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17 décembre 2023 7 17 /12 /décembre /2023 09:41

Année B

Lecture du deuxième livre de Samuel 7, 1-5. 8b-12. 14a.16

Ce n’est pas David qui bâtira un temple au Seigneur, c’est Dieu qui lui bâtira une dynastie stable.

Le roi David habitait enfin dans sa maison. Le Seigneur lui avait accordé la tranquillité en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient. Le roi dit alors au prophète Nathan : « Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! » Nathan répondit au roi : « Tout ce que tu as l’intention de faire, fais-le, car le Seigneur est avec toi ». Mais, cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée à Nathan : « Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ? C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël. J’ai été avec toi partout où tu es allé, j’ai abattu devant toi tous tes ennemis. Je t’ai fait un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre. Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l’y planterai, il s’y établira et ne tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l’humilier, comme ils l’ont fait autrefois, depuis le jour où j’ai institué des juges pour conduire mon peuple Israël. Oui, je t’ai accordé la tranquillité en te délivrant de tous tes ennemis.

Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Noble intention de David qui, voulant faire quelque chose pour Dieu décide de lui construire un temple ! Mais ce n’est pas l’homme qui fait des projets pour Dieu, c’est Dieu qui appelle chacun à participer à son dessein de salut. S’il a choisi le jeune berger David pour conduire son peuple, si par lui il a donné la paix à Israël, c’est qu’à travers lui et ses successeurs il veut préparer ce peuple à la venue du Messie, descendant du roi David. C’est pourquoi Dieu révèle à David son intention de lui assurer une dynastie stable.

Dieu prend toujours l’initiative dans la vie des hommes. Quelles sont celles qu’il a prises et qu’il continue à prendre pour moi ?

Psaume 88

R/ : Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante !

  • L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ; ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge. Je le dis : c’est un amour bâti pour toujours ; ta fidélité est plus stable que les cieux. R/
  • « Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur : J’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges ». R/
  • « Il me dira : ‘Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut !’ Sans fin je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle ». R/

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains 16, 25-27

La gloire de Dieu est d’avoir fait connaître aux hommes le mystère de son amour.

Frères, à Celui qui peut vous rendre forts selon mon Évangile qui proclame Jésus Christ : révélation d’un mystère gardé depuis toujours dans le silence, mystère maintenant manifesté au moyen des écrits prophétiques, selon l’ordre du Dieu éternel, mystère porté à la connaissance de toutes les nations pour les amener à l’obéissance de la foi, à Celui qui est le seul sage, Dieu, par Jésus Christ, à lui la gloire pour les siècles. Amen. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Le monde gréco-romain était fier de sa civilisation, de ses penseurs et de ses artistes qui avaient élaboré toute une philosophie de l’homme, de la société et du monde. Le monde juif, de son côté, nourri de la Bible, fort de sa certitude d’être le peuple choisi par Dieu pour porter aux païens la connaissance du vrai Dieu, jugeait de très haut ces prétentions des Grecs et des Romains. Qui, des Grecs, des Romains ou des Juifs, sauverait l’homme ? Aucun, répond Paul, dans sa lettre aux Romains. Jésus Christ seul ! C’est lui l’homme accompli dont rêvent Grecs et Romains, c’est lui le Messie qu’annonçaient aux Juifs les prophètes. Seul Jésus Christ donne corps aux aspirations les meilleurs des hommes, en même temps qu’il les libère de ce qu’elles ont d’étriqué, de vaine gloriole et d’égocentrisme. Tel est le mystère qui s’est révélé à Noël où Dieu a fait connaître la sagesse de son dessein d’amour : sauver tout homme et tout l’homme par Jésus Christ.

Mieux vaut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. C’est en ce sens que Paul parle de l’obéissance de la foi : elle accueille la bonne nouvelle de l’Évangile pour soi-même et s’efforce de la porter à la connaissance de tous.

Alléluia. Alléluia. Voici la servante du Seigneur : que tout m’advienne selon ta parole. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 26-38

Demandons à Marie de nous apprendre à dire comme elle : « Je suis la servante du Seigneur ».

En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi ». À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin ». Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu ». Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole ». Alors l’ange la quitta. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Accepter d’être la mère du Messie promis à David, accepter que Dieu revendique seul la paternité de ce Sauveur conçu en elle par l’action merveilleuse de l’Esprit, conduira Marie à dire encore bien des fois oui à Dieu. Oui à la pauvreté de la crèche, à l’insécurité de la fuite en Égypte, oui à l’adolescent qui, à Jérusalem, se réclame de la mission confiée par son Père, oui au charpentier obscur qui ne paraît pas du tout sauver les hommes ; oui aux Béatitudes, à la Croix qu’embrasse librement son Fils ; oui au Vivant jailli du sépulcre à Pâques, oui à l’Église naissante à la Pentecôte… Marie, pour toi, rien n’est impossible à Dieu quand les hommes savent lui dire : oui.

Marie, apprends-moi à dire oui à Dieu, quand bien même ce qu’il réclame de moi me parait impossible.

Lecture du 4ème dimanche de l'Avent en DOCX et PDF

4_Advent-2014-page-001.jpg 

Im sechsten Monat wurde der Engel Gabriel von Gott in eine Stadt in Galiläa namens Nazaret zu einer Jungfrau gesandt. Sie war mit einem Mann namens Josef verlobt, der aus dem Haus David stammte. Der Name der Jungfrau war Maria. Der Engel trat bei ihr ein und sagte: Sei gegrüßt, du Begnadete, der Herr ist mit dir. Sie erschrak über die Anrede und überlegte, was dieser Gruß zu bedeuten habe. Da sagte der Engel zu ihr: Fürchte dich nicht, Maria; denn du hast bei Gott Gnade gefunden. Du wirst ein Kind empfangen, einen Sohn wirst du gebären: dem sollst du den Namen Jesus geben. Er wird groß sein und Sohn des Höchsten genannt werden. Gott, der Herr, wird ihm den Thron seines Vaters David geben. Er wird über das Haus Jakob in Ewigkeit herrschen, und seine Herrschaft wird kein Ende haben. Maria sagte zu dem Engel: Wie soll das geschehen, da ich keinen Mann erkenne? Der Engel antwortete ihr: Der Heilige Geist wird über dich kommen, und die Kraft des Höchsten wird dich überschatten. Deshalb wird auch das Kind heilig und Sohn Gottes genannt werden. Auch Elisabet, deine Verwandte, hat noch in ihrem Alter einen Sohn empfangen; obwohl sie als unfruchtbar galt, ist sie jetzt schon im sechsten Monat. Denn für Gott ist nichts unmöglich. Da sagte Maria: Ich bin die Magd des Herrn; mir geschehe, wie du es gesagt hast. Danach verließ sie der Engel.

Homélie

Le salut du monde s’est joué dans un échange entre Dieu et une jeune fille de Galilée, une vierge appelée Marie. Nous venons d’en écouter une fois de plus l’écho toujours aussi émouvant. C’est un dialogue pour lequel Dieu a pris l’initiative. Car c’est de sa part que l’Ange Gabriel est envoyé auprès de Marie. Dieu fait le premier pas. C’est Lui qui se dérange pour ainsi dire, pour venir solliciter le libre consentement de sa créature. A l’inimaginable proposition transmise par l’Ange « voici que tu vas concevoir et enfanter un fils et tu lui donneras le Nom de Jésus » la Vierge Marie va, sans la moindre réserve, donner une réponse qu’on peut résumer en un tout petit mot, un petit mot qui dans sa simplicité est sans nul doute, le plus élevé, le plus chargé d’amour qu’un être humain puisse jamais prononcer : ce petit mot vous l’avez deviné c’est OUI : « FIAT » en latin, ce qui veut dire « qu’il me soit fait... »

Chers frères et sœurs, chaque fois que nous contemplons la Vierge très Sainte à travers son OUI de l’Annonciation, nous devons être attentifs à deux choses :

Ce qu’il importe de bien comprendre tout d’abord, c’est qu’en donnant son consentement dans une totale générosité et de façon irrévocable, Marie entend bien assumer sur un plan personnel toutes les conséquences qui vont en découler. Ce n’est pas passivement, mais très activement qu’elle collaborera à titre de Mère du Sauveur, à l’œuvre du Salut des hommes. Car, vous l’avez peut-être remarqué, son OUI, Marie le prononce comme un souhait, qui porte sur l’accomplissement de tout ce que l’Ange lui a annoncé. Elle fait beaucoup mieux que se soumettre à la volonté du Père des Cieux : elle fait coïncider ses désirs les plus profonds avec le projet divin du Salut « qu’il me soit fait, qu’il m’advienne ».

Mais il y a un deuxième aspect dans le grand OUI de l’Annonciation : Marie ne l’a pas prononcé seulement à titre individuelle, mais « au nom du genre humain tout entier ». Dire que Marie a accepté l’Incarnation du Fils de Dieu au nom ou à la place de toute l’humanité, c’est affirmer avec les grands auteurs spirituels des premiers siècles que l’obéissance de Marie a contribué au Salut de tous. « Ce que la première femme Eve avait noué par son manque de foi, la Vierge Marie l’a dénoué par sa foi ». Comparant Marie avec Eve, ils appellent Marie la « mère des vivants et emploient volontiers cette formule : par Eve la mort, par Marie la Vie ». C’est donc très clair : le consentement de Marie n’a pas eu seulement la valeur d’une adhésion personnelle exigée par sa fonction de mère, mais aussi la valeur d’une adhésion collective voulue par sa fonction de représentante de tous les hommes. La « Femme bénie entre toutes les femmes » a été Celle en qui toute l’humanité a accueilli le Sauveur. Etonnante et incommensurable dimension de ce OUI de Marie : en lui résonnent tous les OUI qui de la terre monteront vers Dieu, depuis l’Annonciation jusqu’à la fin du monde.

Dans la lumière qui émane de ce mystère nous pouvoir entrevoir, frères et sœurs, tout ce que nous devons à Marie, la Nouvelle Eve. Sans son consentement, que serions-nous, en effet, et que serait le monde ? Il n’a aurait pas eu Noël et sans Noël pas de Vendredi-Saint, pas de Résurrection à Pâques, pas d’Ascension et pas de Pentecôte. L’Eglise n’existerait pas, ni les sacrements, bref, nous ne serions pas sauvés et le ciel nous serait toujours fermé. Vraiment, jamais un OUI humain n’a eu et n’aura une telle portée...

Chers frères et sœurs, ces quelques aperçus sur le OUI si exemplaire de Marie devraient nous inciter à réfléchir sur l’importance et sur les conséquences de nos propres OUI. Chacun de nous, s’il est adulte, a été appelé à prononcer des OUI qui ont fixé sa vocation, ont déterminé sa profession ou l’ont engagé davantage soit au service des autres, soit au service de l’Eglise. Dire OUI le jour de son mariage ou pour un prêtre le jour de son ordination est relativement facile, mais lorsqu’il s’agit de renouveler ce OUI chaque jour et à chaque instant c’est souvent difficile. Marie, nous l’avons vu, a dit OUI toute sa vie, consentement avec amour à tout ce que Dieu lui demandait.

Où en sommes-nous de nos OUI quotidiens ?

- Oui : lorsqu’il faut retrouver l’élan qui arrache à la routine, à la tiédeur, au laisser-aller.

- Oui : à toutes nos croix, la maladie qui assombrit, la solitude qui emprisonne, l’injustice qui humilie, une souffrance qu’on n’a pas choisi de porter...

- Oui : pour répandre à toutes les exigences de notre devoir d’état.

- Oui : pour répondre à tous les appels de nos frères.

- Oui : à l’Eglise en acceptant son enseignement et ses directives (obéir à l’Eglise, c’est obéir au Christ).

- Oui : à l’Apostolat, lorsque la vocation, la santé, les responsabilités nous placent en situation d’influencer ou de rayonner.

Dans quelques jours, frères et sœurs, avec un cœur plein de joie, nous allons célébrer Noël. Mais avons-nous pensé que ce pourrait-être Noël tous les jours dans nos vies si nous savions dire OUI avec Marie, par Elle et en Elle, afin que tout se fasse pour nous, comme pour Elle, conformément à la volonté de Dieu ?

Puisse Marie que nous contemplerons bientôt dans la crèche entièrement tournée vers son divin Fils Jésus, être davantage présente dans notre vie quotidienne pour nous retourner sans cesse vers Lui et favoriser notre communion avec Lui. Nous avons tellement besoin pour cela de son intercession et de son assistance maternelle.

Je vous souhaite à tous de passer un excellent Noël, un Noël porteur de Paix, d’Amour et de Joie en communion avec Marie, Notre-Dame du OUI.

Amen.

Homélie du 4ème dimanche de l'Avent

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11 décembre 2023 1 11 /12 /décembre /2023 17:56

Année B

Lecture du livre du prophète Isaïe 61, 1-2, 10-11

L’Esprit du Seigneur conduit le prophète à annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres. Demandons aussi pour nous cette grâce à l’Esprit Saint.

L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur.

Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Les juifs revenus d’exil sont en majorité un peuple de pauvres qui éprouve bien des difficultés à se réimplanter en Palestine et à y retrouver une vie normale : il connaît les tracasseries administratives et se trouve en butte à la jalousie de ses voisins. Il est pauvre aussi parce que l’expérience de l’exil l’a profondément marqué : certains en sont sortis abattus, le cœur brisé ; beaucoup en sont revenus plus conscients de leur petitesse devant Dieu, avec un cœur disponible pour le chercher humblement. C’est à ce peuple de pauvres que le prophète est envoyé porter cette bonne nouvelle : Dieu aime les pauvres ! Celui qui s’ouvre à cet amour de Dieu à son égard, tressaillira d’une joie plus grande que celle qui envahit le cœur des jeunes mariés au jour de leurs noces.

« Je tressaille de joie, mon âme exulte ». Marie a repris ce refrain pour chanter son bonheur au Seigneur qui s’est penché sur son humble servante. Demandons-lui, à l’approche de Noël, de nous faire partager sa joie et son bonheur.

Cantique

R/ : Mon âme exulte en mon Dieu.

  • Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. R/
  • Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. R/
  • Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour. R/

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens 5, 16-24

« Rendez grâce en toute circonstance ». Mais cette prière de remerciement n’est-elle pas celle qui a souvent le plus de mal à sortir de nos lèvres ?

Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit, ne repoussez pas les prophètes, mais discernez la valeur de toute chose. Ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de tout ce qui porte la trace du mal. Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et qu’il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps, pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela, il l’accomplira.

Commentaire : L’attente de la venue définitive du Christ engendrait quelque fièvre dans la jeune Église de Thessalonique. En étaient responsables quelques prédicateurs ou prophètes prétendant agir sous l’impulsion de l’Esprit de Dieu. Il n’est pas question de soupçonner ni de rejeter a priori ces manifestations prophétiques, écrit Paul, mais d’en vérifier l’authenticité selon un critère bien simple : ce qui porte au bien, il faut le garder ; ce qui porte au mal, il faut le repousser, car cela ne peut venir de l’Esprit. Préparer la venue du Christ, c’est d’abord vivre dans la paix, la joie et la prière, confiants dans la fidélité de Dieu à nous protéger de toute embûche.

Si l’on reste seul, il est difficile de lire les signes des temps et de discerner l’action de l’Esprit Saint. C’est à plusieurs que ce discernement est possible parce que l’Esprit est présent à l’Église quand elle s’assemble (avec prudence cette année).

Alléluia. Alléluia. L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 6-8.19-28

Jean Baptiste n’est pas le Messie, mais il en révèle la présence au milieu de nous.

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ ». Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non ». Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe ». Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale ».

Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : L’existence de Jean Baptiste, sa présence au désert, ses paroles, le baptême qu’il propose intriguent ses contemporains. Ne serait-il pas le Sauveur attendu ou du moins l’un des anciens prophètes chargés d’en annoncer la venue ? Rien de tout cela, déclare le Baptiste. Qui donc, alors ? Celui dont la vie témoigne de la présence parmi les hommes de Quelqu’un qu’ils ne connaissent pas encore.

« Que dis-tu de toi-même ? » demande-t-on à Jean Baptiste. Si la même question nous était posée, que répondrions-nous ?

Lecture du 3ème dimanche de l'Avent en DOCX et PDF

3_Advent-2014.jpg 

Es trat ein Mensch auf, der von Gott gesandt war; sein Name war Johannes. Er kam als Zeuge, um Zeugnis abzulegen für das Licht, damit alle durch ihn zum Glauben kommen. Er war nicht selbst das Licht, er sollte nur Zeugnis ablegen für das Licht.

Dies ist das Zeugnis des Johannes: Als die Juden von Jerusalem aus Priester und Leviten zu ihm sandten mit der Frage: Wer bist du? Bekannte er und leugnete nicht; er bekannte: Ich bin nicht der Messias. Sie fragten ihn: Was bist du dann? Bist du Elija? Und er sagte: Ich bin es nicht. Bist du der Prophet? Er antwortete: Nein.

Da fragten sie ihn: Wer bist du? Wir müssen denen, die uns gesandt haben, Auskunft geben. Was sagst du über dich selbst? Er sagte: Ich bin die Stimme, die in der Wüste ruft: Ebnet den Weg für den Herrn! wie der Prophet Jesaja gesagt hat. Unter den Abgesandten waren auch Pharisäer. Sie fragten Johannes: Warum taufst du dann, wenn du nicht der Messias bist, nicht Elija und nicht der Prophet? Er antwortete ihnen: Ich taufe mit Wasser. Mitten unter euch steht der, den ihr nicht kennt und der nach mir kommt; ich bin es nicht wert, ihm die Schuhe aufzuschnüren.

Dies geschah in Betanien, auf der anderen Seite des Jordan, wo Johannes taufte.

 

Homélie

L’Evangile de ce 3ème dimanche de l’Avent nous montre saint Jean-Baptiste au bord du Jourdain, aux prises avec une sorte de commission d’enquête, envoyée de Jérusalem par les autorités religieuses. A leurs questions, il répond en toute franchise : « Je ne suis pas le Messie que vous attendez. Je ne suis pas davantage le prophète Elie revenu sur la terre. Je ne suis pas le grand prophète. Ma mission c’est de préparer le chemin à Celui qui soit venir : je ne suis que sa voix, son porte-parole, son messager ». D’ailleurs ajoute-t-il : « Il est déjà là Celui que j’annonce. Il se tient au milieu de vous, mais vous ne le connaissez pas... »

Arrêtons-nous ce matin à cette parole : « Il se tient au milieu de vous Celui que vous ne connaissez pas », car elle s’adresse aussi à nous. Elle est toujours d’actualité. A nous aussi, en effet, on pourrait dire « vous êtes à la recherche de Dieu... » Vous vous demandez peut-être où il est et comment faire pour le trouver. Mais il est là, voyons, au milieu de vous : vous le rencontrez, vous le côtoyez à chaque instant mais vous ne semblez pas vous douter de sa présence.

De fait, si nous y réfléchissions un instant, nous comprendrions que pour trouver Dieu, pour rencontrer Celui auquel durant tout l’Avent nous ne cessons de dire « viens Seigneur », il n’est pas nécessaire, d’aller très loin : il suffit d’ouvrir les yeux (ceux de la foi) pour le reconnaître, car Il est partout dans notre vie... seulement il y est d’une manière cachée et c’est derrière des apparences très diverses que nous avons à le découvrir.

Il est présent dans les tabernacles de nos églises (où on devrait venir l’adorer plus souvent). En ce moment, il est là, au milieu de nous qui sommes rassemblés pour célébrer l’Eucharistie. Lorsque, tout à l’heure je consacrerai le pain et le vin, Il sera présent sur l’autel pour offrir une fois de plus son sacrifice d’amour du Calvaire et se donner à nous comme Pain de Vie dans la communion.

Mais même en dehors de cette présence eucharistique qui est la présence réelle par excellence même quand nous ne sommes pas à l’église, il est encore présent à côté de nous et en nous de bien des manières.

- Il est présent au plus intime de notre âme par la grâce sanctifiante qui se définit comme une habitation mystérieuse mais très réelle de la bienheureuse Trinité.

- Il est présent dans notre prière personnelle, même lorsque nous n’éprouvons aucune ferveur.

- Il est présent dans notre travail et nos occupations de chaque jour, puisque le travail, le devoir d’état est une expression de la volonté de Dieu sur nous et là où est la volonté de Dieu, Dieu est, car Dieu et son vouloir ne font qu’un...

- Il est particulièrement présent, dans nos épreuves, nos maladies et nos souffrances auxquelles il compatit avec une ineffable tendresse et par lesquelles il nous associe si nous y consentons, à son propre sacrifice...

- Il est présent dans le prochain, puisqu’il considère comme fait à lui-même ce que l’on fait au plus petit de ses frères.

- Il est présent dans les évènements même les plus déroutants, une manifestation de sa Providence.

Et surtout n’allons pas croire que ce sont là rêveries ou imaginations trompeuses, puisque tout cela : travail, épreuves, maladies, relations sociales, exigences de la Charité tout cela est occasion de Grâce et que la Grâce c’est Dieu présent et agissant.

Ainsi donc, frères et sœurs, nous n’avons pas à chercher le Seigneur dans les nuages, mais dans la vie, dans l’humble réalité de chaque jour, car tout ce que nous vivons, tout ce qui nous arrive peut-être occasions de rencontre et de communion avec Lui.

« Il est là, disait Jean-Baptiste, Celui qui doit venir, Celui que vous attendez, mais vous ne le connaissez pas ». Ce fut bien, en effet, tout le drame. Parmi les Juifs contemporains et compatriotes de l’Homme-Dieu, combien ne soupçonnèrent même pas sa présence... Ils ne surent pas voir Dieu invisiblement présent dans l’humble charpentier de Nazareth, qui leur révélait l’infinie tendresse du Père et les invitait à entrer dans son Royaume d’Amour...

Ils ne surent pas le discerner :

- soit parce qu’ils attendaient quelqu’un de tout à fait différent... Jésus, en effet, ne répondait pas du tout à l’idée qu’ils se faisaient du Messie.

- soit parce que leur fol orgueil et leur jalousie les frappait d’aveuglement « Tu es un blasphémateur, lui disaient-ils, parce que n’étant qu’un homme, tu te fais Dieu ».

Oh, prenons bien garde, chers frères et sœurs, de ne pas renouveler pour notre compte une telle méprise ! Ce malheur ne se reproduira pas si nous savons ravier et intensifier notre esprit de Foi.

Le vrai chrétien, celui qui vit essentiellement de la Foi, ne rencontre pas seulement le Seigneur dans la prière et les sacrements, mais le voyant dans toutes les créatures il le trouve en toutes choses et peut ainsi maintenir son contact avec Lui, même au milieu des occupations les plus absorbantes.

L’esprit de Foi lui fait pénétrer l’opacité des créatures et des évènements, au-delà desquels il voit toujours la main de Dieu qui guide et dirige tout.

Savoir ainsi reconnaître et rencontrer le visage si aimant du Seigneur, dans chaque créature – même en celles qui nous heurtent, nos offensent, nous font souffrir – et aussi dans chaque évènement jusqu’aux plus désagréables, pénibles ou déconcertants – est un des grands secrets de la vie spirituelle. Mais seul le Seigneur peut, si nous l’en supplions instamment, nous faire parvenir à un tel degré de Foi.

Demandons-Lui cette grâce surtout en ce temps de l’Avent par l’intermédiaire de Celle qui est le modèle insurpassable de la Foi chrétienne : la Très Sainte Vierge Marie. Puissions-nous, avec son aide maternelle grandir toujours plus dans une Foi vigoureuse, éclairée, courageuse et contagieuse. Que notre Foi soit, de plus en plus, en notre cœur, ce foyer de lumière surnaturelle qui éclaire tous les détails de notre vie pour que nous puissions toujours y trouver le Seigneur et qui constitue une source intarissable de joie, parce qu’elle nous fait toucher mystérieusement le Seigneur, nous permettant ainsi de communier à son être et à sa vie, dans l’attente du jour bienheureux, où dans la vision de gloire « nous le verrons tel qu’Il est ».

 Amen.

Homélie du 3ème dimanche de l'Avent

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6 décembre 2023 3 06 /12 /décembre /2023 21:09

Année B

Lecture du livre du prophète Isaïe 40, 1-5.9-11

Dieu vient parler au cœur de son peuple, il vient le libérer et lui révéler sa tendresse. Ce programme qu’annonçait Isaïe est toujours celui de l’Avent.

Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes. Une voix proclame : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé ».

Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu ! » Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout. Voici le fruit de son travail avec lui, et devant lui, son ouvrage. Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. – Parole du Seigneur.

Commentaire : la deuxième partie du livre d’Isaïe qui date de la fin de l’exil et débute par cet appel pressant : « Consolez, consolez mon peuple », a été dénommée le « Livre de la consolation d’Israël ». Consoler ce peuple, c’est l’assurer qu’il n’est pas abandonné de Dieu malgré son péché, c’est lui crier cette bonne nouvelle que Dieu vient le libérer de sa captivité, c’est lui révéler la tendresse de Dieu qui porte sur son cœur ses enfants comme un berger le fait pour ses agneaux fragiles. Nous trouvons ici le premier emploi religieux dans la Bible du verbe « évangéliser » ; il signifie proclamer cette bonne nouvelle qui est tout à la fois annonce du pardon, promesse de libération et révélation de l’amour de Dieu pour les hommes.

« Parlez au cœur ». Quels sont ceux, Seigneur, à qui tu veux parler en te servant de moi (malades, enfants mal aimés, personnes âgées, gens déprimés) pour qu’ils se découvrent portés sur ton cœur ?

Psaume 84

R/ : Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.

  • J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles. Son salut est proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre. R/
  • Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. R/
  • Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit. La justice marchera devant lui, et ses pas traceront le chemin. R/

Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre apôtre 3, 8-14

Dieu, Maître des temps et de l’histoire, nous conduit avec patience vers une terre nouvelle où habitera la justice.

Bien-aimés, il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. Cependant le jour du Seigneur viendra, comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments embrasés seront dissous, la terre, avec tout ce qu’on a fait ici-bas, ne pourra y échapper. Ainsi, puisque tout cela est en voie de dissolution, vous voyez quels hommes vous devez être, en vivant dans la sainteté et la piété, vous qui attendez, vous qui hâtez l’avènement du jour de Dieu, ce jour où les cieux enflammés seront dissous, où les éléments embrasés seront en fusion. Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix. – Parole du Seigneur.

Commentaire : C’est une tentation continuelle aujourd’hui comme aux premiers temps de l’Église, de penser que Dieu est inerte et prend bien du retard à accomplir sa promesse de faire surgir un monde nouveau où habitera la justice. Mais n’est-ce pas d’abord notre impatience qui nous fait juger ainsi ? Dieu ne mesure pas le temps à nos projets, ni son amour pour les pécheurs qu’il veut tous sauver, aux trop courts délais que nous leur accordons. Heureusement ! Pourtant, la certitude de la venue du Jour du Seigneur nous rappelle que ce monde où nous vivons, n’est pas définitif. Il doit être nettoyé de ses injustices, il doit être renouvelé par la justice de Dieu. À nous de collaborer au projet de Dieu en vivant en conformité avec ce monde que nous espérons.

Dieu prend son temps alors que si souvent nous n’avons pas le temps d’écouter, de comprendre, d’aimer et de nous laisser aimer.

Alléluia. Alléluia. Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ; tout être vivant verra le salut de Dieu. Alléluia.

Evangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 1-8

Préparez le chemin du Seigneur ! C’est aussi à nous que Jean Baptiste adresse ce pressant appel.

Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : « Crier dans le désert » est devenu pour nous une locution proverbiale signifiant que quelqu’un se démène en vain, sans que sa parole ou ses actes ne rencontrent d’échos autour de lui. Mais quand Dieu crie dans le désert, alors celui-ci se peuple : un homme, Jean Baptiste, se dresse, des foules accourent. Pourquoi ? Parce que la Parole de Dieu annonce une Bonne Nouvelle, parce qu’elle fait désirer aux hommes d’avoir un cœur neuf, parce qu’elle crée la vie où il n’y avait que solitude, désespoir et aridité. Cette Parole c’est Jésus Christ.

Commencement de la Bonne Nouvelle. Comment nous efforçons-nous de prendre la suite de ces débuts, même s’il nous semble parfois qu’il faut toujours recommencer ?

Lectures du 2ème dimanche de l'Avent en DOCX et PDF

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Anfang des Evangeliums von Jesus Christus, dem Sohn Gottes.

Es begann, wie es bei dem Propheten Jesaja steht: Ich sende meinen Boten vor dir her; er soll den Weg für dich bahnen. Eine Stimme ruft in der Wüste: Bereitet dem Herrn den Weg! Ebnet ihm die Straßen! So trat Johannes der Täufer in der Wüste auf und verkündigte Umkehr und Taufe zur Vergebung der Sünden. Ganz Judäa und alle Einwohner Jerusalems zogen zu ihm hinaus; sie bekannten ihre Sünden und ließen sich im Jordan von ihm taufen. Johannes trug ein Gewand aus Kamelhaaren und einen ledernen Gürtel um seine Hüften, und er lebte von Heuschrecken und wildem Honig. Er verkündete: Nach mir kommt einer, der ist stärker als ich; ich bin es nicht wert, mich zu bücken, um ihm die Schuhe aufzuschnüren. Ich habe euch nur mit Wasser getauft, er aber wird euch mit dem Heiligen Geist taufen.

Homélie

Chers frères et sœurs, les textes liturgiques du Temps de l'Avent évoquent à plusieurs reprises la figure vraiment fascinante de Jean-Baptiste qui fut, comme chacun sait, le dernier des prophètes et le Précurseur du Messie.

Dans l'Evangile, c'est Jésus Lui-même qui fait son éloge, et quel éloge ! « 0ui, je vous le dis, parmi les hommes il n'en a pas existé de plus grand que Jean-Baptiste ».

Pourquoi Jésus le juge-t-il si grand ?

Ne serait-ce pas parce qu'Il voit en lui un homme particulièrement exemplaire ?

Oui, un homme dans le sens plénier du terme, un homme authentique, tel que Dieu le veut, c'est-à-dire une conscience, une droiture, une fidélité, inflexible au devoir.

Il nous sera particulièrement profitable - à nous surtout, qui voulons vivre selon l'esprit évangélique - de contempler durant quelques instants les traits marquants de cette physionomie spirituelle hors du commun, tels qu'ils nous apparaissent à travers l'Evangile.

Jean-Baptiste, c'est tout d'abord un homme qui a littéralement la passion de la Vérité et qui jamais ne consentira par opportunisme à l'accommoder, à la diminuer ou à la déformer. Pour lui, il n'y a pas deux vérités, il n'y a pas deux morales.

Lorsqu'il doit s'adresser à la grande foule, je veux dire à ces gens qui ne sont ni des héros, ni des criminels, mais des médiocres et des faibles, il ne dissimule pas les commandements essentiels, il ne force pas non plus leurs exigences : aux collecteurs d'impôts, il dit tout simplement : « Ne chargez pas indûment les contribuables... » Aux soldats : « Ne soyez ni violents, ni pillards ».

Mais quand il a devant lui ces orgueilleux hypocrites qui se flattent d'être sauvés par leurs privilèges religieux et leurs situations, il les démasque avec la dernière vigueur : « Races de vipères, leur lance-t-il, arbres pourris menacés par la hache... »

Et pas un instant il ne s'inquiète des conséquences de ces invectives contre les puissants de ce monde. Ce qui lui importe par-dessus tout, c'est d'être le porte-parole, le haut-parleur de Dieu. Jean-Baptiste, c'est aussi 1'homme qui ne se laisse impressionner ni par la réussite, ni par l'épreuve : ce n'est ni au succès, ni à l'échec qu'il demande des conseils : « Le succès et l'échec, ces deux imposteurs », nous dit un penseur moderne.

Ici encore, nous devons nous rappeler sa carrière extraordinairement contrastée. Il a été l'homme des grands triomphes, celui qui remue les foules, qui jette tout un peuple sur les routes et le voit accourir à lui, celui qui déchaîne les enthousiasmes et dont on dit : « C'est un grand prophète, c'est peut-être le Messie le Libérateur tant espéré... »

Or, pas un seul instant cette popularité ne lui fait tourner la tête.

Rien n'est capable de le faire dévier : coûte que coûte il reste fidèle à sa mission. C'est une âme pleinement maîtresse d'elle-même qui ne se laisse pas manœuvrer.

Mais voici que le moment arrive où le précurseur voit fléchir cette énorme popularité : il devient l'homme dont on se détache et dont la gloire s'éclipse au profit d'un autre : celle de Jésus de Nazareth, Celui qu'il a lui même désigné comme l'Agneau de Dieu venu pour sauver les hommes. Il n'y a pas d'amertume cependant dans le cœur de Jean-Baptiste ; pas la moindre trace de jalousie : il considère que ce renversement est dans 1'ordre. Sa profonde humilité l'incite à s'effacer pour laisser passer Jésus devant : « Il faut qu'Il croisse, dit-il, et que moi je diminue... »

Il y a plus douloureux encore, car sa destinée brusquement tourne au tragique : le voilà en prison, une prison sans espoir.

Désormais sa carrière est brisée... Et cependant Hérode qui le retient captif, n'échappe pas totalement à son influence : peut-être pourrait-il, en étant plus diplomate, plus conciliant, obtenir sa libération ?

Seulement Hérode se comporte comme un pécheur vraiment scandaleux et pour Jean il n'est pas question de transiger avec la loi morale qui exprime la Volonté de Dieu. C'est un homme qui sait dire non quand c'est non...et du fond de son cachot, il ne cesse de reprocher à Hérode sa mauvaise conduite : « Il ne t'est pas permis de garder la femme de ton frère ».

Certes, il a parfaitement conscience que ce non intransigeant, c'est l'équivalent, pour lui, d'un arrêt de mort...

Mais d'avance, il en a accepté toutes les conséquences. Il ne tardera pas d'ailleurs à être décapité ; l'Evangile nous dit en quelles circonstances : mort obscure, stupide en apparence, mais au regard de Dieu, mort glorieuse, suprême témoignage d'un serviteur fidèle dont la conscience n'a jamais capitulé.

Telle est la personnalité vigoureuse que l'Eglise propose à notre admiration et plus encore à notre imitation. La grandeur de Jean-Baptiste, c'est d'avoir été, c'est d'être toujours resté l'homme de sa vocation, celui qui a accompli uniquement et entièrement ce que Dieu attendait de lui. Cette grandeur-là porte un nom : c'est la sainteté.

Laissons-nous donc instruire par cette vie exemplaire, si droite, si héroïque, si lumineuse. Mettons-nous à sa rude, mais excellente école. Nous en avons particulièrement besoin en ces temps que nous vivons, où trop souvent, hélas ! Prédominent une incroyable confusion des idées, un déplorable esprit de compromission et de facilité, et surtout ce déclin de courage que Soljenitsyne n'a pas craint de stigmatiser en de nombreux écrits ou discours. Et si à certaines heures, le devoir nous paraît trop exigeant, trop périlleux, trop lourd, s'il soulève nos répugnances ou nos peurs, souvenons-nous que ce héros, ce grand saint que fut Jean-Baptiste, fut d'abord un homme comme nous ; non pas un bloc de marbre, mais un cœur, une sensibilité délicate, une nature capable de souffrir, et qu'il a éprouvé lui aussi nos répulsions et nos agonies.

Seulement il a trouvé la force de surmonter tous ces obstacles dans cet amour de Dieu si ardent, si généreux qu'il ne cessait de puiser aux sources vives de la prière et de la pénitence. Ces mêmes moyens : la prière et la pénitence qui permettent de se dépasser, qui permettent de progresser chaque jour dans la Foi, l'Espérance et la Charité, Jésus nous les a recommandés instamment. Ils sont absolument indispensables. Celui qui prétend pouvoir s’en passer ne mérite plus le nom de chrétien.

Et nous savons que nous pouvons compter en outre sur la Grâce surabondante des sacrements (Confession sacramentelle et Eucharistie) et sur l’aide si efficace de Marie, la Médiatrice de toutes les grâces, qui, en étroite Coopération avec le Saint-Esprit, forme en nous le Christ... Evoquant un jour le ministère de son Précurseur, Jésus disait : « Jean fût un flambeau qui brûle et qui luit ».

Toutes proportions gardées, n'est-ce pas, frères et sœurs, la mission qui est assignée à chacun d'entre nous ? Alors, que nous soyons grand flambeau ou petite flamme, peu importe ! A la place et dans les conditions de vie qui sont les nôtres, tous nous sommes appelés à éclairer le monde par notre foi et à le réchauffer par notre amour. Surtout « n'ayons pas peur », car la main du Seigneur est aussi avec nous et Marie nous enveloppe de sa tendresse maternelle.

Par notre fidélité à l'Eglise et aux engagements particuliers que nous avons pris, par la vigueur de notre témoignage, soyons les messagers infatigables de Jésus, soyons les précurseurs de l'Unique Sauveur... Ouvrons la route au Seigneur qui vient pour établir son Règne de Justice, d'Amour et de Paix.

 Amen.

Homélie du 2ème Dimanche de l'Avent

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30 novembre 2023 4 30 /11 /novembre /2023 09:48

Lecture du livre du prophète Isaïe 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7

« Ah ! Seigneur notre Père, si tu déchirais les cieux, si tu descendais parmi nous ! » Cette prière n’est-elle pas toujours la nôtre ?

C’est toi, Seigneur, notre père ; « Notre-Rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage.

Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face.

Voici que tu es descendu : les montagnes furent ébranlées devant ta face. Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï dire, nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi agir ainsi pour celui qui l’attend. Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de toi en suivant tes chemins. Tu étais irrité, mais nous avons encore péché, et nous nous sommes égarés. Tous, nous étions comme des gens impurs, et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés. Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient. Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Revenu d’exil dans l’enthousiasme, le peuple de Dieu fut très vite désenchanté :à la solidarité qui liait entre eux les juifs en captivité, a succédé le « chacun pour soi » d’une vie plus facile : les chaînes du péché ont remplacé l’asservissement en pays étranger ont remplacé l’asservissement en pays étranger. Qu’il est difficile de se libérer ! Il faudrait, écrit le prophète, que Dieu déchire à nouveau les cieux pour venir à la rencontre des hommes, qu’il chemine avec eux sur la route de la liberté où l’humanité piétine si souvent, paralysée par son péché. Ainsi, grâce à ce compagnonnage quotidien, les hommes pourraient connaître le visage de Dieu, à la fois Père et Libérateur.

Il y a dans la vie des heures de doute, de découragement, de désespoir où Dieu semble cacher son visage. Le cri du prophète Isaïe : « Ah ! Si tu déchirais les cieux » prend alors toute son actualité. Pendant le temps de l’Avent laissons grandir en nous le désir de voir le visage de Dieu.

Psaume 79

R/ : Dieu, fais-nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !

  • Berger d’Israël, écoute, resplendis au-dessus des Kéroubim ! Réveille ta vaillance et viens nous sauver. R/
  • Dieu de l’univers, reviens ! Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la, celle qu’a plantée ta main puissante. R/
  • Que ta main soutienne ton protégé, le fils de l’homme qui te doit sa force. Jamais plus nous n’irons loin de toi : fais-nous vivre et invoquer ton nom ! R/

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 1, 3-9

Dieu qui nous a mis en route en éveillant la foi dans nos cœurs nous fera tenir solidement jusqu’au bout. Notre persévérance, elle aussi, est un don de Dieu.

Frères, à vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s’est établi fermement parmi vous. Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Paul remercie Dieu sincèrement des grâces reçues par la jeune communauté de Corinthe. Mais sa prière n’est pourtant pas dénuée d’humour : ces dons de Dieu, les Corinthiens les ont reçus pour préparer le retour définitif du Christ qui révélera alors le bon ou le mauvais usage qu’on en aura fait. Or justement, ces chrétiens usent mal de ces dons qui provoquent parmi eux des jalousies et des rivalités. La prière de Paul est dont aussi une mise en garde, en même temps qu’il invite les Corinthiens à demander la lumière et la force du Christ afin d’être irréprochables au Jour de son retour.

En Jésus Christ nous avons reçu toutes les richesses de la Parole et de la connaissance de Dieu. Comment notre équipe ou notre communauté chrétienne agissent-elles pour donner gratuitement ce qu’elles ont reçu gratuitement ?

Alléluia. Alléluia. Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 13, 33-37

Veillez dans l’attente du retour du Christ, c’est être prêt à l’accueillir lorsqu’il passe chaque jour.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Le Christ et les auteurs du Nouveau Testament comparent volontiers la situation actuelle des chrétiens dans le monde à une veille au cours de la nuit. De même qu’il faut lutter, quand on veille, pour ne pas céder à la tentation de s’endormir, de même faut-il aux chrétiens combattre contre les ténèbres qui règnent au cœur du monde. Ces ténèbres, nous les connaissons bien : c’est l’engourdissement de notre charité dans un monde qui prône le profit et la réussite personnelle, c’est la somnolence qui guette notre foi bien souvent contestée aujourd’hui, c’est l’attiédissement de notre espérance qui en nous alignant sur les espoirs du monde, nous fait oublier le retour du Christ.

Veiller un malade à l’hôpital, veiller son enfant qui dort, veiller aux commandes du train de nuit, veiller à la bonne marche de la maison, veiller à la prière de la communauté… Si je poursuivais cette énumération en citant les veilles qui me sont demandées par Jésus Christ !

Lectures du 1er dimanche de l'Avent en DOCX et PDF

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Seht euch also vor und bleibt wach! Denn ihr wisst nicht, wann die Zeit da ist.

Es ist wie mit einem Mann, der sein Haus verließ, um auf Reisen zu gehen: Er übertrug alle Verantwortung seinen Dienern, jedem eine bestimmte Aufgabe; dem Türhüter befahl er, wachsam zu sein.

Seid also wachsam! Denn ihr wisst nicht, wann der Hausherr kommt, ob am Abend oder um Mitternacht, ob beim Hahnenschrei oder erst am Morgen.

Er soll euch, wenn er plötzlich kommt, nicht schlafend antreffen. Was ich aber euch sage, das sage ich allen: Seid wachsam!

Homélie

Frères et sœurs, le temps liturgique de l’Avent dans lequel nous entrons aujourd’hui, nous appelle tout d’abord les millénaires durant lesquels l’humanité a attendu le Sauveur promis à nos premiers parents après leur chute.

Plus particulièrement les 19 siècles durant lesquels Dieu par l’intermédiaire des prophètes a préparé patiemment dans le peuple de l’Ancienne Alliance, la première venue de ce Sauveur en la personne de Jésus son Fils Bien-aimé, né de la Vierge Marie : avènement dont nous célébrerons joyeusement à Noël l’anniversaire. En même temps, l’Avent nous invite à vivre dans l’Espérance de l’ultime venue du Seigneur qui interviendra à la fin du monde... Car, c’est absolument sûr, (Il l’a lui-même promis) Jésus reviendra au dernier jour dans une apothéose de Gloire. Il achèvera alors et couronnera son œuvre de Salut en introduisant dans le Royaume de l’éternel Bonheur, l’humanité ressuscitée.

L’Avent ce n’est donc pas un simple souvenir du passé, c’est aussi et surtout une activité présente et une préparation de l’avenir.

L’Église nous demande de vivre ces 4 semaines qui précèdent Noël comme le temps du long désir, d’un très grand désir, dans une disposition d’attente vigilante du Seigneur Jésus qui s’avance vers nous, qui veut venir en chacun de nous et en chacun de nos frères. Car Jésus est en même temps le Dieu toujours Présent et le Dieu qui Vient. Il continue sa venue en nos cœurs en nous communiquant les grâces surabondantes qu’il nous a méritées par sa vie, sa mort et sa résurrection lors de sa première venue sur terre. Mais ces grâces, Il ne peut nous les octroyer que dans la mesure où nous les désirons, que dans la mesure où nous ouvrons nos cœurs pour les accueillir...

Et c’est bien ce à quoi nous devons nous attacher durant l’Avent avec une intensité plus grande que d’ordinaire afin qu’à Noël Jésus puisse renaître et revivre en nous.

Nous avons entendu, tout à l’heure le prophète Isaïe – grande figure de l’Avent – adresser à Dieu cette ardente prière : « Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu daignais descendre... Personne n’invoque ton Nom, nul ne se réveille pour se tourner vers toi... »

L’époque que nous vivons ne ressemble-t-elle pas, dites-moi – et c’est une situation encore plus grave – à celle du prophète, éblouis par les progrès vertigineux de la science et des techniques, fascinés par les fausses doctrines, les hommes dans leur fol orgueil, dans leur suffisance, croient pouvoir se passer de Dieu et même pour un très grand nombre ne croient plus du tout en Dieu. Or, nous sommes tous plus ou moins contaminés par ce matérialisme ambiant.

Dieu est absent du monde où nous vivons, mais n’est-il pas trop souvent absent de notre cœur à nous, de nos pensées, de nos préoccupations, de nos décisions, de tout ce qui fait notre vie quotidienne ?

La plupart de nos contemporains se comportent comme s’ils n’avaient pas besoin d’un Sauveur, pas besoin de Jésus Sauveur.

Mais nous-mêmes, est-ce que nous en éprouvons vivement le besoin ?

Le résultat évident de cet abandon de Dieu, de ce refus du seul Sauveur, c’est l’immense détresse dans laquelle se débat l’humanité avec ses guerres, ses violences, ses injustices criantes, sa perversion morale, son désordre à tous niveaux.

L’humanité d’aujourd’hui est de plus en plus désemparée, elle est angoissée et se demande où elle va ? Où elle va ? Mais elle court à sa perte. Puisqu’elle a abandonné Dieu, Dieu l’abandonne à elle-même. Elle fabrique de ses mains son propre châtiment. Mais n’est-ce pas ce que disait déjà le prophète Isaïe : « Tu nous avais laissés au pouvoir de nos péchés ». Mais, en même temps, il implorait avec confiance le secours de Dieu : « Pourtant Seigneur, nous sommes l’ouvrage de tes mains, nous sommes l’argile et tu es le Potier, tu es Notre Père ».

Oui, Dieu est notre Père, un Père infiniment aimant qui a tout fait pour notre Bonheur, mais qui veut être aimé librement par ses enfants. Et c’est nous qui abusons follement de cette liberté pour nous détourner de Lui. Respectant infiniment cette liberté qui est la nôtre, il attend que nous revenions à Lui.

Dieu à tout fait pour notre bonheur puisque pour nous sauver, il nous a fait le don de ce qu’il avait de plus cher : son propre Fils, qui est de toute éternité le reflet resplendissant de sa gloire. « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » nous dit saint Jean, résumant par ces quelques mots tout le mystère de Noël, le mystère inouï de l’Incarnation.

Et de ce Fils Bien-aimé qui s’est livré à la mort pour nous, nous avons reçu toutes les richesses, comme le dit saint Paul dans la 2ème lecture : « Toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu », si bien qu’aucun don spirituel ne nous manque. Tout ce qu’il y a de bien en nous vient de Lui. N’avons-nous pas le privilège (mais qui se double d’une lourde responsabilité) d’appartenir à l’Église du Sauveur, d’être membres de ce corps dont Il est la tête : ce qui nous a valu de recevoir, au moment de notre Baptême le don insurpassable de la Vie Divine. Grâce à l’Église nous avons constamment à notre portée ces sources de vie que sont l’enseignement de la Parole de Dieu et les sacrements : principalement l’Eucharistie et le Sacrement de Pénitence. C’est dans la mesure où nous savons profiter de ces dons merveilleux, dans la mesure où nous les faisons fructifier que Dieu nous montre son visage de miséricorde. « Car il vient à la rencontre de celui qui pratique la justice », entendons par ce mot l’ajustement à la volonté de Dieu, notre union à Dieu. Or ce qui nous manque le plus c’est la persévérance, la capacité que nous avons « à veiller ». Et pourtant, Jésus a tout disposé pour que nous bénéficions de cette grâce insigne qu’est la persévérance, mais il faut la désirer ardemment, il faut la lui demander inlassablement : c’est Lui, nous dit saint Paul qui nous fera tenir solidement jusqu’au bout. Et c’est cela seul qui importe, si nous ne voulons pas manquer le but final...

Chers frères et sœurs, dans ce temps de grâce qu’est l’Avent, la Vierge Marie occupe une place privilégiée.

C’est Elle qui dans son Cœur Immaculé a récapitulé et porté à sa plus haute tension l’Espérance du peuple de l’Ancienne Alliance.

C’est Elle qui durant 9 mois a attendu avec tant d’amour la naissance de l’Enfant-Dieu, conçu miraculeusement en son sein virginal à l’heure de l’Annonciation.

Prions-là avec une absolue confiance de nous obtenir les grâces qui feront de nous des êtres de désir et des « veilleurs » infatigables.

Amen.

Homélie du 1er Dimanche de l'Avent

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