérance de 99 justes.

Jésus, quand je suis perdu, tu me cherches sans te lasser, jusqu’à ce que tu me retrouves. Alors, tu laisses éclater ta joie. Qu’elle soit aussi la mienne !

Homélie

Pourquoi Jésus a-t-il voulu que nous ayons une dévotion particulière envers son Cœur adorable ? C’est pour que nous ne perdions jamais le souvenir de son inlassable et insurpassable Amour.

L’Evangile, en chacune de ses pages, met sous nos yeux cette richesse infinie d’amour qui habite le Cœur de Jésus et qui transparait dans tous ses actes. Pensons à l’exquise tendresse qu’il épanchait ses tous ses proches et tout d’abord sur sa Très Sainte Mère qu’il a chérie comme jamais homme sur terre n’a chérie sa mère.

Pensons à son inlassable bonté envers tous ces malades qui venaient à Lui avec confiance, à sa tendre sollicitude vis-à-vis de tous les malheureux et de tous les meurtris de la vie : les sans-abris, les pauvres, les étrangers, tous ceux qui souffraient moralement, tous ceux qui sombraient dans le découragement ou le désespoir « venez à moi, disait-il, vous qui êtes dans la peine et portaient de lourds fardeaux, je vous soulagerais ».

Mais ce qu’il y a de plus frappant tout au long de l’Evangile c’est l’accueil si bienveillant que Jésus réservait aux pécheurs. Son amour, alors, était plus que de la bonté, il était miséricorde, c'est-à-dire pitié pour cette misère sans nom, pour ce grand malheur qu’est le péché, il est miséricorde, c'est-à-dire amour désintéressé qui s’épanche sur ceux qui n’aiment pas, qui méprisent ou rejettent l’amour, amour qui ne tient compte d’aucun mal et, qui plus est, trouve le moyen de transfigurer le mal en bien par la puissance vivifiante du pardon.

A-t-il jamais existé un cœur capable d’aimer comme celui-là, d’un amour à la fois si personnel et si universel ? Car chacun est aimé par le Christ d’une affection sans limites, aimé comme s’il était seul au monde, et simultanément ce sont tous les hommes sans exception qui se trouvent comme enveloppés et doucement aspirés par la vive flamme de ce même amour. On comprend dès lors, que saint Jean après avoir contemplé tout au long de sa vie le mystère de ce Cœur adorable, ait pu écrire ces paroles vibrantes « quant à nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru ».

En contemplant à notre tour, chers frères et sœurs, le Cœur infiniment aimant, demandons-nous si vraiment nous y croyons à cet Amour fou du Seigneur pour nous ?

Avons-nous la certitude que nous sommes chéris de Dieu, et cela en dépit de toutes les faiblesses, de toutes nos misères, des nombres ou de la gravité de nos péchés ?

Ah ! Si chacun pouvait être convaincu qu’il est précieux aux yeux de Dieu, qu’il a sa place dans le Cœur si aimant et si miséricordieux de Jésus. Comme ça l’inciterait à répondre plus généreusement à cet indicible amour dont il l’est l’objet, ou est-il pas anormal en effet et insupportable que l’amour aille à sens unique c'est-à-dire du Cœur de Jésus vers notre cœur ?

Ne doit-il pas refluer de notre cœur vers celui de Jésus, car l’amour est essentiellement un échange, un élan joyeux de l’un vers l’autre, un don total de l’un à l’autre ?

Faisons bien attention toutefois que notre amour pour le Divin Cœur de Jésus ne se limite pas à de belles paroles ou à une expression purement sentimentale. L’amour authentique se prouve par des actes.

« Vous m’aimez, si vous observez mes commandements ».

Seigneur Jésus que le feu de ton Cœur enflamme le mien de la vive flamme de ton Amour, qu’il le guérisse définitivement de sa tiédeur pour que ma vie soit toute en Toi et te rende Gloire !

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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 07:26

pour la Sanctification des Prêtres

Très chers frères dans le sacerdoce et amis !

À l’occasion de la prochaine solennité du Très Saint Cœur de Jésus, le 7 juin 2013, au cours de laquelle nous célébrons la Journée Mondiale de Prière pour la Sanctification des Prêtres, je vous salue cordialement tous ensemble et chacun de vous et je remercie le Seigneur de son don ineffable du sacerdoce et de la fidélité à l’amour du Christ.

S’il est vrai que l’invitation du Seigneur à « demeurer dans son amour » (cf. Jn 15,9) vaut pour tous les baptisés, le jour de la fête du Saint Cœur de Jésus il résonne avec une force nouvelle en nous, prêtres. Comme nous l'a rappelé le Saint-Père à l'ouverture de l'Année sacerdotale, en citant le saint Curé d'Ars, « le sacerdoce est l'amour du Cœur de Jésus » (cf. Homélie lors de la célébration des Vêpres de la Solennité du Très Saint Cœur de Jésus, 19 juin 2009). De ce Cœur – et nous ne devons jamais l'oublier – a jailli le don du ministère sacerdotal.

Nous avons expérimenté que le fait de « demeurer dans son amour » nous pousse avec force vers la sainteté. Une sainteté – nous le savons bien – qui ne consiste pas dans l’accomplissement d’actions extraordinaires mais dans le fait de permettre au Christ d'agir en nous et d’adopter ses attitudes, ses pensées, ses comportements. Notre sainteté se mesure à la stature que le Christ atteint en nous, à la façon dont, avec la force de l'Esprit saint, nous modelons sur Lui toute notre vie.

Nous, prêtres, nous avons été consacrés et envoyés pour rendre actuelle la mission salvifique du Divin Fils incarné. Notre fonction est indispensable pour l'Église et pour le monde et exige de nous pleine fidélité au Christ et union incessante avec Lui. Ainsi, en servant avec humilité, nous sommes des guides qui conduisent à la sainteté les fidèles qui ont été confiés à notre ministère. De cette façon, se reproduit dans notre vie le désir exprimé par Jésus lui-même dans la prière sacerdotale, après l'institution de l'Eucharistie : « Je prie pour eux ; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi […] Je ne te prie pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais [...] Consacre-les dans la vérité, […] et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient eux aussi consacrés en vérité (Jn 17,9.15.17.19).

Dans l'Année de la Foi

Ces considérations acquièrent un relief particulier dans le cadre de la célébration de l'Année de la Foi – annoncée par le saint Père Benoît XVI par le Motu proprio Porta Fidei (11 octobre 2011) – qui a débuté le 11 octobre 2012, le jour du cinquantième anniversaire de l'ouverture du Concile Vatican II, et qui se terminera le 24 novembre prochain, solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi de l'Univers. L'Église doit être en chemin avec ses pasteurs pour conduire les hommes hors du "désert" vers la communion avec le Fils de Dieu, qui est la Vie pour le monde (cf. Jn 6,33).

Dans cette perspective, la Congrégation pour le Clergé adresse cette lettre à tous les prêtres du monde pour les aider tous, mais chacun individuellement, à revivifier leur engagement à vivre l'événement de grâce dans lequel ils sont appelés, à être, en particulier, des agents et des animateurs diligents pour une redécouverte de la foi dans son intégrité et dans tout son attrait, à considérer donc que la nouvelle évangélisation a pour orientation la transmission de la foi chrétienne dans son authentique simplicité.

Dans la Lettre apostolique Porta Fidei, le Pape interprète les sentiments des prêtres d'un bon nombre de pays : « Alors que dans le passé il était possible de reconnaître un tissu culturel unitaire, largement admis dans son renvoi aux contenus de la foi et aux valeurs inspirées par elle, aujourd’hui il ne semble plus en être ainsi dans de grands secteurs de la société, en raison d’une profonde crise de la foi qui a touché de nombreuses personnes » (n° 2).

La célébration de l'Année de la Foi se présente comme une occasion favorable pour la nouvelle évangélisation, une occasion de dépasser la tentation du découragement et de laisser nos forces se déployer chaque fois davantage sous l'impulsion et la conduite de l'actuel Successeur de Pierre. Avoir la foi signifie principalement être certain que le Christ, vainquant la mort dans sa chair, a rendu possible aussi pour ceux qui croient en Lui de partager ce destin de gloire et de satisfaire l'aspiration, qui est dans le cœur de chaque homme, à une vie et une joie parfaites et éternelles. C'est pourquoi « la Résurrection du Christ est notre plus grande certitude ; c’est le trésor le plus précieux ! Comment ne pas partager ce trésor, cette certitude, avec les autres ? Elle n’est pas seulement là pour nous, mais pour qu’on la transmettre, qu’on la donne aux autres, la partage avec les autres. C’est précisément là notre témoignage » (Le Pape François, Audience générale, 3 avril 2013).

Nous devons, en tant que prêtres, nous préparer à guider les autres fidèles, à aider leur foi à mûrir. Nous sentons que c'est nous qui, les premiers, devons ouvrir plus largement nos cœurs. Rappelons-nous les paroles prononcées par le Maître le dernier jour de la fête des Tentes, à Jérusalem : « Jésus, debout, lança à pleine voix : "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu’il boive celui qui croit en moi !, conformément au mot de l'Écriture : De son sein couleront des fleuves d'eau vive". Il parlait de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en Lui ; car il n'y avait pas encore d'Esprit, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié » (Jn7, 37-39).  Des fleuves d'eau vive peuvent aussi couler du prêtre, alter Christus, dans la mesure où il boit avec foi les paroles du Christ, en s'ouvrant à l'action de l'Esprit saint. De son "ouverture" à être signe et instrument de la grâce divine, dépend pour finir non seulement la sanctification du peuple qui lui a été confié mais aussi l'orgueil de son identité : « Le prêtre qui sort peu de lui-même, qui oint avec parcimonie − je ne dis pas « jamais » car, grâce à Dieu, les fidèles nous "volent" l’onction −, perd le meilleur de notre peuple, ce qui est capable d’allumer la partie la plus profonde de son cœur de prêtre. Celui qui ne sort pas de lui-même, au lieu d’être un médiateur, se convertit peu à peu en intermédiaire, en gestionnaire. Nous connaissons tous la différence : l’intermédiaire et le gestionnaire "ont déjà reçu leur récompense", et comme ils ne paient pas de leur personne, ni de leur cœur, ils ne reçoivent pas non plus un remerciement affectueux qui vient du cœur. De là vient précisément cette insatisfaction chez certains qui finissent par être tristes, des prêtres tristes et convertis en une sorte de collectionneurs d’antiquités ou de nouveautés au lieu d’être des pasteurs pénétrés de "l’odeur des brebis"  ̶  cela je vous le demande : soyez des pasteurs avec "l’odeur des brebis", que celle-ci se sente ; au lieu d’être des pasteurs au milieu de leur troupeau, et des pêcheurs d’hommes » (Idem Homélie de la Messe chrismale, 28 mars 2013).

Transmettre la foi

Le Christ a confié aux Apôtres et à l’Église la mission de prêcher la Bonne Nouvelle à tous les hommes. Saint Paul sent l’Évangile comme « une force de Dieu pour le salut de tout croyant » (Rm 1,16). Jésus-Christ lui-même est l’Évangile, la "Bonne Nouvelle" (cf. 1Co 1,24). Notre tâche est d’être porteurs de la puissance de l’Amour illimité de Dieu, manifesté dans le Christ. La réponse à la généreuse Révélation divine est la foi, fruit de la grâce dans nos âmes, qui demande l’ouverture du cœur humain. « Donc, la foi grandit et se renforce seulement en croyant ; il n’y a pas d’autre possibilité pour posséder une certitude sur sa propre vie sinon de s’abandonner, dans un crescendo continu, entre les mains d’un amour qui s’expérimente toujours plus grand parce qu’il a son origine en Dieu » (Porta Fidei, n° 7). Qu’après des années de ministère sacerdotal qui a comporté fruits et difficultés, le prêtre puisse dire avec saint Paul : « J’ai procuré l’accomplissement de l’Évangile du Christ ! » (Rm15, 19 ; 1Co 15, 1-11 ; etc.).

Collaborer avec le Christ à l’œuvre de transmission de la foi, c’est la tâche de tout chrétien qui se fait par le biais d’une coopération caractéristique de fidèles ordonnés et de fidèles laïques dans la sainte Église. Cet heureux devoir implique deux aspects profondément unis : le premier, l’adhésion au Christ, ce qui veut dire Le rencontrer personnellement, Le suivre, avoir un rapport d’amitié avec Lui, croire en Lui. Dans le contexte culturel d’aujourd’hui est particulièrement important le témoignage de la vie, condition d’authenticité et de crédibilité, qui fait découvrir comment la puissance de l’amour de Dieu rend efficace sa Parole. Nous ne devons pas oublier que les fidèles cherchent dans le prêtre l’homme de Dieu et sa Parole, sa Miséricorde et le Pain de la Vie.

Le second aspect du caractère missionnaire de la transmission de la foi consiste dans l’accueil joyeux des paroles du Christ, des vérités qu’elles nous enseignent, des contenus de la Révélation. Dans cette perspective, l’exposition ordonnée et organisée de la doctrine catholique, ancrée dans la Parole de Dieu et la longue et vivante Tradition de l’Église, constituera un instrument fondamental.

Nous devons nous engager en particulier à vivre et à faire vivre l’Année de la Foi comme une occasion providentielle pour comprendre, comme le dit Jean Paul II, que les textes laissés en héritage par les Pères conciliaires « ne perdent rien », « de leur valeur ni de leur éclat ». Et, continue le Pape, « il est nécessaire qu'ils soient lus de manière appropriée, qu'ils soient connus et assimilés, comme des textes qualifiés et normatifs du Magistère, à l'intérieur de la Tradition de l'Église. […] Je sens plus que jamais le devoir d'indiquer le Concile comme la grande grâce dont l'Église a bénéficié au XXe siècle : il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence » (JEAN PAUL II, Lett. Ap. Novo millennio ineunte, 6 janvier 2001, 57 : AAS 93 [2001], 308, n°5).

Les contenus de la foi

Le Catéchisme de l’Église catholique que le Synode extraordinaire des Évêques de 1985 souhaitait pour en faire un instrument au service de la catéchèse et à la réalisation duquel a collaboré tout l’Épiscopat illustre pour les fidèles la force et la beauté de la foi.

Le Catéchisme est un fruit authentique du Concile œcuménique Vatican II et rend plus facile le ministère pastoral : homélies attrayantes, incisives, profondes, solides ; cours de catéchèse et de formation théologique pour adultes ; préparation des catéchistes, formation des différentes vocations dans l’Église, particulièrement dans les séminaires.

La Note avec indications pastorales pour l’Année de la foi (6 janvier 2012) offre un large éventail d’initiatives permettant de vivre ce temps de grâce privilégié en étroite union avec le Saint-Père et le Corps épiscopal : les pèlerinages des fidèles au Siège de Pierre, en Terre sainte, aux sanctuaires marials, la prochaine et désormais imminente Journée Mondiale de la Jeunesse à Rio de Janeiro au mois de juillet ; les symposiums, congrès, rassemblements, au niveau également international, et, en particulier, ceux qui sont consacrés à la redécouverte des enseignements du Concile Vatican II ; l’organisation de groupes de fidèles pour la lecture et l’approfondissement commun du Catéchisme avec un engagement renouvelé à le diffuser.

Dans le climat relativiste actuel, il semble opportun de souligner combien est importante la connaissance des contenus de la véritable doctrine catholique, connaissance inséparable de la rencontre avec d’attirants témoignages de la foi. On raconte dans les Actes des Apôtres que les premiers disciples de Jésus à Jérusalem « se montraient assidus à l’enseignement des Apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac2, 42).

En ce sens, l’Année de la Foi est une occasion particulièrement propice pour un accueil plus attentif des homélies, des catéchèses, des allocutions et des autres interventions du Saint-Père. Pour beaucoup de fidèles, avoir à sa disposition les homélies et les discours des audiences sera une grande aide pour transmettre la foi à d’autres.

Il s’agit de vérités dont on vit, comme le dit saint Augustin, quand, dans une homélie sur laRedditio symboli, il décrit l’enseignement du Credo : « On vous l’a donc donné à apprendre et vous l’avez récité mais vous devez toujours le garder  présent à l’esprit, le répéter sur votre couche, le méditer sur les places publiques, ne pas l’oublier en prenant votre nourriture, et même quand vous dormez, vous devez veiller sur lui avec votre cœur » (Augustin d’Hippone, Sermon 215, sur la Redditio symboli).

Dans Porta Fidei, un parcours est tracé qui a pour but d’aider à comprendre de façon plus profonde les contenus de la foi et l’acte par lequel nous nous en remettons librement à Dieu : l’acte par lequel on croit et les contenus auxquels nous donnons notre assentiment sont marqués par une unité profonde (cf. n° 10).

Grandir dans la foi

L’année de la foi représente donc une invitation à la conversion à Jésus unique Sauveur du monde, une invitation à grandir dans la foi comme vertu théologale. Dans le prologue au premier volume Jésus de Nazareth, le Saint-Père dit que le fait de présenter Jésus comme une figure du passé dont on ne sait de façon certaine que peu de choses a des conséquences négatives : « Une telle situation est dramatique pour la foi, car le vrai point d'appui dont tout dépend - l'amitié intime avec Jésus - demeure incertain ».

Il vaut la peine de méditer plusieurs fois sur ces mots : « le vrai point d'appui dont tout dépend l'amitié intime avec Jésus ». Il s’agit de la rencontre personnelle avec le Christ. Rencontre de chacun de nous et de chacun de nos frères et sœurs dans la foi, que nous servons par notre ministère.

Rencontrer Jésus comme les premiers disciples - André, Pierre, Jean - comme la Samaritaine ou comme Nicodème ; L’accueillir dans sa maison comme Marie ; L’écouter en lisant et relisant l’Évangile ; avec la grâce de l’Esprit saint, c’est-là le sûr chemin pour grandir dans la foi. Comme l’écrivait le Serviteur de Dieu Paul VI : « La foi est la voie à travers laquelle la vérité divine entre dans l’âme » (Insegnamenti, IV, p. 919).

Jésus invite à sentir que nous sommes enfants et amis de Dieu : « Je vous appelle amis car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai institués pour que vous alliez et que vous portiez du fruit et un fruit qui demeure ; alors tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera » (Jn 15,15-16).

Moyens pour grandir dans la foi. L’Eucharistie

Jésus invite à demander avec une pleine confiance, à prier avec les mots du "Notre Père". Il propose à tous dans le discours des Béatitudes un but qui, aux yeux des hommes, semble une folie : « Vous, donc, soyez parfaits comme est parfait votre Père céleste ». Pour pratiquer une bonne pédagogie de la sainteté, capable de s’adapter aux circonstances et aux rythmes de chacun, nous devons être amis de Dieu, hommes de prière.

Dans la prière, nous apprenons à porter la croix, cette croix ouverte au monde entier pour son salut qui, comme le révèle Seigneur à Ananie, accompagnera aussi la mission de Saül, à peine converti : « Va, car cet homme m’est un instrument de choix pour porter mon nom devant les païens, les rois et les enfants d’Israël. Moi-même, en effet, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom » (Ac 9,15-16). Et aux fidèles de Galatie, saint Paul présentera cette synthèse de sa vie : « Je suis crucifié avec le Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi, mais le Christ qui vit en moi. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi (Ga 2,19-20).

Dans l’Eucharistie s’actualise le mystère du sacrifice de la croix. La célébration liturgique de la messe est une rencontre avec Jésus qui s’offre comme victime pour nous et nous transforme en Lui. « En effet, de par sa nature, la liturgie a son efficacité pédagogique propre pour introduire les fidèles à la connaissance du mystère célébré. Toujours à ce sujet, dans la tradition la plus antique de l'Église, le chemin de formation du chrétien, sans négliger l'intelligence organique du contenu de la foi, comportait toujours un caractère d'initiation où la rencontre vivante et persuasive avec le Christ, annoncé par des témoins authentiques, était déterminante. En ce sens, celui qui introduit aux mystères est avant tout le témoin » (Benoît XVI, Exhort. Ap. Sacramentum caritatis, 22-II-2007, n° 64). On ne s’étonne donc pas que dans la Note avec indications pastorales pour l’Année de la foi on suggère d’intensifier la célébration de la foi dans la liturgie et, en particulier, dans l’Eucharistie, où la foi de l’Église est proclamée, célébrée et renforcée (cf. n° IV,2). Si la liturgie eucharistique est célébrée avec une grande foi et dévotion, les fruits sont sûrs.

Le Sacrement de la Miséricorde qui pardonne

Si l’Eucharistie est le sacrement qui édifie l’image du Fils de Dieu en nous, la Réconciliation est celui qui nous fait expérimenter la puissance de la miséricorde divine, qui libère l’âme des péchés et lui fait goûter la beauté du retour à Dieu, vrai Père qui aime chacun de ses enfants, C’est pourquoi le saint ministre doit être personnellement convaincu que « ce n’est qu’en nous comportant en enfants de Dieu, sans nous décourager pour nos chutes, pour nos péchés, en nous sentant aimés par Lui, que notre vie sera renouvelée, animée par la sérénité et par la joie. Dieu est notre force ! Dieu est notre espérance ! » (LE PAPE FRANÇOIS, audience générale du 10 avril 2013). 

Le prêtre doit être lui-même sacrement dans le monde de cette présence miséricordieuse : « Jésus n’a pas de maison car sa maison, ce sont les personnes, c’est nous, sa mission est d’ouvrir à tous les portes de Dieu, être la présence d’amour de Dieu » (IDEM, Audience générale du 27 mars 2013). C’est pourquoi nous ne pouvons pas enfouir ce merveilleux don surnaturel, ni le distribuer sans avoir les mêmes sentiments que Celui qui a aimé les pécheurs jusqu’au point suprême de la croix. Dans ce sacrement, le Père nous donne une occasion unique pour être, non seulement spirituellement, mais nous-mêmes, avec notre humanité, la douce main qui, comme le Bon Samaritain, verse l’huile qui soulage sur les plaies de l’âme (Lc 10,34). Nous les sentons comme nous appartenant ces mots du Souverain Pontife : « Un chrétien qui se referme sur lui-même, qui cache tout ce que le Seigneur lui a donné est un chrétien... il n’est pas chrétien ! C’est un chrétien qui ne rend pas grâce à Dieu pour tout ce qu’Il lui a donné ! Cela nous dit que l’attente du retour du Seigneur est le temps de l’action  ̶  nous sommes dans le temps de l’action  ̶  le temps où mettre à profit les dons de Dieu non pas pour nous-mêmes, mais pour Lui, pour l’Église, pour les autres, le temps où chercher toujours à faire croître le bien dans le monde. […] Chers frères et sœurs, envisager le Jugement dernier ne doit jamais nous faire peur ; au contraire, cela nous pousse à mieux vivre le présent. Dieu nous offre avec miséricorde et patience ce temps, afin que nous apprenions chaque jour à Le reconnaître chez les pauvres et chez les petits, afin que nous nous prodiguions pour le bien et que nous soyons vigilants dans la prière et dans l’amour. Que le Seigneur, au terme de notre existence et de l’histoire, puisse nous reconnaître comme des serviteurs bons et fidèles » (IDEM, Audience générale du 24 avril).

Le sacrement de la Réconciliation est donc aussi le sacrement de la joie : « Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut touché de compassion ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa longuement. Le fils alors lui dit : "Père, j’ai péché contre le Ciel et contre toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils". Mais le père dit à ses serviteurs : "Vite, apportez la plus belle robe et l’en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé !" Et ils se mirent à festoyer ». Chaque fois que nous nous confessons, nous trouvons la joie d’être avec Dieu, parce que nous avons expérimenté sa miséricorde, et peut-être très souvent, toutes les fois où nous manifestons au Seigneur nos fautes dues à la tiédeur et à la médiocrité. Se renforce ainsi notre foi de pécheurs qui aiment Jésus et qui se savent aimés de Lui : « Quand quelqu’un est appelé chez le juge ou passe en procès, la première chose qu’il fait est de chercher un avocat pour qu’il le défende. Nous, nous en avons un qui nous défend toujours, il nous défend des menaces du diable, il nous défend de nous-mêmes, de nos péchés ! Très chers frères et sœurs, nous avons cet avocat : n’ayons pas peur d’aller à Lui pour demander pardon, pour demander sa bénédiction, pour demander miséricorde ! Il nous pardonne toujours, il est notre avocat : il nous défend toujours ! N’oubliez pas cela ! » (IDEM, Audience générale du 17 avril 2013).

Dans l’adoration eucharistique, nous pouvons, avec saint Thomas d’Aquin, dire au Christ présent dans l’Hostie :

Plagas sicut Thomas non intúeor, Deum tamen meum Te confiteor

Fac me tibi semper magis crédere, In Te spem habére, Te dilígere.

Et, quand Jésus est dans nos mains, nous pouvons aussi avec l’apôtre Thomas répéter avec notre cœur sacerdotal : Dominus meus et Deus meus !

« Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » (Lc 1,45). C’est par ces mots qu’Élisabeth salua Marie. Recourons à celle qui est Mère des prêtres et qui nous a précédés sur le chemin de la foi, pour que chacun de nous grandisse dans la Foi de son divin Fils et apportons ainsi au monde la Vie et la Lumière, la chaleur, du Très Saint Cœur de Jésus.

CARDINAL MAURO PIACENZA

 

(29 mai 2013) © Innovative Media Inc.

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 14:50

En ce mois de Juin que l'Eglise consacre d'une manière spéciale à la vénération du Cœur Sacré et miséricordieux de Jésus, rejoignons très souvent en esprit, au pied de la Croix, la Mère du Sauveur devenue la Mère des sauvés qui avec Saint Jean, le premier de ses fils selon la grâce, contemple dans un brûlant amour « Celui que nos péchés ont transpercé ».

Avec Elle, magnifions notre Dieu dont l'insondable Sagesse a voulu que l'amour sublime de Jésus pour les hommes nous soit constamment rappelé sous le symbole si émouvant de son Cœur ouvert par la lance. Cet amour humano – divin qui émane du Cœur du Christ, c'est à chaque page de l'Evangile qu'il transparaît. Il s'exprime d'abord par cette exquise tendresse dont il enveloppe son incomparable maman, chérie comme jamais homme sur terre n'a chéri sa mère dont il enveloppe également Saint Joseph, ce père nourricier qui évoque pour Lui son Père des Cieux ; dont il enveloppe enfin ses apôtres, pourtant si imparfaits.

Il s'exprime ensuite dans l'affection qu'il porte aux enfants et dans la constante sollicitude qu'il manifeste à l'égard des pauvres, des étrangers, de tous les mal-aimés et de tous les meurtris de la vie. Aux malades et aux infirmes, il rend la santé et à tous ceux qui souffrent moralement, l'espérance et la paix : « Venez à moi, vous tous qui êtes dans la peine et qui portez de lourds fardeaux et vous trouverez du soulagement pour vos âmes ».

Il s'exprime enfin d'une manière tout-à-fait bouleversante dans l’accueil bienveillant qu'il réserve aux pêcheurs. Son amour alors est beaucoup plus que de la bonté : il est miséricorde, c'est-à-dire : pitié pour cette misère sans nom qu'est le péché ; il est miséricorde, c'est-à-dire : amour désintéressé qui s'épanche sur ceux qui n'aiment pas, qui méprisent ou rejettent l'AMOUR, amour qui ne tient compte d'aucun mal et qui plus est, trouve le moyen de transfigurer le mal en bien par la puissance vivifiante du pardon.

Oui, tout 1'Evangile est là pour attester que Jésus nous a aimés comme on n'a jamais aimé.

Où trouver, en effet, un Cœur capable d'aimer comme Celui-là d'un amour à la fois si personnel et si universel ?

Car chacun est aimé par le Christ d'une affection sans limite, aimé comme s'il était seul au monde, et simultanément ce sont tous les hommes sans exception qui se trouvent comme enveloppés et doucement aspirés par la très vive flamme de ce même Amour.

En y pensant, nous ne pouvons que reprendre à notre Compte la merveilleuse profession de Foi de Saint Jean : « Quant à nous, nous avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru ».

Il faudrait qu'au cours de ce mois de Juin nous puissions, en contemplant davantage « ce Cœur qui a tant aimé les hommes » enraciner profondément en nous cette certitude fondamentale que nous sommes chéris de Dieu, et cela en dépit de toutes nos faiblesses, de toutes nos misères, du nombre ou de la gravité de nos péchés.

Ah ! Si chacun pouvait être vraiment convaincu qu'il est précieux aux yeux du Seigneur et qu'il a sa place dans le Cœur si aimant et si miséricordieux de Jésus. Comme ça l'inciterait à répondre plus généreusement à cet indicible amour dont il est l'objet !

N'est-il pas anormal en effet, et insupportable, que l amour ail e à sens unique, c'est-à-dire uniquement du Cœur de Jésus vers notre cœur ?

Il doit refluer de notre cœur vers le Cœur de Jésus, car l'amour est essentiellement un échange, un va et vient, un flux et un reflux, un élan joyeux de l'un vers l'autre.

Faisons bien attention toutefois que notre amour pour le Divin Cœur de Jésus ne se limite pas à de belles paroles ou à une expression purement sentimentale.

L'amour authentique se prouve par des actes. Il consiste à vouloir uniquement ce que Dieu veut ; comme Jésus d' ailleurs nous l'enseigne expressément :

« Si vous m'aimez vous garderez mes commandements ». (Jean 14. 15)

« Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande ». (Jean 15. 14)

« Si vous gardez mes commandements vous demeurerez dans mon amour ». (Jean 15. l0)

Puisse le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie, qui bat au même rythme que Celui de son Divin Fils, être le lieu privilégié où s'effectuera la fusion de notre cœur avec le Cœur de Jésus !

Souvenons-nous que tel est bien le désir de notre Mère spirituelle, laquelle a fait un jour à Lucie de Fatima cette merveilleuse promesse, valable pour tous :

« Mon cœur Immaculé sera ton refuge et la voie qui te conduira à Dieu ».

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