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5 septembre 2024 4 05 /09 /septembre /2024 17:40

Lecture du livre de Michée 5, 1-4a

Ainsi parle le Seigneur : Toi, Bethléem Éphrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d'autrefois. Mais Dieu livrera son peuple jusqu'au jour où enfantera celle qui doit enfanter, et ceux de ses frères qui resteront rejoindront les enfants d’Israël. Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu. Ils habiteront en sécurité, car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre, et lui-même, il sera la paix ! - Parole du Seigneur.

ou bien :

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains 8, 28-30

Frères, nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. Ceux que, d’avance, il connaissait, il les a aussi destinés d’avance à être configurés à l’image de son Fils, pour que ce Fils soit le premier-né d’une multitude de frères. Ceux qu’il avait destinés d’avance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a rendus justes, il leur a donné sa gloire. - Parole du Seigneur.

Psaume 12

R/ : J'exulterai de joie en Dieu, mon Seigneur.

  • Je tressaille, je tressaille à cause du Seigneur ! Mon âme exulte à cause de mon Dieu ! Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice. R/
  • Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. R/
  • Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas, et pour Jérusalem, je n’aurai de cesse que son juste ne monte comme l’aurore, que son Sauveur ne brille comme la flamme. R/
  • Et les nations verront ta justice ; tous les rois verront ta gloire. On te nommera d’un nom nouveau que la bouche du Seigneur dictera. R/
  • Tu seras une couronne brillante dans la main du Seigneur, un diadème royal entre les doigts de ton Dieu. R/

Alléluia. Alléluia. Célébrons la naissance de la Vierge Marie : en elle, le rameau de Jessé a fleuri, par elle, Dieu, notre Dieu, nous bénit. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 1,1-16. 18-23

(Lecture brève : Matthieu 1, 18-23)

Généalogie de Jésus, Christ, fils de David, fils d’Abraham. Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone, Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz, de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David. David, de son union avec la femme d’Ourias, engendra Salomon, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias, Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias, Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone. Après l’exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud, Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.

(Début de la lecture brève)

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ». Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». — Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie

La Nativité de Marie que nous célébrons le 8 septembre en communion avec toute l’église se présente sous la forme d’un joyeux anniversaire. Elle commémore la venue au monde de celle qui devait devenir la Mère du Sauveur et notre Mère à tous dans l’ordre de la grâce.

Cette naissance de Marie au foyer de deux juifs très saints : Joachim et Anne fut la cause d’une immense joie non seulement sur la terre : ses parents et les personnes de son entourage, mais encore au ciel : parmi les anges qui depuis toujours avaient attendu ce moment ineffable et aussi parmi les âmes des prophètes et des justes de l’Ancien Testament qui avaient vécus, pleins de Foi et d’Espérance, dans l’attente « de cette aurore annonçant le jour ».

Cette joie profonde l’Eglise aujourd’hui la fait sienne et la fait éclater dans toutes ses prières. Ce qui la réjouit tout particulièrement – ce qui donc nous réjouit, puisque l’Eglise c’est nous – c’est de savoir par la Foi que la petite Marie qui vient de naître (et qui à première vue ressemble aux autres nouveau-nés) n’est pas une enfant comme les autres. Sans doute, étant fille de notre race elle épouse la petitesse et la faiblesse de notre nature, mais un autre monde réside en son âme : le monde de la grâce de la vie divine.

« La petite sainte Vierge d’un jour », comme dit Thérèse de Lisieux, est celle qui bien avant sa naissance (dès le premier instant de sa conception) est l’Immaculée, la sans tâche, la toute pure, la créature la plus parfaite que la terre ait jamais porté. En vertu de ce privilège unique, qui l’a préservée du péché originel, elle commence sa vie terrestre à un degré éminent de sainteté. Admirablement dotée par la nature et par la grâce, elle est vraiment le chef-d’œuvre de l’amour de Dieu et la gloire du genre humain.

Comprenons bien cependant que ce n’est pas pour elle seule que Dieu a fait d’elle un admirable chef-d’œuvre : en le dessinant avec amour il avait en vue un chef-d’œuvre plus achevé encore : son Fils Unique : Le Christ Jésus. « Dieu en créant cette enfant avait sa pensée en Jésus-Christ, nous dit Bossuet, il ne travaillait que pour Lui ».

Destinée à devenir la Mère du Rédempteur, la douce fille de Joachim et d’Anne sera le Temple où s’accomplira cette merveille des merveilles qui est l’union des deux natures du Christ, la Divine et l’Humanité, en une seule personne. Il importe donc que tout en Elle soit digne de celui qui viendra y prendre corps. Marie, (il ne faut jamais l’oublier) est toute relative à son divin Fils. C’est pourquoi dès le premier instant Dieu la prépare à sa fonction maternelle, en lui octroyant des grâces tout à fait exceptionnelles. On peut donc dire que la beauté de Marie est à l’image de Jésus qu’on a appelé « le plus beau des enfants des hommes » : elle anticipe cette beauté.

Puisque Jésus doit recevoir d’Elle tout ce qu’il possèdera au plan humain, qu’il lui ressemblera psychologiquement aussi bien que physiquement n’est-il pas normal, qu’en tant que Verbe de Dieu, il prépare à l’avance l’âme de sa propre Mère, qu’il lui confère toute la sainteté qu’il aimera trouver en Elle au jour de l’Incarnation. L’Eglise est à ce point saisie par la contemplation de ce que la petite Marie doit être un jour, qu’à considérer les textes liturgiques on pourrait prendre la fête de la naissance de la Vierge pour une fête de sa maternité divine.

Nombreuses sont en effet, les prières qui célèbrent cette maternité comme la raison d’être de la joie d’aujourd’hui. Voici la plus connue : « Ta naissance, Vierge, Mère de Dieu a annoncé la joie au monde entier, car c’est de Toi qu’est sorti le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, c’est lui qui en détruisant la malédiction nous a apporté la bénédiction et en confondant la mort nous a donné la vie éternelle ».

Frères et sœurs, qui dit naissance dit commencement d’une aventure personnelle unique. Mais dans la naissance de Marie il y a tellement plus que le commencement d’une aventure personnelle, en raison précisément du rôle sublime qu’elle est appelée à jouer dans le plan de Dieu :

  • en tant que Mère du Christ,
  • en tant que Collaboratrice à l’œuvre de la Rédemption par l’union de ses souffrances au sacrifice de Jésus,
  • en tant que Mère spirituelle de tous les hommes et médiatrice de toutes les grâces.

En donnant à Marie un Cœur Immaculé, en l’associant très étroitement à Jésus qui est l’auteur de la nouvelle alliance, Dieu a fait d’Elle la première créature de la nouvelle création, d’une humanité revivifiée et divinisée par la grâce.

Dans cette nouvelle création, dans ce peuple de la nouvelle alliance qui est l’Eglise, Corps du Christ, nous sommes entrés à l’heure de notre baptême. Par la grâce de ce sacrement nous sommes nés de Dieu ! La vie éternelle a commencé en nous. Dans notre âme purifiée du péché originel, l’Esprit-Saint a déposé une semence de sainteté que nous avons le devoir de faire grandir en laissant à Dieu la liberté de nous guider, de nous modeler jusqu’à ce que nous parvenions à une ressemblance aussi parfaite que possible à son Fils Jésus. Mystère stupéfiant que saint Paul a exprimé en ces termes : « Dieu nous a choisis pour que nous soyons saints et sans péché devant sa Face grâce à son amour, Lui qui nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs en Jésus-Christ ».

Puissions-nous à ce jour et tous les jours, supplier avec une immense confiance celle qui est notre éducatrice spirituelle « Marie, la Mère de la Divine Grâce et le secours des chrétiens » de nous accompagner, de nous stimuler, de nous soutenir sur le rude chemin de notre sanctification : « Avec Elle (disait le grand apôtre de Marie que fut saint Maximilien Kolbe) je peux tout ». Que ce soit aussi notre conviction.

Amen.

Prière universelle

  • Comme la Vierge Marie, l’Immaculée, dans son mystère de disponibilité natale, que chacun d’entre nous devienne terreau pour l’amour de Dieu et rayonne de sa lumière et de sa paix. Seigneur nous te prions.
  • À la suite de la Vierge Marie, reine de la paix, que notre Église soit le signe de l’alliance d’amour de Dieu avec l’humanité, afin que nos dirigeants y puisent les ressources nécessaires pour établir la justice et la paix. Seigneur nous te prions.
  • Avec la Vierge Marie, l’Immaculée, soyons présents auprès des familles en souffrance, soutenons les, afin qu’elles s’appuient sur Dieu, dans la confiance et l’espérance, pour dépasser et apprendre à vivre avec les difficultés. Seigneur nous te prions.
  • Avec la Vierge Marie, Mère de l’humanité, ayons à cœur de transmettre à nos enfants la joie de dire oui au Christ Jésus ! Seigneur nous te prions.

Source de la P.U. : http://cathonimes.fr

Lectures de la Nativité de la Vierge Marie en DOCX et PDF

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4 septembre 2021 6 04 /09 /septembre /2021 08:08

Chaque année à la date du 8 Septembre nous nous transportons en pensée tout près d'un berceau : celui de MARIE qui vient de naître au foyer de deux Juifs très saints : Joachim et Anne.

Tout comme les heureux parents ou leurs voisins nous contemplons avec tendresse cette ravissante petite fille et nous nous laissons émouvoir un instant par le charme exceptionnel qui émane d'elle.

Mais notre regard intérieur - celui de la Foi - s'extasie bien davantage sur ce qu'il voit par-delà les apparences en cette enfant prédestinée qui est depuis toujours dans la pensée de Dieu la « mise à part », la « favorisée », la « Toute-aimée ».

Et ce qu'il voit et admire à la lumière de la Révélation, c'est l'incomparable beauté de son âme. La « petite Sainte Vierge d'un jour » comme dit Sainte Thérèse de Lisieux est vraiment le chef-d’œuvre de la création l'éblouissante cime enneigée de l'humanité. Oh certes ! En cette heure très humble de son entrée en ce monde, l'ensemble du paysage est encore dans l'ombre. Le soleil demeure caché derrière la ligne de l'horizon, mais il enveloppe déjà cette blanche cime, car bien avant sa naissance, dès l'instant même de sa conception « par une grâce et un privilège de Dieu Tout-Puissant et en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain » ; « Marie est l'Immaculée ». (Pie IX)

Et c'est là un aspect capital de son Mystère.

Conçue sans le péché originel, elle est la Sans-Tâche, la Toute Pure.

De plus, elle a reçu dès le départ une telle surabondance de Vie divine qu'on peut bien l'appeler dès son entrée en ce monde de ce nom nouveau spécifique, que l'ange Gabriel lui donnera au moment de l'Annonciation : « Pleine de Grâce ».

Oui, elle est comblée d'un indicible amour divin la douce fille d‘Anne et Joachim.

En son Cœur Immaculé qui reflète idéalement son infinie sainteté, la Bienheureuse Trinité a pour toujours établi sa demeure comme en son sanctuaire privilégié.

Il y a enfin sur la terre une créature, toute aimée et toute aimante, en qui Dieu peut se complaire et qui le console en quelque sorte des nombreuses tristesses qui lui viennent de la part des hommes.

Il y a enfin sur la terre une Créature qui fait la Joie de son Dieu.

A cette joie de Dieu l'Eglise ne manque pas de faire écho à travers sa louange liturgique au jour anniversaire de la Naissance de Marie.

Mais elle a un autre motif extrêmement important de se réjouir.

Bossuet fait remarquer, en effet, qu'avec la naissance de la Mère du Rédempteur « nous voyons déjà paraitre la moitié de notre espérance ».

Ainsi nous est rappelée une autre grande vérité concernant le Mystère de Marie : à savoir que dans le plan divin de restauration de l’humanité, la Vierge Marie occupe une place unique : la première après le Christ.

Elle est la Nouvelle Eve aux côtés du Nouvel Adam, non seulement parce qu'elle est pure et sainte comme l'était la première Eve lorsqu’elle sortit des mains du Créateur, mais aussi - et surtout - parce qu'elle est son associée, sa généreuse collaboratrice dans l'œuvre de notre salut, autrement dit parce qu'elle est la Co rédemptrice.

En sa naissance, nous voyons l'aurore qui précède « le Soleil de Justice »Jésus, notre Sauveur : « Il viendra bientôt ce Nouvel Adam pour accomplir avec Marie la chaste et divine génération des enfants de la Nouvelle Alliance ». (Bossuet)

En sa naissance ce n'est pas seulement un commencement que nous saluons, mais un recommencement, le point de départ d'une humanité renouvelée et divinisée par la Grâce.

La petite Marie en son berceau est’ en fait, Celle qu'on appellera un jour « Notre-Dame du Grand Retour ».

Puissions-nous ne jamais oublier que nous sommes entrés, quant à nous, dans ce grand mouvement de retour de l'humanité vers Dieu à l'heure de notre Baptême.

Par le moyen de ce Sacrement, nous sommes nés à la Vie surnaturelle.

Comme ce fut le cas pour Marie en sa Conception, nous avons reçu alors, toutes proportions gardées, une sainteté initiale ; mais come fut aussi le cas pour Marie - laquelle ayant été comblée merveilleusement dès le départ ne cessa pourtant de croître en sainteté tout au long de sa vie terrestre – nous devons, nous aussi’ faire grandir à coups d'amour, et cela jusqu'à notre dernier souffle, la vie divine qui nous fut donnée comme un germe aux fonds baptismaux.

Supplions instamment Celle qui est la « Mère de la divine Grâce » et « le Secours des chrétiens » de nous accompagner jusqu'au bout sur ce rude chemin de la sanctification : « Avec Elle, disait saint Maximilien Kolbe, je peux tout ».

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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 12:42

A lire et à méditer sans modération.

Vous aimez les anniversaires, les enfants. Eh bien aujourd’hui, nous fêtons un anniversaire, celui de la Vierge Marie. Nous fêtons sa naissance, sa venue au monde. Célébrer un anniversaire, c’est célébrer le fait qu’on existe. Chers enfants, imaginez un instant que vos parents oublient de fêter votre anniversaire, comment seriez-vous dans votre cœur ? Comment vous sentiriez-vous ? Vous seriez tout triste, vous auriez l’impression de ne pas compter à leurs yeux, de ne pas exister. Oui, célébrer un anniversaire, c’est célébrer le fait qu’on existe, qu’on est une personne, qu’on a reçu le don de la vie, que Dieu nous a appelés du néant à la vie. Et nous en sommes heureux. Et nous nous réjouissons de cette vie reçue de lui et de nos parents, co-créateurs, coopérateurs à l’œuvre créatrice de Dieu.

Parmi toutes les lettres reçues ces derniers temps, j’en ai reçue une d’une dame, heureuse du dernier CD, mais avec un bémol. Elle reprochait d’avoir gardé dans la chanson l’Indifférence de Gilbert Bécaud ce passage : « Vous vous aimez et vous avez / Un lit qui danse. » Eh bien désolé pour cette dame, mais je ne retire rien. J’assume pleinement. Et j’espère pour elle que ses propres parents se sont de fait aimés, et qu’elle est le fruit d’un lit qui dansait.

Eh oui, car c’est bien de cette manière là que vous, parents, êtes coopérateurs de l’œuvre créatrice de Dieu. J’en profite pour rappeler que Dieu est créateur de deux manières. Tout d’abord en étant à l’origine de toute chose. Sans lui elles ne seraient pas. Mais aussi en les soutenant dans l’être. Sans lui elles retourneraient au néant.

Aussi, chers parents, vous qui êtes homme et femme à l’image de Dieu, votre coopération à l’œuvre de Dieu ne consiste pas seulement à donner la vie, mais à accompagner dans la vie, à durer auprès de vos enfants. On ne connaît que trop les dégâts causés par des parents n’exerçant pas leur autorité parentale, et combien il est important alors qu’il puisse y avoir un père ou une mère de substitution auprès de ces enfants, d’autres rocs sur lesquels ils puissent s’appuyer, qui puissent leur servir de repère dans la vie.

Un des apprentissages fondamentaux est celui de la joie. Je ne sais pas pour vous, mais j’aime quant à moi voir la Vierge Marie comme une personne pleine de joie. Car comme le disait Paul VI, « Elle a saisi, mieux que toutes les autres créatures, que Dieu fait des merveilles: […] Non point que le déroulement apparent de sa vie sorte de la trame ordinaire, mais elle médite les moindres signes de Dieu, les repassant dans son cœur. Non point que les souffrances lui soient épargnées […] Mais elle est aussi ouverte sans mesure à la joie de la Résurrection; elle est aussi élevée, corps et âme, dans la gloire du ciel. » [Gaudete in Domino, 1975]

Oui, Marie est profondément joyeuse jusque dans les épreuves, car en communion constante avec Dieu. Elle reçoit le don de la vie à chaque moment avec émerveillement et gratitude, consciente du don inestimable qu’est la vie. Elle reste transparente à l’action de Dieu en elle, à l’amour de Dieu tel qu’il s’exprime en toute chose, jusque dans son être de femme. Car Dieu est avant tout le Dieu des vivants. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Et c’est par tout ce qui est vie que nous pouvons avoir un aperçu de ce qu’il est.

De toutes les créatures sur terre, seul l’être humain peut prendre conscience du don de la vie. C’est à lui qu’il est donné d’être conscient de ce don. C’est à lui qu’il est donné de prendre soin de la création. Lui seul peut rendre grâce pour le don de la vie, louer et adorer le Créateur. Si le ciel, la terre, les montagnes, louent le créateur, c’est par la voix des hommes qu’ils le louent.

C’est à l’être humain aussi qu’il est donné d’explorer la vie dans toutes ses dimensions, dans toutes ses virtualités, dans toute sa profondeur. Les plantes, les animaux, les étoiles, les êtres humains, ne sont pas là, devant nous, juste comme des objets inertes, sans relation avec nous. Ils prennent forme et sens pour nous selon le regard que nous portons sur eux, par l’amour que nous leur manifestons. Qui peut dire que l’athée, l’agnostique, le cynique, le croyant portent le même regard sur la vie et les êtres ?

Alors quel regard devons-nous porter sur la création, sur nos proches, sur nos vies ? A chaque messe, au moment de la préface, nous le disons : « Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant. » Toujours et en tout lieu nous pouvons rendre grâce. Toujours et en tout lieu nous pouvons louer Dieu. Toujours et en tout lieu. Le croyons-nous ? En sommes-nous convaincus ? Le vivons-nous ?

Savez-vous que c’est possible et que vous pouvez en faire l’expérience ?

Je vais vous proposer un exercice. Il va consister à entrer dans les vues de Dieu sur sa création, à la voir comme il la voit. Et à entrer dans l’action de grâce pour tout. Il va consister à devenir le plus transparent possible à l’action de Dieu en vous, à l’amour de Dieu tel qu’il s’exprime en toute chose, jusque dans votre être-même. Vaste programme me direz-vous. Pas si difficile que cela vous allez voir. Et puis rassurez-vous, comme pour tout apprentissage, on va partir du plus facile pour aller vers le plus difficile. Le Laus est un endroit idéal pour faire cet exercice.

Alors voilà, dans la journée, cherchez un petit coin tranquille. Allongez-vous dans l’herbe ou asseyez-vous. L’important est d’être à votre aise. Laissez-vous aller. Puis rappelez-vous le livre de la Genèse. Dieu qui crée, qui dit, qui nomme, et qui par sa seule parole crée. Regardez ensuite chaque chose en la nommant, avec amour, pour qu’elle soit. Comme si c’était vous qui étiez en train de les créer. Reprenez l’ordre de la création, qui va des choses les plus vastes aux plus petites. Le soleil, le ciel, les nuages, les montagnes. Sentez le vent sur votre visage. Sa fraîcheur. Et puis contemplez les arbres, chacun selon son espèce. Puis, plus difficile, passez à la mouche qui vient vous chatouiller le bras. Dépassez votre agacement. Ne la voyez plus comme une nuisance. Prenez le temps de regarder la nature qui vous entoure ainsi, avec un regard neuf, et vous retrouverez le regard émerveillé de l’enfance sur la création.

Puis fermez les yeux et passez aux êtres humains. Nommez et attardez-vous sur chacun de vos proches. Prenez le temps de les voir comme Dieu les voit. Dieu dans son acte de création. Dieu qui les aime chacun. Dieu qui prend patience avec chacun. Puis beaucoup plus difficile, très difficile même, passez à un ennemi, à quelqu’un qui vous a fait du mal. Vous en souffrez encore. Ne niez pas cette souffrance, ne cherchez pas à travestir ce mal en bien. Mais allez plus loin. Voyez plus loin. Plus profond. Ne focalisez plus sur vous-même, sur le mal qui vous a été fait, mais regardez cet ennemi non plus en tant qu’ennemi mais en tant que personne, d’une égale dignité que vous. Aimez-la comme vous êtes aimé de Dieu. Aimez-la dans sa faiblesse comme Dieu vous aime dans la vôtre. Aimez-la faisant parfois le contraire de ce qu’elle veut, comme vous aussi vous faites le contraire de ce que vous voudriez. Voyez cet homme, cette femme, cet ennemi, comme Dieu voit ses ennemis. Dieu n’est l’auteur que du bien. Dieu est étranger au mal. Il n’a même pas l’idée du mal1. Tout ce qu’il crée est bon. Même le démon, en tant que créature, est bon. Ce qu’il fait est mal, mais ce qu’il est est bon. Car son être, sa nature angélique, il la tient de Dieu. Et Dieu le maintient dans l’être malgré tout le mal qu’il cause de par le monde. Le diable reste son ennemi. Le diable s’est détourné de lui. Nulle amitié entre eux, nulle intimité. Mais cela n’empêche pas Dieu, auteur de la nature et de la vie, d’être présent à lui comme il est présent à toute créature.

Rendre grâce, « toujours et en tout lieu ». Tournez maintenant votre regard sur votre histoire personnelle. Voyez l’œuvre de Dieu en vous depuis votre naissance. Depuis même avant votre naissance. Comme le psalmiste, dites : « Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, / mon appui dès ma jeunesse. / Toi, mon soutien dès avant ma naissance, / tu m’as choisi dès le ventre de ma mère […] Dieu, qui donc est comme toi ? / Tu seras ma louange toujours ! » (Ps 70) Considérez les circonstances de votre vie, les impasses, les traverses. Voyez-les comme menant quelque part. Ne regrettez rien. Acceptez tout. Comme Edith Piaf, vous pouvez chanter, « non, rien de rien, non, je ne regrette rien. » Plus même qu’accepter ces circonstances, choisissez-les. Considérez-les commue voulues par Dieu dans sa sagesse et dans son amour. Considérez que si c’était à recommencer, c’est ce chemin-là que vous auriez pris, que vous auriez souhaité, que vous auriez voulu, pour connaître Dieu et l’aimer, pour connaître des frères et sœurs en humanité et les aimer. On ne peut pas toujours tout comprendre, mais on peut toujours croire, et acquiescer, et vouloir, et rendre grâce. Pensez à un saint comme Maximilien Kolbe. Il s’offrit volontairement à la mort pour sauver un inconnu. Pour tous au camp, le bunker de la faim ne pouvait être qu’un enfer. Mais ils ne voyaient qu’une seule face des choses. Maximilien avec son regard aiguisé voyait l’autre face, si bien que par sa foi, sa paix, sa joie, sa sérénité, il a transformé pour ces frères cet enfer en antichambre pour la vie éternelle.

Oui, vraiment il est juste et bon de te rendre gloire,
de t’offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu,
à toi Père très saint,
Dieu éternel et tout-puissant.
Amen. 

1. cf. Somme théologique de Saint Thomas d'Aquin, Ia, Q. 15, art. 3, 1m, et voir l’ouvrage du père Jean-Miguel Garrigues, op, Dieu sans idée du mal, édition revue et augmentée, 1997, Desclée-Mame.

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