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7 janvier 2024 7 07 /01 /janvier /2024 20:52

Chaque année, je peux accompagner un groupe de chanteurs à l'étoile. Pour l'Épiphanie, aujourd'hui, je suis à nouveau en route avec des enfants et des jeunes, de porte en porte, de maison en maison. J'admire la persévérance des enfants. Les portes ne s'ouvrent pas partout. Sans se décourager, ils poursuivent leur chemin et laissent un bonjour dans la boîte aux lettres. Lorsqu'une porte s'ouvre, ils chantent leur chanson sur les Rois Mages venus d'Orient et sur l'Enfant dont ils ont vu l'étoile et qui les a conduits jusqu'à Bethléem. Ils demandent ensuite des dons pour des projets d'aide aux enfants pauvres. Je suis heureux de pouvoir ensuite ajouter moi-même un mot de remerciement et un souhait de bénédiction. 85.000 chanteurs à l'étoile, enfants et adolescents, sont à nouveau en route dans toute l'Autriche, cette année pour la 70e fois déjà.

Pour lire la suite, cliquez sur l'étoile ci-dessous.

 

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27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 21:09

rois-mages-jeunes.jpg

Peu à peu, la rumeur d'un enfant avec une auréole se répandit et pénétra les coins les plus isolés. Là-bas, vivaient trois rois qui étaient voisins et qui s'appelaient GASPARD, MELCHIOR et BALTHAZAR. Ils ressemblaient à des mendiants et pourtant ils étaient des vrais rois et – plus bizarre encore - des sages. Selon l'Ecriture, ils savaient s'orienter d'après la constellation des étoiles et c'est un art difficile comme le savent tous ceux qui ont déjà essayé de suivre une étoile.

Ces trois rois donc se réunirent, équipèrent un merveilleux cortège et partirent le soir en hâte avec leurs chameaux et les éléphants. Dans la journée, les hommes et les animaux se reposaient sous les rochers du désert de pierres et l'étoile qui leur indiquait la direction, les attendait patiemment au ciel en transpirant beaucoup dans la chaleur du soleil jusqu'à ce qu'il fît nuit. La nuit, elle guidait à nouveau le cortège. Ainsi, ils avancèrent mais arrivés à Jérusalem, l'étoile prit la direction de Bethléem. Les rois ne voulurent plus la suivre. En effet, ils cherchaient l'enfant d'un roi dans un château fort plutôt que dans un village. L'étoile se mit en colère. De désespoir, elle sauta à droite, à gauche, et remua la queue mais sans effet. Les trois sages étaient tellement sages qu'ils ne comprenaient même plus les choses les plus simples.

Entre temps, le petit matin arriva et l'étoile pâlit. Elle s'assit dans la couronne d'un arbre à côté de l'étable et tous ceux qui passaient la prenait pour un citron oublié. Elle ne sortit pas avant la nuit et s'éleva au-dessus du toit. Les rois furent heureux et se précipitèrent vers elle. Toute la journée, ils avaient cherché l'enfant, sans le trouver, car dans le château fort de Jérusalem résidait un gros type dégoûtant qui s'appelait Hérode. L'un des trois rois du nom de Melchior était long comme un arbre et noir comme de l'encre, si bien que même dans la lumière de l'étoile, on ne voyait de lui qu'une paire d'yeux et une denture horrible.

Chez lui, on l'avait nommé roi par qu'il était un peu plus noir que les autres. Mais maintenant, il se rendait compte, avec chagrin, qu'on le regardait comme s'il était le diable. Chaque fois qu'il se penchait de son chameau pour donner des friandises, les enfants s'enfuyaient et les femmes chrétiennes se signaient comme pour se protéger d'une attaque païenne.

a-genoux.jpgMelchior s'avança timidement et s'agenouilla devant l'enfant. Hélas, il aurait aimé montrer une toute petite tache blanche et comme il aurait voulu faire voir son âme. Il cacha son visage dans ses mains, anxieux de savoir si l'enfant Dieu s'inquiétait de lui. En se rendant compte que l'enfant ne criait pas, il osa regarder un tout petit peu à travers ses doigts. Et il vit l'enfant charmant qui lui souriait et qui essayait d'attraper ses cheveux crépus. Le roi noir en fût tout heureux ! Jamais il n'avait roulé ses yeux si merveilleusement et rit d'une oreille à l'autre.

Ce fut plus fort que lui, Melchior saisit les pieds de l'enfant pour embrasser tous ses doigts comme c'était l'usage dans son pays. Et lorsqu'il lâcha les pieds, il vit le miracle : l'intérieur de ses mains était devenu blanc !

Et depuis, tous les noirs ont l'intérieur des mains blanc. Allez les voir, découvrez-les et saluez-les fraternellement.

D'après Karl Heinrich Waggerl

Vous trouverez ce conte en PDF en cliquant sur les Rois Mages

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27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 17:25

rois.gif

Qui ne connaît l’histoire des rois mages qui, guidés par une étoile, se rendirent à Bethléem rendre hommage à l’enfant Jésus ?

  • Le premier s’appelait Gaspard. Il avait le teint clair des Européens, et apportait de l’or.
  • Le second, Melchior, avait la peau brune des gens de Palestine et d’Arabie. Celui-là était porteur d’encens.
  • Le troisième, Balthazar, était couleur de nuit sans lune et ses dents brillaient comme brillent les dents des Africains. Ce dernier offrit à l’enfant Jésus de la myrrhe.

On sait moins ce qui leur advint sur le chemin du retour. Ils étaient savants en beaucoup de choses, certes, mais cela n’empêcha point qu’ils se perdirent bel et bien, n’ayant plus le secours de l’étoile pour les aider. Après avoir erré plusieurs jours dans le désert, à bout de nourriture et sans eau, ils aperçurent enfin une misérable cahute devant laquelle se tenaient un couple et deux enfants. Les joues décharnées, les yeux brillants de faim, ils firent pourtant bon accueil aux mages, les invitèrent à entrer, et leur offrirent un peu du peu qu’ils avaient : de l’eau pour se rafraîchir.

  • C’est que nous avons faim aussi, dit Melchior. Un peu de pain, même rassis, ferait l’affaire.
  • Hélas, soupira la femme, nous n’avons plus qu’un peu de farine, de lait, d’huile d’olive, une noisette de beurre ; juste de quoi faire une galette que nous partagerons entre les enfants.

Ensuite, il ne nous restera plus qu’à nous jeter dans le puits ou à mourir de faim. Les mages se regardèrent.

  • Faites la galette ma brave femme, dit Gaspard.

La femme obéit. La galette était tout juste suffisante pour une personne.

Gaspard, qui avait le teint clair des Européens, plia la pâte en deux, et la galette doubla en volume. Melchior, le mage à la peau brune des gens de Palestine et d’Arabie, plia de nouveau la pâte en deux, et il y en eu pour quatre. Balthazar, le roi Nègre couleur de nuit sans lune, plia encore la pâte en deux, et il y en eut pour huit. Le couple remercia chaleureusement les mages. La femme étala la pâte et mit la galette à cuire. Elle était dorée à point. L’homme se gratta la tête, le couteau à la main.

  • C’est que cette galette est une galette pour huit, et nous sommes sept. Le partage sera difficile.
  • La huitième part est celle du mendiant, dit Balthazar.
  • Quel mendiant, dit homme ?
  • Celui qui vient et que vous ne voyez pas encore.

À ce moment-là le plus jeune des enfants, un garçon, recracha quelque chose. C’était une bague que Melchior avait glissée – volontairement ou non, l’histoire ne le dit pas - dans la pâte. L’enfant voulut rendre le bijou. Le mage sourit, ôta la couronne de sa tête et en coiffa l’enfant. Tout enfant est roi, dit-il. Tel est le message que délivrera un autre enfant, né il y a peu non loin d’ici. Pour commémorer ce jour, je veux que chaque année on fasse une galette, qu’on n’oublie pas la part du pauvre, qu’on y glisse une fève pour désigner un roi ou une reine, ne serait-ce que pour une journée. Les pauvres gens promirent de respecter la volonté des mages. C’est ainsi que naquit la tradition de la galette des rois, qu’elle se répandit, et qu’on se la transmit jusqu’à nos jours.

Vous trouverez le conte en PDF en cliquant sur la galette

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3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 17:06

L'Épiphanie dans le monde

L’Épiphanie est une fête catholique marquant la nuit où les Rois mages, venus d'Orient guidés par une étoile, auraient apporté des présents jusque dans la crèche de Bethléem où se trouvait l’enfant Jésus. Fixée le 6 janvier, où le premier dimanche de janvier suivant le jour de l’an dans les pays où l’Épiphanie n’est pas un jour férié, cette date est parfois propice à l’échange de cadeaux pour rappeler ceux de Gaspard, Melchior et Balthazar.

Cependant, l'origine de la galette n'aurait rien de religieux et remonterait sans doute aux Romains qui fêtaient les "Saturnales" après la mi-décembre. C'est une période de trêve où la puissance des maîtres sur leurs esclaves était suspendue. On s'offrait alors des présents et on partageait ensemble les arts de la table. Au moment du gâteau, une fève glissée à l'intérieur désignait le roi d'un jour !

En France, la tradition est de partager la galette des rois. C’est autour du 13ème - 14ème siècle qu’apparaissent les premières traces de gâteau du partage lors de l’Épiphanie. Le gâteau est partagé en autant de parts que de de personnes présentes plus une : la part du pauvre.

La tradition de la fève remonte à la même époque. Pour la première fois à Besançon des moines ont commencé à élire leur chef de chapitre en mettant une pièce d’or dans un morceau de pain. Le pain a ensuite été remplacé par une couronne de brioche et la pièce d’or par une fève, plus économique. Aujourd'hui, la tradition est d’envoyer l’enfant le plus jeune, censé être le plus innocent, sous la table, afin qu'il choisisse "à l'aveugle" à quel convive sera attribuée chaque part.

La galette des rois prend des formes et des parfums variés selon les régions et les traditions locales. Mais de toutes les histoires, il y en a une qui lui a donné son nom de galette des rois. En effet, également au 14ème siècle, s’est développée la coutume du « roi boit ». Celui qui tirait la fève se devait d’offrir une tournée à l’assemblée. On dit que les plus avares avalaient la fève pour ne pas avoir à payer à boire. C’est ainsi que serait née la fève en porcelaine, moins évidente à avaler. Les vraies fèves ont été remplacées par des fèves en porcelaine représentant Jésus au 18ème siècle (puis un bonnet phrygien à la révolution et tout et n’importe quoi aujourd’hui).

Au 16ème siècle, le gâteau des rois a fait l’objet d’une guerre féroce entre les boulangers et les pâtissiers. En effet, chacun voulait le monopole de la vente de ce gâteau, sentant déjà là un marché juteux. Le roi François 1er accorda le droit aux pâtissiers. Les boulangers contournèrent l'interdiction de vendre des gâteaux des rois en les substituant par des galettes qu’ils offraient à leurs clients.

À Paris, la galette s’est un peu mélangée avec le pithiviers (gâteau français à base de crème d'amandes originaire de la commune de Pithiviers située dans le département du Loiret et la région Centre-Val de Loire) pour devenir une galette de pâte feuilletée fourrée à la frangipane (crème composée de deux tiers de crème d'amandes et d'un tiers de crème pâtissière).

Dans le sud c’est une brioche aux fruits confits et à la fleur d’oranger qui est partagée pour l'Épiphanie.

Jusque dans les années 1960, l'Épiphanie était un jour férié. Il tombait le 6 janvier. Le partage du gâteau était souvent célébré le 5 au soir. Cependant, le Vatican II (1962-1965) a décidé que l'Épiphanie serait célébrée le premier dimanche suivant le 1er janvier. De nombreux pays ont néanmoins conservé la date originelle du 6 janvier car la tradition c'est de partager le gâteau ! C'est ainsi que nous nous réunissons souvent plusieurs fois au cours de mois de janvier pour "tirer les rois".

Comment célèbre-t-on l'Épiphanie dans le monde ?

En Espagne, on profite du "Jour des trois Rois" pour échanger les cadeaux de Noël puisque, originellement, ce sont les rois mages qui apportèrent des présents, 12 nuits après la naissance de l'enfant Jésus. La veille, des carrosses paradent dans les rues. On lance fruits confits et des bonbons, prémices du lendemain. On confectionne le "Roscón de Reyes", un pain en forme de couronne parfumée de zestes d'oranges et de citrons, de brandy et de fleur d'oranger, garnie de fruits confits dans lequel on glisse une pièce d'argent, une figurine de porcelaine ou un haricot sec.

En Italie, l'Épiphanie est aussi l'occasion de recevoir ou non des cadeaux et quelques gourmandises : une sorcière issue du folklore italien, la "Befana", profite du 6 janvier pour apporter des sucreries aux enfants sages, et... du charbon aux autres ! Celui-ci est tout de même apprécié car il est fabriqué en sucre ou en réglisse.

En Allemagne, la tradition de l'Épiphanie est musicale ! Il est coutume de voir, dans les régions à dominante catholique comme la Bavière, des "Sternsinger", ou "chanteurs à l'étoile" : ces jeunes choristes déguisés en Rois mages passent de maison en maison, munis d'un bâton de pèlerin surmonté d'une étoile. Leurs chants ont vocation à récolter des dons et quelques friandises au passage. Le 6 janvier est férié dans trois régions allemandes : la Bavière, le Bade-Wurtemberg et la Saxe-Anhalt.

En Russie, le 6 janvier est le jour de la fête de Noël selon le calendrier orthodoxe. Selon la tradition, le père Gelo distribue des cadeaux avec Babushka, une vieille femme qui l’aide dans sa distribution. Il est également courant pour les orthodoxes de prendre un bain glacé dans des cours d’eau bénis préalablement par des prêtres. Ils s’y immergent trois fois, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, en souvenir du baptême de Jésus.

En Bulgarie et en Grèce on plonge également dans les eaux d’un lac, à la recherche d’une croix lancée par un prêtre orthodoxe. Selon la légende, celui qui récupère cette croix, bénéficiera d’une excellente santé pendant toute l’année.

En Roumanie, des courses de chevaux sont organisées. Les cavaliers sont bénits par des prêtres. Selon la croyance populaire, si une femme glisse ou tombe dans l’eau, elle se mariera sûrement dans l’année.

Le marché de la galette des rois en France

Le marché de la galette des rois et un marché très juteux pour les boulangers et les pâtissiers.

En effet, selon un sondage Ifop (Institut français d'opinion publique) pour la Fédération des entreprises de boulangerie paru en 2019, 94 % des Français mangent de la galette au moins une fois lors de l’Épiphanie et 74% d'entre eux dégustent de la galette plusieurs fois au mois de janvier.

Les Français achètent leurs galettes en boulangerie plutôt qu’en grandes et moyennes surfaces, plus appréciées par les jeunes adultes. Les ventes de galettes confectionnées sur place par les boulangers des grandes surfaces et les galettes surgelées à cuire sont néanmoins en augmentation.

Le jour des rois dure six semaines pour les commerçants. En janvier, la vente de galettes des rois permet donc aux professionnels d’augmenter leur chiffre d’affaires de 30 à 40 % par rapport à un mois normal. Environ 30 millions de galettes sont consommées chaque année en France.

Gare aux arnaques ! Avec un business aussi lucratif, les dérapages sont inévitables et des artisans boulangers et pâtissiers réclament un “label tradition” pour protéger la galette faite dans les règles. Car si certains des 32000 boulangers-pâtissiers continuent de confectionner leur propre pâte feuilletée et leur frangipane dans leur fournil, d’autres trompent la clientèle sur la marchandise. Elles sont souvent achetées congelées à bas prix sur catalogue et simplement cuites au four. Avec un prix moyen de 3 à 4 euros la part, nous espérons déguster une galette préparée le boulanger ou le pâtissier lui-même !

De la galette pour tous les goûts !

En France, notre chère galette diffère selon les régions :

  • La galette des rois traditionnelle

La galette des rois parisienne se compose de pâte feuilletée fourrée à la frangipane (crème d’amande et crème pâtissière) ou simplement de crème d’amande C’est la galette la plus consommée en France puisqu’on la retrouve dans tous les départements ! C’est la seule galette proposée dans plusieurs régions du Centre et du Nord de la France ! À la base, cette Galette des Rois était simplement faite à partir d’une pâte feuilletée bien dorée pendant la cuisson. Elle se dégustait avec de la confiture. Avec le temps, une garniture est apparue à l’intérieur, constituée notamment par de la frangipane, une crème composée de deux tiers de crème d’amandes et d’un tiers de crème pâtissière !

  • La galette des rois dunkerquoise

Dans le département du Nord (59), on déguste la galette des rois dunkerquoise ! Comme son nom l'indique, cette galette est originaire de la ville de Dunkerque. Cette pâtisserie pourrait se rapprocher de la Tropézienne ou encore du Nid d’abeille, gâteau d’origine allemande consommée dans la région de l’Alsace et dans le département de la Moselle (57). C’est une galette faite à base de pâte à brioche garnie d’une crème au beurre aromatisée au rhum. Sa crème dévoilera encore plus ses arômes si elle est préparée à l'avance !

  • La galette des rois franc-comtoise

Cette autre variante de la galette des rois est appelée la galette franc-comtoise, galette comtoise ou encore galette bisontine du nom des habitants de la ville de Besançon, dans le département du Doubs (25). Ce gâteau de fête se compose d’une base de pâte à choux aromatisée à la fleur d’oranger ou au rhum. C’est une variante du « gâteau de ménage » (ou « toutché » en langue en franc-comtoise), une autre pâtisserie régionale faite avec une pâte à brioche, très riche en beurre et en sucre sur laquelle on peut trouver des fruits, de la crème, du sucre ou des pépites de chocolat.

  • La Nourolles de l’Épiphanie

Il s'agit de la galette des rois normande ! Cette pâtisserie est originaire du département de la Manche(50). Elle est également faite à partir d’une pâte briochée et de beurre et elle doit avoir la forme de douze petites boules correspondant à chacun des apôtres de Jésus Christ ! On en retrouve d’ailleurs l’esprit aujourd’hui encore dans les brioches du commerce vendues sous le nom de « brioche à tête » ou encore « brioche parisienne », mais sans la fève indispensable à toute vraie Nourolles de l’Épiphanie ! On la consomme en découpant à la main chacune des douze boules et en en donnant une à chacun des convives.

  • Le gâteau des rois

On le trouve dans le sud de la France. C’est la deuxième galette des Rois la plus consommée en France après la galette des rois traditionnelle à la frangipane. On la trouve principalement dans la partie Sud de la France où elle porte le nom de "gâteau des rois". Elle est faite à partir d’une pâte à brioche aromatisée à la fleur d’oranger. On y retrouve souvent des gros grains de sucre et/ou des morceaux de fruits confits sur le dessus. Selon les départements où elle est partagée, elle porte un nom différent : « Royaume » à Montpellier dans l’Hérault (34), « Couronne bordelaise » à Bordeaux en Gironde (33) ou encore « Coque des Rois » à Moissac dans le Tarn-et-Garonne (82).

  • La galette à la crème de coco ou de goyave

Elle est sans nul doute la plus exotique des galettes ! On la consomme en Guyane où la tradition de la tradition de la galette est très bien implantée. On y déguste la galette tous les vendredis durant toute la période du Carnaval qui débute à l’Épiphanie pour se terminer le lendemain du Mardi Gras (47 jours avant Pâques). La galette guyanaise est totalement différente des autres versions de galettes des Rois vues précédemment puisqu’elle est faite à base d’une pâte sablée sucrée garnie de crème de coco, de crème pâtissière ou de confiture de goyave, d’ananas ou encore de banane au miel ! Sa texture rappelle celle du gâteau basque qui a la même base de galette sèche fourrée à la confiture de cerise noire par exemple.

Que vous la confectionniez vous-même, que vous l'achetiez en boulangerie ou surgelée la galette est toujours l'occasion de se réunir en début d'année et de partager un moment gourmand en famille ou entre amis. Parmi les nombreuses variétés de galettes proposées sur le marché, chacun trouvera son bonheur pour devenir la reine ou le roi d'un jour ! Pour un mariage parfait vous pourrez l'accompagner de cidre, de poiré et même de Champagne !

Bonne dégustation !

Source : https://www.laroutedesgourmets.fr/

 

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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 18:58
Source de l'image : https://www.facebook.com/SanctuaireArs

 

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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 18:03
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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 17:52

etoile.jpg

Cliquez sur l'image et vous verrez la suite...

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3 janvier 2020 5 03 /01 /janvier /2020 09:02

L’enchantement était terminé ; comme s’il eût voulu faire comprendre à ses adorateurs lointains que le moment était venu de retourner dans leur pays, le divin Enfant ferma les yeux, le nimbe de lumière qui auréolait sa tête s’adoucit et, avec un sourire, la Vierge mère posa un doigt sur ses lèvres. À ce signal, les anges qui chantaient encore le cantique triomphal, se turent subitement ; il se fit un grand silence et les trois Mages, se levant, quittèrent l’étable, graves et recueillis.

 

Retour des rois mages 01

À la porte, ils retrouvèrent les bergers qui se racontaient de l’un à l’autre, les merveilles accomplies. Ils arrivèrent au campement où leurs chameaux accroupis pêle-mêle, parmi les serviteurs, se livraient à l’insouciance du repos. Instinctivement, ils levèrent leurs yeux vers le ciel : l’étoile était là, plus brillante que jamais. Cependant un changement s’était opéré : tandis qu’au premier jour, ses rayons descendaient droits sur l’étable, ils s’inclinaient maintenant vers l’Orient. Les Mages comprirent sa muette invitation et bientôt la longue file des chameaux caparaçonnés d’étoffes aux voyantes couleurs, fut prête à prendre le chemin du retour.

Au pas cadencé des montures, elle défila par les rues étroites de Bethléem. Les Mages revirent le caravansérail où ils s’étaient arrêtés, le premier jour, en quête de renseignements ; ils passèrent la synagogue devant laquelle, indifférents aux choses qui venaient de changer la face du monde, des rabbins discutaient gravement ; ils franchirent la porte que gardait une cohorte de soldats romains et bientôt ils retrouvèrent la campagne sillonnée de troupeaux.

* * *

Et voilà qu’au moment de s’engager sur la route qui mène à Jérusalem, l’étoile, par ses rayons obliques, indiqua nettement la direction du désert, invitant les Mages à retourner par un autre chemin.

Sans doute avaient-ils promirent au roi Hérode de venir lui apprendre où se trouvait ce roi des Juifs qu’il voulait adorer à son tour : mais puisque l’étoile les guidait vers une autre route, c’est que Dieu le voulait ainsi. Ils suivirent l’étoile.

Pendant les trois jours qu’ils avaient passés au pied de la crèche, ils avaient tout oublié. Perdus dans l’adoration de l’Enfant divin qui leur souriait, ils avaient laissé, pour un instant, les pensées qui d’habitude hantaient leur esprit : le nombre de palmiers qui formaient leurs domaines, l’emplacement des puits où s’abreuvaient leurs troupeaux, le recensement des tribus qui leur obéissaient, les limites de leurs royaumes, les querelles qui les séparaient de leurs voisins, tout avait disparu dans le divin enchantement.

Et voilà que soudain, ils se ressouvenaient de toutes ces choses ; ils entendaient de nouveau retentir, à leurs oreilles, les paroles cauteleuses du vieil Hérode :

– Allez, informez-vous de cet Enfant, et quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir afin que j’aille, moi aussi, l’adorer.

Et ils se rendaient compte, maintenant, du regard à demi voilé qui accompagnait ces paroles. Les yeux du vieux renard annonçaient une âme ténébreuse et prête à tous les crimes. Du fond de son palais, sans doute guettait-il leur retour ; et quand il apprendrait leur fuite, peut-être enverrait-il, contre eux, ses armées. Mais que leur importait ? À ce moment, ils seraient loin ; devant eux s’ouvrait le désert, vaste plaine où le vent de la nuit efface la trace laissée durant le jour par le pied des chameaux.

* * *

Retour-des-rois-mages-02-copie-1.jpgEt la caravane, en longue file, continua son voyage jusqu’au coucher du soleil.

À la halte du soir, le chef de la caravane fit enlever les riches tentures qui ornaient les chameaux et les remplaça par des housses dont le gris pâle se confondait avec la teinte du sable. Les serviteurs revêtirent eux aussi des tuniques sombres.

La transformation terminée, il s’avança vers le roi Gaspar et, s’inclinant, il lui présenta une tunique de toile grossière.

– Le désert s’ouvre devant nous, dit-il ; il est infesté de brigands et de pillards ; s’ils aperçoivent des gens magnifiquement vêtus, ils s’imagineront que la caravane transporte une riche cargaison et ne manqueront pas de l’attaquer.

Melchior et Balthasar les rejoignaient en ce moment. Ils entendirent la remarque du chef caravanier.

– Est-il donc nécessaire de nous cacher ? Demanda Balthasar. Certes nous portons un immense trésor, mais il n’est pas de ceux qui attirent les voleurs.

– La paix est venue sur le monde, proclama Melchior, les anges l’ont chantée là-bas : Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! Nous sommes les messagers de la bonne nouvelle et c’est notre devoir de l’annoncer même aux pillards du désert.

– Avançons sans crainte et sans subterfuges, conclut Gaspar ; Dieu avait-il caché aux yeux des méchants l’étoile qui nous a conduits ?

Et les rois Mages gardèrent les insignes de leur rang. Au matin, ils dirent adieu aux dernières collines et le pied des chameaux foula le sable brûlant. Ils marchèrent tout le jour.

Mais quand, le soir, ils s’arrêtèrent pour camper, le chef de la caravane revint vers eux. Son front était soucieux.

– Le chemin que nous suivons, dit-il, est loin des grandes pistes ; cependant j’ai relevé des traces nombreuses. Nous sommes sûrs de rencontrer des tribus pillardes qui ne respectent ni les biens des voyageurs ni même leur vie.

– Avançons quand même puisque l’étoile nous a indiqué ce chemin, dit Gaspar.

– Les traces que j’ai remarquées ne sont pas seulement celles des hommes, poursuivit le chef caravanier, j’ai démêlé parmi elles, les pistes des chacals affamés et celles, plus redoutables encore, du lion solitaire.

– Qu’importe, dit Melchior, n’avons-nous pas adoré Celui qui commande à toute la nature ? Il saura fermer la gueule du lion et de l’hyène, ou leur faire découvrir une autre proie.

Mais le chef de caravane insista.

– Je crains que nous ne puissions trouver des puits pour abreuver nos chameaux ; cette partie du désert me semble plus stérile que toutes les autres.

– Mais Lui, n’est-il pas la fontaine d’eau vive qui jaillit dans le désert ? Prononça Balthasar.

Et la caravane, après le repos de la nuit, reprit sa marche monotone.

* * *

Mais voilà que vers la fin du troisième jour, le chef de caravane courut de nouveau vers ses maîtres.

– Je l’avais dit, prononça-t-il, et maintenant nous voici en face des pillards. Ils sont là-bas qui nous guettent au passage du défilé, entre la double ligne de rochers qui resserre le chemin. Ils sont cinquante au moins ! Et armés !

La caravane s’arrêta. Les Mages déroulèrent leur turban et la couronne d’or, incrustée de pierreries qu’ils portaient sur leur tête, étincela aux rayons du soleil couchant. Ayant pris bravement la tête, ils s’avancèrent seuls au-devant des pillards.

Leur bande arrivait comme une trombe. Parvenue à une certaine distance, elle s’immobilisa soudain, se développant, comme un mur de défi.

– Halte ! Cria le Chef, maîtrisant avec peine sa monture, un superbe cheval arabe, au poil luisant, aux naseaux de feu.

Mais le cortège des Mages continua d’avancer au-devant des agresseurs.

– Halte ! Cria une seconde fois le chef, tirant du fourreau une dague étincelante.

Les Mages avançaient toujours.

Et voilà que soudain un cri d’effroi s’éleva de la troupe ; au-dessus des trois couronnes, plus brillantes que jamais, l’étoile lançait des rayons étincelants dont le reflet dépassait celui du soleil couchant.

Les pillards, saisis d’effroi, sautèrent à bas de leurs montures et, se prosternant dans le sable, ils redirent la salutation du désert :

– Salaam aleyk ! 1

– Nous vous retournerions le souhait, proclama Gaspar, si vous étiez des hommes de bonne volonté.

Et la bande des pillards, toujours saisis de crainte, se rangea pour laisser passer la caravane de la paix.

* * *

Trois jours encore, on avança dans le désert sans eau, mais chaque soir, un puits se trouvait là pour abreuver les chameaux.

Au quatrième, des formes indécises parurent à l’horizon ; pourtant le chef caravanier continua de cheminer tranquillement au pas de son chameau ; ayant vu le miracle, il ne craignait plus. Les formes se précisent bientôt : il s’agit d’une caravane nombreuse et bien ordonnée. Des cavaliers se détachent et s’avancent au-devant des voyageurs pour connaître leurs intentions. À la vue des Mages, ils s’inclinent profondément et tandis que l’un d’eux court informer ses maîtres, les autres se forment en escorte pour guider les nobles voyageurs.

En approchant, les Mages reconnurent la grande caravane qui, chaque année, traverse le désert, pour porter vers la mer, les trésors des pays de l’intérieur : tapis chatoyants de la Perse, perles précieuses de l’Inde, armes étincelantes ciselées à Bagdad, encens de la Chaldée ou parfums de Saba, poudre d’or du pays d’Ophir, épices, aussi précieuses que l’or, des îles lointaines.

* * *

À l’approche des nobles visiteurs, un long tapis fut déroulé sur le sol : des serviteurs aidèrent les trois princes à descendre de leur monture, tandis que le chef des marchands, ayant revêtu une tunique de soie précieuse, s’avança au-devant d’eux.

– Salaam aleyk ! Dit-il en s’inclinant et tout en guidant ses hôtes vers la tente principale.

– Aleykom es Salaam ! Répondirent ensemble les trois rois.

– Nous avons cheminé par vos royaumes, continua le chef, et nous y avons trouvé la paix et la prospérité. Vos peuples heureux vous bénissent. Nulle part avons-nous été mieux reçus et cheminé avec plus de sécurité. Et maintenant, nous allons vers la grande mer de l’Occident. Mais ce nous est une joie de vous rencontrer et de vous offrir quelques présents qui vous remercieront pour la gracieuse permission de traverser vos royaumes.

– Nos peuples vivent dans la paix, répondit Balthasar ; aussi longtemps que vous serez des hommes de paix, vous pourrez traverser nos royaumes sans avoir à payer d’autre tribut que le péage des chemins.

– Cette gracieuse permission augmente notre gratitude et nous aimerions la traduire dans un présent qui vous rappellera notre rencontre au milieu du désert. Voici la tente où nous avons rassemblé les meilleures de nos marchandises. Vous pourrez choisir celle qui vous plaira et l’emporter comme gage de notre mutuelle amitié.

– Vous avez acquitté le péage ? Vous ne nous devez rien de plus.

– Mais notre gratitude demeure et nous serons heureux de vous voir choisir un présent comme marque réciproque de bon vouloir.

Pour être agréables à leur hôte, les trois Mages entrèrent dans la tente. Ils y virent accumulées, les marchandises les plus rares ; ils défilèrent le long de la riche rangée de tapis que les meilleurs ouvriers de la Perse avaient tissés.

Image-de-Noel-Rois-mage-Gloria-in-excelsis-Deo– Voici maintenant, dit le chef, en les guidant vers une autre partie de la tente, des bijoux et des armes ciselés à Bagdad.

Et les Mages défilèrent parmi les dagues aux lames d’acier, aux poignées d’or enrichies de pierreries ; ils virent les plats d’or et d’argent incrustés d’émaux rutilants.

– Admirez ici les perles que nous avons été cherché jusqu’au pays de Ceylan ; nulle part en trouverez-vous de plus limpides, avec un orient plus beau.

Chacune de ces perles, en effet, semblait solliciter le regard par son éclat et la perfection de ses formes : chacune d’elles était digne de la couronne d’un roi.

– Voici les soieries les plus fines du pays de Cathay, nulle part en trouverez-vous d’aussi douces au toucher, d’aussi chatoyantes pour la vue.

Et le marchand développa les plis vaporeux d’étoffes si légères qu’on les eût dites tissées par la main d’une fée.

– Ces coffres, ajouta le marchand, n’ont pas été ouverts car ils contiennent les épices les plus odorantes, les parfums les plus subtils. Mais toutes ces choses attendent votre choix. Quel que soit l’objet qui arrêtera vos regards, il est à vous et ce nous serait une peine que de vous voir repartir sans emporter un présent qui sera le signe matériel de notre amitié.

* * *

Et c’est ainsi qu’au milieu du désert aride et nu, les Mages se promenaient parmi des richesses qui auraient fait la fortune de plusieurs royaumes.

À la fin, ils se consultèrent à voix basse ; puis Gaspar, se tournant vers le marchand, lui dit :

 

– Simon Ben Alem, tu as là des richesses merveilleuses ; jamais les caravanes n’en avaient porté autant et de si belles. Nous n’aurions qu’à tendre la main, pour tenir, de ton amitié, des bijoux, des armes ou des étoffes qu’un prince paierait d’un haut prix. Et pourtant, nous n’en ferons rien, car notre cœur est détaché des choses de la terre, maintenant que notre œil a contemplé le plus grand trésor du monde.

– Le plus grand trésor du monde ?

– Oui, Simon Ben Alem, un trésor auquel nul autre n’est comparable.

– Dans le palais d’Hérode, sans doute. Le vieux roi se connaît en bijoux, en étoffes fines, en perles rares ; ne l’a-t-on pas surnommé Hérode le Magnifique ! Mais je dois passer par Jérusalem, je verrai ce trésor.

– Ce trésor ne se trouve pas dans le palais d’Hérode et c’est pourquoi il en est jaloux et voudrait s’en emparer.

– Je comprends, dit Simon Ben Alem, c’est dans le temple de Jérusalem que vous avez contemplé cet objet merveilleux. Certes, le nouveau temple est loin d’égaler la magnificence de celui que construisit le roi Salomon, pourtant, je connais les tapis précieux qui entourent le Saint des saints et je donnerais beaucoup pour avoir les pareils ; les lampes d’or finement ciselées qui brillent devant l’arche sont de pures merveilles, et c’est en vain que j’ai chargé les ouvriers les plus habiles d’en ciseler de semblables pour Hérode qui voudrait en orner son palais ; celles du temple, il ne les aura pas car elles appartiennent à Jéhovah.

– Tu te trompes, Simon Ben Alem, ce n’est ni dans le palais d’Hérode, ni dans le temple, ni à Jérusalem que nous avons contemplé la merveille dont nos yeux gardent encore la vision.

Ce n’est pas à Jérusalem ?

– C’est à Bethléem, dans une étable…

– À Bethléem ?… Dans une étable ?…

– C’est un enfant nouveau-né, couché dans une crèche.

– Un enfant ?… Couché dans une crèche ?… Simon Ben Alem demeurait interdit. Un moment, il fixa le regard de ses hôtes, mais il y vit une telle irradiation, qu’il sentit passer quelque chose de divin ; il lui sembla que l’ombre de Jéhovah planait dans la tente et éclipsait d’un coup toutes ses richesses. Après un moment de silence, il s’inclina de nouveau et annonça :

– Dans la tente voisine, nous avons préparé des rafraîchissements : peut-être voudrez-vous nous faire l’honneur d’y goûter.

Les Mages entrèrent dans la tente et, pour être agréables à leur hôte, ils acceptèrent les rafraîchissements gracieusement offerts.

S’étant ainsi reposés, ils se préparèrent au départ.

– Acceptez au moins ces tapis pour couvrir le dos de vos chameaux, insista Simon Ben Alem ; ainsi comprendrai-je que vous ne méprisez pas votre serviteur et qu’il sera le bienvenu sur vos terres.

– Nous prendrons chacun l’un de ces tapis, consentit Gaspar, et tu seras toujours le bienvenu dans nos royaumes. Mais tu le sais, le désert n’a pas de maître, seul le vent y commande au sable ; avertis tes guides d’avancer avec prudence, car plusieurs bandes de pillards rôdent sur cette piste.

Simon Ben Alem sourit :

– Nous sommes accoutumés à ce genre de rencontres et nous sommes armés en conséquence. Nous étions préparés à toutes les éventualités, sauf à la nouvelle qu’il existe un trésor plus précieux que la multitude de ceux que nous avons rassemblés ici.

– Oui, Simon, il existe.

– Et mes yeux pourront le contempler ?

– Oui, à Bethléem, dans une étable, tu trouveras un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.

L’étonnement reparut dans les grands yeux de Simon Ben Alem ; il allait encore interroger, mais avec un sourire mystérieux, Melchior se contenta de lui dire :

– Tu iras et tu verras.

Et les Mages rejoignirent leur tente.

* * *

Au matin du jour qui suivit, les deux caravanes s’ébranlèrent en même temps ; chacune dans la direction opposée : bientôt elles disparurent aux regards l’une de l’autre.

Tandis que Simon Ben Alem conduisait ses riches marchandises vers la mer, Les Mages cheminaient vers leur pays, parmi les dunes de sable à peine recouvertes de plantes maigres et rares.

Enfin ils atteignirent les plaines fertiles que baignent le Tigre et l’Euphrate ; le cri de joie des chameaux annonça la fin du désert. C’était le lieu d’où ils étaient partis, deux mois auparavant.

Alors l’étoile qui les avait conduits disparut à leurs yeux.

* * *

Mais qu’importait aux trois augustes pèlerins ; ils étaient près de celui qui leur avait appris le sens même de l’étoile et les avait envoyés vers l’Enfant-Dieu. Ne pourrait-il pas les guider encore et leur apprendre ce qu’il leur restait à faire ?

Au pied du mont Ararat, dans un bosquet de palmiers et de dattiers, près d’une source, demeurait l’ermite vénéré de tous, Rahoun al Sherradhin, le Mage des Mages, dont le regard profond lisait dans les astres aussi sûrement que dans un livre ouvert. Rahoun al Sherradhin, le pieux, qui aurait pu être riche et roi, mais qui donnant aux pauvres les cadeaux qu’on lui offrait, tissait lui-même ses habits et vivait des fruits que ses arbres lui fournissaient.

Les trois rois avaient été salués par des princes, d’innombrables courtisans étaient inclinés devant eux : à leur tour, ils s’inclinèrent devant Rahoun al Sherradhin.

– Salaam aleik !

– Aley­kom es salaam ! Répondit l’ermite.

– Rahoun al Sherradhin, nous avons suivi l’étoile, commença Gaspar : elle nous a conduits vers l’enfant que tu nous avais annoncé ! Nous l’avons adoré et je lui ai offert de l’or, car il est Roi.

– Je lui ai offert de l’encens, car il est Dieu, ajouta Balthasar.

– J’ai déposé de la myrrhe auprès de son berceau, dit Melchior, car c’est un Dieu descendu parmi nous, il vivra au milieu des hommes.

– J’ai suivi l’étoile, dit alors Rahoun al Sherradhin, j’ai vu sa courbe immense vous conduire jusqu’à l’étable ; j’ai adoré en esprit, pendant que vous adoriez en vérité.

– Un jour pourtant, l’étoile nous a manqué, remarqua Melchior. Nous étions près de Jérusalem et nous sommes entrés dans la ville pour nous informer. Le roi Hérode a réuni ses docteurs et c’est de leur bouche que nous avons appris le nom de la ville où devait naître le nouveau Roi des Juifs.

– Hérode nous a demandé de l’avertir aussitôt que nous aurions trouvé l’enfant, car il voulait, lui aussi, l’adorer, ajouta Balthasar.

– Mais au moment du départ, expliqua Melchior, l’étoile nous a guidés vers le désert, loin de Jérusalem, et nous sommes venus par un autre chemin.

L’ermite releva la tête, son regard profond semblait lire des choses lointaines.

– Hérode a su que Bethléem était le lieu de naissance du nouveau roi, dit-il ; il a envoyé ses soldats qui ont massacré tous les enfants de ce lieu et des environs.

– Mais alors, s’écria Balthasar avec des larmes dans la voix, mais alors, il est mort… lui qui était Dieu !

– Non, répondit lentement l’oracle, les yeux toujours tournés vers l’infini, non, il avait déjà quitté Bethléem ; pendant que vous traversiez le désert, il a passé tout près de vous, fuyant vers l’Égypte.

– Tout près de nous, soupira Gaspar, et nous n’avons pas connu sa présence.

– Elle vous a protégés pourtant ; rappelez-vous l’étoile qui a brillé sur vos têtes et éloigné les pillards.

– C’était Lui, s’écrièrent à la fois les trois Mages, et c’est pourquoi nous avons senti nos cœurs s’embraser.

– Ah ! Comme j’aurais voulu jeter à ses pieds, le chef de ces brigands dont l’âme, malgré tout, gardait une certaine noblesse, dit Gaspar avec un soupir de regret.

– Son cœur était trop dur encore pour être converti, proclama Sherradhin, il a rencontré les proscrits, il s’est incliné devant eux et les a conduits jusqu’aux portes de l’Égypte ; un jour viendra où il reconnaîtra son Sauveur 2.

– L’Enfant est parti en Égypte, remarqua Melchior ; notre ami, le marchand Simon Ben Alem, le cherchera vainement lorsqu’il se rendra à Bethléem.

– Simon Ben Alem est trop occupé des choses de ce monde, prononça Rahoun al Sherradhin, il est arrivé à Joppé 3 et ne songe qu’à écouler ses marchandises pour aller en acheter d’autres et augmenter ses richesses. Il faudra que la main de Dieu s’appesantisse sur lui pour qu’il ouvre enfin les yeux et reconnaisse Celui qu’aujourd’hui il a dédaigné. Un jour, devenu disciple fervent, il viendra vous enseigner le mystère d’un Dieu crucifié 4.

– Crucifié ! S’écria Balthasar ; doit-Il donc mourir ?

– Crucifié et mort pour les péchés du monde : mais ressuscité pour régner jusqu’à la fin des temps.

– Ces choses étonnantes, quand s’accompliront-elles ? demanda Melchior.

Rahoun al Sherradhin se recueillit un instant, ses yeux de nouveau plongèrent dans l’avenir et d’une voix inspirée, il annonça :

– Vous avez contemplé l’étoile de sa naissance, elle vous a conduits jusqu’à son berceau. Mais quand il vous semblera que la terre sera prise de convulsions, quand le soleil se voilera la face et que les rochers se fendront, alors sachez que votre salut est proche, car le Christ sera mort et Il sera ressuscité.

À ces paroles, les Mages jetèrent leurs couronnes à leurs pieds, et le front incliné dans la poussière, ils adorèrent le Dieu qui s’était manifesté à eux petit Enfant.

* * *

Et il leur sembla entendre comme un écho lointain du cantique de Bethléem :

Gloire à Dieu dans le ciel, et paix sur la terre, aux hommes de bonne volonté !

Alors, reprenant la route de leurs royaumes, ils gagnèrent les pays de Saba, de Tarsis et des îles lointaines où ils attendraient la venue de celui qui leur apporterait la grande nouvelle d’un Dieu mort pour racheter le monde et ressuscité pour régner à jamais.

Eugène Achard.

Notes :

1 - La paix soit avec vous.

2 - Dismas, le bon larron, était chef d’une bande de pillards du désert. D’après la légende, il aurait rencontré la sainte Famille alors qu’elle fuyait en Égypte. Subjugué par le reflet divin qui émanait de la personne du Sauveur, non seulement il ne fit aucun mal aux fugitifs, mais avec sa bande, il les escorta jusqu’aux confins du désert. Il n’en continua pas moins, par la suite, à se livrer au meurtre et au pillage. Pris et condamné à mort, il fut crucifié en même temps que Jésus. C’est sur la croix, qu’éclairé d’un rayon intérieur de la grâce, il tourna la tête vers le Rédempteur et prononça la parole qui lui valut le pardon : « Seigneur, souvenez-vous de moi quand vous serez dans votre royaume »À cause de sa conversion, plusieurs le regardent comme un saint et son nom est inscrit au martyrologe.

3 - Joppé (aujourd’hui Jaffa, sur la Méditerranée), était le grand port de mer de la Palestine.

4 - Simon Ben Alem est plus connu, dans l’Évangile, sous le nom de Simon le Lépreux. Il habitait Béthanie et avait été guéri de la lèpre par le Sauveur. Depuis il lui portait une fervente amitié et aimait à le recevoir à sa table. C’est lors du dernier festin qu’il donna en l’honneur de Jésus, que Marie-Madeleine, également invitée au festin, avec Lazare son frère et Marthe sa sœur, vint répandre un parfum précieux sur les pieds du divin Maître, prodigalité qui provoqua les commentaires indignés de Judas, trésorier du Sacré-Collège. Après la Pentecôte, Simon le Lépreux suivit l’apôtre saint Jude en Mésopotamie. Selon la tradition, il y rencontra les Mages et les baptisa.

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3 janvier 2020 5 03 /01 /janvier /2020 08:57

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2 janvier 2017 1 02 /01 /janvier /2017 17:16

Les quatre Chanteurs à l'étoile d’Oberriet, dans le canton de Saint-Gall (Photo: Gabi Ceric)

Les quatre Chanteurs à l'étoile d’Oberriet, dans le canton de Saint-Gall (Photo: Gabi Ceric)

Quatre petits Chanteurs à l'étoile ont célébré nouvel an avec le pape

02.01.2017 par Pierre Pistoletti

Quatre Chanteurs à l’étoile d’Oberriet, dans le canton de Saint-Gall, ont célébré la messe du nouvel an avec le pape François dans la basilique Saint-Pierre à Rome. “Une expérience qui restera gravée dans leur mémoire”, selon l’assistante pastorale qui les accompagnait.

“Nous étions très excités, par ce que nous n’avions jamais vu le Pape en vrai” ont déclaré Noel (12 ans) et Philippe (12 ans) deux Chanteurs à l’étoile à la sortie de la messe dans la basilique Saint-Pierre. Les deux filles du groupe, Carole (12 ans) et Andrea (11 ans), étaient quant à elles nerveuses parce qu’il s’agissait de se lever tôt pour être placés dans les premiers bancs à la basilique.

C’est là qu’ont pris place les délégations des Chanteurs à l’étoile d’Allemagne, d’Autriche, de Slovaquie, de Hongrie et du Tyrol du Sud (Italie). C’est la première fois que les enfants, habillés comme les rois mages de l’Épiphanie, provenaient de plusieurs nations européennes pour participer à l’eucharistie célébrée par le Pape.

Expérience inestimable

Gabi Ceric, l’assistante pastorale d’Oberriet qui accompagnait le groupe suisse, était soulagée à l’issue de l’eucharistie : “J’avais un peu de souci, avoue-t-elle. Les enfants étaient très motivés et bien préparés”. Tout s’est donc bien déroulé.

Ils étaient 18 enfants au total à rejoindre Rome pour participer à la messe avec le Pape. “Cette expérience est inestimable pour eux. Ils la garderont toute leur vie en mémoire”, se réjouit Gabi Ceric. Un riche programme les attendait lors de leur voyage à Rome. En plus des attractions touristiques, une rencontre avec la Garde suisse était prévue. Au soir de la Saint-Sylvestre, toutes les délégations de Chanteurs à l’étoile ont célébré ensemble une messe dans la communauté allemande au Campo Santo Teutonico. Ils ont fêté le passage à la nouvelle année au cœur de Rome, au château Saint-Ange.

Tous les Chanteurs à l’étoile à la sortie de la messe (© Stefano Dal Pozzolo / Agenzia Romano Siciliano)

Les Petits Chanteurs à l’étoile, un patrimoine universel

Chaque année, dans plus de 130 pays du monde, des milliers d’enfants, déguisés en mages ou en bergers, passent de maison en maison pour dire “Paix à cette maison”, pour annoncer l’Évangile et la joie de la fraternité des enfants de Dieu. Les Chanteurs à l’étoile ne font pas l’action pour eux-mêmes, mais en lien avec les enfants de tous les continents. En chantant, grâce à leur enthousiasme et à leur dévouement, ils recueillent des dons qu’ils confient à Missio pour soutenir des projets en faveur des enfants du monde, indique le site internet de l’œuvre d’entraide.

L’action des Chanteurs à l’étoile 2017 soutient le Kenya

Autour du thème “Ensemble pour la Création de Dieu – au Kenya et dans le monde” le projet-témoin 2017 soutient des enfants et des jeunes au Turkana, une province au nord-ouest du Kenya. Cette région souffre particulièrement des effets du réchauffement climatique. La congrégation religieuse de Saint Paul apôtre qui œuvre là avec succès depuis de nombreuses années, sera soutenue par l’action des Chanteurs à l’étoile. (cath.ch/com/arch/pp)

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