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21 novembre 2022 1 21 /11 /novembre /2022 11:01

Chers frères et sœurs, le 21 novembre, nous célébrons avec toute l’Eglise, la Présentation de la Vierge Marie au Temple.

La Liturgie veut ainsi attirer notre attention sur cette enfant privilégiée du Seigneur, qui, dans la majestueuse Maison de Dieu de Jérusalem se prépare dans l’Adoration, la Prière, la Méditation de l’Ecriture et une Offrande totale d’Elle-même, à son futur rôle de Mère du Rédempteur.

Toute petite, à l’âge de 3 ans, nous dit la tradition, Elle s’était avancée vers Dieu dans ce Temple qui était le Cœur de la vie spirituelle du peuple juif.

N’était-il pas normal, qu’Elle aille ainsi fixer sa demeure sur la colline de Sion, Elle qui était la « Vraie Cité Sainte », « la Jérusalem Nouvelle venue du Ciel d’auprès de Dieu » et dont l’autre, la ville de pierre n’était qu’une pâle figure ?

Ce qu’il importe de bien voir, en effet, frères et sœurs, c’est que la toute petite Marie, fille de Joachim et d’Anne, était sur la terre la parfaite demeure de Dieu.

Dieu lui-même l’avait construite avec un incomparable Amour, lorsqu’au moment de sa Conception, il avait par un privilège unique, uni aux premières cellules de son Corps, une âme immaculée, préservée de la tache originelle. Et, comme Elle lui était agréable cette demeure, comme il se complaisait en ce ciel sur la terre, qu’était le Cœur Immaculé de Marie, où il ne trouvait que la très vive flamme d’un merveilleux Amour, répondant à son indicible Amour de prédilection.

La grâce de l’Immaculée Conception, le Cœur Immaculé de Marie, c’est en cela, voyez-vous, que consiste en tout premier lieu, la Consécration de Marie.

Oui, c’est en raison de ce privilège inouï, qu’Elle est consacrée à Dieu, à la manière dont ont dit qu’un édifice ou un objet est consacré à Dieu, dans le sens « de mis à part », de « réservé » exclusivement au service de Dieu.

Oui, dès le premier instant de son existence, Marie est ainsi, toute à Dieu, propriété exclusive de Dieu, par cet amour de libre choix du Seigneur qui se la réserve entièrement, en l’envahissant de sa vie divine.

Nous ne contemplerons jamais assez, frères et sœurs, ce mystère de la Vierge, qui entre dans l’existence avec la plénitude de l’Amour divin, qui l’envahit et l’enveloppe en totale possession. Elle mérite donc pleinement le titre qu’on emploie assez souvent pour la désigner : « La Nouvelle Eve ».

La 1ère Eve, avait été créée dans la Grâce Divine, mais elle la perdit par sa faute.

Marie, par un triomphe de la Grâce Rédemptrice (agissant par anticipation) arrive aussi à l’existence toute habitée par la vie de Dieu, « pleine de Grâce » comme dira l’Ange Gabriel. Mais, cette Nouvelle Eve est incomparablement plus belle que la première par le degré de son union à Dieu.

Le mystère de la Présentation de Marie au Temple, doit donc nous rendre attentifs d’abord à cela : à savoir que l’Immaculée Conception, c’est la Consécration par Dieu Lui-même de Celle qui devait être digne de devenir la Mère de son Fils le Verbe Incarné, la Mère du Souverain Prêtre, du Consacré par Excellence

Marie, si nous la regardons sous cet aspect de la Grâce prodigieuse, qui fait d’Elle l’Immaculée Conception, n’est pas d’abord consacrée à Dieu par un mouvement de sa propre volonté…

Elle lui est consacrée par l’autorité de l’Amour divin qui se saisit de son Cœur et de tout son être (à la manière dont l’aigle se saisit de sa proie).

C’est Dieu qui s’empare de Marie, pour la réserver absolument à l’œuvre de l’Incarnation et de la Rédemption, cette œuvre sublime du salut des hommes, à laquelle il lui sera demandé de coopérer d’une façon unique, en qualité de Co-rédemptrice.

Il faut ajouter cependant, pour que soit exprimée toute la vérité, qu’aussitôt, de la volonté humaine de Marie en réponse à cette grâce qui l’a saisit et qui la consacre, qui l’établit dans la lumière de Dieu et la charité, aussitôt de sa volonté a jailli une Consécration libre, qui est une parfaite réponse d’Amour à l’Amour Miséricordieux qui l’a saisie.

Ce deuxième aspect, disons plus actif, de sa Consécration, qui est sa libre donation à Dieu (qui est, en fait, le premier « Totus Tuus », « Je suis toute à Toi », prononcé sur la terre), Marie l’a exprimé par un acte extérieur, un acte public, en se présentant au Temple de Jérusalem.

Nous comprenons mieux à partir de là, la perfection unique du Cœur Immaculé de Marie.

C’est un Cœur entièrement livré à l’Esprit d’Amour pour être totalement au Christ et par le Christ, à Dieu le Père.

Jamais rien ne fera écran entre le Cœur de la Vierge et le Seigneur son Dieu.

Jamais rien ne la retardera – ne fût ce qu’un instant – dans son mouvement d’avancée vers Dieu. En véritable « esclave d’Amour », Elle sera jusqu’à son dernier souffle, toute livrée, toute abandonnée, toute à la libre disposition de l’Esprit-Saint.

Cette contemplation de Marie toute consacrée par Dieu et toute consacrée à Dieu, devrait nous ancrer dans cette conviction, qu’en nous aussi, Dieu souhaite réaliser de semblables merveilles, Lui qui nous a consacrés pour sa Gloire, en nous faisant le don de la Grâce sanctifiante à l’heure bénie de notre Baptême.

C’est pour nous aider à vivre pleinement cette Consécration baptismale que Marie nous demande de nous consacrer à son Cœur Immaculé.

Par nous-mêmes, nous sommes incapables de nous livrer totalement au Seigneur dans un esprit de petitesse et d’abandon, car le vieil homme égoïste et surtout orgueilleux qui habite en nous, y fait trop souvent et trop fortement obstacle.

Mais, si nous nous en remettons humblement à Marie pour la conduite de notre vie chrétienne, si nous lui faisons le don de notre liberté (car c’est cela en fait la véritable Consécration Mariale), si nous la laissons faire, Elle saura bien, Elle qui est la meilleure des Educatrices, nous façonner, nous élever, selon les vues de Dieu.

Elle nous conduira de façon plus directe, plus sûre et plus aisée vers cette perfection, que le Seigneur attend de nous, perfection qui ne sera rien d’autre que l’épanouissement de la Grâce qui fut semée en nous par le Sacrement du Baptême.

Un père dominicain qui fut un guide spirituel remarquable et un excellent théologien, le Père Philippon, a écrit ceci : « Toutes les Espérances de Sainteté sont permises aux âmes qui se confient à la Très Sainte Vierge ».

Un autre dominicain dont - j’ai oublié le nom (dont je sais seulement qu’il fut pilote de ligne avant d’être religieux) nous a laissé, quant à lui, ce très beau témoignage :

« Ma conviction est désormais totale,

j’ai vu trop de choses pour ne pas le crier sur les toits.

Avec Marie tout est possible, sans Elle, rien.

Tôt ou tard, tout ce qui ne vient pas par Elle s’effondre.

Il n’y a qu’une voie, celle que Dieu a suivie pour se donner à nous ».

Puissent, frères et sœurs, ces belles pensées, prises parmi des centaines d’autres, nous aider à vivre avec une générosité toujours plus grande notre « Totus Tuus », notre « Je suis tout à Toi, ô Marie ».

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7 octobre 2022 5 07 /10 /octobre /2022 07:48

Lecture du livre des Actes des Apôtres 1, 12-14

Les disciples en prière avec Marie

Les Apôtres, après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel, retournèrent du mont des Oliviers à Jérusalem, qui n’est pas loin. (La distance ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat.) Arrivés dans la ville, ils montèrent à l’étage de la maison ; c’est là qu’ils se tenaient tous : Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. D’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères. – Parole du Seigneur.

Cantique

R/ : Heureuse Vierge Marie qui portas en toi le Fils du Père éternel !

  • Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! R/
  • Il s’est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! R/
  • Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. R/
  • Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. R/
  • Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais. R/

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 26-38

« Le Seigneur est avec toi »

L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi ». À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.

L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin ».

Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi l’enfant qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : “la femme stérile”. Car rien n’est impossible à Dieu ».

Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole ». Alors l’ange la quitta. – Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie

Spiritualité du Rosaire par l'Abbé Pierre Cousty

Chers frères et sœurs, notre Mère spirituelle, la Très Sainte Vierge a trouvé un moyen incomparable pour éduquer ses innombrables enfants à la vie divine et pour maintenir, entre eux, un lien très doux et très fort.

Ce moyen merveilleux, c’est le Rosaire, qu’une fois de plus nous allons célébrer en communion avec toute l’Eglise durant tout le mois d’octobre.

Si déjà aux temps lointains de Saint Dominique, mais bien plus encore à l’époque moderne, Celle qui s’est nommée à Fatima, Notre-Dame du Rosaire a recommandé si instamment cette manière de prier, c’est qu’Elle en connaît assurément mieux que quiconque toute la valeur et toute l’efficacité.

Le Rosaire, n’est-il pas, en effet, comme la synthèse de tous les trésors de son Cœur ?

Les 15 Mystères, Joyeux, Douloureux et Glorieux qui le composent ne sont-ils pas autant de sentiers qui conduisent directement à son Cœur Immaculé et par Lui, au Cœur Adorable de Jésus qui ne fait qu’un avec le sien ?

De très belles pensées, fort édifiantes ont été exprimées au sujet de cette dévotion privilégiée, extrêmement riche et enrichissante, par de nombreux Saints, des Mystiques et les derniers Papes. On peut dire, à la lumière de leurs enseignements, que le Rosaire se caractérise par trois aspects qui sont particulièrement importants :

Ce qu’il ne faut pas manquer de souligner tout d’abord, c’est que le Rosaire est une prière, dans le sens le plus courant du mot c’est à dire une demande très humble, la demande du pauvre (de celui qui est pleinement conscient de n’avoir rien) la demande à celui qui est l’infiniment riche, mais cette demande a ceci de particulier qu’on la lui adresse par l’intermédiaire de Celle qui est la Trésorière et la Distributrice de tous ses trésors, Marie, la Femme Médiatrice, notre Avocate.

Ces « Notre Père » et ces « Je vous salue » que nous multiplions en disant le chapelet – et qui s’avancent comme des vagues successives vers le Cœur de Dieu – contiennent en effet, toutes les requêtes spirituelles et temporelles qui sont nécessaires pour notre vie (aussi bien pour la santé du corps que la santé de l’âme).

Ce que nous demandons, c’est la glorification du Père des Cieux, l’accomplissement de sa volonté, la venue de son règne, le pain quotidien, le pardon des offenses, la force contre la tentation, la délivrance du mal et puis, c’est aussi le secours maternel de Marie, pour chaque instant de la vie et à l’heure de la mort, mais ce qui constitue surtout l’originalité du Rosaire, c’est qu’il s’empare de ces humbles demandes pour les emporter dans une atmosphère toute divine.

A la supplique la plus modeste, il unit la contemplation la plus sublime, tout en mendiant les biens du ciel et de la terre, nous contemplons les grands mystères de la vie du Christ.

Nous les savourons dans le Cœur Immaculé de Marie.

Là, ils sont plus accessibles pour notre esprit, plus prenants pour notre cœur et en même temps plus proches de l’éternité.

Et c’est par ce moyen si simple, si humble, que Marie parvient à nous former, peu à peu, à cette très haute forme de prière mentale qu’on appelle l’Oraison et qui consiste selon les grands Maîtres de la vie spirituelle, en une conversation amicale avec le Seigneur dans un échange de regards et de volontés aboutissant à une fusion des cœurs.

Le Rosaire est donc une prière, une prière complète et parfaitement équilibrée.

Mais le Rosaire se caractérise aussi par le fait qu’il est une spiritualité, c’est à dire une école de vie chrétienne, plus spécialement de vie intérieure.

On peut dire, en effet, qu’il résume et le ciel et la terre, les grandes réalités de ce monde et tous les mystères célestes s’y trouvent intimement entrelacés.

Grâce à lui, Marie, qui est une divine Educatrice, nous apprend à passer des humbles choses de la vie quotidienne, aux plus sublimes réalités de la Patrie Céleste.

Toute spiritualité a pour but de maintenir notre âme sous le rayonnement des vérités surnaturelles et cherche à garder notre vie extérieure (travail, occupations diverses, relations sociales ou loisirs) sous la féconde influence de la vie intérieure.

Avons-nous songé, quelquefois, frères et sœurs, que dans le Rosaire, c’est la spiritualité de la Vierge Immaculée elle-même qui nous est communiquée, c’est à dire la spiritualité de la Sainte qui est à la fois, la plus haute et la plus simple, de ce modèle de conformité au Christ qui est à la fois le plus sublime et le plus imitable ?

Il faut, par conséquent, lorsque nous disons notre chapelet, que nous soyons très attentifs aux sentiments et aux attitudes que Marie nous suggère ; mais nous devons par-dessus tout, grâce à une contemplation assidue des mystères, nous établir et nous maintenir le plus possible dans son Cœur Immaculé et dans le Cœur Miséricordieux de Jésus, car ces deux Cœurs si aimants unis par le Saint-Esprit constituent l’inépuisable source d’eau vive à laquelle il nous faut continuellement revenir si nous voulons étancher notre soif d’absolu, notre soif de Dieu.

Oh ! Comme il faudrait, chers frères et sœurs, que s’enracine profondément en nous cette conviction, à savoir que le Rosaire détient le pouvoir étonnant de maintenir intimement unies notre prière et notre vie.

Oui, par lui ce sont nos joies et nos souffrances, nos désirs et nos espoirs qui s’unissent aux joies, aux douleurs ou à la gloire de Notre Seigneur et de sa Très Sainte Mère. Ce contact si étroit avec le Divin ne peut que les spiritualiser et les sanctifier… Et c’est ainsi que la matière de notre vie humaine de plus en plus pénétrée par l’Amour Divin se trouve transfigurée et valorisée au maximum.

Il y a enfin un troisième aspect qu’il importe de bien considérer, frères et sœurs, c’est que le Rosaire, que Jean-Paul II a défini « comme une chaîne d’amour qui, par Marie nous relie à Dieu » est aussi un merveilleux trait d’union entre tous les membres de la Grande Famille de Marie répandus à travers le monde.

Nous touchons ici à l’aspect le plus extérieur du Rosaire, mais peut-être aussi, en un sens, le plus mystérieux.

En faisant réciter cette prière à la fois vocale et mentale qui lui est si chère par des chrétiens très divers et venus de tous les horizons, la Mère de l’Eglise contribue d’une manière particulièrement efficace à l’unité de ses enfants bien-aimés.

Tous, qu’ils soient pasteurs ou brebis, contemplatifs ou actifs, cloîtrés ou gens du monde, qu’ils soient riches ou pauvres, savants ou ignorants, saints ou pécheurs, tous se retrouvent ainsi dans le Cœur de Marie, se prêtant volontiers une aide fraternelle et amicale pour travailler ensemble à l’avènement du Règne de leur Mère, qui prépare l’avènement du Règne de Jésus dans le Monde. C’est cette communion dans une même Foi, une même Espérance et un même Amour qui explique la puissance du Rosaire.

Même récitée individuellement, cette prière prend valeur de prière commune… et la prière faite en commun est toujours exaucée selon la promesse même de Jésus :

« Ce que vous demanderez à deux ou trois réunis en mon Nom,

Mon Père vous l’accordera ».

Et ce qui la rend encore plus irrésistible sur le Cœur de Dieu, c’est le fait que passant par la très vive flamme d’amour du Cœur Immaculé de Marie, elle y est purifiée et aussi merveilleusement embellie et enrichie.

Chers frères et sœurs, dans son livre « Le secret admirable du Très Saint Rosaire » Saint Louis Marie Grignion de Montfort, Apôtre infatigable de cette dévotion, a exprimé une pensée qui résume assez bien, me semble-t-il, ces aspects si riches que nous venons de découvrir dans le Rosaire ; la voici :

« Récité avec la méditation des Mystères,
le Rosaire nous élève insensiblement à la connaissance parfaite de Jésus,
il purifie nos âmes du péché,
il nous rend victorieux de tous nos ennemis (les démons en particulier),
il nous rend la pratique des vertus facile,
il nous embrase de l’Amour de Jésus,
il nous enrichit de grâces et de mérites,
il nous fournit de quoi payer toutes nos dettes à Dieu, et enfin,
nous fait obtenir de Dieu toutes sortes de grâces ».

Puissions-nous frères et sœurs, en pensant à tous les bienfaits qu’il procure, nous attacher fortement à notre Rosaire, le prier fidèlement, chaque jour, jusqu’à notre dernier souffle.

 

Livret Junior sur le Rosaire

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28 août 2021 6 28 /08 /août /2021 14:50

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens 5, 1-6.9-11

Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur, vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre. Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : « Quelle paix ! Quelle tranquillité ! » C’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte : ils ne pourront pas y échapper. Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres. Car Dieu ne nous a pas destinés à subir la colère, mais à entrer en possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ, mort pour nous afin de nous faire vivre avec lui, que nous soyons en train de veiller ou de dormir. Ainsi, réconfortez-vous mutuellement et édifiez-vous l’un l’autre, comme vous le faites déjà. – Parole du Seigneur.

Psaume 26

R/ : J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants.

  • Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? R/
  • J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m’attacher à son temple. R/
  • J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. » R/

Alléluia. Alléluia. Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 4, 31-37

En ce temps-là, Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité. Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte : « Ah ! Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus le menaça : « Silence ! Sors de cet homme. » Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal. Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux : « Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! » Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région. – Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie

Chers frères et sœurs, tous, une fois ou l’autre, nous avons été étonnés par une appellation que Jésus emploie en s’adressant à Marie, sa Mère Bien-Aimée.

Il l’a prononcée une 1ère fois à l’occasion des Noces de Cana : « Femme que me veux-tu ? », mais Il l’a prononcée et encore plus solennellement une 2ème fois, lorsque son heure étant venue, Il agonisait sur la Croix, offrant à son Père, son Sacrifice d’Amour pour le salut des hommes : « Femme voici ton Fils ».

Ce mot « Femme » qui chez nous, serait considéré plutôt comme méprisant, ne l’était pas chez les Juifs.

Dans la bouche de Jésus, il évoque même un des plus beaux aspects du Mystère de Marie : Marie est la Femme Idéale, la Femme par Excellence.

« Tu es bénie entre toutes les femmes », lui disons-nous si souvent dans le « Je vous salue ». Et si nous pouvons l’exalter de la sorte, c’est parce qu’avec Elle, nous sommes en présence du Mystère de la Femme, en ce qu’il a de plus profond.

Plusieurs passages de la Bible et notamment les premiers chapitres de la Genèse nous révèlent (pour peu que nous soyons attentifs), ce qui caractérise la Femme dans la pensée de Dieu : aux yeux du Créateur, la Femme est avant tout une Médiatrice d’Amour.

C’est là, avant tout, son rôle d’Epouse, son rôle d’Associée de l’homme.

Si, Elle est plus faible que lui, plus vulnérable, c’est pour pouvoir aimer plus.

Si, Elle reçoit moins de puissance, c’est pour pouvoir exercer une douce autorité d’amour.

Or, cette Médiation d’Amour, lorsqu’il s’agit de Marie, acquiert une dimension incroyable, disons même, qu’elle atteint sa plus haute perfection, car chez Elle, Elle n’est pas fondée uniquement sur la nature, mais avant tout sur le Grand Mystère du Sacerdoce de Jésus, c’est à dire sur le fait que Jésus, est le parfait Médiateur entre Dieu et les hommes.

La Foi nous révèle, en effet, que grâce à Lui, grâce à son Sacrifice d’une valeur infinie offert sur la Croix, Jésus nous a mérité le pardon et le don incomparable d’une vie nouvelle.

Grâce à ce Mystère, tout homme à la possibilité de rencontrer Dieu, de devenir enfant de Dieu et de vivre dès cette terre, dans une merveilleuse intimité avec Dieu, en attendant de pouvoir partager un jour, son bonheur infini dans une éternelle vision Face à Face.

D’ailleurs, Jésus Lui-même en déclarant « nul ne peut aller au Père, sans passer par Moi », n’a-t-il pas clairement indiqué qu’il est pour tout homme, venant en ce monde, l’Unique Chemin du Salut et la Porte d’Entrée dans le Royaume de Dieu ?

La Foi nous apprend aussi, que de ce point de vue, Marie, peut-être a juste titre, considérée comme un Chemin très sûr pour aller à Dieu et comme la Porte du Ciel – non seulement parce qu’Elle est la Mère du Médiateur, mais aussi et surtout, parce qu’ayant coopéré d’une manière unique à l’œuvre de notre salut, Jésus a voulu qu’Elle soit la Médiatrice de son Amour, la Médiatrice de toutes les Grâces.

Il ne faudrait surtout pas voir cette Médiation Universelle de Marie comme quelque chose de surajouté.

C’est une Médiation qui s’exerce à travers la Médiation même du Christ qui est entièrement dépendante de la sienne.

Essayons de saisir un peu, en quoi elle consiste et de quelle manière elle s’exerce à notre égard. L’Eglise nous enseigne que ce rôle de Médiatrice par excellence que Dieu dans sa Sagesse a confié à Marie, implique en fait, trois dimensions :

Marie est tout d’abord, Médiatrice d’intercession : Elle est celle qui est toujours là et toujours disponible, pour écouter nos demandes et recevoir nos misères et nos pauvres offrandes.

Et c’est bien ce premier aspect que Saint Jean met admirablement en lumière dans le récit des Noces de Cana.

Marie n’est-elle pas, Celle qui devine en premier lieu la misère des serviteurs « ils n’ont plus de vin ». 

Nous voyons là, à quel point, Elle est attentive, à tout et à tous.

Pour Elle, en effet, il n’y a pas de petites choses, rien ne peut la laisser indifférente.

Si nous transposons cela au plan spirituel, nous comprenons que Marie est Celle qui prend dans son Cœur la misère de ses enfants pour la présenter à Jésus. Et Elle intervient de telle manière que Jésus ne peut pas refuser, Il ne peut alors que transformer notre misère en Amour, comme Il a transformé l’eau en vin.

Cette Médiation, qui toujours intercède, va finalement très loin : en fait, elle n’a pas de limites et elle ne peut pas en avoir, parce que c’est une Médiation de Miséricorde.

Marie nous enveloppe tous de sa prière perpétuelle, mais Elle n’intervient pas seulement pour nous qui sommes ses enfants bien-aimés (mais tellement pécheurs, hélas, tellement ingrats et superficiels) Elle étend aussi sa puissante influence à tous les hommes, quels qu’ils soient, parce que Jésus veut qu’Elle soit vraiment la Maman de tous et la Reine du Monde.

Retenons donc, frères et sœurs, que c’est d’abord, dans cet ordre de la prière et de la prière suppliante que Marie est notre Médiatrice, et que cela nous détermine à prendre une première résolution : celle de confier toutes nos intentions, qu’elles soient d’ordre matériel ou d’ordre spirituel, à l’intercession toute puissante de notre Maman du Ciel.

Imitons en cela, l’attitude du petit enfant qui recourt à sa mère à tout instant et à propos de tout, sans crainte de l’importuner, avec une confiance absolue, car il ne peut douter un seul instant de sa sollicitude maternelle, de sa tendresse et de sa bonté.

Nous pourrions obtenir tellement plus de la Grande Avocate, si nous savions la prier plus.

Elle-même, d’ailleurs, n’a pas manqué d’attirer notre attention sur ce point.

C’était en 1830, lors de son apparition à Sainte Catherine Labouré, dans la Chapelle de la rue du Bac à Paris : cette première grande apparition des temps modernes dite de la Médaille Miraculeuse. La voyante avait observé que sur les mains tendues de la Vierge, il y avait des pierreries qui émettaient des rayons…

« Ces pierreries et ces rayons, dit Marie, sont le symbole des Grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent… » puis, montrant certaines de ces pierreries qui n’émettaient aucune lumière, « quant à celles-ci, elles sont le symbole des Grâces que l’on oublie de me demander… »

Faisons donc, en sorte, frères et sœurs, pour qu’il n’y ait plus un seul oubli dans nos suppliques à cette « Reine aux mains jointes » dont l’influence sur le Cœur de Jésus son divin Fils est irrésistible.

Il y a une Deuxième Médiation de Notre-Dame : c’est celle qu’Elle exerce en tant que Mère.

La mère, c’est essentiellement celle qui donne la vie… Et nous croyons, avec toute l’Eglise que Marie est notre Mère spirituelle, parce qu’Elle nous donne la vie divine, la vie nouvelle des enfants de Dieu.

Pour bien comprendre ce que représente cette Médiation Maternelle de Marie, il faut regarder attentivement ce qui se passe à la Croix.

A la Croix, Marie est pleinement associée au Sacrifice de Jésus. En union, avec le Bon Pasteur, Elle aussi, donne généreusement sa Vie pour les brebis du Christ ; Elle accepte en cette heure douloureuse de mourir mystiquement dans son Cœur de Mère, préférant notre vie divine, à la vie temporelle de son Enfant Bien-Aimé. Au moment de la Passion, Marie est tellement liée au Sacerdoce de Jésus, à sa mission de Médiateur, qu’Elle est vraiment Celle qui dans son Cœur de Mère, nous engendre à la vie divine. Et c’est bien dans ce sens, qu’il faut entendre les paroles du Christ agonisant : « Femme, voilà ton Fils… Jean, voilà ta Mère ». La Femme, je vous le disais en commençant, est l’associée de l’homme dans son rôle de Médiatrice d’Amour. Debout au pied de la Croix, Marie est la Nouvelle Eve, qui fait œuvre commune avec Jésus, le Nouvel Adam. Et c’est pour cette raison que Dieu l’établit comme instrument de la Grâce.

O ! Certes, Dieu aurait bien pu se passer d’un tel instrument, il ne lui était pas nécessaire, mais Il l’a voulu pour que soit manifestée la merveilleuse gratuité et l’étonnante surabondance de son Amour.

Ainsi donc, chers frères et sœurs, nous osons affirmer que le mystère de la grâce, c’est à dire la vie surnaturelle, la vie divine que nous recevons comme un germe au Baptême, nous est bien donnée, c’est absolument sûr, par le Saint-Esprit, mais que le Saint-Esprit, en fait, ne la communique qu’en passant par Marie.

Comme nous le chantons dans les Litanies, Marie est vraiment la Mère de la Divine Grâce… et c’est essentiellement en raison de cette Maternité de grâce, que Marie nous est si proche et que nous lui sommes si proches.

Entre Elle et nous, il n’y a pas de distance. Elle est particulièrement présente à cette vie divine qui est en nous, Elle l’enveloppe de son incomparable tendresse et en union avec le Saint-Esprit, Elle coopère activement à son accroissement, n’ayant qu’en seul souci, une seule ambition : faire de nous des copies vivantes de Jésus-Christ.

Ici, frères et sœurs, nous pourrions peut-être nous poser une question :

Marie, peut-elle effectivement exercer en nous son rôle maternel, qui est de donner la vie divine, qui est de faire grandir, de faire épanouir cette vie ?

Oui, Elle peut le faire, mais cela dépend en grande partie de nos dispositions.

Sommes-nous décidés, Oui ou Non, à écouter le conseil qu’Elle donnait aux serviteurs des Noces de Cana et qu’Elle ne cesse de répéter sous une forme ou sous une autre au cours de ses apparitions : « faites tout ce qu’Il vous dira ».

Suivre ce conseil, dans la pratique, cela signifie que nous sommes prêts à nous réformer sans cesse intérieurement, à changer coûte que coûte notre mentalité pour pouvoir vivre toutes les exigences exprimées par le Christ en son Evangile et enseignées par son Eglise.

Cela veut dire que nous sommes prêts à utiliser à fond tous les moyens qui nous sont proposés et qui sont indispensables pour progresser dans la Foi, l’Espérance et l’Amour et parvenir à une communion de plus en plus intime avec le Seigneur, en particulier la Prière et les Sacrements. Pour nous aider à avancer avec courage, avec persévérance sur ce chemin d’une vie chrétienne authentiquement vécue, il y a un secret, recommandé par des Grands Saints comme Saint Louis Marie Grignion de Montfort et Saint Maximilien Kolbe, recommandé aussi très fort par notre Pape Jean-Paul II : c’est de confier à Marie, notre Education d’enfants de Dieu, par une Consécration totale entre ses mains de nos personnes et de nos vies.

« Totus Tuus » « Je suis tout à Toi, ô Marie ».

Oui, tout à Toi, pour mieux écouter Jésus, pour mieux me laisser posséder par Jésus et vivre en communion de plus en plus parfaite avec Lui et avec tous mes frères.

Il y a enfin une Troisième Médiation de Marie, dont on ne parle pas beaucoup (et c’est dommage !), car elle est particulièrement importante en ces temps dangereux qui sont les nôtres, où nous assistons à un déchaînement sans précédent des forces du mal, à une offensive sur tout les fronts, de la part de Satan, le Grand Ennemi des hommes.

Marie est, en effet, la Femme qui a reçu de Dieu la mission d’écraser la tête du Serpent (comme cela nous est montré sur la Médaille Miraculeuse).

Etre toujours à la pointe du combat contre Satan, fait partie de son rôle de Médiatrice Universelle. C’est encore Saint Jean qui nous révèle cela, lorsqu’au chapitre 12 de son Apocalypse, il nous montre face au Dragon rouge-feu, « la Femme enveloppée du Soleil, la Lune sous ses pieds et une Couronne de 12 étoiles sur sa tête ».

Oui, Marie, notre Reine, est une vaillante Mère, qui lutte sans cesse pour ses enfants ; « plus terrible qu’une armée rangée en bataille… »

Mais cette Mère si courageuse entend bien ne pas lutter toute seule, car le véritable enjeu du combat, c’est nous. Voilà pourquoi, Elle nous demande instamment (au cours de ses apparitions et par la voix de l’Eglise) de combattre énergiquement à ses côtés et sous ses ordres.

Et Elle nous donne une arme, une arme qui à ses yeux est l’Arme Absolue, une arme souverainement efficace : c’est le Rosaire, l’humble chapelet, qu’Elle nous presse de réciter chaque jour, moyennant quoi, Elle nous promet la victoire de l’Amour sur toutes les puissances du mal :

« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera et un temps de Paix sera donné au Monde ».

Telles sont, frères et sœurs, les trois grandes dimensions de la Médiation Mariale ; Marie, la Femme par Excellence est :  

  • Médiatrice d’Intercession,
  • Médiatrice Maternelle dans la Communication de la Vie Divine,
  • Médiatrice de force dans la lutte contre le Démon.

L’Eglise exprime sa Foi à l’égard de cette vérité en parant Marie de titres divers, plus beaux les uns que les autres (et rien n’interdit d’en ajouter quelques-uns uns de notre invention).

Ne nous lassons pas de les lui redire au cours de nos journées, avec admiration, avec amour.

O Marie ! Toi qui es Notre Avocate,
Notre-Dame du Perpétuel Secours,
Notre-Dame des Victoires,
Toi, qui es la Cause de notre Joie et la Porte du Ciel,
Toi, qui es l’Espérance des Désespérés,
Toi, la Reine de France et la Reine du Monde,
Reste toujours près de nous,
Veille sur nous, protège-nous,
Enveloppe-nous de ton Indicible Tendresse.
Dans ton Cœur Immaculé,
nous déposons toutes nos intentions personnelles
et aussi celles de l’Eglise et de l’Humanité.
Daigne par-dessus tout intervenir,
Toi, la Mère de Miséricorde,
pour la conversion des pêcheurs,
condition d’une véritable Paix dans le Monde.
Plus que jamais, nous voulons être à Toi,
car tu es notre suprême recours,
notre dernière chance.
Conduis-nous à Jésus, notre Sauveur, notre Rédempteur.
Fais que par toute notre vie unie à la sienne,
Dieu soit pleinement glorifié,
dans le temps et dans l’éternité.
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4 août 2019 7 04 /08 /août /2019 13:40

Chers frères et sœurs, il y a, dans l’Evangile, des paroles auxquelles nous ne prêtons peut-être pas assez attention : ce sont celles que la Très Sainte Vierge Marie a prononcées.

Elles sont, comme vous savez peu nombreuses, au nombre de sept.

Exception faite pour l’une d’entre elles, elles ne comportent que peu de mots, mais elles sont tellement riches de sens qu’on a pu les définir comme de véritables « condensés de vie spirituelle ». Je pense que nous pourrions tirer un grand profit spirituel à les méditer.

Deux de ces paroles mariales s’adressent à l’Ange, deux à Elisabeth, deux à Jésus et une aux serviteurs des Noces de Cana.

En m’inspirant du très beau et très profond commentaire que Saint Bernardin de Sienne nous a laissé à leur sujet, je vous invite, à regarder ces sept paroles de la Vierge comme autant de flammes d’amour, chacune exprimant cet amour sous un aspect particulier.

La Première Parole de Marie : « Comment cela se fera-t-il, je connais point d’homme ».

C’est la vive flamme de l’amour qui sépare. Il y a là, pour nous, un enseignement particulièrement clair et qui est une des exigences fondamentales de la vie spirituelle à savoir qu’on ne peut entrer à fond dans l’Amour de Dieu, dans une communion intime avec Lui, sans accepter à fond toutes les séparations.

Autrement dit : pour que Dieu règne à l’aise dans notre cœur, rien ne doit l’encombrer.

C’est la raison pour laquelle Jésus nous demande instamment de nous détacher de tout et principalement de nous-mêmes, « si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et me suive ».

L’amour divin, il ne faut jamais l’oublier est total ; c’est un feu consumant qui ne laisse rien subsister. Quand on a ainsi renoncé à tout ce que l’on a et à tout ce que l’on est, l’amour triomphe et il est transformant.

C’est ainsi qu’il faut comprendre La Deuxième Parole de Marie à l’Ange : « Voici la Servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ».

C’est la vive flamme de l’amour qui transforme et ça va beaucoup plus loin que l’amour qui consent, car le consentement pourrait n’être que sur un point.

Mais Marie ne dit pas seulement : j’accepte ceci ou cela, Elle se livre au plein gré de l’action divine, ayant parfaitement bien saisi que le mystère de sa Maternité Divine c’est une transformation qui prend son être totalement.

L’Esprit-Saint, dès lors, peut survenir en Elle et le Verbe de Dieu peut s’incarner en son sein virginal pour la plus grande Gloire de Dieu et pour le salut des hommes.

Notre existence, frères et sœurs, prend une toute autre allure quand à l’exemple de Marie et en communion d’âme avec Elle, nous nous livrons à l’action de l’Esprit-Saint, quand nous lui laissons la liberté de nous transformer selon son bon plaisir…

Alors, quand il y a cela, je veux dire quand le cœur est complètement transformé, la vive flamme de l’amour qui brûle en lui peut se communiquer.

C’est ce qui advint lorsque Marie, lors de sa Visitation, salua sa Cousine Elisabeth à la manière dont on se disait bonjour chez les Juifs : « La Paix soit avec Toi » : c’est La Troisième Parole de Marie. Il y eut alors comme une transfusion d’amour entre le Cœur de Marie et celui d’Elisabeth, à tel point que l’enfant que cette dernière portait en elle en fut lui-même envahi et en tressaillit d’allégresse.

Il y a là pour nous, frères et sœurs, concernant l’action apostolique qui doit être la nôtre, une leçon de la plus haute importance, mais trop oubliée, hélas ! de nos jours. On fait remarquer souvent que l’on est apôtre non pas d’abord par ce que l’on dit ou par ce que l’on fait, mais par ce que l’on est.

Oui, mais quelle transformation en Dieu ne faut-il pas pour que cela soit vrai, pour que nos moindres gestes, paroles, actions, actes (un sourire par exemple) apportent l’amour de Dieu…

On ne dira jamais assez, frères et sœurs, l’efficacité apostolique d’une âme qui est entièrement vidée de l’humain et par conséquent remplie de divin, d’une âme toute donnée à Dieu par Marie !

Elle peut rayonner et donner le Christ sans même en avoir conscience.

Elle n’a pas à se soucier d’ailleurs des effets de ses paroles ou de ses actions…

Il suffit qu’elle se soucie d’être de plus en plus possédée par l’amour divin et Dieu fait le reste ; c’est Lui qui se communique et change les cœurs.

Et cela c’est bien autre chose, infiniment autre chose que de chercher à faire du bien ; c’est le Soleil Divin de Lumière, d’Amour, de Paix qui rayonne et qui réchauffe.

La Quatrième Parole de Marie : « Le Magnificat ».

C’est la vive flamme de l’amour qui jubile.

Ce qui étonne dans cette parole, c’est sa longueur, alors que les six autres paroles sont très brèves.

Saint Bernardin de Sienne explique cela en disant que lorsqu’il s’agit de jubiler la Sainte Vierge a voulu que nous sachions que cette jubilation devait se développer sans fin. Cette quatrième parole est la conséquence de la troisième : l’amour qui rayonne et se communique produit des merveilles ; il exulte et il chante.

Marie chante son propre bonheur, Elle chante surtout son action de grâce au Seigneur qui fait des merveilles pour Elle et pour nous.

Quand l’amour divin règne dans un cœur, il le fait exulter car la joie est fille de l’amour.

La Cinquième Parole de Marie a été prononcée après les trois jours d’absence de Jésus et son recouvrement au Temple.

C’est l’amour des retrouvailles, de l’inquiétude qui s’apaise : « Mon enfant pourquoi avoir agi ainsi envers nous ? »

Marie nous rappelle par là que le Seigneur est toujours déroutant ; Il n’avertit pas quand Il prend d’autres routes que celles que nous avions prévues et désirées.

Que de pourquoi sans réponse dans notre existence !

Jésus veut que nous lui fassions une absolue confiance.

Les deux dernières paroles de Notre-Dame ont été prononcées aux Noces de Cana.

La Sixième Parole de Marie : « Ils n’ont plus de vin ».

C’est la vive flamme de l’amour qui compatit.

Marie se préoccupe des autres, Elle se penche sur toutes les misères, sur celles du corps, mais plus encore sur celles du cœur, surtout si ces dernières sont le résultat du péché, lequel péché prive du vin de la noce, c’est-à-dire de la joie de l’amour divin.

Dans le cœur qui aime ardemment, Jésus inculque toujours sa pitié et sa tendresse.

A nous de nous préoccuper de tous ceux qui ont besoin de notre secours, de notre affection de nos conseils et de nos prières.

La Septième Parole de Marie est la consigne que Marie a donné aux serviteurs : « quoiqu’il vous dise, faites-le ».

C’est la vive flamme de l’amour qui consomme en perfection, qui parvient à son achèvement lequel consiste à ne plus faire qu’un seul cœur, une seule volonté avec le Seigneur.

Ce qui a fait son bonheur à Elle, Marie veut nous l’enseigner.

Comme Elle a toujours uni totalement sa volonté à celle de Dieu, Elle veut que nous vivions comme Elle, avec Elle et en Elle, tout ce que l’amour divin nous demande instant par instant.

Telles sont chers frères et sœurs, Les Sept Paroles que l’Esprit-Saint, a bien voulu nous communiquer par la bouche de Marie, sa fidèle Epouse.

Elles sont comme toutes les autres paroles de l’Evangile, des semences de vie.

Puisse Marie Elle-même par son influence maternelle disposer notre cœur pour qu’il soit cette « bonne terre » (dont parle Jésus dans la Parabole du Semeur) qui les accueille, les retient, et leur fait porter du fruit par la persévérance.

 

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22 août 2016 1 22 /08 /août /2016 07:50

Chers frères et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui la mémoire liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie invoquée sous le titre de « Reine ». L’institution de cette fête est récente, bien qu’elle soit ancienne par son origine et la dévotion qu’elle inspire : elle fut établie, en effet, par le vénérable Pie XII, en 1954, à la fin de l’Année mariale, qui en a fixé la date au 31 mai. En cette circonstance, le pape déclara que Marie est reine plus que toute autre créature, en raison de l’élévation de son âme et de l’excellence des dons qu’elle a reçus. Elle ne cesse pas de prodiguer tous les trésors de son amour et de ses prévenances à l’humanité (cf. Discours en l’honneur de Marie Reine, 1er novembre 1954). Maintenant, suite à la réforme post-conciliaire du calendrier liturgique, la fête est située huit jours après la solennité de l’Assomption, pour souligner le lien étroit qui existe entre la royauté de Marie et sa glorification dans son âme et dans son corps, aux côtés de son Fils. Dans la Constitution sur l’Église du Concile Vatican II, nous lisons ceci : «Marie fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils» (Lumen Gentium, 59).

C’est l’origine de la fête de ce jour : Marie est Reine parce qu’elle est associée de manière unique à son Fils, sur son chemin terrestre comme dans la gloire du ciel. Le grand saint de Syrie, Ephrem le Syriaque, affirme au sujet de la royauté de Marie qu’elle dérive de sa maternité : elle est la Mère du Seigneur, du Roi des rois (cf. Is 9, 1-6) et elle nous indique Jésus qui est la vie, le salut et notre espérance. Le serviteur de Dieu Paul VI rappelait dans son Exhortation apostolique Marialis Cultus : « Dans la Vierge, tout se rapporte au Christ et tout dépend de lui : c’est pour lui que Dieu le Père, de toute éternité, l’a choisie comme Mère toute sainte et l’a parée de dons de l’Esprit à nul autre consentis » (n. 25).

Mais maintenant, nous pouvons nous demander : que veut dire l’expression Marie Reine ? Est-ce seulement un titre, lié à d’autres, et la couronne un ornement comme un autre ? Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cette royauté ? Comme nous l’avons déjà indiqué, c’est une conséquence de son union à son Fils, de son existence au ciel, c’est-à-dire en communion avec Dieu ; elle participe à la responsabilité de Dieu pour le monde, à l’amour de Dieu pour le monde. On se fait une idée ordinaire, commune, du roi ou de la reine : ce serait une personne de pouvoir, de richesse. Mais ce n’est pas le style de royauté de Jésus et de Marie. Pensons au Seigneur : la royauté et la manière d’être roi de Jésus est tissée d’humilité, de service, d’amour : c’est surtout servir, aider, aimer. Rappelons-nous que Jésus a été proclamé roi sur la croix par cette inscription écrite par Pilate : « Roi des Juifs » (cf. Mc 15, 26). À ce moment-là, sur la croix, il montre qu’il est roi ; et comment est-il roi ? En souffrant avec nous, pour nous, en nous aimant jusqu’au bout, et c’est ainsi qu’il gouverne et qu’il crée la vérité, l’amour, la justice. Ou bien pensons encore à un autre moment : lors de la dernière Cène, il se penche pour laver les pieds de ses amis. La royauté de Jésus n’a donc rien à voir avec celle des puissants de la terre. C’est un roi qui sert ses serviteurs ; c’est ce qu’il a démontré par toute sa vie. Et la même chose vaut aussi pour Marie : elle est reine dans son service rendu à Dieu pour l’humanité, elle est reine de l’amour dont elle vit le don de soi à Dieu pour entrer dans le dessein de salut de l’homme. À l’ange, elle répond : Me voici, je suis la servante du Seigneur (cf Lc 1, 38) et dans le Magnificat, elle chante : Dieu a regardé l’humilité de sa servante (cf Lc 1, 48). Elle nous aide. C’est justement en nous aimant qu’elle est reine, en nous aidant dans toutes nos nécessités ; elle est notre sœur, humble servante.

Et nous voici arrivés au point central : comme Marie exerce-t-elle cette royauté de service et d’amour ? En veillant sur nous, ses enfants : des enfants qui s’adressent à elle dans la prière, pour la remercier ou pour lui demander sa protection maternelle et son aide céleste, après s’être peut-être trompés de route, oppressés par la douleur ou par l’angoisse due aux tristes vicissitudes qui perturbent la vie. Dans la sérénité ou dans l’obscurité de nos existences, nous nous adressons à Marie, confiants dans son intercession continuelle pour qu’elle puisse nous obtenir de son Fils toutes les grâces et la miséricorde nécessaires à notre pèlerinage sur les routes du monde. À celui qui gouverne le monde et qui tient entre ses mains le destin de l’univers, nous nous adressons, confiants, par l’intermédiaire de la Vierge Marie. Depuis des siècles, elle est invoquée comme Reine des cieux ; huit fois, après la prière du rosaire, elle est implorée dans les litanies de la Sainte Vierge comme Reine des anges, des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges, de tous les saints et des familles. Le rythme de ces invocations anciennes et des prières quotidiennes comme le Salve Regina, nous aide à comprendre que la Sainte Vierge, notre Mère qui est à côté de son Fils Jésus dans la gloire du ciel, est toujours avec nous, dans le déroulement quotidien de notre vie. Le titre de reine est donc un titre de confiance, de joie, d’amour. Et nous savons que celle qui a entre ses mains le sort du monde est bonne, qu’elle nous aime et nous aide dans nos difficultés.

Chers amis, la dévotion à la Vierge Marie est un élément important de la vie spirituelle. Dans notre prière, n’oublions pas de nous adresser à elle avec confiance. Marie ne manquera pas d’intercéder pour nous auprès de son Fils. En la regardant, imitons sa foi, sa disponibilité totale au projet d’amour de Dieu, son accueil généreux de Jésus. Apprenons de Marie à vivre. Marie est la Reine du ciel, proche de Dieu, mais elle est aussi notre mère, proche de chacun de nous, qui nous aime et écoute notre voix. Merci pour votre attention.

Catéchèse de Benoît XVI – 22 août 2012

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24 mars 2015 2 24 /03 /mars /2015 14:42

Chers frères et sœurs, ce que je voudrais vous dire aujourd’hui au sujet de la Vierge Marie, un seul mot parmi les plus beaux de notre langue française suffirait à l’exprimer : un tout petit mot qui dans sa discrétion et sa simplicité est, sans nul doute, le plus élevé, le plus chargé d’amour et aussi le plus engageant qu’un être humain puisse jamais prononcer : ce petit mot, vous l’avez deviné, c’est Oui.

Marie est par excellence Notre-Dame du Oui.

Alors qu’il est pratiquement impossible de définir quelqu’un par un seul mot, on  peut dire ici, sans crainte de se tromper, que la Vierge est Celle qui est toute résumée, toute contenue dans son Oui : celui que l’Evangile nous rapporte, qu’Elle a prononcé en toute liberté à l’heure de l’Annonciation pour donner sa pleine adhésion à l’inimaginable proposition divine transmise par l’Ange : « Qu’il me soit fait, qu’il m’advienne selon ta Parole ».

Si ce Oui central de l’Annonciation, ce Oui si décisif, le plus décisif en vérité de toute l’histoire humaine, est regardé comme définissant de façon excellente l’humble Servante du Seigneur, c’est parce qu’il est une expression plus formelle, plus explicite de l’attitude intérieure qui lui était habituelle : cette disposition de parfaite ouverture à Dieu et d’acceptation aimante de sa volonté qui l’accompagnait à chaque instant de son existence, éclairait chaque tournant de son itinéraire spirituel, donnait un sens plénier à chaque battement de son cœur comme à chacune de ses prières.

Dans sa deuxième Lettre aux Corinthiens, Saint Paul a dit que « le Christ Jésus n’a pas été oui et non, il n’y a eu que le oui en Lui ». Il aurait pu en dire tout autant de Marie, car, parfaite disciple de son divin Fils, Elle a reflété, Elle a reproduit très fidèlement tous ses traits : « en Elle, il n’y a pas eu oui et non, tout n’a été que oui ».

Chers frères et sœurs, chaque fois « qu’avec les yeux illuminés du cœur » nous contemplons la Vierge Très Sainte à travers son Oui de l’Annonciation, il y a deux aspects très importants de ce mystère auxquels il nous faut être particulièrement attentifs :

  • Ce qui importe de bien comprendre tout d’abord, c’est qu’en donnant son consentement avec une générosité et d’une manière irrévocable, Marie entend bien assumer sur un plan personnel toutes les conséquences qui vont en découler. Ce n’est pas passivement, mais très activement, qu’Elle coopérera, à titre de Mère du Sauveur, à l’œuvre sublime de la Rédemption des hommes. Car, vous l’avez peut-être remarqué, son Oui, Marie le prononce comme un souhait, un joyeux souhait qui porte sur l’accomplissement de tout ce que l’Ange lui a annoncé, « comme si Elle voulait faire comprendre, écrit Jean Guitton, qu’Elle coulera sa liberté dans le dessein de Dieu, aujourd’hui de joie et demain de souffrance ». Elle fait donc bien mieux que se soumettre à la volonté du Père des Cieux : Elle fait coïncider ses désirs les plus profonds avec le projet divin du Salut. Elle a compris, en effet la valeur suprême de l’universalité de ce projet et comme il lui tarde d’en voir la réalisation : « qu’il me soit fait, qu’il m’advienne ! »
  • Mais il y a autre chose, il y a plus dans ce grand Oui de l’Annonciation. Et, là encore, ce qu’il importe de bien saisir, c’est que Marie ne l’a pas prononcé seulement à titre individuel, mais comme le dit Saint Thomas d’Aquin « au nom du genre humain tout entier ». Dire que Marie a accepté l’Incarnation du Verbe « au nom ou à la place de toute l’humanité », c’est affirmer avec les grands théologiens des premiers siècles, que l’obéissance de Marie, a contribué au Salut de tous. « Le nœud dû à la désobéissance d’Eve, déclarent-ils, s’est dénoué par l’obéissance de Marie, ce que la Vierge Eve avait noué par son incrédulité, la Vierge Marie l’a dénoué par sa Foi ». Comparant Marie avec Eve, ils appellent Marie « la Mère des Vivants » et emploient volontiers cette formule : « par Eve, la mort, par Marie, la vie… »

C’est donc très clair : le consentement de Marie n’a pas eu seulement la valeur d’une adhésion personnelle exigée par sa fonction de Mère, mais aussi la valeur d’une adhésion collective voulue par sa fonction de Représentante de tous les hommes.

La « Femme bénie entre toutes les femmes » a été Celle en qui toute l’humanité a accueilli le Sauveur.

Etonnante et incommensurable dimension de ce Oui de Marie : en lui résonnent tous les Oui qui de la terre monteront jusqu’aux Cieux, depuis l’Annonciation jusqu’à la fin du monde.

Dans la lumière qui émane de ce mystère, nous pouvons donc entrevoir tout ce que nous devons à Marie, la Nouvelle Eve. Sans son consentement que serions-nous en effet, et que serait le monde ?

Il n’y aurait pas eu Noël et sans Noël pas de Vendredi-Saint, pas de Pâques, pas d’Ascension et pas de Pentecôte. L’Eglise n’existerait pas, ni les Sacrements, bref, nous ne serions pas sauvés et le ciel nous serait toujours fermé. Vraiment, jamais un Oui humain n’a eu et n’aura une telle portée.

Chers frères et sœurs, ces quelques aperçus sur le Oui si exemplaire de Marie devraient nous inciter à réfléchir sur l’importance et sur les conséquences de nos propres oui.

Chacun de nous, s’il est adulte, a été appelé à prononcer des oui qui ont fixé sa vocation : (mariage ou sacerdoce, vie religieuse ou célibat) qui ont déterminé sa profession ou qui l’on engagé davantage soit, au service des autres soit, au service de l’Eglise… Dire oui, le jour de son ordination ou de son mariage est facile, mais lorsqu’il s’agit de renouveler ce oui chaque jour et à chaque instant, c’est souvent difficile. Marie, nous l’avons vu a dit Oui toute sa vie, consentant avec amour à tout ce que Dieu lui demandait.

Ou en sommes-nous de nos oui quotidiens ?

Oui, au départ de nos recommencements quand nous avons à refaire confiance, à effacer le tableau d’un passé trop lourd, à retrouver l’élan qui arrache à l’habitude ou le courage qui sort de l’ornière.

Oui, au pied de toutes nos croix, dans la maladie qui assombrit, dans la solitude qui enclôt, dans l’injustice qui humilie, ou encore lorsque nous avons à offrir une souffrance qu’on n’a pas choisi de porter.

Oui, pour répondre à toutes les exigences de notre devoir d’état.

Oui, pour répondre à tous les appels de nos frères.

Il est des oui, vous le savez, qui ont marqué profondément la face du monde et le visage de l’Eglise.

Pensons par exemple, à l’importance du Oui des Apôtres, de Saint Paul, et de tous les fondateurs d’Ordre…

Tous ces Oui suscitent notre admiration et notre reconnaissance.

Mais sommes-nous assez convaincus que le plus modeste de nos oui a lui aussi son importance, qu’il peut avoir (et qu’il a effectivement) des répercussions incalculables (dont nous ne saurons rien dans la plupart des cas) qu’il peut contribuer pour sa part à la conversion et à la sanctification de nos frères et cela en vertu de la merveilleuse influence que nous avons les uns sur les autres dans le mystère si émouvant de la Communion des Saints. Dieu, en effet, ne change pas dans sa manière d’agir.

S’il n’a pas hésité à faire dépendre de l’assentiment de Marie, l’accomplissement du mystère du Salut, il fait encore dépendre du consentement humain, le développement de l’Eglise dans le monde.

Chers frères et sœurs, puisse cette perspective si encourageante réactiver notre ardeur apostolique afin que dans le monde de ce temps, nous poursuivions sans relâche, l’œuvre du Salut, inaugurée il y aura bientôt 2000 ans par le Oui de la Corédemptrice.

N’oublions jamais, que c’est notre mission de chrétiens et que nous ne pourrons la réaliser, que si de tout notre cœur nous répondons Oui a tous les appels du Seigneur, forts de toutes les grâces, qu’il ne manquera pas de nous accorder si nous les lui demandons avec humilité, confiance et persévérance par l’intermédiaire de Celle qui est notre Médiatrice et notre Avocate, Marie notre Mère et notre Reine, Notre Dame du Oui.

 

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 20:09

Chers frères et sœurs, au début de ce mois de novembre qui est traditionnellement consacré à la prière pour les défunts, je voudrais vous livrer quelques réflexions sur le rôle de la Très Sainte Vierge vis à vis de cette « zone souffrante », de l’Eglise – Corps Mystique du Christ, qu’on appelle le Purgatoire.

Comment la Mère de l’Eglise, qui se montre si secourable aux chrétiens en difficultés et si miséricordieuse envers les pécheurs, pourrait-elle, en effet, se désintéresser des âmes du Purgatoire qui sont dans un état d’extrême misère parce que, plongées dans cette nuit dont nous parle Jésus, durant laquelle personne ne peut plus travailler.

Car, au Purgatoire, vous le savez, on ne peut plus agir par soi-même, on ne peut plus mériter, on est tout entier livré à l’Amour qui purifie et qui embrase.

Les âmes du Purgatoire souffrent terriblement à cause de leurs fautes passées.

Elles ont, certes, avant d’être libérées de leur enveloppe corporelle, reçu le Pardon de Dieu qui les a libérées de la peine éternelle.

Mais, comme leur amour était loin d’être parfait, il faut absolument que peu à peu il le devienne. De plus, leurs péchés ayant laissé, pour ainsi dire, des cicatrices qui les enlaidissent, il faut qu’elles s’en débarrassent.

« Rien de souillé, affirme Saint Jean dans l’Apocalypse, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu ».

  • Il faut être beau pour contempler la beauté parfaite,
  • Il faut être Saint pour entrer dans l’intimité du Dieu Trois Fois Saint,
  • Il faut devenir une « vive flamme d’amour » selon la très belle expression de Saint Jean de la Croix, pour être plongé à jamais dans cette fournaise ardente de charité qu’est le Dieu Amour en Trois Personnes.

Voilà pourquoi sitôt après leur jugement, commence pour ces âmes une douloureuse purification, semblable à celle que certains mystiques éprouvent ici-bas à travers ce qu’on appelle « les nuits de l’âme ».

C’est une sorte de métamorphose surnaturelle, qui peu à peu, achève de les sanctifier, les rendant « semblables à Dieu » et dignes de le voir « tel qu’Il est ».

Frères et sœurs, lorsqu’Elle vivait sur la terre, la Vierge Marie qui est l’Immaculée, la Toute Sainte, n’a pas connu le moindre péché, mais Elle a certainement connu ces tourments d’un amour qui veut toujours se dépasser, grandir au-dessus de lui-même.

Elle n’a aucune peine, dès lors, à saisir la souffrance profonde des âmes du Purgatoire, si désireuses de leur transformation et sanctification parfaites.

Non seulement, Elle comprend ce qui les fait souffrir ; la nature de leur brûlure qui est à la fois cruelle et suave, mais Elle veut surtout les aider en cette épreuve qui les prépare à un bonheur infiniment comblant.

« Je suis la Mère de tous ceux qui souffrent au Purgatoire, dit un jour Notre-Dame à Sainte Brigitte, car toutes les peines qu’ils méritent pour leurs péchés, sont à toute heure, d’une manière ou d’une autre, allégées par mes prières ».

Vous savez, chers frères et sœurs, que nous pouvons nous-mêmes par mode d’intercession, c’est à dire par nos prières et en faisant célébrer des Messes, soulager les âmes souffrantes et hâter leur délivrance.

Bien des Saints s’y sont employés :  

  • Saint Odilon, par exemple, Abbé de Cluny, qui a institué pour le lendemain de la Toussaint, la Journée de Prière pour les Défunts, ou
  • Saint Vincent de Paul, qui célébrait très souvent la Messe et la faisait célébrer par ses Prêtres, pour les âmes les plus abandonnées.

Alors, quelle ne sera pas la pitié de Marie pour ces âmes !

N’est-elle pas, en tant que Mère, toute bonté et toute indulgence !

Et si Dieu tient compte de nos pauvres actes d’Amour à l’égard de ces âmes, combien plus écoutera-t-il l’irrésistible supplication de Celle qu’Il a constituée Médiatrice et Avocate ?

Au Purgatoire, il est vrai, on attend le Ciel avec une certitude absolue, mais plus il se rapproche et plus on souffre de ne l’avoir pas encore rejoint.

On peut dire que la prière ininterrompue des âmes du Purgatoire, c’est celle du Psaume 41 :

« Mon âme a soif du Dieu Vivant, quand le verrai-je face à face ? »

Brûlées par les ardeurs d’un si violent désir d’Amour, ces âmes trouvent en Marie, qui se fait toute proche d’elles, un précieux réconfort, tel celui d’une fraîche rosée.

« La Mère de la Sainte Espérance » montre aux âmes souffrantes que leur exil prendra fin, même s’il se prolonge, et que plus elles souffrent, et plus se rapproche cette Porte du Ciel, qu’Elle-même sera bientôt pour elles, leur faisant voir enfin, après les ultimes purifications, Jésus, le Fruit Béni de son Sein.

D’ailleurs, Elle, qui est la Toute-Puissance suppliante, ne cesse d’implorer son Divin Fils, qui est le Juste par excellence, le Saint de Dieu, pour qu’Il répande sa Justice, c’est à dire la Sainteté sur les flammes du Purgatoire. Non pour les éteindre, car se sont des flammes divines, celles de l’amour, mais pour les attiser, afin que s’embrasent plus vite et plus parfaitement encore ces cœurs en peine de Dieu.

Lavées déjà dans le Sang de l’Agneau, ces âmes revêtiront alors la robe nuptiale pour le festin des Noces Eternelles, ainsi que Jésus nous le fait entrevoir dans l’une de ses Paraboles « les Invités au Festin ».

Frères et sœurs, nous savons que le Sacrifice de la Croix qui est représenté, actualisé à chaque Messe, est très efficace pour les soulager et hâter leur délivrance.

Or, Marie, qui est la Corédemptrice, s’offre à chaque Messe en Communion avec son Fils, comme Elle le fit au Calvaire.

Ainsi, par ses mérites unis à ceux du Rédempteur, intervient-elle efficacement pour que les âmes soient délivrées plus rapidement et s’envolent vers l’Eternelle Béatitude.

Comprenons biens, frères et sœurs, qu’entre le Purgatoire et le Ciel, le « grand abîme » qui sépare le Ciel de l’Enfer, n’existe pas, pas plus d’ailleurs, qu’entre le Purgatoire et la Terre.

Car le lien de l’Amour, de la charité surnaturelle, qui unit entre eux les membres de l’Eglise, n’entoure pas seulement les vivants, mais aussi les morts qui ont quitté ce monde en état de charité.

Celle-ci, en effet, ne cesse pas avec la vie terrestre, puisque Saint Paul affirme que « la charité ne passera jamais ».

Si, dès ici-bas, de pauvres pécheurs comme nous, à cause de la miséricorde divine et surtout s’ils agissent au Nom de l’Eglise, peuvent obtenir un soulagement pour les défunts, à plus forte raison les Saints du Ciel et surtout la Reine de tous les Saints.

Dans une autre Parabole contée par Jésus, le mauvais riche implorait sans succès le réconfort d’un peu d’eau qui viendrait humecter ses lèvres.

Marie, qui est toute ruisselante de charité divine, vient baigner, en quelque sorte le cœur de ses enfants en Purgatoire.

Elle leur procure l’eau vivante de l’amour et sa maternité si tendre et si miséricordieuse, leur fait espérer au milieu du feu qui les dévore, qu’ils pourront bientôt, dans la Jérusalem Eternelle, boire à ce fleuve de vie resplendissant comme un cristal qui jaillit du Trône de Dieu et de l’Agneau, comme Saint Jean l’affirme en son style imagé de l’Apocalypse.

Frères et sœurs, puissions-nous mieux comprendre, à la suite de ces quelques réflexions, que la charité à l’égard de tous nos frères défunts en Purgatoire est l’une des plus hautes… Elle est malheureusement trop peu exercée.

Prenons donc la résolution, à l’exemple de Marie, « la Vierge Libératrice » et en union avec Elle, de nous engager plus généreusement dans ce merveilleux service d’entr’aide spirituelle qu’est la Communion des Saints, où chacun reçoit, mais où chacun aussi doit donner selon toutes ses possibilités.

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 20:06

Méditons, si vous le voulez bien, chers frères et sœurs, pendant quelques instants sur ce beau titre que l’Eglise se plaît à donner à Marie dans les Litanies de Lorette : « Miroir de Justice ».

Le mot justice n’est pas à prendre ici dans son sens restreint (celui que nous lui donnons habituellement) mais dans le sens large que lui donne la Bible, où il est synonyme de Sainteté, de perfection de toutes les vertus, d’accomplissement de tous les devoirs.

La justice appliquée à Dieu dans ce sens large signifie : l’indicible Sainteté de Dieu, sa Perfection Infinie.

Ce que nous reconnaissons, ce que nous proclamons, avec toute l’Eglise quand nous appelons Marie « Miroir de Justice » c’est le fait que la Mère du Christ ressemble à son Fils, qu’on peut la comparer à un miroir dans lequel l’image rend exactement l’objet réfléchi.

En la divine Marie, miroir merveilleux dont aucune ombre ne ternit la transparence, ce sont tous les traits de la divinité de Jésus qui se réfléchissent. Ce sont là toutes ses vertus humaines.

Marie reflète la divinité de son Fils avec d’autant plus de perfection, qu’Elle se trouve déjà Immaculée en sa propre conception par anticipation des mérites de Jésus et qu’Elle a même été consacrée dans sa virginité, en devenant sa Mère.

Mieux que toute autre créature et que toutes les créatures réunies, Elle le reproduit dans son âme et dans sa vie.

Brillent aussi en Elle, les vertus du Christ et avec tant de splendeur que connaître, aimer, honorer, imiter Marie, c’est en toute vérité, connaître, aimer, honorer et imiter Jésus.

On dit habituellement « telle mère, tel fils », parce que la mère forme en grande partie son fils à son image et se réfléchit en quelque sorte sur lui.

Mais ici, il faut retourner la formule et dire : « tel fils, telle mère », car le Fils s’est choisi sa mère.

Il a pu et Il a voulu, de toute éternité, la faire digne de Lui, le Verbe de Dieu, pour s’incarner en Elle au jour fixé par Lui. C’est en ce sens qu’il faut comprendre l’étonnante parole du poète Dante : « Vierge, Mère, Fille de ton Fils ».

Oui, Fille de son Fils par la Grâce.

Miroir du Christ dont Elle est l’image parfaite, dans lequel il peut contempler ses propres traits, la Vierge Immaculée est encore notre Miroir Moral à nous.

De même que le miroir recevant la lumière du soleil, la reflète sur la personne qui s’y mire, de même Marie reflète sur nous la lumière du Christ-Ressuscité, Soleil de Justice, qui irradie son âme.

Elle est donc « Miroir de Justice » pour cet autre motif, qu’Elle nous envoie les rayons du « Soleil de Justice ».

De plus, un miroir a pour effet de signaler, d’adresser des reproches, d’accuser le désordre ou des laideurs qu’on ne voudrait pas apercevoir.

En même temps, il est un ami persuasif qui aide à tout ranger, à réparer, à rajeunir. Or, ce sont bien des services semblables que sans l’ordre surnaturel nous recevons de Marie, cette incomparable Educatrice : Elle nous fait remarquer tout ce qui en nos cœurs et dans notre manière de vivre n’est pas conforme au modèle divin qu’Elle reflète. Elle nous aide à mieux prendre conscience de ces tares, de ces défectuosités que sont nos péchés, mais avec quel tact et quelle compassion. Bien plus, Elle les répare, Elle les corrige, en nous communiquant ses mérites et ses grâces dont Elle est l’Universelle Dispensatrice en sa qualité de Corédemptrice, Médiatrice et Avocate.

Puissions-nous donc, frères et sœurs, demander avec insistance à ce miroir resplendissant, d’éliminer les taches et les altérations qui atteignent notre âme, dans ses pensées et ses affections, ses paroles et ses actions.

Rappelons-nous enfin qu’un miroir nous apporte une aide très précieuse pour orner notre visage et notre extérieur.

Si nous voulons embellir notre vie spirituelle des vertus fondamentales de Foi, d’Espérance et de Charité et toutes les autres vertus, de manière à plaire au Christ qui est l’Epoux Divin de chaque âme, nous devons nous placer très souvent devant le miroir sans tache qui est Marie afin de contempler en Elle, l’Icône, le Modèle de ce que nous avons à pratiquer pour parvenir à la Sainteté que Dieu attend de nous.

« Il faut que comme fils et filles de Marie, vous cherchiez à reproduire dans votre âme sa beauté surhumaine. Maintenez donc, à son image, l’union parfaite avec Jésus. Que Jésus soit en vous et que vous soyez en Lui, jusqu’à la fusion de votre vie avec sa vie.

Qu’il y ait dans votre esprit les splendeurs de la Foi, et, comme Elle, que vous voyiez, que vous jugiez, que vous raisonniez selon Dieu.

Que votre cœur, autant que possible, aspire à l’intégrité de son Cœur à Elle, qui n’a rien partagé avec d’autres et a conservé pour Dieu toute sa chaleur, ses battements, sa vie.

Avec les visions de l’esprit, avec les ardeurs du cœur, cultivez le dévouement absolu à Dieu.

Fils et filles de Marie, portez dans la physionomie de votre âme, la ressemblance avec la Mère du Ciel.

Faites passer à travers ce monde enveloppé de ténèbres et couvert de boue, des faisceaux de lumière et le parfum d’une pureté sans tache ».[1]

Puissions-nous, chers frères et sœurs, écouter, notre Mère Bien-Aimée, qui en ce moment, nous invite dans le secret de notre cœur à l’action courageuse et à l’espérance en nous redisant les paroles de son Fils : « Fais cela et tu vivras ».



[1] Pape Pie XII

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 19:59

Chers frères et sœurs, dans les messages si importants qu’Elle a adressé de la part de Dieu au monde contemporain (en particulier à Lourdes et à Fatima) Marie, notre Mère nous a rappelé avec fermeté le devoir absolument nécessaire de la pénitence comme moyen de sanctification pour nous-mêmes et moyen de salut pour l’humanité toute entière.

Il y a, vous le savez, plusieurs manières de faire pénitence, mais il en est une dont personne ne saurait se dispenser, parce qu’elle est voulue par Dieu Lui-même (ce que Marie, d’ailleurs a bien souligné à Fatima) : c’est celle qui consiste à accomplir aussi parfaitement que possible son Devoir d’Etat. 

L’accomplissement du Devoir d’Etat : s’il est un domaine de la vie chrétienne où Marie nous a donné un exemple tout à fait admirable, mais aussi tout à fait imitable, c’est bien celui-là. Voilà pourquoi, j’aimerais que nous la contemplions, sous cet aspect qui la rend si proche de nous.

Car, mis à part quelques grands moments de grâces extraordinaires, Marie, l’Humble Servante du Seigneur a vécu, surtout à Nazareth, la condition travailleuse des femmes de son temps et de sa province de Galilée.

Nous connaissons suffisamment, grâce aux Evangélistes et aux Historiens, les coutumes de la Palestine au temps de Jésus, pour nous représenter sommairement ce que dut être la vie quotidienne de Marie à Nazareth. Ce fut vraiment une vie obscure que la sienne, semblable à celle de toutes les femmes qui habitaient ce village perdu, au fond d’un pays perdu, dont il n’est jamais question dans l’Ancien Testament.  

La maison où Elle résidait avec Jésus et Joseph n’avait rien d’original, c’était un cube de pierre avec sans doute un petit escalier extérieur menant à une terrasse.

Le sol était de terre battue, l’ameublement rudimentaire.

Autour de cette demeure, des dépendances dont l’atelier de Joseph et une étable pour les bêtes (ânes et moutons) ainsi qu’un petit jardin. Le tout bien protégé par un mur d’enceinte assez élevé.

Comme toute épouse et toute mère, Marie était l’âme et l’intendante de sa maison, mais dans ce milieu galiléen, où vivre sur soi-même en autarcie, était une nécessité, la mère paysanne avait une tâche particulièrement lourde à assumer.

C’est à elle, qu’il incombait de moudre le grain, de préparer la pâte et de cuire le pain, de faire la cuisine bien sûr ainsi que la vaisselle, mais aussi d’aller chercher du bois dans la campagne, de faire la cueillette des légumes ou des fruits, pour les mettre en conserve.

C’est à elle, qu’il revenait non seulement de laver et de raccommoder les habits, mais aussi de les confectionner, après avoir tissé le lin ou filé la laine, et ce n’était pas un mince travail.

On peut dire sans exagérer que les mains de Marie, ces mains bénies, par lesquelles devaient se répandre plus tard, tant et tant de grâces, étaient des mains calleuses.

Et on imagine sans peine, qu’au terme de ses longues et rudes journées, Marie devait ressentir, comme cela nous arrive fréquemment, lassitude et fatigue.

Mais le Devoir d’Etat pour Marie, ne se limitait pas aux diverses tâches ménagères, il consistait aussi à éduquer Jésus, en parfait accord bien sûr et avec l’aide très précieuse de Joseph, les deux rôles, celui du Père et celui de la Mère étant parfaitement harmonisés.

Saint Luc note à deux reprises que « Jésus grandissait en âge, en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes ».

Le fait que Jésus ait voulu se soumettre ainsi aux lois de la croissance, met en lumière le réalisme de l’Incarnation.

Jésus n’a pas fait semblant d’être homme.

Il a vécu notre condition en toutes choses, sauf bien sûr, le péché.

A toutes les étapes de son développement, Marie a donc éduqué Jésus comme toute maman éduque son enfant, avec cette différence toutefois que Jésus était un enfant délicieux, parfaitement docile, qui comprenait tout de suite, et obéissait sur-le-champ : « Il leur était soumis » note encore Saint Luc.

Nous savons que chez les Juifs, à cette époque, toute l’instruction se faisait à partir de la Sainte Ecriture (qu’on désignait par cette expression, la Loi et les Prophètes) et toute l’éducation aussi : l’éducation religieuse, l’éducation morale, l’éducation affective.

Marie qui durant son enfance et sa jeunesse avait été élevée au Temple de Jérusalem était tellement instruite, qu’Elle dépassait tous les Docteurs de la Loi, par sa connaissance et sa pénétration de la Parole de Dieu.

Elle savait donc l’enseigner à Jésus de façon lumineuse et l’adapter à toutes les circonstances et à toutes les étapes de sa croissance.  

Jésus ne pouvait pas ne pas penser à ce modèle incomparable de Sagesse qu’était sa Mère, lorsqu’il lisait dans les Livres Saints ces paroles que l’Eglise reprend dans sa Liturgie en les appliquant à Marie :

« Je suis la Mère de la connaissance.

En moi est toute grâce de doctrine et de vérité,

En moi est tout espoir de vie et de force,

Qui m’écoute n’aura point de honte,

Qui agit avec moi ne péchera point,

Qui cherche ma lumière aura la vie éternelle.

Et maintenant, fils, écoutez-moi,

Heureux qui observe mes voies.

Ecoutez l’instruction et vous serez sages ».

Oui, Jésus tout au long des jours, des mois, des années, a regardé et écouté sa Mère.

D’Elle, ainsi que de Joseph, Il a tout appris, aussi bien , à marcher, à parler, à se vêtir, qu’à prier et à pénétrer le sens des Saintes Ecritures, aussi bien à travailler, qu’à servir et à aimer son prochain.

On peut donc affirmer, frères et sœurs, qu’en Jésus-Homme, il y a quelque chose de sa Mère, non seulement les traits de son visage, c’est évident, mais aussi quelque chose de son cœur. C’est jusque là qu’il est le Fils de Marie.

Un auteur spirituel, le Père Faber a exprimé à ce sujet la très belle pensée que voici :

« Au commencement, Dieu communique sa ressemblance à l’homme, maintenant une femme communique sa ressemblance à Dieu.

De quelle intimité spirituelle, de quelle similitude profonde cette ressemblance n’est-elle pas le symbole et la preuve ?

O merveille ! Le petit lys blanc fleurit sous un plus grand et sort de sa tige, il en est une fidèle copie : mêmes feuilles, mêmes pétales, même blancheur.

La même poussière d’or les poudre, ils jettent aux brises du matin le même parfum que nul autre n’a jamais égalé. Dieu copiant sa Créature ! La Création n’a jamais eu à contempler un spectacle si beau.

Pour mener ainsi jusqu’à sa perfection cette éducation de Jésus, Marie n’a certainement ménagé ni son temps, ni sa peine. Nous pouvons êtres sûrs qu’Elle y a investi toutes les ressources de son intelligence et toutes les qualités de son Cœur Immaculé. 

Telle nous apparaît, frères et sœurs, sous l’aspect du Devoir d’Etat, la vie quotidienne de Marie à Nazareth.

Il ne fait aucun doute que pour ceux qui la regardaient de l’extérieur, cette vie qui était toute de travail constant et d’usure au service des siens, était des plus ordinaires.

Mais à cause des dispositions de son Cœur qui transformaient toute cette grisaille en lumière, cette vie était, en fait, la plus extraordinaire qui soit, la plus divinisée qui soit.

Saint Jean de la Croix, le grand mystique espagnol, nous a laissé cette profonde pensée que nous devrions méditer fréquemment : « Au soir de cette vie, nous serons jugés sur l’Amour ».

Sur l’Amour… Non sur nos désirs, nos paroles, ni même nos actions, mais sur l’amour que nous y aurons mis, car ce que Dieu regarde, ce ne sont pas les mains, mais le cœur.

Mains d’artiste ou de ménagère, mains d’ingénieur ou d’ouvrier, mains de ministre ou de jardinier, peu importe ! Ce que Dieu regarde, ce qu’il apprécie, c’est l’intention qui anime ces mains, ce qu’Il juge, ce qu’Il récompensera, c’est l’amour avec lequel nous agissons, avec lequel nous travaillons.

Notre Dieu qui « est Amour » nous a révélé, en effet, que pour Lui, rien n’est plus précieux que l’amour.

Soyons donc convaincus que rien n’est petit à ses yeux de ce qui est fait par amour, de ce qui est imprégné d’amour, de son Amour.

« C’est l’amour qui donne du prix à nos œuvres, ce n’est pas par la grandeur et la multiplicité de nos œuvres que nous plaisons à Dieu, mais par l’amour avec lequel nous les faisons.

Et souffrir une chiquenaude avec deux onces d’amour vaut mieux qu’endurer le martyre avec seulement une once d’amour ».[1]

Et c’est bien ainsi, nous pouvons en être sûrs, que Marie comprenait la valeur du travail et de toutes ses actions. Certes, ses occupations étaient souvent comme les nôtres, sans grand intérêt humain, parfois elles étaient particulièrement ingrates et pénibles.

Mais telle était la volonté de Dieu.

Et à ses yeux, cette volonté divine paraissait aussi adorable que si elle lui eut assigné des emplois brillants ou pleins de charme : « Je suis ta Servante, ne cessait-elle de dire au Seigneur, ta petite esclave d’amour,

qu’il me soit fait selon ton bon plaisir ».

Oui, c’est cette parfaite disposition intérieure qui a transfiguré les plus humbles occupations de Marie et leur a donné une si grande valeur. Chaque geste qu’Elle faisait pour préparer ses repas, chaque point qu’Elle donnait pour tisser ou raccommoder un vêtement, chaque balayage ou chaque lessive qu’Elle faisait étaient autant d’actes d’Amour pour Dieu.

C’est pourquoi, à la fin de ses journées si ordinaires en apparence, là où d’autres personnes n’auraient accumulé qu’un tas de cailloux (je veux dire des actes sans valeur) Elle, la très aimante, avait amoncelé une série impressionnante de magnifiques diamants, c’est à dire des œuvres d’un prix éternel.

Elle avait su « faire feu de tout bois » utilisant chaque brindille de son Devoir d’Etat pour alimenter ce feu divin de l’Amour qui brûlait dans son cœur et pour le faire grandir.

Et quant au soir de sa vie, Elle a été jugée sur l’Amour, comme nous le serons tous, Marie a été trouvée la plus grande, la plus semblable au Christ, digne d’être couronnée comme la Reine de tous les Saints.

Cette manière exemplaire dont Marie a accompli, jour après jour son Devoir d’Etat, comporte pour nous, frères et sœurs, de très précieuses leçons.

Marie nous apprend tout d’abord, à repousser ces tentations qui nous viennent parfois de trouver notre travail sans importance, trop monotone ou inférieur à nos capacités.

Elle nous enseigne ensuite, à ne pas bouder notre tâche, quelle qu’elle soit, à ne pas nous en débarrasser, sans amour et sans soin, comme s’il s’agissait d’une corvée.

Elle nous enseigne aussi à vaincre ce grand mal dont nous sommes tous plus ou moins atteints, parce qu’il caractérise notre époque et qui s’appelle l’agitation.

Avec son secours à Elle, qui fut toujours agissante mais non agitée, nous trouvons le moyen d’accomplir toutes nos tâches sans énervement et sans trouble.

Marie nous rappelle, en effet, cette vérité que Dieu ne nous donne jamais un travail sans nous donner les moyens de le réaliser et que par conséquent on trouve toujours le temps de faire ce que Dieu nous donne à faire. Elle nous aide à nous mettre tout entiers dans cette tâche que Dieu désire nous voir accomplir et à laisser tomber avec sérénité, ce que loyalement nous ne pouvons pas faire, même si les autres insistent et ne comprennent pas, car Dieu, Lui, ne nous demande pas de le faire.

Enfin, ce qu’il nous est donné de comprendre à cette école de Marie, c’est que le meilleur moyen de ne pas gaspiller son temps mais au contraire de le faire fructifier, consiste à vivre à fond le moment présent.

Il importe au plus haut point, frères et sœurs, que notre spiritualité, en ce domaine du Devoir d’Etat, comme dans tous les autres, soit réaliste, à l’exemple de celle de Marie.

Car une de nos grandes tentations, c’est de mettre au futur notre générosité et notre effort. Demain est l’alibi commode et toujours complaisant pour nous faire oublier aujourd’hui et maintenant, mais demain est inexistant : ce qui existe, c’est notre lâcheté présente. Malheureusement, nous sommes trop souvent des rêveurs. Or Marie, Elle ne rêvait pas ! Rêver à plus tard, rêver d’autres choses c’est, nous dit encore Saint François de Sales « vouloir cueillir des raisins au printemps et des cerises en automne ». Disons-nous bien que Dieu ne nous donne que la minute présente et que c’est elle qu’il faut remplir de notre amour : le reste n’est qu’évasion et littérature. Le Père Voillaume affirme que cette capacité à se mettre tout entier dans le moment présent, est un des grands secrets de la vie spirituelle : « Lorsqu’on n’est plus attentif au moment présent, on se trouve par le fait même incapable de recueillement… et sans recueillement, comment pourrait-on chercher et rencontrer Dieu ? »

Prions très fort la Vierge Marie, Elle qui, est chargée de notre éducation spirituelle, pour qu’Elle nous fasse comprendre l’importance et la valeur du Devoir d’Etat, et pour qu’Elle nous aide à l’accomplir à son exemple, de telle sorte que les actes les plus divers de notre vie, fructifient en Sainteté et soient un chant de louange pour notre Dieu.



[1] Saint François de Sales

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 19:14

Chers frères et sœurs, au seuil de cette grande semaine pascale, durant laquelle nous allons commémorer la Bienheureuse Passion de Jésus, il nous sera particulièrement profitable, de méditer quelques instants sur le mystère si bouleversant de la Compassion de Marie.

Nous nous mettrons ainsi à l’école de Celle qui, sans avoir été martyrisée dans son Corps a été tellement suppliciée en son Cœur, qu’Elle a mérité les titres de Reine des martyrs et de Co-rédemptrice du genre humain, ce qui lui confère, si j’ose dire, une compétence hors pair pour nous apprendre à être nous aussi (toutes proportions gardées) des corédempteurs.

Contemplons donc Marie qui, au pied de la Croix, est parvenue au paroxysme de la souffrance et tachons de découvrir les dispositions qui ont accompagné son martyr intérieur.

Je crois qu’on peut dire que ces dispositions s’expriment dans son regard, surtout le regard de son âme pleinement illuminée par la Foi.

Depuis le premier instant de son existence, depuis son Immaculée Conception, la Vierge « pleine de grâce », est « toute relative à Dieu », selon l’expression de Saint Louis Marie Grignion de Montfort.

Marie peut dire en toute vérité et bien mieux que le psalmiste :

« Mon regard est sans cesse sur le Seigneur ».

Dans tous les évènements, dans tous les mystères de sa vie, Celle qui est le Modèle sublime des contemplatifs, porte sur Dieu un regard d’adoration et d’amour. C’est pourquoi, au pied de la Croix, la Mère des Douleurs, ne se regarde pas. Captivée par Dieu, Elle s’oublie, n’accordant aucune attention à Elle-même. Oh certes ! La souffrance qu’Elle ressent est indicible, mais pas un seul instant Elle ne se laisse dominer par les blessures faites à son Cœur. Marie, la Courageuse, la Femme Forte par Excellence, ne s’agite pas, allant de côté et d’autre pour clamer sa désolation et son malheur… Elle ne dit pas « voyez comme je souffre, c’est affreux, c’est odieux… » Marie ne se plaint pas et ne se plaindra à personne : Elle est là, debout, immobile, silencieuse et sereine… Ne prêtant aucune attention à ce qui se passe autour d’Elle : les gestes des bourreaux, les injures ou les paroles haineuses lancées à Jésus. La Mère du Condamné, le Cœur broyé de douleur, reste là toute « relative à Dieu ».

Dans sa Foi toute pure et son Amour brûlant, Elle contemple le Père des Cieux et son plan rédempteur, ne voulant pas autre chose que ce qu’il veut. Son Jésus Bien-Aimé, Elle le sait, doit souffrir et mourir ; il doit s’anéantir, s’immoler pour libérer les hommes du péché et leur rendre la vie divine. Si Elle a tenu à l’accompagner jusqu’au Calvaire, si Elle n’a pas craint de supporter le cruel spectacle du Crucifiement (et pour Jésus, c’est encore pire que pour les autres crucifiés, car son Corps tout entier à cause des mauvais traitements, de la flagellation et du couronnement d’épines est littéralement couvert de blessures et de plaies ruisselantes de sang), si Elle a voulu le fixer ainsi durant des heures de son regard si compatissant, ce n’est pas pour le soustraire à la souffrance et à la mort, mais pour l’offrir en Sacrifice.

« La Vierge contemplait avec Amour les plaies de son Fils, moins préoccupée de la mort de son Enfant que du Salut du Monde ».[1]

« Au Calvaire, vous auriez vu deux autels : le Corps du Christ et le Cœur de Marie, celui-ci immolant sa Chair, celle-là son Ame ».[2]

Voilà pourquoi Saint Jean précise bien que Marie est debout au pied de la Croix.

C’est pour bien montrer, qu’Elle est pleinement consciente de son rôle de Corédemptrice.

Elle sait fort bien depuis l’Annonciation et depuis la fameuse « Prophétie du Glaive », qu’Elle est la Nouvelle Eve, associée en toutes choses et jusqu’au bout au Nouvel Adam.

Dans une adhésion parfaite à la volonté du Père et dans une communion totale aux intentions et aux sentiments qui animent, en ces cruelles heures d’agonie, l’âme sacerdotale du Verbe Incarné, Marie accepte de mourir mystiquement dans son Cœur de Mère pour que nous ayons la vie, la merveilleuse vie divine des enfants de Dieu.

Chers frères et sœurs, en contemplant ainsi Marie au pied de la Croix, offrant au Père son Enfant Bien-Aimé et s’offrant avec Lui, nous découvrons que sa manière de souffrir est totalement dépendante de sa manière d’aimer. Si Elle est la première dans la souffrance (après le Christ bien sûr) c’est parce qu’Elle est la première dans l’Amour. Il y a là pour nous une précieuse leçon, qui nous est indispensable. Nous aussi, selon la mesure que Dieu établit dans sa Sagesse pour chacun et chacune d’entre nous, nous devons coopérer à l’œuvre du Salut, comme Marie et avec son aide, nous devons être des corédempteurs.

Personne, en effet, ne peut éviter la Croix et la Croix n’épargne personne. Ce à quoi il faut s’entraîner, c’est à bien la porter.

Dans sa souffrance, nous l’avons vu, Marie ne se regardait pas, mais de tout son Amour, Elle était tournée vers Dieu. Quand nous souffrons dans notre corps, dans notre sensibilité, dans nos affections, dans notre réputation – que sais-je – nous risquons d’être absorbés, dominés, écrasés par notre mal : nous y pensons sans cesse, nous en parlons à n’importe qui et très souvent…

Que nous sommes loin d’imiter la Vierge Douloureuse, toujours silencieuse et paisible.

De même, lorsque l’épreuve nous vient des hommes (méchancetés, médisances, calomnies, injustices, etc…) ne laissons pas bouillonner dans nos âmes des sentiments d’animosité, de rancœur, de vengeance.

Notre devoir, en ces heures crucifiantes, consiste à patienter, à pardonner, à aimer, autrement dit à imiter l’immense miséricorde dont Jésus et sa Mère ont fait preuve à la Croix, « Père pardonne-leur ».

Chaque fois, donc, que la souffrance nous visite, apprenons de Marie à bien diriger notre regard et à le fixer sur Dieu.

Ce qui nous y aidera puissamment, c’est de penser que toute épreuve, petite ou grande, est voulue ou permise par le Seigneur, pour notre plus grand profit spirituel.

Quand Dieu éprouve, c’est toujours, nous dit l’auteur de l’Epître aux Hébreux « afin de nous faire participer à sa Sainteté ».

C’est à cette bonté de Dieu qu’il faut toujours croire quand la souffrance quelle que soit sa forme s’abat sur nous.

Prions donc, très fort Notre Mère au Cœur Douloureux et Immaculé, pour qu’Elle nous apprenne à souffrir comme Elle (car, tous, nous en avons fait l’expérience) nous ne savons pas souffrir.

Et surtout n’allons pas croire que c’est pour moins souffrir que nous demandons le Secours Maternel de Marie : c’est pour mieux souffrir, c’est pour obtenir la force d’accepter et d’offrir.

Saint Louis Marie Grignion de Montfort nous dit :

« Que les plus fidèles serviteurs de la Sainte Vierge, étant ses plus grands favoris, reçoivent d’Elle les plus grandes faveurs et grâces du ciel qui sont les Croix ».

Mais, ajoute-t-il :

« Ce sont aussi les serviteurs de Marie qui portent ses Croix avec le plus de facilité, de mérite et de gloire ».

Chers frères et sœurs, à cause de sa présence sur le Calvaire et de sa participation aux souffrances du Sauveur, Marie, la Corédemptrice, a contribué d’une manière éminente au rachat de l’humanité.

Pensons que nous aussi, par notre souffrance, acceptée à la manière de Marie, assumée par le Christ, offerte à Dieu le Père, par Lui, avec Lui et en Lui, nous pouvons œuvrer d’une manière très efficace à la conversion et à la sanctification des âmes et hâter ainsi l’Avènement du Règne de Jésus dans le Monde.



[1] Saint Ambroise

[2] Auteur du Moyen-Âge

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 17:49

Chers frères et sœurs, de même que Saint Paul avait appelé Jésus le « Nouvel Adam » les auteurs spirituels des premiers siècles ont souvent donné à la Très Sainte Vierge le titre de « Nouvelle Eve ».

C’est, sans nul doute, pour marquer que son rôle dans le mystère de Notre Rédemption fut analogue à celui qu’a joué dans le grand drame de notre perte la première Eve, à côté du premier Adam.

Par une sorte de « revanche », Dieu s’est plu à modeler notre salut sur notre ruine.

Et si Dieu dans son infini Sagesse a voulu que Marie soit la généreuse collaboratrice de son Fils Bien-Aimé dans l’œuvre de notre salut, s’Il a voulu qu’Elle mérite ainsi le titre de Corédemptrice du genre humain, c’est pour qu’Elle puisse accomplir auprès de tous les hommes, une mission apostolique de premier plan en étant la Médiatrice Universelle, la Distributrice ou, comme dit Saint Bernard « l’Aqueduc » de toutes les grâces.

Autrement dit : si Jésus, agonisant sur la Croix, nous a donné à travers Jean, l’Apôtre fidèle, Celle qui était le secret de son Cœur, Marie, sa Mère Immaculée, c’est pour qu’Elle soit à tout jamais dans l’ordre surnaturel ce que fut la première Eve dans l’ordre naturel : la Mère des Vivants.

Marie, Mère des Vivants ! Comme ce titre lui convient à merveille !

N’est-elle pas en effet, la Mère spirituelle de tous les vivants de Dieu ?

Toutes les fois que nous méditons ce mystère, nous devrions, bien sûr exulter de joie et remercier le Seigneur de nous avoir confiés à une telle Mère, mais nous devrions aussi très loyalement en examinant notre âme nous poser cette question :

Marie est pour moi, une maman incomparable, mais moi, est-ce que je suis vraiment son enfant ou plutôt est-ce que je suis pour Marie ce qu’Elle désire par-dessus tout que je sois : un enfant vivant ?

Mais qu’est-ce que cela veut dire : être pour Marie, être pour Dieu un enfant vivant ?

C’est être tout simplement en état de grâce et avoir un amour passionné pour cet « état de grâce » qui est notre suprême richesse.

L’état de grâce, voilà une expression très importante, qu’on n’emploie pas beaucoup de nos jours en milieu chrétien, et c’est bien dommage !

Il ne sera peut-être pas inutile de rappeler brièvement, la merveilleuse réalité qu’elle recouvre. Par la grâce du Baptême, chacun de nous est devenu enfant de Dieu : il l’est, non par manière de parler, mais en réalité et selon la plus rigoureuse vérité.

De même que dans une famille humaine, l’enfant reçoit la vie de son père, de même dans l’Eglise, le chrétien reçoit par le Christ, la Vie Divine qui vient du Père.

Tant que nous n’avons pas renié notre Baptême par un péché mortel, nous vivons de la vie même de Dieu, nous participons à la nature divine.

C’est le mystère de la grâce sanctifiante qui comporte la présence de la Très Sainte Trinité dans l’âme.

Cette présence des Trois Personnes est réelle, et elle est permanente, nous faisant vivre intérieurement dans une lumière pleine d’amour.

Avec le Père, avec le Fils et avec le Saint-Esprit, nous pouvons entretenir de véritables relations d’amitié : Dieu jouit de notre âme et notre âme jouit de Dieu.

L’âme est déjà au ciel, la vie éternelle est déjà commencée, mais tant que nous sommes sur terre, cette merveilleuse réalité se vit dans la Foi : nous ne voyons rien et d’ordinaire nous ne sentons rien, nous ne goûtons rien au niveau de la sensibilité.

L’état de grâce, c’est la réalisation de la promesse de Jésus.

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera et nous viendrons en lui  et nous ferons en lui notre demeure ».

Nous touchons là à ce qui est essentiel, à ce qui est l’essence même du Christianisme.

Nous ne serons donc pas étonnés si la Très Sainte Vierge, qui est une excellente catéchiste, ne manque aucune occasion de nous rappeler cette vérité fondamentale, (directement ou indirectement) au cours de ses apparitions.

Elle n’a pas d’autre ambition en effet que de fortifier en nous cette conviction : à savoir que pour chacun et chacune d’entre nous, l’unique nécessaire, c’est d’être des enfants vivants, des enfants qui possèdent en eux la vie divine et s’efforcent de la développer par la Foi, l’Espérance et l’Amour, jusqu’au jour où elle pourra s’épanouir pleinement dans les splendeurs de la Gloire Céleste.

Oh ! Comme Elle voudrait que nous comprenions que c’est pour cela, pour vivre à plein ce mystère de notre divinisation que nous avons été créés.

Que c’est pour nous mériter cela que Jésus s’est offert en Victime d’Amour sur l’Autel de la Croix.

Que c’est pour nous communiquer cela, qu’Il a fondé l’Eglise avec le Sacerdoce, les Sacrements et la Mission pour tous d’annoncer cette Bonne Nouvelle.

Chers frères et sœurs, cet état de grâce qui nous est révélé dans l’Evangile comme étant la valeur suprême, comporte des exigences très rudes.

La vie de la grâce, en effet, c’est ce trésor dont parle Jésus, dans une parabole, et qu’il faut acquérir à n’importe quel prix ou encore cette perle précieuse qu’il faut acheter, dut-on pour cela vendre tout ce que l’on a.

Oui, pour accueillir la vie divine, établir dans son âme, l’état de grâce et cultiver passionnément cet état de grâce, le chrétien doit être prêt à tous les sacrifices, s’il veut goûter la liberté véritable, celle des enfants de Dieu ; il doit avec détermination et courage briser toutes les chaînes, et même tous les fils, qui l’attachent aux choses d’en-bas et l’empêchent de se laisser aspirer vers les choses d’en-haut.

C’est la grande Loi du Renoncement qu’on juge si démodée en ce siècle matérialiste, où il n’est plus question que d’épanouissement personnel et de satisfaction de tous les désirs :

« Celui qui perd sa vie la gagne ».

« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt, il reste seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits… »

L’œuvre de vie divine ne peut s’accomplir qu’à travers la mort : pour pouvoir se remplir de Dieu, l’âme doit se vider peu à peu de tout ce qui n’est pas Dieu.

Seulement attention ! Lorsqu’avec le secours divin nous sommes parvenus à établir le règne de Dieu dans notre âme, autrement dit, lorsque nous pensons être parvenus à une certaine permanence de l’état de grâce parce que nous avons éliminé le péché mortel, soyons extrêmement vigilants. Ne désarmons à aucun prix.

Le chrétien, s’il veut rester vivant, s’il veut garder la présence des Trois Personnes Divines en son âme, et progresser dans son union avec la Bienheureuse Trinité, le chrétien doit être un combattant, un lutteur perpétuel. Car, il sait fort bien qu’il a affaire à un ennemi qui, lui, ne désarme jamais et ne s’avoue jamais vaincu.

Cet ennemi, c’est Satan, l’adversaire, lui qui n’a pas hésité (la Liturgie va nous le rappeler au début du Carême) à s’attaquer à Jésus Lui-même à la fin de sa retraite de quarante jours au désert.

Le disciple n’étant pas au-dessus du Maître, ne soyons pas étonnés de le rencontrer souvent dans nos vies, cet ennemi de nos âmes, aujourd’hui surtout où il se déchaîne plus que jamais, n’ayant qu’un seul objectif : établir le divorce entre l’homme et Dieu, vider les âmes de Dieu, de l’Amour de Dieu, de la vie de Dieu, dans l’espoir de les perdre éternellement.

Alors, soyons plus que jamais sur nos gardes. Si nous voulons maintenir et développer en nous cette vie, si merveilleuse de la grâce, qui est notre vraie vie, qui est le ciel anticipé, et si nous voulons obtenir pour le monde, les grâces nécessaires à sa conversion, menons contre Satan une guerre sans merci en nous servant de l’arme qui est assurément la plus efficace pour le vaincre, celle qu’il redoute le plus, le Très Saint Rosaire.

C’est avec cette « arme absolue » que la chrétienté inspirée et guidée par Marie, a livré et gagné au cours des siècles les grandes batailles de Dieu.

Plus que jamais dans ce combat des Derniers Temps où nous sommes tous engagés, Marie a besoin de notre fidélité au Rosaire, récité chaque jour avec humilité, confiance et persévérance, Elle en a besoin pour conduire de victoire en victoire la petite armée de ses Enfants jusqu’au jour où son Cœur Immaculé enfin triomphera.

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 17:43

Chers frères et sœurs, dans l’Evangile que l’Eglise proclame à la Messe de l’Epiphanie, Saint Matthieu fait une remarque particulièrement suggestive, que je vous propose comme point de départ de notre méditation :

« Entrant dans la maison, ils virent l’Enfant avec Marie, sa Mère ».

Il me semble que cette parole peut se commenter ainsi : nous ne pouvons contempler véritablement le prodigieux Mystère de l’Enfant-Dieu (c’est à dire le Mystère de l’Incarnation) sans fixer en même temps le regard de notre foi sur un autre mystère qui lui est intimement lié : celui par lequel Dieu a voulu précisément que se réalise la naissance en notre chair de son Fils Unique : le Mystère de la Maternité Divine de Marie.

Marie est la Mère de Dieu : ce titre prestigieux que depuis le Concile d’Ephèse, en 431, la Foi Catholique décerne à la Très Sainte Vierge, ne veut absolument pas dire que Marie est la Mère de la divinité : ce qui serait absurde.

Il ne veut pas dire que Marie a fait exister le Fils de Dieu.

Ce n’est pas Elle qui a donné à Jésus la nature divine : cette nature Il la tient de son Père de toute éternité.

Mais, Elle lui a donné ce que toute Mère donne à son enfant, c’est à dire un corps pour lequel Dieu crée une âme humaine. Marie n’a donné à Jésus que sa nature humaine.

Comment expliquer alors, qu’Elle soit Mère de Dieu ?

Pour entrer dans l’intelligence de ce mystère, il faut se rappeler ici qu’en Jésus la nature humaine et la nature divine appartiennent à une seule personne, celle du Verbe éternellement Fils de Dieu. Marie est la Mère de cette personne, car une femme est mère de la personne de son enfant et pas seulement du corps qui est physiquement engendré.

Elle est donc la Mère de la personne divine du Christ, par conséquent, Elle est « Mère de Dieu ». C’est dans cette fonction unique « d’engendreuse de Dieu » comme disent les chrétiens d’Orient, que réside l’incomparable grandeur de Marie, une grandeur qui l’exalte (nous disent les théologiens) « jusqu’aux confins même de la divinité » et qui l’établit dans une relation tout à fait privilégiée avec chacune des Trois Personnes Divines.

Il y a dans ce mystère si bouleversant de la Maternité Divine d’une humble femme de notre race, trois aspects principaux qu’il me paraît très important de mettre en lumière :  

Tout d’abord la Maternité Divine de Marie est virginale.

Cette vérité que l’Eglise a insérée dans le Symbole de la Foi repose sur trois textes évangéliques qui ne laissent subsister aucun doute.

La question que Marie pose à l’Ange Gabriel « comment cela se fera-t-il, je ne connais point d’homme » ce qui veut dire en clair : « je suis vierge » et « j’entends le rester ».

La réponse de l’Ange qui est tout à fait nette : « l’Esprit-Saint viendra sur Toi et la Puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre, c’est pourquoi l’Enfant sera Saint et il sera appelé Fils de Dieu ».

Et enfin la parole que l’Ange adresse à Joseph pour l’éclairer sur la situation de Marie : « Joseph ne crains pas de prendre chez toi, Marie ton épouse, car ce qui a été engendré en Elle vient de l’Esprit-Saint ».

La conception de Jésus s’est donc faite sans l’intervention d’un père selon la chair.

C’est une conception virginale que Dieu lui-même a réalisé miraculeusement.

Le vœu le plus profond de Marie, se trouve ainsi respecté.

L’Eglise vous le savez, a explicité ce mystère en affirmant que Marie est Vierge avant, pendant et après l’enfantement.

Deuxième aspect de la Maternité Divine de Marie.

C’est une Maternité volontaire et elle l’est de la façon la plus haute, la plus noble, la plus pure qui soit.

Ce qu’il importe de bien saisir, en effet, (et qu’on ne souligne peut-être pas assez) c’est que Dieu en voulant faire de Marie, la Mère du Verbe (Seconde Personne de la Sainte Trinité) a voulu qu’Elle le fût avec pleine intelligence, avec le consentement libre de sa volonté, en étant parfaitement consciente de tout ce que cela impliquait.

Il n’eût pas été digne de Dieu, en effet, d’imposer la Maternité Divine à Marie et de la prendre ainsi par surprise (comme certains semblent le croire).

Non, il n’eût pas été digne de Dieu de l’engager dans cette Maternité, sans qu’Elle ait accepté volontairement toutes les conséquences d’une pareille aventure.

Sans qu’Elle ait entrevu tout ce qui lui serait demandé… Plus particulièrement à l’heure de la Passion et de la Mort de son Fils.

Sans qu’Elle ait entrevu également tout ce qui lui serait demandé comme ouverture de son Cœur à tous ceux que le Christ venait sauver.

Sans qu’Elle ait entrevu, qu’Elle serait entraînée ainsi par cette Maternité à être la Mère Universelle, chargée de tous les pécheurs, de tous les hommes à sauver.

On ne tient pas assez compte, voyez-vous, du fait que Marie connaissait à fond les Livres Saints et qu’Elle avait par conséquent une intelligence particulièrement pénétrante de toutes les prophéties relatives au Messie.

Elle savait donc d’avance et par le détail ce que son Fils aurait à souffrir pour racheter l’humanité, puisque c’était révélé et avec quelle précision, avec quel réalisme, dans les poèmes du « serviteur souffrant » d’Isaïe et dans certains Psaumes.

Ceux qui pensent que Dieu aurait engagé Marie, sans lui donner des lumières suffisantes sur le sens de sa Maternité Divine et sur le rôle qu’Elle aurait à jouer aux côtés de son Fils, font preuve d’une méconnaissance inouïe du Cœur de Dieu, de la Noblesse de Dieu qui respecte la liberté de sa Créature.

C’est pourquoi, nous voyons par le récit de l’Annonciation, que Dieu envoie son Ange à Marie pour demander son acceptation et nous voyons que, selon l’ordre de Dieu, l’Ange donne bien à Marie toutes les explications qu’Elle peut attendre de manière à ce que son consentement exprimé par ces mots « qu’il me soit fait selon ta Parole », soit un Oui pleinement libre.

Et parce que Marie est la Vierge par excellence, n’agissant jamais autrement qu’en sa qualité de petite esclave du Seigneur, de toute consacrée à Dieu, on peut dire en toute vérité, qu’il n’y a rien de plus libre, rien de plus charitable, rien de plus surnaturel, donc, que l’humble et courageuse acceptation de sa Maternité Divine.

Troisième aspect de la Maternité Divine de Marie.

C’est la Maternité héroïque de la Corédemptrice, de Celle qui fut l’Associée de l’Homme-Dieu dans l’œuvre de notre salut : Nouvelle Eve, auprès du Nouvel Adam.

Marie, nous évoquions cela il y a un instant, a donné au Fils de Dieu, s’incarnant en Elle une nature humaine semblable à la nôtre (sauf le péché), c’est à dire une nature humaine sujette à la souffrance et à la mort.

Elle l’a fait au nom de l’humanité qui avait besoin d’un Rédempteur, au nom de l’humanité à sauver…

Mais comprenons-nous au moins un peu, ce que cela pouvait être pour Marie de donner ainsi au Fils de Dieu une nature dans laquelle Elle le savait destiné aux pires souffrances et à la mort la plus terrible qui soit ?

En lui donnant cette nature qui le rendait solidaire de nous, Elle avait clairement conscience qu’Elle l’engageait dans la dramatique aventure de la Rédemption Douloureuse, de la Rédemption par la Passion et la Mort sur la Croix.

En disant le Oui de l’Annonciation, Elle disait oui, certes, au plus grand des bienfaits de Dieu, mais Elle disait oui aussi, à la Passion et à la Mort de son Fils sur la Croix.

Elle lui donnait ce qu’il fallait pour qu’Il pût accomplir son douloureux sacrifice d’amour.

La Maternité Divine de Marie fut donc en même temps qu’un mystère de joie, un mystère extrêmement douloureux puisqu’Elle savait dans la Foi, avec certitude, que Jésus endurerait des souffrances sans commune mesure avec les pires souffrances qui peuvent atteindre tel ou tel homme en particulier, puisqu’Elle savait que Jésus connaîtrait des souffrances surpassant les souffrances de toute l’humanité prises dans leur ensemble, et qu’Il en souffrirait avec une intelligence et une humanité plus sensible que n’importe lequel des êtres humains ; puisqu’Elle savait en d’autres termes, qu’Elle formait « l’Homme des Douleurs », qu’Elle élevait l’Agneau sans Tache pour le Sacrifice.

Voilà pourquoi, frères et sœurs, Marie mérite pleinement l’appellation de Reine des Martyrs. Reine des Martyrs et Mère des Douleurs.

Oh ! Elle l’est non seulement au sommet du Calvaire, à l’heure où debout devant la Croix, Elle mêle ses larmes au sang de l’Agneau immolé…

Elle l’est aussi dans et par sa Maternité Divine, ayant accepté héroïquement au nom de tout le genre humain que le Fils de Dieu entre dans l’humanité pour la sauver, ayant accepté héroïquement d’être, du commencement à la fin, la fidèle collaboratrice du Rédempteur.

Telles sont, chers frères et sœurs, les trois grandes facettes de ce diamant surnaturel qu’est la Maternité Divine de Marie. Elles manifestent avec éclat son excellence et sa sublimité.

Puissions-nous en les contemplant avec Amour faire jaillir de nos cœurs des sentiments de louange, de très vive reconnaissance et d’absolue confiance à l’égard de cette Glorieuse Vierge Marie dont la Maternité Divine s’étend si parfaitement sur nous tous, qu’à la suite de Jésus notre Frère aîné, nous pouvons en toute vérité et avec toute la tendresse dont nous sommes capables, l’appeler MAMAN.

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 17:33

Chers frères et sœurs, vous connaissez sans doute la célèbre parole de notre grand poète chrétien Paul Claudel : « La joie, c’est le premier et le dernier mot de l’Evangile ».

La fête de l’Annonciation, que l’Eglise célèbre chaque année à la date du 25 mars, nous rappelle que cette joie, proclamée tout au long de l’Evangile, Bonne Nouvelle du Salut, c’est à Marie que nous la devons.

Marie n’est-elle pas, en effet, selon la très belle invocation des Litanies de Lorette, La Cause de Notre Joie.

Elle est la cause de notre joie, en tout premier lieu, par Jésus qu’Elle a accepté et par Jésus qu’Elle a donné.

Quand l’heure fut venue, l’Ange Gabriel, nous dit Saint Luc, fut envoyé à Marie pour lui révéler le grand mystère qui allait s’opérer dans sa chair virginale :

« Voici que tu vas concevoir et que tu enfanteras  un fils, et tu lui donneras le Nom de Jésus.

Il sera grand, et Il sera appelé Fils de Dieu. Le Seigneur Dieu lui donnera le Trône de David son Père, Il règnera sur la Maison de Jacob et son règne n’aura pas de fin ».

L’Ange, après avoir ainsi parlé, se tait et attend la réponse de Marie. De cette réponse dépend notre salut.

Moment solennel, dont toute l’importance a été soulignée en ces termes par un théologien contemporain : « Les destinées du monde sont suspendues aux Lèvres et au Cœur de Notre-Dame.

Monde créé et monde incréé, tous les deux sont anxieux, attentifs,

épiant la réponse de la Vierge, qui pour tous deux sera décisive ».

Remarquons qu’il ne s’agissait pas pour la Vierge privilégiée entre toutes, de consentir seulement au mystère de l’Incarnation. Elle devait en acceptant d’être la Mère de Celui dont le Nom signifie : « Dieu sauve », consentir également à collaborer plus que tout autre, à sa mission rédemptrice, être prête à souffrir avec Lui jusqu’à la Croix, à ceindre d’avance le diadème sanglant de la Reine des Martyrs.

Il n’appartient à aucune langue humaine de dire tout ce qui se passe, en cet instant solennel, court et décisif, dans l’âme de la Vierge, introduite dans la lumière divine et devenue la Confidente des plus hauts secrets de la Très Sainte Trinité.

Retenons seulement que son consentement était à la fois, nécessaire et libre :

  • Nécessaire, puisque Dieu faisait dépendre d’Elle, l’accomplissement de ses desseins,
  • Libre, puisque Marie pouvait sans contrainte dire Oui ou Non.

Et que répond Marie ? Ayant bien conscience que c’est Dieu qui l’appelle, persuadée par la parole de l’Ange que sa virginité ne court aucun danger, s’oubliant totalement Elle-même pour ne penser qu’à la Gloire du Père, du Fils et du Saint-Esprit, au bonheur et au salut des âmes, Elle prononce avec toute l’ardeur de son amour virginal, un Oui total et inconditionnel : « Je suis la Servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ! »

A l’instant même, le Verbe se fait chair et habite parmi nous, plein de grâce et de vérité. Avec Lui, c’est la Joie du Ciel qui vient sur Terre. Cette joie suprême que Marie nous a apporté par sa parfaite adhésion au plan de Dieu, Saint Sophrone (un saint des premiers siècles) l’a décrite avec un enthousiasme débordant :

C’est par la Joie, nous dit-il, que l’Ange, ce messager de joie commence son discours.

Il savait, en effet, que son message annonçait la joie à tous les hommes et à toutes les créatures, ainsi que le soulagement de toutes sortes de douleurs…

C’est pourquoi l’Ange s’inspire d’un sentiment de joie dès le début de son ambassade, et prélude à son discours en termes exprimant la joie.

Il sait fort bien que son colloque avec la Vierge, se terminera par la joie du monde.

Réjouissez-vous donc, ô Mère de la céleste joie !

Réjouissez-vous, ô vous qui avez nourri la joie la plus sublime !

Réjouissez-vous, ô trône le plus excellent de la joie et de notre salut !

Réjouissez-vous, auteur de notre joie immortelle !

Réjouissez-vous, ô séjour mystique de la joie ineffable !

Réjouissez-vous, ô source bienheureuse de la joie inépuisable !

Réjouissez-vous, trésor de l’éternelle joie, vous qui portez Dieu, arbre toujours vert de la joie vivifiante !

Réjouissez-vous, ô Mère de Dieu, toujours vierge !

Réjouissez-vous, ô spectacle plus digne d’admiration que toutes les merveilles du monde !

Mais, si Marie est cause de notre joie parce qu’Elle nous a donné Jésus, Elle l’est aussi parce qu’Elle nous donne à Jésus.

C’est par Marie, en effet, que Dieu se fait pour nous Fils de l’homme.

C’est par Elle, qu’enfantés à la grâce au moment du Baptême, nous devenons pour Lui, fils et filles de Dieu.

Et c’est bien cela qui devrait être pour nous et – tout au long de notre vie – une source intarissable de joie profonde, à savoir que par le Christ et en Lui, nous sommes peu à peu divinisés, si toutefois nous laissons l’Esprit-Saint nous conduire à sa guise.

Or, dans ce mystère de divinisation de tout notre être, qui est ce pour quoi Dieu nous a créés et rachetés, Marie - nous le savons - joue un rôle de premier plan, puisque étant la Mère de notre vie surnaturelle, notre Educatrice spirituelle, Elle ne cesse d’agir en union avec le Saint-Esprit, pour nous former à la ressemblance du Christ, pour faire de nous en réalité, d’autres Christs.

Et cela aussi : cette présence et cette action maternelle de Marie, devrait nous combler d’une très douce joie.

Voici enfin, frères et sœurs, un nouveau et dernier motif de trouver en Marie, la cause de notre Joie.

C’est qu’Elle possède un charme propre, différent de Jésus, encore qu’il lui vienne de Jésus. C’est le charme indéfinissable qui émane de la Vierge, Unique Créature qui soit Immaculée, Unique Femme qui soit à la fois, Vierge, Epouse et Mère, et qui fait que les âmes mariales qui fréquentent beaucoup Marie, possèdent une piété bien plus spontanée et se sentent plus à l’aise dans leurs rapports avec Dieu et ont comme un certain fini dans toute leur vie chrétienne, parce qu’elles savent s’abandonner à leur très douce Mère pour reposer en paix, tout près de son Cœur, à l’exemple de Jésus tout petit, qui, jadis, dormait dans ses bras.

Nous savons à quel point, cette attitude d’abandon était une des marques de la spiritualité de Sainte Thérèse de Lisieux.

Eh bien ! C’est dans son union à Marie, qu’elle puisait le secret de cet abandon.

Elle nous dit, en effet, comment elle chargeait sa Maman Marie de « ses commissions » auprès du Divin Maître : « Je demande bien souvent à la Sainte Vierge, expliquait-elle, qu’Il n’a pas à se gêner avec vous. C’est Elle, qui fait bien mes commissions. Je m’abandonne et je suis heureuse ».

Puissions-nous, nous aussi, nous abandonner totalement à notre Maman Marie et être heureux ! Et ne manquons pas de lui exprimer très souvent, notre vive reconnaissance pour toutes ces joies, très pures, qu’Elle nous procure ici-bas et qui s’épanouiront un jour en joies éternelles, infiniment comblantes, infiniment béatifiantes.

O Marie ! Vous êtes toujours la Mère de Jésus et notre Mère,

Vous êtes toujours Celle que Dieu a chargée d’apporter la Joie au monde,

Vous nous sauvez et nous reprenons confiance,

Vous dites un mot à votre Divin Fils,

Et Il nous comble de bienfaits spirituels.

O Vierge Marie, cause de notre joie,

Soyez bénie, soyez remerciée à jamais.

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