Elle passe pour être née à Alexandrie vers 290, mais elle n’a sans doute jamais existé, si ce n’est dans l’univers des légendes. Selon la tradition, convertie à l’âge de dix-huit ans, elle tient tête à cinquante philosophes païens chargés de démontrer la fausseté de sa foi. L’empereur Maxence propose alors à Catherine de l’épouser. Celle-ci refuse, et se déclare « la fiancée du Christ ». La jeune fille convertit ensuite la femme et les gardes de l’empereur. Ce dernier fait exécuter ces nouveaux chrétiens et ordonne que Catherine soit attachée à une roue dotée de pointes de fer. Cet instrument terrible faisait trembler tous les assistants ; mais, dès le premier mouvement, il fut miraculeusement détruit, sans que la vierge en
reçût la moindre plaie. Les éclats volèrent de tous côtés avec tant de force qu’ils blessèrent ou tuèrent plusieurs personnes ; les autres spectateurs, reconnaissant en cela la main du Tout-Puissant, proclamèrent que le Dieu des chrétiens était grand. L’empereur refusa de s’amender et de se rendre aux supplications de sa femme qui, touchée par la grâce, venait lui demander de libérer la sainte. Pour toute réponse, il ordonna qu’on décapite la jeune fille. Celle-ci demanda quelques instants à son bourreau pour faire une dernière prière. Puis elle lui dit calmement : « Me voilà appelée par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Or sus, fais à ton gré ce que tu dois faire et exécute l’ordre que tu as reçu du tyran ». À cet instant, le Seigneur voulut qu’un dernier miracle témoigne des hautes vertus de la sainte : il ne coula pas de sang de sa tête ni de son cou ; il en sortit du lait, pour témoignage de son innocence virginale. Son corps est, par miracle, transporté jusqu’au mont Sinaï où l’empereur Justinien édifie un couvent baptisé sainte Catherine depuis le VIIIè ou e IXè siècle. Le culte de Catherine se répand très vite et acquiert une extrême importance. Sainte Catherine est la patronne des « vieilles filles » et des philosophes.
La tradition de Sainte Catherine remonte au Moyen âge. À l'époque, les filles de 25 ans qui n'étaient pas encore mariées revêtaient des tenues et des chapeaux extravagants et se rendaient en cortège devant une statue de Sainte Catherine pour la parer de fleurs, rubans, chapeaux ... Elles coiffaient Sainte Catherine dans l'espoir de trouver un mari ! Elles allaient au bal et celles qui voulaient trouver un mari se mettaient un chapeau complètement fou sur la tête. Elles y accrochaient des objets jaunes et verts pour se faire remarquer.
Elle fut vénérée dès le moyen âge dans de nombreuses églises, ou des jeunes filles non mariées venaient le jour de sa fête, honorer sa statue et renouveler sa coiffure. C'est de là qu'est venue la tradition encore très répandue "de coiffer Sainte Catherine" pour les jeunes filles qui atteignent 25 ans sans être mariées. Dans l'industrie textile, où Sainte Catherine a été adoptée comme patronne des fileuses, la Sainte Catherine est fêtée par un bal des catherinettes.
Dans le nord de la France les jeunes filles s'envoient ce jour-là des cartes de la Sainte Catherine pleines de souhaits et de doux espoirs.
Dictons :
Quand Sainte-Catherine au ciel fait la moue, il faut patauger longtemps dans la boue.
À la Sainte-Catherine, tout arbre prend racine.
Pour Sainte-Catherine, tout bois prend racine.
À la Sainte-Catherine, pour tout l'hiver fait ta farine.
Pour Sainte-Catherine, le porc couine.
À la Sainte-Catherine, les sardines tournent l'échine, à la Sainte-Blaise elles reparaissent.
Sainte-Catherine toute fille veut la fêter, mais point ne veut la coiffer.
À la Sainte-Catherine, l'hiver s'achemine ; s'il fait froid, hiver tout droit.
Saint Pierre Dumoulin Borie est fêté le 24 novembre
Ce qui suit est le texte d’une causerie, illustrée de diapositives, donnée le 22 août 2003 au Foyer Rural Pierre DEMARTY de Beynat, sous l’égide de l’Association « Les Amis de Beynat ». Cette circonstance explique, et peut-être justifie, une familiarité de ton que n’aurait pas un travail plus littéraire. Olivier RUYSSEN
Le prénom Charles vient du mot germain karl, qui signifie lion ou mâle. Il est fêté le 4 novembre.
Neveu du pape
Charles Borromée naît en 1538 dans une famille noble des abords du lac Majeur, en Italie du Nord. Il étudie à l’abbaye bénédictine d’Arona, puis à Paris et à Milan. Après avoir obtenu un doctorat en droit civil et un doctorat en droit canon (le droit ecclésiastique), il est nommé administrateur de Milan et cardinal (il n’est cependant pas prêtre) par son oncle, le pape Pie IV, ce qui lui confère de nombreux revenus et privilèges. A plusieurs reprises, Charles envisage, avant d’en être dissuadé, de renoncer à sa charge pour se faire moine.
Un acteur de la Contre-Réforme
Dans le même temps, il participe aux travaux du concile de Trente. Organisé de 1545 à 1563, dans le cadre de la Contre-Réforme, celui-ci s’attache à définir les dogmes sur lesquels porte la contestation développée par la jeune religion protestante et à renforcer la discipline au sein de l’Eglise catholique. Ce qui va entraîner la reconquête spirituelle, par la papauté, de la Bavière, de la Pologne, la Rhénanie et la Silésie. Charles prend notamment une large part à la rédaction du Catéchisme romain.
Évêque de Milan pendant plus de 20 ans
Charles Borromée est, en 1563, ordonné prêtre et nommé évêque de Milan, mais il obtient de remettre son départ, en raison de sa participation aux travaux du concile. Trois ans plus tard, il gagne son diocèse où il s’emploie à mettre en œuvre les réformes du concile. Charles distribue des secours aux pauvres, particulièrement éprouvés lors de la famine qui sévit en 1570 et lors de la peste qui survient en 1576, ne s’accordant que de courtes nuits et des repas frugaux. Il redéfinit l’organisation et les activités du clergé et fonde des collèges et de nombreux séminaires. Il ne cesse de parcourir son diocèse, prêche et administre les sacrements, visite les plus petits villages.
L’intérêt porté aux laïcs
Il invente, à l’intention des laïcs, les cours d’instruction religieuse dispensés le dimanche. Charles fonde une nouvelle congrégation, les oblats (laïcs qui ne prononcent pas de vœux) de saint Ambroise. Toutes ces réformes menées au nom de principes moraux lui valent de solides inimitiés (ses ennemis envisagent même de l’assassiner). Il ne rédige aucun grand texte spirituel, mais s’intéresse à l’architecture, à la philosophie – il fonde à Rome l’académie des Nuits vaticanes – et à la musique. Il joue, lui-même de la viole. Après avoir mené une existence exemplaire et simple, sans fastes et consacrée à la charité, Charles Borromée, épuisé, meurt en 1584. Il est enterré dans la cathédrale de Milan et sera canonisé en 1610.
Karl Borromäus wurde am 2. Oktober 1538 auf der Burg Arona am Lago Maggiore, dem Familiensitz der gräflichen Borromei, geboren. Schon im Kindesalter war er für den Klerikerstand bestimmt worden. Nach der Priester- und Bischofsweihe ging er 1565 nach Mailand, um seine Erzdiözese persönlich zu leiten. Er setzte sich besonders für innerkirchliche Disziplin und die religiöse Unterweisung von Kindern ein. Aus eigenen Mitteln gründete er zahlreiche Schulen, Waisenhäuser, Spitäler, Seminare zur Priesterausbildung und neue Ordensgemeinschaften im Mailänder Erzbistum. Am großartigsten bewährte sich Karl im Jahre 1576 zur Zeit der großen Pestepidemie in Mailand. Er traf entsprechende hygienische Anordnungen, richtete neue Spitäler ein, rief Priester zum Krankendienst, ging persönlich in die Häuser der Kranken und spendete die Sakramente. Karl Borromäus hatte sich gesundheitlich völlig überfordert und starb am 3. November 1584 im Alter von 46 Jahren.
Le prénom André vient du grec anthrôpos (homme) et du latin andreas (viril). Il est fêté le 30 novembre. Il est le patron de l’Achaïe, de l’Ecosse, de la Russie, de la Turquie, des pêcheurs et des vieilles filles. André est invoqué contre la goutte et les maux de gorge.
Attributs : une croix en sautoir (en X), dite croix de Saint-André; une filet de pêcheur.
Prénoms apparentés : Andréa (italien), Andrés (allemand), Andres (espagnol), Andrew (anglais), Andric, Andry.
« Le premier appelé »
Selon les Évangiles, André naît au bord du lac de Tibériade, en Galilée (province de l’ancienne Palestine), aux alentours du début du l’ère chrétienne. Il appartient à une famille de pêcheurs et lance ses filets en compagnie de son frère Simon (le futur Pierre). André est d’abord le disciple de Jean Baptiste. Mais lorsque celui-ci désigne Jésus en le nommant « Agneau de Dieu », André attache dès lors ses pas à ceux du Christ dont il devient l’ami. Il est, pour cette raison, surnommé Prôtoklétos (« le premier appelé » en grec). A la demande de Jésus (« Venez, suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes »), il abandonne sa famille et ses biens. Avec son frère, André devient ainsi l’un des douze Apôtres. Le Nouveau Testament fait était de la présence d’André lors de la multiplication des pains et de la Pentecôte.
André est crucifié sur une croix qui depuis porte son nom
La vie d’André est, après la Crucifixion, assez mal connue. Considéré comme le premier missionnaire, il passe, sans doute à tort, pour être le fondateur de l’Eglise de Byzance et l’évangélisateur de l’Asie Mineure, de la Grèce et de l’Ukraine. Par ailleurs, certains miracles lui sont attribués : il chasse de la ville de Nicée des chiens habités par des témoins et sauve du feu un jeune chrétien à Patras (Achaïe, ancienne région de Grèce) vers l’an 60. D’après une tradition qui ne remonte qu’au XIVè siècle, il est mis à mort sur une croix en forme de X (ce type de croix porte depuis le nom de croix de Saint-André). Avant de mourir, l’Apôtre prêche, durant deux ou trois jours, à l’intention des personnes venues assister à son supplice.
Un culte à l’origine encourage par Byzance
Le culte rendu à André est, à l’origine, encourage par l’Eglise de Byzance qui souhaite jouir de la même autorité auprès des fidèles que l’Eglise de Rome, forte du patronage de Pierre et de Paul. Par ailleurs, André est particulièrement vénéré en Ecosse où nombre d’églises sont placées sous le vocable de ce saint. En effet, selon une légende, le gardien des reliques d’André transporte, au IVè siècle, une partie de celles-ci depuis Patras jusqu’à la localité écossaise aujourd’hui baptisée Saint-Andrews on Fife. Du reste, depuis le Xè siècle, la croix de Saint-André est un des éléments qui figurent sur le drapeau du Royaume-Uni.
Hubert est particulièrement vénéré en Europe du Nord. Il est fêté le 3 novembre. Il est le patron des chasseurs et le protecteur des chiens de chasse. Il est invoqué contre la peur de l’eau, les morsures de serpents et la rage.
Un évêque, évangélisateur des Ardennes
Hubert naît au milieu du VIIème siècle. Mais les documents historiques ne font état de lui que vers 705, lors de sa nomination à la tête de l’évêché de Tongres et de Maastricht. Par la suite, Hubert établit le siège de son ministère à Liège. De cette cité, il s’attache à annoncer l’Evangile dans la région des Ardennes. Hubert meurt en 727. A la fin du Moyen Âge, la vie de ce prêtre s’enrichit de faits légendaires, inspirés de la vie d’Eustache, général imaginaire du temps de l’empereur Trajan. Le plus célèbre de ces épisodes fabuleux concerne la rencontre d’Hubert avec un cerf miraculeux.
Le miracle du cerf
Aux termes de cette légende, Hubert est fils du duc d’Aquitaine et passe le plus clair de son temps à chasser. Un Vendredi saint, il rencontre un cerf doté d’une très haute taille et dont les bois supportent un crucifix dont émane une grande clarté. Aveuglé, Hubert tombe de son cheval. Une voix lui demande alors : « Jusqu’à quand la passion de la chasse te fera-t-elle oublier ton salut ? » Touché par la grâce, Hubert décide de changer le sens de sa vie. Après être demeuré un temps dans la forêt des Ardennes, il occupe le siège épiscopal de Maastricht laissé par saint Lambert et accomplit dès lors de nombreux miracles.
Grand Saint Hubert,Toi qui as répondu à l'appel de Dieu, te demandant de quitter une vie de plaisirs,apprends-nous, comme tu l'as été, à être à l'écoute du projet que Dieu a pour nous;donne-nous le courage de renoncer à tout ce qui nous détourne de Lui.Toi qui, te retirant du monde dans la forêt ardennaise,as fait pénitence durant de nombreuses années,apprends-nous à persévérer et à être fidèles à nos promesses.Toi qui as été consacré évêque, succédant à Saint Lambert,et qui évangélisas l'immense diocèse de Liège,te dépensant sans compter à une époque où le paganisme était encore très vivace.Toi, l'Apôtre de l'Ardenne, jette un regard de bonté sur tes enfants,éloigne de notre vie, de notre cœur, toutes formes de rage.Garde-nous un esprit sain dans un corps sainafin que nous puissions devenir, à ton exemple et par ton soutien,des semeurs d’Évangile et des témoins infatigablesde l'Espérance révélée en Jésus, le Christ. Amen.
Die Geschichte des heiligen Hubertus
Über die Herkunft des heiligen Hubertus ranken sich verschiedenen Geschichten. Er soll um 655 als erster Sohn des Herzogs Bertrand von Toulouse in Aquitanien geboren worden und ein Vorfahre der französischen Könige gewesen sein. Nach einigen Kämpfen und Schlachten heiratete er die Grafentochter Floribana von Löwen und zeugte mit ihr einen Sohn. Leider starb seine Gattin bei der Geburt dieses Kindes und Hubertus war darüber sehr verzweifelt. Um seinen Schmerz zu betäuben und Zerstreuung zu finden, ging er ständig auf die Jagd.
In einer anderen Version der Geschichte zog sich Hubertus sogar gänzlich für einige Jahre als Einsiedler in die Ardennen zurück. Als er an einem Feiertag - Karfreitag oder Weihnachten - wieder auf die Jagd ging und einem kapitalen Hirsch auf den Fersen war, geschah plötzlich das Wunder. Der Hirsch drehte sich um und Hubertus sah ein leuchtendes goldenes Kreuz zwischen den Geweihstangen. Dabei soll eine Stimme ihn vor zu viel weltlichen Ausschweifungen gewarnt haben. Das war genug Warnung für den französischen Adligen. Er schwor allen weltlichen Vergnügungen ab und lies sich flugs zum Priester weihen.
Dann wird seine Geschichte wieder belegbar. Hubertus wirkte erst in den Ardennen und in Brabant als Missionar und wurde später Bischof von Tongern-Maastricht. 722 verlegte er seinen Bischofssitz nach Lüttich. Er soll während dieser Zeit viel Gutes getan haben. 727 starb Hubertus und wurde Berichten zufolge am 3. November 743 heiliggesprochen. Seine Gebeine wurden nach Andage (Andain) überführt. Es setzte eine starke Pilgerbewegung aus ganz Europa in das Örtchen ein, das seinen Namen bald in Saint-Hubert änderte. Seit der französischen Revolution sind seine Gebeine verschwunden, zahlreiche Kirchen erheben jedoch den Anspruch, Teile von ihnen zu besitzen.
Der heilige Hubertus war übrigens ein sehr vielseitiger Heiliger. Seine Patronate sind die Ardennen und das Bistum Lüttich. Er ist besonders den Jägern, Förstern und Schützen zugetan, aber auch den Metzgern, Kürschnern, Optikern, Metallarbeitern sowie den Mathematikern und den Herstellern ihrer Apparate. Er beschützt die Jagdhunde und bewahrt vor Tollwut und Schlangenbiss. Den Wasserscheuen hilft er bei der Überwindung ihrer Angst.
Hannebacher Kapelle
Der heilige Hubertus ist besonders in der Gegend um Lüttich in zahlreichen Kirchen und Kapellen abgebildet. Um Hubertus ringen sich auch zahlreiche Bräuche: Das geweihte Hubertusbrot soll gegen den Angriff tollwütiger Hunde schützen. Der Hubertusschlüssel ist eine Art Nagel, dessen Kopf ein stilisiertes Jagdhorn trägt und tollwutkranken Tieren als Heilmittel in die Bisswunde gedrückt wird. Bis ins 20. Jahrhundert wurde der Hubertusschlüssel in Deutschland noch angewandt.
Le prénom Geneviève vient du celte Genovefa (fille du ciel). Au calendrier de l'Église, la fête de sainte Geneviève figure au 3 janvier qui correspond à la date de sa mort, c'est-à-dire de sa naissance au ciel. Cependant, cette date n'étant pas favorable au rassemblement des gendarmes requis par cette célébration, elle est célébrée par la gendarmerie au 26 novembre, qui correspond à la fête de Sainte Geneviève des Ardents, institué par le pape Innocent II pour le diocèse de Paris en l'honneur des miracles de guérison de la peste opérés à l'invocation de la suite en cette ville en l'an 1130. La gendarmerie étant une unité dont les origines sont liées à l'histoire de la ville de Paris, cette date paraît particulièrement bien convenir. Elle est la patronne de Paris, des bergères, des fabriquants de cierges, des gendarmes, des policiers, des tapissiers, et est invoquée lors des désastres et contre la fièvre.
Une vocation religieuse précoce
Geneviève naît à Nanterre, village situé au pied du mont Valérien, près de Paris, vers 422. Une légende ultérieure fait d’elle une bergère. Dès l’âge de sept ans, elle est remarquée pour sa piété par l’évêque Germain d’Auxerre à qui elle fait part de son désir de se consacrer à Dieu. Le prélat la bénit, lui offre une pièce de monnaie décorée d’une croix et lui recommande de refuser toute autre parure. Un jour, la mère de Geneviève gifle sa fille, mais devient aussitôt aveugle. Grâce à l’eau puisée à Nanterre, Geneviève rend la vue à sa mère. A l’âge de quinze ans, la jeune fille obtient de l’évêque de Paris le droit de prendre le voile religieux. Lorsque ses parents meurent, Geneviève va vivre chez sa grand-mère, à Paris. Mais elle doit subir les critiques des Parisiens qui, lassés des prophéties et des mœurs austères de la jeune fille, l’accusent d’être une folle et une hypocrite. Grâce à l’intervention de l’évêque Germain, la population redonne néanmoins sa confiance à Geneviève.
La bougie miraculeuse
La jeune fille est à l’origine de la construction de la première basilique de Saint-Denis, au nord de la capitale. La nuit venue, elle part visiter le chantier avec ses compagnes, mais à l’initiative du Démon, le vent éteint le cierge dont la lumière guide les pas des jeunes filles. Geneviève se saisit de la bougie qui se rallume aussitôt grâce à l’intervention d’un ange et résiste dès lors à toutes les bourrasques.
Geneviève et le chef des Huns, Attila
Geneviève se rend à Tours pour se recueillir sur le tombeau de Martin, saint qu’elle contribue à rendre très populaire dans le pays. Dans cette ville et à Laon, elle guérit des malades et des personnes tourmentées par le Diable. Geneviève est surtout connue pour s’être opposée au chef des terribles Huns venus ravager la Gaulle, Attila. Elle incite les Parisiens, retranchés derrières leurs murailles, à ne pas s’enfuir et à résister aux assauts des envahisseurs. Les habitants de la cité, d’abord hostiles, se laissent convaincre. Après qu’Attila renonce à prendre la ville et s’en détourne, les Parisiens acclament leur bienfaitrice. Depuis lors, Geneviève est patronne de Paris. La sainte statufiée au ponde la Tournelle.
Le spectre de la famine
Plus tard, la capitale est assiégée par de nouveaux ennemis menés par le chef franc Childéric. La jeune fille affrète une flottille et parvient à remonter le cours de la Seine puis de l’Aube et à se rendre à Arcis-sur-Aube et à Troyes où elle accomplit plusieurs miracles. Elle revient de cette expédition dangereuse avec onze bateaux chargés de vivres qu’elle distribue d’abord aux plus démunis des Parisiens.
Geneviève et la maladie du seigle
Lorsque Geneviève meurt à Paris, en l’an 502, le roi Clovis et son épouse Clotilde font bâtir une église pour y placer sa dépouille. Le bâtiment, qui est placé sous le vocable de la sainte, est le lieu de plusieurs miracles. On appellera, plus tard, la butte sur laquelle il se trouve, la montagne Sainte Geneviève. En 1129, les reliques de Geneviève sont portées en procession dans la capitale à l’occasion d’une épidémie due à une maladie de seigle, l’ergotisme ou « mal des ardents » qui est ainsi arrêtée. La même cérémonie est par la suite organisée lors des épidémies, guerres ou catastrophes qui menacent la capitale et le royaume. Une confrérie de porteurs, choisis par les notables de chaque corporation de la capitale, est spécialement créée pour porter la châsse.
De l’église Sainte Geneviève au Panthéon
L’église sainte Geneviève est reconstruite à la fin du XVIIIè siècle, dans un style néo-classique et sur le modèle du panthéon de Rome, par l’architecte Soufflot. Sous la révolution, la tombe de Geneviève est profanée et la plupart des reliques brûlées. Une partie d’entre elles sont toujours conservées dans l’église voisine de Saint-Etienne-du-Mont. Depuis lors appelée Panthéon, l’ancienne église Sainte Geneviève est laïcisée. Le bâtiment accueille aujourd’hui la dépouille des personnes que la République veut honorer. Mais il a conservé la croix qui le surmontait du temps où il était un édifice religieux.
À tous les gendarmes qui œuvrent pour la sécurité de nos concitoyens, nous souhaitons une bonne fête de la Sainte-Geneviève, patronne de la gendarmerie !
Il y a dans la Sagesse un esprit intelligent et saint, unique et multiple, subtil et rapide ; pénétrant, net, clair et intact ; ami du bien, vif, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes ; ferme, sûr et paisible, tout-puissant et observant tout, traversant tous les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils.
La Sagesse, en effet, peut se mouvoir d’un mouvement qui surpasse tous les autres, elle pénètre et traverse toute chose à cause de sa pureté. Car elle est la respiration de la puissance de Dieu, le rayonnement limpide de la gloire du Maître souverain ; aussi, rien de souillé ne peut l’atteindre. Elle est le reflet de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l’activité de Dieu, l’image de sa bonté. Comme elle est unique, elle peut tout ; et sans sortir d’elle-même, elle renouvelle l’univers. De génération en génération, elle se transmet à des âmes saintes, pour en faire des prophètes et des amis de Dieu.
Car Dieu n’aime que celui qui vit avec la Sagesse. Elle est plus belle que le soleil, elle surpasse toutes les constellations ; si on la compare à la lumière du jour, on la trouve bien supérieure, car le jour s’efface devant la nuit, mais contre la Sagesse le mal ne peut rien. Elle déploie sa vigueur d’un bout du monde à l’autre, elle gouverne l’univers avec douceur.
Psaume 118
R/ : Ta parole, Seigneur, demeure éternellement.
Pour toujours, ta parole, Seigneur, se dresse dans les cieux. Ta fidélité demeure d’âge en âge, la terre que tu fixas tient bon. R/
Jusqu’à ce jour, le monde tient par tes décisions : toute chose est ta servante. Déchiffrer ta parole illumine, et les simples comprennent. R/
Pour ton serviteur, que ton visage s’illumine : apprends-moi tes commandements. Que je vive et que mon âme te loue ! Tes décisions me soient en aide ! R/
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 17, 20-25
Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit : « Le règne de Dieu ne vient pas d’une manière visible. On ne dira pas : “Le voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là”. En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous ».
Et il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : “Le voilà, il est ici ! il est là !” N’y allez pas, n’y courez pas ».
« En effet, comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son Jour sera là. Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération ».
Le prénom Martin a pour racine le nom de Mars, le dieu romain de la Guerre.
Il est fêté le 11 novembre, Martin de Tours est avec saint Denis et saint Louis un des patrons de la France, des cavaliers, des drapiers, des fatassins, des fourreurs, des hôteliers, des mendiants, des militaires, des piétons, des soldats et des tailleurs.
Le don à un mendiant de la moitié de son manteau
Martin voit le jour à Sabaria, en Pannonie (la Hongrie d’aujourd’hui), vers 316. Ses parents sont des païens, son père un tribun militaire. Martin est élevé à Pavie (Italie) et devient soldat. Un jour, à Amiens, Martin rencontre, près de l’une des portes de la cité, un mendiant nu qui souffre du froid. Dans un geste qui est demeuré fameux, le militaire déchire son manteau et en donne une des moitiés au malheureux (selon une tradition tardive, il ne peut faire don de l’autre moitié qui appartient à l’armée romaine). La nuit suivante, le Christ apparaît en songe à Martin, portant la moitie du manteau qu’il a offert au pauvre. Martin se convertit alors au christianisme. Deux ans plus tard, il est autorisé à quitter l’armée.
Le premier monastère en pays franc
Martin retourne en Pannonie et convertit notamment sa mère. En Illyrie et à Milan, il combat l’hérésie d’Arius. Après avoir con nu l’exil, il fonde, à Ligugé (dans le Poitou) le premier monastère chrétien établi dans ce pays. En 372, Martin est, contre son gré (selon une tradition, une oie caquetante indique l’endroit ou il a voulu se cacher), proclamé évêque de Tours par le peuple cette ville, et bien que les nobles de la cité critiquent « ses vêtements malpropres et sa chevelure en désordre » et sa basse extraction. Malgré sa nouvelle charge, Martin n’en continue pas moins de mener une vie austère, et demeure dans une cellule, près de la cathédrale, puis dans l’abbaye de Marmoutier, qui devient l’un des plus fameux monastères de tout l’Occident. Par ailleurs, il s’emploie à évangéliser les populations, à bâtir plusieurs autres couvents et à détruire les édifices païens et les arbres sacrés. En outre, Martin participe aux débats théologiques que connaît alors l’Eglise.
Un faiseur de miracles
Plusieurs miracles sont attribués à Martin. Par trois fois, il ressuscite un homme mort. Il guérit par ailleurs une femme souffrant d’hémorragies, un lépreux en l’embrassant, ainsi qu’un paralytique en lui versant de l’huile dans la bouche. Un jour, des soldats reprochent à Martin d’effrayer les mulets attelés à leur fourgon. Ils le battent jusqu’à lui faire perdre conscience. Les mulets refusent de se remettre en marche avant que les militaires n’aient demandé à Martin, après l’avoir reconnu, de leur pardonner. Un jour, Martin ne parvient pas à démolir un temple païen ; deux anges apparaissent alors qu’il prie : il peut enfin démolir l’édifice. Une autre fois, Martin ordonne à des paysans d’abattre un pin consacré aux divinités païennes. Les villageois acceptent, à condition que Martin se laisse attacher du côté où l’arbre doit tomber. Martin se signe. Et l’arbre, au lieu de l’écraser, tombe de l’autre côté.
Un culte d’une importance exceptionnelle
Martin disparaît en 397 (il est le 1er saint non martyr). Son tombeau, à Tours, devient aussitôt un centre de pèlerinage d’une extrême importance. La chape du saint fait l’objet d’une très grande vénération. Les Mérovingiens et les Carolingiens ont fait de Martin un des saints protecteurs de leurs dynasties et du royaume. La Saint-Martin était autrefois une des principales dates qui rythmaient le calendrier des paysans. Aujourd’hui, en France, plus de 500 communes et quelque 4000 paroisses portent le nom de Saint-Martin. Le nom de ce saint est le patronyme le plus répandu dans l’Hexagone.
Les dictons de la saint-Martin :
Saint-Martin, Saint-Tourmentin.
Le temps du jour de Saint-Martin, est de l'hiver le temps commun.
Si le vent du sud souffle pour la Saint-Martin, l'hiver ne sera pas coquin.
Quand Saint-Martin amène le vent d'autan, cela dure six mois par an.
À la Saint-Martin tire ton vin, Saint-Martin le met en chemin.
À la Saint-Martin bois le vin, et laisse l'eau au moulin.
Et s'il trouve quelque encombrée, vous l'aurez à la Saint-André.
À la Saint-Martin l'hiver est en chemin, manchons aux bras et gants aux mains.
Einmal, mitten im Winter, reitet Martin mit ein paar anderen Soldaten in die Stadt zurück. Es ist sehr kalt. Martin ist froh um seinen warmen Mantel. In der Nähe des Stadttors sieht er plötzlich eine dunkle Gestalt am Tor sitzen. Der Mann hat nur dünne zerrissene Kleider an. Er muss schon lange in der Kälte gesessen haben. „Komm schon!“, rufen seine Kameraden. „Wir wollen nicht warten, was geht dich der Bettler an? “ Aber Martin ist anders. Er hat Mitleid mit dem Bettler. Aber was kann er tun? Der Mantel, den er trägt, gehört zur Hälfte der römischen Armee – er kann ihn nicht einfach hergeben. „Kommst du?!“, rufen ihn die anderen. Da nimmt Martin kurzerhand sein Schwert und teilt seinen Mantel in zwei Teile. Den einen Teil des Mantels gibt er dem Bettler. Mit der anderen Hälfte wärmt er sich selbst. Nun braucht keiner von ihnen zu frieren. Seine Kameraden haben ihn beobachtet: „Wie siehst du denn jetzt aus? Willst du wirklich so unter die Leute gehen?!“ Aber Martin ist das egal. Er reitet mit den anderen in die Stadt hinein. Nachts, als er in seiner Herberge schläft, träumt Martin von Jesus: „Danke!“, sagt Jesus zu ihm.
Gegen den Krieg
Die Römer führen Krieg gegen die Germanen. Auf den Schlachtfeldern sterben viele Männer und noch ist kein Ende des Krieges in Sicht. Der römische Kaiser braucht noch mehr Soldaten. Damit sich besonders viele freiwillig melden, verspricht er ihnen Extra-Geld als Belohnung. Der Kaiser bietet auch Martin Geld an, damit er für ihn in den Krieg zieht. Aber Martin sagt: „Ich will das Geld nicht, mein Kaiser. Ich will gar nicht in den Krieg ziehen! Ich bin Christ – und als Christ will ich nicht mit Waffen kämpfen und Menschen töten. “Der Kaiser versteht das überhaupt nicht: „Du Drückeberger!“, schreit er ihn an. „Du bist wohl zu feige?! Außerdem bist du Soldat und musst tun, was ich dir befehle!“ Da hat der Kaiser leider Recht. Martin seufzt. Er überlegt einen Moment, dann sagt er: „Gut, ich werde in den Krieg ziehen, weil du es befiehlst. Aber ich werde keine Waffe anfassen. Und ganz gewiss werde ich niemanden töten!“ Der Kaiser sieht ihn fassungslos an. So etwas Verrücktes hat er noch nie gehört. Am nächsten Tag geschieht ein Wunder. Ein Bote der Germanen erreicht den Kaiser: Sie ergeben sich freiwillig. Der Krieg ist zu Ende. Und Martin braucht nicht zu kämpfen.
Im Gänsestall
Martin lebt in einem Kloster in Frankreich. Endlich kann er ganz nach seinem Glauben leben. Bei den Mönchen und den Leuten in der Umgebung ist er sehr beliebt, weil er immer ein offenes Ohr für ihre Sorgen hat und sich um Kranke und Arme kümmert. Eines Tages sieht er von seinem Klosterfenster aus einen fremden Reiter im Innenhof. Das ist ein Bote aus Tours, einer großen Bischofsstadt in der Nähe. „Wo ist Martin? Ich muss ihn sprechen! Wir brauchen einen neuen Bischof in Tours. Und wir sind uns alle einig: Die Wahl ist auf Martin gefallen!“ Die Mönche im Hof freuen sich für Martin. Aber wo steckt er bloß? Martin hört, wie sie ihn suchen. Bischof werden – bei der Vorstellung wird er ganz blass. Er sieht sich schon in prunkvollen Gewändern im Bischofspalast. Die Leute würden sich vor ihm verbeugen – ja, sich vielleicht sogar vor ihm fürchten? Nein, Martin ist gar nicht begeistert. Lieber will er weiter als einfacher Mönch mit den anderen zusammen leben. Schnell rennt er hinaus ins Freie. Die Tür zum Gänsestall steht offen. Er tritt ins Dunkle des Stalls und zieht die Tür hinter sich zu. Hier werden sie ihn nicht finden, denkt er. Er hört, wie die anderen ihn suchen: „Martin! Wo bist du? Wir haben eine tolle Nachricht für dich!“ Martin lächelt – er weiß, dass sie ihn nicht verstehen würden. Wer würde schon so ein mächtiges Amt ablehnen? Doch plötzlich schnattern die Gänse so laut, dass die Männer draußen aufmerksam werden. Die Türe wird aufgerissen und das Licht fällt auf Martin: „Da bist du ja!“ Jetzt kann Martin nicht entwischen. Er stellt sich der neuen Aufgabe. Er nimmt die Wahlan und wird Bischof von Tours. Aber er bleibt sich treu: Er versucht, den Reichtum und die Macht für Gutes einzusetzen. Aus ihm wird ein richtig guter Bischof.
La Nouvelle République sur les pas de saint Martin.
L'histoire de Martin de Tours, homme de foi avant d'être saint, est étroitement associée à Tours et au Val de Loire. Dans cet ouvrage de la collection « Les Patrimoines », on suit cet infatigable voyageur et évangélisateur à travers l'Europe, mais c'est à Tours et plus particulièrement à Marmoutier que Martin prend toute sa dimension spirituelle. Après sa mort à Candes, son rayonnement va toucher puissants et pauvres à travers l'Occident. Il devient l'une des figures majeures de l'histoire chrétienne. Une grande basilique, construite sur son tombeau à Tours, devient l'un des lieux principaux de pèlerinage durant des siècles, avant qu'un nouvel édifice, de dimensions plus modestes, soit bâti au XIXe siècle.
Cet ouvrage montre l'immense héritage laissé par le « treizième apôtre » : des milliers d'églises lui sont dédiées à travers le monde ; légendes et coutumes martiniennes ont traversé l'histoire et restent vivaces, notamment en Europe du Nord et dans le monde viticole. Symbole de pauvreté et d'humilité, le partage du manteau par saint Martin est universellement connu. Il se retrouve aujourd'hui dans un projet humaniste autour d'itinéraires pédestres qui convergent vers Tours et allient citoyenneté et respect de la nature. « Martin de Tours, un saint européen ». Éditions Nouvelle République.
Lorsque, le 21 novembre 1829, l'instituteur de Saint-Loup-sur-Thouet, dans les Deux-Sèvres, amena son fils à l'église pour y être baptisé, il ne se doutait pas que son fils deviendrait un héraut de la foi.
Jean-Théophane grandit entouré de ses parents, de sa sœur aînée et de ses deux petits frères, sans oublier l'école, l'église et le coteau de Bel-Air où il menait paître la chèvre de son père tout en lisant les Annales de la Propagation de la Foi.
A l’âge de 9 ans, achevant de lire, avec une bergère, une brochure relatant la vie et la mort de Jean-Charles Cornay, décapité au Tonkin le 20 septembre 1837, Théophane déclara : « Et moi aussi je veux aller au Tonkin ! Et moi aussi je veux mourir martyr ! »
C'est Théophane lui-même qui fit part à son père de son désir de faire des études secondaires. Il entra au collège de Doué-la-Fontaine en 1841, et connu les premières tristesses au moment de quitter sa famille.
Jean-Théophane étudia et démontra rapidement ses capacités intellectuelles en étant parmi les premiers de la classe. Cela n’empêcha pas notre jeune élève de rester fidèle au Seigneur, ce qui l’aidera à préparer sa première communion, mais également à vivre le décès prématuré de sa mère. Ce sera ensuite Mélanie, sa grande sœur, qui prendra le relais de l’éducation, à qui il écrivit : « Toi, ma chère Mélanie, tu es la moitié de moi-même. Je puis verser sans crainte dans ton cœur mes chagrins et mes peines, car tu es plus qu'une sœur pour moi, tu es un ange gardien.»
Plus tard, à 18 ans, Théophane va confier à sa sœur : « Je me sens bien appelé à l'état ecclésiastique » avant d’ajouter : « Si tu savais comme ma pauvre tête divague. Ah ! Que je serais heureux, me dis-je souvent, si j'étais dans une cure avec Mélanie ! Moi, je dirigerais les autres dans la bonne voie ; elle, elle parerait l'église ; puis nous causerions tous les deux du Bon Dieu, de la Sainte Vierge, de ceux que nous avons perdus... »
La direction à prendre semblait bien établie : devenir la chargé d’âme d’une paroisse. Mais cela n’était pas aussi simple avec Théophane, car il voulait aller plus loin. Il étudia la philosophie au petit séminaire de Montmorillon, pendant un an, et se rendit ensuite au grand séminaire de Poitiers.
Premier émerveillement au grand séminaire : sa chambre. Lui qui, de Montmorillon, écrivait encore à Mélanie : « Bientôt sept ans que j’essuie la poussière des collèges !... Je ne suis plus un enfant, je veux goûter de la vie d'homme, respirer seul dans une chambre et non pas dans une étude au milieu du bruit assourdissant des pieds et des pupitres, des allants et venants ».
Et il ajouta : « Tout me parle dans ma cellule ; tout me dit quelque chose de tendre, d'affectueux ». Quant au séminaire, « c'est le paradis sur la terre ».
Il assista à une ordination : « Spectacle non de la terre, mais du ciel ! » Mais, ajoutant après la signature (c'est toujours à Mélanie qu'il écrit) : « P.S. - Tu n'apprendras pas sans plaisir qu'un de nos confrères diacre part jeudi pour le séminaire des Missions Etrangères à Paris. Dieu daigne guider ses pas, et le vénérable Cornay veiller sur lui ».
C'est ici que Théophane commença ses longs travaux d'approche pour préparer les siens, car il se rendait compte que ce serait aussi déchirant pour eux que pour lui-même. Il prendra tout son temps, y mettra toute son habileté. Mélanie comprendra la première. Pour son père, ce sera plus dur ; c’est ainsi qu’il lui annonça son engagement au sous-diaconat : « N'est-ce pas que vous consentez de tout cœur à me donner à Dieu, à me donner sans nulle réserve, à faire abandon complet de votre Théophane ? »
Le père ne réalisait pas ; et Théophane devra implorer : « Oh ! Dites que vous aussi, dites que vous voulez bien que votre fils Théophane fasse un missionnaire ! O mon pauvre Père, pardonnez-moi d'avoir moi-même frappé le coup. Je m'agenouille à vos pieds, Père ; bénissez votre enfant respectueux et soumis ».
M. Vénard, accablé, mettra plusieurs jours avant d'être en état de répondre. Lui aussi avait rêvé d'un bonheur simple : « J'avais conçu l'espoir de te voir un jour placé non loin de moi. J'aurais fini près de toi ma pénible carrière : tu m'aurais fermé les yeux. Illusions bien grandes ! (...) Mes sacrifices ont commencé par toi, Théophane, quand je t'ai mené au collège, parce que je te perdais de vue ; ils ont continué jusqu'à ce jour ».
Mais son père donna son consentement « sans restriction », et sa bénédiction : « Pourquoi te la refuserais-je ? Tu sais bien que je suis tout entier à mes enfants ».
Après le départ de Théophane, M. Vénard déclara : « J'ai perdu la plus belle fleur de mon rosier ».
M. Baudry, directeur de Théophane, l’accompagna sur le quai de la gare de Poitiers où il lui prédit un brillant avenir ecclésiastique ; ce qui n’intéressait pas notre jeune missionnaire. Quand le train s'arrêta à Loudun, Théophane eut un souvenir ému pour le martyr Jean-Charles Cornay, qui en était natif. Ça y est ! Jean-Théophane était en route pour le Séminaire des Missions Etrangères de Paris. Arrivée dans la Capitale. « Je m'adresse au cocher : Rue du Bac, n° 128. Comme mon cœur battait ! » Théophane était donc arrivé aux Missions Etrangères où il allait résider 18 mois : « Que j'aime la solitude de ses corridors, la paix de ses cellules, l'ordre des exercices, les longues heures d'études et de recueillement, encore trop courtes, la gaieté de ses récréations, la charité de ses habitants, le charme de sa chapelle, la voix de ses souvenirs, un je ne sais quoi qui dit l'apostolat et le martyre ! »
Durant son temps de formation, Théophane s’intéressa à la vie parisienne : il se rendit à l'Assemblée nationale regarder battre le cœur de l'éphémère deuxième République, y reconnu Hugo, Arago, Cavaignac, Changarnier, Lamennais ; il alla écouter Lacordaire à Notre-Dame ; avec son ami Dallet et Gounod, organiste de la chapelle ; il collabora au Chant pour le départ des missionnaires, se passionna pour le chant grégorien, et devint maître de chant au séminaire. Puis arriva le moment de se présenter aux Ordres sacrés, mais il était trop jeune et obtint donc une dispense de l’évêque de Poitiers.
Théophane fut alors terrassé par une paratyphoïde, et se releva juste à temps pour le 6 juin : « Je vous envoie ma bénédiction. J'ai dit ma première Messe ce matin. J'ai pensé à vous. J'y penserai toujours quand j'offrirai le Saint Sacrifice ». Et il reçut sa destination : la Chine.
Le 16 septembre 1852, il partit pour Anvers. Puis, Le Philotaxe quitta Anvers le 23 septembre. Une tempête obligea le navire à faire une escale de dix jours à Plymouth. Le voyage se poursuivit par le cap de Bonne-Espérance, le détroit de la Sonde, et Singapour après cinq mois de voyage. Là, transbordement à bord de L'Alice-Maud. Le Samedi saint, le capitaine anglais demanda qu'on exécute pour lui « un chant de l'Eglise catholique approprié au temps ». Théophane et son ami Theurel lui chantèrent l'Exultet, qu'il sembla beaucoup apprécier. Arrivés dans l'estuaire de la Rivière des Perles, où L'Alice-Maud devait commencer à débarquer sa cargaison, les jeunes missionnaires étaient si pressés d'atteindre Hong Kong et la procure des Missions qu'ils décidèrent d'achever la traversée en jonque. Ils arrivèrent à bon port le 19 mars 1853.
C’est sans doute à ce moment que Théophane va connaître la période la plus douloureuse de son existence. En arrivant, il fut atterré de ne trouver aucune lettre de Saint-Loup. Puis, la chaleur et l'étude du chinois le découragèrent : « Je serais tenté de croire que cette langue et ces caractères ont été inventés par le diable pour en rendre l'étude plus difficile aux missionnaires ! » Et cette attente interminable d'un point de chute accessible dans l'immense Chine, alors que son ami Theurel avait déjà pu gagner le Tonkin où la persécution était pourtant déclarée !... Enfin, après quatorze mois d’attente, un ordre arriva de Paris : « M. Vénard, on vous donne le diamant du Tonkin ! »
Le 26 mai 1854, il embarqua en compagnie d'un ancien, Legrand de La Liraye, sur une jonque de contrebandiers chinois. En abordant le Tonkin par la baie d’Halong, il avait l'impression de rêver... Pourtant, Théophane, en posant le pied sur le sol du Tonkin, savait qu’il devenait hors-la-loi. En effet, le jeune empereur du Vietnam, dont le Tonkin n'était que la région septentrionale, semblait bien vouloir marcher sur les traces de son grand-père qui, en 1833, avait inauguré la persécution à outrance contre les chrétiens. C'était le jour même de son départ en mission que Théophane avait appris la décapitation de Jean-Louis Bonnard à Nam-Dinh, qui intervenait juste un an après celle d'Augustin Schœffler à Son-Tây.
Jean-Théophane arriva à VinhTri où résidait Monseigneur Retord, une cérémonie d’ordination était alors en préparation. Cela pu se faire, malgré l’interdiction impériale car, bien que l’édit de persécution était toujours en vigueur, le vice-roi Hung de Nam-Dinh, qui était le beau-père de l’empereur, faisait preuve de tolérance à l’égard des disciples du Christ. En effet, naguère, le père Paul Tinh, supérieur du séminaire, l'avait guéri alors qu'il perdait la vue. Et de ce fait, le vice-roi avait résolu de ne pas inquiéter les chrétiens.
Au Vietnam, Théophane se sentait chez lui. Autant, à Hongkong, il avait des difficultés à apprendre le chinois, autant il assimilait rapidement le vietnamien.
A ce sujet, Theurel écrit à leur ami Dallet, en Inde : « Il paraît que le père Vénard parlera la langue avec un accent juste ; sa voix douce s'y prête bien, au reste. Il se sent des atomes crochus avec les Vietnamiens, qui le lui rendent bien. Déjà il accompagne Mgr Retord dans les visites des chrétientés, et il est bientôt en mesure de l'aider pour l'administration ».
Côté santé, Théophane allait souffrir de tuberculose pulmonaire, diagnostic très grave à l'époque. Deux fois, il reçut les derniers sacrements, car on le croyait perdu.
Ne voulant pas être une charge pour sa mission, il demanda lui-même à subir une opération délicate, qui tenait de l'acupuncture et du moxa… qui finalement le guérit. Monseigneur Retord écrivit alors au procureur de Hong Kong : « Le petit Père Vénard, que vous croyez toujours maladif, semble avoir démissionné de cette honorable fonction : il n'est pas fort, il n'est pas robuste, mais il n'est pas malade non plus. Il paraît qu'en usant de toutes les précautions qu'inspire la prudence, sa santé le soutiendra ».
En 1857, l'empereur Tü-Düc s'étonna qu'aucun missionnaire européen n'ait été découvert ni exécuté depuis Jean-Louis Bonnard, c'est-à-dire depuis cinq ans. Il envoya des inspecteurs dans tout l'empire. Deux d'entre eux découvrirent le centre chrétien de Vinh-Tri, arrêtèrent le père Paul Tinh pour le conduire à Nam-Dinh et le confronter au vice-roi. Ce dernier condamna à mort l'ami qui avait guéri ses yeux, et tenta de sauver sa réputation et son trône en déchaînant une effroyable persécution contre les chrétiens. Pour mieux se réhabiliter, il somma les préfets des provinces voisines, et même le vice-roi de Hanoï d'en faire autant sous peine de faire parvenir un rapport à l'empereur.
Monseigneur Retord, réfugié dans les montagnes, y mourut des suites d’une fièvre. Théophane, envoyé dans la province de Hanoï, où la persécution était moins violente, connu une vie de traque en passant des heures recroquevillé entre des doubles cloisons. Il écrivit à l'abbé Paziot, un ancien condisciple du séminaire de Poitiers : « Vous pourriez demander : Comment ne devenez-vous pas fous ? Toujours enfermés dans l'étroitesse de quatre murs, sous un toit que vous touchez de la main, ayant pour commensaux les araignées, les rats et les crapauds, obligés de toujours parler à voix basse, assaillis chaque jour par de mauvaises nouvelles : prêtres pris, décapités, chrétientés détruites et dispersées au milieu des païens, beaucoup de chrétiens qui apostasient, et ceux qui demeurent fermes envoyés aux montagnes malsaines sur lesquelles ils périssent abandonnés, et cela sans que l'on puisse prévoir quelle en sera la fin, ou plutôt, ne la prévoyant que trop, j'avoue qu'il faut une grâce spéciale pour résister à la tentation du découragement et de la tristesse. Un confrère d'une province voisine m'écrit qu'il y a dix-huit mois qu'il n'a vu le soleil, et sa lettre est datée du royaume des taupes, à dix pieds sous terre... Pour moi, très cher ami, j'ai confiance en Dieu que je consommerai ma course, que je conserverai le dépôt de la Foi, de l'Espérance et de l'Amour, intact ».
Le 30 novembre 1860, on le découvrit caché dans une double cloison. Amené à la citadelle de Hanoï, le vice-roi en personne vint l'interroger puis donna des ordres : construire une cage de bambou plus spacieuse, l'entourer d'une moustiquaire et poser une natte sur le sol ; puis le haut fonctionnaire remit une somme d'argent aux gardiens avec consigne de veiller à ce que le prisonnier soit nourrit convenablement. Au cours de l'interrogatoire, Théophane avait donné une bonne impression. Ici aussi, il sera le bien-aimé...
Le rapport des autorités de Hanoï fut envoyé à Huê, la capitale ; il n'y avait plus qu'à attendre la sentence de l'empereur. Le capitaine des gardes lui permit chaque jour de sortir de sa cage et de faire quelques pas dans la cour ; parfois il l'invitait à prendre son repas avec lui et ses hommes. Trois chrétiens clandestins se firent connaître : d'abord un soldat ; puis la cuisinière de la citadelle, qui lui apportera l'Eucharistie tous les vendredis ; enfin un policier qui lui amènera un prêtre vietnamien afin d’entendre sa dernière confession.
Pendant la journée, Théophane écrivait. Il adressa ces derniers mots à son père : « Puisque ma sentence se fait encore attendre, je veux vous adresser un nouvel adieu qui sera probablement le dernier. Les jours de ma prison s'écoulent paisiblement. Tous ceux qui m'entourent m'honorent, un bon nombre m'aiment. Depuis le grand mandarin jusqu'au dernier soldat, tous regrettent que la loi du royaume me condamne à mort. Je n'ai point eu à endurer de tortures, comme beaucoup de mes frères. Un léger coup de sabre séparera ma tête, comme une fleur printanière que le maître du jardin cueille pour son plaisir. (...) Père et fils se reverront au paradis. Moi, petit éphémère, je m'en vais le premier. Adieu ».
Le matin du 2 février 1861, le préfet vint annoncer la nouvelle à Théophane en manifestant une réelle émotion : la mort par décapitation. L'imposant cortège se mit en route vers le Fleuve Rouge. La foule était nombreuse. Théophane avait trente et un ans lorsqu’il descendit l'avenue du Grand-Bouddha mains jointes, les yeux au ciel, en chantant le « Magnificat ». Au bord du fleuve, il se dénuda le torse, s'agenouilla et se laissa attacher les mains derrière le dos. Quand cymbaliers et tambourinaires firent entendre leur vacarme pour annoncer l'heure du supplice, Théophane se tourna vers eux et leur sourit.
Il fallut cinq coups de sabre pour accomplir la peine prononcée. Les chrétiens ensevelirent le corps dans un cercueil, sur place selon la loi. La tête, toujours selon la loi, fut exposée trois jours au sommet d'un poteau, puis jetée au fleuve. Paul Moï, le policier chrétien, chargea des pêcheurs de la rechercher. Ils la trouvèrent le onzième jour, à seize kilomètres en aval. Paul Moï la mit dans un sac de toile et la fit porter aux deux évêques, dont il connaissait la cachette. Le coadjuteur, Mgr Theurel, prit la tête dans ses mains et s'agenouilla. Il pleura et pria longuement... Puis il la fit mettre dans un coffre, et l'enterra.
Six mois plus tard, pendant la nuit, des chrétiens exhumèrent le cercueil de Théophane et allèrent le ré inhumer au cimetière de la paroisse de Dông-Tri.
Après sa mort, la publication de ses lettres produisit une forte impression. Thérèse de l'Enfant Jésus disait se reconnaître en elles : « Ce sont mes pensées ; mon âme ressemble à la sienne », et fit du jeune Martyr de Hanoï son saint de prédilection. Quand elle entra en agonie, elle demanda qu'on lui procure une relique et un portrait de celui qu'elle appelait « l'angélique Martyr », pour l'aider en ce moment suprême.
Canonisé en 1988, Théophane Vénard est honoré, avec tous les saints martyrs du Vietnam, le 24 novembre.
Le corps de Théophane Vénard, ainsi que des objets lui ayant appartenu, sont aujourd'hui conservés au séminaire des Missions Etrangères. La tête a été gardée à la paroisse de Ke-Trü, non loin de Hanoï.
Serviteur du Seigneur, Jean-Théophane Vénard nous rappelle chaque jour notre mission de chrétien : « Nous sommes tous des fleurs plantés sur cette terre… Tâchons tous de plaire, selon le parfum ou l’éclat qui nous sont donnés, au souverain Seigneur et Maître ».
Chers amis, en préparant cette célébration des saints martyrs du Vietnam, j'avais en tête l'horrible massacre qui venait d'avoir lieu quelques jours plus tôt, ici, à Paris, le 13 novembre. Mes pensées oscillaient entre d'un côté ces jeunes qui venaient d'ôter la vie à des centaines d'innocents en tirant sur eux aveuglément avant de se faire exploser eux-mêmes (du moins plusieurs d'entre eux) et d'un autre côté notre saint martyr corrézien, Pierre Dumoulin Borie, décapité le 24 novembre 1838, avec les Pères Diem et Khoâ, près de Dong Hoï, au Tonkin. D'un côté des jeunes dont l'idéal est de tuer et même de tuer en se donnant la mort, d'un autre des jeunes dont l'idéal était d'annoncer l'Évangile de la Vie et de la Paix au prix de leur propre vie donnée, en quittant leur pays pour des contrées lointaines, en sachant qu'ils n'y retourneraient jamais. D'un côté des hommes dont le cœur est rempli de haine et de violence atroce, d'un autre des hommes qui offraient leur vie, comme le Christ. Quel contraste entre ces évènements et ces personnes. Un contraste qui révèle le fossé et même l'abîme qui existe entre les motivations des fanatiques qui se veulent les héros d'une cause et les motivations de ceux qui embrassent la Croix du Christ en offrant leur vie pour lui et pour leurs frères. Le christianisme n'est pas la religion des héros, mais la religion des saints. Les héros de tous les temps et de tous les lieux, quelles que soient les causes qu'ils défendent – légitimes ou absurdes– meurent pour l'honneur en faisant preuve de beaucoup de courage ; les martyrs eux ne cherchent pas l'héroïsme, même si leur faut beaucoup de courage pour affronter une mort atroce. Le Christ et, à sa suite, les martyrs, dont ceux que nous fêtons aujourd'hui, ont donné leur vie par amour. Il faut beaucoup de courage pour vivre et mourir en héros ; il faut beaucoup d'amour, beaucoup d'amour, pour vivre et mourir en saint. Ce soir, chers frères des Missions étrangères, chers frères et sœurs vietnamiens, en la fête de vos chers Martyrs, en la fête de nos chers martyrs du Vietnam, c'est d'abord vers la Croix glorieuse du Christ que nous levons les yeux. La Croix aux bras grands ouverts. C'est en effet le mystère de la Croix du Christ, et lui seul, qui explique et donne son sens ultime aux glorieux martyrs de notre Église. Dans quelques semaines, nous célèbrerons la Nativité du Sauveur et, en adorant l'Enfant de la crèche, dans sa pauvreté, sa fragilité, son dénuement, c'est déjà le Mystère de la Croix que nous pourrons entrevoir. Le Mystère de l'Incarnation et celui de la Rédemption sont intimement liés et le sceau qui les unit n'est autre que celui de la Miséricorde, de l'Amour trinitaire dont la surabondance consent à ce que l'Un de la Trinité s'abaisse à devenir l'un de nous, pour nous élever, au prix de son Sang, à la dignité suprême de fils de Dieu, en nous sauvant du péché, du mal et de la mort. "Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à l'extrême", dira le quatrième évangile pour introduire le récit de la Passion et de la mort du Christ. Le Verbe de Dieu fait homme sera victime de la méchanceté et de la cruauté des hommes, mais on ne comprendrait rien à sa mort si l'on oubliait ses propres paroles : "ma vie, nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne". La victoire du Christ, dans sa mort et sa résurrection, est le fruit du Sacrifice, de l'offrande, du don parfait, c'est-à-dire de l'Amour suprême du Christ miséricordieux. Voilà comment Dieu nous sauve. Et c'est ainsi que les saints martyrs du Vietnam sont, eux aussi, des sauvés de l'Amour rédempteur du Christ, unique Sauveur. Ils sont le signe remarquable offert à leurs contemporains, à l'Église du Vietnam d'hier et d'aujourd'hui, à l'Église universelle, que le Christ n'est pas mort pour rien. Ils ont lavé leur robe dans le sang de l'Agneau. Je pense souvent à cette parole du livre de l'Apocalypse quand je regarde la tunique de Pierre Dumoulin Borie, parvenue miraculeusement à l'Évêché de Tulle et qui est, je crois, celle qu'il portait le jour de son martyre. Ceux qui violentaient ces chrétiens du Vietnam pour les obliger à renier leur foi et qui les mettaient à mort commettaient un horrible assassinat, mais eux, en offrant leur vie par fidélité à la Croix du Sauveur, en mêlant leur sang à celui de l'Agneau immolé, témoignaient de la plus grande preuve d'amour et s'associaient ainsi à la Rédemption de leurs frères et à celle du monde entier. Par leur charité suprême, ils ont, comme le Christ, et surtout avec Lui, par Lui et en Lui, vaincu la haine et fait briller la lumière de la miséricorde divine. C'est bien cette vérité profonde du sens du martyre qui éclate dans les lignes que Pierre Dumoulin Borie, martyrisé le 24 novembre 1838, écrivait à sa mère et ses frères et sœurs, quelques semaines plus tôt – le 1er octobre, jour anniversaire de son départ en bateau du Havre pour le Tonkin, en 1829 – paroles que je vous rappelle : "Le 1er octobre 1829, nous fîmes tous un sacrifice plus pénible que le premier (le 1er sacrifice auquel il fait allusion est celui qui consista pour sa famille à consentir à sa vocation). Je m'éloignai de vous, n'espérant plus vous revoir dans ce monde. Aujourd'hui, je vous annonce un troisième sacrifice que notre divin Maître attend de nous tous, ou plutôt je vous manifeste les desseins de sa miséricorde qu'il daigne avoir sur votre fils et votre frère. Je suis plein de joie et consolation au milieu de mes souffrances… Je soupire après ce jour où j'aurai le bonheur de verser mon sang pour la religion que j'ai prêchée. L'épée ou la corde, qui doit être l'instrument de mon supplice, n'a rien qui m'épouvante. Je m'estime le plus heureux des hommes d'avoir le bonheur d'expier mes fautes par l'effusion de mon sang. Ne vous attristez donc pas, mes chers parents, de ce qui fait ma joie, et rendez-en avec moi des actions de grâces au Dieu des miséricordes." Ces mots écrits par celui qui comprend qu'il marche vers le martyre font écho aux paroles du Livre de la Sagesse : "les âmes des justes sont dans la main de Dieu ; aucun tourment n’a de prise sur eux". Et encore : " Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment, mais l’espérance de l’immortalité les comblait". C'est vrai qu'aux yeux du monde, les propos de Pierre Dumoulin Borie peuvent paraître une sorte de folie, mais comme le dit saint Paul aux corinthiens : le langage de la Croix, s'il est folie pour ceux qui vont à leur perte, est au contraire puissance de Dieu pour ceux qui vont vers leur salut, et donc pour nous. Frères et sœurs, le témoignage des martyrs que nous fêtons aujourd'hui, le témoignage de tous les martyrs depuis les commencements de l'Église jusqu'à aujourd'hui, est une grande consolation pour nous qui accomplissons notre pèlerinage de la foi sur cette terre. Il est une consolation dans les épreuves que nous traversons, dans les épreuves bien plus terribles que traversent nos frères et sœurs persécutés au Moyen Orient, en Afrique et en Asie. En effet, dans l'exemple des martyrs, ils peuvent reconnaître, nous pouvons reconnaître "un signe éclatant de la grâce divine", comme le dit la Préface de cette messe. Le témoignage des martyrs est non seulement une consolation, mais il est plus encore un soutien et une force, car nous y reconnaissons la puissance de l'amour divin qui se déploie dans la faiblesse, comme le dit encore la même Préface. Le témoignage de nos frères martyrs nous rappelle, selon les mots du Pape François lors de sa première homélie à la Chapelle Sixtine, que notre mission de baptisés est de marcher, d'édifier et de confesser. Mais que nous ne pouvons le faire vraiment qu'en prenant la Croix du Christ. "Quand nous marchons sans la Croix, disait-il, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur, nous sommes mondains". Frères et sœurs, le témoignage de nos saints et bien-aimés martyrs doit nous donner le courage, vraiment le courage – je cite encore le Saint-Père - "de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur ; d’édifier l’Église sur le sang du Seigneur, qui est versé sur la Croix ; et de confesser l’unique gloire : le Christ crucifié. Et ainsi l’Église ira de l'avant".
Le prénom Clément vient du latin clemens (doux, indulgent). Il est fêté le 23 novembre.
Le troisième successeur de Pierre
Après Lin et Clet, Clément est le troisième successeur de saint Pierre à la tête de l’Eglise de Rome, et devient donc le quatrième pape. La légende en fait un esclave affranchi ayant appartenu à l’empereur Trajan. A cette époque, les chrétiens sont persécutés, parce qu’ils remettent en cause le culte rendu aux dieux et à l’empereur. Clément est condamné à se rendre en exil en Crimée. Selon la tradition, ses prêches sont si convaincants que cette région se dote de plusieurs dizaines d’églises. L’empereur, très mécontent, ordonne que Clément soit attaché à une ancre et jeté dans les flots ; sept cents ans plus tard, les évangélisateurs des Slaves, Cyrille et Méthode, découvrent dans les flots les restes du pape martyrisé. Ses reliques sont transférées à Rome en 868. Personnage historique, Clément n’a, en fait, probablement pas été martyrisé.
L’épître aux Corinthiens
Vers l’an 101, Clément rédige une lettre, l’épître aux Corinthiens, pour rappeler à l’ordre, au nom de la primauté de l’Eglise de Rome, l’Eglise de Corinthe qui tente de rejeter son autorité. Cette lettre, qui contient par ailleurs des informations sur la mise à mort de Pierre et de Paul, constitue le plus ancien témoignage d’une intervention de l’évêque de Rome dans les affaires d’une autre Eglise chrétienne, ce qui préfigure l’autorité spirituelle que vont peu à peu conquérir les évêques de Rome.
Lebensdaten:
Geboren im 1. Jahrhundert in Rom, gestorben 101, möglicherweise in Rom oder auf der Krim.
Vita:
Der junge Römer Clemens kam zum christlichen Glauben, als er einer Predigt des Apostels Barnabas in seiner Heimatstadt lauschte. Er erkannte, dass die Verkündigung der Frohen Botschaft seine Aufgabe sein sollte, und ließ sich von Barnabas unterweisen und taufen. Dieser führte ihn bald zu Petrus, der schnell die Klugheit und den Glauben des jungen Mannes erkannte. Petrus selbst soll Clemens zu seinem Nachfolger bestimmt haben. Als er jedoch gestorben war, lehnte Clemens das Amt des Papstes zunächst ab, weil er sich dafür noch nicht reif genug fühlte. Erst um 90 herum wurde er als Nachfolger von Linus und Anakletus der vierte Bischof von Rom.
Der Legende nach wurde er bald darauf auf Anweisung des Kaisers aus Rom vertrieben und musste in den Marmorsteinbrüchen auf der Krim arbeiten. Dort gab es zu wenig Wasser, so dass die Zwangsarbeiter ständig zu verdursten drohten. Clemens sah, dass ein Lamm an einer bestimmten Stelle mit den Hufen scharrte, grub ein wenig mit den Händen an diesem Punkt, und es sprudelte alsbald eine Quelle frischen Wassers. Die Arbeiter, die dies gesehen hatten, tranken konnten damit nicht nur ihren Durst stillen, sondern ließen sich nach diesem Wunder auch bereitwillig von Clemens taufen.
Als diese Kunde Rom erreichte, sandte der wutentbrannte Kaiser sofort einen Boten mit einem Todesurteil für den Gottesmann zurück auf die Halbinsel. Clemens wurde mit einem Anker um den Hals ins Schwarze Meer gestürzt. Auch die anderen Arbeiter wurden hingerichtet.
Namensbedeutung:
"Clemens" ist lateinisch und heißt "der Sanftmütige".
Darstellung:
Als Papst mit Anker, Brunnen und Lamm.
Patron:
Der Seeleute, Hutmacher, Steinmetze, Marmorarbeiter, bei Sturm, Gewitter, gegen Wassergefahren und Kinderkrankheiten.
Le prénom Cécile vient du mot latin caecus qui signifie aveugle. Fêtée le 22 novembre, Cécile est la patronne des chanteurs, des luthiers, des musiciens et des poètes.
Une riche Romaine peut-être martyrisée sous Alexandre Sévère
Nul ne sait si Cécile a vécu au IIe, au IIIe ou au IV siècle, et sa vie est très probablement légendaire. Selon la tradition, la jeune fille a été martyrisée lors des persécutions ordonnées sous l’empereur Alexandre Sévère (les chrétiens refusent de vénérer les dieux et l’empereur, ce qui est, de fait, une pratique contestataire que le pouvoir impérial ne peut tolérer). Selon la tradition, Cécile appartient à une très noble famille de Rome. Fort jeune, elle fait vœu de chasteté afin d’honorer Dieu. Mais elle est contrainte de se marier. Le jour de la cérémonie, elle se tient à l’écart et chante pour honorer Dieu, et devient ainsi la patronne de la musique.
Le miracle de l’ange
Pendant leur nuit de noces, elle demande à son époux Valérien de lui permettre de respecter son vœu et le menace d’être victime de la colère divine en cas de refus. Le jeune homme accepte de suivre la volonté de son épouse s’il lui est permis de voir l’ange dont Cécile déclare être accompagnée. À la demande de son épouse, Valérien sort alors de la maison, va trouver un vieillard nommé Urbain, en obtient des habits blancs et revient dans la chambre nuptiale. Là, il voit l’ange qui porte deux couronnes de roses et de lys ; l’être céleste lui offre la première et donne la seconde à Cécile. Valérien embrasse alors la religion chrétienne, de même que son frère Tiburce, venu peu après rendre visite aux deux époux.
Une agonie longue de trois jours
Les trois Romains se consacrent à des activités charitables. Valérien et son frère sont découverts alors qu’ils portent en terre le corps de chrétiens martyrisés. Ils sont arrêtés, jugés, condamnés et mis à mort après avoir refusé de se livrer à des sacrifices en l’honneur des divinités païennes. À son tour, Cécile veut enterrer le corps de son époux et de son beau-frère. Menée devant le préfet Almachius, elle refuse d’abjurer sa foi. Elle est condamnée à être plongée dans une cuve d’eau bouillante de sa propre salle de bains. Mais Cécile sort indemne de l’épreuve grâce à une nuée miraculeuse venue du ciel. À la demande d’Almachius, un soldat tente de la décapiter, mais il doit s’y reprendre à plusieurs reprises, et Cécile met trois jours à mourir ; durant son agonie, elle ne cesse de chanter la gloire de Dieu, distribue ses biens aux pauvres et fait transformer sa demeure en église.
Un corps préservé de la corruption
La légende de Cécile se propage à partir du Vème siècle, et son culte devient alors un des plus populaires de tout le christianisme. Sa dépouille est cachée lors d’une invasion lombarde, puis inhumée plus tard à l’intérieur des limites de la Ville éternelle. Au Moyen-âge, six églises revendiquent l’honneur de posséder la tête de la sainte. Vers 1599, son corps est mis au jour dans le cimetière Saint-Calixte, à Rome : il est intact, mais se désagrège au contact de l’air. Le sculpteur Maderna modèle peu après une statue fameuse qui montre la sainte allongée et tournant la tête, placée dans l’église Sainte-Cécile, dans le quartier du Trastevere, à Rome. La vénération dont Cécile fait l’objet est très forte en Italie et en Allemagne. En France, la cathédrale fortifiée d’Albi, édifiée au XIVème siècle en briques roses, lui est dédiée.
L’histoire vraie
En fait, la légende de Cécile est sans doute fondée sur la vie réelle, celle-ci, d’une veuve de la famille romaine des Ceciliani, apparenté à des Cecilii. Au IIIème siècle, celle-ci lègue à l’Eglise un terrain sur lequel le pape Calixte 1er fait bâtir deux édifices religieux à l’emplacement de la tombe de cette femme pieuse. Une de ces églises est dédiée au pape, l’autre à la défunte. L’imagination des habitants de Rome a inventé, à partir de la tombe, des deux églises et de la proximité de bains publics, l’histoire de la jeune fille martyrisée et plongée dans une cuve d’eau portée à ébullition.
Lebensdaten:
Geboren um 200 in Rom, dort gestorben am 22. November 230.
Vita:
Cäcilia gehörte dem gleichnamigen römischen Adelsgeschlecht an. Ihre Eltern wollten sie, sobald sie das heiratsfähige Alter erreicht hatte, mit einem adligen jungen Mann namens Valerianus vermählen. Sie wussten nicht, dass ihre Tochter sich schon als Kind heimlich mit Jesus Christus verlobt und ewige Keuschheit geschworen hatte. Diesen Treueschwur hatte das junge Mädchen stets als Geheimnis bewahrt, weil die Christen zu jener Zeit im römischen Reich streng verfolgt wurden.
Als der Tag der Hochzeit gekommen war, trug Cäcilia unter ihrem prachtvollen Kleid ein grobes, schmerzendes Unterhemd, um so ihren inneren Widerstand auszudrücken. Allerdings fügte sie sich im Vertrauen auf Gott dem Willen ihrer Eltern und schloss den Bund der Ehe mit Valerianus. Dieser wollte bald darauf die Ehe mit Cäcilia vollziehen. Sie jedoch verweigerte sich ihm und erläuterte, sie sei eine Gott geweihte Jungfrau und habe ewige Keuschheit gelobt. Der Engel des Herrn stünde ihr als Beschützer zur Seite.
Valerianus verlangte darauf, diesen Engel zu sehen. Cäcilia entgegnete, er könne dies nur, wenn er sich zuvor vom Papst taufen lasse. Und in der Tat ließ sich ihr Gemahl bald darauf taufen. Als er nach dem Empfang des Sakraments nach Hause zurückkehrte, erschien neben Cäcilia ein Engel, der ihr Blumen überreichte. Von diesem Anblick berührt, wurde Valerianus ein überzeugter Christ, der auch seinen Bruder Tiburtius zum Glauben bekehrte. Doch schon bald wurden die Brüder, die sich gemeinsam mit Cäcilia rührend um die verfolgten Christen in der Stadt kümmerten, selbst von den Häschern des Kaisers verhaftet und enthauptet.
Der Präfekt Almachius drang auf der Suche nach dem Besitz der beiden Ermordeten in das Haus des Valerianus ein. Dort versperrte Cäcilia ihm den Weg und bekannte sich unerschrocken zum Christentum. Erbost ordnete Almachius an, man solle die Frau in ihrem eigenen Kochgeschirr zu Tode sieden. Doch das kochende Wasser konnte Cäcilia nichts anhaben. Daraufhin befahl der Präfekt die Enthauptung der Christin. Der Henker hieb drei Mal mit dem Schwert zu, dennoch überlebte Cäcilia weitere drei Tage schwer verletzt in ihrem Haus. In dieser Zeit vermachte sie alle ihre Besitztümer ihrer Dienerschaft und der Christengemeinde und hauchte schließlich im Vertrauen auf Gott ihren Lebensatem aus.
Brauchtum:
Zahlreiche Kirchenchöre nennen sich nach der römischen Märtyrerin. Diese Tradition geht auf die Märtyrerakten Cäcilias zurück, in denen es über ihre Hochzeit heißt, während die Musik spielte, habe sie in ihrem Herzen allein zu Gott gesungen.
Namensbedeutung:
"Cäcilia" ist lateinisch und heißt "aus dem Geschlecht der Cäcilier". Der Urvater dieser Familie scheint blind (lat.: caecus) gewesen zu sein.
Namensableitungen:
Cilly, Zilly.
Darstellung:
In römischer Jungfrauenkleidung mit ihrem Verlobten und einem Engel, mit Schwert und Wunde am Hals, mit Orgel oder Musikinstrumenten.
Patron:
Cäcilia ist Patronin der Kirchenmusik, der Organisten, Orgel- und Instrumentenbauer, Sänger, Musiker und Dichter.
Le prénom Élisabeth vient de l’hébreu Elsheba qui signifie « serment de Dieu ». Élisabeth de Hongrie est fêtée le 17 novembre. Elle est patronne des boulangers, des mendiants et des organisations caritatives, et est invoquée contre les maux de dents.
Un mariage politique et d’amour
Élisabeth, qui naît en 1207, est la fille du roi de Hongrie André II. À l’âge de 14 ans, elle épouse le futur saint Louis IV de Thuringe. Malgré les vexations imposées par la belle-mère de la jeune princesse, le mariage est heureux, et le couple, qui vit au château de Wartbourg près d’Eisenach, a 3 enfants. Élisabeth multiplie les exercices de mortification, accorde son attention aux pauvres, aux malades, aux orphelins, et crée de nombreux établissements charitables.
Le veuvage, l’injustice et la misère
Ce bonheur prend fin lorsque Louis IV meurt de la peste pendant la croisade, en 1227. Âgée de 20 ans, Élisabeth est chassée par son beau-frère qui l’accuse de ne pas savoir administrer les biens familiaux et de consacrer trop d’argent à ses œuvres de charité. Elle est obligée de séjourner un temps dans une porcherie. Élisabeth parvient à établir ses enfants, puis embrasse la règle de saint François d’Assise, sans pour autant entrer au couvent. Elle bâtit un hôpital où elle travaille avec acharnement à secourir les plus pauvres.
Mauvais traitements
Mais Élisabeth, qui refuse de retourner en Hongrie, est soumise aux traitements humiliants et dégradants que lui fait subir son directeur de conscience, Conrad de Marbourg. Ce dernier la force à se séparer de ses deux fidèles amies, lui impose une règle de vie très stricte et la bat. Élisabeth revient pourtant à la cour lorsque les compagnons de son époux rentrent de Terre Sainte. Très affaiblie, elle meurt à l’âge de 24 ans, en 1231. Elle est canonisée dès 1235 par Grégoire IX. Son tombeau, établi à Marbourg, devient, jusqu’à la Réforme, un lieu de pèlerinage. Sa malheureuse existence a inspiré de nombreux artistes.
Elle est naît vers 1045 en Hongrie où sa famille est exilée. En 1057, elle retourne en Angleterre, mais quitte de nouveau ce pays après l’invasion normande de 1066. Elle s’établit en Écosse dont elle épouse le roi, Malcolm III, en 1070. La nouvelle reine, très pieuse, s’intéresse aux livres et aux arts, fonde des hôpitaux, des églises, des couvents, dont l’abbaye de Dunfermline où reposeront certains monarques écossais. Marguerite contribue de manière décisive à accroître le rayonnement en Europe de l’Écosse et le développement dans ce pays, de la culture médiévale. Après avoir mis huit enfants au monde, elle meurt le 16 novembre 1093 à Édimbourg après avoir appris la nouvelle de la mort de son mari et de son fils aîné dans une bataille. Elle est canonisée en 1250. Ses reliques sont transférées à Rome durant la Réforme. Marguerite est déclarée patronne de l’Écosse en 1673. Elle est fêtée le 16 novembre.
Fils d’un prince de la région de Leinster en Irlande, Laurent O’Toole entre chez les moines de Glendalough dont il est élu abbé à 25 ans.
Nommé archevêque de Dublin à 34 ans, il étonne par sa simplicité, son attention aux jeunes mères indigentes, son écoute et sa compassion pour les pauvres. Lorsqu’Henri II Plantagenêt envahit l’Irlande et contraint les habitants à renoncer à leur coutumes, Laurent O’Toole tente de négocier avec lui. Après avoir participé au troisième Concile de Latran (1179) il devient légat du Pape pour l’Irlande et part rencontrer le roi d’Angleterre qui est alors en Normandie. Laurent tombe malade et meurt à l’abbaye de Eu, au milieu des chanoines de Saint Victor.
Très vite sa réputation de sainteté se répand et attire beaucoup de malades et d’infirmes sur sa tombe.
À la suite d’une guérison, les pèlerins se font plus nombreux encore et les chanoines décident de construire l’actuelle Collégiale pour les accueillir et donner au tombeau de Saint Laurent un cadre plus digne que celui de l’ancienne église.
Laurent fut canonisé en 1215 et ses reliques transférées dans la Collégiale le 10 mai de cette même année.
Il est fêté le 14 novembre, jour anniversaire de sa mort.
Chaque année, autour du 10 mai, a lieu la Neuvaine à Saint Laurent. Pendant neuf jours, la messe est célébrée dans la Collégiale qui lui est dédiée ou à la chapelle Saint Laurent qui domine la ville.
Ce prénom est peu porté de nos jours. D'origine celte, il signifie "estime" et "considération". Saint Brice fut le 4ème évêque de Tours, où il succéda à saint Martin. Rien ne prédisposait Brice à devenir évêque. Il n'était qu'un pauvre gosse, ramassé "dans le ruisseau" près de Tours par saint Martin, qui l'avait confié à ses moines de Marmoutier. L'enfant recueilli sème la panique dans le monastère ! Il est méchant, orgueilleux et ingrat : il semble vraiment possédé du démon. Saint Martin a bien du mérite de protéger un tel garnement. Confiant dans la grâce de Dieu, il refuse de le renvoyer malgré l'insistante demande des moines de Marmoutier.
L'évêque Martin sera-t-il payé de retour ? Nullement, du moins dans l'immédiat. Brice est devenu prêtre, on ne sait trop par quel moyen. Il quitte le monastère et se met à mener "la grande vie" : il recherche le luxe, s'entoure de jolies esclaves et se moque complètement de l'exemple et des directives de son maître, qu'il appelle "ce vieux fou de Martin". Il est possible cependant que ce portrait doive être nuancé, dans la mesure où nous le trouvons sous la plume de Sulpice Sévère, historien de l'époque qui a fort accablé Brice dans ses écrits.
Or la seconde partie de la vie de Brice sera édifiante ! Devenu évêque de Tours (par quelle influence on ne sait), il succède à saint Martin lui-même, à la mort de ce dernier en 397. Le nouvel évêque est aussitôt chassé par ses diocésains. Il va se mettre sous la protection du Pape à Rome, lequel le ramène jusqu'à Tours. En butte aux dénonciations et aux mauvaises langues, l'évêque Brice va s'imposer peu à peu comme un véritable pasteur. Il gouvernera l'Église de Tours pendant une trentaine d'années, d'une manière si édifiante qu'il fut rapidement canonisé après sa mort survenue dans la ville en 444.
Les Apparitions de la Vierge Marie au 140 rue du Bac
Les apparitions de la rue du Bac se sont déroulées en 1830. Une jeune novice chez les Filles de la Charité, Catherine Labouré voit la Sainte Vierge à trois reprises dans la chapelle des sœurs. Ces trois apparitions ont eu un retentissement fulgurant d’abord à Paris puis en France et très vite dans le monde entier. La Vierge Marie a donné lors de ces apparitions un message et une dévotion nouvelle source de grâces : le port d’une médaille miraculeuse. Sœur Catherine Labouré a raconté de manière détaillée l’histoire des apparitions qui eurent lieu dans la chapelle de la rue du Bac.
Le récit de la première apparition par sœur Catherine Labouré
Le soir du 18 juillet 1830, c’est la veille de la fête de saint Vincent de Paul fondateur des Filles de la Charité. Catherine Labouré lui était particulièrement attachée et elle avait eu des visions de son cœur. Elle le pria de lui obtenir la grâce qu’elle désirait ardemment : voir la Sainte Vierge. Elle raconte : « Je m’endormis en pensant que saint Vincent m’obtiendrait cette grâce ». Vers 11h30 je m’entendis appeler par mon nom, un enfant de quatre ou cinq ans habillé de blanc me dit « Venez à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend ». Vers minuit l’enfant me dit à deux reprises « Voici la Sainte Vierge », alors j’entendis un bruit comme le froufrou d’un robe de soie, une dame très belle s’assit dans le fauteuil du directeur. Je ne fis qu’un saut auprès d’elle et posais mes mains sur ses genoux. Lors de cette première apparition, la Sainte Vierge dit à la jeune Catherine comment elle devait se comporter envers son directeur et lui confia plusieurs choses.
Ce n’est que bien des années plus tard, en 1876 que quelques mois avant de mourir sœur Catherine fit le récit de ces choses que lui confia la Mère de Dieu. Le message constitue une forme de prophétie : « Le Bon Dieu mon enfant veut vous charger d’une mission. Elle sera la cause de beaucoup de peine mais vous vous surmonterez en pensant que vous le faites pour la gloire de Dieu, vous serez contredite mais vous aurez la grâce, ne craignez pas, vous verrez certaines choses, les temps sont mauvais les malheurs vont fondre sur la France, le trône sera renversé le monde entier sera renversé par des malheurs de toutes sortes, mais venez au pied de cet autel, là les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur, elles seront répandues sur les grands et sur les petits ». Sœur Catherine précisa qu’à la fin de l’apparition, la Vierge disparut comme une lumière qui s’éteint.
La deuxième apparition de la rue du Bac
Le 27 novembre 1930 sœur Catherine eut la révélation de la mission dont la Vierge lui avait parlé. La Vierge lui apparut cette fois-ci pendant l’oraison des novices. Voici le récit qu’elle fit : « J’ai aperçu la Sainte Vierge, elle était debout habillée d’une robe de soie blanche aurore, les pieds appuyés sur une boule dont je ne voyais que la moitié. Dans ses mains élevées à la hauteur de sa poitrine, elle tenait un globe, les yeux élevés vers le ciel. Tout à coup j’aperçu à ses doigts des anneaux recouverts de pierreries qui jetaient des rayons plus beaux les uns que les autres ». À ce moment, la Vierge baissa les yeux en me regardant : « ce globe que vous voyez représente le monde entier, particulièrement la France et chaque personne en particulier », et parlant des rayons partant de ses bagues : « c’est le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent ».
À ce moment Catherine vit se former un tableau de forme ovale autour de la Sainte Vierge, avec ces paroles écrites en lettres d’or « Ô Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous ». La jeune sœur entendit alors : « Faites frapper une médaille sur ce modèle, les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces, les grâces seront abondantes pour les personnes qui auront confiance ». La jeune religieuse constata que certaines pierres précieuses ne donnaient aucuns rayons et entendit alors : « Ces pierres qui restent dans l’ombre figurent les grâces qu’on oublie de me demander ». À cet instant le tableau apparut se retourner et sœur Catherine vit le revers de la médaille : la lettre M surmontée d’une croix et au-dessous deux cœurs, l’un entouré d’une couronne d’épine et l’autre transpercé d’un glaive. Une voix disait « L’M et les deux cœurs en disent assez, Marie, Jésus deux souffrances unies pour notre rédemption ».
Ainsi lors de cette deuxième apparition, la Mère de Dieu donna à sœur Catherine Labouré le modèle de la médaille qu’elle désirait voir frapper et portée par tous. Une statue de la Vierge au Globe telle qu’elle est apparue à Catherine se trouve dans la chapelle.
La troisième apparition de la Vierge Marie
En décembre 1930 la Sainte Vierge apparut une dernière fois à sœur Catherine Labouré. Elle apparut cette fois auprès du tabernacle de la chapelle, derrière l’autel. La Vierge vint pour lui confirmer sa mission et lui dire adieu « vous ne me verrez plus ». Sœur Catherine vécut tout le reste de sa vie comme une humble religieuse, discrète et dévouée aux vieillards et aux malades qu’elle servit 42 ans. Il ne fut pas révélé de son vivant qu’elle avait eu des grâces spéciales et était à l’origine de la dévotion de la médaille miraculeuse. Vivant reculée dans l’hospice d’Enghien, elle servit le Christ dans les pauvres.
En 1835, face à la fulgurante diffusion de la médaille miraculeuse et aux miracles qui l'accompagnent, l’archevêque de Paris décide d’ouvrir un procès canonique pour examiner l’authenticité des apparitions. Ce procès devait suivre une procédure habituelle qui n’a pu avoir lieu car Catherine Labouré souhaitait garder l’anonymat et le silence. Le procès est donc resté inachevé. En 1842, un événement inattendu va recentrer l’attention sur les apparitions de la rue du Bac. Alphonse Ratisbonne, un jeune banquier juif a accepté de garder la médaille dans sa poche. Le lendemain, la Vierge de la Médaille Miraculeuse lui apparaît. Étant une personnalité connue, sa conversion soudaine a un immense retentissement. C’est cette apparition qui fait l’objet d’un procès canonique menant à la reconnaissance officielle des apparitions de la Vierge Marie à Catherine Labouré.
En 1854, Pie IX définit le dogme de l’Immaculée Conception en faisant référence à la Vierge de la médaille miraculeuse, « Elle est apparue dans le monde, avec son Immaculée Conception, comme une splendide aurore qui répand ses rayons de toute part ».
En 1894, Léon XIII approuve la messe de la fête Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, composée par les lazaristes et en 1897, il accorde le couronnement de la statue de l’Immaculée Conception dite de la Médaille Miraculeuse.
En 1947, Pie XII déclare Catherine Labouré sainte.
Katharina wurde am 2. Mai 1806 in Fain les Moutiers, einem kleinen Dorf in Burgund, 60 km von Dijon entfernt, als achtes von zehn Kindern geboren. Nach dem Tod ihrer Mutter übernimmt sie im Alter von 12 Jahren die Leitung des Bauernhofes. Der Ruf des Herrn zeigt sich nach und nach, und 1830 kommt sie mit 24 Jahren ins Seminar der Vinzentinerinnen, 140 Rue du Bac in Paris. Hier erlebt die junge Schwester, insgeheim, eine erstaunliche geistige Erfahrung. Die Jungfrau Maria, die Katharina seit ihrer Kindheit als ihre Mutter auserwählt hat, zeigt sich ihr.
Die erste Vision:
Um halb 12 Uhr in der Nacht auf den 19. Juli, dem Festtag des hl. Vinzenz, wird die Schwester wach. Sie hört dreimal ihren Namen rufen und sieht ihr Bett in einem hellen Schein. Alssie ihren Vorhang zurückschiebt, gewahrt sie einen überirdisch schönen Knaben, der sie auffordert, mit ihm in die Kapelle zu gehen: "Die Mutter Gottes wartet auf dich!" - Auf ihren ängstlichen Gedanken, man könnte ihr Aufstehen und Fortgehen merken, antwortet der Knabe, den sie als ihren Schutzengel erkennt: "Es wird dich niemand hören; komm!" Nun zieht sie sich eilends an und folgt dem Kinde über Stiegen und Gänge. Und überall ist es hell und alle Türen öffnen sich. Auch in der Kapelle brennen die Lichter. An der Kommunionbankkniet Schwester Katharina nieder und wartet. In ihr demütiges und schweigendes Warten rauscht ein Seidenkleid und der Himmelsknabe sagt: "Die heilige Jungfrau! Sie ist da."
Maria hat auf dem Stuhl, den der geistliche Direktor bei den Konferenzen an die Schwestern einnimt, Platz genommen. Ihr Kleid ist weiß und gelb und ihre Erscheinung von himmlischer Anmut und Liebenswürdigkeit. Schwester Katharina kniet sich hin und legt ihre Hände in den Schoß der Mutter. Von dem vertraulichen Zwiegespräch zwischen Mutter und Kind ist uns wenig erhalten. Es waren Dinge, die nur die Heilige selbst angingen, über ihre Seelenführung und ihre Tröstungen im Verkehr mit dem göttlichen Heiland. Maria kündet ihr noch eine große Aufgabe an, die sie ihr mitteilen wird. Die Heilige weiß nicht, wie lange sie bei der Mutter war. Unbeschreibliches Entzücken erlebte sie wie niemals zuvor oder später in ihrem Leben. Als der Engel sie zurückbegleitet hatte, schlug die Uhr die zweite Morgenstunde.
Die zweite Vision:
Vier Monate später, am 27. November 1830, einige Zeit nach der Abendbetrachtung, vernimmt Schwester Katharina wieder das ihr bereits bekannte Rauschen des Seidenkleides der Gottesmutter. In der Höhe des Altarbildes sieht sie die Gesalt der Himmelskönigin, die sie ihrem Beichtvater, dem Missionspriester Aladel, ungefähr so beschreibt: Maria stand aufrecht, ihr Kleid war von rosenfarbenem Weiß wie der strahlende Morgen. Es hatte weite Ärmel. Ein weißer Schleier bedeckte das Haupt und fiel bis zu ihren Füßen nieder. Ihre Füße ruhten auf einer weißen Halbkugel, um die sich eine grünlich-weiße Schlange wand. In den Händen hielt Maria eine goldene Kugel, um sie Gott darzubringen, das Symbol der Welt. Immer wieder schaute sie die Erdkugel an und erhob dann ihre Augen zum Himmel.Danach senkt die Hl. Jungfrau die Hände, und Strahlen gehen von nun mit Edelsteinen besetzten Händen aus. "Diese Strahlen sind das Sinnbild der Gnaden, die ich allen schenken werde, die mich darum bitten", sagt Maria. Dann bildet sich um die Muttergottes ein ovaler Rahmen mit der Inschrift: "0 Maria, ohne Sünde empfangen, bitte für uns, die wir zu dir unsere Zuflucht nehmen."
Gleichzeitig vernimmt Katharina eine Stimme: "Lass nach diesem Muster eine Medaille prägen. Große Gnaden werden die erfahren, die sie tragen. Die Gnaden werden überreich sein für jene, die Vertrauen haben." Das Bild wendet sich nun und Schwester Katharina erkennt die Gestaltung der Rückseite der Medaille: Ein "M", von einem Kreuz überragt, das auf einem Querbalken ruht. Darunter das Herz Jesu von einer Dornenkrone umgeben und das Herz Mariens, von einem Schwert durchbohrt. Ein Kranz von zwölf Sternen umrahmt das ganze Bild. Schwester Katharina teilt das von ihr erlebte Geschehen ihrem Beichtvater und der Schwester Oberin mit. Diese schenken ihr zunächst keinen Glauben. Doch sie bleibt beharrlich. Die Muttergottes erscheint ihr vor Weihnachten desselben Jahres ein drittes und letztes Mal. Sie wiederholt den Auftrag, die Medaille prägen zu lassen.
Während des nächsten Jahrs hat dieser apparition fünf Mal stattgefunden und jedes Mal mit den gleichen Anweisungen: "haben eine Medaille, die auf diesem Modell, und allen denjenigen gestreikt wird, die es tragen, werden empfangen große Anmut, besonders wenn abgetragen um den Hals". Schwester Catherine hat viele Erniedrigung, aber sie persevered ausgedauert.
Der Bischof von Paris genehmigt zwei Jahre später im Jahre 1832 die Herstellung der Medaille.Der ursprüngliche Name der Medaille ist daß von Makelloser Empfängnis Mary; nur, nachdem 7 Jahre der Name war, der zum " Übernatürlicher Medaille geändert worden ist". Die Medaille verbreitet sich auffallend schnell über Frankreich hinaus durch ganz Europa und die verschiedenen Kontinente. Millionen Menschen tragen dieses Medaillon, das soviel Segen spendet. Bald spricht das Volk nur noch von der "Wundertätigen Medaille". Von unerwarteten Heilungen, Schutz in körperlichen und seelischen Gefahren, auffallenden Bekehrungen und wundersamen Fügungen im Zusammenhang mit dieser Medaille wird bis in unsere Tage hinein berichtet. Alle Welt spricht von der Wundertätigen Medaille und den Gebetserhörungen; man spricht von der Seherin in der Rue du Bac, nur die schlichte Schwester im Altersheim schweigt. Erst nach ihrem Tode, am 31. Dezember 1876, eröffnen die Obern der Versammlung der Barmherzigen Schwestern ihr großes Geheimnis.
Am 28. Mai 1933 wurde Catherine Labouré selig gesprochen und am 27. Juli 1947 nahm sie Papst Pius XII. in die Schar der Heiligen auf. Die Lazaristen und die Barmherzigen Schwestern feiern ihr Fest am 28. November.
Vincenzo Grossi est né le 9 mars 1845, à Pizzighettone, il était l’avant dernier d’une fratrie de sept enfants. Il reçut le baptême le jour même de sa naissance. Éduqué très chrétiennement par sa mère qui fut sa première catéchiste, il manifesta, dès l'enfance, un zèle et une joie toute spéciale à aider sa paroisse. De son père il hérita le sérieux et l’amour du travail bien fait.
Ayant manifesté son désir de devenir prêtre, il fut freiné par son père, non seulement pour des raisons familiales, mais aussi pour tester la vocation de son fils. Ce ne fut qu’à l’âge de 19 ans que Vincenzo put réaliser son désir de se consacrer tout entier à Dieu.
En 1866 il entra au Séminaire de Crémone et après des études sérieuses, couronnées de succès, il fut ordonné prêtre du diocèse de Lodi à 24 ans, et célébra sa première Messe dans la cathédrale de Crémone le 22 mai 1869.
La messe sera toujours au centre de sa vie : il y puisera la lumière et la force pour lui-même et pour son apostolat. Il dira même aux sœurs de son institut : « le prêtre doit exprimer [pendant la Messe], vivre et faire vivre la vie admirable de Jésus dans le ciel et continuer ici-bas la vie qu’Il aurait menée pour accomplir la volonté du Père ».
Après son ordination, il fut tout d’abord nommé vicaire auxiliaire dans une paroisse du diocèse, puis, en 1873 il nommé curé de Ragona. Ses dons de pasteur excellèrent pour l'éducation des enfants et des adolescents.
Après avoir perdu son père, sa mère est venue s’installer dans la cure et aidait, par ses aumônes secrètes, à payer les dettes de la paroisse de son fils.
Plus tard, le 28 décembre 1882, sous les instances de son évêque il prit en charge la paroisse de Vicobellignani, où il resta 34 ans. Cette paroisse était en déclin, à cause de l’action des protestants qui avaient mené là un apostolat très actif.
Pour le convaincre, son évêque, monseigneur Bonomelli, lui écrivit pour lui dire que «cette paroisse et en général toute la région, avait besoin de pasteurs pleins de zèle, désintéressés, exemplaires, d’une grande charité, d’une grande prudence et instruits : ces dons je les décèle en vous et je suis certain de ne pas me tromper… j’espère qu’en une dizaine d’années vous ressusciterai cette paroisse et ferez disparaître l’erreur ». L’évêque se révéla être un prophète, car, avec la prière intense et un généreux dévouement, le bienheureux Vincenzo transforma le pays en une véritable communauté spirituelle. Il était un pasteur zélé, le leader de son troupeau par la parole et l'exemple. Don Vincenzo n'était pas un homme à livres, mais plutôt un homme qui approfondissait tout avec sagesse et méthode ; mis il devait souvent lire et écrire. En effet il préparait avec grand soin ses sermons — sermons que tous pouvaient comprendre — et plus tard il rédigea aussi les leçons pour ses religieuses. Sa prédication était le fruit de la prière et la méditation régulière.
Sa Messe quotidienne était précédée d’une longue préparation. La célébration était simple ; ordonnée, profondément exemplaire dans les paroles et les gestes. Son âme était alors toute tournée vers le Seigneur.
En 1885, il fonda la première communauté des Filles de l'Oratoire pour aider les jeunes filles. Il a écrivit les règles à genoux devant le tabernacle.
À ses religieuses il demanda de ne vivre que dans la sainteté et dans la joie. Il leur choisit saint Philippe Néri comme patron. Il décéda le 7 novembre 1917 à l'âge de 72 ans en disant : « la voie est ouverte, il me faut y aller ».
Le 1er novembre 1975, le Pape Paul VI le béatifia à Rome et le donna aux prêtres comme un exemple à suivre. Ses reliques reposent dans la Maison-Mère, à Lodi.
Le 18 octobre 2015, le Pape François le canonisa en même temps que les époux Martin (parents de la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus) et de la religieuse espagnole, supérieure générale de la Compagnie de la Croix, Marie de l’Immaculée de la Croix. Il est fêté le 7 novembre.
Saint Léonard dit de Noblat (VIème siècle) est de tous les saints limousins celui dont le culte a été le plus largement répandu, de l’Écosse à la Bavière et à la Sicile, et même en Terre Sainte. Saint Léonard est né alors qu’Anastase était empereur (491-518), de parents nobles et Francs, proches de Clovis. Léonard refusa d’embrasser la carrière des armes et se rendit auprès de l’évêque de Reims Rémi auprès duquel il devint moine-prêtre. Devant sa piété, le roi voulut en faire un évêque ; il refusa et se retira à Micy (Loiret), une abbaye fondée en 510 par saint Euspice, avec son frère Liphard, auprès de saint Mesmin. Puis il se rendit en Aquitaine et traversant une forêt proche de Limoges, il fut appelé auprès de la reine en proie à un accouchement difficile : il facilita par ses prières sa délivrance. Refusant les présents du roi, se refusant aux honneurs du monde il préfère servir Dieu dans la solitude et la prière. Il établit alors une communauté de moine dans la forêt Limousine où il construit un oratoire dédié à la Vierge, avec un autel dédié à saint Rémi. Sa réputation de sainteté gagna toute l’Aquitaine et se répandit même au-delà. Il mourut le 6 novembre et fut enterré dans son oratoire. Adémar de Chabannes (v. 989-1034), moine, chroniqueur et compositeur de l'abbaye Saint-Martial de Limoges écrit sa biographie. Dans celle-ci le Chroniqueur explique que saint Léonard était déjà invoqué, au 10ème siècle, par les prisonniers. En 1062, l’évêque Itier restaure la vie canoniale dans l’église des saints Trophime et Léonard de Noblat. Dès la fin du XIe siècle, le culte de saint Léonard se répand dans les diocèses voisins de celui de Limoges, dans l’Ouest, en Normandie, en Angleterre, en Flandre, en Italie mais aussi dans les pays germaniques, Bavière, Souabe, Autriche. Le saxon Waleran, évêque de Naumburg, qui a séjourné à Saint-Léonard, rédigea même au début du XIIe siècle un recueil de la vie et des miracles du saint. Bohémond, prince d’Antioche, capturé en 1100 et libéré en 1103 vint rendre grâce à saint Léonard de sa libération. Guérisseur patenté, il aurait surtout converti, après les avoir libérés de nombreux condamnés. Patron des prisonniers, Léonard, dont le nom signifie « fort comme le lion » était aussi invoqué par les croisés, dans le sillage, sans doute, du plus célèbre d’entre eux, l’ancien roi captif, Richard Cœur de Lion. Celui-ci serait ainsi venu en action de grâces à Noblat.
Aujourd’hui, les solennités de Saint Léonard se déroulent le dimanche qui suit le 6 novembre. Le pèlerinage se prolonge, les années d’ostensions limousines, d’une cérémonie pittoresque, la « Quintaine », sorte de tournoi médiéval au cours duquel des cavaliers armés du quillou (une espèce de massue), prennent d’assaut un donjon de bois (la quintaine), symbole de captivité. En France, le protecteur du Limousin est vénéré en soixante-sept lieux : treize sites lui sont dédiés en Belgique, et près d’une dizaine en Suisse et aux Pays-Bas. Fêté le 6 novembre.
« Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible, comme si déjà mon âme était dans l’éternité… Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à vous comme une proie… » Cette prière d’Élisabeth de la Trinité, connue dans le monde entier, est comme un résumé de sa vie profonde.
Son enfance
Élisabeth Catez naquit le 18 juillet 1880 au Camp d’Avor, près de Bourges, dans une famille très croyante. Son père, officier, mourut subitement quelques années plus tard et Madame Catez eut à s’occuper seule de l’éducation de ses deux filles. Élisabeth, l’aînée, « vive, ardente, passionnée… volontaire », dont le trait dominant était la sensibilité, apprit peu à peu à se vaincre par amour. « Elle était très vive, avec des colères, de vraies colères, très diable » raconte sa sœur Guite. Mais il y a une autre facette : un attrait pour tout ce qui est grand et beau, un cœur généreux, et déjà une ouverture à Jésus pour lequel elle veut vaincre, par amour, son « terrible caractère ». Ses dons artistiques furent tôt découverts et, à treize ans, elle remporte le premier prix de piano au Conservatoire de Dijon.
L’appel de Dieu
Un an plus tard, après une communion, Élisabeth perçoit l’appel du Seigneur au Carmel et y répond spontanément par le vœu de virginité perpétuelle. Mais Madame Catez veut éprouver sa vocation et lui impose d’attendre sa majorité. La jeune fille souffre en silence et prend part très simplement à la vie mondaine. Qui s’en douterait ? Sa mère est grande voyageuse, on a beaucoup d’amis, les filles sont souvent invitées : excursions, danse, tennis, piano, voilà Élisabeth « toujours en tête de la bande ». Tout la passionne : la mer, la montagne, l’amitié, mais aussi la paroisse, la visite des malades, le catéchisme et le patronage pour les enfants, et plus que tout, à travers tout, la prière. « Même au milieu du monde, écrit la jeune laïque, on peut écouter Dieu dans le silence d’un cœur qui ne veut être qu’à lui ». Mais en réalité elle dira : « Quand j’assiste à ces réunions, à ces fêtes, ma consolation est de me recueillir et de jouir de votre présence ». Se sentant « habitée », Élisabeth demande des explications au père Vallée, dominicain, qui lui révèle alors le mystère de l’inhabitation de la Trinité dans l’âme. Ce fut une lumière décisive dont elle vivra jusqu’à sa mort. Déjà, Élisabeth reçoit des grâces élevées et se reconnaît dans les descriptions que Thérèse de Jésus donne du ravissement.
L’entrée au Carmel
Le 2 août 1901, Élisabeth entre au Carmel de Dijon, où son extraordinaire recueillement frappe les moniales dès le premier soir. Elle s’adapte sans aucune difficulté : « … tout est délicieux au Carmel, on trouve le bon Dieu à la lessive comme à l’oraison. Il n’y a que lui partout ». Inondée de grâces les premiers mois, Élisabeth entre, après sa prise d’habit, dans l’obscurité et la sécheresse profondément acceptées. La lumière ne reviendra que le jour de sa profession.
Traits spirituels
Vers l’été 1905, un texte de l’épître aux Éphésiens s’illumine intensément pour la jeune moniale : « C’est en lui (le Christ) que nous avons été prédestinés pour être à la louange de sa gloire ceux qui d’avance ont espéré dans le Christ ». Elle y découvre l’orientation profonde de sa vocation personnelle, son « nom nouveau » : Louange de gloire, Laudem gloriae. « Une louange de gloire est une âme de silence, qui se tient comme une lyre sous la touche mystérieuse de l’Esprit Saint… qui fixe Dieu dans la foi et la simplicité ». Il semble que la vie spirituelle de sœur Élisabeth se soit très tôt unifiée dans sa seule passion : le Christ, la Trinité. « Chaque minute nous est donnée pour nous enraciner plus en Dieu… Pour réaliser ce plan, voici le secret : s’oublier, se quitter, ne pas tenir compte de soi, regarder au Maître, ne regarder qu’à lui ». Cela ne l’empêchera pas d’aimer les autres, tous les autres, de son « grand cœur débordant d’amour ».
La dernière année
Les premiers symptômes de la maladie d’Addison, incurable à l’époque, s’étant manifestés durant le carême 1906, Élisabeth est transférée à l’infirmerie. De plus en plus, elle va s’enfoncer en Dieu. « Avant de mourir, je rêve d’être transformée en Jésus crucifié et cela me donne tant de force dans la souffrance ». L’ardent souffle apostolique qui avait traversé toute sa vie ne fait que s’accroître : « Ô Amour… épuise toute ma substance pour ta gloire ; qu’elle se distille goutte à goutte pour ton Église ! ». « Je comprends que la douleur est la révélation de l’Amour ». À l’Ascension, elle entend, prononcés au plus profond d’elle-même, ces mots : « Si quelqu’un m’aime… mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure ». En même temps, les trois Personnes de la Sainte Trinité se révèlent à la malade en son centre le plus secret et cette présence ne s’effacera plus. Impitoyablement, la maladie poursuit son œuvre. Les derniers mots intelligibles de la mourante sont comme un chant : « Je vais à la lumière, à l’amour, à la vie… » Le 9 novembre, Élisabeth va se perdre définitivement au sein de la Trinité Bienheureuse.
Prophète de Dieu pour notre temps
Son œuvre écrite comprend 342 lettres, un journal, 17 notes intimes, 122 poèmes et 4 traités spirituels. Dans ses écrits, Élisabeth nous livre un message simple et profond, très actuel. Pourquoi aller chercher si loin une expérience du divin, quand le Dieu tout Amour est présent au plus profond de nos cœurs ? On ne l’atteint pas par des techniques de concentration. Élisabeth nous livre son secret, beaucoup plus simple : « nous oublier », cesser de discuter avec le « moi » égocentrique, pour regarder vers Celui qui nous cherche et nous introduit dans la vie intime des Trois. Le quotidien, avec ses joies et ses peines, en est illuminé. La souffrance et la mort elles-mêmes se changent en chemin de Vie. Élisabeth a promis de nous aider : « Au Ciel, ma mission sera d’attirer les âmes en les aidant à sortir d’elles pour adhérer à Dieu par un mouvement tout simple et tout amoureux, et de les garder en ce grand silence du dedans qui permet à Dieu de s’imprimer en elles et de les transformer en lui-même ». Ses Lettres débordent de la certitude de cet amour offert à tous et qui n’attend que notre foi éveillée et engagée. Elle partage à ses amis, laïcs pour la plupart, la merveilleuse découverte : tous appelés, tous aimés, tous enfants de Dieu par le Baptême, tous invités à la table de l’Eucharistie, tous peuvent se livrer à l’Amour... Élisabeth tourne sans cesse nos cœurs vers le Dieu Vivant : Père, Fils et Esprit, Mystère ouvert aux petites créatures que nous sommes. « La Trinité, voilà notre demeure, écrit-elle, notre “chez nous”, la maison paternelle d’où nous ne devons jamais sortir ». En novembre 1904, elle compose sa célèbre prière : « Ô mon Dieu, Trinité que j’adore », où elle s’offre totalement au Feu consumant de l’Esprit d’amour : « Je me livre à vous comme une proie ». Tout son désir est d’être identifiée à Jésus, d’être pour lui une « humanité de surcroît, en laquelle il renouvelle tout son Mystère ».
Le sceau de l’Église
Le 25 novembre 1984 Jean Paul Il proclamait Bienheureuse cette jeune carmélite de France. Il la présentait comme « une nouvelle lumière qui brille pour nous, un nouveau guide sûr et certain ». « Voici une jeune chrétienne au cœur extrêmement ardent, qui peut parler aux jeunes et à tous les chercheurs d’absolu ». Son secret ? « Je vous le confie, c’est cette intimité avec Dieu au-dedans, qui a été le beau soleil irradiant ma vie ».
Le 16 octobre 2016, Élisabeth est canonisée place Saint Pierre à Rome par le Pape François. Elle est fêtée le 9 novembre.
En ce mois missionnaire extraordinaire, j'aimerai vous faire découvrir la vie de saint Augustin Schoeffler.
Né le 22 novembre 1822, Augustin Schoeffler était l’aîné de six enfants d’un instituteur de Mittelbronn, en Moselle. À cette époque, l’instituteur était, en même temps, secrétaire de mairie et chantre à l’église. À l’école, le jeune Augustin a laissé le souvenir d’un garçon doux et réaliste. Comme il semblait doué pour les études, son père le mit en pension chez son oncle, curé d’Arraye, où il fit sa première communion. De là, il entra au petit séminaire de Pont-à-Mousson, car, s’il envisageait volontiers d’imiter son oncle, il lui fallait encore apprendre le français ; de fait, sa langue maternelle était l’allemand. Cependant, il termina ses études au collège de Phalsbourg, ville natale de son père, où celui-ci était revenu, et assurait la comptabilité de plusieurs commerces. Progressivement, la douceur d’Augustin laissa place « à une attitude fière reflétant plutôt une énergie non exempte d’une certaine rudesse ». Après un discernement, dans le but de savoir s’il devait être militaire ou prêtre, il déclara à sa sœur : « Quand je serai curé, tu viendras gouverner ma maison ».
C’est ainsi qu’Augustin entra au grand séminaire de Nancy, en novembre 1842, où il fut nommé « préfet de chœur » et dirigea son affaire d’une main de maître, toutefois sa douceur d’enfant réapparaissait lorsqu’il s’agissait de soutenir des séminaristes en difficulté.
En mars 1846, il écrivit à l’un de ses anciens condisciples devenu vicaire à Phalsbourg : « Très cher ami, vous m’avez dit que mon père avait l’intention de m’écrire sa façon de penser, et j’attendais toujours cette lettre afin de vous en faire part. J’ai beau attendre, elle ne vient pas… J’ai bien d’autres souffrances à attendre, et même je suis heureux d’avoir ce retard de la part de mes parents, car cela ne fera que fortifier de plus en plus ma vocation. Veuillez donc passer encore une fois chez nous, et après avoir de nouveau un peu sondé le terrain, donnez-moi des nouvelles le plus tôt qu’il vous sera possible ».
Alors que le supérieur du séminaire avait formulé un avis positif quant à sa requête, l’évêque, ainsi que les Pères du Séminaire des Missions Étrangères tardaient à répondre, c’est pourquoi il poursuivit : « Je n’ai pas encore reçu non plus de réponse de Paris, je ne sais pourquoi on tarde si longtemps : voilà déjà plus de quinze jours que M. le supérieur a écrit cependant… ».
Finalement, le Conseil des Pères de Paris et l’évêque de Nancy finirent par donner leur accord. Il dut alors faire face à un refus familial. Augustin retourna à Phalsbourg après avoir été ordonné diacre le 9 octobre 1846, il y prononça un sermon remarqué. Il dit ensuite à ses parents qu’il allait à Mittelbronn faire un pèlerinage à l’église où il avait été baptisé et partit pour Paris, laissant à un ami prêtre la mission d’informer sa famille de ses projets.
Au séminaire des Missions Étrangères, il apprit que deux de ses tantes avaient entrepris des démarches auprès du supérieur pour le retenir en France. Ce à quoi il répondit : « Je ne me sens nul goût pour le ministère de notre France : il est trop mort, et, au bout de deux ans, je serai un homme perdu à jamais. Mon caractère veut de l’activité ».
Puis, il s’adressa à son ancien directeur de Nancy : « Généralement on désire plus les missions où il y a encore quelque persécution à craindre, par conséquent la Chine sourit plus que l’Inde ; mais pourvu que l’on soit là où le bon Dieu vous appelle, c’est l’unique chose nécessaire ».
Il fut ordonné prêtre le 29 mai 1847 et reçut sa mission pour le Tonkin. Le 18 novembre, il embarqua à Anvers à destination de la procure des missions d’Extrême-Orient. Juste avant le départ, il reçut des nouvelles concernant sa mission : la persécution venait de reprendre en Cochinchine et au Tonkin.
La traversée de L’Emmanuel commença par une tempête, et se poursuivit heureusement jusqu’au détroit de la Sonde, à partir duquel on veilla à éviter les rencontres de pirates malais, pour s’achever à Singapour après cent dix-neuf jours de navigation. En ce lieu, on le transborda sur Le Prince Albert à destination de Hongkong, où Schoeffler et ses six compagnons débarquèrent fin avril 1848. La procure des missions venait d’être transférée de Macao vers la jeune colonie britannique toute proche.
Après la mort de l’empereur Minh Mang, en 1840, l’Église du Vietnam – l’empire issu de la réunion des royaumes de Cochinchine et du Tonkin – connaissait un répit relatif sous le règne de Thiêu Tri. Aucun des édits contre les chrétiens n’avait été abrogé, mais le nouvel empereur mit moins de zèle à les faire appliquer. Lorsqu’en 1843, le capitaine de corvette Favin-Lévêque se présenta à Tourane (Danang) afin de négocier les bases d’un traité commercial entre la France et le Vietnam, il fut prévenu que cinq missionnaires français étaient détenus à Huê, depuis deux ans, et condamnés « à mort avec sursis ». Avant d’engager les négociations, il exigea leur libération, « ne pouvant traiter qu’avec un souverain ami ». Les cinq rescapés lui furent donc remis à condition qu’il les emmenât. En 1847, de nouvelles négociations eurent lieu, qui furent menées par le commandant Lapierre. Averti que ses deux corvettes devaient êtres coulés pendant les conversations à terre, il prit les devants, tira sur les jonques de guerre qui le cernaient déjà, et hissa les voiles avant de se retirer. C’était plus qu’il n’en fallait pour que la persécution plus ou moins assoupie ne reprenne avec la même violence que sous le règne de Minh Mang. On promit trente barres d’argent à quiconque apporterait aux autorités la tête d’un étranger. Et comme il n’y avait pas d’autres étrangers au Vietnam que les missionnaires français et dominicains espagnols, de nombreux mandarins s’inquiétèrent : tout cela ne pourrait qu’amener de nouveaux malheurs. En 1848, l’empereur Thiêu Tri mourut. La succession posa problème et révéla l’existence de clans à la Cour de Huê, car c’est le second fils de l’empereur défunt qui fut reconnu comme héritier, au préjudice de l’aîné. Le nouvel empereur, Tu Duc, était un jeune homme de dix-neuf ans. On ignorait tout des intrigues qui l’avaient porté sur le trône. C’est dans ce contexte que Schoeffler pénétra clandestinement dans sa mission du Tonkin.
Il fallut d’abord se déguiser en Chinois : la moitié du crâne rasé, une queue de cheveux postiches, une longue robe de toile grise fendue de chaque côté ; ensuite, embarquement sur une jonque de contrebandiers chinois, cabotage tout au long de la côte du Guandong jusqu’à Lafou, village chrétien tout proche de la frontière tonkinoise. En ce lieu, changement de costume, pour revêtir un turban, une tunique fendue de calicot noir et un large pantalon de toile blanche. Schoeffler écrivit alors à ses anciens supérieurs :
« Me voici arrivé à la terre promise : je suis au comble de mes vœux. Ce n’est pas cependant sans avoir traversé bien des difficultés. J’ai dû me dérober aux espions des mandarins, fuir les pirates chinois, essuyer de telles tempêtes que je me suis cru plus d’une fois sur le point de dire adieu au monde : ce sont là autant de tribulations par lesquelles la Providence a voulu me faire passer avant de me montrer le lieu de paix et de bonheur ».
Augustin se trouvait alors en face de son évêque, Mgr Retord, avec lequel il trouva un bon terrain d’entente. Le jeune missionnaire était heureux de découvrir sa seconde patrie et s’émerveillait de la foi des chrétiens, et des risques qu’ils prenaient pour y demeurer fidèles. Il assimila rapidement la langue et, au bout de six mois, fut capable d’entendre les confessions et de prononcer quelques courtes instructions. Ainsi put-il accompagner son évêque dans sa tournée pastorale. Il était stupéfait de l’ampleur des foules qui se rassemblaient pour la circonstance. Il donna ensuite de ses nouvelles au supérieur du grand séminaire de Nancy :
« Depuis que le roi Tu Duc est monté sur le trône de ses ancêtres, notre sainte religion a vu ses jours s’améliorer. Nous nous tenons à moitié cachés, à moitié à découvert. Les mandarins connaissent la présence d’Européens dans leur préfecture, mais ils semblent fermer les yeux. On dirait que l’on voudrait donner la liberté de religion et que l’on n’ose encore ».
Le jeune empereur, pour marquer son avènement, avait procédé à une amnistie générale, sauf pour les condamnés à mort ferme ; d’où la libération de nombreux chrétiens, y compris plusieurs condamnés « à mort avec sursis ». Le souverain s’était fait lire les annales de l’Empire où étaient rapportés les services rendus à son arrière-grand-père Gia Long par Mgr Pigneau de Béhaine, l’illustre « évêque d’Adran », et les autres missionnaires français, à l’époque de la création du Vietnam. Reconnaissant pour les services rendus, il n’abrogea pourtant pas les édits contre le christianisme promulgués par son grand-père Minh Mang et reconduits par son père Thiêu Tri. De sorte qu’officiellement, on en était encore à la persécution. Dans ces conditions, Mgr Retord souhaitait voir augmenter le nombre de chrétiens pour « habituer » fidèles, non-chrétiens et autorités au « fait » chrétien. À cette époque, la famine et les maladies telles que la peste se développaient. Schoeffler, à son tour, fut atteint du choléra à la fin de sa tournée avec l’évêque. Mgr Retord lui administra les sacrements et le prépara à la mort. Mais Schoeffler se remit rapidement et acheva la tournée en reprenant confessions et célébration des sacrements pour les malades. Après cela, l’évêque estima qu’il pouvait laisser son jeune missionnaire voler de ses propres ailes. Il l’envoya dans la province de Son Tây, au nord-ouest de la mission, là où le fleuve Rouge, avant d’entrer dans son delta, reçoit ses deux grands affluents : la rivière Noire à droite et la rivière Claire à gauche.
C’est là que Jean-Charles Cornay avait subi le martyre quatorze ans plus tôt. Schoeffler arriva dans son nouveau district début 1851. Il était le seul Européen avec huit confrères vietnamiens et quinze mille chrétiens. Dans les montagnes, il y avait des populations aborigènes qui n’avaient jamais entendu parler de l’Evangile. « C’est ici que j’espère mourir », écrivit-il à l’abbé Stricher, un ami de Lorraine. Mais il oubliait que les montagnes étaient un repaire de brigands, ce qui rendait les mandarins vigilants.
Nous avons vu que l’éviction du fils aîné de l’empereur Thiêu Tri au profit de son cadet Tu Duc prouvait l’existence de clans à la Cour du Vietnam. De fait, le prince dépossédé, Hoàng Bao, ne s’y résignait nullement et commençait à intriguer pour étoffer son parti. Il fit même contacter l’évêque de la Cochinchine septentrionale, Mgr Pellerin, lui promettant la liberté religieuse, lui laissant même espérer sa conversion au christianisme. Ce à quoi l’évêque répondit que « Les chrétiens ne détrônent pas les rois, même dans les temps de persécution. Vous apprendrez ce qu’est leur fidélité si vous régnez un jour ». La conspiration de Hoàng Bao fut découverte, les conjurés les plus influents furent décapités, et le prince, condamné à la prison à vie, s’étrangla. Le Premier mandarin accusa les chrétiens d’avoir participé au complot, et le résultat ne se fit pas attendre : les édits de Minh Mang furent reconduits et même aggravés : « Les prêtres européens seront jetés dans les abîmes de la mer ou des fleuves. Les prêtres vietnamiens, qu’ils foulent ou non la croix, seront coupés par le milieu du corps. Quiconque dénoncera un prêtre européen recevra huit taëls d’argent. Ceux qui auront caché un prêtre européen seront coupés par le milieu des reins et jetés au fleuve ».
Dès son arrivée au Tonkin, Schoeffler avait écrit : « Le petit coup de sabre serait-il réservé à quelqu’un d’entre nous ? Quelle grâce ! Jusqu’ici je n’ai osé la demander ; mais maintenant, chaque jour au saint Sacrifice, j’offre mon sang à Jésus pour celui qu’il a versé pour moi ».
Dénoncé au chef de canton, Schoeffler fut arrêté en mars 1851, lors de la proclamation de l’édit impérial. Un prêtre vietnamien, arrêté en même temps que lui, avec un catéchiste et quelques fidèles, demandèrent de pouvoir le racheter. Le chef des soldats proposa une grosse somme d’or et d’argent. « Je ne dispose pas d’une pareille somme, dit Schoeffler, mais mes disciples arriveront peut-être à la réunir ». Cette solution trouva l’approbation du chef des soldats, qui laissa partir les compagnons du prisonnier. Quand Schoeffler estima qu’ils étaient assez loin et hors de danger, il pressa l’officier de le mener sans plus tarder aux mandarins. Il avait réussi à sauver ses compagnons.
Schoeffler comparut devant le gouverneur de la province de Son Tây, comme Cornay quatorze ans auparavant. Il subit un interrogatoire au sujet de son identité et le motif de sa présence au Vietnam. On lui demanda s’il savait qu’il était interdit d’y prêcher le christianisme sous peine de mort. Il répondit qu’il le savait. On lui enjoignit de marcher sur la croix. Il refusa. Un deuxième interrogatoire n’apporta rien de plus. Le gouverneur n’avait plus qu’à adresser son rapport à l’empereur. Schoeffler fut donc enfermé, chargé de la cangue, dans la prison des condamnés à mort. « Il ne s’est jamais plaint », observèrent ses compagnons. Un envoyé de Mgr Retord, porteur de quelques barres d’argent, lui fit passer une lettre, et obtint qu’il fût détenu dans une pièce du logement du gardien-chef ; mais il ne put lui adresser la parole : ils se regardèrent seulement. La captivité de Schoeffler s’était donc bien adoucie depuis le transfert de local, mais il restait très étroitement surveillé. Un prêtre vietnamien toutefois, prenant tous les risques, parvint à le voir, et entendit sa confession.
Le 11 avril, la sentence impériale revint de la capitale : « Les lois de l’empire défendent très sévèrement la religion de Jésus. Cependant le sieur Augustin, prêtre de cette religion, a osé pénétrer clandestinement dans Nos États pour la prêcher en secret, séduire et tromper le peuple. Arrêté, il a reconnu la vérité du fait, il a tout avoué. Que le sieur Augustin ait la tête tranchée sur-le-champ et jetée dans le fleuve ».
Le 1er mai 1851, le gouverneur convoqua deux régiments. Toute la ville pensa à une expédition contre les brigands. En fait, il s’agissait de l’exécution d’Augustin Schoeffler. Le gouverneur voulait ainsi décourager toute tentative d’aide de la part des chrétiens. Quand on vint le chercher, le martyr manifesta une grande joie. Il jeta au loin ses sandales et emboîta le pas pieds nus à ses gardiens, tenant d’une main sa chaîne relevée pour marcher plus facilement. Les personnes présentes manifestaient leur admiration : « C’est un héros : il va à la mort comme à une fête ! Quel bel homme, quel air de bonté ! Comment le roi peut-il faire tuer de tels hommes ! ».
Arrivé au lieu du supplice, près des murs de la citadelle, le Martyr, entouré de l’imposante force armée et de la foule, s’agenouilla et pria un moment. À la demande du bourreau, qui semblait plus ému que lui, il se dénuda le torse et se laissa lier les mains dans le dos. Il leva les yeux au ciel et dit : « Ce que vous avez à faire, faites-le vite ». Quand cymbales et tambours retentirent, le bourreau abattit son sabre.
Après le départ des soldats, on revit ce qui s’était passé treize ans plus tôt après l’exécution de Jean-Charles Cornay : de nombreuses personnes – chrétiennes ou non – s’approchèrent pour tremper des morceaux de coton dans le sang du martyr. On vit même un mandarin récupérer une tunique blanche éclaboussée de sang : elle avait été placée par ses soins sur le lieu de l’exécution. Il reçut plusieurs coups de rotin en châtiment de cette manifestation indigne d’un fonctionnaire de l’empire, mais il emporta chez lui la tunique.
En exécution de la sentence, des soldats jetèrent la tête du martyr dans le fleuve Rouge. Elle ne fut jamais retrouvée. Le corps fut inhumé sur place, selon la loi, dans un cercueil que les chrétiens avaient préparé. Deux jours plus tard, ils l’exhumaient discrètement et allaient le réinhumer dans un village chrétien.
Augustin Schoeffler mourut à l’âge de 29 ans, trois ans après son arrivée dans sa mission du Tonkin. Il fut le premier missionnaire victime de la deuxième vague de persécution du Vietnam, menée par l’empereur Tu Duc, qui fera encore plus de victimes que la première, celle de Minh Mang.
Le décret d’introduction pour sa cause de Béatification est daté du 24 septembre 1857. Le bref de Béatification est signé par le pape Léon XIII le 7 mai 1900, et les solennités furent célébrées le 27 du même mois, à Saint-Pierre de Rome.
Augustin Schoeffler, désormais saint patron du Séminaire de Metz, a été canonisé le 16 juin 1988 par le saint pape Jean-Paul II. Les saints martyrs du Vietnam sont honorés le 24 novembre.
C’est un modèle admirable de foi chrétienne que je vous invite à contempler en la personne de l’Évêque Saint Martin qui est le Patron du Diocèse de Tulle et de nombreuses paroisses françaises et étrangères.Martin ne fut pas chrétien dans les premières années de sa vie, car à l’époque où il vivait, il n’était pas facile de croire et de rester le croyant qui garde intacte, vivante et rayonnante la foi de son baptême.L’environnement social, les institutions, la mentalité et mœurs étaient encore imprégnées de paganisme. Les idoles n’avaient pas perdu leur prestige : elles avaient leurs sanctuaires et de nombreux adorateurs... Tout cela n’était guère favorable à la foi en un Dieu Unique et au message de l’Evangile.
Le milieu familial, pas plus que le milieu social ne prédisposait le jeune Martin à devenir chrétien : son père et sa mère étaient tous deux païens. Ce n’est donc pas dans son foyer qu’il entendit parler de religion chrétienne.
Quelles furent donc les circonstances providentielles qui permirent à Martin de rencontrer le Christ et de donner toute sa foi, tant à sa personne, qu’à son message ?
C’est en Italie du Nord où sa famille (d’origine hongroise) était venue s’installer, que Martin entre en relation avec des chrétiens. Quelle nouveauté pour lui de voir des hommes et des femmes qui croyaient en un seul Dieu, qui croyaient en la vie éternelle, se réunissaient pour prier et formaient une grande famille où chacun s’efforçait de vivre le commandement de Jésus « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Le désir de connaître le Christ s’éveilla en lui et devint si vif qu’il sollicita son admission au groupe de catéchumènes qui se préparaient au baptême. Il y apprit à connaître le Christ, à le prier, à l’aimer de tout son cœur et s’initia peu à peu à la pratique de la vie chrétienne... Son désir de devenir enfant de Dieu par le baptême et d’être incorporé à l’Eglise devint de plus en plus ardent... Mais ce désir fut fortement contrarié par son père qui le força à s’engager dans l’armée romaine où il devint officier. Cependant, l’armée ne fut pas pour Martin un obstacle à la foi. Le service de l’empereur ne le détourne pas du service de Dieu. Il n’était que candidat au baptême mais il avait assez de force de caractère pour vivre déjà selon l’esprit de l’Evangile. C’est ici que se situe un épisode bien connu de tous. Alors qu’il effectuait une ronde militaire aux environs d’Amiens, il fit une rencontre imprévue, mais décisive, qui le détermine à recevoir au plus tôt le baptême : un mendiant grelottant de froid sous la bise glaciale de l’hiver, les yeux suppliants, les mains tendues, sollicita sa générosité. Martin fut touché de compassion, mais il n’avait pas un sou... Qu’à cela ne tienne, l’amour est ingénieux ; du tranchant de son épée il coupe en deux sa grande cape d’officier : « Tiens prends ce pan d’étoffe et enveloppe bien ton corps dans cette laine ».
Le Christ-Jésus ne laissa pas sans récompense ce geste d’amour fraternel d’un soldat de Rome envers un gaulois loqueteux d’un pays occupé « ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, avait-il déclaré, c’est-à-moi que vous l’avez fait ». Martin en eut la révélation au cours de la nuit suivante : il reçut un signe qui fortifia sa foi : dans un rêve, Jésus lui apparut vêtu du pan de manteau donné au mendiant et s’adressant aux anges qui l’entouraient il déclara : « Martin encore catéchumène m’a revêtu de ce manteau ».
« Martin encore catéchumène ». Ce mot le fit réfléchir. Sans plus attendre, il se fit baptiser « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » et quitta l’armée pour militer dans l’Eglise du Christ.
Afin d’éclairer et de fortifier sa foi par l’étude et par la prière, Martin se retira un certain temps dans la solitude, à Ligugé où il fonda plus tard un monastère. Il devint, le disciple de Saint Hilaire, évêque de Poitiers, qui était un éminent théologien et vaillant défenseur de la foi. Auprès de lui, il développa ses connaissances religieuses et comme il désirait les partager, il créa une sorte d’école de la Foi où il enseigna la doctrine chrétienne à tous ceux qui étaient en quête de lumière et de vie spirituelle profonde.
Devenu Évêque de Tours, il continua l’œuvre commencée à Ligugé. Il fonda l’Abbaye de Marmoutier. C’est surtout de ce nouveau centre spirituel que sortirent les nombreux moines, prêtres et évêques qui évangélisèrent la Gaule.
Chers frères et sœurs, en ce temps de crise qui est le nôtre, où la vérité évangélique est souvent remise en question : la foi de Saint Martin est un modèle pour la nôtre !
Pour pouvoir progresser dans sa foi, la rendre toujours plus vigoureuse et plus rayonnante, Martin eut à faire preuve d’intelligence, il eut aussi à faire preuve de volonté pour s’astreindre à l’étude, persévérer dans la prière et conformer son jugement et ses actes aux exigences de l’Evangile. Disons-nous bien, que notre foi sera éclairée et affermie, et qu’elle ne cessera de s’approfondir si à l’exemple de Martin, nous savons la fonder sur l’autorité souveraine de la Parole de Dieu. Cette Parole de Dieu contenue dans la Bible et l’Evangile est interprétée par l’Eglise, nous devons l’étudier, seul ou avec d’autres, la méditer, la faire passer repasser dans notre cœur (comme faisait la Vierge Marie) afin qu’elle nous imprègne, nous transforme et transparaisse à travers toute notre vie.
Soyons également bien convaincus que notre foi aura toutes les qualités requise si nous prions beaucoup l’Esprit-Saint de nous la donner et de la faire progresser en nous.
Tournons-nous donc vers Lui et supplions-le avec confiance : Esprit-Saint, par l’intercession de Saint Martin, donne-moi :
une foi solide comme le roc, que rien ne puisse abattre,
une foi qui adhère, sans la moindre réserve, à toutes les vérités révélée et à tout l’enseignement de l’Eglise,
une foi qui reste forte et courageuse dans les épreuves,
une foi qui agisse par une charité ardente envers Dieu et envers le prochain,
une foi qui soit un aliment d’Espérance dans l’attente de la pleine Lumière du Paradis.
Que grâce à cette foi, je me laisse conduire par ta Providence de manière à avancer sans entraves sur la route royale de la Sainteté.
Le prénom Hugues vient du germain « hûg » qui signifie : intelligent.
Il naît vers 1135 à Avalon, près de Grenoble. Élevé dans un couvent, Hugues d’Avalon (ou de Lincoln) effectue ensuite des séjours des différents monastères. En 1175, il devient procureur des moines de la Grande Chartreuse, secourt les pauvres et les voyageurs. Puis, à l’invitation du roi Henri II d’Angleterre, il devient le prieur de la nouvelle chartreuse de Witham, dans le Somerset. Sous l’autorité de Hugues, l’établissement se développe et attire de nombreux moines. En 1186, Hugues est nommé évêque de Lincoln. Mais il ne cesse de s’opposer au roi et à son successeur, Richard 1er Cœur de Lion : un jour, il refuse de lever l’impôt dont ce dernier a besoin pour aller guerroyer. À plusieurs reprises, Hugues prend la défense de juifs qui sont victimes de persécutions racistes en 1190-1191. En 1199, il revient en France, se rend à Cluny, à Cîteaux et à la Grande Chartreuse. Il meurt à Londres, à son retour en Angleterre, en 1200. Il est canonisé par le pape Honorius III en 1220, et sa tombe devient un centre de pèlerinage. Il est fêté le 17 novembre.
La Prière de saint Hugues d'Avalon
« Je suis bien coupable, mais tu es le Dieu de toute miséricorde. Je me remets entre tes mains et je te conjure d'être jusqu'à la fin mon refuge et mon secours. Amen ».
Reconstruite en 1895 par les Chartreux sur les ruines d’une tour de guet du Château d’Avallon où naquit Hugues d’Avallon, évêque de Lincoln. Cette tour de 33 mètres de hauteur est accessible jusqu’au sommet. La terrasse supérieure possède une table d’orientation offrant un large panorama sur le Grésivaudan, la Chartreuse, Belledonne, et la Combe de Savoie.
Il naît vers 213, à Néocésarée, dans le Pont, au sein d’une riche famille païenne. Il délaisse le droit pour se consacrer à la théologie qu’il étudie avec Origène. Élu évêque de sa ville natale, il accomplit de nombreux miracles (il déplace une montagne, détourne une rivière, etc.). De nouveaux disciples viennent à lui chaque jour. Lors des persécutions organisées sous l’empereur Decius, Grégoire se réfugie dans le désert. Sorti indemne de cette épreuve, il est confronté à la peste et à l’invasion des Goths qui s’abattent sur la cité. Grégoire disparaît vers 270. Son corps est transporté en Calabre, et son culte gagne d’abord la Sicile puis l’Italie du Sud. Il est fêté le 17 novembre.
La Prière de Saint Grégoire le Thaumaturge
« Ô très Sainte Vierge, votre louange surpasse toute louange, car en vous Dieu a pris chair et Il est né homme.
Toute la nature, dans les cieux, sur la terre ou au fond des enfers, vous rend son légitime hommage.
Du faîte de votre royaume spirituel, vous resplendissez des pleins feux de votre lumière.
Là, le Père incréé est glorifié, dont la puissance vous a couverte de son ombre : le Fils est adoré, que vous avez engendré dans la chair ; le Saint-Esprit est célébré, qui, en votre sein, a préparé la naissance du grand Roi.
Par vous, ô comblée de grâce, la Trinité sainte et consubstantielle se manifeste dans le monde.
Daignez avec vous nous faire participer à votre grâce parfaite, en Jésus-Christ notre Seigneur, avec qui gloire soit au Père et au Saint-Esprit, aujourd'hui et toujours, dans les siècles des siècles. Amen ».
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