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16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 21:19

Esaü et Jacob

Isaac et Rébecca eurent deux jumeaux, qu’ils appelèrent Ésaü et Jacob. Ésaü grandit et devint un homme fort, poilu, chevelu, nanti d'une barbe épaisse, qui aimait son pays et était excellent chasseur. C’était le fils préféré de son père, qui aimait manger le gibier capturé par son fils. Jacob en revanche était quelqu’un de paisible et de réfléchi. Il était plus habile en affaires que son frère et restait volontiers au foyer. C’était le fils préféré de sa mère. Avant même la naissance des jumeaux, Dieu avait prévenu Rébecca que, lorsque ses fils seraient adultes, l’aîné servirait le plus jeune. Elle avait trouvé cela étonnant, mais gardait en tête cette prophétie. Ésaü était l’aîné, car il était né le premier. Il devait donc recevoir de son père le droit d’aînesse. Ce qui signifie qu’Isaac lui donnerait sa bénédiction avant de mourir et qu'ensuite Ésaü deviendrait le chef de famille. Rébecca ne voyait donc pas comment la prophétie divine pourrait se réaliser. Mais Jacob était jaloux d’Ésaü et cherchait un moyen de le piéger. Un soir, Ésaü revint chez lui épuisé après une journée de chasse. Il avait un énorme appétit, or il y avait dans l’air une délicieuse odeur de cuisine. Ésaü se précipita dans la cuisine et vit son frère en train de faire cuire des lentilles. « Vite, donne-m'en un peu, supplia-t-il, j’ai une faim de loup ! » Jacob le fixa quelque temps, pensif. Puis il lui répondit lentement : « Si tu me donnes ton droit d’aînesse, les lentilles sont à toi ». Ésaü ne pensait qu'à manger : « A quoi ce droit peut-il me servir, pensa-t-il, quand je meurs de faim ? » Et il dit : « Laisse-moi manger ». « Jure d’abord », exigea Jacob. Et Esaü fit le serment de céder son droit d’aînesse. Son frère lui tendit le plat et Esaü se mit à dévorer. Rébecca, qui avait suivi la scène, n'était pas près de l’oublier. Esaü faisait bien peu de cas de son droit d’aînesse, pour l’échanger contre un plat de lentilles ! Les années passèrent et Isaac se fit vieux, frêle et aveugle. Le temps était venu pour lui de donner sa bénédiction à son fils aîné. Il pria donc Esaü d’aller chasser pour lui quelque gibier : « Prépare-moi une de ces viandes comme je les aime et apporte-la, que je te donne ma bénédiction avant de mourir ». Rébecca l’entendit et, au lieu de s’en remettre à la volonté de Dieu, elle décida d’agir tant que c'était encore possible. Elle avertit Jacob. « Maintenant, mon fils, écoute-moi, dit-elle, va vers le troupeau et choisis deux jeunes chèvres de façon que je puisse cuisiner un délicieux ragoût. Tu l’apporteras à ton père et il te donnera sa bénédiction avant de mourir ». « Mais mon frère Esaü est couvert de poils, objecta Jacob, qu’arrivera-t-il si mon père me touche ? Il saura que j'ai voulu le tromper et il me maudira tout au contraire ! » Rébecca lui demanda alors de la laisser faire. Et Jacob s’en fut chercher les chèvres. Il les apporta à sa mère pour qu’elle puisse les faire cuire.

Esau-et-Jacob-1.jpg

Jacob dupe Esaü

Quand Rébecca eut fini son appétissant ragoût, elle fit mettre à Jacob les vêtements d’Ésaü et couvrit ses mains et son cou de peaux de chèvre. Avec le ragoût, Jacob se rendit sous la tente paternelle. « Mon père... » commença-t-il. « Oui, dit Isaac, lequel de mes fils es-tu ? » « Je suis Ésaü, votre aîné, mentit Jacob. J’ai fait ce que vous m'avez demandé : voici le gibier. Vous pouvez donc me donner votre bénédiction ». Isaac n’était pas tout à fait sûr que c’était Ésaü, aussi pria-t-il son fils de s’approcher.

Il toucha les mains et le cou de Jacob, qui étaient aussi poilus que ceux d’Ésaü. Pourtant la voix semblait celle de Jacob : « Es-tu vraiment Ésaü », insista-t-il. « Oui, répondit Jacob, c’est moi ». Son repas achevé, Isaac demanda à Jacob de l’embrasser. Tandis que son fils s'approchait, il sentit l’odeur des vêtements d’Ésaü et il fut alors pleinement convaincu qu’il avait affaire à son aîné. « Puisse Dieu te donner tout ce dont tu as besoin. Commande tes frères et puissent les fils de ta mère s’incliner devant toi. Que ceux qui te maudissent soient maudits, et bénis ceux qui te bénissent ». Après avoir reçu la bénédiction paternelle, Jacob quitta son père. A peine était-il parti qu’Esaü revenait de la chasse. Lui aussi cuisina le plat préféré de son père et le lui apporta. Alors le pauvre Isaac sut qu’il avait été trompé. Il raconta à Ésaü ce qui s’était passé. Quand Esaü sut que son frère s’était joué de lui en recevant la bénédiction à sa place, il pleura amèrement sur ce qu’il avait perdu et jura de tuer Jacob quand son père serait mort. Ayant entendu qu’Ésaü méditait une revanche, Rébecca avertit Jacob : « Il faut que tu partes immédiatement, dit-elle, va chez mon frère Laban jusqu'à ce qu’Esaü soit calmé. Je te ferai chercher le moment venu ».

Puis Rébecca expliqua à Isaac qu’elle voulait que Jacob épouse une femme de leur pays d’origine, comme Isaac l’avait fait. Convaincu, Isaac fit venir Jacob. « Tu ne dois pas épouser une femme de Canaan, lui dit-il, épouse l’une des filles de Laban, ton oncle. Puisse Dieu te bénir, toi et tes descendants, comme il l’a fait pour Abraham, afin que tu puisses prendre possession de Canaan, comme cela a été promis ». Ainsi, Jacob s’en fut en Mésopotamie, le pays de ses ancêtres, afin d’échapper à la rancœur de son frère et pour prendre femme.

L'échelle de Jacob

Jacob voyagea seul sur la longue route qui le portait chez son oncle. Il eut alors tout le temps de penser à ce qu'il avait fait. Il remua les choses dans sa tête et se demanda ce que l’avenir pouvait lui réserver. Comme le jour baissait, il décida de faire halte pour une nuit. Prenant un gros bloc de pierre bien lisse, il s’en servit comme d’un oreiller et se coucha sur le sol pour dormir. Pendant son sommeil, il eut un rêve étrange. Il rêva qu’il voyait une large échelle allant de la terre au ciel, sur laquelle des anges montaient et descendaient lentement. Et il entendit la voix de Dieu qui lui parlait. « Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham et d’Isaac, disait Dieu, je te donnerai cette terre sur laquelle tu es couché, à toi et à tes descendants. Ils essaimeront partout à travers le monde. Tous les peuples de la Terre seront bénis à travers toi et tes enfants. Je t’observerai partout où tu iras ». A son réveil, Jacob se rappela clairement son rêve. « Cet endroit est saint, pensa-t-il, j’y sens la présence divine ». Alors, il mit debout la pierre sur laquelle il avait dormi et en fit une stèle. Puis il donna à cet endroit le nom de Béthel, ce qui veut dire « maison de Dieu ». Jacob se mit à genoux pour prier : « Seigneur, si vous voulez bien veiller sur moi jusqu’à ce que je sois de retour chez mon père, je vous servirai ensuite fidèlement ». Se sentant ragaillardi, Jacob poursuivit sa route. Il parvint enfin à Haran, où se trouvait Laban, son oncle. Jacob s’arrêta pour boire à un puits, et il rencontra là quelques bergers qui connaissaient sa famille. « Voilà qu’arrive la fille de Laban, Rachel, lui dirent-ils, elle amène le bétail de son père ». Jacob aida Rachel à faire boire les moutons de son oncle. Et, quand elle découvrit qui il était, elle courut chercher son père. « Bienvenue, Jacob, s’écria Laban, quel bonheur de rencontrer le fils de ma sœur ! » Laban embrassa son neveu, qu’il ramena chez lui en lui offrant l’hospitalité.

Jacob se marie

Jacob travailla dur pour Laban, s’occupant de ses troupeaux et des bêtes de somme. Un mois avait passé quand Laban lui dit : « Ce n'est pas parce que tu es mon neveu que tu dois travailler pour rien. Indique-moi quelle rétribution je pourrais te donner ». Jacob réfléchit un instant. Laban avait deux filles, Rachel et Léa. Rachel, la plus jeune, était très belle. « Je travaillerai pour vous pendant sept ans, finit-il par répondre, si vous me permettez d’épouser Rachel ». Laban fut d'accord. Sept années plus tard, Laban lui accorda la main de sa fille et prépara une grande cérémonie. Mais Jacob fut victime d’une supercherie. Ce n’est pas Rachel, c’est sa sœur Léa qui, cachée sous son voile, se retrouva mariée à lui. Jacob sut alors ce que cela signifiait d’être dupé. Voyant sa colère, Laban tenta de lui expliquer : « Ce n'est pas l’usage, ici, que la cadette se marie avant l’aînée. Tu pourras épouser aussi Rachel si tu travailles sept autres années ». 

Jacob aimait tellement Rachel qu’il se remit à travailler sept années pour son oncle. Pendant tout ce temps, les troupeaux de Laban prospérèrent. Tout réussissait à Jacob, car Dieu veillait sur lui. Au bout des sept années, il put donc épouser la femme qu’il aimait, Rachel. Sa première femme, Léa, eut six fils et une fille, tandis que, pendant une longue période, Rachel n’eut pas d'enfant. Léa était jalouse de Rachel parce que son mari en était amoureux, et Rachel enviait Léa à cause des enfants. Finalement, Dieu bénit Rachel et elle eut à son tour un bébé, un garçon du nom de Joseph. Comme Jacob était dur au travail, Laban aurait voulu le garder à Haran. Mais une nuit, après la naissance de Joseph, Dieu dit à Jacob qu’il était temps pour lui de revenir en Canaan. Jacob rassembla alors sa famille et, en l’absence de Laban, partit pour le pays que Dieu avait promis à ses descendants. Sur la route, Jacob songea de nouveau à Ésaü. Il pria Dieu de le protéger contre la rancœur de son frère. Une nuit, il laissa sa famille et ses troupeaux et s’en alla à l’écart pour prier. Il espérait que Dieu lui parlerait et le guiderait. D’abord, rien ne se passa. Puis quelqu’un parut surgir de l’obscurité et sembla attaquer Jacob. Mais celui-ci repoussa l’intrus. Bientôt Jacob et l’inconnu s’affrontèrent en un combat terrible. Ils luttèrent jusqu’à l’aube, jusqu’à ce que l’étranger porte un coup à la hanche de Jacob. Alors une voix se fit entendre : « Jacob, tu t’es battu avec un homme et avec Dieu et tu as réussi à survivre à ce combat. Dorénavant tu ne t’appelleras plus Jacob mais Israël, et tes descendants seront appelés Israélites ». L’étranger disparut alors, et Jacob n'eut plus mal à la hanche. Jacob se demandait s’il n'était pas encore en train de rêver, quand il découvrit qu'il boitait. Il sut alors que l’adversaire qu’il avait affronté était Dieu.

 

 

 

 

 

 

 

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