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28 mai 2022 6 28 /05 /mai /2022 20:55
Église Saint-Étienne-du-Mont de Paris

Année C

Lecture des Actes des apôtres 7, 55-60

Étienne meurt en témoin de Jésus à un double titre : témoin de sa résurrection et témoin de son pardon pour ses bourreaux.

En ces jours-là, Étienne était en face de ses accusateurs. Rempli de l’Esprit Saint, il fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu ». Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit ». Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché ». Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort. – Parole du Seigneur.

Commentaire : La mort d’Etienne, le premier martyr témoin du Christ, est calquée sur celle de Jésus, et ses dernières paroles rappellent celles de Jésus en croix. Une différence pourtant : sur la croix, Jésus s’abandonne avec confiance entre les mains de son Père ; c’est au Seigneur Jésus qu’Etienne adresse le même geste de remise confiante. Sur la croix, Jésus prie le Père de pardonner à ses bourreaux ; c’est le Seigneur Jésus qu’Etienne prie d’accorder ce même pardon. C’est que, depuis Pâques et l’Ascension, les chrétiens savent que Jésus partage la toute-puissance de Dieu.

Etienne a appris de Jésus crucifié comment mourir. La mort de Jésus nous enseigne toujours l’abandon confiant entre les mains du Seigneur.

Psaume 96

R/ : Le Seigneur est roi, le Très-Haut sur toute la terre ! ou : Alléluia !

  • Le Seigneur est roi ! Exulte la terre ! Joie pour les îles sans nombre ! Justice et droit sont l’appui de son trône. R/
  • Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire. À genoux devant lui, tous les dieux ! R/
  • Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre : tu domines de haut tous les dieux. R/

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean 22, 12-14. 16-17. 20

Le dernier mot de la Bible est un cri d’espérance : « Viens, Seigneur Jésus ! »

Moi, Jean, j’ai entendu une voix qui me disait : « Voici que je viens sans tarder, et j’apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs vêtements : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie et, par les portes, ils entreront dans la ville. Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous apporter ce témoignage au sujet des Églises. Moi, je suis le rejeton, le descendant de David, l’étoile resplendissante du matin ». L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement.

Et celui qui donne ce témoignage déclare : « Oui, je viens sans tarder ». – Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! – Parole du Seigneur.

Commentaire : Ainsi se termine le livre de l’Apocalypse, sur cet appel à la rapide venue du Christ. Venue qui fera connaître la valeur de l’œuvre de chacun, qui révélera le sens de l’histoire que le Christ domine du début à la fin ; venue du Christ, qui reconnaîtra pour les siens les affamés et les assoiffés de justice, de pardon, de paix et d’amour. Cet appel, l’Esprit et l’Église, l’épouse du Christ, le font entendre de concert : tous deux agissent dans le monde pour que vienne ce jour où le Christ se lèvera sur l’univers, comme l’étoile resplendissante de l’éternel matin du monde nouveau.

Viens, Seigneur Jésus, étoile resplendissante du matin, sur ceux qui sont dans la nuit ! Lumière qui brille depuis le commencement, viens à la fin de l’histoire, dissiper toutes les ténèbres du monde ! Viens à l’appel de l’Esprit et de l’Église, ton Épouse !

Alléluia. Alléluia. Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur, je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17, 20-26

Jésus prie pour l'unité des chrétiens qu'il présente comme la condition de l'efficacité de la mission de l’Église.

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : L’unité pour laquelle prie Jésus n’a pas seulement pour but de maintenir une étroite communion entre ses disciples ni de les unir à lui et à son Père ; l’unité des croyants n’a pas seulement valeur à l’intérieur de l’Église, elle a aussi valeur pour le monde : « Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie ». Et, de fait, comment croire que l’amour de Dieu habite des hommes divisés entre eux ? Comment croire que la mort du Christ puisse rassembler dans l’unité, autour du Père, les enfants de Dieu dispersés, si les quelques-uns regroupés dans l’Église ne sont pas déjà unis ?

Le Père nous a aimés de l’amour même dont il a aimé Jésus, son Fils, avant même la création du monde. La preuve en est l’unité quand nous parvenons à la réaliser entre nous.

Homélie

Le message d’amour apporté ici-bas, par Jésus, notre Sauveur, s’avère toujours plus fort que la haine, puisqu’il lui survit constamment et qu’il ne cesse de rayonner au-dessus de toutes les entreprises hostiles qui essaient de l’étouffer. Vingt siècles d’Histoire de l’Eglise sont là pour en témoigner. Il brille encore de nos jours en dépit des conflits de toute sorte et des actes de violence extrême qui secouent notre pauvre monde si déboussolé et menacent dangereusement la Paix. L’amour sur fond de violence et de haine, tel est bien, en effet, le thème des lectures bibliques que nous venons d’entendre et qu’il nous sera très précieux de méditer quelques instants.

Tout d’abord dans le cas de saint Etienne, ça saute vraiment aux yeux que l’amour se détache sur un fond de violence. Le récit de son martyre que nous allons entendre dans la 1ère lecture, relate une scène de véritable sauvagerie : accusé de blasphème pour avoir proclamé la divinité de Jésus, le jeune diacre est condamné, puis exécuté sur le champ, sans l’ombre d’un procès, ni la moindre esquisse d’une défense. Ses accusateurs se bouchent même les oreilles pour ne pas entendre, hurlent de grands cris dans leur rage, se précipitent sur lui, l’entraînent hors de la ville et le tuent à coups de pierres. Un jeune homme dont la complicité ne fait pas de doute, assiste à l’exécution : il s’appelle Saul. C’est le futur saint Paul. Si l’évangéliste tient à signaler sa présence c’est parce que, manifestement, il voit dans l’héroïque martyre d’Etienne la source et comme la rançon de la conversion bouleversante de l’apôtre.

Que fait Etienne sous les jets de pierre qui le frappent ? Il implore la miséricorde de Dieu pour ses assassins : « Seigneur, supplie-t-il à genoux, ne leur impute pas ce péché ». A la violence donc il répond par le pardon, à la haine, il oppose le plus grand amour. Son martyre est une parfait décalque de celui du Christ, s’écriant lui aussi avant de mourir : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Le voilà, frères et sœurs, le véritable esprit du christianisme : il est du côté de l’amour et non de la haine ; il pardonne aux coupables et en tire ses plus grandes victoires. C’est sur fond de violence aussi que se déroule la soirée mémorable du Jeudi-Saint où Jésus, après avoir institué la Sainte Eucharistie, adresse à son Père la merveilleuse prière pour l’unité des chrétiens. Judas, le traître, vient de quitter la salle. Un complot s’ourdit dans l’ombre. Pour Jésus, le dénouement tragique est proche. Or, c’est à ce moment même – le contraste n’est-il pas saisissant ? – que Jésus recommande aux siens de s’aimer les uns les autres : « Oui, comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres... C’est à ce signe que l’on vous reconnaîtra pour mes disciples... » Quelques instants plus tard se tournant vers le Père, dans cette prière si émouvante qu’on appelle la Prière Sacerdotale, il va jusqu’à dire : « Père que tous soient UN comme Toi et Moi nous sommes UN ; qu’ils soient UN en nous pour que le monde croie que tu m’as envoyé... » Nous sommes là en face du vœu le plus cher de Jésus : ce qu’il désire par-dessus tout c’est que l’Unité entre ses disciples soit aussi ressemblante que possible à la Communion du Dieu-Trinité en qui se marient l’unisson absolue et le respect des personnes distinctes, l’un et l’autre portés à l’infini par un parfait amour. Et ce qui est frappant, c’est que Jésus implore cette grâce suprême à l’heure même où Satan attise dans les cœurs la haine implacable qui va se déchaîner sur Lui tout au long de sa Passion... Et en sachant fort bien que durant toute l’histoire à venir une haine semblable suscitera embûches sur embûches parmi les hommes et même parmi les chrétiens qui trop souvent connaîtront les conséquences désastreuses de la division... Jésus, néanmoins, insiste pour que tout cela soit efficacement maîtrisé et désarmé et pour que ce soient finalement l’amour ainsi que l’unité qui aient le dernier mot.

Puissions-nous, frères et sœurs, pour notre part, ne jamais aller à l’encontre de cette volonté expresse de notre Seigneur, ne jamais lui infliger le moindre démenti. Oh certes, nous connaissons les effets du péché originel au cœur de tout homme ici-bas. Nous n’avons pas l’illusion de penser que l’unité parfaite ne pourra jamais se réaliser sur cette terre comme elle le sera dans l’au-delà. Mais avec l’aide de Dieu (qui ne nous manque jamais, si nous savons la puiser dans la prière et les sacrements, si nous savons l’implorer aussi par l’intercession de Marie, la Médiatrice de toutes les grâces), nous devons travailler de toutes nos forces à faire souffler dans le monde l’Esprit de l’Evangile qui est un esprit d’amour et non de haine, d’unité et non de discorde, de compréhension mutuelle et non de conflit incessant.

Ne l’oublions jamais : il n’y a qu’une méthode souverainement efficace pour faire reculer l’épidémie du mal, c’est de répandre partout la contagion du bien. Sur fond de violence et de haine, soyons courageusement, soyons inlassablement des semeurs d’amour. Comme l’a si bien dit ce géant de la charité, que fut Raoul Follereau, l’apôtre des Lépreux : « Tout amour semé tôt ou tard, fleurira. Seul l’Amour sauvera le monde ».

Amen.

 

Prière universelle

Seigneur nous unissons nos prières pour nos frères, nos sœurs vivant sur cette terre et nous te les présentons, reçois les :

  • Etienne, rempli de l’Esprit Saint, priait pour ses bourreaux. Que les hommes et les femmes dans ce monde accueillent ton Esprit qui les rend capable de se pardonner les uns les autres !
  • « Le Seigneur est roi ! Exulte la terre ! » : donne la foi en Toi, Dieu sauveur, aux peuples qui perdent l’espoir et la joie dans la vie à cause de la guerre, notamment celle qui se déroule en Ukraine !
  • « Viens, Seigneur Jésus ! », prends soin des malades qui le sont depuis de longues années, des personnes seules, aide les à retrouver la joie grâce aux gens de leurs entourages !
  • « Viens, Seigneur Jésus ! » sur tous les jeunes appelés à une vie en plénitude, qu’ils découvrent en Marie, ta Mère, l’écoute, la profondeur du discernement, le courage de la foi et le dévouement au service !
  • « Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un ». Que cette unité souhaitée par Jésus soit vécue en ces jours au sein de l’Église ainsi qu’en chaque communauté humaine, surtout au sein des familles ! Nous t’en prions Seigneur.

Dieu Notre Père, prends soin de tes enfants qui s’acheminent vers toi, sous l’action de l’Esprit Saint, par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

Source : https://jardinierdedieu.fr/

Lectures et homélie du 7ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 18:13

Année C

Lecture du livre des Actes des Apôtres 15, 1-2. 22-29

L’Église et l’Esprit Saint décident d’ouvrir aux païens un libre accès à Jésus Christ, sans les obliger à se soumettre, au préalable, à la loi juive.

En ces jours-là, des gens, venus de Judée à Antioche, enseignaient les frères en disant : « Si vous n’acceptez pas la circoncision selon la coutume qui vient de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés ». Cela provoqua un affrontement ainsi qu’une vive discussion engagée par Paul et Barnabé contre ces gens-là. Alors on décida que Paul et Barnabé, avec quelques autres frères, monteraient à Jérusalem auprès des Apôtres et des Anciens pour discuter de cette question. Les Apôtres et les Anciens décidèrent avec toute l’Église de choisir parmi eux des hommes qu’ils enverraient à Antioche avec Paul et Barnabé. C’étaient des hommes qui avaient de l’autorité parmi les frères : Jude, appelé aussi Barsabbas, et Silas.

Voici ce qu’ils écrivirent de leur main : « Les Apôtres et les Anciens, vos frères, aux frères issus des nations, qui résident à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut ! Attendu que certains des nôtres, comme nous l’avons appris, sont allés, sans aucun mandat de notre part, tenir des propos qui ont jeté chez vous le trouble et le désarroi, nous avons pris la décision, à l’unanimité, de choisir des hommes que nous envoyons chez vous, avec nos frères bien-aimés Barnabé et Paul, eux qui ont fait don de leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus Christ. Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous confirmeront de vive voix ce qui suit : L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci, qui s’imposent : vous abstenir des viandes offertes en sacrifice aux idoles, du sang, des viandes non saignées et des unions illégitimes. Vous agirez bien, si vous vous gardez de tout cela. Bon courage ! » – Parole du Seigneur.

Commentaire : Il fallait choisir, au premier concile, entre une Église close sur elle-même, qui annexerait les hommes en leur imposant des traditions religieuses et un cadre de pensée rigide, et une Église ouverte au monde où les nouveaux convertis n’auraient pas à se dépouiller de leur originalité culturelle et de leurs valeurs humaines. Or, il se trouve toujours des esprits chagrins pour croire que l’ouverture au monde est un abandon de la foi, que la pluralité des cultures est une entorse à l’unité. Conduits par l’Esprit, les responsables de la primitive Église n’en ont pas jugé ainsi. Les partisans de l’ouverture de l’Église, aujourd’hui, peuvent se réclamer de la Tradition !

Quelle est notre réaction quand l’un de nos frères ne pense pas comme nous, ne voit pas le monde à notre manière, a des habitudes différentes des nôtres ?

Psaume 66

R/ : Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu’ils te rendent grâce tous ensemble ! ou : Alléluia.

  • Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que son visage s’illumine pour nous ; et ton chemin sera connu sur la terre, ton salut, parmi toutes les nations. R/
  • Que les nations chantent leur joie, car tu gouvernes le monde avec justice ; tu gouvernes les peuples avec droiture, sur la terre, tu conduis les nations. R/
  • La terre a donné son fruit ; Dieu, notre Dieu, nous bénit. Que Dieu nous bénisse, et que la terre tout entière l’adore ! R/

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean 21, 10-14.22-23

La Cité sainte que décrit saint Jean évoque l’Église bâtie sur les apôtres et ouverte aux quatre coins du monde.

Moi, Jean, j’ai vu un ange. En esprit, il m’emporta sur une grande et haute montagne ; il me montra la Ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu : elle avait en elle la gloire de Dieu ; son éclat était celui d’une pierre très précieuse, comme le jaspe cristallin. Elle avait une grande et haute muraille, avec douze portes et, sur ces portes, douze anges ; des noms y étaient inscrits : ceux des douze tribus des fils d’Israël. Il y avait trois portes à l’orient, trois au nord, trois au midi, et trois à l’occident. La muraille de la ville reposait sur douze fondations portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau. Dans la ville, je n’ai pas vu de sanctuaire, car son sanctuaire, c’est le Seigneur Dieu, Souverain de l’univers, et l’Agneau. La ville n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine : son luminaire, c’est l’Agneau. – Parole du Seigneur.

Commentaire : La nouvelle Jérusalem, c’est un peuple saint, car Dieu lui-même y habite comme dans un temple, et le Christ y demeure parmi les siens comme dans son corps. C’est un peuple ouvert aux quatre points de l’horizon, pour indiquer sa perspective universelle, catholique. C’est un peuple qui s’édifie sur un témoignage de douze apôtres, un peuple apostolique. Rassembler ce peuple saint apostolique dans l’unité, c’est le programme que le Christ a confié à son Église, qui est déjà pour le monde le signe, le sacrement de ce projet de Dieu.

Sommes-nous, pour l’Église, passionnés d’unité : entre chrétiens séparés, dans notre Église, dans notre communauté chrétienne ? Comment y travaillons-nous ensemble ?

Alléluia. Alléluia. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ; mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14, 23-29

Le gage de la paix que Jésus donne à ses disciples, est l’envoi de l’Esprit Saint par le Père.

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.

Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés ni effrayés. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Toute la portée des paroles de Jésus nous échappe encore, comme elle échappait aux disciples, le soir de la Cène, mais l’Esprit Saint est donné à l’Église pour lui en révéler les applications et les incidences au long de l’histoire. Aussi les chrétiens, comme les disciples, peuvent reste en paix, malgré tous les bouleversements que connaîtront le monde et l’Église : s’ils se veulent fidèles à l’Évangile, l’Esprit saura bien leur enseigner comment le mettre en pratique, jour après jour.

La paix que nous nous souhaitons à la messe avant la communion prolonge celle que Jésus a donnée à ses disciples. Comment faire pour ne pas la donner « à la manière du monde » ?

Homélie

« Si quelqu’un m’aime il restera fidèle à ma Parole. Mon Père l’aimera et nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure ».

Cette étonnante promesse de Jésus, c’est la révélation suprême, c’est le couronnement de tout ce qu’il a pu nous dire et nous donner, c’est la révélation parfaite de la rencontre entre l’homme et Dieu, c’est l’accomplissement total de l’amour parfait ; la présence de Dieu au cœur de notre propre cœur.

Oui, en vertu de cette merveilleuse promesse, chacun de nous peut dire, là, maintenant, dans ma vie, le Père, le Fils et le Saint Esprit, le Dieu vivant et vrai veut venir habiter... Et non point pour y passer, mais pour y demeurer, non point pour une rencontre d’un jour, mais pour une habitation qui ne finira jamais.

Quelle incroyable promotion spirituelle pour l’homme qui se trouve ainsi élevé à une vie d’intime communion avec les Trois Personnes Divines qui est rendu capable de participer dès cette terre par la foi, l’espérance et l’amour à la nature et à la vie même de Dieu !

Mais cette mystérieuse habitation du Dieu-Trinité dans l’âme du baptisé ne peut subsister. Jésus le souligne très fortement, que si l’on a pour lui un amour authentique qui n’est pas simple sentimentalisme, mais qui s’exprime dans le concret de la vie par l’observance de sa Parole : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma Parole ». C’est un amour qui consiste en un don total de soi-même à Dieu et en un don total de soi-même à son prochain dans l’amitié, le service, le partage des joies et des peines, la miséricorde qui pardonne inlassablement. Tout cela l’apôtre Jean l’a résumé dans une très belle formule : « Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui ».

A partir de là, frères et sœurs, nous pouvons donc comprendre que l’âme en état de grâce (et on est en état de grâce si l’on n’est pas séparé de Dieu par le péché grave), l’âme en état de grâce, qui vit dans l’amitié avec Dieu est en fait un petit ciel, puisque Dieu y réside avec tout le secret de sa vie intime et y exerce une action qui peu à peu la transforme et la divinise dans la mesure où elle se laisse faire.

Mais ici une question se pose : comment se fait-il que nous allions et venions avec une telle présence en nous sans y prêter attention ? N’est-ce pas parce que notre cœur est encombré de toutes sortes de futilités et par dessus-tout de notre moi égoïste et jouisseur ?

« Ô âmes créées pour ces merveilles, s’écrie saint Jean de la Croix, que faites-vous, à quels misérables riens perdez-vous votre temps ».

Dès lors puisque la Sainte Trinité veut nous associer à sa vie divine, nous ne devrions tendre qu’à une seule chose : entretenir avec elle des relations de plus en plus étroites par une prière fréquente et persévérante faite d’adoration, de louange, de supplication, d’intercession et d’action de grâce, et une fidélité sans failles à l’Eucharistie où Jésus nous donne son Cœur débordant d’amour pour que nous puissions aimer comme lui.

Chers frères et sœurs, n’oublions jamais que Dieu nous appelle tous à marcher vers la sainteté en faisant d’incessants progrès dans l’amour. Si par nos péchés nous ne faisons pas obstacle au développement de cet amour surnaturel dans nos âmes nous pouvons êtres sûrs que la Très Sainte Trinité présente en nous nous inondera de grâces toujours plus abondantes qui nous feront monter à un niveau toujours plus élevé d’intimité avec Elle, jusqu’à ce que cette union (qui demeure cachée tant que nous cheminons ici-bas) atteigne sa perfection au ciel dans une communion infiniment comblante à la Béatitude même de Dieu.

Notre vie spirituelle d’aujourd’hui ne peut être qu’une préparation à ce bonheur, mais elle est déjà une joie possédée comme une sainte carmélite, la Bienheureuse Elisabeth de la Trinité en a témoigné en ces termes : « Croire qu’un être qui s’appelle l’Amour habite en nous à tout instant du jour et de la nuit, voilà ce qui a fait de ma vie un ciel anticipé ».

Puisse la Vierge Marie, notre Mère bien-aimée qui a vécu ce mystère de la Présence dans l’âme des Trois Personnes Divines, avec une intensité et une perfection indépassables nous obtenir à tous cette grâce des grâces.

Amen.

Prière universelle

Jésus nous parle de son départ tout proche, mais il ne nous laissera pas orphelins : il promet l’Esprit Saint. Avec confiance, laissons monter nos prières vers Dieu qui nous montre le chemin de la lumière, de la paix et de la vie.

  • « Que les nations chantent leur joie, car tu gouvernes le monde avec justice » Ps 66. Seigneur, vois les chrétiens qui se découragent, doutent et connaissent troubles et déceptions. Envoie ton Esprit d’amour sur ton Église, Seigneur : qu’il change les lassitudes et les manques de foi en dynamisme pour renouveler l’ardeur et l’espérance de tes fidèles. Nous t’en prions, écoute-nous Seigneur !
  • C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne (Jn 14). Seigneur, vois les pays où retentissent les bruits de guerre, de terrorisme et d'injustice. Envoie ton Esprit de Paix sur notre terre, Seigneur : qu’il hâte la venue d’un monde plus fraternel où les nations cohabiteront en harmonie et où les peuples vivront à l’abri de la peur, des douleurs et des larmes. Nous t’en prions, écoute-nous Seigneur !
  • « La terre tout entière a donné son fruit : que Dieu nous bénisse et que la terre tout entière l’adore ! » (Ps 66). Seigneur, vois notre planète qui se détériore, vois la dégradation de l’environnement et les conséquences du changement climatique. Envoie ton Esprit de Bonté sur notre terre, Seigneur : qu’il stimule les peuples à prendre soin de ta création. Nous t’en prions, écoute-nous Seigneur !
  • Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole (Jn 14). Seigneur, vois notre communauté rassemblée ici en ce dimanche. Envoie ton Esprit de fidélité sur chacun de nous : qu’il nous aide à vivre au quotidien avec sincérité et dans le respect d’autrui, que nous sachions reconnaître nos erreurs et nos faux pas et que nos décisions soient justes et vraies. Nous t’en prions, écoute-nous Seigneur !

Dieu, notre Père, toi qui nous aimes à jamais, accueille avec bonté nos demandes et envoie l’Esprit de Pentecôte sur ton peuple rassemblé. Nous te le demandons, à toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles.

Source : https://www.liturgie-catholique.alsace/

Lectures du 6ème dimanche en DOCX et PDF

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15 mai 2022 7 15 /05 /mai /2022 14:41

Année C

Lectures du livre des Actes des apôtres 14, 21b-27

Au cours de leur voyage missionnaire, Paul et Barnabé fondent et organisent de nouvelles communautés chrétiennes.

En ces jours-là, Paul et Barnabé, retournèrent à Lystres, à Iconium et à Antioche de Pisidie ; ils affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu ». Ils désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui. Ils traversèrent la Pisidie et se rendirent en Pamphylie. Après avoir annoncé la Parole aux gens de Pergé, ils descendirent au port d’Attalia, et s’embarquèrent pour Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie. Une fois arrivés, ayant réuni l’Église, ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. – Parole du Seigneur.

Commentaire : l’ardeur apostolique de Paul pour annoncer l’Évangile aux païens se double d’un très grand sens pastoral. Il porte le souci de toutes les Églises, c’est-à-dire des communautés chrétiennes qu’il a fondées lors de ses voyages missionnaires. Sans cesse, il revient les fortifier dans leur foi naissante, les encourager devant les persécutions locales, redresser leurs erreurs et les organiser en choisissant des anciens pour les encadrer. (« Ancien », en grec, se dit presbytre, d’où vient le mot français : prêtre). Il prend soin aussi de tenir au courant des progrès de la mission la communauté chrétienne qui l’a envoyé, pour que tous se sachent partie prenante de son labeur apostolique et se réjouissent de voir Dieu ouvrir aux païens la porte de la foi.

Rendre compte de l’exécution des tâches confiées, de nos efforts apostoliques, des services exercés est une occasion de rappeler à la communauté chrétienne que tous sont associés à l’activité missionnaire.

Psaume 144

R/ : Mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais ! ou Alléluia !

  • Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ; la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres. R/
  • Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce et que tes fidèles te bénissent ! Ils diront la gloire de ton règne, ils parleront de tes exploits. R/
  • Ils annonceront aux hommes tes exploits, la gloire et l’éclat de ton règne : ton règne, un règne éternel, ton empire, pour les âges des âges. R/

Lecture de l’Apocalypse selon saint Jean 21, 1-5a

Dans notre histoire, l’amour aura le dernier mot lorsque surgiront un ciel nouveau et une terre nouvelle.

Moi, Jean, j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari. Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé ». Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : La fin des temps ne sera pas pour l’univers une destruction, mais une transformation, comme si un brouillard se déchirait qui cachait jusqu’à présent à nos yeux le vrai monde. Alors apparaîtra une humanité transfigurée : toute misère, toute laideur, tout péché s’en seront allés, l’amour aura triomphé, celui de Dieu pour nous et celui dont nous aurons essayé de vivre, à la suite de Jésus Christ. Alors aussi, l’univers matériel prendra son vrai visage, entraîné avec l’humanité vers son destin. Et nous saurons que la vraie demeure de Dieu, celle qui a toujours été la sienne, c’est l’homme, ce sont les hommes dont Jésus Christ s’est fait le frère, lui l’Emmanuel, c’est-à-dire : Dieu-avec-nous.

Croire que notre monde si souvent abîmé par la mort, les larmes, les cris et la tristesse soit promis à une telle rénovation qu’au terme de l’histoire, il sera comme une fiancée parée pour son époux, n’est-ce pas une folle espérance ? C’est la nôtre depuis qu’avec Jésus l’amour a triomphé de la mort. A qui rendre compte de cette espérance qui nous habite ?

Alléluia. Alléluia. Je vous donne un commandement nouveau dit le Seigneur : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 13, 31-33a.34-35

À quel signe pouvons-nous être reconnus disciples de Jésus ? À l’amour que vous avez les uns pour les autres, nous dit Jésus.

Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt.

Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Quelqu’un est glorifié, pour la Bible, lorsque sa vie donne sa pleine mesure et que son existence révèle toutes ses dimensions. Jésus est ainsi glorifié lorsque son amour est parfaitement révélé par son sacrifice et sa résurrection, qui en manifestent la dimension humaine et divine. Pour Jean, c’est déjà au soir du Jeudi saint que Jésus est glorifié par anticipation : Judas est déjà sorti pour le livrer ; l’eucharistie est le sacrement de la mort et de la résurrection du Christ qui, avant de quitter les siens, leur révèle le secret de la valeur de toute vie : aimer comme lui, il aime.

Peut-on dire de nos familles, de nos équipes, de notre communauté chrétienne : « Voyez comme ils s’aiment ? » C’est là pourtant le seul témoignage irrécusable aux yeux des hommes de notre appartenance à Jésus Christ.

Homélie 

« Je vous donne un commandement nouveau ». N’est-t-il pas étonnant, frères et sœurs, que Jésus parle de nouveauté à propos d’une réalité que l’homme a toujours considérée avec ferveur et d’un précepte que l’Ancienne Alliance elle-même imposait comme une obligation prioritaire ?

Le devoir de s’aimer les uns les autres, en effet, n’a rien de nouveau, ni de particulier en soi. Jadis, bien avant le Christ et aujourd’hui en dehors de ceux qui croient au Christ, l’amour fraternel n’apparaît-il pas comme une valeur universellement souhaitée, une exigence morale unanimement admise ?

Alors qu’y-a-t-il donc de si neuf dans cet héritage commun de l’humanité qui fasse dire à Jésus qu’il nous donne là un commandement nouveau ?

Sa nouveauté consiste tout d’abord dans la révélation de ce qui est la source de notre amour mutuel. En nous disant, en effet, que Dieu est notre Père, Jésus nous révèle, d’une manière aussi forte que nouvelle, combien de ce fait nous sommes tous des frères... Etant les fils d’un même Père, les fils d’un unique Père nous devons nous aimer non plus comme des condisciples, des concitoyens, des amis ce qui est bien mais pas nouveau, mais comme des frères, ce qui est parfait et nouveau.

La nouveauté de ce commandement consiste ensuite dans le fait que parlant ainsi Jésus nous propose non seulement une révélation nouvelle, mais plus encore un exemple nouveau. Désormais il ne suffit plus de s’aimer se sachant de vrais fils, mais d’aimer comme lui, le frère universel : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». C’est ce « comme » qui est important. Il signifie que notre amour pour nos frères doit non seulement imiter celui que Jésus a pour eux mais qu’il doit être de même nature que le sien. Autrement dit, notre amour pour le prochain doit-être un amour surnaturel. Saint Paul nous dit que cet amour « a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné ».

Vouloir appeler charité fraternelle ce qui n’est qu’entraide, solidarité ou dévouement pour une cause aussi juste qu’elle soit est une erreur. La nature humaine, même sans le secours de Dieu est capable de sympathie, de bienveillance et de générosité. On ne doit appeler charité chrétienne que ce qui est l’expression d’un amour surnaturel, car on ne peut aimer véritablement comme Jésus a aimé que si l’on a en soi « les sentiments qui furent dans le Christ-Jésus » selon la belle expression de saint Paul. Dès lors, la manière d’aimer du chrétien ne peut que reproduire aussi parfaitement que possible les caractéristiques de l’amour du Christ, telles que nous pouvons et devons les contempler dans l’Evangile. C’est ainsi que notre amour pour nos frères doit être effectif. Il n’a rien d’une tendresse trop sentimentale qui ne s’engage pas. Il paye de sa personne.

  • C’est un amour qui est absolument gratuit, totalement désintéressé : il donne sans calculer et sans attendre de la reconnaissance, tout comme un rayon qui part et qui ne revient pas. Et c’est parce qu’il a ce caractère de gratuité qu’il est capable d’aimer même les ennemis et de pardonner inlassablement.
  • C’est un amour universel qui n’exclut absolument personne, qui ne laisse subsister aucune barrière sociale au raciale.
  • C’est un amour qui entoure le prochain d’attentions délicates, toujours accueillant, plein de compréhension et de douceur, un amour qui selon les expressions employées par saint Paul « excuse tout, supporte tout, espère tout et fait confiance en tout ».
  • C’est enfin un amour qui ne connaît pas de limites dans le don de soi-même, qui est capable d’aller jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
  • Ce qui fait enfin la nouveauté du commandement de Jésus, c’est qu’il demande à être vécu dans la réciprocité.

Jésus veut que « nous nous aimions les uns les autres », il veut que notre amour mutuel tende de plus en plus vers une communion de cœurs. S’il est venu sur terre n’est-ce pas précisément pour inaugurer parmi les hommes une manière de « vivre ensemble » semblable à celle du ciel, autrement dit semblable à celle qu’il nous a donné de pouvoir contempler par la foi à l’intérieur même de la Très Sainte Trinité. Jésus nous a révélé, en effet que de toute éternité, il y a en Dieu, trois personnes infiniment aimantes qui se connaissent parfaitement et se donnent totalement l’une à l’autre dans une transparence absolue. Entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, il n’y a que le sublime va et vient d’un amour réciproque qui réalise la communion la plus parfaite et la plus heureuse qui soit. C’est à cet amour trinitaire que Jésus nous invite instamment à participer non seulement en aimant Dieu personnellement (en intensifiant notre intimité avec lui), mais aussi en nous efforçant de vivre ensemble à son image dans une véritable communion d’échange et de réciprocité. Il faut dont faire en sorte que chaque communauté d’Eglise (à commencer par la famille chrétienne) devienne un foyer d’amour où chaque membre trouve sa place et sa fonction, un foyer d’amour que chaque membre ne cesse d’alimenter par toutes les richesses de son amour personnel.

Chers frères et sœurs, on raconte qu’un jour on pose cette question à la Bienheureuse Mère Térésa de Calcutta : « Avec les missionnaires de la Charité que vous avez formés est-ce que vous prêchez aux gens pour les amener à la conversion ? » Elle répondit : « nos œuvres d’amour révèlent aux pauvres souffrants l’amour de Dieu pour eux » et elle cita la réflexion d’un pauvre de Melbourne : « la manière dont les sœurs m’ont soigné a été pour moi une soudaine révélation : « Dieu m’aime ». Je vous demande, disait-il à ces mêmes sœurs, d’être pour les autres l’amour de Dieu, comme vous l’avez été pour moi ».

Puisse Marie, la Mère du Bel Amour nous obtenir la grâce de donner le même témoignage. Comme on aimerait entendre n’est-il pas vrai ceux qui regardent l’Eglise de l’extérieur dire plus souvent aujourd’hui ce que l’on disait des premiers chrétiens : « voyez comme ils s’aiment ». « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’Amour que vous aurez les uns pour les autres ».

Amen.

 

Prière universelle

R/ : Accueille au creux de tes mains la prière de tes enfants

  • « Aimez-vous les uns les autres ». Nos actions, notre mode de vie sont basés sur ce message fondamental. Le pape, les évêques, les prêtres et les laïcs œuvrent pour communiquer ce commandement d'amour. Que cet héritage divin, au cœur de notre foi, anime sans cesse ton Église dans son regard sur le monde. Seigneur, écoute-nous ! R/
  • « Aimez-vous les uns les autres ». La guerre en Ukraine nous rappelle encore une fois que l'homme peut laisser ses instincts de mort prendre le pas sur l'ouverture, la compréhension, l'échange et la diplomatie. Marioupol, cité de la vierge Marie, en est le plus dramatique exemple. Que les hommes de pouvoir se souviennent que la vie est inestimable ! Seigneur, écoute-nous ! R/
  • « Aimez-vous les uns les autres ». Les contraintes, le matérialisme, l'individualisme nous font parfois oublier le sens de la vie et de la solidarité. Que notre communauté porte ton esprit d'amour et d'altruisme par l'exemple et dans ses actes au quotidien. Seigneur, écoute-nous ! R/

Source : Fraternité de Thénezay

Lectures du 5ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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8 mai 2022 7 08 /05 /mai /2022 14:58

Année C

Lecture du livre des Actes des apôtres 13, 14. 43-52

Devant l’hostilité des juifs, Paul décide d’annoncer l’évangile aux païens, ce qui suscite leur joie, mais aussi la persécution.

En ces jours-là, Paul et Barnabé poursuivirent leur voyage au-delà de Pergé et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Le jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue et y prirent place. Une fois l'assemblée dispersée, beaucoup de Juifs et de convertis qui adorent le Dieu unique les suivirent. Paul et Barnabé, parlant avec eux, les encourageaient à rester attachés à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole du Seigneur. Quand les Juifs virent les foules, ils s’enflammèrent de jalousie ; ils contredisaient les paroles de Paul et l’injuriaient. Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : « C'est à vous d'abord qu'il était nécessaire d’adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! Nous nous tournons vers les nations païennes. C'est le commandement que le Seigneur nous a donné : J'ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre ». En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur ; tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants. Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région.

Mais les Juifs provoquèrent l’agitation parmi les femmes de qualité adorant Dieu, et parmi les notables de la cité ; ils se mirent à poursuivre Paul et Barnabé, et les expulsèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et se rendirent à Iconium, tandis que les disciples étaient remplis de joie et d'Esprit Saint. – Parole du Seigneur.

Commentaire : L’hostilité des juifs provoque le tournant décisif de la vie de Paul : désormais, il annoncera l’Évangile aux païens. C’est ainsi qu’il continuera la mission de Jésus Christ, établi par Dieu, Lumière des nations et Sauveur de toute la terre. Le succès près des païens est tout de suite magnifique, mais il déclenchera la persécution. Le même scénario se répétera dans toutes les villes où Paul prêchera la Bonne Nouvelle.

Malgré les injures et les rebuffades de leurs coreligionnaires Paul et Barnabé n’ont pas désespéré que l’Évangile accroche dans cette région. Ils nous encouragent à croire que la Bonne Nouvelle, aujourd’hui encore, peut apporter la joie aux hommes.

Psaume 99

R/ : Nous sommes son peuple, son troupeau ou Alléluia.

  • Acclamez le Seigneur, terre entière, servez le Seigneur dans l’allégresse, venez à lui avec des chants de joie ! R/ 
  • Reconnaissez que le Seigneur est Dieu : il nous a faits, et nous sommes à lui, nous, son peuple, son troupeau. R/ 
  • Oui, le Seigneur est bon, éternel est son amour, sa fidélité demeure d’âge en âge. R/ 

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean 7, 9. 14b-17

Voici le peuple immense de ceux qui ont traversé l’épreuve et que le Christ pasteur conduit vers la source de vie.

Moi Jean, j'ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main. L'un des Anciens me dit : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l'Agneau. C'est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son sanctuaire. Celui qui siège sur le Trône établira sa demeure chez eux. Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, le soleil ni la chaleur ne les accablera, puisque l'Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ». –Parole du Seigneur.

Commentaire : Le ciel, c’est le triomphe du Christ ressuscité, à travers les hommes qui ont su faire preuve, dans leur vie, d’amour, de foi, de fidélité à leur baptême où le Christ, l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, les a lavés de son sang. C’est un immense cortège de tous les peuples, de toutes les races, de toutes les cultures, qui connaît désormais le bonheur de l’intimité avec Dieu, que Jean évoque avec des images parlantes pour un peuple de nomades : habiter la même tente, ne plus souffrir de la faim, de la soif, de la chaleur desséchante, ne plus pleurer de misère ou de souffrance.

Quelles faim et soif arrivons-nous à calmer, quelle brûlure à adoucir et quelle larme à essuyer pour préparer le jour où l’Agneau conduira toutes les nations, races, peuples et langues vers la source de vie ?

Alléluia. Alléluia. Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur : je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 27-30

En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Nous sommes déjà dans l’atmosphère du procès fait à Jésus par les juifs : « Dis-nous si tu es le Christ ». Jésus en connaît déjà le verdict final : « Je vous l’ai dit, mais vous ne croyez pas ». Tous ceux qui restent fermés sur eux-mêmes, ou sur leur conception de la vie et de la religion, ne pourront qu’aboutir au même refus du Christ. Mais ceux qui écoutent sa voix, c’est-à-dire accueillent sa Parole avec foi et confiance, ceux qui se déterminent à agir avec lui et comme lui, ceux-là perçoivent la vérité de cet homme : « Le Père et moi, nous sommes un ».

Ai-je l’absolue confiance que rien ne peut m’arracher de la main du Père, si ce n’est ma propre décision ?

Homélie

L’image du Bon Pasteur, du Bon Berger que Jésus emploie dans l’Evangile de ce dimanche pour nous faire comprendre ce qu’il est, par rapport à nous est une expression biblique d’une extraordinaire densité.

Il est bon de savoir, en effet, que dans tout l’Orient ancien les rois se désignaient comme les pasteurs de leur nation. Dieu lui-même avait pris ce rôle lors de la libération d’Egypte. Le Roi David, l’un des premiers chefs politiques d’Israël était un berger de Bethléem. Le Roi Idéal de l’avenir, le Messie, le nouveau David, était annoncé par le prophète Ezéchiel comme un pasteur... « Je susciterai un pasteur qui les fera paître... »

Tous les auditeurs de Jésus, comme Jésus lui-même avaient dans l’esprit ces références bibliques en particulier le chapitre 34 d’Ezéchiel qui affirme que Dieu en personne prendra la place des mauvais bergers d’Israël « Je viens chercher moi-même mon troupeau pour en prendre soin... Moi-même je le ferai paître... la brebis perdue, je la chercherai... »

En déclarant, « Je suis le Bon Pasteur, mes brebis écoutent ma voix... je les connais et elles me suivent », Jésus affirme très clairement qu’il est bien en personne celui qui accomplit la prophétie d’Ezéchiel, autrement dit qu’il est Dieu lui-même venant sauver son peuple.

Le texte court qui a été choisi pour ce dimanche se situe dans les pages de l’Evangile de Jean où il est surtout question de l’accueil qui est fait au Christ, l’Envoyé de Dieu :

  • ou bien on l’écoute,
  • ou bien on refuse de l’écouter.

Ceux qui ne veulent pas croire, ceux qui ne comprennent pas les signes que Jésus leur donne de sa mission et s’enferment dans leurs préjugés refusent de vivre en réalité parce que le berger est celui qui conduit à la nourriture, qui entretient la vie. En s’écartant de lui, on s’égare et on se condamne à mourir. C’est une question de vie ou de mort.

Mais pour les brebis qui écoutent la voix du vrai berger et le suivent, quelle merveilleuse destinée ! Elles auront la vie : la vie pour toujours « Je leur donne la vie éternelle, dit Jésus, jamais elles ne périront, personne ne les arrachera à ma main... » Jésus offre à ses disciples une sécurité, une garantie, infiniment au-dessus de toute assurance et de toute affection purement humaines. « Moi, je les conduis ».

Oui, Jésus connaît ses brebis, et chacune d’entre elles, d’une connaissance affectueuse et qui atteint les profondeurs de l’être. C’est la connaissance au sens biblique du verbe connaître qui désigne une intimité d’amour. Il avait dit : « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connais et que je connais le Père ».

Les rapports mutuels entre Jésus et ceux qui croient en lui sont analogues à ceux qui l’unissent à son Père au sein de la Trinité. « Mes brebis, poursuit-il, écoutent ma voix, moi je les connais et elles me suivent ».

Le disciple a d’abord écouté la voix du Bon Pasteur. Cette écoute attentive, avec un préjugé favorable, est devenue de la docilité. Il a, dès lors, compris, qu’il était connu intimement, qu’il était aimé de ce Pasteur et il s’est mis à le suivre. Mes brebis me suivent : le mot indique un attachement vital, allant beaucoup plus loin que le simple attachement d’un disciple à un maître quelconque, si vénéré soit-il.

Suivre le Christ c’est se mettre à son service, c’est s’engager à lui être fidèle, d’une fidélité qui est un don total de soi-même, un don sans retour. « Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive et là ou je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera ».

Malheureusement, ils sont très nombreux, frères et sœurs, ceux qui aujourd’hui, même parmi les baptisés n’entendent pas la voix du Bon Pasteur et errent loi de lui. Beaucoup de ceux qui portent le nom de chrétiens sont en réalité des païens. Et c’est une grande épreuve pour notre Eglise. Mais loin de nous décourager, cette situation devrait éveiller en nos cœurs l’urgence de tout mettre en œuvre pour que ce monde si éloigné de Dieu soit à nouveau évangélisé. Mais pour cela il faut avant tout des Apôtres.

En ce dimanche de prières mondiales pour les vocations, il nous faut les demander avec grande foi, en insistant plus particulièrement pour que Dieu nous donne des prêtres, de nombreux prêtres. Car les hommes de ce temps ont besoin de rencontrer des prêtres qui soient tout donnés à Jésus et tout donnés à leurs frères, des prêtres qui soient des images vivantes du Bon Pasteur pour que chacun puisse se sentir aimé, accueilli, guidé dans sa foi, soutenu dans ses efforts pour vivre en vrai chrétien et progresser vers la sainteté.

Mais n’oublions jamais, chers frères et sœurs, que si l’avenir des vocations dépend essentiellement de Dieu, de l’appel qu’il fait retentir dans des cœurs généreux, il dépend aussi de nous, en particulier de notre propre écoute de Jésus. Car si les brebis n’écoutent pas la voix du maître, c’est pour elles la stérilité. « Si vous voulez des bergers, disait un jour, le cardinal Lustiger, il faut que vous prouviez que vous êtes vraiment des brebis, écoutant la voix du Christ, lui, le vrai Berger, sinon vous n’aurez que des mercenaires. C’est parmi ceux qui écoutent sa voix que se trouvent les hommes et les femmes prêts à affronter le rude combat de la foi pour que tous les hommes soient sauvés ».

Tournons-nous vers la Vierge-Marie, notre Mère, elle qui fut une parfaite disciple du Christ et demandons-lui avec confiance de mettre en nos cœurs les dispositions dont nous avons besoin pour écouter la voix du Bon Pasteur et pour le suivre : c'est-à-dire pour nous attacher à lui dans une adhésion de toute notre personne à sa personne de Fils de Dieu.

Amen.

Prière universelle

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Lectures du 4ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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30 avril 2022 6 30 /04 /avril /2022 21:20

Année C

Lecture du livre des Actes des Apôtres 5, 27b-32. 40b-41

Traînés devant le tribunal, les apôtres maintiennent qu'ils sont, eux et l'Esprit Saint, les témoins de la résurrection de Jésus.

En ces jours-là, les Apôtres comparaissaient devant le Conseil suprême ; le grand prêtre les interrogea : « Nous vous avions formellement interdit d'enseigner le nom de celui-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Voulez-vous donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ? » En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice. C'est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé en faisant de lui le Prince et le Sauveur, pour accorder à Israël la conversion et le pardon des péchés. Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l'Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent ».

Après avoir fait fouetter les Apôtres, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les les relâchèrent. Quant à eux, quittant le Conseil suprême, ils repartaient tout joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. - Parole du Seigneur.

Commentaire : « Nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint… » Pierre et les apôtres ne témoignent pas seulement de la mort du Christ en croix et des apparitions du Ressuscité, mais ils attestent que ce Jésus, sur lequel les membres du Sanhédrin appelaient la malédiction divine en le suspendant au gibet, Dieu l’a, au contraire, élevé au rang de Chef et Sauveur de son peuple et de tous les hommes, à qui il apporte le pardon des péchés. L’Esprit Saint authentifie leur témoignage, lui qui a fait de ces Galiléens peureux des hommes assez libérés pour obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes et se réjouir de souffrir pour Jésus Christ.

Notre plus grande humiliation est souvent de n’avoir pas su trouver les gestes et les mots capables de rendre compte de notre foi en Jésus ressuscité. Nous arrive-t-il d’être quand même joyeux de cette humiliation pour le nom de Jésus ? Et de croire que l’Esprit Saint, lui, n’a pas dit son dernier mot dans le cœur de nos interlocuteurs ?

Psaume 29

R/ : Je t’exalte, Seigneur, tu m’as relevé.

ou : Alléluia.

  • Quand j’ai crié vers toi, Seigneur, mon Dieu, tu m’as guéri ; Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse. R/
  • Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles, rendez grâce en rappelant son nom très saint. Sa colère ne dure qu’un instant, sa bonté, toute la vie. R/
  • Avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie ! Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie ! R/
  • Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi ; et que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce ! R/

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean 5, 11-14

Un homme crucifié, l’Agneau immolé, devient le centre du monde et reçoit l’adoration de toutes les créatures.

Moi, Jean, j’ai vu : et j’entendis la voix d’une multitude d’anges qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens ; ils étaient des myriades de myriades, par milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte : « Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange ».

Toute créature dans le ciel et sur la terre, sous la terre et sur la mer, et tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis proclamer : « À celui qui siège sur le Trône, et à l’Agneau, la louange et l’honneur, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles ». Et les quatre Vivants disaient : « Amen ! » ; et les Anciens, se jetant devant le Trône, se prosternèrent. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Ce que les hommes prétendent obtenir par leur seule force et leur intelligence : la puissance, la richesse, la sagesse, l’honneur, la louange, c’est un homme crucifié qui l’a reçu, le Christ mort et ressuscité, devenu Seigneur de tout l’univers, du monde matériel et des êtres spirituels.

Comment m’associer à la prière d’adoration de tous les êtres de l’univers pour l’Agneau immolé dont l’amour est si fort qu’il a triomphé de la mort ?

Alléluia, Alléluia. Le Christ est ressuscité, le Créateur de l’univers, les Sauveur des hommes. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 21, 1-19

Pierre se jette à l’eau pour aller à la rencontre du Ressuscité. C’est toujours la mission des responsables de l’Église de prendre des risques par amour du Christ et de leurs frères.

Pour la lecture brève, on omet le texte qui est entre crochets

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche ». Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi ». Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.

Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non ». Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez ». Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre ». Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger ». Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

[Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime ». Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux ». Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime ». Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis ». Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller ». Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi »]. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Pierre est au centre de ce récit. Il prend l’initiative d’aller à la pêche, de se jeter à l’eau pour rejoindre le Seigneur sur le rivage, de ramener à terre la pêche commune. C’est à Pierre que Jésus confie la direction pastorale de son Église, malgré son triple reniement. Il ne lui demande que de l’aimer plus que les autres disciples et d’être prêt à souffrir pour le suivre. Écrit après la mort de Pierre, ce chapitre, ajouté à l’évangile de Jean, manifeste la foi de l’Église primitive dans le successeur de Pierre : c’est toujours à lui que revient l’initiative apostolique ; il est le chef des pêcheurs d’hommes que le Christ envoie dans le monde et dont il dirige la pêche depuis le rivage d’éternité, où il les attend pour partager avec eux le repas de communion qui n’aura pas de de fin.

Nous admirons l’apôtre Pierre. Sommes-nous prêts à nous « jeter à l’eau » comme lui quand le Christ nous appelle ?

Homélie

Si le temps de Pâques que nous vivons jusqu’à la Pentecôte est le temps de la Foi, il est aussi le temps de l’Espérance. Quelles que soient nos difficultés présentes, nos nuits de souffrances, nos maladies ou nos handicaps nous savons que quelqu’un nous attend sur l’autre rive. Notre vie présente est courte, infiniment plus courte que nous ne le pensons.

Est-ce que nous savons deviner sur la rive qui se rapproche chaque jour, la silhouette du Seigneur Jésus qui a réalisé le premier cette Pâque, ce passage à travers des turbulences terrestres ?

Est-ce que nous percevons dans le lointain la fumée du merveilleux festin qui nous attend : celui des Noces Éternelles ?

Cessons de nous laisser bercer par de fausses espérances : la science de demain pourra bien donner aux hommes les magies du virtuel, les plaisirs du tourisme dans le cosmos, les pilules du bonheur ou des morts douces dans la contemplation d’un film fantastique... Jamais l’homme ne pourra se contenter des paradis artificiels : il lui est impossible de combler son existence avec des gadgets. Il a besoin de savoir où il se dirige, il veut un sens à sa vie. Heureusement « aux frontières de l’éternité et du temps se dresse le Christ Ressuscité. Sa Résurrection donne sens à l’Univers entier et à chacune de nos vies ».

Mais revenons au début de l’Evangile de ce jour, pour observer davantage l’attitude des apôtres.

Pourquoi, ce jour-là, Pierre a-t-il décidé six autres des disciples, à aller à la pèche avec lui ? Certainement pas pour une partie de détente dans un travail de nuit, mais tout simplement parce qu’il faut bien vivre et manger à moins que l’Esprit-Saint l’ait inspiré pour que leur soit donné une nouvelle preuve de la Résurrection. Toujours est-il qu’ils se retrouvèrent toute une nuit sur une barque face à des poissons introuvables. Une nuit entière à jeter et retirer des filets désespérément vides... Pour les Juifs, le lac, la mer étaient toujours, plus ou moins, regardés comme le lien par excellence des forces du mal. Mais alors, cette nuit-là, il n’y avait pas de doute : en l’absence de Jésus les démons étaient revenus en force...

Nous aussi comme les apôtres nous ramons bien souvent dans la nuit et les difficultés de la vie, avec cette impression pénible que les forces du mal sont déchaînées. Nous sommes ballottés par des désirs malsains par les tentations de l’avoir ou du pouvoir, par la soif de paraître, par des haines insurmontables et cela au cœur même de nos familles... Nous vivons dans la nuit du désespoir quand nos prières sont apparemment inexaucées... Nous connaissons parfois cette nuit du doute que sainte Thérèse de Lisieux a appelée la « nuit du néant » : 18 mois affreux ou elle a perdu le goût de vivre, l’absence totale de désirs... où, comme tant d’autres saints, elle pouvait faire écho aux paroles de Jésus sur la croix « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Les apôtres ont eu du moins le mérite après cette nuit sans succès de croire à la parole de cet inconnu qui leur disait de pécher à droite de la barque. Peut-être se sont-ils rappelés alors la première fois où Jésus (qu’ils connaissaient à peine) leur avait donné une leçon de pèche miraculeuse, leur avait montré ce qu’une confiance absolue en sa Parole était capable d’obtenir. La confiance qui ne s’appuie que sur Dieu, sur son amour, sur sa parole, mais n’est-ce pas ce qui nous manque le plus à nous aussi dans nos relations avec le Seigneur ?

Frères et sœurs, il y a aussi en finale de cet Évangile un passage célèbre où le Christ-Ressuscité demande à Pierre à 3 reprises, s’il l’aime vraiment : « Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Trois paroles d’amour destinées à effacer les trois reniements des jours précédents. Et la réponse de Pierre est sublime : « Seigneur tu sans tout, tu sais bien que je t’aime ». Jésus peut alors lui confier la mission de Pasteur suprême de son Eglise. « Puisque tu m’aimes, pais mes agneaux, pais mes brebis ».

Puissions-nous en ce jour, frères et sœurs, entendre le même appel de ce mendiant d’amour qu’est le Christ. Que de fois il nous dit et redit, m’aimes-tu ? Est-ce que tu m’aimes vraiment ? Alors comme Pierre disons-lui « Seigneur quand tu vois ma médiocrité et mes péchés, quand tu vois mon peu d’empressement à la prière, tu dois penser que je ne t’aime pas. Mais je t’en supplie ne t’arrête pas à mes lacunes, tu sais bien que malgré tout et au cœur même de mes infidélités et de mes péchés, je t’aime.

Soyons alors plus déterminés que jamais à travailler chacun à notre place à l’avancée du Royaume mais avec, comme unique motivation, l’amour passionné de Celui qui nous a aimés comme on a jamais aimé et nous entoure toujours de cet amour inimaginable : Jésus Notre Seigneur et Notre Dieu.

Amen.

Prière Universelle

R/. « Ô Christ ressuscité, exauce-nous »

  • La barque de l’Église traverse bien des tempêtes. Ô Christ, nous te prions pour notre Église. Qu’elle puise en toi la force de se remettre en cause et de mener une conversion permanente. R/.
  • Les disciples n’ont rien pêché durant la nuit. Ô Christ, en ce jour de la fête du Travail, nous te prions pour les professionnels éprouvés par la crise sanitaire. Qu’ils puisent en toi des trésors d’espérance. R/.
  • Jésus prend le pain et le donne à ses disciples. Ô Christ, nous te confions notre assemblée réunie en ce jour. Qu’elle déborde de générosité pour les plus nécessiteux. R/.
  • Pierre se jette à l’eau pour rencontrer le Seigneur. Ô Christ, avec l’Église universelle, nous te confions les jeunes, appelés à une vie de plénitude. Qu’ils découvrent le courage de la foi et du service. R/.

Source : https://www.paroissesquimperle.fr/

3ème dimanche de Pâques en DOCX et PDF

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2 mai 2016 1 02 /05 /mai /2016 17:23

Année C

Homélie

Personne n’aime être dérangé par des démarcheurs, surtout aux heures de midi, qui viennent par téléphone nous proposer d’acheter tel ou tel produit. La plupart du temps, la majorité des gens leur demandent qu’on les laisse en paix. Normalement, une petite étoile accrochée à son adresse dans l’annuaire téléphonique exprime le net refus d’être démarché.

Ce genre de démarchage est ressenti comme un viol de la sphère privée, un viol de l’intimité familiale… On ne peut ainsi forcer les libertés à coups de pub.

Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus ne fait de démarchage, au contraire : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, et nous ferons chez lui notre demeure ». C’est un tout bon « produit » que Jésus nous propose, l’amour de Dieu en Personne ! Mais pour venir chez nous, il attend que nous le lui manifestions par une petite étoile également : « Si quelqu’un m’aime… » Notre oui de liberté, notre oui de foi.

Un soir je pris une grand-mère en stop. Confortablement assise, elle me dévisagea dans l’obscurité, se demandant certainement : « Mais c’est qui celui-là ? Y fait quoi dans la vie ? » N’y tenant plus, elle me fit : « Vous êtes un commis-voyageur ? Vous vendez quoi ? » Réponse : « Oui, en effet, je vends du bon Dieu ! » Ne perdant pas le nord : « du bon Dieu ? Y faut pas trop en vendre sinon on en trouvera bientôt plus ! » C’est le cas de le dire, chez les gens, on en trouve plus beaucoup ! Mais il y en a toujours assez, il faut juste demander… Personne ne peut entrer dans l’intimité de quelqu’un si ce n’est par désir et par amour. Bien installé dans notre intimité, Jésus nous livre son « produit », l’Esprit-Saint qu’il nomme ici un « autre Défenseur », celui qui nous défend lorsque notre conscience nous accuse, celui qui nous console et nous montre un chemin toujours possible. Cette parole est grandiose car, lorsqu’on est attaqué, on a beau aller chez un avocat, mais ce dernier se montrera incapable de nous défendre contre les amertumes qui nous rongent. Seul l’Esprit-Saint, « l’Avocat, l’autre Défenseur » peut nous apaiser et ôter toutes les amertumes de notre cœur. Le fruit est tangible : « C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne… » Et celle-ci, nul ni personne ne pourra nous l’enlever. Donc, tournons du bon côté la petite étoile qui brille en nous depuis notre baptême, qu’elle soit la petite clé qui ouvre et non celle qui ferme…

Père Joël Pralong

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