Monseigneur Bernard Charrier, évêque émérite de Tulle nous en donne l'explication dans sonhomélie.
Il ordonna samedi 15 février 2020, Antoine Plateaux, Olivier Rabilloud, Vincent Bonnet et Xavier de Massol diacres permanents au service du diocèse de Nantes, en la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul. Le diocèse étant toujours dans l’attente de la nomination d’un évêque, l’administrateur diocésain avait fait appel à Mgr Charrier pour présider ces ordinations.
Ce dimanche 14 juillet 2024, comme chaque deuxième dimanche de juillet, l’Église catholique célèbre les marins et leurs familles, et tous ceux qui sont en lien avec le monde de la mer. Une occasion de prier pour eux, et de sensibiliser plus largement sur ce secteur dont on parle peu, mais qui est au centre de la vie de chacun.
Le Dimanche de la mer rappelle également la coopération quotidienne des équipages, des dockers et du personnel maritime, mais aussi des aumôniers, des bénévoles, ainsi que la présence de membres des Églises locales dans les ports.
Née en Angleterre en 1975 à l’initiative de l’Apostolat de la mer, de la mission auprès des marins et de la Sailors’ Society, cette journée a pris, par la suite, une dimension internationale et œcuménique. Le nombre total de marins et de leurs familles s’élève à plusieurs millions.
Le cardinal Michael Czerny, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral, a publié ce 9 juillet un message, dans lequel il explique que l’Église s’est développée par la mer. Il relate l’histoire des apôtres qui ont sillonné la Méditerranée pour évangéliser le monde, et souligne que la mer est donc toujours essentielle pour la vie de tous les peuples.
Il affirme que les marins sont souvent contraints de vivre loin de leurs familles, de leurs paroisses, et donc de l’Eucharistie. Il invite les fidèles et les Églises locales à bien les accueillir : « Puissions-nous nous inspirer de l’exemple des échanges mutuels dans la vie des marins. Que les gens de la mer se sentent partie intégrante de l’Église, où qu’ils aillent ». Il souligne ainsi l’importance de développer des liens fraternels avec les marins, dont le travail n’est pas forcément visible : « Le Dimanche de la mer rend visibles leurs réalités quotidiennes habituellement invisibles ».
« Nous demandons à Notre-Dame, Étoile de la mer, d’accompagner tous ceux dont la vie et le travail sont marqués par la mer, et d’être l’étoile qui les guide sur le chemin du Christ », conclut le préfet du Dicastère.
en présence des évêques de la Région Île-de-France à Saint-Sulpice - Paris 6e – le Mardi 21 mai 2019
Jésus nous dit : « Je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne ». La paix à la manière du monde ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
Pour le monde, la paix c’est d’abord la tranquillité. L’expression courante : « Fiche moi la paix » montre qu’il s’agit tout d’abord de ne pas être dérangé. Mais, j’en suis témoin, accueillir le Christ, c’est accepter d’être dérangé, d’être déplacé. La paix inamovible de celui qui ne veut pas bouger n’est pas la paix du Seigneur. Combien de fois ai-je été et serai-je importuné par des sollicitations inopportunes ? Tel pauvre qui vient frapper à ma porte pour manger un peu, 10 minutes avant que j’aille célébrer la messe. La première tentation est de lui dire : « Passez plus tard, là, je n’ai pas le temps » en sachant qu’il ne reviendra pas. Si je prends au sérieux les paroles de Jésus, c’est lui-même qui vient mendier un peu de pain. Puis-je consacrer le Pain divin si je ne donne pas ce pain qu’il me réclame ?
La paix du monde, c’est aussi la bonne conscience que l’on a ou que l’on se donne pour, comme dit la sagesse populaire, « dormir sur ses deux oreilles ». Mais la bonne conscience n’est pas la paix du Christ. Si souvent on justifie ses actes mauvais par de bons sentiments : « Si on supprime sa vie c’est pour qu’il ne souffre pas » ; « On divorce pour le bien des enfants » ; « On empêche les enfants trisomiques de vivre parce qu’ils seraient forcément malheureux ». Non, vraiment, la bonne conscience n’est pas la paix du Christ.
Pour le monde, la paix est l’absence de guerre. Certes, pourtant la vie est un combat, toujours et inévitablement. C’est ce combat qui nous révèle à nous-mêmes. Tout dépend des armes que l’on emploie. Il y a des armes qui tuent, qui blessent, qui humilient, qui bafouent. Et puis, il y a la seule arme que nous a donnée le Christ : l’amour. Oui, c’est l’amour qui nous donne la paix du Christ, la paix profonde, inaltérable malgré les épreuves. C’est l’arme la plus difficile à manier. Seul Jésus nous apprend à nous en servir. Il nous en a donné l’exemple : il s’agit de se donner jusqu’au bout.
Dieu s’est fait vulnérable pour nous montrer que l’amour ne se révèle vraiment que face à la vulnérabilité, à la pauvreté, à la fragilité. C’est la leçon que nous a laissé Jean Vanier. Il n’existe que deux manières d’envisager la dignité humaine. Soit elle tient à l’existence même de la personne qui, dans tous les cas, mérite d’être aimée, soit sa dignité tient à sa perfection physique et psychique qui lui vaut le droit d’être acceptée dans la société et d’avoir le label si précieux qui lui donne l’autorisation de vivre.
Puis-je me permettre de vous raconter une histoire qui me touche personnellement ? Un ami de mon âge a eu autrefois un grave accident de la route qui l’a laissé tétraplégique. Il avait 21 ans. Je me souviens d’avoir prié de toutes mes forces pour que Dieu le guérisse, car j’ai toujours pensé que tout était possible à Dieu. Dieu ne m’a pas exaucé. Mais mon ami fréquentait une jeune fille qui l’aimait et qui s’est marié avec lui après son accident. Ils ont eu naturellement deux beaux enfants. Lui est devenu chef d’entreprise, il a passé son permis de conduire malgré son très grave handicap, il est aujourd’hui encore maire de son village. Je me rends compte après tout ce temps que Dieu m’a exaucé. Ce que je demandais en implorant sa guérison, c’est qu’il soit heureux. Eh bien, je vois aujourd’hui qu’il a réussi sa vie et qu’il a pu être heureux malgré ce terrible handicap. C’est l’amour qui l’a sauvé.
Cela illustre exactement ce que disait saint Jean Paul II dans sa première encyclique Le Rédempteur de l’homme : « L’homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même incompréhensible, sa vie est privée de sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il ne rencontre pas l’amour, s’il n’en fait pas l’expérience et s’il ne le fait pas sien, s’il n’y participe pas fortement ».
Fêter le septième centenaire du diocèse de Tulle ne peut pas se résumer à porter un simple regard sur le passé, même si connaître l’histoire de son Église est toujours instructif. Votre évêque d’ailleurs le déclarait récemment : « Cette année jubilaire ne veut pas être un retour sur un passé multiséculaire pour nous glorifier ou nous complaire dans la nostalgie ». Vivre un jubilé, c’est vivre un grand temps fort spirituel, c’est ouvrir son présent sur l’avenir, c’est se remettre ensemble devant le Seigneur et lui dire : « Seigneur, qu’attends-tu de nous ? A quoi nous appelles-tu ? Quels défis nous invites-tu à relever ? ». C’est la question des apôtres au lendemain de la résurrection. C’est la question que votre Église a régulièrement posée au Seigneur aux grands moments de son histoire, qui est aussi une histoire sainte, depuis les premiers évangélisateurs, qui, comme Saint Martial, premier évêque de Limoges, ont apporté en Gaule l’Évangile du Christ, jusqu’à ces missionnaires comme le Père Pierre Dumoulin-Borie, qui est parti annoncer le Christ au Tonkin et est mort martyr, le 24 novembre 1838, à l’âge de 30 ans. Mettons-nous à l’écoute de l’appel du Seigneur. Rappelons-nous que la fécondité apostolique n’est pas une question de nombre ni de moyens humains, mais de grâce du Seigneur et de disponibilité à le servir. N’oublions pas que l’aventure évangélique a commencé avec une poignée d’hommes et de femmes et que c’est toujours avec quelques cœurs généreux qu’elle repart.
Alors, « Seigneur, qu’attends-tu de nous ? ».
Le Seigneur attend de notre Église qu’elle soit une Église de disciples-missionnaires.
Aujourd’hui, comme aux premiers temps de l’Évangile, le Christ nous appelle à être ses disciples et ses apôtres. Saint Marc écrit : « Il (Jésus) monte sur la montagne et il appelle ceux qu’il voulait. Ils vinrent à lui et il en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher avec pouvoir de chasser les démons » (Mc 3, 13-15). Aujourd’hui, le Seigneur nous invite à le rejoindre, à vivre dans son intimité, à nous mettre à l’écoute de sa parole puis à témoigner du salut qu’il vient nous apporter. On ne peut vraiment témoigner de lui que si on se ressource en lui. Ce n’est d’ailleurs que quand on l’a vraiment rencontré et appris à l’aimer que l’on a envie alors de l’annoncer. Dans son exhortation Evangelii gaudium le pape François nous rappelle avec vigueur que tous les chrétiens sont invités à être des disciples-missionnaires : « Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ ; nous ne disons plus que nous sommes « disciples » et « missionnaires » mais toujours que nous sommes des disciples missionnaires » (n° 120). C’est parce que nous avons le cœur touché par le Christ que nous désirons le faire connaître et le faire aimer.
Oui, le premier appel que le Seigneur lance à notre Église, c’est : « Sois une communauté de foi », une communauté vivante qui suscite et soutient des disciples du Christ, c’est-à-dire des hommes, des femmes, des enfants et des jeunes qui ont fait une véritable rencontre personnelle avec le Seigneur. Aujourd’hui, moins que jamais, on ne peut être chrétien, simplement par tradition ou par habitude. On ne peut l’être que par conviction personnelle, que parce que l’on est entré dans une amitié avec le Christ, une amitié que l’on découvre au jour le jour et que l’on n’a jamais fini d’approfondir. Nos communautés chrétiennes doivent être des lieux sources pour la foi de leurs membres, des communautés où on nourrit cette foi par la prière, la qualité des célébrations, l’adoration et la célébration eucharistique, par la lecture de l’Écriture comme Parole de Dieu, par tous ces temps forts spirituels que nous pouvons nous donner, par exemple aux grands temps de l’année liturgique. Seules des communautés vivantes, priantes, joyeuses, vivant de l’Évangile peuvent être attirantes.
Des communautés qui vivent du Christ sentiront tout naturellement le besoin d’être missionnaires, non pas comme une consigne qui s’imposerait de l’extérieur mais comme un appel intérieur, le mouvement normal et spontané de la foi. Jésus - vous l’avez vu - appelle ses disciples pour être avec lui, pour écouter sa parole, pour vivre dans son amitié mais aussi pour être témoins de ce qu’ils ont vécu et découvert. Ils ont à dire à tous : « Nous avons trouvé la source d’eau vive. Elle nous désaltère. Nous l’avons trouvée mais elle ne nous appartient pas. Elle est pour tous. Si tu as soif, toi aussi, viens et vois. Viens et bois ». La mission évangélique n’est pas ce prosélytisme intempestif et peu respectueux où l’on voudrait imposer aux autres ses convictions, mais l’invitation à entrer dans une expérience : « Viens et vois ». C’est un véritable appel à la liberté : « Entre dans l’expérience et tu verras par toi-même ». Mais me direz-vous, quelle est cette source d’eau vive, cette Bonne Nouvelle que nous avons à annoncer ? C’est fondamentalement celle de la miséricorde de Dieu, de la tendresse du Seigneur. Si j’avais à résumer en quelques mots ce qui me paraît être le cœur de l’Évangile, je dirais : « Le Christ vient dire à chacun : tu es aimé. Qui que tu sois, quelque soit le regard que les autres portent sur toi ou que tu peux porter sur toi-même à certains jours, dis-toi que tu es aimé, tu es le fils, la fille, bien-aimé(e) du Père. Laisse-toi aimer. Laisse cet amour demeurer en toi, t’habiter et tu feras l’expérience que ta vie va changer. L’Esprit va te transformer, va mettre en toi paix, joie, bienveillance, confiance, courage, amour des autres. Et si tu es aimé, à ton tour, tu es invité à aimer ». Je crois que ce message, qui annonce et propose le salut de Dieu est beaucoup plus attendu que l’on ne croit, si nous écoutons en particulier ce que nous partagent les catéchumènes, les adultes qui demandent la confirmation et ceux que l’on appelle les recommençants, c’est-à-dire ces hommes et ces femmes qui se remettent en route sur le chemin de la foi ou de la vie ecclésiale.
Nos communautés sont invitées à vivre cette dynamique missionnaire. Celle-ci doit se vivre dans deux dimensions fondamentales : une dimension d’accueil et une dimension d’aller vers.
Tout d’abord accueillir. Toute notre pastorale, notre catéchèse, notre préparation aux sacrements, notre vie paroissiale, doit être repensée dans une perspective missionnaire. Ne nous plaignons pas que les gens n’aient pas la foi, ou soient mal croyants. Réjouissons-nous plutôt que nous soit donnée l’occasion d’une première annonce de la foi, d’une première proposition de l’Évangile.
Mais il ne suffit pas d’accueillir, surtout à une époque où beaucoup ne viennent pas ou ne viennent plus frapper à notre porte. Il faut aller vers, aller à la rencontre. Comme dit le pape François, l’Église doit « sortir », aller à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps. Elle ne doit pas ressembler à la femme recourbée de l’Évangile, celle qui ne regarde que son nombril. L’Église ne doit pas se refermer sur elle-même, ne se préoccuper que de sa propre animation, ni s’intéresser qu’à son organisation interne, elle doit aujourd’hui sortir, aller à la rencontre, dialoguer, ouvrir des chemins nouveaux à l’Évangile. N’hésitons pas à prendre des initiatives puis à échanger ensemble sur toutes les actions missionnaires que nous avons pu mener les uns les autres.
N’oublions non plus pas que l’évangélisation implique aussi un lent compagnonnage des hommes et des femmes de notre temps, un témoignage donné à l’Évangile dans ce qui fait notre vie la plus quotidienne. Regardez Jésus lui-même. Il s’adresse aux foules. Il parle parfois longuement mais il se laisse aussi toucher par les détresses humaines. Il va à la rencontre des pauvres, des malades, des possédés, des lépreux, des prostituées, des pécheurs. Il les accueille, les écoute, les bénit, les guérit, leur pardonne leurs péchés. Il donne à chacun un signe concret de la tendresse du Père. Le pape François nous dit que l’on ne peut regarder le Christ en croix sans suivre son regard qui rejoint tout son peuple, sans entrer dans sa compassion. Les disciples de Jésus ne doivent pas avoir peur de toucher la chair souffrante du Seigneur à travers toutes les souffrances, les drames, les appels et les attentes de tous ceux qui vivent autour d’eux. La mission appelle à ce compagnonnage !
Frères et sœurs, relisez les Orientations pastorales diocésaines données par votre évêque. Vous y trouverez des suggestions et des propositions pour vraiment entrer dans cette dynamique missionnaire que je viens d’évoquer.
Enfin, je vous invite à renforcer la fraternité au sein de vos communautés chrétiennes. Seules des communautés fraternelles peuvent être appelantes et donner le goût de l’Évangile. Jésus a rappelé à ses disciples que c’est au signe de l’amour fraternel que le monde reconnaîtrait qu’ils sont envoyés par lui. Dans un monde où la fraternité est souvent absente, ce signe ecclésial est d’autant plus attendu. Nous sommes frères parce que nous sommes enfants d’un même Père. Cette fraternité implique accueil mutuel, écoute, bienveillance, accueil des différences, patience, sens de la réconciliation et du pardon. Trop souvent, nous sommes durs entre nous et pas toujours charitables. Le pape François parle du « caquetage » qu’il a rencontré dans certaines paroisses : on parle beaucoup les uns sur les autres et pas toujours en bien ! Je suis frappé de voir que l’on redécouvre de plus en plus aujourd’hui, et même en dehors de la sphère ecclésiale, l’importance de la bienveillance. Soyons bienveillants les uns avec les autres ! Nous respirerons la joie. N’hésitons pas d’ailleurs à vivre cette vie fraternelle dans le cadre de petites fraternités comme votre évêque vous y invite. On sent d’ailleurs que c’est une recherche qui se fait un peu partout en France. J’étais cet été au Sénégal. J’ai découvert que les paroisses sénégalaises avaient développé en leur sein de nombreuses petites fraternités. C’est une belle façon de vivre l’Église, source de vitalité ecclésiale et de dynamisme apostolique !
Frères et sœurs, voici donc quelques appels qu’à la suite du pape François et de votre évêque, je me suis senti invité à vous lancer ce soir de la part du Seigneur. La tâche vous paraît peut-être impressionnante, les défis difficiles à relever. Dites-vous que vous n’êtes pas seuls, que le Seigneur donne toujours la grâce d’assumer la mission qu’il nous confie. C’est lui qui est à l’œuvre. C’est lui qui touche les cœurs. Je suis frappé de tous les témoignages que j’en reçois. Alors, n’ayez pas peur. Gardez confiance. Que ce Jubilé vous donne force, courage et joie. Bonne route à tous pour la mission ! Amen.
+ Jean-Pierre cardinal RICARD
Archevêque de Bordeaux
Évêque de Bazas
Vous trouverez toutes les images de la cérémonie ICI.
Le sans-abri mort de froid à Rome, les sœurs de Mère Teresa tuées au Yémen, les personnes qui tombent malades dans la “terre des feux”… Lors de la messe matinale de ce lundi 14 mars 2016, à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a rappelé certains faits dramatiques de l’actualité récente. Devant ces « vallées obscures » de notre temps, a-t-il affirmé, l’unique réponse est de se confier à Dieu. Aussi quand nous ne comprenons pas, comme face à la maladie rare d’un enfant, il faut se confier dans les mains du Seigneur qui ne laisse jamais seul son peuple.
Suzanne, une femme juste, est « salie » par le « mauvais désir » de deux juges, mais préfère se confier à Dieu et choisir de mourir innocente plutôt que de faire ce que voulaient ces hommes. François s’appuie sur la Première lecture, tirée du Livre de Daniel, pour souligner que, aussi quand nous nous trouvons à parcourir une «vallée obscure», nous ne devons avoir peur d’aucun mal.
Tant de vallées obscures, où es-tu, Seigneur ?
« Quand nous, aujourd’hui, nous regardons tant de vallées obscures, tant de disgrâces, tant de gens qui meurent de faim, de guerres, tant d’enfants handicapées, tant et tant que maintenant, quand tu demandes aux parents : "Mais il a quelle maladie ?" "Personne ne le sait : cela s’appelle une maladie rare". C’est celle que nous, nous provoquons avec nos choses : pensons aux tumeurs de la Terre des feux (en Italie du Sud, les décharges sauvages, souvent incendiées, provoquent de nombreux cancers). Quand tu vois tout cela, mais où est le Seigneur, où es-tu ? Tu chemines avec moi ? C’était le sentiment de Suzanne. Aussi le nôtre. Tu vois ces quatre sœurs assassinées ; mais elles servaient par amour, et elles ont fini assassinées par haine ? Quand tu vois qu’on ferme les portes aux réfugiés, on les laisse dehors, à l’air, avec le froid… Mais, Seigneur, où es-tu ? »
Pourquoi souffre un enfant ? Je ne sais pas pourquoi, mais je me confie à Dieu.
« Comment je peux me confier à Toi, a demandé le Pape, si je vois toutes ces choses ? Et quand les choses m’arrivent à moi, chacune de nous peut dire : mais comment je me confie à Toi ? » « Seulement, il y a une réponse à cette question », a dit François. « On ne peut pas l’expliquer, moi je n’en suis pas capable ».
« Pourquoi souffre un enfant ? Je ne sais pas : c’est un mystère, pour moi. Seulement, je suis éclairé (pas dans la réflexion, mais dans l’âme) par Jésus à Gethsémani. "Père, ce calice, non. Mais que Ta volonté soit faite." Il se confie à la volonté du Père. Jésus sait que tout ne finit pas, avec la mort ou avec l’angoisse, et le dernier mot sur la Croix "Père, dans tes mains je me confie", et il meurt comme ça. Se confier à Dieu, qui chemine avec moi, qui chemin avec mon peuple, qui chemine avec l’Église : ça, c’est un acte de foi. Moi, je me confie. Je ne sais pas : je ne sais pas pourquoi cela arrive, mais moi, je me confie. Tu sauras pourquoi ».
Le mal n’est pas définitif, le Seigneur est toujours avec nous.
Et ceci, a-t-il dit « c’est l’enseignement de Jésus : celui qui se confie au Seigneur qui est Pasteur, il ne manque de rien ». Aussi s’il va vers une vallée obscure, a-t-il souligné, « il sait que le mal est une mal d’un moment, mais il n’y aura pas le mal définitif "parce que Tu es avec moi, Ta houlette et Ton bâton me rassurent" ». Cette sécurité «est une grâce» que nous devons demander : « Seigneur, enseigne-moi à me confier à Tes mains, à me confier à Ta direction, aussi dans les mauvais moments, dans les moments obscurs, dans le moment de la mort ».
« Cela nous fera du bien, aujourd’hui, de penser à notre vie, aux problèmes que nous avons, et demander la grâce de nous confier aux mains de Dieu. Penser à tant de gens, qui n’ont même pas une ultime caresse au moment de mourir. Il y a trois jours il y en a un qui est mort de froid, ici, dans la rue, un sans-abri. En plein dans Rome, une ville avec toutes les possibilités pour aider. Pourquoi, Seigneur ? Même pas une caresse… Mais moi, j’ai confiance, parce que Tu ne déçois pas ».
« Seigneur, a-t-il conclu, je ne te comprends pas. C’est une belle prière. Mais sans comprendre, je me confie dans Tes mains ».
Cette petite notation que Saint Jean a placée intentionnellement au début de cet Evangile, si riche en signification des Noces de Cana, est d’une portée inouïe.
Elle nous fait entrevoir à quel point, Jésus désire associer d’une manière unique, à son œuvre de Salut, Marie sa très Sainte Mère.
S'il l'interpelle en cette circonstance, qui marque le début de son ministère apostolique en lui décernant le titre solennel de Femme, pour bien montrer qu’Il la considère comme la Nouvelle Eve, la Mère de cette humanité nouvelle, de cette humanité régénérée qu’Il vient constituer Lui, le Nouvel Adam et qui sera le fruit merveilleux des Noces de la Croix, mystérieusement annoncées par les Noces de Cana.
Oui, c’est parce que Marie est présente à ce repas de Noces (n’est-elle la première invitée ?) que Jésus va manifester sa Gloire en faisant son premier miracle.
C’est pour qu’il apparaisse très clairement aux yeux de tous, qu’Il entend bien l’associer intimement à son introduction dans le monde (puisqu’Il inaugure, en fait, à ce moment là sa Vie Publique, sa Vie Apostolique).
Oh certes ! Cette association de la Très Sainte Vierge à l’introduction du Christ dans le monde, elle a commencé avec la Conception virginale de Jésus et sa Naissance à Bethléem, mais ce qu’il importe de bien saisir, c’est qu’à Cana, Elle se manifeste dans toute son ampleur.
Jésus, en effet, pour bien montrer que sa Mère est son Introductrice, non seulement dans la chair, mais aussi dans sa mission spirituelle de Fils de Dieu (qui pour attirer l’attention des hommes sur la vérité qu’Il veut leur enseigner, se dispose à faire des miracles) Jésus décide de faire son premier miracle, comme une réponse éclatante à son intervention médiatrice.
Notre Seigneur, n’était pas venu aux Noces avec l’intention d’y commencer la série de ses miracles et Il le fait nettement remarquer lorsqu’Il déclare : « mon heure n’est pas encore venue ». Si donc Il devance cette heure en opérant le prodige de l’eau changée en vin, c’est bien parce que sa Mère, lui en a fait la demande et avec cette qualité de Foi dont Il dira plus tard, qu’Elle est capable de transporter les montagnes.
Jésus nous fait ainsi comprendre qu’Il ne veut être nulle part et qu’Il ne veut rien faire que par Marie, son inséparable Collaboratrice. Il ne veut être nulle part que là où cette incomparable Médiatrice d’Amour l’a introduit et Il ne veut répandre ses grâces de conversion et de sainteté qu’à sa demande.
Ce flash évangélique sur le rôle dévolu à Marie est sans nul doute une pressante invitation à recourir, tant pour les nécessités du corps que pour celles de l’âme à cette « Reine aux mains jointes » qui est notre Avocate Toute-Puissante sur le Cœur de son Fils, le Christ-Roi, ce Fils qui veut que nous ayons tout par Elle et qui ne lui refuse absolument rien. Mais il y a plus : en creusant la signification de cet Evangile, nous devons comprendre que nous-mêmes qui sommes instamment conviés à l’Apostolat en vertu de notre Baptême et de notre Confirmation, nous ne pourrons contribuer à introduire le Christ dans le monde que dans la mesure où nous serons configurés à Marie, que dans la mesure où étant devenus des « Copies Vivantes de Marie », comme dit Saint Louis Marie Grignion de Montfort, nous la rendrons présente et agissante.
Disons-nous bien que Dieu ne change point dans ses façons d’agir.
Ce qui est mentionné au début de la mission du Christ se poursuit : c’est toujours Marie qui introduit le Christ dans le monde.
N’allons pas croire, en effet, qu’il suffise de n’importe quel dévouement pour ouvrir les portes au Christ, dans cette humanité qui plus que jamais a besoin de Lui, même l’action missionnaire ou la pastorale la mieux organisée ne saurait suffire.
Nous devons être de plus en plus convaincus, qu’une autre condition est absolument nécessaire pour que Jésus puisse pénétrer dans tant de milieux qui sont loin de Lui : c’est que Marie soit là et qu’Elle y soit de la manière dont Elle doit être présente, c’est à dire à travers les âmes qui lui sont entièrement consacrées et s’appliquent, de ce fait, à reproduire toutes ses vertus, tous les traits de sa Sainteté.
De fait, il en va de Marie comme de Jésus.
Il ne suffit pas, en effet, que Jésus soit Glorieux dans le ciel et même présent dans les Tabernacles de nos Eglises ou Chapelles, pour que son œuvre se réalise, il faut qu’Il soit présent par le Pape, les Evêques, les Prêtres, qui enseignent sa Parole, guident les âmes et les sanctifient par les Sacrements.
Eh bien, c’est la même chose pour Marie.
Il ne suffit pas qu’Elle soit présente à la droite de son Fils dans le Ciel,
Il ne suffit pas qu’Elle apparaisse de temps en temps sur la Terre.
Il faut qu’Elle soit prolongée, continuée dans les âmes qui se sont entièrement données à Elle et qui, parce qu’elles vivent en étroite communion avec Elle, appellent, attirent Jésus sur la Terre.
Cette vérité qui est un merveilleux secret de fécondité apostolique se trouve largement confirmée par l'expérience séculaire de l'Eglise, mais plus particulièrement par les grand Apôtres, et les grands Missionnaires.
Saint François Xavier par exemple, qui porta la Foi aux Indes, il déclarait ceci :
« J’ai trouvé le peuple rebelle à l’Evangile chaque fois qu’à côté de la Croix de Jésus,j’ai omis de montrer l’image de sa Mère ».
Il convient de citer également, notre contemporain Saint Maximilien Kolbe, qui considérait Marie comme son « passe partout », capable d’ouvrir au Christ, les cœurs des plus grands pécheurs.
« Par l’Immaculée, disait-il, nous voulons gagner au Christtoutes les âmes dans le monde entier,mais je crois que pour hâter cette victoire,il n’y a point de meilleur moyen que de nous consacrer chaque jour davantage et plus parfaitement à l’Immaculée,car plus nous serons siens,plus Elle pourra se servir de nous en toute liberté.Il n’y a pas de moyen plus efficace ».
Retenons donc, chers frères et sœurs, cette leçon si importante et mettons-la en pratique.
Que grâce à notre vie entièrement possédée par Elle, inspirée et animée par Elle, la Très Sainte Vierge puisse être vraiment là, partout où nous vivons : dans nos familles, dans les associations auxquelles nous appartenons, dans nos lieux de travail ou de loisir, dans nos quartiers ou dans nos villages, afin que le Seigneur y entre et soit de plus en plus, connu, aimé et glorifié.
:
Nombreux coloriages catholiques et autres, vies de saints et homélies.
Suivez-moi sur FB, X, Pinterest et Instagram (voir icônes en bas de page).
N'oubliez pas de vous inscrire à la Newsletter, c'est gratuit ! Merci à tous !