Notre chemin de Carême a commencé le mercredi des Cendres, faisons comme le pape François et prenons une bonne résolution : un petit exercice facile que l'on nomme "examen de conscience" qui heureusement ne peut pas se faire par un clic sur le net mais qui nous demande un petit effort, petits et grands, nous sommes tous appelés à prendre un peu de temps pour et avec Jésus. Les dernières confessions peuvent se faire samedi-saint. Ne manquons pas ce merveilleux rendez-vous. Bien des chrétiens sont convaincus de la beauté et de la grandeur du sacrement de Réconciliation. Mais de là à aller se confesser, il y a loin. Voici 3 examens de conscience, l'un pour adultes et les deux autres pour jeunes.
L'Examen de conscience ci-dessous est maintenant en PDF ici
Bénissez-moi mon Père, parce que j’ai péché :
ENVERS DIEU :
J’ai fait mes prières sans aucune attention.J’ai passé des journées entières sans prier DIEU.J’ai prononcé le nom de DIEU sans respect (…. fois)J’ai manqué la Messe du dimanche par ma faute (… fois).J’ai ri et bavardé à l’Eglise au lieu de prier.J’ai eu honte de me montrer chrétien(ne), devant les autres.
ENVERS LES AUTRES :
J’ai désobéi à mes parents, aux prêtres, aux maîtres d’écoles.J’ai répondu grossièrement, avec insolence.J’ai eu de la haine, de la jalousie, de la vengeance.Je me suis moqué des autres.
J’ai rapporté ce que je savais de mal.J’ai dit du mal des autres.J’ai été méchante(e), j’ai donné des coups.J’ai été envieux(se), jaloux(se).Je n’ai pas voulu pardonner.J’ai fait exprès de la peine aux autres.Je n’ai pas voulu aider, faire plaisir.Je ne me préoccupe que de moi, j’ai refusé de partager.J’ai donné le mauvais exemple, j’ai entraîné au mal.J’ai volé de l’argent (…euros), d’autres choses (dire quoi).J’ai menti pour m’excuser, pour me vanter, pour faire punir les autres.J’ai triché en classe, au jeu, dans les examens.J’ai été hypocrite ( dissimuler sa véritable personnalité).
ENVERS MOI-MÊME :
J’ai été orgueilleux(se), j’ai boudé, j’ai été coléreux(se).J’ai pensé avec plaisir à de vilaines choses.J’ai eu de mauvaises conversations.J’ai été gourmand(e).J’ai été paresseux(se) dans le travail.
Puis, laissons l’Esprit Saint éclairer nos cœurs et notre intelligence. Dieu ne veut qu’une chose : que nous ayons la vie et la vie en abondance. En nous rappelant nos actes et notre cœur, regardons si parfois nous refusons ce cadeau de la vie :
Tu n’auras pas d’autres dieux que moi.
Commençons par dire au Seigneur que nous nous savons aimés de Lui et que nous aussi nous l’aimons :« Seigneur, je sais que tu m’aimes sans limite et tu sais bien que je t’aime ».Tu ne feras aucune idole, aucune image. Faire des idoles, qu’est-ce que cela veut dire pour moi ?Il y a peut-être des moments où je donne trop d’importance à ce qui n’est pas le plus important. Trop de temps. Trop de passion. Trop ! Et cela m’empêche de faire ou penser à ce qui est bon pour moi, pour les autres. C’est une façon de tourner le dos à la vie. Je réfléchis à mes idoles : ce qui m’emprisonne, ce qui me prend plus de temps que ce qui est raisonnable, ce qui m’occupe l’esprit.
Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux.
Je suis ton Dieu dit le Seigneur. Je suis un Dieu jaloux : quelle déclaration d’amour ! Il en faudra des siècles pour que les hommes comprennent que Dieu n’est qu’amour. Que sa vengeance, c’est … le pardon. Et que lui est fidèle à son alliance, définitivement. Nous qui connaissons Jésus Christ et qui savons qu’il a donné sa vie pour nous pour que nos péchés soient pardonnés, croyons-nous à son pardon ? Ne préférons-nous pas quelquefois nous détourner de lui au motif que c’est un Dieu qui punit, que nous craignons, qui laisse faire le mal dans le monde ? Qui est ce Dieu auquel je crois ? Seigneur, renforce ma confiance en toi pour que je voie ce que tu fais pour moi, ce qu’il y a de beau et de bon dans ma vie.
Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son nom pour le mal.
Utiliser le nom de Dieu, de Jésus, de Marie et des saints pour mentir, pour des choses fausses et inutiles, manquer de respect, c’est ignorer que le nom de Dieu est saint car tout ce qui touche à Dieu est saint. Mon Seigneur et mon Dieu, je voudrais ne parler de toi que pour te bénir, te louer et te glorifier.
Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré (…) le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a consacré. Le septième jour après la création, Dieu s’est reposé et il nous invite à changer notre rythme de vie. C’est un jour consacré, c’est-à-dire qu’il appartient à Dieu. Pour les chrétiens, le jour consacré à Dieu est le dimanche, jour de la résurrection de Jésus que nous célébrons à la messe avec nos frères. C’est un jour de fête car nous croyons que nous aussi nous ressusciterons, c’est un jour où partager sa joie avec nos proches. Seigneur, tu sais bien que je t’aime et pourtant … parfois je ne prie pas et je t’oublie. Donne-moi la volonté de te prier et d’aller te rencontrer chaque dimanche. Soutiens ma famille pour que nous désirions te rencontrer d’un seul cœur.
Tu ne commettras pas de meurtre.
On pourrait se dire que ce péché très grave ne nous concerne pas. Pourtant, cela ne nous empêche pas de réfléchir aux occasions où nous voulons blesser en actes et en paroles. Si le meurtre prive l’autre de la vie, la violence physique est déjà une atteinte à son corps. Réfléchissons à ces actes qui ne nous paraissent pas graves mais atteignent l’autre dans son corps et le font souffrir. Est-ce que je veux vraiment faire souffrir l’autre ? Et puis, il y a les paroles qui détruisent la confiance, l’amitié, l’image de soi … Elles atteignent l’âme de celui à qui on les dit, ce sont des violences et c’est pour cela que l’on parle de paroles blessantes. Seigneur, toi qui es doux et humble de cœur, aide-moi à regarder mes violences en actes et en paroles et à progresser dans mes relations avec les autres.
Tu ne commettras pas d’adultère.
C’est un péché d’adulte puisque c’est tromper son mari ou sa femme. C’est un péché grave car il s’agit d’une rupture de la confiance que l’on s’est échangée lors des promesses du mariage. Si les enfants ne sont pas encore appelés à des engagements pour la vie, ils sont cependant appelés à s’exercer à être fidèles aux engagements qu’ils prennent à leur mesure. Et surtout, ils peuvent apprendre à s’appuyer sur le Christ dans leurs promesses, leurs résolutions, leurs engagements. Seigneur, apprends-moi à t’appeler à l’aide quand je suis tenté d’abandonner, de faiblir dans mes décisions, dans mes promesses. Donne-moi la foi de compter sur toi qui es toujours fidèle et ne nous trompe pas.
Tu ne commettras pas de vol.
Voler c’est prendre ce qui n’est pas à soi. C’est un acte injuste que de priver quelqu’un de ce qui lui appartient sans son accord. C’est décider, à la place d’un autre que quelque chose n’est plus à lui mais à moi. Comme si l’autre n’existait pas. Ce manque de respect de la vie d’autrui fonde de nombreuses injustices ; on peut en effet voler des objets mais aussi des musiques, des images, du temps, gâché à faire des choses inutiles, des paroles que l’on a retenues : un merci, une consolation, l’attention que l’on accapare. Seigneur, pour me préparer à parler au prêtre qui m’écoutera en ton nom, pour progresser dans mes choix futurs, éclaire mes actes passés : quand ai-je choisi de prendre et non de recevoir ? Quand ai-je retenu au lieu de donner ?
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
C’est un mensonge avec des conséquences graves puisqu’il peut conduire à la condamnation d’un innocent. Mentir nous éloigne de Dieu qui est juste. Et pourtant Jésus qui a été victime de l’injustice des hommes et de faux témoignage obtient le pardon pour nous. Demandons-lui son secours : Seigneur, pour me préparer à recevoir ton pardon, aide-moi à être dans la vérité lorsque je regarde mes paroles et mes actes.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient.
Qu’est-ce que convoiter ? C’est envisager de s’approprier ce qui est à un autre. C’est laisser l’envie nous envahir, occuper notre esprit et nos projets. Elle peut nous rendre prisonnier à force de désirer toujours ce qui est à un autre. Seigneur, ouvre mes yeux pour que je sache voir tout ce que tu me donnes de bon.
Durant la semaine, je repense à tout cela, j’examine mes actes, j’observe ce que mon cœur ressent (de la joie ou un malaise ?), ce que mon intelligence me révèle (est-ce vrai ou faux ?) et ma conscience me dicte (est-ce bon ou mauvais ?). Je confie tout cela à Jésus sur qui je m’appuie avec confiance dans la prière.
Je voudrais vous entretenir aujourd’hui de ce merveilleux sacrement qui est un des plus beaux fruits de la Rédemption, la manifestation la plus émouvante de la Miséricorde divine à notre égard : le SACREMENT DE PÉNITENCE ou de RÉCONCILIATION qu'on appelle plus communément la Confession.
Pour nous mettre en parfaite communion de pensée avec l'Eglise, maîtresse de vérité, écoutons tout d'abord comment Jean-Paul II nous présente ce sacrement en se référant précisément à l'Année Sainte.
J'ai extrait ce passage d'une allocution que le Saint-Père a prononcé devant la Curie Romaine à l'occasion des vœux :
« L'Année Sainte est donc un appel au repentir et à la conversion, parce que ce sont les dispositions nécessaires pour avoir part à la grâce de la Rédemption. Ce n'est pas l'homme qui se rachète de ses propres péchés, mais l'homme est racheté quand il accepte le pardon qui lui est accordé dans le Rédempteur. C'est pourquoi nous voulons vivre le mystère de la Rédemption en méditant les grandes vérités qui ont été le fil conducteur de mes premières Encycliques : le Christ Rédempteur de l'homme, le Christ qui révèle le Père, riche en miséricorde. La célébration du Synode va aussi faciliter la compréhension de ce don inestimable, parce qu’il disposera les cœurs à s'approprier la Rédemption personnellement ; à en vivre à travers la Pénitence et la Réconciliation, c'est-à-dire dans la victoire sur le mal moral. C’est-à-dire dans le retour à Dieu. Dans la conversion. Comme je l'ai dit dans « Dives in misericordia, une connaissance authentique du Dieu de miséricorde, de l'amour de tendresse, est une source constante et inépuisable de conversion, non seulement pour une conversion qui dure l'instant de l'acte intérieur mais pour une disposition durable, une stabilité intérieure. Ceux qui arrivent à connaître Dieu de cette manière, à le « voir » ainsi, ne peuvent plus vivre autrement que dans une continuelle conversion ».
Il faut retrouver le sens du péché, ce sens dont la perte est liée à la perte bien plus radicale et intime du sens de Dieu. Le sacrement de la pénitence est le sacrement de la réconciliation avec Dieu, de la rencontre entre la misère de l'homme et la miséricorde de Dieu, personnifiée dans le Christ Rédempteur et dans le pouvoir de l'Eglise. La confession est un acte concret de foi en l'évènement de la Rédemption. C’est pourquoi le sacrement de la confession est de nouveau proposé, à travers ce Jubilé, comme un témoignage de foi dans la sainteté dynamique de l'Eglise qui fait des saints avec des hommes pêcheurs ; il est proposé comme une exigence de la communauté ecclésiale qui est toujours blessée dans sa totalité par chaque péché, même si celui-ci est commis individuellement ; il est proposé comme purification en vue de l’Eucharistie et comme signe consolant de l'économie sacramentelle qui fait entrer l'homme en contact direct et personnel avec le Christ, mort et ressuscité pour lui : « lui qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi » (Gal.2, 20).
Dans tous les sacrements, à commencer par le baptême, il s'établit ce rapport interpersonnel entre le Christ et l'homme, mais c'est surtout dans la Pénitence et dans l'Eucharistie que ce rapport se renforce au cours de la vie humaine pour devenir quelque chose de réel, que l'on possède, qui nous soutient et nous donne lumière et joie.
Il y a dans ce beau texte si dense une petite phrase qui me frappe tout particulièrement et qu'il me paraît important de commenter avant de parler de la nature du sacrement de Pénitence et de ses effets.
I - Le Pape nous dit « IL FAUT RETROUVER LE SENS DU PÉCHÉ » et en disant cela il indique très clairement d'où provient cette grande désaffection à l'égard de la Confession sacramentelle que l’on constate depuis déjà bien des années chez beaucoup de catholiques, même pratiquants. On ne sait plus, en fait, ce qu'est le péché : on n'en perçoit plus la gravité et la nocivité. Et pourquoi cela ? Là encore, le Pape le souligne en deux mots : c'est parce qu'on a perdu le sens de Dieu : le sens de sa Transcendance, de son infinie grandeur, de son infinie sainteté. Et quand on perd ainsi le sens de Dieu, on perd inéluctablement le sens de son Amour et des exigences qu’il comporte.
Dès lors, il est évident que si nous voulons retrouver une plus grande estime pour le sacrement de Pénitence, comme le Saint-Père ne cesse de nous y exhorter, il nous faut de toute urgence restaurer en nous un sens très aigu du péché.
Or, le moyen le plus sûr pour y parvenir c'est de nous placer dans la lumière de la Révélation. Car seule la Parole de Dieu peut nous dire en quoi consiste le péché, nous faire comprendre que ce n'est pas une réalité naturellement connaissable, mais un mystère surnaturel.
Dans cette lumière qui vient d'En-Haut, il apparait très nettement que le fait fondamental sur lequel repose toute la réalité du péché c'est l'attitude d'amour infini que Dieu a pour nous.
« Dieu est Amour » nous dit saint Jean, et le même saint Jean précise que « Dieu nous a aimés le premier ». Si Dieu a décidé de nous créer, c’est uniquement par amour, dans le but de se donner Lui-même à nous pour le temps et l’éternité : vérité qui est très bien exprimée dans une petite phrase de l'Evangile prononcée par le Père de l'enfant prodigue, ce père qui est l'image si bouleversante de Dieu : s'adressant à son fils aîné, il lui dit : « Mon enfant tout ce qui est à moi est à toi ». « Tout ce qui est à Dieu » ce n'est pas seulement son empire sur le monde matériel, c'est infiniment plus. Le Bien de Dieu c'est avant tout Lui-même, ce qu'Il est : lumière, Amour, Bonheur absolus. Or, c'est ce Bien parfait, ce Bien suprême infini qui constitue son être divin, c'est sa vie divine que notre Père des cieux veut donner à ses enfants d'adoption.
Et nous savons tous que ce don inouï, ce cadeau insurpassable a été déposé en nous au moment du Baptême. C'est le mystère si merveilleux de la GRÂCE SANCTIFIANTE, de la « VIE SURNATURELLE », le mystère de cette vie de Dieu qui est plantée en notre âme comme un germe, et qu'il faut développer, faire grandir chaque jour jusqu'à ce qu'elle parvienne à sa plénitude, à son épanouissement suprême, au-delà de la mort, dans la Béatitude éternelle du ciel.
« Tout ce qui est à moi est à toi » : pour se donner aussi à nous Dieu ne met aucune condition, mais il ne peut se donner à nous malgré nous, il ne peut nous contraindre à l'aimer car il n'y a d'amour que libre (un échange d'amour ne pouvant se faire que dans la liberté).
Donc Dieu ne peut pas se donner à nous, son Amour ne peut pas grandir en nous si nous ne voulons pas de Lui, si nous ne l'aimons pas. Il nous a donné une liberté et une liberté telle que nous pouvons dire non aux avances de son Amour ; nous pouvons l'empêcher de nous combler, de libérer la tendresse qu'il tient comme follement comprimée en son Cœur dans l'impatience de la communiquer.
C'est dans la méconnaissance de cet Amour, le mépris de cet Amour, le refus de cet Amour que consiste essentiellement le pêché. Dieu offre à l'homme l'Amour et la Joie infinis qu'Il est Lui-même et le pécheur n'en veut pas parce qu'il aime mieux soit l'argent, soit le plaisir, soit l'orgueil, parce qu'il met sa préférence dans des biens finis...
« L'Amour n'est pas aimé » disait saint François d'Assise. Cette parole émouvante résume le grand drame du péché dont nous pouvons suivre tout le déroulement à travers la Bible ; depuis le début (c'est-à-dire le pêché originel) jusqu'à son dénouement qui est le mystère de la Croix, le mystère de Jésus crucifié et glorifié qui, en se livrant totalement à son Père par Amour, a remporté une victoire totale et définitive sur le péché.
En vérité, la Bible c'est avant tout le récit des relations entre Dieu et l'homme, c'est-à-dire des efforts de Dieu pour se faire aimer de cet être infime qu'est l'homme, de cet être qu'il a créé à son image et qu'il assiège de son Amour. « Dieu met ses délices en effet à fréquenter les enfants des hommes ». Il se choisit un peuple qu'il Aime avec une tendresse toute particulière. Et pour lui faire comprendre la nature de cet amour, il se sert audacieusement, surtout chez les prophètes, de l'image la plus parlante, la plus expressive : celle de l'amour conjugal avec ce qui le caractérise : son impétuosité, sa tendresse passionnée, sa jalousie.
Et chaque fois que le peuple élu se détourne de Dieu pour adorer des idoles, Dieu lui fait comprendre qu'il a commis vis-à-vis de Lui un grave péché... qu'il a rompu le pacte de l'Alliance, qu'il s'est rendu coupable vis-à-vis de l'époux divin d'un véritable adultère. Apparaît alors la Miséricorde de Dieu qui inlassablement multiplie les appels à la conversion et offre généreusement son Pardon.
Ces relations de Dieu avec le Peuple de l'Alliance sont le modèle des relations qu'Il veut établir avec chacun et chacune d'entre nous, relations de personne à personne. C'est dans cette lumière que nous pouvons saisir un peu ce qu'est le pêché et mesurer sa gravité.
Il est tout autre chose qu'une simple infraction à un règlement ou à des lois. Il est, vis-à-vis de ce Dieu qui est toute Tendresse, de ce Dieu qui nous Aime au-delà de toute expression, une attitude d'infidélité, un adultère, une trahison...
Chaque fois donc que nous nous dérobons à un appel d'Amour que Dieu nous adresse, nous commettons un péché, car à ce moment-là nous préférons nous complaire en nous-mêmes ou dans des biens créés, nous préférons notre volonté à la sienne, notre bon plaisir au sien.
Saint Augustin qui a l'art des formules frappantes dit ceci : « Je commets un péché chaque fois que j'aime ce que Dieu n'aime pas et chaque fois que je n'aime pas ce que Dieu aime ». Disons-nous bien que c'est en méditant la Sainte Ecriture, c'est en nous familiarisant avec la Parole de Dieu qu'on est peu à peu sensibilisé aux goûts de Dieu, qu'on découvre ce que Dieu aime ou n'aime pas et que, par le fait même, on éduque sa conscience. Plus nous nous placerons dans cette perspective de l'Amour de Dieu qui donne tout et demande tout, et plus nous saisirons la gravité du péché : un tel Amour ne peut supporter ni l'infidélité, ni le plus léger manquement... Mais si nous voulons bien mesurer toute la gravité du pêché, il nous faut le regarder aussi du point de vue de sa nocivité, de ses effets désastreux en nous et dans les autres.
Quels sont d'abord les effets du péché dans notre âme ?
- Si ce péché est mortel, il ruine totalement l'intimité et l'amour entre Dieu et nous. Il nous fait perdre la vie surnaturelle et cet anéantissement de la vie surnaturelle c'est le plus grand de tous les malheurs (pire que l'anéantissement du monde matériel tout entier), parce que la vie surnaturelle, la vie de Dieu en nous est un bien qui dépasse tous les mondes matériels possibles. Le péché mortel est le plus grand de tous les malheurs, parce que si la mort nous trouve fixés dans cet état, nous allons directement en enfer.
Jésus nous dit de façon très expressive dans l'allégorie de la vigne (Jean chap.15) en quoi consiste cet état de pêché mortel. L'âme ressemble au sarment détaché du tronc. Plus de suc donc, plus de sève et plus de fruits ; c'est la mort. Le rameau desséché n'est plus bon qu'à être jeté au feu.
Rappelons-nous aussi que toutes les actions, même excellentes, faites en état de péché mortel ne méritent rien pour le ciel : Dieu ne nous en tiendra jamais compte. Elles seront absolument et éternellement perdues.
- Quant au péché véniel, il ne faut pas - comme on aurait trop tendance à le faire - le considérer comme quantité négligeable, quelque chose qui ne porte pas a conséquence... Je le disais il y a un instant, l'Amour véritable ne peut supporter le plus léger manquement, la plus petite indélicatesse, Le péché véniel doit donc être évité, car il est pour l'âme une maladie, une blessure qui risque d'être plus ou moins grave.
D'autres images expriment la même vérité et on peut dire par exemple que le péché véniel est une tâche sur le visage de l'âme qui défigure en elle l'image de Dieu, ou encore que c'est un corrosif qui insensiblement détruit les liens que nous avons tissés avec le Seigneur et avec nos frères.
Voyons maintenant les effets du péché sur les autres. Le chrétien, nous le savons, n'est pas un isolé, il est membre de ce grand corps que nous formons tous avec le Christ, dont le Christ est la tête et que nous appelons le Corps mystique. Or, que se passe-t-il lorsqu'un membre du corps est malade ? C'est le corps tout entier qui souffre par solidarité, qui est atteint par la contagion : « Si je marche sur ton pied, dit saint Augustin, c'est ta bouche qui crie ».
Par conséquent, lorsqu'on pèche, de quelque manière que ce soit, on fait du tort, non seulement à la tête qui est le Christ, mais aussi à tous les membres de son Corps, sans parler du tort que l'on peut causer individuellement à tel ou tel de ses membres (perte de bonne réputation par exemple). Un chrétien ne peut pas commettre un péché, même par omission, même intérieurement, sans pécher du même coup contre tous ses frères, sans diminuer la vie divine dans le corps entier. Ah ! Si chaque fois que nous sommes tentés (même pour un péché véniel) nous pensions qu'en cédant à cette tentation, en tombant dans le péché nous allons faire baisser le niveau de l'amour, non seulement en nous, mais dans le monde !... Comme cela nous aiderait à résister...
Notre grand penseur PASCAL a mis sur les lèvres de Jésus une parole qui s'adresse à chacun et chacune d'entre nous et qui devrait nous faire réfléchir « si tu connaissais tes péchés, tu perdrais cœur ». Malheureusement nous ne risquons pas de perdre cœur, parce que d'ordinaire nous ne prenons pas le péché au sérieux.
Un seul homme en fait a compris pleinement le péché des hommes et l'a pris vraiment au sérieux, c'est Jésus, notre Rédempteur, Lui qui étant le Saint de Dieu, l'Innocent par excellence, a accepté cependant de se mettre du côté des pécheurs : « il a été fait péché pour nous » dit saint Paul.
Aussi bien, n'est-ce pas par des raisonnements qu'on peut acquérir un sens très aigu du péché, mais par une longue et amoureuse contemplation de Jésus souffrant et mourant à cause de nos péchés.
Il faudrait, en particulier, que nous regardions très souvent Jésus dans sa mystérieuse agonie du Jardin des Oliviers : dans son cœur si pur, si parfait, où Dieu le Père est aimé d'un Amour infini, l'horreur du péché est telle qu'avant même que personne l'ait touché, il en arrive à suer du sang, sous la seule pression de sa souffrance intérieure. Oui, c'est bien nous qui le torturons, qui le broyons, le blessons intérieurement par toutes nos offenses...
Et c'est avec ce feu intolérable au cœur, avec le désir ardent de réparer par son Sacrifice d’Amour tous les refus de l'Amour, que Jésus a supporté héroïquement les souffrances indicibles de sa Passion. Par cet acte Rédempteur, Notre-Seigneur a donné à Dieu infiniment plus d'Amour que le péché ne lui en a refusé et il a remporté une victoire absolue et définitive sur le péché.
Telle est donc, au regard de la Foi, la tragique réalité du péché : chaque fois que nous le commettons, nous outrageons, nous torturons, nous crucifions le Christ.
Et c'est bien ainsi que les saints - eux qui sont nos modèles et nos entraîneurs - ont compris les choses. Aussi, le sens du péché en eux était-il particulièrement vif...
- Je pense à saint Dominique Savio qui disait : « la mort plutôt que le péché ».
- Je pense au saint Curé d'Ars qui fut le plus grand confesseur du siècle dernier : « Le péché, disait-il, est le bourreau du Bon Dieu et l'assassin de l'âme... Quand on va se confesser il faut comprendre ce qu'on va faire. On peut dire qu'on va déclouer Notre-Seigneur... »
- Quant à sainte Catherine de Gênes, à qui Dieu daigna montrer dans une expérience mystique la gravité d'un simple péché léger, elle écrit ceci : « Quand j'ai eu cette vue qui m'a fait voir combien importe l'ombre d'un tout petit acte contre Dieu, je ne comprends pas comment je n'en suis pas morte. Je dis alors : Je ne m'étonne pas que l'enfer soit si horrible, puisqu'il est l'effet du péché. Dès lors, en comparaison, que sera le péché mortel et tant de péchés mortels. Si Dieu ne m'avait soutenue, je crois que je serais morte de voir un péché, aussi bien que de voir Dieu Lui-même. Ces deux vues, comme il m'est donné de le comprendre, sont si excessives qu'aucun homme ne pourrait en sortir indemne ».
Il - Ce grand esprit de Foi dont tous les saints ont fait preuve, qui nous est si nécessaire pour raviver en nous le sens du péché, nous en avons également besoin pour renouveler notre estime à l'égard du sacrement de Pénitence que Jésus a institué pour nous libérer, précisément du pêché et nous aider à progresser sur le chemin de la sainteté.
Le récit de cette institution se trouve dans l'Evangile de saint Jean au chapitre 20. Au soir de Pâques, Jésus ressuscité apparaît à ses disciples dans la salle où ils se sont barricadés par crainte des Juifs. Après leur avoir souhaité la Paix et montré ses blessures Il souffla sur eux et leur dit « Recevez l'Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus ».
Par ces paroles, Notre-Seigneur a transmis à ses apôtres son propre pouvoir de pardonner les péchés, ce pouvoir formidable qui n'appartient qu'à Dieu. Les apôtres, par la suite, ont communiqué ce même pouvoir divin à leurs successeurs les évêques et aux prêtres ordonnés par eux.
Après l'Ascension, la présence et l'action de Jésus sur terre sont devenues invisibles, mais son humanité sainte n'en continue pas moins d'exercer son Sacerdoce qui consiste à sanctifier, à diviniser les âmes ; qui consiste en particulier à sauver les âmes en les réconciliant avec Dieu (et avec tous) par la rémission des péchés. Ce Sacerdoce, Il l'exerce de manière visible à travers les prêtres qu'Il a établis ministres de ses sacrements.
S'adresser à un prêtre pour lui avouer ses péchés et lui demander l'absolution, c'est donc s'adresser à Jésus Lui-même. Et peu importe la personnalité humaine de ce prêtre (ses défauts par exemple) il suffit qu'il soit prêtre. Ce que notre foi doit savoir découvrir, en effet, par delà le prêtre visible, c'est la main invisible du Christ qui absout.
Cela ne fait donc absolument aucun doute, Jésus à bien voulu, dans sa suprême sagesse, ce Sacrement du Pardon. Il en a confié le ministère aux responsables de son Eglise (évêques et prêtres) et Il veut que nous le recevions selon les modalités définies par le Magistère de cette même Eglise à qui il a donné le pouvoir illimité de lier et de délier.
Lorsqu'une âme chrétienne s'est rendue coupable d'une faute grave après son Baptême, il n'y a pas d'autre refuge pour son salut que la Miséricorde de Dieu dont le Sacrement de Pénitence sera toujours l'instrument privilégié.
« La Confession sacramentelle, a dit Paul V1, c'est comme un passage obligé sur le chemin du salut ».
Il faut en effet que nous soyons bien convaincus de ceci : tous les actes de retour vers Dieu que nous pouvons accomplir sont par eux seuls incapables de nous faire retrouver l'état de grâce si Dieu Lui-même n'intervient pas pour restaurer ce que nos péchés ont détruit ou compromis.
Autrement dit, par le péché, notre pouvoir de défaire dépasse notre pouvoir de refaire. Nous nous engageons dans un chemin d'où nous ne pouvons pas revenir seuls.
Ce qui opère à proprement parler le pardon des péchés – même celui.des péchés véniels - ce n'est pas l'homme malgré tout ce qu'il peut avoir de bon, malgré son esprit de repentir et ses efforts de redressement, c'est uniquement la Grâce de Dieu, don absolument gratuit de son Amour miséricordieux, qui fait irruption en notre âme par l'absolution. C'est donc elle, l'absolution, qui, en vertu de l'efficacité infinie de la Croix du Christ, porte vraiment remède au péché en l'effaçant au point qu'il n'en reste plus rien.
C'est elle qui rénove l'âme en lui rendant la santé spirituelle, qui l'embellit et l'enrichit et qui lui confère en plus une Grâce spéciale, propre au Sacrement de Pénitence (dont je parlerai un peu plus loin).
De tout cela, il ressort que la disposition fondamentale qui est requise pour recevoir le Sacrement de Pénitence, c'est la Foi en Jésus Sauveur, la Foi en l'efficacité infinie du sang versé par le Christ pour la rémission des péchés. Il faut croire que l'Amour miséricordieux de Jésus est assez surabondant pour effacer tous les péchés quelle que soit leur quantité ou leur gravité.
« Si graves que soient les crimes d'une conscience humaine, écrit le Père Philippon, le sang du Christ, infiniment plus efficace que toute la malice des hommes, vient avec l'absolution du prêtre nous en apporter une rémission totale ».
Nous devrions donc nous approcher toujours de ce Sacrement, le regard de notre foi tourné tout entier vers la Croix de notre Bien-Aimé Sauveur, en nous considérant comme inondés par le sang rédempteur versé pour nous. « Il m'a aimé et Il s'est livré pour moi » dit saint Paul, et en détestant nos péchés parce qu'ils sont la cause de toutes les souffrances du Christ Rédempteur vers qui nous voulons revenir avec amour.
Or, détester ses péchés, c'est ce qu'on appelle avoir la contrition. C'est, là aussi, une condition indispensable pour recevoir avec fruit le Sacrement de Pénitence.
Avoir la contrition, c'est avoir le cœur broyé de tristesse à la vue de nos actes mauvais, c'est regretter profondément d'avoir refusé d'aimer, en désobéissant à Dieu notre Père, en ayant méprisé sa volonté, en ayant outragé sa bonté, en ayant été des ingrats. C'est aussi, redisons-le, regretter d'avoir été la véritable cause de toutes les souffrances et de la mort horrible de Jésus sur la Croix, d'avoir été en quelque sorte les complices de son assassinat.
Evidemment quand on dit « être broyé de tristesse », cela ne veut pas dire « sentir de la tristesse ». Là, comme pour l'amour de Dieu, il ne s'agit pas de sentiment, mais de volonté ; et la volonté est insensible.
En pratique, savez-vous quel est le moyen le plus sûr pour avoir une vraie contrition ! C'est de faire en quelques minutes un mini-chemin de Croix (ou ce qui revient au même, méditer les mystères douloureux du Rosaire) ; autrement dit, il faut nous représenter quelques-unes des souffrances physiques et spirituelles de Jésus et lui dire : « Seigneur c'est pour moi, à cause de moi et par moi que tu endures tout cela. Je viens de te crucifier à nouveau, mais je le regrette du fond du cœur. Aie pitié de moi dans ta grande miséricorde, pardonne-moi et...merci pour tant d'amour.
Nous avons vu que la grâce première du Sacrement de Pénitence c'est le Pardon total et définitif des péchés commis : péchés que nous avons reconnus, regrettés et confessés à un prêtre avec le ferme propos de ne plus recommencer. Il faut savoir également, car c'est très important - et on omet trop souvent de le souligner - que cette grâce principale s'accompagne toujours d'une grâce spéciale à ce Sacrement.
Cette grâce sacramentelle spéciale, c'est un remède exactement adapté aux péchés que nous avons accusés, le médicament spirituel spécifique des maladies de notre âme et de ses blessures actuelles, le fortifiant efficace pour nos faiblesses et les vitamines nécessaires pour le rachitisme perpétuel de nos âmes.
Même si ordinairement nous n'avons pas de blessure grave et mortelle à présenter à Jésus, notre Médecin spirituel, nous avons tous des maladies chroniques, ce qui nécessite constamment et régulièrement les médicaments que nous donne ce sacrement.
Bien que nous soyons enfants de Dieu, nous sommes tous des enfants chétifs en nos âmes, faibles, malingres, qui ne se développent pas. Reconnaissons humblement qu'au point de vue spirituel, nous n'avons pas bonne mine, nos âmes ont toutes un visage souffreteux et nous aurons toujours ici-bas grand besoin de ces fortifiants et vitamines de l'âme que Jésus nous a obtenus dans le mystère de son Sacrifice d'Amour et nous communique par ce Sacrement de Pénitence institué, redisons-le, exprès pour cela. Ils sont trop nombreux les catholiques, même bons pratiquants, qui ne cherchent en recevant ce Sacrement qu'à effacer leurs péchés, passer l'éponge, se mettre en règle avec Dieu, soulager leur conscience se tranquilliser, être prêts, ne pas risquer le Châtiment éternel...
Même si cela n'est pas à négliger, c'est quand même minimiser ce Sacrement admirable, car ce dont il s'agit, en fait, c'est de transformer le mal de notre âme en bien, le refus d'aimer en amour ; il s'agit de changer la mort de notre âme en vie qui ne finira pas.
Et puis, passer l'éponge, prendre une douche ou un bain quand on est gravement malade ou même simplement affaibli ou enfant qui ne se développe pas, est-ce que ça suffit ? Dieu le sait mieux que nous. C'est saint François de Sales qui disait : « Ce Sacrement n'est pas seulement l'éponge qui efface, il est surtout le cordial qui fortifie ».
Disons-nous bien que rien ne saurait remplacer ces remèdes, ces fortifiants, ces vitamines qui sont la grâce propre du Sacrement de Pénitence ; ni des prières très ferventes, ni même l'Eucharistie et la Communion fréquente.
Jésus n'a pas institué deux choses ayant le même but et des effets identiques. L'Eucharistie certes est la nourriture de nos âmes ; mais quand on a une maladie, même non mortelle : pneumonie par exemple ou hépatite virale, si le médecin nous dit simplement : « mangez bien, nourrissez-vous bien » croyons-nous que cela suffira pour nous guérir ? Ne faut-il pas un remède ? De même des enfants chétifs et qui ne grandissent pas, il ne leur suffit pas de bien manger, ils ont besoin en plus de fortifiants et de vitamines. C'est ce que Jésus, dans son Amour, a prévu pour nous en inventant ce sacrement.
Il me reste à vous parler d'un dernier aspect de ce merveilleux Sacrement : de ce qu'on appelle le troisième acte du pénitent, le premier étant la contrition et le second l'aveu de ses péchés à un prêtre, il consiste, ce troisième acte, à faire sa pénitence, c'est-â-dire à accomplir une satisfaction ou réparation.
Pour en saisir toute l'importance, il faut se rappeler ce que l'Eglise a toujours enseigné, à savoir qu'il existe des peines temporelles méritées par nos péchés.
Certes, nos péchés sont réellement pardonnés, entièrement effacés par la grâce de l'absolution, mais leurs conséquences sont loin d'être éliminées de ce fait. Ces suites du péché sont au nombre de trois :
- l'amitié pour Dieu se trouve diminuée.
- dans notre âme la tendance vicieuse est renforcée d'autant, amoindrissant notre liberté, préparant les rechutes.
- enfin, le désordre du monde en est accru...
Tout cela est diversement, mais réellement, désastreux. Le péché porte ainsi en lui-même son châtiment. Pour que puisse être vraiment réparé tout ce mal, il faudra donc peiner, faire pénitence. Le Dieu infiniment juste exige que le pécheur pénitent expie ses péchés ; il en sera puni soit en cette vie, soit après la mort au Purgatoire s'il n'a pas volontairement purgé sa peine par des actes de pénitence.
La Pénitence sacramentelle, c'est-à-dire celle que le confesseur impose au coupable repenti et qui va être absous, constitue la satisfaction proprement dite. Elle est la réparation de l'offense que le pécheur a faite à Dieu en refusant de l'aimer, en violant donc l'ordre de l'Amour établi par Dieu et restauré par le Christ dans le mystère de la Rédemption.
Le pécheur pardonné doit, s'il a compris le sens du péché, se sentir poussé à réparer l'atteinte que son péché a faite à cet ordre. Il y satisfait précisément au moyen de la pénitence sacramentelle. Encore faut-il remarquer qu'au fond ce n'est pas lui qui répare à proprement parler, car la réparation accomplie par le Christ concerne absolument tous les péchés de tous les hommes, du premier jusqu'au dernier. Par la pénitence sacramentelle, et précisément parce qu'elle est sacramentelle, c'est-à-dire. Le signe efficace de la réparation du Christ, le pécheur repenti ne fait que participer à cette réparation ; il ne fait qu'appliquer à son péché le bénéfice de la réparation du Christ, notre Unique Sauveur.
La valeur rédemptrice du Sacrifice de Jésus nous est donc appliquée de manière spéciale dans le Sacrement de Pénitence à travers les prières ou les actes qui nous sont imposés par le confesseur. De plus, grâce à ce Sacrement, a valeur de réparation « tout ce que nous faisons de bien ou supportons de pénible » c'est-à-dire tous les actes quotidiens que nous faisons par la grâce de Dieu et pour sa gloire, en premier lieu l'accomplissement de notre devoir d'état, et puis toutes ces difficultés que nous rencontrons, toutes ces souffrances et toutes ces épreuves qui, acceptées généreusement et offertes nous configurent au Christ Rédempteur.
Ainsi donc, par ses divers aspects qui sont complémentaires, le Sacrement de la Miséricorde apparaît-il à nos yeux de croyants comme un prolongement de l'Incarnation Rédemptrice et de la continuelle action purificatrice du Christ, en permanence à la disposition des pécheurs, venant encore parmi nous « chercher et sauver ce qui était perdu ».
Que conclure au terme de ces réflexions qui n'ont aucunement la prétention d'épuiser le sujet ? Je pense que si nous voulons maintenir notre âme en bonne santé, c'est-à-dire en état de grâce - et ce doit être pour nous la priorité des priorités«.si nous voulons, non seulement demeurer dans l'amitié divine, mais la cultiver jusqu'à nous identifier de plus en plus à Jésus, notre parfait modèle, jusqu'à pouvoir dire comme saint Paul « Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi », nous avons besoin absolument de recourir, et très souvent, au Sacrement de Pénitence. Nous n'en serons jamais assez convaincus : c'est le Sacrement qui tout de suite après l'Eucharistie joue le rôle le plus actif dans les progrès de notre vie spirituelle.
Puissions-nous donc, à l'occasion de l'Année Sainte, prendre l'habitude - si ce n'est déjà fait - de nous confesser fréquemment ; au moins une fois par mois, comme Marie semble nous l'indiquer à Fatima en nous demandant la pratique du premier samedi.
Par le moyen irremplaçable de ces rencontres répétées de notre misère avec l'Infinie Miséricorde, nous réaliserons plus rapidement et plus profondément notre réforme intérieure. De plus, ayant mieux pris conscience de la gravité du péché - le nôtre et celui du monde - et du devoir qui nous incombe de le réparer, nous serons plus généreux pour répondre aux appels pressants que la Mère de Miséricorde nous a adressés à Lourdes et à Fatima « Sacrifiez-vous pour les pécheurs. Pénitence, Pénitence, Pénitence ».
A l'école de la Co-rédemptrice, guidés et formés par Elle, unis de plus en plus à son Cœur Douloureux et Immaculé, nous apprendrons à devenir nous aussi, et selon notre mesure de grâce, des co-rédempteurs pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes.
Des lecteurs nous l’ayant demandé, nous publions ci-dessous notre traduction des suggestions données par le Vatican afin de se préparer au sacrement du pardon. Schéma général pour l’examen de conscience
Est-ce que je m’approche du sacrement de la Pénitence avec un désir sincère de purification, de conversion, de renouvellement de vie et d’une amitié plus intime avec Dieu ou est-ce que je le considère plutôt comme un poids, que je suis rarement disposé à prendre sur moi ?
Ai-je oublié ou volontairement tu des péchés graves dans ma confession précédente ou dans les confessions passées ?
Ai-je effectué la pénitence qui m’a été donnée ?
Ai-je réparé mes torts ?
Ai-je cherché à mettre en pratique les résolutions prises pour amender ma vie selon l’Évangile ?
À la lumière de la parole de Dieu, que chacun s’examine :
I. Le Seigneur dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur »
Mon cœur est vraiment orienté vers Dieu ; puis-je dire que je l’aime vraiment plus que tout et d’un amour filial, dans l’observance fidèle de ses commandements ?
Est-ce que je me laisse trop absorber par les choses temporelles ?
Dans mon agir, mon intention est-elle toujours droite ?
Ma foi en Dieu, qui nous a adressé sa parole dans le Fils, est-elle ferme ?
Ai-je donné ma pleine adhésion à la doctrine de l’Église ?
Ai-je eu à cœur ma formation chrétienne, en écoutant la parole de Dieu, en participant à la catéchèse, en évitant tout ce qui peut ébranler ma foi ?
Ai-je toujours professé avec courage et sans crainte ma foi en Dieu et dans l’Église ?
Ai-je tenu à me montrer chrétien dans la vie privée et publique ?
Ai-je prié le matin et le soir ?
Ma prière est-elle un vrai entretien cœur à cœur avec Dieu ou est-elle seulement une pratique extérieure vide ?
Ai-je su offrir à Dieu mes occupations, mes joies et mes douleurs ?
Est-ce que j’ai recours à lui avec confiance même dans les tentations ?
Ai-je du respect et de l’amour pour le saint nom de Dieu ou l’ai-je offensé par un blasphème, un faux serment, ou en le nommant en vain ?
Ai-je manqué de respect envers la Vierge Marie et les saints ?
Est-ce que je sanctifie le jour du Seigneur et les fêtes de l’Église en prenant part avec une participation active, attentive et pieuse aux célébrations liturgiques, et spécialement à la sainte messe ?
Ai-je évité d’effectuer un travail non nécessaire les jours de fête ?
Ai-je observé le précepte de la confession au moins annuelle et de la communion pascale ?
Existe-t-il pour moi « d’autres dieux », à savoir des expressions ou des choses auxquelles je m’intéresse ou dans lesquelles je mets ma confiance plus qu’en Dieu, par exemple la richesse, les superstitions, le spiritisme et d’autres formes de magie ?
II Le Seigneur dit : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ».
Est-ce que j’aime vraiment mon prochain ou bien est-ce que j’abuse de mes frères, me servant d’eux pour mes intérêts et leur réservant un traitement dont je ne voudrais pas que l’on use envers moi ?
Ai-je été cause de scandale par mes paroles ou mes actions ?
Dans ma famille, ai-je contribué avec patience et avec un véritable amour au bien et à la sérénité des autres ?
Pour les différents membres de la famille :
Pour les enfants.
Ai-je été obéissant à l’égard de mes parents, les ai-je respectés et honorés ?
Les ai-je aidés dans les nécessités spirituelles et matérielles ?
Me suis-je engagé dans l’école ?
Ai-je respecté les autorités ?
Ai-je donné un bon exemple en toute situation ?
Pour les parents.
Me suis-je préoccupé de l’éducation chrétienne de mes enfants ?
Leur ai-je donné un bon exemple ?
Les ai-je soutenus et dirigés par mon autorité ?
Pour les époux.
Ai-je été toujours fidèle dans mes sentiments et mes actions ?
Ai-je fait preuve de compréhension dans les moments d’inquiétude ?
Est-ce que je sais donner de mon bien sans égoïsme mesquin, à celui qui est plus pauvre que moi ?
Pour ce qui dépend de moi, est-ce que je défends les opprimés et est-ce que j’aide les personnes démunies ?
Ou bien est-ce que je traite mon prochain avec suffisance ou dureté, surtout les pauvres, les faibles, les personnes âgées, marginales ou les immigrés ?
Est-ce que je me rends compte de la mission qui m’a été confiée ?
Ai-je participé aux œuvres d’apostolat et de charité de l’Église, aux initiatives et à la vie de la paroisse ?
Ai-je prié et offert ma contribution pour les besoins de l’Église et du monde, par exemple pour l’unité de l’Église, pour l’évangélisation des peuples, pour l’instauration de la justice et de la paix ?
Ai-je à cœur le bien et la prospérité de la communauté humaine dans laquelle je vis ou est-ce que je ne m’occupe que de mes intérêts personnels ?
Est-ce que je participe, dans la mesure de mes possibilités, aux initiatives qui promeuvent la justice, la moralité publique, la concorde et les œuvres de bienfaisance ?
Ai-je accompli mes devoirs civils ?
Ai-je régulièrement payé mes impôts ?
Suis-je juste, engagé, honnête dans mon travail, désireux de rendre service pour le bien commun ?
Ai-je donné la juste récompense aux ouvriers et à tous mes employés ?
Ai-je observé les contrats et tenu mes promesses ?
Ai-je prêté l’obéissance et le respect dus aux autorités légitimes ?
Si j’ai quelque charge ou des fonctions de direction, est-ce que je ne me soucie que de mon profit ou bien est-ce que je m’engage pour le bien des autres, dans un esprit de service ?
Ai-je pratiqué la vérité et la fidélité, ou bien ai-je fait du mal à mon prochain par des mensonges, des calomnies, détractions, jugements téméraires ou violation de secrets ?
Ai-je attenté à la vie et à l’intégrité physique de mon prochain, ai-je offensé son honneur, ai-je abimé ses biens ?
Ai-je procuré ou conseillé un avortement ?
Me suis-je mis dans des situations où je pouvais encourager au bien ?
Dans la vie matrimoniale, suis-je respectueux de l’enseignement de l’Église sur l’ouverture à la vie et le respect de celle-ci ?
Ai-je agi contre mon intégrité physique (par ex. : la stérilisation) ?
Ai-je toujours été fidèle, y compris dans mon esprit ?
Ai-je gardé de la haine ?
Ai-je été bagarreur ?
Ai-je prononcé des insultes et des paroles offensives, fomenté des désaccords et des rancœurs ?
Ai-je omis de manière coupable et égoïste de témoigner de l’innocence de mon prochain ?
Au volant ou en utilisant d’autres moyens de transport, ai-je exposé au danger ma vie ou celle des autres ?
Ai-je volé ?
Ai-je injustement désiré les affaires d’autrui ?
Ai-je fait du tort à mon prochain dans ses biens ?
Ai-je restitué ce que j’ai soustrait et ai-je réparé les torts causés ?
Si l’on m’a fait du tort, me suis-je montré disposé à la réconciliation et au pardon par amour du Christ, ou est-ce que je garde dans mon cœur haine et désir de vengeance ?
III. Le Christ Seigneur dit : « Soyez parfaits comme votre Père est parfait »
Quelle est l’orientation fondamentale de ma vie ?
Est-ce que je m’encourage avec l’espérance de la vie éternelle ?
Ai-je cherché à raviver ma vie spirituelle par la prière, la lecture et la méditation de la Parole de Dieu, la participation aux sacrements ?
Ai-je pratiqué la mortification ?
Ai-je été prêt et décidé à juguler mes vices, à dominer mes passions et mes inclinations perverses ?
Ai-je réagi aux motifs d’envie, ai-je dominé ma gourmandise ?
Ai-je été présomptueux et orgueilleux, ai-je eu la prétention de m’affirmer au point de mépriser les autres et de me préférer à eux ?
Ai-je imposé aux autres ma volonté, en bafouant leur liberté et en négligeant leurs droits ?
Quel usage ai-je fait du temps, de mes forces, des dons reçus de Dieu comme les « talents de l’Évangile » ?
Est-ce que je me sers de tous ces moyens pour grandir tous les jours davantage dans la perfection de la vie spirituelle et dans le service du prochain ?
Ai-je été inerte et paresseux ?
Comment est-ce que j’utilise internet et les autres moyens de communication sociale ?
Ai-je supporté avec patience, dans un esprit de foi, les douleurs et les épreuves de la vie ?
Comment ai-je cherché à pratiquer la mortification, pour compléter ce qui manque à la passion du Christ ?
Ai-je observé la loi du jeûne et de l’abstinence ?
Ai-je conservé pur et chaste mon corps, dans mon état de vie, en pensant qu’il est le temple de l’Esprit Saint, destiné à la résurrection et à la gloire ?
Ai-je gardé mes sens et évité de salir mon esprit et mon corps par des pensées et des désirs mauvais, par des paroles et des actions indignes ?
Me suis-je permis des lectures, discours, spectacles, divertissements opposés à l’honnêteté humaine et chrétienne ?
Ai-je été, par mon comportement, objet de scandale pour les autres ?
Ai-je agi contre ma conscience, par crainte ou par hypocrisie ?
Ai-je cherché à me comporter en tout et toujours dans la vraie liberté des enfants de Dieu et selon la loi de l’Esprit, ou me suis-je laissé asservir par mes passions ?
Ai-je omis un bien qu’il m’était possible de réaliser ?
Nous nous préparons à recevoir le sacrement de réconciliation en méditant la parole de Dieu. Elle nous éclaire lorsque nous regardons de près nos actes ; ceux qui nous rapprochent du Seigneur et ceux que nous préférerions tenir dans l’obscurité. Dieu pardonne à ceux qui se présentent devant Lui dans la confiance et la vérité.
Je demande à l’Esprit Saint d’éclairer maintenant ma conscience, ma mémoire, mon intelligence. Pour entrer dans la prière à l’écoute de sa parole, je fais le signe de croix : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Viens Esprit Saint, qui donnes la sagesse. Aide-moi à faire la vérité dans ma vie pour me préparer à recevoir le pardon que Dieu le Père donne par son Fils Jésus Christ. »
Lisons ou écoutons l’évangile de saint Matthieu au chapitre 17, verset 1 à 9. Juste avant cette scène, Jésus a annoncé à ses disciples qu’il allait beaucoup souffrir, qu’il allait être tué et qu’il ressusciterait le troisième jour.
Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d’une grande frayeur. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n’ayez pas peur ! » Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »
Je laisse l’Esprit Saint éclairer mon cœur, ma mémoire et mon intelligence. Dieu ne veut qu’une chose : que nous ayons la vie et la vie en abondance. En nous rappelant nos actes, regardons si parfois nous refusons ce cadeau de la vie.
Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne. Jésus a quelque chose d’important à montrer à ses amis proches, Pierre, Jacques et Jean. Il n’emmène qu’eux trois. Où les emmène-t-il ? Toi aussi, laisse-toi emmener par Jésus aujourd’hui ; laisse-le te conduire à l’écart, loin du bruit et des distractions pour un moment. Il a quelque chose à te dire qui nécessite le silence. Dans la Bible, le sommet de la montagne est le lieu de la rencontre avec Dieu. Laisse Dieu t’approcher : Il a une bonne nouvelle pour toi.
Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Étonnant spectacle ! Le visage de Jésus change d’apparence et même ses vêtements sont transformés. Quelques mots suffisent pour évoquer l’éclat inhabituel de toute sa personne : brillant, soleil, blancs, lumière. Quelle est cette lumière ? Jésus veut montrer quelque chose à ses proches. Mais que comprennent-ils ? Que comprends-tu, toi ? Cela annonce-t-il quelque chose sur Jésus ?
Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Voilà maintenant une réunion au sommet ! Moïse et Élie sont de grandes figures de la Bible que tu connais. Qui est Moïse ? Qui est Élie ? Ce sont de grands prophètes proches de Dieu. Tu te souviens peut-être que Dieu a fait monter Moïse sur une haute montagne pour lui faire un don précieux : les tables de la Loi, les dix paroles pour vivre avec Dieu. Écoute Jésus nous rappeler quel est le premier commandement reçu par Moïse : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. ». C‘est le moment de me demander la place que je donne à Dieu dans ma vie. Est-ce que je pense à lui ? Est-ce que je l’oublie ? Est-ce que je le prie ? Est-ce que parfois je choisis de faire un acte qui montre que je ne l’aime pas assez ? Jésus ajoute le second commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Regarde Jésus pour mesurer quand tu t’es éloigné de lui et examine ta vie. Jésus est amour, il est patient, serviable, il n’est pas envieux, il ne se vante pas, il ne se gonfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il n’est pas intéressé, il ne s’emporte pas, il n’entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de voir l’autre dans son tort, mais il se réjouit avec celui qui a raison ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. Et moi ?
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Si Pierre propose de monter des tentes, car c’est le moment de la grande fête juive de Souccot, où l’on s’installe sous la tente pendant huit jours. On se rappelle ainsi la vie de nomade au désert où l’on était libre, enfin délivré de l’esclavage d’Égypte et où TOUT dépendait de Dieu : nourriture, eau, organisation de la vie, prière … Là Dieu éduquait son peuple à s’en remettre totalement à Lui, à lui faire confiance. Célébrant la liberté dans la confiance en Dieu, Souccot est une fête de joie et Pierre tout à la fête, dit « Il est heureux que nous soyons ici ! ». Dans ta vie, dis-tu à Dieu que tu t’appuies sur lui ou comptes-tu sur toi seulement ? Est-ce une bonne nouvelle de devoir s’appuyer sur Dieu ? Que fais-tu de la liberté qui t’est donnée ? En fais-tu quelque chose de bon ? T’en sers-tu toujours pour toi-même ? Écoutes-tu sans réfléchir les mauvaises idées ? Réfléchis-tu aux conséquences de tes actes quand tu dois décider ?
Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »
Quelle est cette nuée ? Souvent présente dans la Bible, elle montre que Dieu est présent. Attention, Dieu va parler. Et que dit-il ? Des choses qu’il a déjà dites au moment du baptême de Jésus par Jean-Baptiste. S’il les répète, c’est qu’il faut vraiment les écouter : Dieu dit que Jésus est son Fils, donc qu’il est le Fils de Dieu. Dieu dit qu’il aime son Fils. Il le dit deux fois, c’est dire s’il l’aime ! Fils bien-aimé et tout son amour de Dieu et de Père est en lui. Dieu dit : écoutez-le !Et toi, crois-tu que Jésus est le Fils de Dieu ? Que Dieu est cet amour infini ? Crois-tu qu’il t’aime ? L’écoutes-tu quand il te fait signe ? Quand te parle-t-il ? Quand quelqu’un a besoin de toi. Quand quelqu’un te demande un service, ton attention, une parole, un sourire. Ou rien, car quelquefois on pense que l’on est seul. Cherches-tu celui qui aurait besoin de toi et ne le demande pas ? Écoutes-tu le Seigneur qui parle alors à ton cœur ou détournes-tu ton attention pour ne pas être dérangé ?Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d’une grande frayeur. De quoi ont-ils peur ? Ils se jettent par terre et cachent leurs visages, pourquoi ? Ils savent bien qu’on ne peut pas regarder Dieu face à face sans être traversé par le feu brûlant de son amour infini qui consume tout ce qui n’est pas amour en nous. Ils savent bien qu’ils n’aiment assez ni Jésus ni son Père. Ils savent bien qu’ils ne l’écoutent pas toujours. Nous aussi. Nous ne sommes pas prêts à regarder Dieu face à face. Qui va enlever tout ce qui n’est pas de l’amour, tout ce qui nous abîme, nous blesse, nous empoisonne ?
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n’ayez pas peur ! » Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul. Lorsque nous réalisons ce que nous avons fait et que nous le disons à Jésus par l’intermédiaire d’un prêtre ; lorsque, nous avons le désir d’écouter à l’avenir le Seigneur, alors il peut nous pardonner. Car c’est en vérité que nous sommes face à lui, confiants en sa miséricorde infinie. Allons demander le sacrement de pénitence et de réconciliation, il est fait pour cela, pour retrouver le face à face avec Jésus.En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. » Pourquoi Jésus demande-t-il de garder secret cet événement incroyable ? Il leur a déjà dit qu’il allait bientôt être arrêté, jugé, condamné à mort, crucifié. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour ses amis qui sont désemparés. Ce qu’ils ne peuvent pas encore comprendre, c’est que la mauvaise nouvelle de sa mort est en fait une bonne nouvelle pour le monde puisque c’est ce qui va le sauver. Alors Jésus leur donne, juste à eux trois, les amis proches, un aperçu de ce qu’il sera après la résurrection, dans la gloire, transfiguré pour toujours, une fois les épreuves passées. La bonne nouvelle c’est la victoire éternelle de Dieu sur la mort. Et elle nous concerne tous. Nous sommes tous appelés à être transfigurés avec Jésus. Écoutons-le parler à notre cœur. Il sait tout de nous et attend que nous lui parlions. Patiemment.
Durant la semaine, je repense à tout cela, j’examine mes actes, j’observe ce que mon cœur ressent (de la joie ou un malaise ?), ce que mon intelligence me révèle (est-ce vrai ou faux ?) et ma conscience me dicte (est-ce bon ou mauvais ?). Je confie tout cela à Jésus sur qui je m’appuie avec confiance dans la prière.
Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Du sein de la nuée resplendissante, la voix du Père a retenti : « Voici mon Fils, mon bien-aimé, écoutez-le ! » Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.
Comme prêtre, j'expérimente l'énorme joie de la confession.
J'en connais les deux versants: celui du pénitent, qui a parfois le cœur un peu lourd de venir vers le prêtre pour lui raconter et lui avouer souvent les mêmes péchés et celui du confesseur qui éprouve la joie de Dieu devant une âme qui s'ouvre à la grâce, qui devient belle et libre, car libérée de la tristesse et de l'obscurité. Le pardon libère l'oiseau dont les ailes s'étaient prises dans le filet du péché.
La confession : l'inverse du Mac Do !
J'aime à dire que la confession, c'est le contraire du Mac Do. Avant, on a qu'une envie : manger pour soulager l'appétit. Après, on se dit : j'aurais peut-être pas dû, car c'est tout de même un peu lourd.
La confession c'est précisément l’inverse: avant c'est lourd, après c'est très léger !
En cette année de la Miséricorde, je me dois de témoigner de la plus belle des confessions. Bien-sûr, je ne révélerai aucun péché, car le sacrement de la confession est scellé. Personne n'entre dans le secret de la conscience, seul Dieu est le témoin intime de cette tendresse.
Le Pape François nous invite si souvent à se rendre au confessionnal, pour grandir à l'ombre de la Croix, à l'ombre de la lumière divine.
"Monsieur l'abbé, vous lui donnerez la bénédiction"
Un jour, lors d'un premier pardon pour enfants, une très bonne catéchiste s'approche pour me prévenir qu'un enfant préparé par ses soins recevra seulement la bénédiction.
L'enfant souffre d'un handicap et n'arrivera pas à parler correctement, à concevoir et verbaliser ses péchés. L'aimable catéchiste me recommande : " donnez-lui la bénédiction".
L'Esprit Saint me murmure au cœur : "pourquoi est-ce ce que je devrais limiter la grâce de Dieu ? Bien chère Madame, je crois que lors de la confession, je serai plutôt un handicapé, car même si je tiens la place de Jésus, je reste faible, malade et pécheur.
Donc ne vous faites pas de soucis. Je le recevrai avec joie pour sa confession, et je lui donnerai l'infini Pardon de Dieu qui coule du Cœur de Dieu vers mes pauvres mains. Une personne handicapée est tout proche de Dieu. Physiquement certes, elle est moins agile que moi, mais spirituellement, elle vole largement devant moi.
Bref, l'handicapé dans la relation avec Dieu ce sera moi. Que cet enfant bien préparé vienne rencontrer la Miséricorde et la tendresse de Dieu, sans crainte, sans peur, avec beaucoup d'Amour".
Lors de la rencontre personnelle, le "miracle" s'opère, sans merveilleux, sans extase, sans effets spectaculaire, mais avec la conscience que dans la confession, le sacrement de la Miséricorde, une œuvre plus prodigieuse que le début de l'Univers s'accomplit.
Rien de spectaculaire donc, mais un profond bouleversement envahi mon âme. Je trace le signe de la croix sur ce chouchou du Bon Dieu, ce préféré de Jésus.
Puis, la maman attend son enfant derrière moi et l'accueil en larmes. Face à ses deux êtres qui s'embrassent, la maman et son fils, je me mets aussi à pleurer intérieurement. Jésus n'avait-il exulté de joie avec son Père : "ce que tu as caché aux sages et aux intelligents, tu l'as révélé aux touts petits".
Dans un monde de compétition, d'une cruauté des forts et des puissants qui n'acceptent et ne valident souvent que la force, l'argent et l'apparence, les personnes avec un handicap nous provoquent à l'Amour, à la conversion. Nous sommes si souvent suffisants et orgueilleux.
C'est grâce à eux que le monde garde un degré d'humanité. Leur existence, avec leur souffrance, leur drame et leurs difficultés, restent un puissant motif d'espérance.
Face à la confession, je me dis toujours : prêtre, le plus beau métier du monde !
:
Nombreux coloriages catholiques et autres, vies de saints et homélies.
Suivez-moi sur FB, X, Pinterest et Instagram (voir icônes en bas de page).
N'oubliez pas de vous inscrire à la Newsletter, c'est gratuit ! Merci à tous !