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9 décembre 2024 1 09 /12 /décembre /2024 21:57

Année C

Lecture du livre de Sophonie 3, 14-18a

« Ne crains pas ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi ».

Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur.

Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Un petit bout de paix, un puissant voisin aux menées impérialistes, l’Assyrie, qui se tient tranquille, c’est est assez pour qu’un peuple soit en fête ! Oui, le Seigneur son Dieu règne au milieu de lui. Mais pour Sophonie cette accalmie est le signe d’une transformation plus profonde que Dieu accomplira un jour. En ce jour de fête, on n’aura plus à craindre la guerre, l’humanité nouvelle sera conviée à danser de joie avec son Seigneur, car l’amour aura eu le dernier mot sur la terre. Ce sera le triomphe définitif du Sauveur au milieu des hommes.

Écoutons avec émerveillement Dieu nous dire par son prophète : « Le Seigneur met en toi sa joie, il te renouvelle par son amour, il danse pour toi ». Qu’est-ce donc que l’homme pour que Dieu se réjouisse ainsi à son sujet ?

Cantique d'Isaïe 12,2-3. 4bcde. 5-6

R/ : Jubile, crie de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.

  • Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut. Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du Salut. R/
  • Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! Redites-le : « Sublime est son nom ! R/
  • Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence, et toute la terre le sait. Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël ! R/

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 4, 4-7

Dans un monde en proie à l’inquiétude, que notre joie et notre sérénité soient connues de tous les hommes.

Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Paul écrit cette lettre de sa prison. Alors qu’on attendrait de sa part un peu d’inquiétude ou d’angoisse, Paul rayonne de joie et invite ses correspondants à la partager. Un chrétien doit frapper tous les regards par sa joie inaltérable ; c’est là son meilleur témoignage dans un monde perpétuellement inquiet. La joie chrétienne à sa source dans la certitude que le Christ est proche : proche de celui qui souffre à cause de lui, proche des affligés, proche surtout car il est près de venir apporter la paix de Dieu au monde.

Malgré les multiples raisons d’inquiétude qui nous assaillent, comment la joie et la sérénité de notre communauté chrétienne peuvent-elles être connues de tous les hommes ?

Alléluia. Alléluia. L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 3, 10-18

« Que devons-nous faire ? » demandent les foules à Jean Baptiste. La conversion se traduit toujours par des actes.

En ce temps-là, les foules lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi être baptisés et lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé ». Des soldats lui demandaient à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde ». Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas ». Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : « Que devons-nous faire ? » Luc montre qu’une vraie conversion doit se traduire par des actes et non seulement par un changement de mentalité ou de volonté. Ces actes de la conversion, Luc les place toujours dans la vie sociale ou professionnelle : partager, accomplir son devoir d’état avec justice, ne pas « profiter » de sa situation. Le Messie qu’annonce Jean Baptiste est avant tout un Justicier, chargé de trier les bons des mauvais. Bien que Jésus Christ ait récusé ce rôle, lui, l’ami des publicains et des pécheurs, sa fonction de juge ne s’est pourtant pas éclipsée ; la Bonne Nouvelle fait déjà le partage entre les hommes. Il y a ceux qui en l’entendant changent leur vie et ceux qui ne changent rien ou se contentent de bonnes intentions.

Que devons-nous faire ? Question que nous nous posons souvent sans toujours obtenir de réponse. Ici Jean Baptiste fait des propositions. Comment les adapter pour nous aujourd’hui ?

Homélie

« Que devons-nous faire ? » Telle est la question frères et sœurs que des gens de bonne volonté posent à Jean le Baptiste, ce prophète venu du désert qui les invite instamment à « préparer le chemin du Seigneur » qui vient... Leur attitude tranche sur celle des pharisiens que Jean-Baptiste traite « d’engeance de vipères » parce qu’ils ne viennent à lui et ne se soumettent à son baptême, que par curiosité, sans qu’il y ait de leur part une véritable démarche de conversion intérieure et de regret des péchés. Mais les personnes qui s’enquièrent de ce qu’elles doivent faire manifestent qu’elles se laissent toucher par les paroles du Baptiste et perçoivent l’urgence de la conversion : en un mot elles se disposent à entrer dans une vie nouvelle et cherchent à en prendre le moyens concrets. Il est à noter que parmi ceux qui sont réceptifs au message de Jean-Baptiste, on reconnaît particulièrement deux catégories de gens hautement méprisés, des scribes et des pharisiens :

  • les publicains (ces collecteurs d’impôts) qui collaborent avec l’occupant et
  • les soldats romains (c’est-à-dire la force armée de la puissance occupante).

Nous remarquons que la réponse faite par Jean-Baptiste est fort simple. Pour commencer, il ne demande pas des choses extraordinaires : il ne fait que rappeler les exigences formulées par les prophètes et renvoyer chacun à sa conscience morale.

Il appelle au partage du vêtement et de la nourriture avec celui qui est dans le besoin.

Il appelle au respect de la justice et de la vérité : que chacun se contente de son dû et renonce à l’exercice de la violence et du vol.

Obéir à ces consignes toutes simples et bien concrètes, directement en rapport avec la situation de chacun, cela revient à « produire des fruits qui expriment la conversion et à préparer le chemin du Seigneur ». Cela revient à exprimer une attente et à se rendre disponible à l’action de Dieu. Cette purification du cœur et des mœurs que le Précurseur du Christ réclame de ses auditeurs est indispensable, car elle n’est qu’une étape préparatoire. Il leur faudra à ces gens de bonne volonté aller plus loin : ils auront un énorme pas à franchir entre lui, le Baptiste, qui baptise dans l’eau et Jésus qui baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu, ce Jésus qui est « plus puissant que lui et devant lequel il ne demandera qu’à s’effacer : « Il faut qu’il croisse et ... » Le rôle de Jean-Baptiste, en effet c’est d’appeler au repentir, c’est de sortir les gens de leur torpeur en dénonçant le péché. Il invite chacun à se détourner de sa conduite mauvaise et à emprunter les chemins de la vérité, de la justice et du partage. Mais il n’est pas capable de sauver l’homme du péché, pas plus que l’homme n’est capable de se sauver par lui-même.

Toute son action de Précurseur consiste à faire grandir dans le cœur de chacun le désir du salut et à ouvrir ses auditeurs à la disponibilité pour accueillir Jésus, le Dieu qui sauve. Là où le Baptiste n’apporte qu’un baptême de conversion, Jésus apportera un renouvellement radical qui sera tout intérieur.

Par son baptême sanglant sur la croix, par sa plongée dans la mort et son surgissement de la résurrection, Jésus vient re-créer l’homme. Par le baptême sacramentel qu’il a institué à cet effet il lui communique l’Esprit-Saint qui fait de lui un fils bien-aimé du Père réalisant ainsi la prophétie d’Ezéchiel : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements et vous y serez fidèles ».

C’est bien là, frères et sœurs, le dépassement d’une simple loi morale extérieure. C’est Dieu qui vient répandre son Esprit dans nos cœurs et nous rendre capables d’aimer comme lui-même aime, avec son propre amour divin, amour qui peu à peu nous transfigure faisant de nous des êtres divinisés, appelés à une éternité de bonheur avec Dieu et en Dieu. C’est la raison pour laquelle saint Paul nous invite à être toujours dans la joie : une joie surnaturelle qui ne vient pas du cœur de l’homme, qui ne se confond pas avec le rire, la gaieté ou le plaisir mais qui vient du cœur de Dieu, qui envahit le cœur de celui qui se sait aimé de Dieu, de celui qui a la certitude que Dieu habite en lui selon la promesse de Jésus « nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure » (nous c’est-à-dire les 3 personnes divines). Merveilleuse promesse qui réalise l’étonnante prophétie de Sophonie : « le Seigneur, ton Dieu est en toi, c’est lui le héros qui t’apporte le salut... il aura en toi sa joie ». Cette présence intime du Seigneur qui pour le chrétien est source de joie apporte également la paix. « Tu n’as plus à craindre le malheur, déclare Sophonie, ne soyez inquiets de rien, recommande l’apôtre Paul ». Il s’agit là, faut-il le préciser, d’une paix profonde qui ne se confond ni avec l’inconscience, ni avec la tranquillité, mais qui correspond à l’état de celui qui se sait dans la main de Dieu et s’abandonne à lui dans la confiance la plus absolue.

Chers frères et sœurs, la fête de la venue de Jésus, la fête de Noël n’est pas encore là. Et pourtant nous sommes déjà invités par la liturgie à goûter la paix et la joie de la présence du Seigneur au milieu de nous et en nous. De même, le Royaume de Dieu n’est pas encore parvenu à son plein accomplissement. Loin s’en faut, et pourtant cette réalité nous la vivons en espérance. Nous sommes tout tendus vers les réalités du ciel et c’est cela aussi qui nous met dans la joie et la paix.

Saint Paul nous dit « que votre sérénité soit connue de tous les hommes ». N’oublions jamais que notre manière de vivre doit être un signe pour tous ceux qui nous entourent. Elle doit leur parler, les amener à se demander pourquoi les chrétiens respirent ainsi la Paix et la Joie ? Quel est leur secret ?

Disons-nous bien que si notre comportement ne fait pas réagir, un jour où l’autre, d’une manière ou d’une autre, les personnes avec qui nous vivons ou que nous fréquentons, c’est parce que nous sommes trop tièdes, c’est parce que nous n’avons pas, dans notre cœur assez de feu pour être des incendiaires d’amour.

Alors ! Prions très fort la Vierge Marie, qui est Notre-Dame de l’Avent, pour qu’elle nous inspire les attitudes qui feront de nous des témoins irrésistibles, les attitudes vraiment chrétiennes qui traceront une route au Seigneur qui vient.

Amen.

Lectures du 3ème dimanche de l'Avent en DOCX et PDF.

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6 décembre 2024 5 06 /12 /décembre /2024 21:36

Lecture du livre de Baruc 5, 1-9

Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel. Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel, car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms : « Paix-de-la-justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ». Debout, Jérusalem ! Tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers l’orient : vois tes enfants rassemblés du couchant au levant par la parole du Dieu Saint ; ils se réjouissent parce que Dieu se souvient. Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe, comme sur un trône royal. Car Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu. Sur l’ordre de Dieu, les forêts et les arbres odoriférants donneront à Israël leur ombrage ; car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Deux siècles avant le Christ, le poète et prophète Baruc chante l’espérance de tout un peuple : à la misère, à l’esclavage succéderont le bonheur et la liberté, à l’humiliation, la fierté retrouvée, à la tristesse, la joie. Dieu a décidé d’abaisser lui-même toutes les barrières et de combler tous les fossés, pour permettre ces retrouvailles entre lui et son peuple.

C’est un message de joie qui nous est confié pour les hommes, en particulier pour ceux qu’habillent la tristesse et la misère. Mais comment dire la joie sans combattre les causes qui engendrent tristesse et misère !

Psaume 125

R/ : Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !

  • Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve ! Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie. R/
  • Alors on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! » Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête ! R/
  • Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert. Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. R/
  • Il s'en va, il s'en va en pleurant, il jette la semence ; il s'en vient, il s'en vient dans la joie, il rapporte les gerbes. R/

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 1, 4-6, 8-11

Frères, à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est avec joie que je le fais, à cause de votre communion avec moi, dès le premier jour jusqu’à maintenant, pour l’annonce de l’Évangile. J’en suis persuadé, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus. Et, dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important. Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ, comblés du fruit de la justice qui s’obtient par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Vivre c’est progresser ; vivre en chrétien, c’est grandir dans la charité. Et le taux de croissance de la charité se mesure à la qualité grandissante de la lucidité, du respect et de la pureté de conscience. N’attendons pas pourtant ces qualités de notre seul effort. Dieu, qui a fait naître la charité en nos cœurs, est aussi celui qui en assure la croissance jusqu’au jour du Christ qui viendra en récolter les fruits.

La charité évangélique ne bénit pas toutes les bonnes intentions ni tous les bons mouvements du cœur : elle est un effort de lucidité et de discernement. Elle ne s’accommode pas non plus de tous les moyens pour arriver à ses fins : elle procède du respect des personnes et des consciences. Sur quelles dimensions de notre charité nous faut-il insister aujourd’hui ?

Alléluia. Alléluia. Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers : tout être vivant verra le salut de Dieu. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 3,1-6

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias, en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie.

Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Luc, en bon historien, prend soin de dater, selon les méthodes de son époque, l’événement décisif pour l’histoire du monde, celui de l’apparition en public du Sauveur. On aboutit aux alentours de l’année 28 de notre ère. Désormais, l’histoire va prendre un tournant. Jean-Baptiste reçoit la mission d’inviter ses contemporains à saisir l’importance de l’événement : la Bonne Nouvelle va bientôt retentir. Que chacun ouvre ses oreilles et surtout son cœur, car le message s’adressera à tous les hommes, afin de les sauver tous.

« Tout homme verra le salut de Dieu ». Il dépend de nous que cette promesse s’accomplisse.

Homélie

Depuis plus de 430 ans, pas un seul prophète n’avait surgi au sein du peuple élu. Quelle joie donc pour Israël lorsqu’il apprend qu’un envoyé de Dieu est venu rompre ce trop long silence ! Cet envoyé s’appelle Jean-Baptiste. Il sera le dernier et le plus grand des prophètes : l’annonciateur des Temps Nouveaux. Il sera aussi le premier témoin du Christ : Jean, en effet parcourt toute la vallée du Jourdain pour annoncer à ses compatriotes que le Messie qu’ils attendent est là, qu’il va bientôt se présenter à eux et que par conséquent ils doivent se préparer à l’accueillir.

Aujourd’hui dans l’Evangile saint Luc nous parle de la vocation de Jean : « la Parole du Seigneur fut adressée à Jean dans le désert », puis des débuts de son ministère : « il proclamait un baptême de conversion ». Pour traduire exactement les mots grecs qu’emploie saint Luc, il faudrait dire : il criait un plongeon de retournement. Il faut dire que le porte-parole que Dieu envoie en la personne de Jean pour « préparer les chemins du Seigneur » n’est pas un bon petit homme bien tranquille, c’est un haut-parleur qui crie à pleine voix. Et ce qu’il crie, ce qu’il proclame c’est l’impérieuse nécessité qu’il y a pour chacun à se retourner vers Dieu, à se plonger en lui, en son amour, en sa vie.

Le mot baptême évoque ici les bains rituels que faisaient chaque jour les membres de la communauté toute proche de Qumran, pour purifier leur corps de toute souillure et inciter les âmes à une purification toute spirituelle : on se plongeait le corps tout entier dans la piscine ou dans le fleuve... Jean invite ses compatriotes à manifester leur repentir et leur volonté de mener une vie nouvelle plus agréable à Dieu par un geste symbolique semblable, en recevant le baptême de pénitence qu’il leur propose, ils vont montrer publiquement qu’ils souhaitent noyez dans les eaux du Jourdain leur vie antérieure remplie de péchés, afin qu’une vie neuve renaisse en eux.

Frères et sœurs, nous savons que seul le baptême institué par Jésus réalisera cela efficacement : le baptême chrétien c’est la noyade volontaire du « vieil homme » pour que renaisse « l’homme nouveau » pour employer des expressions chères à saint Paul. Le baptême chrétien c’est l’âme qui se plonge dans l’amour de Dieu pour se remplir de cet amour, comme l’éponge plongée de l’océan se remplit d’eau.

Comprenons bien toutefois que le fait d’être baptisé ne saurait nous dispenser de la conversion, dans son sens évangélique de retournement, de changement complet, de décision radicale qui nous transforme progressivement de fond en comble parce qu’elle nous fait suivre les commandements et les conseils qui nous viennent de Dieu par Jésus-Christ.

Cette conversion est absolument nécessaire, car notre nature humaine blessée par le péché originel porte en elle des germes, des racines de péché qui tendent à nous détourner de Dieu, nous faisant préférer notre volonté propre à la sienne... Il nous suffit d’ailleurs de faire un examen de conscience loyal et sans complaisance pour constater qu’il y a en nous des chemins tortueux de mensonge, des montagnes d’orgueil ou d’égoïsme, des aspérités de caractère, des vallées de découragement ou de désespoir, les ravins ou les fossés qui ont été creusés par nos dissensions et nos discordes. Tous ces obstacles qui barrant la route au Christ, qui veut venir en nous pour y revivre sa vie de prière, de sacrifice, d’amour total pour Dieu et pour les autres, nous paraissent infranchissables. Nous ne pouvons espérer les dépasser par nos propres forces : aussi toute conversion commence-t-elle par un cri de détresse vers Dieu dans la conscience de notre impuissance c’est une prière de supplication qui conduit à un abandon confiant entre les mains paternelle de Celui qui nous aime tellement, qui veut tellement notre salut qu’il nous a envoyé son propre Fils pour le réaliser : mystère inouï de l’Incarnation que la fête de Noël va une fois de plus nous rappeler et nous faire contempler. Ils sont nombreux aujourd’hui (et pas seulement chez les non-croyants) ceux qui s’imaginent assurer leur salut par eux-mêmes, avec des moyens purement humains, en s’appuyant sur leurs propres forces. Ce salut de l’homme par l’homme est une utopie.

Nous sommes, nous chrétiens, à l’opposé d’une telle attitude. En un temps où pour rester performant il faut faire vite, fort et bien, nous sommes de ceux qui savent attendre avec patience et qui implorent dans une prière humble, confiante et persévérante les secours dont ils ont besoin pour marcher à la rencontre du Seigneur, pour se sanctifier et aider les autres à se sanctifier.

Agir ainsi, c’est ni plus, ni moins s’exercer à l’Espérance surnaturelle, cette vertu fondamentale dont Dieu est à la fois la source et le terme. L’espérance n’est pas une vertu passive, contrairement à ce que l’on pourrait croire, mais une vertu éminemment active, extrêmement laborieuse, car il faut travailler, il faut lutter pour acquérir les biens que l’on espère. Mais n’est-ce pas tout le sens du message que Jean-Baptiste nous transmet aujourd’hui à la suite du prophète Isaïe : « Préparez le chemin du Seigneur ».

N’attendons pas davantage frères et sœurs, pour nous mettre ou nous remettre à l’ouvrage en demandant à Celle qui est Notre Dame de l’Avent, la Vierge Immaculée, de nous stimuler, de nous soutenir et de nous accompagner jusqu’au bout.

N’est-elle pas « la Mère de notre Espérance » ? Avec Elle, tout est possible.

Amen.

 

Lecture du 2ème dimanche de l'Avent en DOCX et PDF

 

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30 novembre 2024 6 30 /11 /novembre /2024 20:47

Lecture du livre de Jérémie 33, 14-16

Voici venir des jours – oracle du Seigneur - où j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda : En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera sauvé, Jérusalem habitera en sécurité, et voici comment on la nommera : « Le-Seigneur-est-notre-Justice ». – Parole du Seigneur

Commentaire : le Seigneur avait promis à David que sa dynastie régnerait toujours sur son peuple. Mais, depuis déjà plus d’un siècle, il n’y a plus de roi, la monarchie s’est écroulée et, avec elle, la confiance mise dans la parole de Dieu. L’histoire paraît tenir Dieu en échec et les hommes le mettent au défi de réaliser sa promesse. C’est alors que le prophète affirme sa foi : Dieu va bientôt réaliser la Bonne Nouvelle annoncée, un héritier de David apportera la justice au peuple qui pourra s’écrier : « Notre Justice, c’est le Seigneur ».

Les promesses de Dieu dans la Bible sont toujours très concrètes : le bonheur, le droit et la justice, la délivrance, la sécurité. Quelles sont celles qui nous semblent les plus attendues aujourd’hui ?

Psaume 24

R/ : Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme, vers toi, mon Dieu.

  • Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. R/
  • Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin. R/
  • Les voies du Seigneur sont amour et vérité pour qui veille à son alliance et à ses lois. Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ; à ceux-là, il fait connaître son alliance. R/

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 3, 12 - 4, 2

Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. Amen.

Pour le reste, frères, vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ; et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà. Faites donc de nouveaux progrès, nous vous le demandons, oui, nous vous en prions dans le Seigneur Jésus. Vous savez bien quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus. –Parole du Seigneur.

Commentaire : La lettre de Paul aux chrétiens de Thessalonique est toute sous le signe de l’émerveillement. Au contact des apôtres, des hommes et des femmes ont su reconnaître que Dieu les aime, ont appris à s’aimer et à se vouloir frères universels, même de ceux qui les persécutent. Quel souhait plus profond Paul pourrait-il adresser à ces chrétiens que de les voir grandir et abonder dans cet amour ? Son désir n’est-il pas celui-là même du Christ à leur égard, qui veut se façonner une Église sainte et irréprochable pour le Jour de son retour ?

« Un amour débordant », écrit Paul. Je nomme quelques personnes sur qui je voudrais déborder d’amour, à la fois dans la communauté chrétienne et à l’égard de ceux que je côtoie habituellement.

Alléluia. Alléluia. Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 21, 25-28 - 34-36

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche ».

Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Luc est beaucoup moins soucieux de décrire, selon le folklore biblique, les signes cosmiques de la fin des temps que de noter leur répercussion sur l’humanité. Pour les uns, ce sera l’affolement et la terreur, signes de leur incrédulité, pour d’autres, éclairés par la parole du Christ, la certitude que la libération définitive est toute proche. Nul n’est pourtant à l’abri de ce Jour qu’il ne se tient pas sur ses gardes : une douce somnolence, un trop grand désir de confort, l’absence de prière exténueront sa vigilance. Et, quand passera le Seigneur, il sera trop tard.

Il n’y a pas d’heure pour te rencontrer, Seigneur : tu viens à l’improviste par cet appel de détresse, dans le visage inquiet ou heureux d’un frère, par cette réponse ou ce geste fraternels que l’on attend de moi. Me trouveras-tu debout aux moments de ta venue ?

 

Homélie

Chaque année durant les quatre semaines qui précèdent Noël, l’Eglise nous fait célébrer le mystère de l’Avent. Ce mot qui signifie venue évoque tout d’abord une merveilleuse réalité du passé : la naissance à Bethléem du Fils Unique de Dieu qui a pris chair dans le sein de la Vierge Marie. « Quand les temps furent accomplis, nous dit saint Paul, Dieu envoya son Fils, né d’une femme ». Cet évènement de l’Incarnation - le plus considérable de toute l’histoire humaine - Dieu l’avait longuement et patiemment préparé dans le peuple Juif, suscitant en lui par ses prophètes l’espérance du salut, faisant de lui « comme un berceau dans lequel il viendrait au jour de Noël déposer son Fils unique, le Sauveur Jésus ». (Cardinal Journet) Cette longue attente qui atteignit sa plus haute tension dans le cœur de Marie, « la fille de Sion » est offerte à notre contemplation, tout au long de ce temps de grâce qu’est l’Avent, pour stimuler notre espérance en cette sublime réalité à venir qui est le retour glorieux du Christ-Roi et pour creuser notre désir de sa venue actuelle dans nos vies.

Car le Seigneur reviendra, comme il l’a promis, au « dernier jour », dans une apothéose de gloire. Il achèvera alors et couronnera son œuvre en transfigurant le monde et en introduisant l’humanité ressuscitée dans le Royaume d’éternel bonheur que le Père des Cieux a préparé pour ses enfants depuis la fondation du monde.

Disons-nous bien que nous ne serons pleinement chrétiens que si nous sommes constamment orientés et comme tendus vers cet ultime avènement de Notre-Seigneur, objet de notre Foi et de notre Espérance. Sans oublier cependant que la meilleure manière de l’attendre et de nous y préparer c’est de l’accueillir, lui le Christ, qui vient à tout instant et de bien des manières dans notre vie de tous les jours : venue très réelle, mais habituellement si discrète que seul le regard pénétrant de la Foi est capable de la discerner au delà des apparences, au delà des signes.

C’est ainsi que le Seigneur vient au devant de nous par sa Parole qui éclaire notre route, répond aux grandes questions que nous nous posons, donne un sens à notre vie et nous façonne peu à peu à sa ressemblance, si toutefois nous sommes assidus à l’écouter et la méditer. Il vient à nous à travers les Sacrements, plus particulièrement l’Eucharistie qui est une rencontre unique avec sa personne réellement présente sous les apparences du pain et du vin consacrés par le prêtre ; rencontre privilégiée dans laquelle nous nous unissons à son sacrifice rédempteur et recevons en abondance la vie divine qui en est le fruit.

Il vient dans toutes nos prières, grâce auxquelles nous pouvons approfondir notre intimité avec lui et obtenir toutes les grâces dont nous avons besoin tant pour le corps que pour l’âme. Il vient encore à nous très concrètement à travers le prochain. C’est lui-même qui l’affirme : « celui qui reçoit un de ces petits, c’est moi qu’il reçoit. Tu as vu ton frère, dit un Père de l’Eglise, tu as vu ton Dieu ». Jésus vient enfin à nous à travers tous les évènements, petits ou grands, heureux ou malheureux qui tissent la trame de notre existence. Dans tout ce qui nous arrive, en effet, n’y-a-t-il pas un signe de Dieu, la marque toute particulière de sa Providence ? Si, moyennant les secours de la grâce, nous aspirons à vivre intensément ces diverses rencontres avec l’ami divin, si nous nous montrons de plus en plus fidèles aux rendez-vous qu’il nous donne dans chaque instant présent, nous ne serons ni surpris, ni désemparés lorsque sonnera pour nous l’heure du suprême rendez-vous celui de notre mort. Quelle merveilleuse surprise ce sera alors pour nous ! Et quelle indicible joie ! Lorsqu’étant enfin nés à la vie du ciel – car la mort ne sera rien d’autre que notre deuxième et définitive naissance - nous pourrons communier pleinement, dans la très pure clarté de la Gloire, à Celui que nous aurons si ardemment désiré et si souvent accueilli ici-bas dans l’obscurité de la Foi. Rappelons nous ici la parole de saint Jean : « Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu’il est ».

Pour cette perspective-là aussi : celle du terme ultime de notre aventure humaine personnelle, l’Eglise, par sa liturgie de l’Avent, nous éduque excellemment à l’Espérance surnaturelle.

Frères et sœurs, pour que le temps de l’Avent qui nous familiarise si bien avec le mystère « du Dieu qui vient » nous soit spirituellement profitable demandons à Marie qui est la « Mère de la Sainte Espérance » de mettre en nos cœurs les sentiments qui animaient le sien lorsqu’elle attendait la première venue du Sauveur.

Puisse-t-elle nous apprendre à accueillir le Seigneur avec le plus grand amour possible en toutes ses venues « maintenant et à l’heure de notre mort ».

Amen.

Lectures du 1er Dimanche de l'Avent en DOCX et PDF

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18 décembre 2021 6 18 /12 /décembre /2021 20:50

Année C

Lecture du Livre de Michée 5, 1-4a

Le prophète Michée annonce que le Sauveur naîtra à Bethléem.

Ainsi parle le Seigneur. Toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois. Mais Dieu livrera son peuple jusqu’au jour où enfantera…celle qui doit enfanter, et ceux de ses frères qui resteront rejoindront les fils d’Israël. Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu. Ils habiteront en sécurité, car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre, et lui-même, il sera la paix ! – Parole du Seigneur.

Commentaire : Michée est un homme rude et lucide, sans illusions sur les gouvernements actuels de son peuple : ses rois et ses princes composent avec l’ennemi assyrien pour se maintenir en place. Aussi le Seigneur les a-t-il abandonnées, tout en restant fidèle à son peuple : c’est de lui qu’un jour naîtra le Messie Sauveur qui rassemblera les enfants de Dieu dispersés et sera gage de paix pour les hommes.

Du plus petit clan de Juda sort celui qui est la paix. Si petits pensons-nous être, la même mission nous est confiée dans le monde.

Psaume 79

R/ : Dieu, fais-nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !

  • Berger d’Israël, écoute, toi qui conduis ton troupeau, resplendis ! Réveille ta vaillance et viens nous sauver. R/
  • Dieu de l’univers, reviens ! Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la, celle qu’a plantée ta main puissante. R/
  • Que ta main soutienne ton protégé, le fils de l’homme qui te doit sa force. Jamais plus nous n’irons loin de toi : fais-nous vivre et invoquer ton nom ! R/

Lecture de la lettre aux Hébreux 10, 5-10

« Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté ». Dans cette phrase se résume toute la vie de Jésus.

Frères, en entrant dans le monde, le Christ dit, d’après le Psaume : « Tu n’as voulu de sacrifices ni offrandes, mais tu m’as fait un corps. Tu n’as pas accepté les holocaustes ni les expiations pour le péché ; alors, je t’ai dit : Me voici, mon Dieu je suis venu, pour faire ta volonté, car c’est bien de moi que parle l’Écriture ». Le Christ commence donc par dire : Tu n’as pas voulu ni accepté les sacrifices et les offrandes, les holocaustes et les expiations pour le péché que la Loi prescrit d’offrir. Puis il déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Ainsi, il supprime l’ancien culte pour établir le nouveau. Et c’est par cette volonté de Dieu que nous sommes sanctifiés, grâce à l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. – Parole du Seigneur

Commentaire : « Tu m’as fait un corps ». Un Dieu qui naît, qui grandit, qui travaille, aime, souffre et meurt grâce à ce corps d’homme qui est le sien, voilà le résumé de l’Incarnation, voilà aussi le résumé d’une vie humaine. Être homme, être fils de Dieu, c’est vivre sa vie comme un accomplissement quotidien de la volonté de Dieu. Ce n’est que cela ; pourtant, seul, le Fils de Dieu a su vivre parfaitement une telle vie d’homme. C’est aussi tout cela : aucune de nos activités humaines n’est étrangère à cet appel de Dieu à faire sa volonté.

« C’est de moi que parle l’Écriture », c’est ainsi que Jésus a lu la Bible. Or, elle parle aussi de moi. Pourquoi ne pas creuser la parole que me touche dans les textes de ce dimanche ?

Alléluia. Alléluia. Voici la servante du Seigneur : que tout m’advienne selon ta parole. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 39-45

Marie visite sa cousine Élisabeth, et sa démarche est la première annonce de la Bonne Nouvelle.

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : La rencontre de ces deux humbles femmes, passée inaperçue aux yeux des hommes, est pourtant le prélude de l’Évangile. Élisabeth est la première à recevoir dans la joie la bonne nouvelle de la venue du Seigneur, encore porté dans le sein de sa mère. Marie est celle dont la foi a permis cette merveille : Dieu vient en personne à la rencontre des hommes. Luc, plus que tout autre écrivain du Nouveau Testament, a tenu à souligner ce rôle des femmes dans la préparation et l’annonce de l’Évangile.

Deux femmes sont au prélude de l’Évangile, trois autres, témoins du tombeau vide au matin de Pâques, seront à son accomplissement. N’est-ce pas un appel adressé à chacune d’entre nous à mettre toutes nos qualités de femmes au service de l’Évangile ?

Homélie

En cette très belle page de son évangile que nous venons d'entendre, saint Luc nous dit que peu de temps après l’évènement décisif de l’Annonciation Marie se rendit en hâte chez sa cousine Elisabeth qui avait conçu un fils en sa vieillesse. Elle se dépêchait, la douce Vierge car l’Esprit-Saint la pressait de se rendre auprès de cette femme âgée en situation délicate pour y commencer sa mission de « Porteuse du Christ » et de « Médiatrice de son amour », devenant ainsi la première messagère de la Bonne Nouvelle. Son entrée dans la maison de sa vieille parente fut une heure particulièrement flamboyante, une première Pentecôte, en vérité. Par sa seule présence, en effet, et son humble salutation s’accomplit une véritable effusion de l’Esprit-Saint qui souleva les acteurs présents comme en-dessus de la terre et hors d’eux-mêmes. C’est comme si une sorte d’ivresse surnaturelle les avait saisis tout à coup comme si un peu de folie divine avait envahi leurs cœurs. Le premier touché par le feu de cette Pentecôte fut le petit Jean qui se trouva immédiatement sanctifié dans le sein de sa mère ainsi que l’Ange du Temple l’avait annoncé à Zacharie son père : « Il sera rempli du Saint-Esprit dès avant sa naissance ». Le futur précurseur du Messie en tressaillit de joie et cette émotion gagna l’âme de sa mère qui fut divinement éclairée pour reconnaître en Marie « la mère de son Seigneur » lui apportant à elle (mais aussi à son enfant prédestiné, à Zacharie et finalement à tous) la joie qui surpasse toute joie : celle du Verbe Incarné Sauveur des hommes « et d’où me vient ce bonheur que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ».

Dans les versets qui font suite au texte évangélique choisi pour aujourd’hui, saint Luc nous dit que cette extraordinaire effusion de l’Esprit-Saint s’acheva en une apothéose de joyeuse reconnaissance et de louange dans l’âme de Marie proclamant en son Magnificat les merveilles de ce Dieu infiniment saint qui désormais, par son intermédiaire de petite servante, allais visiter et racheter son peuple.

Telle fut la première Visitation de Notre-Dame. Mais ce mystère si révélateur de l’ardente charité et de la parfaite humilité de Marie, qui à l’exemple de son Fils ne vient pas « pour être servie, mais pour servir », ce mystère n’appartient pas seulement au passé, il est une réalité toujours actuelle, combien douce et génératrice d’une grande espérance. Marie la toute miséricordieuse ne cesse de porter à tous ceux qui par sa maternité de grâce sont devenus ses enfants, la présence sanctifiante du Christ-Rédempteur. On peut dire que la Mère de l’Eglise, trésorière et distributrice de tous les dons de Dieu est toujours « en visite auprès de ceux qu’elle aime », et cela parce que le mystère de son assomption corporelle fait qu’elle est beaucoup plus proche de nous qu’elle ne le serait si elle était au ciel seulement avec son âme. En la glorifiant à la fois dans son corps et dans son âme, Jésus lui a donné en effet de tout voir et de tout pouvoir et comme ce regard et cette puissance d’intercession sont ceux d’une mère dont le cœur se trouve dilaté presque à l’infini par l’amour divin qui l’habite ou entrevoit à quel point son influence et son action sont capables d’accomplir des merveilles de grâces au service de toutes les âmes. Que d’interventions de la part de cette Mère si aimante, mais toujours efficaces, dont nous sommes les heureux bénéficiaires (et dont sont bénéficiaires aussi ceux qui ne la connaissent pas). Oh ! Comme elle accourt en toute hâte et vient nous visiter avec délicatesse chaque fois que se fait sentir un besoin quelconque du corps ou de l’âme.

- Chaque fois qu’il faut éclairer ou conseiller car elle la Mère du Bon Conseil,

- Chaque fois qu’il faut relever des chutes et panser les blessures causées par le péché, car elle est le Refuge des pécheurs,

- Chaque fois qu’il faut consoler, soulager et guérir, car elle est la santé des malades et la consolatrice des affligés,

- Chaque fois qu’il faut stimuler, entraîner, lancer vers de nouveaux progrès de Foi, d’Espérance et d’Amour en vue d’une intimité toujours plus profonde avec Dieu et aussi d’une charité fraternelle toujours plus rayonnante de l’amour même du Christ, car elle est la Mère de la Divine Grâce et le Secours des chrétiens.

Chers frères et sœurs, puisque la Vierge de l’Incarnation, Mère de Dieu et Mère des hommes, nous rend visite, à tout instant avec Jésus caché en elle, puisqu’elle se rend présente à toute notre vie il est important que nous prenions une plus vive conscience de cette présence si bienfaisante.

Quel bonheur, quel réconfort et quel stimulant pour nous qui sommes si petits et si faibles de croire qu’elle est toujours là près de nous, qu’elle nous regarde avec une indicible tendresse, nous entourant de sa protection sous son manteau d’amour ; s’intéressant aux moindres détails de notre existence quotidienne et guettant ces regards pleins d’affection et de confiance par lesquels nous devrions nous tourner fréquemment vers elle et dans lesquels nous devrions faire passer tout notre cœur.

Heureux sommes-nous, frères et sœurs, si nous savons vivre avec Marie et en Marie comme l’ont fait de nombreux saints : (dont voici quelques témoignages) :

« Tu habites spirituellement avec nous lui dit saint Germain et la grandeur de ta vigilance sur nous fait ressortir ta communauté de vie avec nous ».

« Je ne la vois pas, écrit le Père Cestac, grand serviteur de Marie, mais je la sens comme le cheval sent la main du cavalier qui le mène ».

« Quant à saint Louis Marie Grignion de Montfort, il va jusqu’à dire : je la porte au-dedans de moi, gravée avec des traits de gloire, quoique dans l’obscure de la Foi ».

Puissions-nous, chers frères et sœurs, à notre petite mesure certes, mais passionnément marcher sur leurs traces. Ayons le souci de nous rendre présents à la présence maternelle de Marie. Recherchons son intimité, tendons vers une plus grande union avec elle. N’oublions jamais que la dévotion mariale ainsi comprise est le chemin le plus rapide, le plus direct et le plus sûr pour aller au Christ et par lui à Dieu notre Père.

Amen.

Prière universelle

Bientôt, c'est Noël. Demandons au Seigneur la grâce de pouvoir le recevoir et le reconnaître, pour nous-mêmes, et pour tous nos frères, prions avec confiance...

R/ : Viens Emmanuel, viens, viens nous sauver.

  • Dieu d'amour, tu as fait de Marie et de Joseph les modèles de notre foi. Nous t'en prions : qu'ils nous aident, en ce jour, à ouvrir nos cœurs à ta venue. R/
  • Dieu fidèle, tu viens te révéler à tous les hommes. Nous t'en prions : fais surgir dans ton Église les vocations dont elle a besoin. R/
  • Dieu de tendresse, tu viens au-devant de ceux qui souffrent et désespèrent. Nous t'en prions : qu'ils trouvent en la fête de Noël ta lumière et ta paix. R/
  • Dieu tout-puissant, tu viens guérir nos égoïsmes et nos cœurs endurcis. Nous t'en prions : que notre communauté ait le souci de ceux qui ont la première place dans ton cœur. R/

Prions : Seigneur notre Dieu, tu sais combien l'humanité a besoin de te redécouvrir.  Fais-nous accueillants à ta lumière, maintenant, toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Source de la P.U. : http://www.diocesedepapeete.com/

Lectures du 4ème dimanche de l'Avent en DOCX et PDF

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