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30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 15:37

Chaque année, lorsque nous revient la fête de Pâques, nous nous sentons habités, nous chrétiens, par une joie débordante.

Et si nous avons ainsi le cœur en fête c’est tout d’abord parce que nous sommes sûrs, de toute la certitude de notre Foi, que l’évènement a nul autre pareil que nous commémorons ce jour-là s’est réellement produit et qu’il demeure une réalité présente. Cet évènement que jamais personne ne pourra effacer de l’histoire, c’est la Résurrection du Christ.

Si nous nous réjouissons très fort à l’occasion de Pâques c’est aussi parce que nous avons la certitude qu’un jour, à notre tour, nous ressusciterons. Quand il reviendra, à la fin du monde, le Christ Jésus, le Roi de Gloire, transformera nos pauvres corps tombés pour un temps en poussière à l’image de son Corps Glorieux.

N’est-ce pas de la petite graine que dépendent les fleurs et les fruits ? Jésus a dit : « Je Suis la Résurrection et la Vie ».

Faisons en sorte qu’il soit dès aujourd’hui notre vie pour qu’il soit au dernier jour notre RÉSURRECTION !

Abbé Pierre Cousty

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17 avril 2022 7 17 /04 /avril /2022 12:42

Chaque année, lorsque nous revient la fête de Pâques, nous nous sentons habités, nous chrétiens, par une joie débordante.

 

Et si nous avons ainsi le cœur en fête c’est tout d’abord parce que nous sommes sûrs, de toute la certitude de notre Foi, que l’évènement n’a nul autre pareil que nous commémorons ce jour-là s’est réellement produit et qu’il demeure une réalité présente. Cet évènement que jamais personne ne pourra effacer de l’histoire, c’est la Résurrection du Christ.

Si nous nous réjouissons très fort à l’occasion de Pâques c’est aussi parce que nous avons la certitude qu’un jour, à notre tour, nous ressusciterons. Quand il reviendra, à la fin du monde, le Christ Jésus, le Roi de Gloire, transformera nos pauvres corps tombés pour un temps en poussière à l’image de son Corps Glorieux.

N’est-ce pas de la petite graine que dépendent les fleurs et les fruits ? Jésus a dit : « Je Suis la Résurrection et la Vie ».

Faisons en sorte qu’il soit dès aujourd’hui notre vie pour qu’il soit au dernier jour notre RÉSURRECTION !

Abbé Pierre Cousty

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11 avril 2020 6 11 /04 /avril /2020 20:23

Le Christ est vraiment ressuscité, Alléluia !

À lui gloire et puissance pour les siècles des siècles. Amen.

Lecture du livre des Actes des Apôtres 10, 34a.37-43

Les apôtres, témoins désemparés de la mort de Jésus, deviennent pour tous les hommes les témoins convaincus de sa résurrection.

En ces jours-là, quand Pierre arriva à Césarée chez un centurion de l’armée romaine, il prit la parole et dit : « Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts. Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts. C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage : Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés ». - Parole du Seigneur.

Commentaire : Des hommes ont vécu dans l’intimité de Jésus de Nazareth qu’ils ont suivi depuis le baptême de Jean, qu’ils ont vu et entendu, dont la personne n’a pas manqué de susciter leur étonnement, tant il montrait de bonté aux pauvres et aux pécheurs et d’autorité devant le mal et les fauteurs d’injustices. Ces mêmes hommes ont été les témoins désemparés de la fin tragique de Jésus, suspendu au gibet infâmant de la Croix. Ces mêmes hommes enfin l’on revu vivant, ont mangé et bu avec lui après sa résurrection, ont reçu de lui la mission de continuer son œuvre de pardon et d’amour. Voilà le point d’appui solide de notre foi : Pierre et ses compagnons sont le trait d’union entre le Jésus de l’évangile et le Christ ressuscité. Et nous, Église du Christ, nous proclamons à leur suite que Jésus Christ est devenu par sa résurrection le Seigneur de tous, le Juge des vivants et des morts.

Nous qui mangeons et buvons avec le Ressuscité à la table de l’eucharistie, comment partager à d’autres la joie de Pâques pour témoigner qu’il est vivant et qu’il apporte le pardon aux hommes ?

Psaume 117

R/ Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !

  • Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour ! R/
  • Le bras du Seigneur se lève, le bras du Seigneur est fort ! Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur. R/
  • La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. R/

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens 3, 1-4

Désormais, notre avenir est caché en Jésus ressuscité ; il nous sera dévoilé lorsque le Christ paraîtra dans sa gloire.

Frères, si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. En effet, vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Ressuscité avec le Christ, le chrétien n’a plus qu’un seul objectif : poursuivre la mission du Christ, qui est de conduire les hommes et l’univers entier vers le Père, en évitant de se refermer sur le monde comme s’il se suffisait à lui-même. Lors du retour du Christ, tout apparaîtra sous son vrai jour. L’humanité ressuscitée partagera la vie du Christ glorieux et l’univers matériel trouvera son accomplissement.

Le corps du Christ ressuscité est désormais près de Dieu : c’est la chair de notre chair et un morceau de la matière de l’univers qui, en lui, sont déjà transfigurés. Jésus Christ est vraiment notre vie, notre avenir et celui du monde.

Séquence

À la Victime pascale, chrétiens, offrez le sacrifice de louange.

L’Agneau a racheté les brebis ; le Christ innocent a réconcilié l’homme pécheur avec le Père.

La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.

« Dis-nous, Marie Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ? »

« J’ai vu le sépulcre du Christ vivant, j’ai vu la gloire du Ressuscité.

J’ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements.

Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il vous précédera en Galilée. »

Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts.

Roi victorieux, prends-nous tous en pitié ! Amen.

Alléluia. Alléluia. Notre Pâque immolée, c’est le Christ ! Célébrons la Fête dans le Seigneur ! Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 1-9

Le tombeau vide et le linceul qui y demeure sont les signes laissés par le Christ ressuscité ; l’apôtre Jean les voir et il croit.

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé ». Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : C’est un fait établi, que tous les évangélistes nous rapportent : au matin de Pâques, le tombeau de Jésus est vide. Qu’en conclure ? « On a enlevé le Seigneur », pensera d’abord Marie Madeleine, et tant d’autres après elle. Mais, dans ce cas, on aurait emporté le corps avec le suaire et les bandelettes qui l’enveloppaient. Or, ceux-ci sont soigneusement rangés, ce qui exclut tout enlèvement précipité. Pierre en reste intrigué ; Jean est le premier à croire. Le tombeau vide garantit pour lui l’accomplissement des promesses de Dieu dans la Bible : « Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures ».

« Il vit et il crut ». Quels sont les signes qui m’ont éveillé à la foi en la résurrection du Christ, dans le passé, et m’y conduisent aujourd’hui ? Avec qui puis-je les partager ?

Homélie

L’évènement inouï que constitue la Résurrection glorieuse de notre Sauveur est d’une importance capitale pour l’humanité et pour chacun d’entre nous. Car ce n’est pas pour Lui seul que Jésus est ressuscité, mais aussi pour nous : entre Lui qui est la tête du Corps mystique, et nous qui sommes ses membres, il existe des liens si étroits, une solidarité si réelle que sa victoire est notre victoire et que sa Résurrection est déjà notre résurrection. Depuis que le Christ est mort, qu’Il a été mis au tombeau et qu’Il est ressuscité vivant pour toujours, la mort et la mise au tombeau de ceux qui croient au Christ et espèrent en Lui ne sont plus que les étages d’un cheminement qui conduit à la joie exaltante de la Résurrection générale. Mais quel est le sens et l’intérêt véritable de ce dogme de la résurrection des corps si farouchement nié par les païens d’hier et d’aujourd’hui et les rationalistes de tous bords ? Pourquoi dans la Vie éternelle des corps ressuscités ?

Remarquons tout d’abord que ce serait une erreur grave de dire : « L’âme est immortelle et cela suffit. » Rien n’est plus étranger au christianisme que cette mentalité dédaigneuse du corps humain. L’homme n’est pas seulement une âme humaine, bien que l’âme soit la partie la plus noble de l’être humain ; l’homme c’est essentiellement une âme unie à un corps. Et c’est bien parce qu’il porte très enraciné en lui l’impérieux désir d’être complet dans sa nature que l’homme ne peut accepter la perspective d’une séparation définitive entre son âme et son corps. Or cette aspiration correspond tout-à-fait au plan de Dieu. Ce que Dieu veut, en effet, c’est qu’un être créé par Lui exprime éternellement l’idée divine d’après laquelle il a été créé, c’est-à-dire qu’il soit exactement ce qu’il doit être et qu’il ne manque rien par conséquent à sa nature. Autrement dit : ce chef d’œuvre qu’est l’homme doit être achevé et il le sera effectivement le jour où « son corps de misère sera transformé à l’image du corps glorieux de Jésus » (saint Paul).

Il nous faut donc contempler le Corps glorifié de Jésus (tel que l’Evangile nous le révèle à travers le récit de ses apparitions durant les 40 jours qui ont suivi Pâques) si nous voulons entrevoir ce que sera notre perfection finale à la Résurrection du dernier jour. Dans la lumière de cette révélation, il apparaît très clairement que l’Homme-Dieu, Jésus-Christ, reste Lui – même dans l’éternité tel que l’a fait l’épreuve terrestre : avec son expérience sensible et ses mérites, avec ce corps qui lui permettait d’agir parmi les hommes, d’aimer humainement et de souffrir comme nous ; avec aussi les cinq plaies de sa Passion, mais devenues désormais rayonnantes de sa gloire : « Voyez mes mains et mes pieds, c’est moi-même. Touchez et voyez car un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’en ai ».

La première condition, en effet, pour qu’il y ait vraiment résurrection, c’est l’identité du corps. Il faut que le « moi » se reconstitue dans son intégralité. Ressusciter c’est donc reprendre son corps, celui-là même que nous avions au temps de notre existence terrestre : celui-là même et non un autre, ainsi que l’affirme l’Eglise infaillible dans l’un de ses Conciles : « Tous les élus et réprouvés ressusciteront avec leurs propres corps qu’ils portent maintenant ».

Dans la résurrection de la chair, notre âme qui sera dans un état de gloire (et donc toute possédée par l’Amour), transformera notre corps de l’intérieur pour que celui-ci devienne transparent à l’Amour, pour qu’il soit uniquement un instrument d’amour. Notre corps sera à l’exemple du Corps glorieux de Jésus (et aussi du corps glorieux de Marie), un corps rendu lumineux par l’amour. Il sera en fait comme du vitrail : lumineux de l’intérieur, de la lumière même du Saint-Esprit. De plus, toujours à l’image du Corps glorifié de Jésus et du corps glorifié de Marie, notre corps ressuscité se verra libéré des sujétions matérielles et des infirmités qui l’affligent pendant la vie mortelle. Il ne sera plus conditionné par le temps et par l’espace, mais il participera à l’éternité et à l’omniprésence de Dieu.

Nous sommes là en face d’un grand mystère de la Foi chrétienne : n’essayons surtout pas, en le méditant d’imaginer ce qui est au-delà de l’imagination : « Ce serait, dit saint Augustin, vouloir sortir du monde en emportant avec soi le monde ».

Nous avons beaucoup mieux à faire aujourd’hui que de rêver. L’important pour nous est de préparer activement ce triomphe ultime de la vie que sera pour nous la Résurrection. Car ce lendemain éternel dépend des heures d’ici-bas. N’est-ce pas de la graine que dépendent les fleurs et les fruits ?

Le bonheur achevé du dernier jour ne sera que l’épanouissement plénier de la Vie divine que nous possédons depuis le Baptême et qu’il nous faut développer au maximum par la prière, par les sacrements, par des progrès incessants dans la Foi, l’Espérance et l’Amour.

Jésus a dit : « Je suis la Résurrection et la Vie ».

Faisons en sorte qu’Il soit dès aujourd’hui notre vie pour qu’Il soit au dernier jour notre Résurrection.

 

Prière universelle

Refrain : Ô Christ ressuscité exauce-nous !

  • Seigneur, en ce matin de Pâques, ton Église voit le tombeau vide, et elle croit que tu es vivant. Que son cri de joie Pascale parvienne jusqu’aux extrémités du monde. Nous t’en prions. R/
  • Seigneur, en ce matin de Pâques, des gouvernants, des chefs des Nations luttent pour faire avancer les peuples vers plus de justice et de paix. Que ta victoire sur la mort soit pour eux source d’espérance et de courage. Nous t’en prions. R/
  • Seigneur, en ce matin de Pâques, des familles, des enfants vivent une fête, des rencontres, sans savoir te nommer. Tu aimes leur joie. Que leurs yeux s’ouvrent à ta Présence aimante et à ta Vie. Nous t’en prions. R/
  • Seigneur, en ce matin de Pâques, des pauvres recherchent un Sauveur, des chômeurs, des immigrés, des peuples en guerre voudraient un sort meilleur. Que la joie de Pâques soit aussi pour eux. Nous t’en prions. R/
  • Seigneur, en ce matin de Pâques, nous venons te rencontrer Vivant dans notre assemblée et dans les humbles réalités de notre vie. Que ta Présence de ressuscité régénère notre foi et nous fasse rayonner ta joie. Nous t’en prions. R/

Source : https://paroissecolomiers.org/

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11 avril 2020 6 11 /04 /avril /2020 20:22

Avons-nous bien compris la stupéfiante nouvelle que les textes bibliques lus il y a un instant viennent une fois de plus de nous annoncer ?

Jusqu’à ce matin là, c’est elle qui avait toujours raison, c’est elle qui avait le dernier mot… Qui elle ? Mais la mort.

Jusqu’au Vendredi-Saint elle a gagné toutes les batailles, mais à l’aube de Pâques elle a perdu la guerre définitivement. Car celui que l’on avait pendu à une croix après l’avoir horriblement torturé et dont on avait transpercé le cœur avec une lance, ce Jésus si puissant par ses actes et par ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple, il était mort, bien mort, comme nous mourrons tous et pire encore. Mais c’était sans compter avec l’Amour Tout-Puissant de Dieu son Père, qui l’a ressuscité trois jours après en lui donnant une vie toute nouvelle que jamais aucune mort ne pourra atteindre.

« Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant, il n’est pas ici. Il est ressuscité ».

Frères et sœurs, ce miracle inouï de la Résurrection n’est-il pas la preuve la plus éclatante et la plus convaincante que Jésus est beaucoup plus qu’un homme ? Qu’Il est véritablement, comme il l’a affirmé Lui-même, le Fils de Dieu ? « Qu’en son humanité » (en tout semblable à la nôtre sauf le péché) habite toute la plénitude de la divinité ?

C’est la raison pour laquelle à partir de sa Résurrection les chrétiens lui ont décerné ce titre qui dans la Bible ne sert qu’à désigner Dieu, le titre de Seigneur.

JESUS EST LE SEIGNEUR, IL EST NOTRE SEIGNEUR, IL EST NOTRE DIEU.

Telle est, frères et sœurs, la vérité centrale du christianisme : celle qui commande tout. C’est vraiment la clé de voûte, la pièce maîtresse de notre Foi. Comprenons bien que si elle se défait, tout se défait : l’Evangile alors n’a plus de sens, ni l’Eglise, ni les Sacrements.

Si Jésus n’est pas ressuscité : il n’est pas le Seigneur, Il n’est pas Dieu et alors « vaine est notre Foi » comme dit saint Paul et nous sommes les plus malheureux des hommes. Mais si Jésus est véritablement LE SEIGNEUR, s’il est le Dieu infiniment miséricordieux qui a voulu se faire homme pour délivrer les hommes de la mort spirituelle qu’est le péché et les faire communier à sa vie, pour leur donner, en fait, la capacité de vivre sa propre vie divine dans leur humanité… Il a parfaitement le droit d’exiger de nous une foi totale et inconditionnelle en sa Personne et en sa Parole… Certes, nous tous qui sommes ici ce matin, nous nous considérons comme des croyants… Mais où en sommes-nous de notre Foi en Jésus Ressuscité ? Quelle est la qualité de cette Foi que nous professons ?

Il faudrait, frères et sœurs, qu’en cette fête de Pâques nous prenions davantage conscience que notre Foi ne peut être vigoureuse et lumineuse que si, d’abord et avant tout, elle nous donne la certitude que Jésus est la VÉRITE : ce qui veut dire que seul l’accueil fait à sa Parole peut nous mettre dans la Vérité, que seule cette Parole qui est divine peut répondre de manière satisfaisante à toutes nos interrogations, nous éclairer de l’intérieur sur nous-mêmes et sur toutes choses, qu’Elle seule peut donner un sens et une valeur à tout ce que nous vivons… Et qu’Elle seule enfin peut nous ancrer dans la certitude que toutes les promesses de Jésus seront tenues : ce qui veut dire que grâce à Lui, il n’y a plus rien à craindre, il n’y a plus de vide, plus de solitude, plus de situations désespérées.

Lui seul peut combler (et avec quelle surabondance) nos aspirations les plus profondes à tout ce qui est vrai, tout ce qui est beau, tout ce qui est bien.

Lui seul est capable de nous conduire – si toutefois nous voulons bien lui emboîter le pas – à l’épanouissement plénier de tout notre être dans la vie éternelle du ciel : cette merveilleuse communion avec Dieu, Père, Fils et Saint Esprit qui nous inondera pour toujours de Lumière, de Paix et d’Amour, qui nous comblera d’un indicible Bonheur…

Oh ! Prions intensément au cours de cette Messe Pascale par l’intermédiaire de celle qui est « Bienheureuse parce qu’elle a cru » la Vierge Marie notre mère pour que nous soit accordée la grâce d’être renouvelés, revigorés, soutenus puissamment dans une telle Foi et une telle Espérance. Jésus, alors, deviendra sans tarder notre unique raison de vivre. Tout dans notre existence sera orienté vers Lui, sera centré sur Lui. Nous rechercherons une telle union avec Lui, une telle conformité à sa vie que nous deviendrons d’autres Christ pouvant affirmer comme saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».

Et c’est ainsi, frères et sœurs, que le Christ à travers notre comportement, (à travers surtout le rayonnement de notre amour) pourra être reconnu et aimé.

Le monde déboussolé, désabusé et angoissé qui est le nôtre a besoin de ce témoignage lumineux pour revenir à Dieu et faire surgir dans la Paix, la Joie et l’Espérance enfin retrouvées cette civilisation de l’Amour que depuis bien longtemps déjà tant d’âmes généreuses appellent de leurs vœux.

Amen !

Prière Universelle de la Veillée Pascale

Christ est ressuscité. Avec cette joie que nul ne pourra nous ravir, prions le Père de faire resplendir sur nous la grâce de la résurrection.

R/ Seigneur de lumière et de vie, écoute nos prières.

  • Seigneur de lumière et de vie, nous te prions d’éclairer les personnes qui exercent un ministère dans ton Église pour qu’elles soient des témoins du Ressuscité. R/
  • Seigneur de lumière et de vie, nous te prions de soutenir par ta grâce les baptisés de la nuit pascale pour qu’ils sachent toujours reconnaître les signes du Ressuscité. R/
  • Seigneur de lumière et de vie, nous te prions pour les personnes qui souffrent et celles qui sont en fin de vie afin qu’elles reçoivent consolation du Ressuscité. R/
  • Seigneur de lumière et de vie, nous te prions pour notre communauté chrétienne afin que l’amour que nous nous portons les uns envers les autres soit pour tous signe du Vivant au cœur du monde. R/

Dieu notre Père, en cette nuit de Pâques, tu nous rappelles que la lumière a triomphé des ténèbres, que la vie l’a emporté sur la mort. Écoute et exauce nos prières au nom du Ressuscité, Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, vivant pour les siècles des siècles. Amen.

Source : http://www.vieliturgique.ca

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10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 09:22

Homélie

Tout comme nous, ce soir, dans le vaste monde des millions de fidèles emplissent les églises pour célébrer dans la joie des alléluias un événement sans précédent, survenu un matin de printemps à Jérusalem, événement qui a bouleversé le cours de l’histoire. Un homme à qui on avait arraché la vie en le clouant sur une croix s’est avérée, s’est affirmé bel et bien vivant. Nous savons qu’il s’agit de Jésus qui est ressuscité, qui est vraiment ressuscité comme il l’avait annoncé.

Pour la première fois et d’une façon définitive en Lui la mort venait de trouver son Maître. Nous sommes là en présence d’un profond mystère qui est beaucoup plus qu’un souvenir du passé… Un mystère qui est une réalité présente, quelque chose de toujours actuel. Jésus, en effet, n’est pas un homme mort qui serait revenu à la vie seulement pour un temps et aurait de nouveau disparu…

Sa Résurrection n’est pas une réanimation : elle est infiniment mieux que cela. Dire que Jésus est ressuscité c’est dire qu’il est passé (c’est le sens du mot Pâques), qu’il est passé Corps et Âme à une vie tout autre, toute neuve qui saisit son être tout entier.

Une vie nouvelle que nous ne pouvons pas imaginer mais qui n’est pas tout à fait impensable : d’elle nous pouvons dire qu’elle est totalement libérée des conditionnements humains :

  • Elle est immortelle au-delà de toutes nos morts, paisible au-delà de tous nos conflits, heureuse au-delà de toutes nos tristesses.
  • Elle est la Vie même de Dieu, impalpable mais bien réelle, car nous ne saurions réduire le réel à ce que voient nos yeux, à ce que déduit et comprend notre raison.

Chers frères et sœurs, puisque Jésus est vivant pour l’éternité, nous avons la certitude qu’Il demeure présent, selon sa promesse, à cette humanité qu’Il est venu sauver. Il n’existe aucune distance, en effet, qui puisse nous séparer du Christ-Ressuscité. Le temps, non plus, ne saurait nous éloigner de Lui. Comme il est réconfortant, comme il est doux, frères et sœurs, de penser à cette présence infiniment aimante de notre Sauveur à tout le déroulement de notre vie terrestre !

  • Certes nous ne le voyons pas comme les apôtres et les saintes femmes ont pu le voir après sa Résurrection ; mais il doit nous suffire de savoir par la Foi, qu’Il nous voit, Lui, qu’Il nous regarde avec tendresse, qu’Il est tout proche de nous.
  • Nous ne l’entendons pas nous appeler par notre nom comme il daigna appeler Marie-Madeleine en se montrant à elle, mais nous pouvons être sûrs qu’Il nous parle à l’intime du cœur chaque fois que nous nous imposons des temps de silence pour l’écouter.
  • Nous ne le touchons pas, mais Il nous touche, Lui, spirituellement, en nous communiquant par son humanité glorieuse la Vie Surnaturelle de la Grâce.

Non, nous ne sommes ni moins favorisés, ni moins heureux que les témoins directs de sa Résurrection. Jésus est vivant pour nous, comme pour eux. Nous sommes aussi bien qu’eux, sous l’influence et dans la joie de sa victoire absolue sur la mort et sur le péché, étant de ceux dont il a déclaré lui-même « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ».

Frères et sœurs, dans quelques instants nous allons bénir l’eau baptismale : l’Église nous invite par-là à nous rappeler la signification profonde de notre Baptême. Par ce premier sacrement de la Foi nous sommes entrés dans la nouvelle création que Jésus a inaugurée dans le Mystère de sa Pâque. Par sa mort, en effet, il nous a fait mourir au péché et par sa Résurrection il nous a fait naître à la Vie Surnaturelle de la Grâce. Cette vie nouvelle qui fait de nous « des fils dans le Fils Bien-Aimé » est le commencement en nous de la Vie éternelle. Elle est comme une semence qui doit se développer, jusqu’au moment suprême de notre Pâque personnelle, de notre passage de ce monde à Dieu. Et alors la vie du Christ-Ressuscité, encore cachée dans nos âmes comme la fleur en son bouton s’épanouira en gloire. Quant à nos corps ils devront attendre l’heure de la Résurrection Générale pour devenir semblable au Corps Glorieux de Jésus et pour partager dans une communion parfaite avec nos âmes l’infinie Béatitude de Dieu.

Chers frères et sœurs, ce mystère du Salut intégral de l’homme que nous allons réaffirmer dans notre Profession de Foi Baptismale c’est une vérité fondamentale à laquelle nous devons adhérer de tout notre esprit et de tout notre cœur et que nous osons proclamer fièrement à la face du monde, ce monde d’aujourd’hui qui a perdu le sens de Dieu, et de sa propre destinée et qui pour cette raison s’enfonce dans l’angoisse, sans autre issue que le désespoir.

Comprenons bien, cependant qu’il ne suffit pas de professer notre foi en la Résurrection, si nous voulons être crédibles et attirer les autres au Christ, il faut que nous leur donnions des signes vraiment convaincants que cette Foi illumine et transforme toute notre vie. Or, parmi ces signes il en est UN auquel nous ne pensons peut-être pas assez, c’est celui de la Joie, de notre Joie Chrétienne.

Si nous avons la certitude que le Christ Ressuscité est à l’œuvre dans notre monde, si nous croyons que dans le mur de la mort une brèche a été ouverte, si nous savons que la route de l’Évangile nous conduit vers une vie en plénitude, si nous nous savons des ressuscités dans le Christ, alors, de grâce, ayons des têtes de ressuscités.

Ah ! Si nous pouvions nous convaincre que la joie est le signe évident de la Foi que nous portons au Ressuscité, comme nous donnerions a beaucoup de ceux que nous côtoyons une forte envie de croire ! Le Père Huvelin, ce prêtre qui joua un rôle important dans la conversion du Père de Foucault disait ceci : « Qu’en vous voyant agir, on se dise : il y a dans cette âme quelqu’un qui est vivant et qui l’anime ». Retenons aussi cette belle pensée de saint Athanase : « Le Christ Ressuscité fait de la vie de l’homme une fête continuelle ». Soyons donc de plus en plus généreux, de plus en plus ardents pour témoigner de notre foi par notre joie. Et que par son intercession toute puissante Elle veuille bien nous accorder cette Grâce, Celle qui est la « Cause de notre Joie » Marie la Vierge Glorieuse, Mère du Ressuscité et Notre Mère Bien-Aimée. Alléluia ! Amen !

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 08:25

En cliquant sur cette image vous trouverez les lectures de la Veillée Pascale en PDF.

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21 avril 2019 7 21 /04 /avril /2019 14:26

« On enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé » c’est le témoignage essoufflé de Marie-Madeleine aux deux apôtres Pierre et Jean. Où est le corps du Seigneur ?

C’est la question qui s’est posée lundi soir au plus fort de l’incendie de Notre-Dame de Paris : « Où est le corps du Seigneur » ? Il fallait sauver la cathédrale, le trésor, constitué des pièces d’orfèvrerie accumulées au cours des siècles. Il fallait aussi sauver, pour les croyants, cette relique infiniment précieuse : la couronne d’épines de Jésus ramenée par le roi Saint-Louis.

Mais une question angoissante a surgi dans mon cœur : « Où est le corps du Seigneur » ? A-t-on pu sortir le Saint Sacrement ? Le Corps de Jésus qui était dans le tabernacle ?

C’est pour ce Corps, voilé sous l’apparence d’une miette de pain qu’a été construite cette cathédrale. Qu’est-ce qui est le plus précieux ? La cathédrale, le trésor ou la miette de pain ?

La miette de pain, c’est le Corps de Dieu, le Corps du Christ, son Corps ressuscité, insaisissable sauf s’il se donne. Et il se donne : « Ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne ». Et puis ce que nous avons fêté le Jeudi Saint : « Prenez, mangez, ceci est mon Corps ». Cette miette de pain, c’est la Vie de Dieu qui se communique. Cette miette de pain donne à ceux qui la reçoivent la vie éternelle, elle nous ouvre les portes du Ciel, elle nous fait participer à la résurrection du Christ, cette résurrection que nous fêtons aujourd’hui et qui appellera notre propre résurrection dans la chair au retour du Seigneur que nous attendons à l’achèvement du temps.

Nous voulons sauver la cathédrale. Cet écrin splendide a été voulu pour être la manifestation magnifique du génie humain qui rend hommage à l’amour d’un Dieu qui se donne par amour et qui, pour se donner, s’est fait l’un d’entre nous.

Rendons hommage à la foi des bâtisseurs qui ont su unir le génie humain et la grâce divine. Aujourd’hui nous rendons hommage à nos chers pompiers qui, eux aussi, ont montré leur savoir-faire, leur courage, et nous les remercions d’avoir pu préserver l’essentiel, quelquefois au risque de leur vie. Quand la prière du peuple de Dieu tout entier s’est jointe à votre courage et à votre professionnalisme tout était encore possible. Et cela fut possible. Merci vraiment au nom de tous.

Mais je voudrais aussi remercier l’aumônier des pompiers, le père Fournier qui est allé chercher le Corps du Christ, le Saint Sacrement, cette miette de pain qui donne tout son sens à la vie de cet édifice splendide. Lui aussi a pris des risques pour sauver une miette de pain parce qu’elle était le Corps ressuscité de notre Seigneur que nous fêtons aujourd’hui, comme nous le fêtons chaque dimanche, qui est devenu le jour central de notre semaine parce que c’est le jour de sa résurrection.

Les apôtres se sont précipités au tombeau du Christ, ils n’ont pas trouvé son corps, ils ont cru. Nous avons trouvé le corps ressuscité du Seigneur. Nous aussi, nous croyons.

Michel Aupetit, archevêque de Paris

Dimanche de Pâques 21 avril 2019

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2 avril 2015 4 02 /04 /avril /2015 07:16

1. La parole "mort" se prononce avec un nœud dans la gorge. Bien que durant d'innombrables générations, l'humanité se soit en quelque sorte accoutumée à la réalité de la mort, à son caractère inéluctable, elle n'en est pas moins chaque fois, quelque chose de bouleversant. La mort du Christ était entrée profondément dans le cœur de ses voisins les plus proches et dans les consciences de tout Jérusalem. Le silence qui s'abattit ensuite sur la ville régna durant toute la soirée du vendredi et toute la journée du samedi. Ce jour-là, conformément aux prescriptions juives, nul ne s'était rendu aux lieux de la sépulture. Les trois femmes dont nous parle l'Evangile d'aujourd'hui se souviennent bien de la lourde pierre qui obturait l'entrée du sépulcre. Cette pierre, à laquelle elles pensaient, et dont elles auraient parlé le lendemain, symbolisait également le poids qui avait broyé leur cœur. La pierre qui avait séparé le Mort des vivants, la pierre limite de la vie, le poids de la mort. Les femmes qui, après le jour du sabbat, allèrent visiter le sépulcre alors que le premier jour de la semaine commençait à poindre, ne parlèrent pas de la mort, mais de la pierre. Arrivées sur place, elles constatèrent que la pierre ne barrait plus l'entrée du sépulcre. Elle avait été déplacée. Elles n'ont pas trouvé Jésus dans le sépulcre. Elles l'ont cherché en vain ! "Il n'est pas ici, car il est ressuscité comme il l'avait dit" (Mt 28, 6). Elles doivent retourner en ville et annoncer aux disciples que Jésus est ressuscité et qu'ils le trouveront en Galilée. Les femmes sont incapables de prononcer le moindre mot. La nouvelle de la mort s'annonce d'une voix sourde. Mais chez elles, les paroles de la résurrection étaient elles-mêmes difficiles à capter. Difficiles à répéter, tant il est vrai que la réalité de la mort a influencé la pensée et le cœur de l'homme.

2. Cette nuit-là, et plus encore la matinée qui l'a suivie, a appris aux disciples de Jésus à prononcer le mot de résurrection. Dans leur langage il est devenu le mot le plus important, le terme central, la parole fondamentale. Tout prend, depuis, origine de ce mot. Tout se trouve confirmé et se construit à nouveau : "La pierre qu'avaient rejetée les bâtisseurs est devenue tête d'angle, c'est par le Seigneur que cela s'est fait, c'est merveille à nos yeux ! Voici le jour que le Seigneur a fait, exultons et réjouissons-nous en lui !" (Ps 117-118, 22-24).

C'est précisément pour cela que la vigile pascale — le jour qui suit le Vendredi saint — n'est plus seulement le jour où l'on murmure d'une voix sourde le mot "mort", celui où l'on se rappelle les derniers moments de la vie du Mort : il est le jour d'une grande attente. Il est la vigile pascale : le jour et la nuit de l'attente du "Jour que le Seigneur a fait".

Le contenu liturgique de la vigile est exprimé par les différentes heures du bréviaire, pour concentrer ensuite toute sa richesse dans la liturgie de la nuit qui, après la période du Carême, atteint son sommet dans le premier Alléluia !

Alléluia ! le cri qui exprime la joie pascale.

L'exclamation qui résonne encore au milieu de la nuit et apporte déjà la joie du matin. Qui apporte la certitude de la résurrection. Ce qu'à un premier moment les lèvres des femmes ou la bouche des apôtres n'ont pas eu le courage de prononcer devant le sépulcre, maintenant, grâce à leur témoignage, l'Eglise l'exprime dans son Alléluia !

Ce chant de joie, chanté vers minuit, nous annoncé le Grand Jour. "Dans quelques langues slaves, Pâques s'appelle la "Grande Nuit" ; après la Grande Nuit arrive le Grand Jour : "le Jour que le Seigneur a fait".

3. Et nous voilà prêts à aller à la rencontre de ce Grand Jour, le feu pascal allumé ; à ce feu nous avons allumé le cierge — lumière du Christ — et dans le chant de l'Exultet nous avons proclamé, près de ce cierge, la gloire de la Résurrection.

Puis par une suite de lectures, nous sommes entrés dans le processus de la grande annonce de la création du monde, de l'homme, du Peuple de Dieu ; nous sommes entrés dans le temps où toute la création se prépare à ce Grand Jour, au jour de la victoire du bien sur le mal, de la vie sur la mort. On ne saurait saisir le mystère de la Résurrection sinon en retournant aux origines et en suivant ensuite tout le développement de l'histoire de l'économie du salut jusqu'à ce moment. Jusqu'au moment où, s'arrêtant sur le seuil du tombeau vide, les trois femmes ont entendu le message d'un jeune homme vêtu d'une robe blanche : "Ne vous effrayez pas. C'est Jésus de Nazareth que vous cherchez, le Crucifié : il est ressuscité, il n'est pas ici" (Mc 16, 5-6).

4. Ce grand Moment ne nous permet pas de rester hors de nous-mêmes ; il nous force à entrer dans notre propre humanité. Le Christ ne nous a pas seulement révélé la victoire de la vie sur la mort : avec sa Résurrection il nous a également apporté la Nouvelle Vie. Cette vie nouvelle, il nous l'a donnée.

Voici comment s'exprime saint Paul : "Ou bien ignorez-vous que, baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans sa mort que nous avons tous été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi une vie nouvelle" (Rm 6, 3-4).

Les paroles : "C'est dans sa mort que nous avons été baptisés" disent beaucoup. La mort est l'eau dans laquelle se reconquiert la Vie : l'eau qui "jaillit pour la vie éternelle" (Jn 4, 14). Il est nécessaire de "se plonger" dans cette eau ; dans cette Mort, pour émerger ensuite comme Homme Nouveau, comme créature nouvelle, comme être nouveau, c'est-à-dire vivifié par la puissance de la Résurrection du Christ !

Ceci est le mystère de l'Eau que nous bénissons cette nuit, que nous faisons pénétrer de la "lumière du Christ", que nous faisons imprégner de la Vie Nouvelle ; elle est le symbole de la puissance de la Résurrection !

Dans le sacrement du Baptême, cette eau devient le signe de la victoire sur Satan, sur le péché ; le signe de la victoire que le Christ a remportée au moyen de la Croix, au moyen de la mort et qu'il remporte ensuite sur chacun de nous : "notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que soit détruit ce corps de péché, afin que nous cessions d'être asservis au péché" (Rm 6, 6).

5. Voici la nuit de la Grande Attente. Nous attendons dans la foi, nous attendons, de tout notre être humain, Celui qui à l'aube a brisé la tyrannie de la mort et révélé la divine Puissance de la Vie : Lui, il est notre espérance !

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 16:26

En célébrant très solennellement au cours de la Semaine Sainte le Mystère Pascal, l’Eglise nous rappelle que Jésus est mort sur la Croix et qu’Il est ressuscité trois jours après pour mériter à nos âmes de passer de la mort du péché à la Vie nouvelle des enfants de Dieu. Ce « passage » cette Pâque, qui s’effectue au moment du Baptême est l’évènement capital de notre vie. Capital ne signifie pas toujours spectaculaire. Une cérémonie consistant, pour l’essentiel, à verser un peu d’eau sur la tête d’un adulte ou d’un enfant en prononçant les paroles choisies par Jésus : « Je te baptise au nom du Père et du Fils et au Saint – Esprit » est bien peu spectaculaire. Mais, au regard de la Foi, le Baptême est tout autre chose qu’une cérémonie. Il est une purification totale de l’âme symbolisée par l’eau qui coule, effectuée par cette eau à laquelle la Parole de Dieu donne une merveilleuse efficacité. Et du même coup : il est inondation de cette âme par la Vie divine qui lui est conférée dans l’union mystérieuse et réelle au Sauveur mort et ressuscité.

Le Salut, en effet, tant pour l’humanité en général que pour chaque être humain, s’opère par l’union au Christ mort et ressuscité. Cette vérité est affirmée par saint Paul en de nombreux textes que nous ferions bien de méditer. Il nous explique que le Fils de Dieu en prenant une humanité comme la nôtre est devenu solidaire de cette humanité pécheresse, sans toutefois compromettre son éminente sainteté personnelle. Il va même jusqu’à dire que Dieu « l’a fait péché pour nous » (II Cor. 5. 21).

Portant donc le péché du monde, le Christ devait, pour que ce péché fût détruit, être baptisé de ce Baptême qu’Il désirait si ardemment et qui était sa mort elle-même : il devait être baptisé dans son sang. A l’heure de sa Passion, il a été plongé dans la mort et dans cette mort il a lâché le fardeau immonde de tout le péché humain qu’il avait expié. De cette mort, la Résurrection l’a fait émerger à la Vie, non pas de nouveau à la vie d’ici-bas, précaire, vulnérable à la souffrance et mortelle mais à la Vie immortelle et glorieuse.

Dans la Pâque du Christ c’est l’humanité toute entière qui a été baptisée d’un Baptême préalable, collectif, d’une efficacité infinie, Baptême que chaque être humain dans le temps de son existence terrestre n’a plus qu’à accepter volontairement dans un acte personnel d’union au Christ crucifié et glorifié.

Cette incorporation au Christ, c’est le Baptême sacramentel qui l’a réalisée pour chacun et chacune d’entre nous. Voilà pourquoi il fut un évènement décisif dont on ne soulignera jamais assez l’importance. C’est à ce moment-là, en effet, qu’à été déclenché le merveilleux processus de notre divinisation. Dès lors nous comprenons à quel point ce mystère de notre Baptême dans le Christ nous engage. C’est lui qui, en fait, commande tout le déroulement de notre aventure chrétienne. Nous le savons depuis sa Résurrection et son Ascension dans la gloire, Jésus ne vit plus dans son corps historique ; néanmoins il continue à vivre sur terre à travers les membres de son Corps mystique, c’est-à-dire à travers nous les baptisés.

C’est donc à travers nos vies qu’Il entend continuer tous ses mystères, propager son message de Salut et transfuser son Amour.

C’est à travers nos décisions qu’Il veut agir concrètement dans le monde : c’est grâce à nos paroles et à notre témoignage qu’Il veut conduire les hommes à la lumière de la Foi, c’est grâce à notre amitié et notre sympathie qu’Il veut se faire tout proche de ceux qui souffrent, c’est avec nos cœurs qu’Il veut aimer Dieu le Père et toute l’humanité.

Autrement dit, le baptisé, le chrétien c’est quelqu’un qui prête son humanité à Dieu pour qu’Il en dispose de manière à y faire revivre Jésus, son Fils Bien-aimé.

Le baptisé, le chrétien, c’est quelqu’un qui joue le rôle de Jésus, qui le joue vraiment en s’identifiant à Lui, se comportant en toutes choses comme Jésus se comporterait s’Il était à sa place.

C’est tout le sens de la parole de saint Paul : « Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ ».

Nous ne répondrons pleinement à notre vocation chrétienne que si nous prenons toujours mieux conscience que par le Baptême nous sommes devenus d’autres Christ, et que depuis cette heure-là notre Père des Cieux nous regarde avec la même complaisance que son Fils Unique.

En Lui et par Lui, en effet, nous sommes devenus ses enfants d’adoption admis à communier dès à présent à l’indicible mystère de sa Vie trinitaire.

Est-ce que cela ne devrait pas être notre plus grande fierté ?

Baptisés dans le Christ, nous sommes de race illustre, nous sommes de race divine, nous sommes fils et filles de Dieu...

« O chrétien, s’écrie saint Léon, reconnais ta dignité. Et devenu participant de la nature divine et de la gloire du ciel, ne va pas retourner à ton ancienne bassesse par une conduite indigne... Sois fier, sois digne de ta céleste origine et de ta sublime destinée ».

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