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3 août 2024 6 03 /08 /août /2024 08:58

Livre de Daniel 7,9-10.13-14

Le Fils de l'homme est intronisé devant Dieu pour recevoir la royauté sur tous les peuples. Lors de la Transfiguration, les apôtres ont connu un avant-goût de cette gloire de Jésus.

La nuit, au cours d’une vision, moi, Daniel, je regardais : des trônes furent disposés, et un Vieillard prit place ; son habit était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête, comme de la laine immaculée ; son trône était fait de flammes de feu, avec des roues de feu ardent. Un fleuve de feu coulait, qui jaillissait devant lui. Des milliers de milliers le servaient, des myriades de myriades se tenaient devant lui. Le tribunal prit place et l’on ouvrit des livres.

Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. – Parole du Seigneur. - Parole du Seigneur.

Psaume 96

R/ Le Seigneur est roi, le Très-Haut sur toute la terre

  • Le Seigneur est roi ! Exulte la terre ! Joie pour les îles sans nombre ! Ténèbre et nuée l'entourent, justice et droit sont l'appui de son trône. R/
  • Quand ses éclairs illuminèrent le monde, la terre le vit et s'affola. Les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur, devant le Maître de toute la terre. R/
  • Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire. Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre : tu domines de haut tous les dieux. R/

Lecture de la 2ème lettre de saint Pierre apôtre 1, 16-19

Le témoignage des apôtres ne s'appuie pas sur des mythes ou des légendes: sur la montagne sainte, ils ont contemplé dans sa gloire celui que le Père appelle son Fils bien-aimé.

Frères, ce n'est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c'est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur. Car il a reçu de Dieu le Père l'honneur et la gloire quand, depuis la Gloire magnifique, lui parvint une voix qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j'ai toute ma joie ». Cette voix venant du ciel, nous l'avons nous-mêmes entendue quand nous étions avec lui sur la montagne sainte. Et ainsi se confirme pour nous la parole prophétique ; vous faites de fixer votre attention sur elle, comme sur une lampe brillant dans un lieu obscur jusqu'à ce que paraisse le jour et que l'étoile du matin se lève dans vos cœurs. - Parole du Seigneur.

Alléluia. Alléluia. Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 17, 1-9 – A -

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie ».

Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d'une grande crainte. Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.

En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts ». - Acclamons la Parole de Dieu.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9, 2-10 - B -

En ce temps-là, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie ». De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 28b-36 - C -

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d'une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s'accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s'éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie ». Il ne savait pas ce qu'il disait. Pierre n'avait pas fini de parler, qu'une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu'ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n'y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu'ils avaient vu. - Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie

Le miracle de la Transfiguration est l’un des plus beaux joyaux de la Révélation chrétienne. C’est une scène d’une particulière densité et d’une grande richesse d’évocation. Les trois Apôtres qui en furent les témoins privilégiés en ont gardé un souvenir impérissable. Et comme nous comprenons bien leur émotion, puis leur enthousiasme, à la vue de ce Jésus qui dans l’existence quotidienne était si simple si familier, si semblable aux autres hommes et qui brusquement leur laisse entrevoir l’éblouissante splendeur de sa divinité.

Certes, auparavant, ils devinaient bien que leur Maître était plus qu’un homme. Pierre avait même fait au nom des Douze cette magnifique profession de Foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant… » Mais de cette vérité, dans le cours de la vie ordinaire ils n’étaient que trop portés à l’oublier.

Or, maintenant qu’ils voient se révéler, dans un éclair de gloire, le Christ qui est « le Fils Bien-Aimé du Père », le Sauveur annoncé par les prophètes (représentés ici par Moïse et Elie) ils comprennent mieux le privilège inouï qui est le leur : de vivre avec Jésus et dans son amitié, de pouvoir à chaque instant rencontrer Son Regard, écouter Sa Parole, lui parler, lui demander lumière et réconfort. Et dans la plénitude de joie qu’ils éprouvent, ils voudraient éterniser cette minute exceptionnelle : « Seigneur il fait si bon ici, restons-y ».

Rêve chimérique que Jésus va dissiper, car l’homme ici-bas ne doit pas vivre habituellement sur le Thabor et dans les ravissements de l’extase… La plaine le réclame pour le combat et le travail. Mais dorénavant toute leur existence (qui restera dans le détail des heures, monotone et pénible) apparaîtra merveilleusement transfigurée par cette minute de lumière inoubliable.

Chers frères et sœurs, nous qui n’avons pas eu comme les Apôtres la ferveur de voir le Christ Glorifié, nous avons cependant une lumière capable de transfigurer, toute notre vie : c’est la lumière intérieure, la lumière surnaturelle de la Foi…

Il est clair que si nous projetons sur notre vie un regard simplement humain, elle nous apparaît plutôt maussade, presque toujours en grisaille et même à certaines heures absurde et cruelle. Nous sommes aux prises, en effet, avec tant et tant de difficultés. Trop souvent nous avons l’impression d’être emportés par la vague déferlante des évènements qui nous dépassent. Notre travail quotidien peut nous paraître fastidieux et, à la longue, exaspérant. Et ceux qui nous entourent, y compris ceux que nous aimons peuvent alourdir encore notre épreuve. Dieu lui-même peut nous sembler lointain, absent des prières par lesquelles nous cherchons à le rejoindre, étrangement neutre et indifférent au drame de notre existence.

Mais si nous projetons sur cette vie humaine les clartés de la Foi, alors tout est changé, tout peut se transfigurer, comme un paysage morose qui s’anime, se colore et se met à sourire à la lumière du soleil.

Car la Foi, voyez-vous, nous donne une autre vision du monde et de l’aventure humaine : elle nous permet de faire cette découverte enthousiasmante à savoir que Dieu, s’il reste invisible n’est pas lointain, mais tout proche, présent partout et surtout en nous-mêmes par le mystère de la Grâce sanctifiante, et qu’il nous enveloppe constamment de sa Tendresse. Nous découvrons que Dieu, apparemment silencieux et détaché nous aime, chacune et chacun, d’un amour éperdu et s’occupe par sa Providence du détail de nos vies…

D’ailleurs n’avons nous pas la preuve la plus convaincante de cette proximité du Seigneur et de son prodigieux amour dans le Mystère de l’Eucharistie.

Jésus réellement présent nuit et jour dans le Tabernacle de nos églises. Jésus qui par la Communion Eucharistique dépose en nous le germe de notre future glorification, nous plonge davantage dans l’intimité divine et resserre nos liens d’amour avec tous nos frères.

Et dans cette lumière qui vient d’En-Haut nous découvrons également que nos démarches quotidiennes, si insignifiantes à première vue, que notre travail le plus banal, qu’en un mot tout ce qui occupe nos journées, tout cela peut être divinisé, tout cela peut avoir un retentissement éternel si toutefois, bien sûr, nous nous efforçons de la vivre en union avec le Christ, si toutefois nous nous efforçons de l’accomplir comme le Christ lui-même l’accomplirait s’il était à notre place.

Enfin grâce à cette lumière surnaturelle de la Foi nous découvrons que nos souffrances, qu’elles soient physiques, morales ou spirituelles, (ces souffrances qui nous révoltent aussi longtemps qu’elles nous semblent absurdes) que nos souffrances ont un sens : qu’elles peuvent devenir utilisables et porter beaucoup de fruits si nous savons les unir aux souffrances du Sauveur : Mystère de Compassion, de Corédemption dont la Vierge Marie est le plus bel exemple.

Malheureusement ces vérités si réconfortantes, nous les oublions trop facilement et cela parce que nous ne savons pas (ou ne cherchons) pas assez à nous élever jusqu’au niveau d’une foi vraiment divine.

Notre comportement, nos réactions ressemblent trop souvent au comportement et aux réactions de ceux qui ne partagent pas cette Foi. Trop souvent c’est l’humain qui prédomine en nous.

Et il faut bien reconnaître que la démarche du croyant n’est pas facile, car les réalités invisibles ne sont ni tangibles, ni mesurables, elles n’atteignent pas nos sens.

Nous ne pouvons pas voir de nos yeux, ni toucher de nos mains le monde surnaturel dans lequel, pourtant, nous baignons.

Dieu, l’Ame, la Grâce, la Communion des Saints, le Ciel : ces réalités là, ni l’analyse chimique, ni le scanner, ni les explorations interplanétaires ne peuvent les atteindre…

Et il faut ajouter que les instants où Dieu par une lumière spéciale devient « sensible au cœur », ne sont jamais dans notre vie que des minutes brèves. La joie comblante de la Transfiguration fut, pour les Apôtres, de courte durée. Et s’imaginer que les Saints vivaient toujours en extase avec le ciel ouvert devant les yeux est une grosse erreur.

Pour les Saints, comme pour nous la vie terrestre a été une épreuve et un combat spirituel dans l’obscurité. Il reste que pour nous, comme pour eux, la Foi doit être ce phare dans la nuit, ce rayon de lumière qui permet d’avancer sans s’égarer sur le chemin montant, étroit et escarpé, qui mène à Dieu.

Et puisque la Foi dépend de la Grâce et de notre bonne volonté, puisque la Grâce nous est toujours offerte, il dépend finalement de nous que notre Foi chrétienne devienne plus forte, plus surnaturelle, plus rayonnante.

Faisons donc cet effort et ne restons pas dans les ténèbres, alors que nous pouvons marcher sous le grand soleil de Dieu.

Et puisque nous connaissons bien notre faiblesse, redisons souvent cette profonde prière qui fut inspirée à un paysan du temps de Jésus :

« Seigneur, je crois, mais viens en aide à mon incrédulité ».

Oui, Seigneur, c’est bien vrai, trop souvent nous sommes des croyants incroyants ou peu croyants…

Accorde-nous, par Marie ta Très Sainte Mère qui est le Modèle incomparable de la Foi, de dépasser le stade d’une foi imparfaite, réveille notre Foi, trop souvent somnolente pour que notre existence monotone et éprouvée soit toute entière illuminée par Ta Présence, par Ta Vie en nous, en attendant le jour éternel où nous te serons semblables parce que nous te verrons tel que tu es dans les splendeurs de la Bienheureuse Trinité.

 

Amen.

Lectures du dimanche de la Transfiguration - B - DOCX et PDF

Lectures du dimanche de la Transfiguration - A - DOCX et PDF

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6 août 2023 7 06 /08 /août /2023 15:03

 

  1. Transfiguration du Christ et la nôtre.

Aujourd’hui l’évangile nous présente l’événement de la transfiguration, partant du fait que Jésus prit avec lui, Pierre, Jacques et Jean, et les emmena « à l’écart, sur une haute montagne » (Mt 17,1) pour prier (Lc 9, 28). Tandis qu’il priait, Jésus Christ se mit à briller et révéla aux disciples élus d’être lumière d’une lumière inexprimable et que les plus grands prophètes étaient avec lui.

Dieu est lumière, et Jésus donne à ses amis les plus intimes l’expérience de cette lumière, qui demeure en Lui. Après cet événement, il sera leur lumière intérieure, capable de les protéger contre les assauts des ténèbres. Même dans la nuit la plus obscure, Jésus est la lampe qui ne s’éteint jamais. Une très belle expression de saint Augustin résume ce mystère : « Ce qu’est ce soleil pour les yeux de la chair, Jésus l’est pour les yeux du cœur » (Sermon 78, 2 : PL 38, 490).

Sur le mont Tabor, que Jésus gravit pour prier, le Fils de Dieu fait homme, montre que c’est la prière qui « provoque » la magnifique vision de ce qu’Il est et de ce que nous sommes destinés à être. Tandis que se manifeste la vérité divine et humaine de Jésus Chris, les disciples sont transfigurés : « Il s’agit en effet de la transfiguration de Notre Seigneur Jésus Christ, mais surtout de celle des disciples qui y assistaient, une transfiguration qui était pour eux une certaine vision de la divinité, une image du monde futur, un prélude de la venue glorieuse du Seigneur » (Grégoire Palamas).

À nous en prière – comme aux trois apôtres, il y a environ 2000 ans sur le mont Tabor, la montagne de la prière – Jésus se montre transfiguré, lumineux, très beau. À nous aussi, témoins choisis par son amour, le Seigneur manifeste sa gloire, et ce corps qu’il a en commun avec les autres hommes, Il l’éclaire d’une telle splendeur, qu’il devient, à son tour, brillant comme l’éclat du soleil et que ses vêtements sont aussi blancs que la neige.

L’important est que nous gravissions nous aussi la montagne avec le Fils de Dieu, avec le Bien-Aimé, pour prier.

La montagne, dans la Bible, désigne l’endroit de la proximité avec Dieu et de la rencontre intime avec Lui, un lieu de prière où rester en présence du Seigneur.

Nous gravissons avec le Christ la « montagne » de la prière, pour contempler sur son visage humain la lumière glorieuse de Dieu.

Nous gravissons la montagne avec le Christ pour nous retrouver en lui et écouter Dieu, car dans ce lieu de proximité, un espace de silence nous est aussi donné pour mieux percevoir Sa voix.

Cette montée pour aller à la rencontre de Dieu ne nous détache pas de la terre, au contraire, elle nous pousse à « descendre de la montagne » et à « retourner » en bas, sur la plaine, « à la rencontre de nos frères et sœurs alourdis par le poids de leurs peines, par les maladies, les injustices, les ignorances, par la pauvreté matérielle et spirituelle. A ces frères et sœurs en difficulté nous sommes appelés à porter les fruits de l’expérience que nous avons faite avec Dieu, à partager la grâce reçue de la parole écoutée » (Pape François).

Cette parole est un son chargé d’une présence à accueillir avec dévotion et amour. Très importante l’invitation du Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » (Mt 17, 5).

Nous, disciples de Jésus aujourd’hui, nous sommes appelés à être des personnes qui écoutent sa voix et prennent ses paroles au sérieux.

  1. Origine et destin

À ce stade, je crois utile de rappeler que le but principal de la Transfiguration était, et est, de permettre au cœur des disciples (et au nôtre) de ne pas se scandaliser quand la Croix défigure l’humanité du Christ. Cette manifestation de lumière et vérité est voulue pour que l’humiliation de son imminente passion volontaire ne trouble pas la foi de ceux auxquels la grandeur de sa dignité cachée a été révélée. Ce n’est pas par hasard si, dans l’évangile, le récit de la Transfiguration a lieu durant la montée de Jésus à Jérusalem, dans un contexte de passion annoncée aux disciples. La liturgie de l’Église d’Orient l’a bien compris et le chante dans le Kondakion (texte poétique et musical) : « Autant qu’ils en étaient capables, tes disciples ont contemplé ta Gloire, Christ Dieu afin que lorsqu’ils Te verraient crucifié, ils comprennent que ta passion était volontaire ». Saint Grégoire de Nazianze vit justement dans la Transfiguration la synthèse de l’Évangile, l’annonce du mystère pascal : annoncé devant l’Église, représentée par Pierre, Jacques et Jean, et devant l’Ancien Testament : la Loi (représentée par Moïse) et les prophètes (représentés par Elie), apparus pour partager la gloire du Fils de Dieu.

Rappelons également que c’est sur la Transfiguration que se fonde l’espérance de l’Église : en effet « tout le Corps du Christ devenait conscient de la transformation qui lui serait accordée ; ses membres se promettraient de partager l’honneur qui avait resplendi dans leur chef » (Saint Léon Le Grand, Sermo LI, 2-3, 5-8 : PL 54, 310-313). Donc la transfiguration est un mystère central de la foi chrétienne, annonce de la résurrection et prophétie de la transfiguration de toute chair, de chacun de nous en Dieu. Jésus sur le mont Tabor, la montagne de la prière, montre qui Il est et qu’il « tirait cette splendeur de sa propre nature ; il n’avait donc pas besoin de prier pour faire briller son corps de la lumière divine mais, en priant, il avait indiqué son origine et notre destin : la splendeur de Dieu qui éclaire et soutient par la lumière de son visage, comme il est dit dans l’évangile : « Les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (Mt 13, 43) (Saint Ambroise de Milan).

Surpris par la joie de la transfiguration du Fils de Dieu et de nous, disciples, nous faisons notre l’exclamation de saint Pierre : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie » (Mt 17, 4). Mais écoutant le Christ qui manifeste l’amour de Dieu nous comprendrons que préparer une tente terrestre à celui qui habite dans les cieux n’a pas de sens. Le rédempteur n’est pas venu pour avoir une maison sur terre, Lui qui ne voulait posséder même pas de pierre pour y poser sa tête. Il n’est pas venu pour habiter sur la terre dans une maison construite par nous mais pour nous soulever dans la demeure que Lui nous a préparée là-haut.

« Il est bon que nous soyons ici ». Certes, il est bon d’être avec le Christ sur la montagne, mais il est bien meilleur encore d’aller là où nous serons vraiment heureux, dans la patrie éternelle. Si cette joie momentanée est belle, pensons à combien sera encore plus beau le bonheur éternel. Si la vue de l’humanité du Christ, ne serait-ce qu’un instant, nous réjouit, essayons d’imaginer la joie qui comblera notre âme dans la contemplation éternelle de l’Amour éternel qui nous tient à jamais dans ses bras.

Mais d’abord, comme le Christ qui a souffert pour nous, nous devons souffrir pour Lui. Il faut vraiment qu’après être descendu dans la vallée, nous l’accompagnions dans sa passion et puissions ensuite participer à sa gloire. Là, lui-même accueillera chacun de nous et tous ceux que nous aimons dans les tentes terrestres. Là, vraiment, seront dressées non pas trois tentes, une pour le Christ, une pour Moïse et une pour Elie, mais une seule tente, pour le Père, pour le Fils et pour l’Esprit Saint : et cette tente sera toi-même. Alors « Dieu sera tout en tous » (1 Cor 15,28), quand, comme nous lisons dans l’Apocalypse : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux » (Ap 21,3). En tant que baptisés nous sommes déjà cette demeure, ce Temple de l’Esprit Saint. Et pour vivre cette condition de « demeure divine » nous regardons le témoignage prophétique des vierges consacrées. Ces femmes avec leur « proposita » ont accueilli complètement le Christ en s’abandonnant totalement à Lui et à la puissance de son amour. Elles continuent de l’accueillir en collaborant activement avec lui, en portant son amour incarné et rédempteur dans le monde où elles travaillent. Elles ne cessent jamais de l’accueillir dans leur vie, l’écoutant dans la prière et le servant parmi leurs frères et sœurs en humanité. Ces femmes consacrées témoignent que la Transfiguration n’est pas un événement qui arrive à un certain moment de l’existence, après la mort, mais au moment de notre adhésion à Jésus. Dès cet instant, la transformation est constante. Plus on accueille l’amour du Christ plus on se transforme, de gloire en gloire, c’est-à-dire qu’on rend visible l’amour reçu, en le communiquant aux autres.

Source : Mgr Francesco Follo

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6 août 2018 1 06 /08 /août /2018 09:29

« Et Jésus fut transfiguré devant eux… »

Le symbole le plus parlant de la transfiguration, de cette expérience de lumière, c’est le cierge pascal allumé durant la nuit de Pâques pour illuminer toute une église obscurcie de sa petite mais puissante flamme ! Et, à sa lumière, voici des centaines de flammèches qui, à leur tour, embrasent nos visages. Nous ressemblons à ces chandelles à la mèche minuscule mais porteuses de lumière et d’espérance. La mèche, c’est la foi qui pointe vers Dieu. Quelle que soit la grandeur de la mèche, ça n’a pas d’importance car la flamme éclaire autant que celle du cierge pascal. Le Christ se transmet en entier à tous… Il nous permet de traverser toutes les nuits, sans les faire toutefois disparaître.

Les Apôtres qui montent sur la colline ont besoin de cette lumière, ils vont traverser la Passion, la nuit la plus noire. D’ailleurs Jésus vient de leur dire qu’il va monter à Jérusalem pour y être crucifié. Donc, ils doivent faire des réserves de lumière pour ne pas désespérer durant la nuit de la Passion, comme on fait des réserves de guerre.

Cette semaine des ados me posaient la question suivante : « Durant le terrible accident de car dans le tunnel de Sierre qui a tué beaucoup d’enfants, Dieu, il était où ? » Ma réponse : « Il faudrait interroger les personnes qui ont été les plus marquées par cet accident, les parents surtout… La réponse ne se trouve pas dans les sermons ou les théories, ni dans les livres, mais dans le cœur des personnes… On est souvent étonné des ressources cachées que les gens ont en eux durant des drames comme celui-ci… Des réserves de lumière… Pour ma part, Dieu était présent dans la mort de ces enfants, il était présent dans le cœur des parents pour les aider à traverser cette terrible épreuve… Il était dans les bras des secouristes… Mais Dieu n’était certainement pas dans le mur en béton ou dans le moteur qui a projeté le car dans la catastrophe… ! »

Plus nous nous rapprochons du Christ, de cette source de lumière qu’est l’Eucharistie, et plus nous faisons des réserves de lumière sans nous en rendre compte. C’est comme une batterie branchée sur le courant, on ne voit rien, mais la batterie se recharge. Même chose pour la vie spirituelle. Dieu donne toujours des grâces inattendues dans les moments où l’on ne s’y attend le moins. Les grâces étaient dedans mais pas encore sur « on ».

 Je vous livre un petit témoignage personnel. La semaine dernière mon père est mort, il s’est éteint comme une chandelle. Cependant, durant toute son année d’hospitalisation, il refusait de parler de la mort, il se révoltait, il nous agressait, il voulait rentrer chez lui à tout prix, faisant le déni de son état de santé, et ce, jusqu’à deux semaines avant sa mort. Je me demandais comment il allait faire pour quitter cette terre… ! Et puis un jour, tout paisible, il nous dit : « Moi je n’ai pas peur de mourir, tous les soirs mes enfants du ciel viennent me visiter. Si vous savez comme ils sont beaux et lumineux. De l’autre côté, je suis attendu… » Il faut vous dire que quatre de mes petits frères et sœurs sont morts à la naissance, et c’était eux qu’il voyait, il les reconnaissait, il les appelait par leur nom, les décrivant chacun et chacune. Comprenne qui veut… Mais toujours est-il que grâce à cette expérience de lumière, il a pu lâcher prise et s’en aller.

Père Joël Pralong

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