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27 juin 2024 4 27 /06 /juin /2024 16:48

Antienne d’ouverture

Voici les Apôtres qui, durant leur vie sur terre, ont enraciné l’Église au prix de leur sang. Ils ont bu à la coupe du Seigneur et sont devenus les amis de Dieu.

Prière

Seigneur Dieu, tu nous as donné ce jour de sainte joie pour fêter les Apôtres Pierre et Paul ; accorde à ton Église une fidélité sans faille à leur enseignement, puisqu’elle a reçu par eux la première annonce de la foi. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Lecture du livre des Actes des Apôtres 12, 1-11

Arraché aux griffes d’Hérode dans la semaine de la Pâque, Pierre ne suivra-t-il pas l’itinéraire de son Maître ? Si, il le suivra plus tard jusqu’à la croix !

A cette époque, le roi Hérode Agrippa se saisit de certains membres de l’Église pour les mettre à mal. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter. Voyant que cette mesure plaisait aux Juifs, il décida aussi d’arrêter Pierre. C’était les jours des Pains sans levain. Il le fit appréhender, emprisonner, et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats ; il voulait le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance.

Hérode allait le faire comparaître. Or, Pierre dormait, cette nuit-là, entre deux soldats ; il était attaché avec deux chaînes et des gardes étaient en faction devant la porte de la prison. Et voici que survint l’ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. Il réveilla Pierre en le frappant au côté et dit : « Lève-toi vite ». Les chaînes lui tombèrent des mains. Alors l’ange lui dit : « Mets ta ceinture et chausse tes sandales. » Ce que fit Pierre. L’ange ajouta : « Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi ». Pierre sortit derrière lui, mais il ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange était bien réel ; il pensait qu’il avait une vision. Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent au portail de fer donnant sur la ville. Celui-ci s’ouvrit tout seul devant eux. Une fois dehors, ils s’engagèrent dans une rue, et aussitôt l’ange le quitta. Alors, se reprenant, Pierre dit : « Vraiment, je me rends compte maintenant que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode et à tout ce qu’attendait le peuple juif ». — Parole du Seigneur.

Psaume 33

R/ : De toutes mes frayeurs, le Seigneur me délivre.

  • Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m'entendent et soient en fête ! R/
  • Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble son nom. Je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre. R/
  • Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. R/
  • L'ange du Seigneur campe à l'entour pour libérer ceux qui le craignent. Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! Heureux qui trouve en lui son refuge ! R/

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée 4, 6-8. 17-18

Le Seigneur m’a assisté pour que je puisse jusqu’au bout annoncer l’Évangile, écrit Paul. Demandons au Seigneur d’avoir cette même passion de l’Évangile.

Bien-aimé, je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse.

Tous m’ont abandonné. Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent. J’ai été arraché à la gueule du lion ; le Seigneur m’arrachera encore à tout ce qu’on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen. — Parole du Seigneur.

Alléluia. Alléluia. Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 13-19

« Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église ». C’est le Christ qui bâtit son Église, mais il lui faut pour cela des hommes de foi comme pierres vivantes.

En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes ». Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux ». — Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie

La liturgie propose à notre vénération et nous montre en exemple deux des plus grands apôtres : saint Pierre et saint Paul qui sont les deux figures marquantes des débuts difficiles de l’Eglise. Ils sont l’un et l’autre, des témoins vivants de cette merveilleuse transformation que la grâce de Dieu réalise chez les hommes.

Ces deux saints, si différents et pourtant si complémentaires ont ceci en commun : ils ont été entièrement métamorphosés par l’action divine. La fête des saints Pierre et Paul est donc la fête de la puissance de la grâce. Or, cette grâce ne s’épuise pas avec les siècles : elle est toujours capable de façonner les saints avec les pauvres hommes que nous sommes.

- Pierre et Paul étaient incontestablement différents par leurs origines et par leurs itinéraires spirituels.

- Pierre était un simple pécheur du lac de Tibériade. Il avait vécu plusieurs années aux côtés de Jésus, partageant les errances de sa vie publique jouant parfois le rôle de garde du corps pour le protéger des foules, assistant éblouis aux miracles et savourant chaque jour un enseignement particulièrement lumineux et solide.

- Paul, quant à lui, n’avait pas connu Jésus durant sa vie terrestre. C’était un juif vivant à l’étranger. Il avait passé toute sa jeunesse à Tarse en Cilicie, ville universitaire où il avait reçu une solide instruction à la fois juive et grecque.

Pierre avait été un des premiers à répondre à l’appel du Christ « Viens et suis-moi ». Très vite il avait perçu qui était Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ». Cette belle profession de foi lui valut d’être choisi par Jésus pour être le chef de l’Eglise naissante, (le premier pape). « Tu es Pierre et sur cette pierre... »

Mais lorsqu’arriva la tornade de la Passion, Pierre le présomptueux toujours prêt à ferrailler pour son Maître fut terrorisé comme les autres. Nous savons comment au moment du procès il renia le Christ par 3 fois, ce qu’il regretta d’ailleurs amèrement. Il fallut attendre le souffle de l’Esprit-Saint à la Pentecôte pour le galvaniser et lui donner la force d’affermir ses frères dans la foi, la force d’affronter l’hostilité des juifs et des romains et de rester fidèle au Christ jusqu’au martyre. Il mourut crucifié, la tête en bas, à Rome, sous le règne de Néron.

Paul, lui était un juif orgueilleux, fier de sa race et de ses origines ; dès qu’il connut les premiers chrétiens à Jérusalem, il se mit à les combattre parce qu’il les considérait comme des hérétiques. Les Actes des apôtres, ce livre écrit par saint Luc et qui est le prolongement de son évangile, nous disent qu’il était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. Il les jetait en prison et assistait à leur persécution. C’est ainsi qu’il observe, sans le moindre remords, la lapidation du diacre Etienne... Mais le Christ ressuscité l’attendait sur le chemin de Damas : il lui apparut et Paul fut terrassé par cette vision. Il comprit que derrière sa fidélité juive se cachait un orgueil qui refusait la grâce de Dieu. Il réalisa alors une conversion soudaine et radicale et il mit désormais sa fougue et sa brillante intelligence au service de ce Jésus qu’il avait persécuté à travers les membres de son Eglise. Il comprit surtout que seule l’adhésion totale et confiante à la personne du Christ-Sauveur pouvait faire de nous des hommes nouveaux.

Tel est, chers frères et sœurs, le miracle de la grâce de Dieu. Dieu fait de ces 2 hommes si différents des piliers inébranlables de son Eglise primitive. Certes, la grâce de Dieu est bienveillante et gratuite, mais elle n’est pas un rayon-laser subtil, transperçant les cœurs pour les transformer de force. Dieu respecte trop la liberté de l’homme créé à son image. Néanmoins la grâce est une force puissante dans la mesure où elle est accueillie. Chez Pierre et chez Paul elle le fut généreusement. Il suffit de lire les Actes des apôtres pour comprendre comment le Seigneur a fait de ces 2 pécheurs les 2 grands saints que toute l’Eglise vénère. N’allons pas croire cependant que ce bouleversement étonnant de la grâce a pu s’opérer sans difficulté, car l’action de Dieu si forte soit-elle n’empêche pas les hommes de rester des hommes. Mais, si la grâce ne supprime pas les difficultés elle permet par contre de les surmonter. Plus tard, elle n’empêchera pas les persécutions : mais elle sera la force des martyrs. Pour le bien de l’Eglise, elle utilise donc ces 2 hommes si différents, mais complémentaires : tandis que Pierre tient bon la barre en prenant les décisions qui s’imposent dans la fidélité au message évangélique, Paul, le grand voyageur (qu’on a appelé l’apôtre des gentils, c'est-à-dire des païens) apparaît comme l’aiguillon qui pose sans cesse de nouvelles questions et demande de nouvelles aventures.

Frères et sœurs, ce que saint Pierre et saint Paul ont vécu nous le vivons nous aussi à notre échelle, car notre situation de chrétiens implique nécessairement des tensions et des luttes. Comme Jésus le faisait remarquer (au moment de son agonie au Jardin des Oliviers) l’esprit est parfois plein d’ardeur, mais la chair est faible. Ce qui est merveilleux, c’est que la grâce vient en aide à cette faiblesse congénitale et rend ainsi l’homme capable de l’impossible. Voilà pourquoi le persécuteur devient martyr et le renégat devient pape. L’essentiel (on ne le redira jamais assez) c’est d’accueillir cette grâce abondamment dispensée.

Accueillir la grâce en nous c’est d’bord nous mettre en état de réceptivité et d’écouter « Parle Seigneur, ton serviteur écoute... »

Accueillir la grâce c’est aussi accepter de renoncer à notre volonté propre pour prendre un chemin souvent déconcertant.

Accueillir la grâce c’est surtout prier et prier inlassablement avec une confiance absolue pour obtenir le don du discernement et celui d’une entière disponibilité.

En fait la grande vertu qui a permis aux apôtres Pierre et Paul de devenir des géants de la sainteté, c’est la vertu d’abandon. Ils ont en cette simplicité héroïque de se laisser modeler par Dieu. Ils ont pris conscience de leur pauvreté pour mieux se laisser envahir par la mystérieuse présence de la grâce. Et celle-ci les a conduits à la joie et à l’action de grâces. C’est pourquoi ils pouvaient chanter et rendre gloire à Dieu dans leur prison.

Aujourd’hui nous sommes invités à suivre leur exemple à nous laisser saisir par le Christ et à nous abandonner comme eux à son bon vouloir.

Ainsi, comme eux, nous entrerons dans la joie donnée par l’Esprit-Saint, une joie que jamais rien, ni personne ne pourra nous enlever.

Amen.

Prière universelle

 

En ce jour de la Fête des deux apôtres Pierre et Paul, nous prions Dieu pour toute notre société, avec ces deux témoins de la foi :

R/ Pour les hommes et pour les femmes, pour les enfants de la terre, ton Église qui t’acclame, vient te confier sa prière.

  • Pierre, pour toi, toute église a prié avec insistance : que le rôle et les tâches des responsables dans l’église soient soutenus par la prière des fidèles ! Que l’appel du pape François aux baptisés de prier pour lui est pris en compte sérieusement au cœur de la vie de chaque chrétien ! R/
  • Pierre, toi qui as écouté et réalisé ce que dit l’ange du Seigneur, aide-nous à être attentifs aux événements dans la vie de tous les jours ! Qu’à notre tour, nous soyons toujours discernant et dociles au souffle de Dieu ! R/
  • Paul, converti sur le chemin de Damas : que les yeux de chair de tout homme puissent transformés au regard de Dieu ! Que le feu du péché qui installe la guerre dans les sociétés humaines, laisse la place au feu ardent de l’amour et de la paix ! R/
  • Paul, du Saul-persécuteur au Paul-porteur du nom chrétien, aide à tout homme qui est en quête du sens de la vie de rencontrer le Christ, le Fils de Dieu qui s’est fait petit et humble, qui est abandonné, emprisonné, persécuté … R/

Avec Pierre et Paul, nous demandons à Dieu, le père, de faire grandir notre foi en Christ jour après jour. Que l’Esprit Saint nous aide à témoigner son amour miséricordieux dans le milieu où nous vivons ! Amen

Source : http://www.jardinierdedieu.com

Prière sur les offrandes

Que la prière de tes Apôtres, Seigneur, accompagne l’offrande qui sera consacrée à ton nom ; qu’elle augmente notre ferveur envers toi pour célébrer le sacrifice. Par le Christ, notre Seigneur.

Préface

Vraiment, il est juste et bon, pour ta gloire et notre salut, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, Seigneur, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant. Car tu nous donnes la joie de célébrer en ce jour les bienheureux Apôtres Pierre et Paul : celui qui fut le premier à confesser la foi, et celui qui l’a mise en lumière ; Pierre qui constitua l’Église naissante parmi les pauvres d’Israël, et Paul, maître et docteur des nations appelées au salut ; l’un et l’autre ont travaillé, par des voies différentes, à rassembler l’unique famille du Christ ; dans le martyre, une même couronne les a réunis et ils reçoivent, de par le monde, la même vénération. C’est pourquoi, avec les saints et tous les anges, nous te louons et sans fin nous proclamons : Saint !…

Antienne de la communion

Pierre dit à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Jésus lui répondit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ».

Prière après la communion

Après nous avoir fortifiés par ce sacrement, Seigneur, fais-nous vivre dans ton Église comme les premiers chrétiens : assidus à la fraction du pain et à l’enseignement des Apôtres, nous serons un seul cœur, une seule âme, solidement enracinés dans ton amour. Par le Christ, notre Seigneur.

Bénédiction solennelle

Que Dieu tout-puissant vous bénisse :
par la profession de foi du bienheureux Pierre,
il vous a affermis pour le salut,
il vous a fondés solidement dans la foi de l’Église.
Amen.
Par la prédication infatigable du bienheureux Paul,
Dieu vous a instruits :
que toujours son exemple enseigne
à gagner de nouveaux frères au Christ.

Amen.

Puissent les clés de Pierre et les paroles de Paul,
et l’intercession de l’un et de l’autre
nous aider à entrer dans la patrie
où, l’un par la croix, l’autre par le glaive,
ils ont eu la joie de parvenir.
Amen.
Et que la bénédiction de Dieu tout-puissant,
le Père, et le Fils, X et le Saint-Esprit,
descende sur vous et y demeure toujours.
Amen.
 

Lectures de la Solennité des saints Pierre et Paul en DOCX et PDF

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20 février 2023 1 20 /02 /février /2023 20:38

Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise.

Aujourd'hui, 21 février et non 22 février comme prévu, on célèbre la fête de la chaire de Saint-Pierre, pour rappeler deux étapes importantes de la mission accomplie par l'apôtre Pierre : l'établissement du christianisme d'abord à Antioche, puis à Rome. La chaire est le siège fixe du Grand Pontife et des Évêques. Elle est placée en permanence dans l'église mère de chaque diocèse, d'où le nom justement de "cathédrale", et est le symbole de l'autorité de l'Évêque et de son magistère ordinaire dans l'église locale.

La Chaire de Saint-Pierre est le signe du rôle que l'apôtre jouait dans le collège apostolique, et qui provient de la volonté explicite de Jésus, lorsqu'il assigne à Pierre la tâche de "pasteur" du troupeau, c'est-à-dire de guider le nouveau peuple de Dieu, l’Église. Cette investiture reconnue par le Christ, répétée après la résurrection, est respectée.

En effet, après l'Ascension, Pierre jouera le rôle de guide : il présida à l'élection de Matthias, il parla au nom de tous à la foule venue l'écouter devant le Cénacle, le jour de la Pentecôte et plus tard devant le Sanhédrin. Même Hérode Agrippa, condamnant Pierre, savait qu'il infliger un coup dur à l'Église naissante, en tuant son chef. De sa venue à Rome nous n'avons cependant aucune preuve certaine. Le seul élément est la lettre de Paul aux Romains, dont le contenu fait penser à la présence sur place d'un personnage important. Quelle que soit la date de sa venue, avec sa mort à Rome, ce sont des événements soutenus par des traditions anciennes, désormais universellement acceptées.

Source : https://www.facebook.com/frateindovino/

Les sièges des évêques, et en particulier celui du pape, s'appellent "chaires" pour souligner la fonction d'enseignement inhérente au service épiscopal et surtout au service du pape.

Suivant une tradition légendaire, la majestueuse custode abriterait le siège épiscopal de Pierre, celui où il était lorsque, déjà âgé et fatigué, il enseignait encore aux chrétiens. En réalité, il s'agit d'un trône de bois décoré de plaquettes d'ivoire finement sculptées. C'est l'empereur germanique Charles le Chauve (823-877) qui l'offrit au pape après son couronnement à Rome en 875.

Le Bernin réalisa la custode en bronze et elle ressemble à un grand reliquaire en forme de trône soutenu par quatre saints docteurs de l'Eglise. Deux dans eux représentent l'Eglise d'Orient : Athanase et Chrysostome ; tandis qu'Ambroise et Augustin représentent celle d'Occident.

Dès l'Antiquité, l'Eglise a utilisé cette appellation de "docteurs" pour désigner les hommes qui avaient contribué de façon déterminante à approfondir le message de la Révélation.

Le Bernin les a placés au pied de la chaire du pape comme pour la soutenir et souligner leur contribution à l'important magistère du pape. D'autre part, il a mis la Colombe au centre de l'auréole, car elle représente le symbole de la troisième personne de la Trinité, l'Esprit-Saint, et met en évidence le fait que le pape, dans son rôle de maître de toute l'Eglise, reçoit directement de Dieu son illumination et son inspiration.

Dans l'oeuvre du Bernin se mélangent l'architecture, la sculpture, l'or, le verre, le marbre et le bronze pour créer des effets d'ombre et de lumière et obtenir une composition très mouvementée et très originale, véritable apogée expressif de l'art baroque.

Source : Livre "Les Basiliques Majeures de Rome".

 

 

Lecture de la 1ère lettre de saint Pierre apôtre 5. 1-4

Bien-aimés, les anciens en fonction parmi vous, je les exhorte, moi qui suis ancien comme eux et témoin des souffrances du Christ, communiant à la gloire qui va se révéler : soyez les pasteurs du troupeau de Dieu qui se trouve chez vous ; veillez sur lui, non par contrainte mais de plein gré, selon Dieu ; non par cupidité mais par dévouement ; non pas en commandant en maîtres à ceux qui vous sont confiés, mais en devenant les modèles du troupeau. Et, quand se manifestera le Chef des pasteurs, vous recevrez la couronne de gloire qui ne se flétrit pas. – Parole du Seigneur.

Psaume 22

R/ : Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

  • Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. R/
  • Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. R/
  • Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. R/
  • Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. R/
  • Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. R/

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16, 13-19

En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » - Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie de Saint Jean-Paul II en 2001.

"Mais pour vous, leur dit-il, qui suis-je ?" Simon-Pierre répondit : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant". Ce dialogue entre le Christ et ses disciples, que nous venons de réentendre, est toujours actuel dans la vie de l'Église et du chrétien. À chaque heure de l'histoire, en particulier les plus décisives, Jésus interpelle les siens et, après les avoir interrogés sur ce que "les gens" pensent de Lui, il pose une question plus précise et leur demande : "Mais pour vous, qui suis-je ?".

Une unique et solennelle confession de foi : Tu es le Christ ! Cette confession de foi est le grand don que l'Église offre au monde au début du troisième millénaire, alors qu'elle avance dans le "vaste océan" qui s'ouvre devant elle. La fête d'aujourd'hui place au premier plan le rôle de Pierre et de ses Successeurs lorsqu'ils guident la barque de l'Église sur cet "océan". Il est donc plus que jamais significatif qu'en cette fête liturgique, aux côtés du Pape, se trouve le Collège cardinalice avec les nouveaux Cardinaux, créés hier lors du premier Consistoire après le grand Jubilé.

Nous voulons ensemble rendre grâce à Dieu pour avoir fondé son Église sur le roc de Pierre. Comme nous le suggère la Prière de la "collecte", nous voulons prier intensément afin que "parmi les bouleversements du monde", celle-ci "ne se trouble pas", mais avance avec courage et confiance.

Cependant, permettez-moi avant toute chose d'exprimer ma joie et ma reconnaissance au Seigneur précisément pour vous, très chers et vénérés frères, qui êtes entrés dans le Collège cardinalice ! À chacun je renouvelle mon salut le plus cordial, que j'étends à vos familles et aux fidèles rassemblés ici, ainsi qu'aux Communautés dont vous provenez et qui s'unissent aujourd'hui spirituellement à notre célébration.

Je considère providentiel de célébrer avec vous et avec tout le Collège la fête de la Chaire de Pierre, car cela constitue un signe d'unité particulier et éloquent, avec lequel nous commençons ensemble la période post-jubilaire. Un signe qui est, dans le même temps, une invitation à approfondir la réflexion sur le ministère pétrinien, auquel fait particulièrement référence votre fonction de Cardinaux.

"Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise". Dans l'"aujourd'hui" de la liturgie, le Seigneur Jésus adresse également au Successeur de Pierre cette parole, qui devient pour lui un engagement de confirmation à l'égard de ses frères. Avec un grand réconfort et avec une vive affection je vous appelle, vénérés Frères Cardinaux, à vous rassembler autour du Siège de Pierre dans le ministère d'unité particulier qui est confié à celui-ci.

"Il sait bien, en tant qu'Évêque de Rome, et il l'a réaffirmé dans la présente Encyclique, que le désir ardent du Christ est la communion pleine et visible de toutes les Communautés, dans lesquelles habite son Esprit en vertu de la fidélité de Dieu". En vue de cet objectif primordial les Cardinaux, tant comme Collège qu'individuellement, peuvent et doivent offrir leur précieuse contribution. En effet, ils sont les premiers collaborateurs du ministère d'unité du Pontife Romain. La pourpre dont ils sont vêtus rappelle le sang des martyrs, notamment de Pierre et de Paul, sur le témoignage suprême desquels se fondent la vocation et la mission universelle de l'Église de Rome et de son Pasteur.

Comment ne pas rappeler que le ministère de Pierre, principe visible d'unité, constitue une difficulté pour les autres Églises et communautés ecclésiales ? Dans le même temps, cependant, comment ne pas revenir au fait historique du premier millénaire, lorsque la fonction primatiale de l'Évêque de Rome fut exercée sans rencontrer de résistances dans l'Église d'Occident aussi bien que d’Orient ? Je voudrais aujourd'hui prier avec vous le Seigneur de façon particulière, afin que le nouveau millénaire dans lequel nous sommes entrés réussisse très vite à surmonter cette situation et que la pleine communion soit rétablie. Que l'Esprit Saint donne à tous les croyants la lumière et la force nécessaire pour réaliser l'aspiration ardente du Seigneur. Je vous demande de m'assister et de collaborer de toutes les façons possibles à cette mission exigeante.

Vénérés frères Cardinaux, l'anneau que vous avez reçu, et que je remettrai dans quelques instants aux nouveaux membres du Collège, met précisément en évidence le lien particulier qui vous lie à ce Siège apostolique. Sur le "vaste océan" qui s'ouvre devant le navire de l'Église, je compte sur vous pour en orienter le chemin dans la vérité et dans l'amour, afin que celui-ci, surmontant les tempêtes du monde, devienne toujours plus efficacement un signe et un instrument d'unité pour tout le genre humain.

"Car ainsi parle le Seigneur Yahvé : voici que j'aurai soin moi-même de mon troupeau et je m'en occuperai"

En la fête de la Chaire de Saint-Pierre, la liturgie nous repropose le célèbre oracle du prophète Ézéchiel, dans lequel Dieu se révèle comme le Pasteur de son peuple. La chaire, en effet, est inséparable de la crosse de pasteur, car le Christ, Maître et Seigneur, est venu à nous comme le Bon Pasteur. C'est ainsi que l'a connu Simon, le pêcheur de Capharnaüm : il a fait l'expérience de son amour tendre et miséricordieux, et il en a été conquis. Sa vocation et sa mission d'Apôtre, résumées dans le nouveau nom de Pierre reçu de son Maître, se fondent entièrement sur sa relation avec Lui, depuis la première rencontre, à laquelle l'appela son frère André, jusqu'à la dernière, au bord du lac, lorsque le Ressuscité le chargea de paître son troupeau. Entre les deux, se déroule le chemin du disciple, le long duquel le divin Maître conduit Simon à une profonde conversion, qui connaît des heures dramatiques au moment de la passion, mais qui débouche ensuite sur la joie lumineuse de la Pâque.

En vertu de cette expérience transformante du Bon Pasteur, Pierre, écrivant aux Églises de l'Asie mineure, se qualifie de "témoin des souffrances du Christ, et qui doit participer à la gloire qui va être révélée". Il exhorte "les anciens" à paître le troupeau de Dieu, en devenant des modèles pour celui-ci. Très chers amis, cette exhortation vous est aujourd'hui adressée de façon particulière, vous que le Bon Pasteur a voulu associer de la manière la plus éminente au ministère du Successeur de Pierre. Soyez fidèles à votre mission, prêts à donner la vie pour l'Évangile. C'est ce que vous demande le Seigneur et ce qu'attend de vous le peuple chrétien, qui se rassemble aujourd'hui autour de vous avec joie et affection.

"Mais moi j'ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas". C'est ce que dit le Seigneur à Simon-Pierre, au cours de la Dernière Cène. Cette parole de Jésus, fondamentale pour Pierre et pour ses successeurs, diffuse la lumière et le réconfort également sur ceux qui coopèrent de près à leur ministère. Vénérés frères Cardinaux, aujourd'hui le Christ répète à chacun de vous : "J'ai prié pour toi", afin que ta foi ne défaille pas dans les situations où peut être mise à dure épreuve ta fidélité au Christ, à l'Église et au Pape.

Très chers amis, que cette prière qui naît sans cesse du cœur du Bon Pasteur, soit toujours votre force ! Ne doutez pas que, comme cela a été le cas pour le Christ et pour Pierre, il en sera de même pour vous : votre témoignage le plus efficace sera toujours celui marqué par la Croix. La Croix est la chaire de Dieu dans le monde. Sur celle-ci le Christ a offert à l'humanité la leçon la plus importante, celle de nous aimer les uns les autres comme Lui nous a aimés : jusqu'au don extrême de soi.

Au pied de la Croix se trouve toujours la Mère du Christ et des disciples, la Très Sainte Vierge Marie. C'est à Elle que le Seigneur nous a confiés lorsqu'il a dit : "Femme, voici ton fils !". La Sainte Vierge, Mère de l'Église, de même qu'elle a protégé de façon particulière Pierre et les Apôtres, ne manquera pas de protéger le Successeur de Pierre et ses collaborateurs. Que cette certitude réconfortante constitue un encouragement à ne pas avoir peur des épreuves et des difficultés. Au contraire, rassurés par la protection constante de Dieu, nous obéissons ensemble au commandement du Christ, qui invite avec vigueur Pierre et l'Église à prendre le large :  "Duc in altum". Oui, très chers frères, prenons le large, jetons les filets pour la pêche et "Allons de l'avant dans l’espérance !". Le Christ, le Fils du Dieu vivant, est le même hier, aujourd'hui et à jamais. Amen !

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