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28 mai 2024 2 28 /05 /mai /2024 20:21

 

Année A

Lecture du livre du Deutéronome 8, 2-3.14b-16a

La manne est venue nourrir Israël dans le désert. Saura-t-il découvrir que Dieu veut lui donner beaucoup plus que ce pain terrestre ?

Moïse disait au peuple d'Israël : « Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert ; le Seigneur ton Dieu te l'a imposée pour te faire connaître la pauvreté ; il voulait t'éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : est-ce que tu allais garder ses commandements, oui ou non ? Il t'a fait connaître la pauvreté, il t'a fait sentir la faim, et il t'a donné à manger la manne — cette nourriture que ni toi ni tes pères n'aviez connue — pour te faire découvrir que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. N'oublie pas le Seigneur ton Dieu qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison d'esclavage. C'est lui qui t'a fait traverser ce désert, vaste et terrifiant, pays des serpents brûlants et des scorpions, pays de la sécheresse et de la soif. C'est lui qui, pour toi, a fait jaillir l'eau de la roche la plus dure. C'est lui qui, dans le désert, t'a donné la manne — cette nourriture inconnue de tes pères.» - Parole du Seigneur.

Commentaire : au VIIe siècle, époque où paraît le livre du Deutéronome, le peuple d’Israël connaît la prospérité et l’abondance. De qui tient-il tous ces biens économiques ? De sa force, de son travail, de son génie. Alors pourquoi continuer à honorer Dieu, maintenant que le peuple est tiré d’affaire ? L’auteur répond que le temps de la pauvreté, la marche au désert, était un temps de probation. Dans son dénuement extrême, Israël a expérimenté que tous les biens nécessaires à la vie : la nourriture, l’eau, la libération de l’esclavage, la protection contre les dangers du désert, viennent de la bouche de Dieu, de sa Parole créatrice. Cela reste vrai aujourd’hui, dans l’abondance, Israël va-t-il reconnaître qu’il tient sa vie de Dieu, de sa Parole créatrice, transmise par les prophètes, et pas seulement du pain qu’il mange maintenant à satiété ?

« Souviens-toi ». Il ne s’agit pas de ruminer le passé mais d’y reconnaître les chemins, parfois éprouvants, par lesquels le Seigneur nous a conduits. Pourrions-nous partager à quelques-uns ces souvenirs ?

Psaume 147

R/ Glorifie le Seigneur, Jérusalem !

  • Glorifie le Seigneur, Jérusalem ! Célèbre ton Dieu, ô Sion ! Il a consolidé les barres de tes portes, dans tes murs il a béni tes enfants. R/
  • Il fait régner la paix à tes frontières, et d’un pain de froment te rassasie. Il envoie sa parole sur la terre : rapide, son verbe la parcourt. R/
  • Il révèle sa parole à Jacob, ses volontés et ses lois à Israël. Pas un peuple qu’il ait ainsi traité ; nul autre n’a connu ses volontés. R/

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 10, 16-17

Puisqu'il y a un seul pain, le corps du Christ, et une seule coupe, celle du sang du Christ, nous devenons un seul corps, l'Eglise

Frères, la coupe d'action de grâce que nous bénissons, n'est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Sous le signe du Pain et du vin eucharistiques nous communions au corps et au sang du Christ, c’est-à-dire au sacrifice de la croix où Jésus livre son corps et verse son sang pour nous. Nous faisons nôtre l’amour du Christ qui en nous réunissant à son corps ressuscité fait de nous tous un seul corps ecclésial. L’unique pain eucharistique est ainsi le signe efficace de notre union au Christ et de notre communion fraternelle.

Si ma prochaine action de grâce après la communion consistait à regarder mes frères et sœurs pour me rappeler qu’ensemble « nous sommes un seul corps pour avoir eu tous part à un seul pain » !

Séquence :

  • Sion, célèbre ton Sauveur, chante ton chef et ton pasteur par des hymnes et des chants.
  • Tant que tu peux, tu dois oser, car il dépasse tes louanges, tu ne peux trop le louer.
  • Le Pain vivant, le Pain de vie, il est aujourd’hui proposé comme objet de tes louanges.
  • Au repas sacré de la Cène, il est bien vrai qu’il fut donné au groupe des douze frères.
  • Louons-le à voix pleine et forte, que soit joyeuse et rayonnante l’allégresse de nos cœurs !
  • C’est en effet la journée solennelle où nous fêtons de ce banquet divin la première institution.
  • À ce banquet du nouveau Roi, la Pâque de la Loi nouvelle met fin à la Pâque ancienne.
  • L’ordre ancien le cède au nouveau, la réalité chasse l’ombre, et la lumière, la nuit.
  • Ce que fit le Christ à la Cène, il ordonna qu’en sa mémoire nous le fassions après lui.
  • Instruits par son précepte saint, nous consacrons le pain, le vin, en victime de salut.
  • C’est un dogme pour les chrétiens que le pain se change en son corps, que le vin devient son sang.
  • Ce qu’on ne peut comprendre et voir, notre foi ose l’affirmer, hors des lois de la nature.
  • L’une et l’autre de ces espèces, qui ne sont que de purs signes, voilent un réel divin.
  • Sa chair nourrit, son sang abreuve, mais le Christ tout entier demeure sous chacune des espèces.
  • On le reçoit sans le briser, le rompre ni le diviser ; il est reçu tout entier.
  • Qu’un seul ou mille communient, il se donne à l’un comme aux autres, il nourrit sans disparaître.
  • Bons ou mauvais le consomment, mais pour un sort bien différent, pour la vie ou pour la mort.
  • Mort des pécheurs, vie pour les justes ; vois : ils prennent pareillement ; quel résultat différent !
  • Si l’on divise les espèces, n’hésite pas, mais souviens-toi qu’il est présent dans un fragment aussi bien que dans le tout.
  • Le signe seul est partagé, le Christ n’est en rien divisé, Ni sa taille ni son état n’ont en rien diminué.
  • Le voici, le pain des anges, il est le pain de l’homme en route, le vrai pain des enfants de Dieu, qu’on ne peut jeter aux chiens.
  • D’avance il fut annoncé par Isaac en sacrifice, par l’agneau pascal immolé, par la manne de nos pères.
  • Ô bon Pasteur, notre vrai pain, ô Jésus, aie pitié de nous, nourris-nous et protège-nous, fais-nous voir les biens éternels dans la terre des vivants.
  • Toi qui sais tout et qui peux tout, toi qui sur terre nous nourris, conduis-nous au banquet du ciel et donne-nous ton héritage, en compagnie de tes saints. Amen.

Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 51-58

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson », nous dit Jésus ; toutes les autres nourritures n'empêchent pas la mort.

Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ». Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement » - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Dire de quelqu’un : « C’est un être de chair et de sang », c’est affirmer qu’il est homme, avec toutes ses faiblesses et les limites humaines. En disant que sa chair et son sang sont une nourriture qui donne la vie, le Christ se désigne dans son humanité : c’est le Fils de Dieu devenu homme par son Incarnation qui apporte la vie au monde. Jésus demande donc à ses auditeurs de faire un acte de foi : il faut se nourrir de son enseignement et voire ses paroles parce qu’elles sont celles du Fils qui apporte la vie du Père. C’est là tout ce que ses auditeurs juifs pouvaient comprendre. Après coup, Jean, témoin de l’institution de l’eucharistie, a compris que Jésus n’entendait pas seulement donner sa parole en nourriture aux croyants, mais réellement sa chair et son sang. Ce discours du Christ annonçait donc l’eucharistie. Mais s’il faut la foi pour que les paroles de Jésus deviennent notre vie, combien plus pour que sa chair et son sang nous enracinent dans la vie divine !

Lectures et Homélie du Saint Sacrement en DOCX et PDF

Année B

Livre de l'Exode 24, 3-8

Le sang des sacrifices est la signature de l’Alliance entre Dieu et son peuple.

En ces jours-là, Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles du Seigneur et toutes ses ordonnances. Tout le peuple répondit d’une seule voix : « Toutes ces paroles que le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique ». Moïse écrivit toutes les paroles du Seigneur. Il se leva de bon matin et il bâtit un autel au pied de la montagne, et il dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël. Puis il chargea quelques jeunes garçons parmi les fils d’Israël d’offrir des holocaustes, et d’immoler au Seigneur des taureaux en sacrifice de paix. Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des coupes ; puis il aspergea l’autel avec le reste du sang. Il prit le livre de l’Alliance et en fit la lecture au peuple. Celui-ci répondit : « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons ». Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit : « Voici le sang de l’Alliance que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous ».

Commentaire : En choisissant pour son peuple les Hébreux qu’il a délivrés d’Égypte, Dieu s’engage envers eux par alliance. Appelé à se prononcer à son tour, le peuple prend lui aussi l’engagement de vivre dans l’obéissance aux commandements de l’Alliance. Comme souvent dans la Bible, cette alliance est conclue dans le sang dont une partie est répandue sur l’autel, symbolisant Dieu, et l’autre sur le peuple. Le sang est porteur de la vie ; c’est donc un pacte de vie qui lie Dieu à son peuple.

Chacune de nos messes est une fête de l’Alliance que Dieu a conclue avec nous dans le sang de son Fils. L’amen que nous y prononçons nous engage en retour à mettre en pratique les appels de la Parole de Dieu qui nous y avons lus.

Psaume 115

R/ J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur.

Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? J'élèverai la coupe du salut, j'invoquerai le nom du Seigneur. R/

Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, moi, dont tu brisas les chaînes ? R/

Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce, j'invoquerai le nom du Seigneur. Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple. R/

Lettre aux Hébreux 9,11-15

Parce qu’il a versé son propre sang, le Christ nous a obtenu une libération définitive.

Frères, le Christ est venu, grand prêtre des biens à venir. Par la tente plus grande et plus parfaite, celle qui n’est pas œuvre de mains humaines et n’appartient pas à cette création, il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais son propre sang. De cette manière, il a obtenu une libération définitive. S’il est vrai qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse, sanctifie ceux qui sont souillés, leur rendant la pureté de la chair, le sang du Christ fait bien davantage, car le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut ; son sang purifiera donc notre conscience des actes qui mènent à la mort, pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant. Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, d’un testament nouveau : puisque sa mort a permis le rachat des transgressions commises sous le premier Testament, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel jadis promis.

Commentaire : Lors d’un conflit social ou politique, on fait souvent appel à un médiateur. Cet arbitre doit être accepté par les deux parties en présence pour son impartialité et sa forte personnalité. Lorsqu’il a permis aux deux groupes de trouver un terrain d’entente, il s’en va, ayant achevé sa mission. Entre Dieu et les hommes, il y avait un conflit causé par le péché par lequel l’homme avait rompu les pourparlers. Où trouver le médiateur qui ait à la fois l’audience de Dieu et celle des hommes ? Ce fut Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme. Par son sacrifice de la croix il a trouvé un terrain d’entente qui permette à Dieu et aux hommes de renouer le dialogue : c’est celui de l’amour. Mais bien loin de partir comme s’il avait achevé sa mission, Jésus Christ, monté au ciel avec son corps ressuscité, demeure éternellement le pont jeté entre Dieu et les hommes.

« Le Christ est le grand prêtre du bonheur qui vient ». Nos célébrations eucharistiques en sont déjà un avant-goût. Faire de nos messes des célébrations du bonheur déjà-là et à venir !

Séquence :

  • Sion, célèbre ton Sauveur, chante ton chef et ton pasteur par des hymnes et des chants.
  • Tant que tu peux, tu dois oser, car il dépasse tes louanges, tu ne peux trop le louer.
  • Le Pain vivant, le Pain de vie, il est aujourd’hui proposé comme objet de tes louanges.
  • Au repas sacré de la Cène, il est bien vrai qu’il fut donné au groupe des douze frères.
  • Louons-le à voix pleine et forte, que soit joyeuse et rayonnante l’allégresse de nos cœurs !
  • C’est en effet la journée solennelle où nous fêtons de ce banquet divin la première institution.
  • À ce banquet du nouveau Roi, la Pâque de la Loi nouvelle met fin à la Pâque ancienne.
  • L’ordre ancien le cède au nouveau, la réalité chasse l’ombre, et la lumière, la nuit.
  • Ce que fit le Christ à la Cène, il ordonna qu’en sa mémoire nous le fassions après lui.
  • Instruits par son précepte saint, nous consacrons le pain, le vin, en victime de salut.
  • C’est un dogme pour les chrétiens que le pain se change en son corps, que le vin devient son sang.
  • Ce qu’on ne peut comprendre et voir, notre foi ose l’affirmer, hors des lois de la nature.
  • L’une et l’autre de ces espèces, qui ne sont que de purs signes, voilent un réel divin.
  • Sa chair nourrit, son sang abreuve, mais le Christ tout entier demeure sous chacune des espèces.
  • On le reçoit sans le briser, le rompre ni le diviser ; il est reçu tout entier.
  • Qu’un seul ou mille communient, il se donne à l’un comme aux autres, il nourrit sans disparaître.
  • Bons ou mauvais le consomment, mais pour un sort bien différent, pour la vie ou pour la mort.
  • Mort des pécheurs, vie pour les justes ; vois : ils prennent pareillement ; quel résultat différent !
  • Si l’on divise les espèces, n’hésite pas, mais souviens-toi qu’il est présent dans un fragment aussi bien que dans le tout.
  • Le signe seul est partagé, le Christ n’est en rien divisé, Ni sa taille ni son état n’ont en rien diminué.
  • Le voici, le pain des anges, il est le pain de l’homme en route, le vrai pain des enfants de Dieu, qu’on ne peut jeter aux chiens.
  • D’avance il fut annoncé par Isaac en sacrifice, par l’agneau pascal immolé, par la manne de nos pères.
  • Ô bon Pasteur, notre vrai pain, ô Jésus, aie pitié de nous, nourris-nous et protège-nous, fais-nous voir les biens éternels dans la terre des vivants.
  • Toi qui sais tout et qui peux tout, toi qui sur terre nous nourris, conduis-nous au banquet du ciel et donne-nous ton héritage, en compagnie de tes saints. Amen.

Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 14,12-16.22-26

Le sang des sacrifices est la signature de l’Alliance entre Dieu et son peuple. Jésus signe la nouvelle Alliance de son propre sang.

Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? » Il envoie deux de ses disciples en leur disant : « Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?” Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs ».

Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque. Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu ».

Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Le repas pascal juif associait étroitement les convives à la libération des Hébreux de l’esclavage de l’Égypte : en mangeant la Pâque, ils avaient conscience d’être le peuple que Dieu libère aujourd’hui de la servitude. Jésus associe de même ses disciples à sa mort rédemptrice : en mangeant son corps et en buvant son sang versé à la croix pour la multitude des hommes, les participants du repas eucharistique se reconnaissent le peuple que Jésus libère aujourd’hui de toute servitude, y compris celle du péché. Ils attendent aussi le jour à venir de la délivrance définitive dans le monde nouveau du royaume de Dieu.

Au soir de la Cène, Jésus nous donne rendez-vous au jour où il boira un vin nouveau dans le royaume de Dieu. Comment nos rendez-vous du dimanche préparent-ils ce rendez-vous définitif ?

 

Prière universelle

Tout le monde a besoin de pain pour vivre. Le pain matériel, pour nourrir le corps, le pain de la Parole, pour nourrir l’âme, et le pain de l’amour, pour nourrir le cœur. Laissons monter vers le Seigneur notre prière et demandons-lui de combler toutes nos faims.

R/. Dieu très-haut, écoute-nous.

  • Pour les affamés ; que le Seigneur leur accorde le pain sans lequel la vie n’est plus possible.
  • Pour les assoiffés de sens ; que le Seigneur les conduise vers les puits d’eau vive.
  • Pour tous ceux et celles qui, partout dans le monde, luttent contre la faim ; que le Seigneur leur donne le courage nécessaire à leurs efforts.
  • Pour ceux et celles qui cherchent à inspirer le courage aux désespérés de toutes sortes ; que le Seigneur leur accorde d’être de véritables témoins de sa vie nouvelle.

Dieu de tendresse et d’amour, toi qui ne cesses de nourrir ton peuple avec générosité afin qu’il parvienne là où tu veux le conduire, entends notre prière. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Source de la P.U. : http://www.vieliturgique.ca/

Lectures de la Solennité du Saint-Sacrement en DOCX et PDF

Année C

Lecture du livre de la Genèse 14, 18-20

Le pain et le vin que Melkisédek apporte, préfigurent l’eucharistie.

En ces jours-là, Melkisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu très-haut. Il le bénit en disant : « Béni soit Abram par le Dieu très-haut, qui a créé le ciel et la terre ; et béni soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. » Et Abram lui donna le dixième de tout ce qu’il avait pris. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Melkisédek est un roi païen, et Salem pourrait être l’ancien nom de Jérusalem. Comme tous les roitelets de l’époque, il exerce ses fonctions de grand prêtre. C’est à ce titre qu’il bénit Abraham qui revient d’une razzia punitive contre les troupes qui avaient rançonné la région, en invoquant son propre dieu, une divinité païenne. Abraham lui fait don du dixième du butin qu’il a rapporté de son expédition. Ce n’est qu’une anecdote, mais elle préfigurait pour les Hébreux l’hommage que le peuple élu rendrait plus tard au vrai Dieu dans la même ville, en reconnaissance de son amour et de sa protection. Les premiers chrétiens virent dans le pain et le vin offerts par Melkisédek à Abraham pour le restaurer, un signe de l’eucharistie, que Dieu nous donne en nourriture quand nous nous rassemblons à la messe pour lui rendre compte de notre vie de la semaine.

Comment préparer notre messe du dimanche ? En relisant les signes de Dieu dans la semaine écoulée : telle joie éprouvée, telle rencontre amicale, ce pauvre qui a frappé à la porte de notre cœur, cette réunion où nous avons partagé notre vie dans la foi, cette lecture, ce temps de prière…

Psaume 109

R/ : Tu es prêtre à jamais, selon l’ordre de Melkisédek.

  • Oracle du Seigneur à mon seigneur : « Siège à ma droite, et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône. » R/
  • De Sion, le Seigneur te présente le sceptre de ta force : « Domine jusqu'au cœur de l'ennemi ». R/
  • Le jour où paraît ta puissance, tu es prince, éblouissant de sainteté : « Comme la rosée qui naît de l'aurore, je t'ai engendré ». R/
  • Le Seigneur l'a juré dans un serment irrévocable : « Tu es prêtre à jamais selon l'ordre du roi Melkisédek ». R/

Lecture de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens 1 Co 11, 23-26

En faisant mémoire de la Cène, chaque messe rend présent pour nous, aujourd’hui, le mystère pascal de Jésus.

Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi ». Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi ». Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Annoncer la mort du Seigneur, ce n’est pas rappeler seulement ce fait du passé : le Christ nous a aimés et s’est livré pour nous. C’est reconnaître l’actualité de cet amour du Christ ressuscité : il nous aime et se livre à nous pour qu’avec lui nous aimions nos frères et livrions notre vie pour eux. C’est aussi attendre et préparer sa venue définitive au cœur du monde où son amour aura eu le dernier mot.

Chaque fois que nous célébrons l’eucharistie, l’amour du Christ est proclamé dans l’histoire des hommes.

 

Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 11b-17

« Donnez-leur vous-mêmes à manger », dit Jésus à ses disciples, devant la foule affamée. L’eucharistie demeure toujours pour nous cet appel à la mission

En ce temps-là, Jésus parlait aux foules du règne de Dieu et guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent : « Renvoie cette foule : qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert ». Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Ils répondirent : « Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple ». Il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ ». Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Nous connaissons assez ce texte pour qu’il soit inutile de le commenter. Essayons de le prier.

« Renvoie cette foule », disent les apôtres. Comme il m’arrive souvent, Seigneur, de vouloir me débarrasser de cet importun, de cette responsabilité qui me paraît trop lourde, de ce frère pour lequel je crois ne rien pouvoir faire… de vouloir même me débarrasser de toi et de tes exigences !

« Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Mais tu continues à me faire confiance pour aimer mes frères en ton nom, pour chercher avec eux la réponse à leurs besoins, la justice dont ils ont faim, pour te faire connaître à eux, toi qui peux seul combler toutes leurs faims.

« Nous n’avons pas plus de cinq pains… » Je proteste alors de mon incapacité, de mon peu de moyens, de mon manque de courage, de mon indignité, de mes doutes…

« Faites-les asseoir… » Mais si je « marche » avec toi, Seigneur, comme c’est merveilleux ! Avec mes cinq pains, tu nourris la foule. Ta puissance se révèle à travers ma pauvreté et ma faiblesse. Il te fallait mon cœur, mes bras, mon intelligence, ma foi, et cela suffisait pour que tu fasses l’impossible.

« Les morceaux qui restaient… douze paniers ». Et moi, pour avoir accepté de nourrir mes frères, voici que tu as comblé ma propre faim bien au-delà de mon espérance. Ma peur, ma faiblesse, mes doutes, je sais bien qu’ils n’étaient que faux prétextes pour ne pas entendre mon appel. Tu te donnes à moi, Jésus Christ, toi, mon ami fidèle ! Que ton corps et ton sang me donnent toujours la force de répondre aux appels que tu m’adresses par mes frères les hommes.

 

Prière universelle

Tout le monde a besoin de pain pour vivre. Le pain matériel, pour nourrir le corps, le pain de la Parole, pour nourrir l’âme, et le pain de l’amour, pour nourrir le cœur. Laissons monter vers le Seigneur notre prière et demandons-lui de combler toutes nos faims.

R/. Dieu très-haut, écoute-nous.

  • Pour les affamés ; que le Seigneur leur accorde le pain sans lequel la vie n’est plus possible.
  • Pour les assoiffés de sens ; que le Seigneur les conduise vers les puits d’eau vive.
  • Pour tous ceux et celles qui, partout dans le monde, luttent contre la faim ; que le Seigneur leur donne le courage nécessaire à leurs efforts.
  • Pour ceux et celles qui cherchent à inspirer le courage aux désespérés de toutes sortes ; que le Seigneur leur accorde d’être de véritables témoins de sa vie nouvelle.

Dieu de tendresse et d’amour, toi qui ne cesses de nourrir ton peuple avec générosité afin qu’il parvienne là où tu veux le conduire, entends notre prière. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Source de la P.U. : http://www.vieliturgique.ca/

Lectures du Saint Sacrement en DOCX et PDF

Homélie 

C’est chaque dimanche que nous célébrons dans l’Eucharistie le Corps et le Sang du Christ. Alors, pourquoi l’Eglise nous invite-t-elle, 15 jours après la Pentecôte, à fêter d’une manière encore plus solennelle ce grand mystère de la Foi ?

C’est pour qu’en le contemplant nous puissions mieux comprendre l’intention qui fut celle de Jésus lorsqu’au soir du Jeudi-Saint il inventa cette merveille de son amour.

Le Concile Vatican II nous dit que cette intention peut se résumer en deux mots : c’est pour que l’Eucharistie soit à la fois la Source et l’Aboutissement de toute la vie de l’Eglise, de toute la vie chrétienne.

L’Eucharistie est tout d’abord une Source, car elle nous donne Jésus lui-même dans le mystère de sa mort et de sa résurrection, dans cet acte sauveur par lequel Il est devenu principe de vie divine pour toutes les âmes.

Chaque messe, le Christ crucifié et glorifié, mystérieusement, mais réellement substantiellement présent sous les apparences du pain et du vin consacrés par le prêtre, rend actuelle devant nous et pour nous l’offrande de son sacrifice parfait, accompli une fois pour toutes durant sa Passion et qui constitue un formidable réservoir de vie divine.

Cette vie d’amour qui a jailli de la mort victorieuse du Christ et qui s’écoule abondamment de son cœur transpercé, voici qu’elle est là à notre portée, grâce au rite sacramentel de la Messe. Elle nous est préparée sous forme de nourriture vivifiante dans un repas fraternel « prenez et mangez, prenez et buvez ». Il suffit tout simplement – mais c’est essentiel – d’avoir faim de ce Pain de vie et de répondre aussi souvent que possible à l’invitation qui nous est faite de participer effectivement à ce Banquet du Ciel sur la terre en y communiant.

Heureux sommes-nous alors ! Car cette vie filiale envers le Père et fraternelle envers l’humanité, cette vie humble, pure, détachée, toute de don de soi et de pardon qui fut la sienne, Jésus fait en sorte qu’elle devienne progressivement la nôtre par ce merveilleux phénomène d’osmose qu’est la Communion.

C’est la sève qui passe du cep dans les sarments. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en Lui...  Celui qui me mange vivra par moi ».

L’effet propre de l’Eucharistie nous dit saint Thomas d’Aquin : « c’est la transformation de l’homme en Dieu ».

Nous voyons déjà, frères et sœurs, à partir de ces réflexions que l’Eucharistie c’est le don par excellence, le cadeau suprême que Dieu offre perpétuellement à son Eglise... Et c’est bien là son sens le plus profond selon l’origine du mot : le mot grec charis voulant dire grâce et eu-charis : la grâce la meilleure.

Mais l’Eucharistie, frères et sœurs n’est pas seulement la source de notre vie chrétienne ; nous ne venons pas à la messe uniquement pour recevoir, nous y venons aussi pour donner.

Il y a un deuxième sens, en effet, dans le mot « Eucharistie » qui nous est plus familier : elle signifie action de grâces c’est-à-dire restitution libre et reconnaissante des bienfaits reçus. Toute la vie de Jésus ne fut-elle pas dès le premier instant, mais surtout à l’heure du sacrifice suprême, une incomparable action de grâces sous forme d’offrande de sa personne, bien sûrs, mais aussi de toute la vie des hommes et de toute la création ?

A la Messe, nous sommes invités à entrer dans cette immense offrande de Jésus, dans son mouvement de remise totale et confiante entre les mains du Père. Et nous le faisons si, au sacrifice de la Croix que Jésus rend présent sur l’autel et offre à son Père, nous avons à cœur d’unir notre offrande personnelle. Le Christ veut que nous soyons unis à son sacrifice, nous dit saint Augustin « avec Lui nous faisons la totalité de l’hostie présentée à Dieu ».

Cette offrande de nous-mêmes - qui est symbolisée par la goutte d’eau que le prêtre mêle au vin du calice – elle est constituée par tout ce que notre vie quotidienne comporte d’activités, de travaux, de relations avec les autres, de joies, de peines ou de souffrances, de tous les efforts que nous faisons pour aimer Dieu et le prochain. Il est donc normal que dans tout ce que nous avons vécu depuis la messe précédente, dans tout ce qui vous arrive, dans tout ce que nous avons fait de bien, nous sachions reconnaître un effet de la grâce de Dieu, « car sans Lui nous ne pouvons rien faire ». Alors pour dire à Dieu notre fervent merci, que pourrions-nous faire de mieux que de Lui offrir tout ce qu’il nous a donné, que de Lui en faire retour par le Christ, avec Lui et en Lui.

Il ne faudrait surtout pas, frères et sœurs, qu’en ce lieu d’échange qu’est la Messe, la relation d’amour joue à sens unique, c’est-à-dire de Dieu à nous, il faut aussi qu’elle aille de nous à Dieu. Il faut que notre amour réponde généreusement et joyeusement à son amour. Voilà pourquoi l’Eglise nous dit que l’Eucharistie c’est l’aboutissement, le sommet de notre vie chrétienne. Plus nous y participons et plus s’accomplit en nous le mystère de notre divinisation jusqu’au jour où assis à la Table du Festin dans le Royaume, nous serons pleinement rassasiés de l’Amour divin.

Au terme de cette méditation, puissions-nous mieux comprendre, chers frères et sœurs, que Jésus dans sa divine sagesse ne pouvait rien inventer de plus grand que l’Eucharistie. Nous sommes là au cœur de la foi, au cœur de nos relations avec Dieu.

Que Marie, la Mère de l’Eucharistie, « la femme eucharistique » selon l’expression de Jean-Paul II nous obtienne d’être de plus en plus convaincus de la nécessité absolue de l’Eucharistie pour notre développement et nous épanouissement spirituels... A l’exemple de ces martyrs africains des premiers siècles qui proclamaient fièrement devant leurs juges : « Nous ne pouvons pas vivre sans prendre part au repas du Seigneur ».

Amen.

Homélie

La fête du Corps et du Sang du Christ que nous célébrons nous remet en face du plus étonnant des mystères de notre foi : à savoir le Christ-Ressuscité, glorieux, présent sous l’humble voile du pain et du vin. Car il s’agit bien de sa présence, si mystérieuse qu’elle soit. Quand le prêtre, en effet, prononce les paroles de la Consécration, il parle au nom du Christ et, par la se réalise « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ».

Il peut nous arriver d’être déconcertés par un si grand mystère. Il faut alors nous souvenir d’un mystère tout aussi prodigieux si l’on y réfléchit bien : celui par lequel Dieu appelle chacun d’entre nous, (s’il est fidèle à la grâce) à être comme lui, il s’agit du mystère merveilleux de notre divinisation, que saint Pierre nous révèle lorsqu’il écrit que nous, nous sommes « participants de la nature divine » par un don tout à fait gratuit de Dieu. Saint Jean qui de son côté nous a révélé notre qualité d’enfants de Dieu, s’émerveillait à la pensée qu’un jour « nous verrons Dieu face à face parce que nous serons comme lui ».

Alors, si nous sommes réellement, depuis notre baptême, de la race de Dieu, si nous sommes devenus semblables à lui, si nous sommes appelés à vivre dans son intimité pour l’éternité, et si cette vie d’union à lui commence dès maintenant, pourquoi nous étonner que Dieu ait voulu se faire si proche de nous, si intérieur à nous-mêmes par le mystère de l’Eucharistie ?

Comment s’étonner qu’après nous avoir envoyé son Fils comme Rédempteur et Sauveur, il ait voulu que ce même Fils demeure présent sous les apparences du Pain et du Vin consacrés par le prêtre ?

A partir de là, en effet, tout devient clair : si nous considérons de près ce Pain et ce Vin consacrés et si nous pensons qu’à travers leur voile il s’agit bien de la présence réelle du Christ : alors ce Sacrement nous apparaît expressif de ce que Jésus est vraiment pour nous : le Pain vivant descendu du ciel. Dans ce sacrement, Jésus ne se sert pas de paroles pour se faire entendre. Il se sert de ces humbles réalités que sont le pain et le vin pour se faire comprendre. Quand je regarde l’hostie consacrée et que mes yeux voient du pain, quand je communie et que ma bouche goûte du pain alors tout naturellement je suis amené à comprendre ce que le Christ est pour moi à travers ces signes : il est l’aliment substantiel de mon âme, la nourriture indispensable sans laquelle mon âme ne peut vivre de la vie divine et grandir dans cette vie divine.

Mais ce Sacrement est riche encore d’une autre signification : quand le prêtre consacre le pain, parlant au nom du Christ, il dit : « Ceci est mon corps... » Et de cette façon, d’une manière sacramentelle il sépare le Corps du Christ de son Sang. Certes en faisant cela il accomplit des rites que Jésus lui-même a fixés. Mais alors une nouvelle vérité jaillit dans notre esprit : ce Christ qui est réellement présent le voile du pain et du vin et qui me donne déjà à comprendre qu’il est pour moi Pain de vie me donne aussi à comprendre qu’il est un Pain vivant parce qu’il est Mort sur la Croix, puisqu’il se présente à moi sous les signes sacramentels tel qu’il était sur la Croix, quand il rendit l’esprit, son Corps séparé de son Sang ! Tout s’enchaîne donc harmonieusement.

Voilà pourquoi le Saint Sacrement même lorsqu’il est adoré en dehors de la Messe (et qu’il est instamment recommandé de l’adorer au Tabernacle... on le laisse tellement seul). Le Saint-Sacrement est toujours à comprendre dans cette perspective, du sacrifice : nous ne devons jamais oublier, en effet, que le Sacrifice de la Messe est tout entier destiné à rendre présent, d’une manière sacramentelle le Sacrifice de la Croix, pour que précisément nous puissions nous associer à ce mystère central de notre Rédemption et recevoir la vie divine qu’il nous communique. Saint Thomas d’Aquin enseigne que « la Messe est le Sacrement de la Passion du Christ effectuant l’union de l’homme au Christ immolé ».

Ainsi l’Eucharistie nous apparaît-elle comme un livre qui nous révèle ce que Jésus est pour nous ; qui nous révèle aussi comment sa mort est devenue pour tous ceux qui croient en lui source jaillissante de vie éternelle.

Nous ne remercierons jamais assez le Seigneur de nous avoir donné l’Eucharistie. Elle est vraiment ce qu’il y a de plus grand sur la terre : c’est notre plus précieux trésor.

C’est un mystère de Foi, d’Espérance et d’Amour comme le dit si bien une oraison de Carême « Le Pain que nous avons reçu Seigneur a renouvelé nos cœurs : il nourrit la foi, fait grandir l’espérance et donne la force d’aimer ».

L’Eucharistie, c’est à la fois la rencontre et l’union personnelle des chrétiens avec le Christ, la Messe c’est le Sacrifice Total, c’est-à-dire celui du Christ qui est la tête et celui des membres que sont les chrétiens, c’est une semence de plénitude divine et un gage de résurrection « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour ». C’est comme dit le Concile Vatican II, la source et l’aboutissement de toute la vie chrétienne.

Que la Vierge Marie, qui a pénétré plus que tout autre un si grand mystère, elle qui était debout au pied de la Croix unissant son amour co-rédempteur à l’Amour Rédempteur de Jésus, nous donne d’accueillir le Sacrement de l’Eucharistie avec une foi sans faille. Qu’elle intercède pour nous, aussi, afin que nous puissions conformer notre vie à l’enseignement que Jésus nous donne du haut de la Croix et dans l’Eucharistie : à savoir qu’il faut aimer Dieu et notre prochain d’un amour sans mesure et quoiqu’il en coûte. C’est ainsi que nous ferons de toute notre vie, un sacrifice agréable à Dieu et que nous serons pour tous nos frères un pain vivant capable de faire grandir l’Amour et l’Unité de tous dans le Christ.

Amen.

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15 juin 2022 3 15 /06 /juin /2022 14:45

Retour sur le jeudi 26 mai 2016, ou le Pape François s’est rendu à la basilique Saint-Jean-de-Latran pour célébrer la messe de la solennité du Corps et du Sang du Christ.

Donner à manger à la foule

« Prenez le pain, rendez grâce, et rompez-le ». Dans son homélie, le Pape a commenté le récit de la Dernière Cène par saint Paul (1Co 11, 24-25). Jésus commande à ses disciples de « répéter le geste » par lequel il a institué le mémorial de sa Pâque. Aujourd’hui, comme l’a fait le Christ pour nous et en mémoire de ce sacrifice, le Pape a demandé aux fidèles « de se donner », « de se rompre pour les autres ».

Comme les disciples lors de la multiplication des pains (Luc 9, 13), il faut faire passer « dans nos pauvres mains » le pain rompu des mains de Jésus pour donner, avec lui, à manger à la foule.

Le Pape évoque ces saints et saintes -célèbres ou anonymes- qui se sont rompus eux-mêmes pour donner à manger à leurs frères, mais aussi ces pères et ces mères qui en coupant du pain sur la table du foyer, « ont rompu leur cœur pour faire grandir leurs enfants ». Il parle également de ces chrétiens, « citoyens responsables » qui ont rompu leur propre vie « pour défendre la dignité de tous ».

« Où trouvent-ils la force pour faire tout cela ? Justement dans l’Eucharistie », répond François, « dans la puissance d’amour du Seigneur ressuscité ». Le pain rompu est, dit-il, une icône, le signe de reconnaissance du Christ et des chrétiens. Depuis le commencement, l’Eucharistie est « le centre et la forme de la vie de l’Église » assure le Pape.

La procession, « un geste pour faire mémoire de Lui »

À l’issue de la célébration eucharistique, les fidèles ont pris part à la procession traditionnelle, derrière l’ostensoir contenant le Saint-Sacrement, placé sur un véhicule pourvu d’un dais. Le cortège précédé des membres des confréries et du clergé romain se dirige vers la basilique Sainte-Marie-Majeure.

À la fin de son homélie, François avait souhaité que le geste posé en prenant part à la procession eucharistique réponde au mandat de Jésus. Que ce soit « un geste pour faire mémoire de Lui ; un geste pour donner à manger à la foule d’aujourd’hui ; un geste pour rompre notre foi et notre vie comme signe de l’amour du Christ pour cette ville et pour le monde entier ».

Comme les années précédentes, le Pape François a renoncé à suivre ce long trajet qui dure plus d’une heure pour se rendre en voiture jusqu'à la basilique Sainte-Marie-Majeure. Ses prédécesseurs, Jean-Paul II et de Benoît XVI accompagnaient le cortège à genoux sur un prie-Dieu derrière le Saint-Sacrement.

Une fête populaire

Connue également sous le nom de Fête-Dieu, cette solennité fut célébrée pour la première fois à Liège en 1247 pour honorer le Saint-Sacrement. Elle fut imposée à toute l’Église d’Occident quelques années plus tard par le pape Urbain IV.

La procession de la Fête-Dieu est une institution à Rome, depuis que Jean-Paul II l’a relancée en 1979. Très populaire, elle attire chaque année des foules impressionnantes de fidèles, de touristes et de curieux. (MD)

Intégralité de l'homélie du Pape lors de la messe célébrée pour la Fête-Dieu

« Faites cela en mémoire de moi » (1Co 11, 24.25)

Par deux fois, l’Apôtre Paul, écrivant à la communauté de Corinthe, rapporte de commandement de Jésus dans le récit de l’institution de l’Eucharistie. C’est le témoignage le plus ancien sur les paroles du Christ lors de la Dernière Cène.

« Faites cela ». C’est-à-dire prenez le pain, rendez grâce et rompez-le ; prenez le calice, rendez grâce et distribuez-le. Jésus commande de répéter le geste par lequel il a institué le mémorial de sa Pâque, au moyen duquel il nous a donné son Corps et son Sang. Et ce geste est parvenu jusqu’à nous : c’est le “faire” l’Eucharistie, qui a toujours Jésus comme sujet, mais qui se réalise à travers nos pauvres mains ointes d’Esprit Saint.

« Faites cela ». Déjà précédemment Jésus avait demandé aux disciples de “faire” ce qu’il avait déjà clair dans son esprit, en obéissance à la volonté du Père. Nous venons de l’entendre dans l’Évangile. Devant les foules fatiguées et affamées, Jésus dit aux disciples : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Luc 9, 13). En réalité c’est Jésus qui bénit et rompt les pains jusqu’à rassasier tous ces gens, mais les cinq pains et les deux poissons ont été offerts par les disciples, et Jésus voulait précisément ceci : qu’au lieu de congédier la foule, ils mettent à sa disposition le peu qu’ils avaient. Et ensuite, il y a un autre geste : les morceaux de pain, rompus par les mains saintes et vénérables du Seigneur, passent dans les pauvres mains des disciples, qui les distribuent aux gens. Cela aussi c’est “faire” avec Jésus, c’est “donner à manger” avec lui. Il est clair que ce miracle ne veut pas seulement rassasier la faim d’un jour, mais il est signe de ce que le Christ entend accomplir pour le salut de toute l’humanité en donnant sa chair et son sang (cf. Jn 6, 48-58). Et cependant il faut toujours passer par ces deux petits gestes : offrir le peu de pains et de poissons que nous avons ; recevoir le pain rompu des mains de Jésus et le distribuer à tous.

Rompre : c’est l’autre parole qui explique le sens du « faites cela en mémoire de moi ». Jésus s’est rompu, il se rompt pour nous. Et il nous demande de nous donner, de nous rompre pour les autres. Justement ce “rompre le pain” est devenu l’icône, le signe de reconnaissance du Christ et des chrétiens. Rappelons-nous Emmaüs : ils le reconnurent « à la fraction du pain » (Luc 24, 35). Rappelons-nous la première communauté de Jérusalem : « Ils étaient assidus […] à la fraction du pain » (Ac 2, 42). C’est l’Eucharistie, qui devient depuis le commencement le centre et la forme de la vie de l’Église. Mais pensons aussi à tous les saints et saintes -célèbres ou anonymes- qui se sont « rompus » eux-mêmes, leur propre vie, pour “donner à manger” à leurs frères. Que de mamans, que de papas, avec le pain quotidien, coupé sur la table de la maison, ont rompu leur cœur pour faire grandir leurs enfants, et les faire bien grandir ! Que de chrétiens, comme citoyens responsables, ont rompu leur propre vie pour défendre la dignité de tous, spécialement des plus pauvres, des exclus et des discriminés ! Où trouvent-ils la force pour faire tout cela ? Justement dans l’Eucharistie : dans la puissance d’amour du Seigneur ressuscité, qui aujourd’hui aussi rompt le pain pour nous et répète : « Faites cela en mémoire de moi ».

Puisse aussi le geste de la procession eucharistique, que nous allons accomplir dans peu de temps, répondre à ce mandat de Jésus. Un geste pour faire mémoire de Lui ; un geste pour donner à manger à la foule d’aujourd’hui ; un geste pour rompre notre foi et notre vie comme signe de l’amour du Christ pour cette ville et pour le monde entier.

Source : Radio Vatican

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