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12 février 2024 1 12 /02 /février /2024 09:38

Le mercredi 14 février 2024 est un jour spécial pour les catholiques. C’est le mercredi des Cendres. L’entrée en Carême. Quel est le sens de cette célébration ? Il nous rappelle que nous ne sommes rien si nous n’acceptons pas la présence de Dieu dans nos vies, si nous refusons sa grâce et si nous préférons les choses périssables aux valeurs impérissables que son Fils nous propose. On l’appelle ainsi car, à l’église, après l’homélie, chacun s’avance vers le prêtre pour recevoir une petite croix tracée sur le front avec des cendres. Par ce signe, l’homme pécheur implore le pardon de Dieu et prend la résolution de convertir son cœur et de croire à l’Évangile. Le fait de recevoir les Cendres avec foi nous obtient les grâces actuelles qui nous aideront à vivre le Carême. N’hésitons pas à amener à cette cérémonie, les plus jeunes. Venir aux Cendres, c’est le signe que nous voulons faire plus de place à Dieu dans nos vies, comme les premiers soleils de printemps chassent le gris de l’hiver. Bon Carême à Tous. 

Vous trouverez le déroulé de la Messe du Mercredi des Cendres en DOCX et PDF

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Vous trouverez les horaires de Messe sur 

 

Prière du matin

Seigneur, notre Dieu, nous reconnaissons ton infinie grandeur et ressentons terriblement notre petitesse et notre difficulté à refréner notre égoïsme. Ton Église nous a réservé ce temps béni où nous pourrons demander ton pardon avec toute l'ardeur, tout l'amour et tout le repentir de nos cœurs : Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les pleurs et les cris de deuil. Avec ce jour, commence aussi le temps où ta main s'offre à nous avec cette tendresse que seul un Dieu-Père peut avoir et montrer à nous tous, ses fils bien-aimés. Fais qu'en ce Carême, chacun de nous chemine vers toi d'un pas ferme et décidé, pour arriver à Pâques le cœur ressuscité, tout à la joie du pardon.

Lecture du livre de Joël 2, 12-18

C’est notre communauté tout entière qui doit prendre le chemin de la conversion qui nous mènera à Pâques.

Maintenant - oracle du Seigneur - revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d'amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction, alors vous pourrez présenter offrandes et libations au Seigneur votre Dieu. Sonnez du cor dans Sion : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une fête solennelle, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre ! Entre le portail et l'autel, les prêtres, serviteurs du Seigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n'expose pas ceux qui t'appartiennent à l'insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu'on dise : Où donc est leur Dieu ? »

Et le Seigneur s'est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Le prophète décrit une cérémonie de pénitence organisée à l’occasion d’une sécheresse aggravée par une invasion de sauterelles. Pour les homes de la Bible, ce désastre économique était la preuve de leur péché. Aussi chacun est-il appelé à se convertir, quel que soit son âge ou sa fonction. Pourtant, l’essentiel n’est pas de prendre conscience de son péché. Il est d’abord de reconnaître que le cœur de Dieu est tout prêt à pardonner ; il est aussi de découvrir quel contre-témoignage sont nos fautes aux yeux des incroyants : « Où donc est leur Dieu ? », puisqu’ils ne sont pas meilleurs que les autres.

La conversion à laquelle nous sommes appelés au cours du Carême ne serait-elle pas de croire que « notre Dieu est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment ? »

Psaume 50

R/ : Pitié, Seigneur, car nous avons péché.

  • Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. R/
  • Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi, et toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait. R/
  • Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint. R/
  • Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne. Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange. R/

Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5, 20 ; 6, 2

« Laissez-vous réconcilier avec Dieu, nous demande Paul, c’est maintenant le moment favorable ».

Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifier au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. En tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. – Parole du Seigneur.

Commentaire : « Qui vous écoute m’écoute », avait promis Jésus Christ à ses apôtres. En parlant d’ambassade pour le Christ, Paul rappelle à ses correspondants le service de la Parole de Dieu qu’il accomplit pour eux. Il doit avoir le courage de les secouer de leur torpeur, de leur faite connaître fraternellement les exigences de l’Évangile, de les inviter à ne pas laisser passer le moment favorable pour se convertir.

J’ai souvent remis à plus tard mes décisions de conversion. « C’est maintenant le moment favorable », écrit l’apôtre Paul. Afin de « ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu », suis-je décidé à commercer sans tarder ?

Acclamation avant l’Évangile

Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur. Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6, 1-6. 16-18

Il ne s’agit pas de se composer un masque de Carême, mais d’être vrai devant Dieu et devant nos frères.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Ce n’est pas la pratique religieuse que Jésus Christ dénonce, au profit d’une foi qui ne se traduirait pas en actes. Il n’oppose pas davantage une religion intérieure, faite de nobles sentiments, à une religion extérieure, attachée à des pratiques grossières et déconsidérées. Jésus maintient la nécessité de l'aumône, de l’ prière et du jeûne. Disons, pour éviter les malentendus qui s’attachent parfois à ces mots, qu’il est toujours nécessaire de traduire notre vie chrétienne dans des actes de partage, de prière et de maîtrise de soi. Ce que Jésus dénonce, c’est la bonne conscience de ceux qui se reposent sur l’opinion que les hommes se font d’eux. Ce sera là leur seule récompense. Mais le geste gratuit, l’amour qui ne cherche pas son intérêt, le don de soi sans calcul, parce que justement ils n’attendent pas d’être payés de retour, recevront de Dieu ce salaire qu’ils ne recherchaient pas.

Père, tu vois dans le secret de mon cœur : ma bonne volonté tout autant que mes faiblesses. Pendant ce Carême, fais triompher le meilleur de moi-même !

Homélie

Allons, un peu d’ardeur et repens-toi !

 

L’Église va bientôt nous inviter à vivre intensément « le temps favorable » du Carême qui constitue pour tout le peuple chrétien une longue retraite de 40 jours.

Il faudrait que dès son ouverture nous prenions la ferme résolution d’en faire un traitement de choc contre cette dangereuse maladie de l’âme qui nous affecte tous de quelque manière, et que les auteurs spirituels appellent la tiédeur.

Nous n’ignorons pas, pour peu que nous ayons lu le chapitre III de l’Apocalypse, que le Seigneur juge avec une particulière sévérité cet état de langueur spirituelle : « Je connais ta conduite, déclare-t-il, à celui qui est tiède ; tu n’es ni froid ni chaud. Que n’es-tu l’un ou l’autre ? Ainsi puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche. »

La tiédeur se caractérise essentiellement par une disparition progressive de l’amour, à l’image d’un feu qui, après avoir élevé ses flammes très haut diminue d’intensité jusqu’à s’éteindre complètement. Autrement dit la Charité qui n’est pas - faut-il le rappeler – affaire de sensibilité, mais de volonté, se refroidit.

Si l’âme devient tiède c’est parce qu’elle s’arrête volontairement sur le chemin montant de la sainteté, estimant qu’elle en a fait assez et qu’elle n’a plus besoin de progresser parce que Dieu n’en demande pas tant. Et comme dans le domaine spirituel qui n’avance pas recule, elle s’engage (en tentant de justifier son attitude) dans un processus de relâchement qui aboutira tôt ou tard à un véritable désastre.

À l’origine de cette anémie spirituelle, il y a tout d’abord un manque d’appétit des choses de Dieu. L’âme s’affaiblit parce qu’elle ne s’alimente que très peu ou très mal, négligeant trop souvent ou trop longtemps ces nourritures surnaturelles indispensables que sont la communion fréquente, la lecture de la Parole de Dieu ou des ouvrages de spiritualité, l’oraison, la récitation du Rosaire, et l’examen de conscience quotidien.

La tiédeur provient aussi du fait que cette âme n’a plus la volonté de se mortifier ; elle ne fait pratiquement plus d’efforts sérieux pour réfréner ses tendances mauvaises et combattre ses défauts par des moyens surnaturels.

Son état de faiblesse est tel qu’elle ne cherche plus à ramer à contre-courant ; c’est même le contraire qui se produit : elle se laisse porter par le courant, pensant comme tout le monde, faisant comme tout le monde. Ce qui en elle désormais commande tout, ce n’est plus le divin, c’est l’humain. Le sel s’est affadi.

« La ruine des âmes, écrit le chanoine Lallement, provient de la multiplication des péchés véniels qui causent la diminution des lumières et des inspirations, des grâces et des consolations intérieures, de la ferveur et du courage pour résister aux attaques de l’ennemi. De là s’ensuit l’aveuglement, la faiblesse, les chutes fréquentes, l’habitude, l’insensibilité, parce que l’affection étant gagnée, on pèche sans sentiment de son péché. »

En somme, le grand mal de la tiédeur, c’est de ne pas tendre de toutes ses forces vers Dieu ; c’est de ne l’aimer que si faiblement qu’on accepte volontiers le péché véniel, attitude comparable dans l’ordre surnaturel à celle d’un homme qui accepterait volontiers d’être continuellement blessé ou malade pourvu qu’il n’en meure pas. Est-il besoin d’ajouter que le démon se réjouit fort d’un tel état de choses parce qu’il lui est facile d’entraîner au péché mortel (et donc à la perte de la vie divine) l’âme qui est comme tombé en léthargie.

Alerte donc à la tiédeur ! Pour prévenir ou pour guérir ce mal redoutable, deux grands remèdes - les seuls vraiment efficaces - que Jésus a prescrits une fois pour toutes sont à notre disposition : la Prière et la Pénitence.

Nous savons avec quels accents pathétiques, accompagnés de larmes, la Vierge Marie, grande infirmière des âmes, nous supplie de les appliquer chaque fois qu’Elle vient en notre temps manifester sa présence au chevet de notre monde malade.

Puissions-nous mieux prendre conscience au cours de ce Carême, de la gravité et de l’urgence de ses appels ! Poursuivons avec une ardeur renouvelée le labeur si coûteux de notre réforme intérieure. Cela requiert de notre part beaucoup d’énergie, de persévérance et de fidélité. Mais avec la grâce de Dieu - qui ne nous fait jamais défaut et sur laquelle nous devons toujours compter - tout est possible.

Et puis, disons-nous bien, car c’est là le meilleur stimulant, que si Jésus exige de nous avec autant de rigueur le sacrifice de notre vie misérable, c’est pour lui substituer Sa Vie divine. S’il veut que nous fassions le vide dans notre cœur, c’est pour l’emplir de Dieu et nous combler ainsi de sa Paix et de sa Joie.

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole et mon Père l’aimera : nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure. »

Abbé Pierre Cousty

Imposition des cendres

Bénédiction et imposition des cendres

Après l’homélie, le prêtre dit : Frères et sœurs bien-aimés, supplions humblement Dieu notre Père de bénir, par l'abondance de sa grâce, les cendres dont nos fronts vont être marqués en signe de pénitence.

Après un bref temps de silence, il poursuit : Seigneur Dieu, toi qui te laisses fléchir par ceux qui s’humilient et apaiser par ceux qui réparent leurs torts, prête une oreille bienveillante à nos prières ; en ta tendresse, répands sur tes serviteurs qui vont recevoir les cendres la grâce de ta bénédiction : par leur fidélité à l'observance de ce temps de Carême, qu’ils parviennent avec un esprit purifié à la célébration du mystère pascal de ton Fils. Lui qui vit et règne pour les siècles des siècles. R/ : Amen.

ou

Seigneur notre Dieu, toi qui ne veux pas la mort des pécheurs mais leur conversion, exauce avec bonté notre prière, dans ta tendresse, bénis les cendres dont nous serons marqués en reconnaissant que nous sommes poussière et cendre et devons retourner en poussière. En nous appliquant à observer le Carême, puissions-nous obtenir le pardon de nos péchés et vivre de la vie nouvelle à l’image de ton Fils ressuscité. Lui qui vit et règne pour les siècles des siècles. R/ : Amen.

En imposant les cendres, le prêtre dit à chacun :

  • Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ou
  • Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière.

Prière Universelle

Au début du Carême, adressons notre prière au Seigneur qui est riche en miséricorde.

R/ : Entends le cri des hommes monter vers toi, Seigneur

  • Pour ceux qui exercent des responsabilités dans l’Église : afin qu’ils fassent œuvre de réconciliation à chaque fois que c’est nécessaire, prions le Seigneur. R/
  • Pour les peuples déchirés par la haine et la violence : que des artisans de justice et de paix les guident sur des chemins de réconciliation, prions le Seigneur. R/
  • Pour les catéchumènes, enfants, jeunes et adultes, qui se préparent au baptême et à la confirmation et pour tous ceux qui ont besoin d’une conversion intérieure, prions le Seigneur. R/
  • Pour les familles déchirées par des conflits ou des divisions : afin que, pendant le Carême, des gestes de réconciliation soient possibles, prions le Seigneur. R/

Dieu, notre Père, qui ouvres des chemins de conversion et de réconciliation, écoute nos prières pour tous les hommes, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. – Amen.

Source : https://croire.la-croix.com/

Prière sur les offrandes

En t’offrant solennellement ce sacrifice au début du Carême, nous te supplions, Seigneur : fais que, par des actes de pénitence et de charité, nous évitions tout mauvais plaisir, et que, purifiés de nos péchés, nous méritions de célébrer avec ferveur la passion de ton Fils. Lui qui vit et règne pour les siècles des siècles.

Préface du Carême III

Vraiment, il est juste et bon, pour ta gloire et notre salut, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, Seigneur, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant. Tu as voulu que nous te rendions grâce par nos privations : elles rabaissent notre orgueil de pécheurs et nous invitent à suivre l’exemple de ta bonté en nous faisant partager avec ceux qui ont faim. C’est pourquoi, avec les anges innombrables, d’une seule voix nous célébrons ta louange en proclamant : Saint !…

Préface du Carême IV

Vraiment, il est juste et bon, pour ta gloire et notre salut, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, Seigneur, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant. Car tu veux par notre jeûne et nos privations, réprimer nos penchants mauvais, élever nos esprits, nous donner la force et enfin la récompense, par le Christ, notre Seigneur. Par lui, les anges célèbrent ta grandeur, et les esprits bienheureux adorent ta gloire ; par lui s’inclinent devant toi les puissances d’en haut et tressaillent d’une même allégresse les innombrables créatures des cieux. À leur hymne de louange, laisse-nous joindre nos voix pour chanter et proclamer : Saint !...

Prière après la communion

Puisse le sacrement que nous avons reçu, Seigneur, nous procurer ton secours, afin que notre jeûne te soit agréable et contribue à notre guérison. Par le Christ.

Prière sur le peuple

Dans ta bonté, Dieu souverain, répands sur ceux qui s’inclinent devant toi un esprit de contrition, afin que ta miséricorde leur obtienne la récompense promise à ceux qui font pénitence. Par le Christ, notre Seigneur.

​​​​​​Evangile à trous selon saint Matthieu

 

Comme les ..................... s'étaient rassemblés autour de Jésus sur la montagne, il leur disait : « Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d'agir devant les .................. pour vous faire remarquer. Autrement, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.

Ainsi, quand tu fais l'......................, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme ceux qui se donnent en spectacle dans les ............................... et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. ...................., je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.

Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main ..................... ignore ce que donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le ........................... ; ton Père voit ce que tu fais en secret : il te le revaudra.

Et quand vous ...................., ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle : quand ils font leurs prières, ils aiment à se tenir ...................... dans les synagogues et les carrefours pour bien se montrer aux hommes. ..................... je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la ................, et prie ton Père qui est présent dans le secret : il te le revaudra.

Et quand vous ......................., ne prenez par un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle : ils se composent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. .................. je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, ......................-toi la tête et ....................-toi le visage ; ainsi ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le .................., ton Père voit ce que tu fais dans le ...............: il te le revaudra ». 

 

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25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 22:35

1. "Sonnez du cor à Sion ! Prescrivez un jeûne, publiez une solennité, réunissez le peuple, convoquez la communauté" (Jl 2, 15-16). Ces paroles du prophète Joël mettent en lumière la dimension communautaire de la pénitence. Certes, le repentir ne peut provenir que du cœur, siège, selon l'anthropologie biblique, des intentions profondes de l'homme. Toutefois, les actes de pénitence exigent d'être vécus également avec les membres de la communauté. En particulier dans les moments difficiles, suite à des difficultés ou face à un danger, la Parole de Dieu, à travers la bouche des prophètes, appelait les croyants à une mobilisation pénitentielle : tous sont convoqués, sans aucune exception, des personnes âgées aux enfants ; tous unis pour implorer de Dieu la compassion et le pardon (cf. Jl 2, 16-18).

2. La communauté chrétienne écoute cette puissante invitation à la conversion, au moment où elle s'apprête à entreprendre l'itinéraire quadragésimal, qui est inauguré par l'antique rite de l'imposition des cendres. Ce geste, que certains pourraient considérer comme appartenant à d'autres temps, contraste certainement avec la mentalité de l'homme moderne, mais cela nous pousse à en approfondir le sens en découvrant sa force et son impact particuliers. En déposant les cendres sur le front des fidèles, le célébrant répète : "Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière". Retourner à la poussière est le destin qui apparemment lie les hommes et les animaux. Toutefois, l'être humain n'est pas seulement chair, mais également esprit ; si la chair a pour destin la poussière, l'esprit est voué à l'immortalité. En outre, le croyant sait que le Christ est ressuscité, remportant également dans son corps une victoire sur la mort. Lui aussi marche dans l'espérance vers cette perspective.

3. Recevoir les cendres sur le front signifie donc se reconnaître comme créatures, faites de glaise et destinées à la glaise (cf. Gn 3, 19) ; cela signifie dans le même temps se proclamer pécheurs, ayant besoin du pardon de Dieu pour pouvoir vivre selon l'Évangile (cf. Mc 1, 15); cela signifie, enfin, raviver l'espérance de la rencontre définitive avec le Christ dans la gloire et dans la paix du Ciel. Cette perspective de joie engage les croyants à faire tout leur possible pour anticiper dans le temps présent une partie de la paix future. Cela suppose la purification du cœur et l'affermissement de la communion avec Dieu et les frères. C'est à cela que visent la prière et le jeûne auxquels, face aux menaces de guerre qui pèsent sur le monde, j'ai invité les fidèles. A travers la prière, nous nous plaçons entièrement entre les mains de Dieu, et ce n'est que de Lui que nous attendons la paix authentique. A travers le jeûne, nous préparons notre cœur à recevoir la paix du Seigneur, don par excellence et signe privilégié de la venue de son Royaume.

4. La prière et le jeûne doivent donc être accompagnés par des œuvres de justice ; la conversion doit se traduire en accueil et en solidarité. A ce sujet, l'ancien prophète admoneste : "N'est-ce pas plutôt ceci le jeûne que je préfère : défaire les chaînes injustes, délier les liens du joug ; renvoyer libres les opprimés, et briser tous les jougs ?" (Is 58, 6).

Il n'y aura pas de paix sur terre tant que perdureront les oppressions des peuples, les injustices sociales et les déséquilibres économiques encore existants. Mais pour les grands changements structurels souhaités, les initiatives et les interventions extérieures ne suffisent pas ; il faut avant tout une conversion commune des cœurs à l'amour.

5. "Revenez à moi de tout votre cœur" (Jl 2, 12). Nous pourrions dire que le message de la célébration d'aujourd'hui se résume dans cette exhortation implorante de Dieu à la conversion du cœur. Cette invitation est répétée par l'Apôtre Paul dans la seconde lecture : "Nous vous en supplions au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu [...] Le voici maintenant le moment favorable ; le voici maintenant le jour du salut" (2 Co 5, 20 ; 6, 2).

Chers frères et sœurs, voici le moment favorable pour revoir notre attitude à l'égard de Dieu et de nos frères. Voici le jour du salut, au cours duquel nous examinons profondément les critères qui nous orientent dans notre conduite quotidienne. Seigneur, aide-nous à retourner de tout cœur à Toi, Chemin qui conduit au salut, Vérité qui rend libres, Vie qui ne connaît pas la mort.

Jean-Paul II - 5 mars 2003

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11 mars 2018 7 11 /03 /mars /2018 21:22

Le Carême est le temps pour recommencer à respirer !

« Revenez à moi de tout votre cœur, […] revenez au Seigneur votre Dieu » (Joël 2, 12.13) : c’est le cri par lequel le prophète Joël s’adresse au peuple au nom du Seigneur ; personne ne pouvait se sentir exclu : « Rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ; […] le jeune époux […] et la jeune mariée » (v. 16). Tout le peuple fidèle est convoqué pour se mettre en chemin et adorer son Dieu, « car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (v. 13).

Nous voulons nous aussi nous faire l’écho de cet appel, nous voulons revenir au cœur miséricordieux du Père. En ce temps de grâce que nous commençons aujourd’hui, fixons une fois encore notre regard sur sa miséricorde. La Carême est un chemin : il nous conduit à la victoire de la miséricorde sur tout ce qui cherche à nous écraser ou à nous réduire à quelque chose qui ne convient pas à la dignité des fils de Dieu. Le Carême est la route de l’esclavage à la liberté, de la souffrance à la joie, de la mort à la vie. Le geste des cendres par lequel nous nous mettons en chemin nous rappelle notre condition d’origine : nous avons été tirés de la terre, nous sommes faits de poussière. Oui, mais poussière dans les mains amoureuses de Dieu qui souffle son Esprit de vie sur chacun de nous et veut continuer à le faire ; il veut continuer à nous donner ce souffle de vie qui nous sauve des autres types de souffle : l’asphyxie étouffante provoquée par nos égoïsmes, asphyxie étouffante générée par des ambitions mesquines et des indifférences silencieuses ; asphyxie qui étouffe l’esprit, réduit l’horizon et anesthésie les battements du cœur. Le souffle de la vie de Dieu nous sauve de cette asphyxie qui éteint notre foi, refroidit notre charité et détruit notre espérance. Vivre le Carême c’est désirer ardemment ce souffle de vie que notre Père ne cesse de nous offrir dans la fange de notre histoire.

Le souffle de la vie de Dieu nous libère de cette asphyxie dont, souvent nous ne sommes pas conscients, et que nous sommes même habitués à « normaliser », même si ses effets se font sentir ; cela nous semble « normal » car nous sommes habitués à respirer un air où l’espérance est raréfiée, un air de tristesse et de résignation, un air étouffant de panique et d’hostilité.

Le Carême est le temps pour dire non. Non à l’asphyxie de l’esprit par la pollution causée par l’indifférence, par la négligence à penser que la vie de l’autre ne me regarde pas, par toute tentative de banaliser la vie, spécialement celle de ceux qui portent dans leur chair le poids de tant de superficialité. Le Carême veut dire non à la pollution intoxicante des paroles vides et qui n’ont pas de sens, de la critique grossière et rapide, des analyses simplistes qui ne réussissent pas à embrasser la complexité des problèmes humains, spécialement les problèmes de tous ceux qui souffrent le plus. Le Carême est le temps pour dire non ; non à l’asphyxie d’une prière qui nous tranquillise la conscience, d’une aumône qui nous rend satisfaits, d’un jeûne qui nous fait nous sentir bien. Le Carême est le temps pour dire non à l’asphyxie qui nait des intimismes qui excluent, qui veulent arriver à Dieu en esquivant les plaies du Christ présentes dans les plaies des frères : ces spiritualités qui réduisent la foi à une culture de ghetto et d’exclusion.

Le Carême est le temps de la mémoire, c’est le temps pour penser et nous demander : qu’en serait-il de nous si Dieu nous avait fermé la porte. Qu’en serait-il de nous sans sa miséricorde qui ne s’est pas lassée de pardonner et qui nous a toujours donné l’occasion de recommencer à nouveau ? Le Carême est le temps pour nous demander : où serions-nous sans l’aide de tant de visages silencieux qui, de mille manières, nous ont tendu la main et qui, par des gestes très concrets, nous ont redonné l’espérance et nous ont aidé à recommencer ?

Le Carême est le temps pour recommencer à respirer, c’est le temps pour ouvrir le cœur au souffle de l’Unique capable de transformer notre poussière en humanité. Il n’est pas le temps pour déchirer nos vêtements face au mal qui nous entoure, mais plutôt pour faire de la place dans notre vie à tout le bien que nous pouvons faire, nous dépouillant de tout ce qui nous isole, nous ferme et nous paralyse. Le Carême est le temps de la compassion pour dire avec le psalmiste : « Rends-moi la joie d’être sauvé, que l’esprit généreux me soutienne », pour que par notre vie nous proclamions ta louange (cf. Ps 51, 14), et pour que notre poussière – par la force de ton souffle de vie – se transforme en « poussière aimée ».

Pape François le 1er mars 2017.

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 19:01

J’ai une question à vous poser : Êtes-vous plus mercredi des Cendres ou saint Valentin ? Puisque ces deux fêtes se télescopent aujourd’hui. Gardez la réponse pour vous. Finalement, dans les deux cas, il s’agit d’amour. L’Amour de Dieu pour nous, où, dans cette célébration, il nous rappelle que nous le rejoindrons un jour dans sa Maison, et cette parcelle de son amour qu’il a déposée dans notre cœur pour la partager avec ceux qu’il place sur notre chemin.

Ce matin, j’ai un scoop à partager avec vous ! Vous allez mourir, moi aussi d’ailleurs ! Dans une heure, demain, dans dix ans ou vingt ans, mais c’est une certitude, nous allons mourir, et il ne restera de chacun de nous que quelques poignées de cendre que certains voudront qu’elles soient emportées par le vent et que d’autres laisseront à tout jamais reposer dans le creux d’une boîte de bois.

Et oui, nous allons mourir ! Inutile d’être triste, tout va bien pour le moment. Mais…

Mais, ne vivons-nous pas dans une société qui nous entretient dans l’illusion que la mort est un mirage, qu’elle n’existe pas ? Ne nous arrive-t-il pas de penser que nous sommes les résidents indélogeables de cette terre et d’oublier qu’un jour, nous aussi, nous occuperons la place d’honneur, là, au premier rang.

Je vous avoue que j’ignore pourquoi la messe pour les artistes a lieu le mercredi des Cendres. On aurait pu choisir une fête plus joyeuse non ? C’est peut-être parce que toute œuvre créatrice est à la fois une naissance et une mort, quel que soit le domaine dans lequel vous exercez votre talent.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans le Livre de la Genèse, lorsque nous apprenons que Dieu crée l’homme à son image, nous ne savons rien d’autre de Dieu qu’il est créateur et que, parce qu’à son image, l’homme est créateur.

Le désir d’inventer de l’artiste le pousse toujours plus avant dans la création et fait que l’artiste franchit les limites du temps, de l’éphémère, de la mort. Ainsi, il devient le continuateur de l’œuvre créatrice de Dieu. Il est le témoin de la face cachée de l’homme, de ses désarrois, de ses troubles, de ses doutes, de ses peurs, de ses souffrances ainsi que de ses joies et de ses passions. Il est le témoin de l’ailleurs. Il devient un héraut, exprimant ce que beaucoup ressentent et ne savent dire. Il est pour la société un refuge. Celle-ci se projette en lui. « La race des gladiateurs n’est pas morte, a dit Flaubert, tout artiste en est un, il amuse le public avec ses angoisses ». L’artiste « aide à vivre ». On pourrait le déclarer d’utilité publique ! Quelle belle vocation que celle de l’artiste ! Donner du bonheur, donner du rêve, faire oublier la grisaille du quotidien et les soucis, mais quelle vocation exigeante puisqu’elle attire les regards.

Le désir d’immortalité inscrit dans l’âme de chaque être ne s’enracine-t-il pas plus profondément encore dans celle de l’artiste ?

Souvent, je me suis demandé si la relation qu’un artiste entretenait avec la mort n’était pas différente de celle du commun des mortels. Plus que d’autres, l’acteur, par exemple, tente, inconsciemment sans doute, de jouer avec la mort pour la déjouer. Il y a sa vie et ses vies ! Celles, si nombreuses, qui se déclinent sous les multiples visages de tous les personnages incarnés au cours d’une carrière. Ne pousse-t-il pas parfois l’audace jusqu’à être la mort elle-même en lui donnant son propre visage ?

Pour certains, la mort, c’est la disparition, c’est l’absence, le néant. D’autres hésitent : quelque chose leur dit que ce n’est pas possible de disparaître ainsi complètement : il doit bien y avoir autre chose. Comment être sûrs ?

Pourquoi faudrait-il se culpabiliser devant le doute ? Saint Thomas, dans l’Évangile, exprime franchement ses doutes : « Nous ne savons pas où tu vas. Nous ne savons pas si, dans la mort, il y un chemin. La mort est peut-être justement une impasse qui débouche sur le néant ». Peut-être… Il est sage de dire peut-être ! Nous ne sommes que des hommes et des femmes. Nous ne voyons qu’une face des choses. Ce que nous voyons de la mort : absence, départ, silence, c’est vrai, mais il y peut-être autre chose. Il y peut-être une face cachée de la mort. De l’autre côté, il y a peut-être une autre lumière, une autre vie.

Comment savoir ? Comment connaître ce qui est caché, sinon en faisant confiance à Celui qui sait et qui peut en parler : le Christ. Aujourd’hui, nous sommes invités par la Parole de Dieu à un acte de foi. Déjà, dans la vie ordinaire, nous sommes souvent provoqués à des actes de foi.

Les chrétiens font confiance au Christ lorsqu’il dit : « Je m’en vais, je vous laisse, mais je m’en vais vers le Père. Je vais dans la maison du Père où une place vous attend ». C’est une comparaison toute simple : revenir à la Maison, mais nous savons ce que cela veut dire et nous savons quel bonheur cela peut être. Revenir à la Maison, c’est l’expression que le pape Benoît XVI a employée récemment, disant qu’il se préparait à retourner à la Maison.

Ainsi, nous assure le Christ, au-delà de la mort, quelqu’un vous attend. Quelle qu’ait pu être votre vie, vous êtes aimés. Dieu n’humilie pas, seuls les hommes humilient par leurs jugements impitoyables. Dieu, lui, n’est qu’amour et pardon.

Tout cela est plus fort que la mort. La mort engloutit avec elle ce qui n’a pas de valeur réelle, tant de choses auxquelles nous donnons de l’importance et qui nous font passer à côté de celles qui comptent vraiment. La mort ne peut rien contre l’amour. L’amour ne peut mourir ! Pour les chrétiens, la mort n’est pas le dernier mot de notre existence. C’est l’amour qui est le dernier mot.

En ce début de Carême, le pape François nous met en garde. Nous sommes invités à changer nos comportements à cause du réchauffement climatique, le Pape, lui, nous invite à changer nos comportements à cause du refroidissement des cœurs.

A Carnaval, la coutume veut que chacun dissimule son visage derrière un masque. En ce début de Carême, nous sommes en revanche invités à vivre l’inverse : ôter les masques qui nous collent à la peau. Bas les masques ! Ne laissons pas passer la chance qui nous est offerte pour un face-à-face en vérité avec le Christ.

14 février 2018 - Basilique du Sacré-Cœur de Marseille

+Jean-Michel di Falco Léandri Évêque émérite de Gap et d’Embrun

Source : https://marseille.catholique.fr

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27 février 2017 1 27 /02 /février /2017 08:08

«Ton Père voit ce que tu fais en secret : il te le revaudra»

Le carême en tant que période intense de préparation à la grande fête de Pâques remonte au 4e siècle. Il visait alors un double objectif :

  • préparer les nouveaux chrétiens à recevoir le baptême pendant la nuit pascale ;
  • et permettre aux autres chrétiens de renouveler les promesses de leur baptême.

À partir du 8e siècle, les cendres ont été introduites comme signe de pénitence publique. C’est un symbole qui nous vient de l’Ancien Testament. Au tout début du carême, les chrétiens se reconnaissaient pécheurs en «recevant les cendres» et «ils étaient symboliquement expulsés de l’église». Ce geste reprenait, dans un certain sens, celui de Dieu qui chassait Adam et Ève du paradis, après leur refus d’une alliance avec lui. (Genèse 3). Ces mêmes chrétiens seront «réintégrés à la communauté chrétienne» après une période de prière, de jeûne, de partage et de conversion.

Ce n’est que plus tard, au Moyen Âge, que l’imposition des cendres a pris un sens différent : celui de la fragilité humaine et de la brièveté de la vie : «Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière». Ce symbole était alors lié à la mort et à la tombe. C’est habituellement le sens que nous retenons aujourd’hui.

Le sens initial de la pénitence et de l’expiation pour le péché, développé au 8e siècle, reste valide encore aujourd’hui. «L’homme et la femme poussière» sont l’image de l’être humain qui s’éloigne de Dieu, qui refuse le dialogue et qui marche sur la route de la mort. «L’être humain poussière» est celui ou celle qui s’oppose à Dieu et qui lui tourne le dos, comme Adam et Ève et comme l’enfant prodigue.

Cependant, dans cet itinéraire dramatique d’éloignement, il existe toujours la possibilité du retour à nos origines. Nous sommes donc invités à revenir vers Dieu qui nous ouvre les bras. Nous sommes invités à fonder notre vie quotidienne sur les trois piliers de la spiritualité juive : la prière, le jeûne et l’aumône.

La prière. Les Juifs du temps de Jésus priaient trois fois par jour : à 9h, à midi et à 15h. Plusieurs le font encore aujourd’hui. La prière faisait partie de l’activité quotidienne. Elle permettait d’être en contact régulier avec Dieu et de découvrir sa volonté. Le carême nous invite à redécouvrir cette habitude à travers les heures de la journée.

Le jeûne. Comme la prière, le jeûne tient une place de choix dans toute spiritualité, non pas pour nous faire perdre quelques kilos, mais pour nous libérer de l’instinct de posséder et d’accumuler inutilement, pour nous rappeler que nus nous sommes venus au monde et nus nous le quitterons. Nous ne pourrons prendre avec nous dans la tombe aucune de ces richesses accumulées avec tant d’effort.

L'aumône. Troisième pilier de la spiritualité juive, l’aumône est une façon d’imiter la générosité de Dieu, particulièrement envers les plus démunis. Comme le dit Saint Matthieu dans son évangile, nous serons jugés sur le partage de nos biens, de notre temps, de nos talents : «J’avais faim, vous m’avez donné à manger..., j’étais nu, vous m’avez vêtu…, j’étais malade et en prison, vous êtes venus me visiter…» Nous sommes invités à partager non seulement notre argent mais aussi ce que nous avons de plus précieux : l’amour, la compassion, la compréhension et le pardon.

Dans la Bible, l’aumône est toujours étroitement reliée au jeûne : «le jeûne que le Seigneur préfère, c’est partager son pain avec l’affamé, aider ceux qui sont dans la misère, vêtir ceux qui n’ont pas de vêtements.» (Isaïe 58, 7)

La période du carême est un temps idéal pour alimenter notre foi à la source de ces trois piliers de la spiritualité : la prière, le jeûne et l’aumône.

Dans l’histoire de l’Église, le carême a toujours été présenté comme un nouveau printemps, comme un temps de renouvellement. Ce n’est pas une période de tristesse mais de joie profonde de nous savoir accueilli, pardonné et aimé de Dieu. Le carême nous redonne l’espérance qui parfois semble étouffée par les maladies, les malchances et les malheurs de toutes sortes. Nous sommes invités à redécouvrir Dieu dans nos vies. Le carême, c’est le printemps de Dieu.

Père Yvon-Michel Allard

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 09:15

Notre nature humaine blessée par le péché originel porte en elle – même des germes ou racines de péché sous forme de tendances ou habitudes mauvaises. Ces inclinations déréglées nous attachent aux créatures ou aux biens créés que nous préférons à Dieu au lieu de les subordonner à Lui.

Puisqu’elles nous détournent de Dieu, nous faisant préférer notre volonté propre à la sienne, ces inclinations mauvaises constituent un redoutable obstacle au maintien et au développement en notre âme de la vie divine reçue au Baptême.

Autrement dit, elles alourdissent ou freinent notre marche ascendante vers cette sainteté à laquelle nous sonnes tous appelés et qui est plénitude d’amour et de grâce, transformation en Dieu par amour et déification par grâce.

A cet ensemble d’inclinations déréglées - que Saint Jean dans sa Première Lettre classe en trois catégories qu’il nomme :

  • Concupiscence des yeux,
  • Concupiscence de la chair et
  • Orgueil de la vie.

Il ne peut pas y avoir d’autre remède qu’un renoncement total à toute créature quelle qu’elle soit, à tout bien créé quel qu’il soit et en fin de compte à soi-même.

C’est Jésus Lui-même qui, en termes particulièrement énergiques, nous enseigne cette Loi du dépouillement radical :

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16. 24)

« Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple. » (Luc 14. 33)

« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » (Luc 14. 26)

Ces paroles - et tant d’autres semblables - c’est à tous ses disciples sans exception aucune que Jésus les adresse.

Prétendre que cette doctrine du renoncement total ne serait qu’une forme de spiritualité non obligatoire, qu’elle ne serait pas essentielle et ne conviendrait pas à tous les chrétiens est donc absolument faux.

L’Eglise l’a toujours considérée comme une donnée et une exigence fondamentale de la vie chrétienne et tous les saints l’ont mise en pratique de façon exemplaire. Mais en quoi consiste pour l’essentiel ce renoncement total demandé si instamment par Jésus ? Non en de grandes et rudes pénitences corporelles, mais « en cette immolation entière de soi-même qui s’appelle aimer » comme l’a si bien compris sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, elle qui s’est sanctifiée en multipliant les petits sacrifices accomplis par amour. Cela revient à renoncer à tout instant et jusque dans les plus petites choses de la vie à sa volonté propre pour adhérer à la volonté du Seigneur telle qu’elle se manifeste.

Ce qu’il importe de bien saisir, au fond, c’est que tout cela est une question d’amour. Saint Jean de la Croix, qui est expert en la matière, nous explique que « l’âme n’a qu’une volonté. Si elle l’engage ou l’applique à quelque chose de créé, elle perd sa liberté, sa force, son détachement, sa pureté, toutes choses qui sont requises pour arriver à la transformation en Dieu. » Cette pensée s’accorde parfaitement avec le précepte de Jésus : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit. » (Luc 10. 27)

Si le cœur est occupé par des attachements désordonnés au « moi », il est clair qu’il ne peut aimer de toutes ses forces, celles-ci étant divisées entre Dieu et le « moi », entre Dieu et les créatures. La loi d’Amour proposée par Jésus à tous les chrétiens requiert par conséquent le renoncement radical à tout attachement non conforme à la volonté de Dieu ou qui ne s’harmonise pas avec l’amour de Dieu. Le détachement total n’est que la conséquence logique du grand commandement de l’Amour : il est aussi le moyen indispensable pour s’y conformer toujours.

Dans cette lumière, le renoncement chrétien n’a plus rien de négatif : il apparaît au contraire comme une réalité positive. S’il vide impitoyablement notre cœur de tout amour désordonné de nous-mêmes, c’est pour l’ouvrir tout grand au seul amour qui soit capable de le combler : l’Amour de Dieu. Nous retiendrons enfin que la loi fondamentale du renoncement n’exige pas que tous abandonnent effectivement toutes choses ou ne fassent aucun usage des biens créés (ce qui du reste n’est jamais possible de façon absolue sur cette terre), mais que chacun, tout en demeurant dans son milieu, sache maintenir son cœur libre de tout attachement. Cependant on a fort peu de chances d’arriver à ce détachement affectif, si, au moins dans une certaine mesure on ne s’exerce pas, par des actes coûteux de mortification volontaire, au détachement effectif. D’où l’importance de cette période d’entraînement intensif à la pénitence qu’est le Carême.

Puissions-nous, stimulés et aidés par Marie, le vivre le plus possible dans cet esprit.

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 20:48

En ce temps de grâce qu’est le Carême, l’Eglise nous invite à approfondir notre connaissance du péché afin de mieux prendre conscience de sa gravité et de sa nocivité. Or il n’est pas de moyen plus sûr pour raviver en nous ce sens très aigu du péché, que de nous référer aux enseignements de la Bible. Seule la Parole de Dieu, en effet, peut nous dire en quoi consiste le péché nous faire comprendre que ce n’est pas une réalité naturellement connaissable, mais un mystère surnaturel.

Dans cette lumière qui vient d’En-Haut, il apparaît très nettement que le fait fondamental sur lequel repose toute la réalité du péché c’est l’attitude d’Amour infini que Dieu a pour nous. « Dieu est Amour » et « Il nous a aimés le premier » affirme St Jean.

Si Dieu, en effet, a décidé de nous créer, c’est uniquement par Amour dans le but de se donner Lui-même à nous : vérité qui est fort bien exprimée dans une petite phrase de l’Evangile prononcée par le père de l’enfant prodigue, ce père qui est l’image si bouleversante de Dieu. S’adressant à son fils aîné, il lui dit : « Mon enfant tout ce qui est â moi est à toi. »

Or, « tout ce qui est à Dieu », ce n’est pas seulement son empire sur le monde matériel, c’est infiniment plus. Le Bien de Dieu c’est avant tout Lui-même, ce qu’Il est : Lumière, Amour, Bonheur absolus. Et c’est précisément ce Bien parfait, ce Bien suprême infini qui constitue son Etre divin, c’est cette Vie divine que le Père des cieux veut donner à ses enfants pour le temps et l’éternité. Pour se donner ainsi à nous Dieu ne met aucune condition, mais il ne peut se donner à nous malgré nous, il ne peut nous contraindre à l’aimer car il n’y a d’amour que libre (un échange d’amour ne pouvant se faire que dans la liberté).

Dieu ne peut se donner à nous que si nous voulons bien de Lui, que si nous l’aimons. Il nous a dotés d’une liberté et d’une liberté telle que nous pouvons dire « non » aux avances de son Amour ; nous pouvons l’empêcher de nous combler, de libérer la tendresse qu’Il tient comme follement comprimée en son Cœur dans l’impatience de nous la communiquer.

C’est dans la méconnaissance, le mépris, le refus de cet Amour divin que consiste essentiellement le péché.

Autrement dit, si nous voulons nous faire une idée juste de ce qu’est le péché, c’est tout d’abord du point de vue de Dieu que nous devons le considérer ; nous percevons alors qu’il est bien autre chose qu’une contravention à des lois ou à des règlements (une bagatelle en somme) mais qu’il est, de par sa nature même une offense à Dieu. Et cela ne peut pas être une petite chose étant donné que l’offense est d’autant plus grave que l’offensé est plus élevé en dignité !

Si nous ne considérons habituellement le péché que de notre point de vue nous aurons toujours tendance à le minimiser. Certes nous pourrons bien apercevoir qu’il ne nous embellit pas, ne nous élève pas, mais plutôt nous dégrade (affaiblissant en nous la vie surnaturelle, allant jusqu’à la faire mourir s’il s’agit d’une manière grave), mais enfin, pensons-nous, ce sont des choses qui ne regardent que nous. Or, nous sommes portés à nous accommoder assez facilement de ce que nous avons choisi et de ce que nous avons voulu lorsque les inconvénients n’affectent que nous-mêmes. Mais si nous nous habituons à regarder le péché comme ce qu’il est foncièrement : un manque de justice et un manque d’amour à l’égard de Dieu, alors nous saurons qu’il est la réalité la plus horrible et la plus détestable qui soit, le désordre par excellence.

Notre grand penseur Pascal met sur les lèvres de Jésus une parole qui s’adresse à chacun et chacune d’entre nous et qui devrait nous faire réfléchir « si tu connaissais tes péchés, tu perdrais cœur... »

Hélas ! Nous ne risquons pas de perdre cœur parce que, n’ayant pas assez le sens de l’infinie sainteté de Dieu et de la prodigieuse tendresse qu’Il nous porte, nous prenons trop souvent le péché - même grave - à la légère.

Un seul homme a compris pleinement le péché des hommes et l’a pris pleinement au sérieux, un seul a été pénitent dans toute la force du terme : c’est Jésus, le Dieu fait homme, Lui qui, n’étant pas pécheur, s’est mis du côté des pécheurs et, comme le dit Saint Paul « a été fait péché pour nous. »

Le drame profond du Christ, en effet, le drame de sa vie et de sa mort, c’est que le désordre essentiel du péché, l’outrage à l’Amour divin ait été ressenti au paroxysme par son Cœur humain. C’est l’explication de sa mystérieuse agonie à Gethsémani et c’est l’essentiel de sa Passion.

Puisse la contemplation assidue du mystère de la Croix de Jésus souffrant et mourant pour l’expiation de tous nos manquements à l’Amour et de Marie, la Mère des douleurs, si généreusement associée à son Sacrifice en qualité de victime, nous faire retrouver un sens plus affiné de la tragique réalité du péché.

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 17:44

L’Eglise va bientôt nous inviter à vivre intensément « le temps favorable » du Carême qui constitue pour tout le peuple chrétien une longue retraite de 40 jours.

Il faudrait que dès son ouverture nous prenions la ferme résolution d’en faire un traitement de choc contre cette dangereuse maladie de l’âme qui nous affecte tous de quelque manière, et que les auteurs spirituels appellent la tiédeur.

Nous n’ignorons pas, pour peu que nous ayons lu le chapitre III de l’Apocalypse, que le Seigneur juge avec une particulière sévérité cet état de langueur spirituelle : « Je connais ta conduite, déclare-t-il, à celui qui est tiède ; tu n’es ni froid ni chaud. Que n’es-tu l’un ou l’autre ? Ainsi puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche. »

La tiédeur se caractérise essentiellement par une disparition progressive de l’amour, à l’image d’un feu qui, après avoir élevé ses flammes très haut diminue d’intensité jusqu’à s’éteindre complètement. Autrement dit la Charité qui n’est pas - faut-il le rappeler – affaire de sensibilité, mais de volonté, se refroidit.

Si l’âme devient tiède c’est parce qu’elle s’arrête volontairement sur le chemin montant de la sainteté, estimant qu’elle en a fait assez et qu’elle n’a plus besoin de progresser parce que Dieu n’en demande pas tant. Et comme dans le domaine spirituel qui n’avance pas recule, elle s’engage (en tentant de justifier son attitude) dans un processus de relâchement qui aboutira tôt ou tard à un véritable désastre.

A l’origine de cette anémie spirituelle, il y a tout d’abord un manque d’appétit des choses de Dieu. L’âme s’affaiblit parce qu’elle ne s’alimente que très peu ou très mal, négligeant trop souvent ou trop longtemps ces nourritures surnaturelles indispensables que sont la communion fréquente, la lecture de la Parole de Dieu ou des ouvrages de spiritualité, l’oraison, la récitation du Rosaire, et l’examen de conscience quotidien.

La tiédeur provient aussi du fait que cette âme n’a plus la volonté de se mortifier ; elle ne fait pratiquement plus d’efforts sérieux pour réfréner ses tendances mauvaises et combattre ses défauts par des moyens surnaturels.

Son état de faiblesse est tel qu’elle ne cherche plus à ramer à contre-courant ; c’est même le contraire qui se produit : elle se laisse porter par le courant, pensant comme tout le monde, faisant comme tout le monde. Ce qui en elle désormais commande tout, ce n’est plus le divin, c’est l’humain. Le sel s’est affadi.

« La ruine des âmes, écrit le chanoine Lallement, provient de la multiplication des péchés véniels qui causent la diminution des lumières et des inspirations, des grâces et des consolations intérieures, de la ferveur et du courage pour résister aux attaques de l’ennemi. De là s’ensuit l’aveuglement, la faiblesse, les chutes fréquentes, l’habitude, l’insensibilité, parce que l’affection étant gagnée, on pèche sans sentiment de son péché. »

En somme, le grand mal de la tiédeur, c’est de ne pas tendre de toutes ses forces vers Dieu ; c’est de ne l’aimer que si faiblement qu’on accepte volontiers le péché véniel, attitude comparable dans l’ordre surnaturel à celle d’un homme qui accepterait volontiers d’être continuellement blessé ou malade pourvu qu’il n’en meure pas. Est-il besoin d’ajouter que le démon se réjouit fort d’un tel état de choses parce qu’il lui est facile d’entraîner au péché mortel (et donc à la perte de la vie divine) l’âme qui est comme tombé en léthargie.

Alerte donc à la tiédeur !

Pour prévenir ou pour guérir ce mal redoutable, deux grands remèdes - les seuls vraiment efficaces - que Jésus a prescrits une fois pour toutes sont à notre disposition : la Prière et la Pénitence.

Nous savons avec quels accents pathétiques, accompagnés de larmes, la Vierge Marie, grande infirmière des âmes, nous supplie de les appliquer chaque fois qu’Elle vient en notre temps manifester sa présence au chevet de notre monde malade.

Puissions-nous mieux prendre conscience au cours de ce Carême, de la gravité et de l’urgence de ses appels !

Poursuivons avec une ardeur renouvelée le labeur si coûteux de notre réforme intérieure. Cela requiert de notre part beaucoup d’énergie, de persévérance et de fidélité. Mais avec la grâce de Dieu - qui ne nous fait jamais défaut et sur laquelle nous devons toujours compter - tout est possible.

Et puis, disons-nous bien, car c’est là le meilleur stimulant, que si Jésus exige de nous avec autant de rigueur le sacrifice de notre vie misérable, c’est pour lui substituer Sa Vie divine. S’il veut que nous fassions le vide dans notre cœur, c’est pour l’emplir de Dieu et nous combler ainsi de sa Paix et de sa Joie.

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole et mon Père l’aimera : nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure. »

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