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21 mars 2023 2 21 /03 /mars /2023 18:40

Année A

Lecture du livre d'Ézéchiel 37, 12-14

Dieu ouvre nos tombeaux et fait souffler l’Esprit de vie sur les hommes.

Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël. Vous saurez que Je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple ! Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre. Alors vous saurez que Je suis le Seigneur : j’ai parlé et je le ferai – Parole du Seigneur.

Commentaire : Ézékiel compare le peuple élu, en exil à Babylone, à des morts au fond d’un tombeau : apparemment il n’y a plus d’espoir d’en sortir et tel est bien le sentiment qui prédomine chez le peuple. Mais Dieu, par son esprit de vie, va ouvrir ces tombeaux et ramener le peuple en Palestine, sa patrie. C’est une véritable résurrection collective, signe de la résurrection des morts où l’humanité se rassemblera près de Dieu dans la joie et la vie sans fin.

Il y a bien des exemples de situations apparemment sans issue dans notre propre vie ou celle de gens que nous rencontrons : un foyer qui se défait, un licenciement, la maladie ou un accident, un groupement de parents d’élèves qui se dissout, une équipe de chrétiens dont les membres déménagent… Croyons-nous que Dieu peut ouvrir ces tombeaux ? Et nous donner son Esprit pour repartir avec courage ?

Psaume 129

R/ : Près du Seigneur est l’amour, près de lui abonde le rachat.

  • Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur, Seigneur, écoute mon appel ! Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! R/
  • Si tu retiens les fautes, Seigneur, Seigneur, qui subsistera ? Mais près de toi se trouve le pardon pour que l'homme te craigne. R/
  • J'espère le Seigneur de toute mon âme ; je l'espère, et j'attends sa parole. Mon âme attend le Seigneur plus qu'un veilleur ne guette l'aurore. R/
  • Oui, près du Seigneur, est l'amour ; près de lui, abonde le rachat. C'est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes. R/

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8, 8-11

L’Esprit de Jésus qui habite en nous n’est pas seulement gage de résurrection future ; déjà il nous fait vivre d’une vie nouvelle.

Frères, ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu.

Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.

Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes.

Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Pour Paul, le baptisé ne trouve plus le principe de son existence et de son agir en lui-même, mais dans l’Esprit de Jésus qui l’habite. Certes, il reste un être voué à la mort et marqué par le péché. Pourtant, si l’Esprit a donné vie au Christ en le ressuscitant d’entre les morts, pourquoi ne serait-il pas aussi efficace en nous ? Sans même attendre notre propre résurrection, déjà, si nous sommes fidèles, l’Esprit nous donne une vie nouvelle qui est ouverte à Dieu et à nos frères.

« L’Esprit est votre vie ». Quels sont les gens autour de nous dont nous pouvons dire qu’ils sont sous l’emprise de l’Esprit ?

Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. Moi, je suis la résurrection et la vie, dit le Seigneur. Celui qui croit en moi ne mourra jamais. Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 11,1-45

Lazare qui sort du tombeau pieds et mains liés, montre ainsi qu’il reste un être mortel. Jésus, à sa résurrection, a fait voler en éclats ce pouvoir de la mort.

En ce temps-là, il y avait quelqu'un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur. Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade. Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade ». En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié ». Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée ». Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? » Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui ». Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil ». Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé ». Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil. Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »

À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –, beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.

Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera ». Jésus lui dit : »Ton frère ressuscitera ». Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour ». Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde ».

Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle ». Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus.

Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois ». Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »

Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre ». Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là ». Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ». On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé ». Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller ». Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. –Acclamons la Parole du Seigneur.

Commentaire : Dans ce passage, le rappel de Lazare à la vie tient en quelques lignes et l’intérêt se porte sur les dialogues qui précèdent et veulent préparer le lecteur à faire acte de foi en Jésus vainqueur de la mort. Tandis que les disciples acceptent de suivre Jésus jusqu’à « mourir avec lui » s’il le faut, Marthe confesse en Jésus le Fils de Dieu, le Maître de la vie dès maintenant et pour toujours. Les juifs, trompés par ses larmes et son émotion devant la mort, mettent des bornes au pouvoir de Jésus qui peut bien, selon eux, guérir un aveugle ou Lazare malade, mais doit s’avérer impuissant devant la mort. Pourtant eux aussi, à la vue du miracle, croient en lui. D’autre part, ce miracle placé juste avant la passion de Jésus préfigure sa mort et ce que sera sa propre résurrection. En effet, si Lazare sort les pieds et les mains liés de bandelettes et le visage enveloppé d’un suaire – ce qui rappelle symboliquement qu’il reste encore un mortel – Jésus sortira à Pâques immortel, délivré à jamais de la mort. En Jésus, la Vie aura triomphé.

« Moi je suis la Résurrection et la Vie », nous dit Jésus. L’avons-nous éprouvé au milieu de nos échecs, de nos deuils familiaux, de nos péchés ou des secousses de notre foi ?

Homélie

La scène que saint Jean vient de nous dépeindre est admirable en tous points et riche en enseignements de la plus haute importance. Jésus s’y montre, tout d’abord profondément humain, ne cachant pas son émotion et pleurant la mort de son ami Lazare, comme il nous arrive de le faire chaque fois que nous perdons un être cher.

Il y apparaît aussi dans sa Toute-Puissance de Fils de Dieu, puisqu’il commande en maître à la mort et fait resurgir la vie dans un corps qui commençait à se décomposer.

Ce sont deux vérités que nous trouverons fort bien exprimées dans la préface de cette Messe : « Il est cet homme plein d’humanité qui a pleuré sur son ami Lazare ; il est aussi Dieu, le Dieu éternel qui fit sortir la mort du tombeau ».

Nous remarquons toutefois que cette même préface ajoute « Dans sa tendresse pour tous les hommes il nous conduit par les mystères de sa Pâque jusqu’à la vie nouvelle ».

Et c’est bien là, chers frères et sœurs, l’enseignement majeur de cet évangile, enseignement qui est fortement mis en lumière par le sublime dialogue entre Jésus et Marthe, la sœur du défunt. Malgré son immense peine et sa grande déception de l’absence de Jésus, Marthe garde en son cœur un espoir très ferme bien qu’elle n’en précise pas l’objet : « Je sais que maintenant encore Dieu t’accordera tout ce que tu lui demanderas... » Jésus répond catégoriquement, mais sans rien promettre pour l’immédiat : « Ton frère ressuscitera ».

Marthe lui dit alors sa conviction (qui est celle de tous les Juifs profondément religieux de l’époque) « Je sais qu’il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection de tous les hommes ». C’est une profession de foi que Jésus approuve, mais qui ne le satisfait pas encore pleinement, car il s’agit là, à ses yeux d’une foi encore trop générale et trop lointaine. Ce que Marthe doit bien saisir, c’est que cette résurrection de tous les hommes au dernier jour sera l’œuvre ultime de ce Jésus qui lui parle en ce moment et en qui elle a une si grande confiance. Professer une idée générale de la résurrection c’est nettement insuffisant parce que c’est croire à une réalité abstraite, or ce que Jésus désire par-dessus-tout c’est qu’on ait foi, et une foi absolue, en cette personne bien concrète et bien vivante qu’il est lui-même.

La conviction qu’il cherche à enraciner dans le cœur de Marthe et dans le cœur de tous ceux qui l’écoutent, c’est qu’il n’est pas seulement celui qui a le pouvoir de donner la résurrection et la vie, mais qu’il est lui-même en personnes, en sa Personne du Dieu fait homme « La Résurrection et la Vie ».

Jésus nous avertit par là que le mot Résurrection recouvre deux significations bien différentes : jadis, certains prophètes, ont obtenu par leur prière des résurrections. Jésus lui-même a ressuscité le fils de la veuve de Naïm et la fille de Jaïre, et il s’apprête à ressusciter pareillement son ami Lazare. Mais ces résurrections-là, (il importe de le souligner) ne sont en réalité que des annonces, des préfigurations de la véritable Résurrection telle qu’elle se réalisera bientôt en Jésus et plus tard dans tous les hommes. Ceux qui ont été ressuscités soit par les prophètes, soit par Jésus lui-même n’ont bénéficié en réalité que d’une réanimation et ils ont eu le privilège, si on peut dire, de mourir une deuxième fois, et de cette deuxième mort ils ne sont pas revenus.

Tandis que la Résurrection que Jésus va connaître au matin de Pâques c’est bien autre chose... C’est un mystère de Transfiguration du corps humain qui entre dans un état tout à fait nouveau dont nous n’avons absolument pas l’expérience et que nous sommes incapables d’exprimer en langage humain : par le mystère de la Résurrection, le corps de Jésus, entièrement spiritualisé, entre dans la vie éternelle non seulement au sens de vie illimitée... mais de vie toute autre. En vérité seule la Résurrection de Jésus est la vraie, la parfaite Résurrection dont toutes les autres découlent. Il est, Lui, la Résurrection par excellence : tous les hommes participeront au dernier jour à cette résurrection corporelle et glorieuse de leur Maître et Seigneur, tout comme Marie, qui, Elle, à cause de son Immaculée Conception, a eu l’insigne privilège d’y participer la première (aussitôt après sa mort) le jour de son assomption. Oui, un jour, nous aussi, nous serons élevés corps et âme, tout comme Marie, dans la gloire du ciel... Voilà ce que Jésus veut nous dire à travers les paroles si denses de cet Evangile, lui qui est « la Vie », il ne veut pas que l’homme demeure pour toujours prisonnier de la mort.

S’il vient vers l’homme, c’est pour le sortir de son péril et de son malheur ; c’est pour le sauver de la mort éternelle qui à ses yeux est la seule mort redoutable... Ce qu’il veut par-dessus tout c’est que l’homme vive de la vie qui pour lui est la seule véritable : la vie éternelle, la vie de celui qui est l’Eternel, la vie même de Dieu dans laquelle on entre par le baptême.

Telle est notre Foi : nous la proclamons chaque dimanche « Je crois en la Résurrection de la chair et en la vie éternelle ». Dans son dialogue avec Marthe (nous l’aurons remarqué) Jésus fait ressortir toute l’importance qu’il attache à cette foi inconditionnelle de la part de l’homme : « Celui qui croit en moi, même s’il est mort vivra et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra pas pour toujours ».

La foi, une foi lumineuse et vigoureuse, tel est donc le bien vital, le cordon ombilical qui nous rattache à Jésus et nous fait communier à tout ce qu’il est et à tout ce qu’il dit, c’est une foi qui nous fait « vivre dans le Christ-Jésus, comme dit saint Paul, aussi bien de ce côté-ci que de l’autre côté de la mort ». Autrement dit la Foi en ce Jésus qui est « La Résurrection et la Vie » nous permet de faire de toute notre existence une Pâque, c'est-à-dire un passage de la mort à la vie, un passage pas seulement au dernier moment (ce sera alors le grand, l’ultime passage de ce monde à Dieu) mais un passage de tous les jours, et même de tous les instants.

  • Il s’agit en effet de passer d’un état de mort à un état de vie spirituelle toujours plus riche, jamais achevé...
  • de passer des ténèbres de l’erreur à une connaissance toujours plus profonde de la vérité divine...
  • de passer d’un amour tiède à un amour plus ardent...
  • et, si par malheur le péché grave (le péché mortel) nous a séparés de Dieu, de passer de ce tombeau dans lequel il nous enferme à la Résurrection de la grâce qui se réalise grâce à l’absolution que nous donne le prêtre dans le sacrement de la confession et du pardon des péchés.

Est-ce que durant ces 15 jours qui nous séparent de Pâques nous allons faire cette démarche de la confession sacramentelle, même si nous n’avons pas commis de péché mortel. C’est l’Eglise qui nous le demande ? Il faut être bien orgueilleux pour dire : « moi, je n’en ai pas besoin... »

Frères et sœurs, notre vocation de baptisés est une vocation à la sainteté mais si nous voulons progresser vers cette sainteté nous devons à tout prix mettre en pratique dans notre vie ce qu’on a appelé la loi fondamentale de la mort à soi-même (mort à son égoïsme, à son orgueil, à toutes les formes de péché). Il faut que nous puissions affirmer comme saint Paul « C’est chaque jour que je meurs » que je fais mourir en moi tout ce qui ne vient pas de Dieu ou ne va pas à Dieu...

Jésus lui-même a pris soin de nous rappeler cette exigence à l’aide de cette comparaison bien connue : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas il reste seul, mais s’il meurt il porte beaucoup de fruits ».

Ainsi donc, pour nous chrétiens qui essayons de tout comprendre dans la lumière de Dieu il n’y a de souffrance que pour la gloire, il n’y a de mort que pour la vie.

Avançons donc, jour après jours dans le rayonnement de cette Foi, dans le réconfort et la joie de cette espérance.

Amen.

Prière universelle

Comme les juifs sont venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère Lazare, aujourd’hui, nous unissons nos prières à celles de tous nos frères et sœurs de la terre pour les habitants de ce monde :

R/ : Notre espérance repose en toi, Seigneur.

  • Seigneur, mets ton esprit au sein de l’univers des media afin qu'il soit au service du bien commun, qu’il n’utilise pas ses moyens pour semer des illusions parmi nos concitoyens. Pour la paix au sein de notre société, exauce-nous. R/
  • Seigneur, des profondeurs nous crions vers toi, pour les malades et les familles en deuil. Aide-les à découvrir ta présence réconfortante dans ces épreuves à travers les soignants, les amis qui les soutiennent et qu’ils fassent tous ensemble route avec toi pour surmonter les difficultés et se rouvrir à la joie de vivre. Pour l’amour du monde, exauce-nous. R/
  • Seigneur, nous te prions pour toutes les personnes qui subissent les conséquences du conflit en Ukraine que l'Esprit qui a ressuscité le Christ d'entre les morts donne aussi la vie à ces victimes. Que Dieu accompagne et aide le CCFD - Terre solitaire à persévérer en toutes ses actions en faveur de la paix ! Pour la vie durable de notre planète, exauce-nous. R/
  • Seigneur, avec le pape François, nous te prions pour tous ceux qui souffrent à cause du mal commis par des membres de la communauté ecclésiale : afin qu’ils puissent trouver dans l’Église elle-même une réponse concrète à leur douleur et à leur souffrance. Pour la vie de l'Église, exauce-nous. R/
  • Seigneur, tu es la résurrection et la vie, nous te confions toutes les rencontres qui se font à travers les repas solidaires organisés notamment par les paroisses durant ce temps de carême : qu’elles permettent aux invités ainsi qu’aux organisateurs de découvrir le visage de ton Christ tendre et souffrant chez l’autre. Pour la vie précaire des pauvres, exauce-nous. R/

Seigneur Dieu, reçois nos prières inspirées par ton Esprit Saint, nous te le demandons par Jésus Christ, ton Fils qui nous aide à marcher avec toi vers Pâques. Amen.

Source de la P.U. : http://jardinierdedieu.fr

Lectures du 5ème dimanche de Carême en DOCX et PDF

Homélie de l'Abbé Pierre Cousty en PDF

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18 mars 2023 6 18 /03 /mars /2023 15:10

Année A

Lecture du premier livre de Samuel 16, 1b.6-7.10-13a

Pour faire leur choix, les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur.

En ces jours-là, le Seigneur dit à Samuel : « Prends une corne que tu rempliras d’huile, et pars !

Je t’envoie auprès de Jessé de Bethléem, car j’ai vu parmi ses fils mon roi ». Lorsqu’ils arrivèrent et que Samuel aperçut Éliab, il se dit : »Sûrement, c’est lui le messie, lui qui recevra l’onction du Seigneur ! » Mais le Seigneur dit à Samuel : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l’ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur ».

Jessé présenta ainsi à Samuel ses sept fils, et Samuel lui dit : « Le Seigneur n’a choisi aucun de ceux-là ». Alors Samuel dit à Jessé : « N’as-tu pas d’autres garçons ? » Jessé répondit : « Il reste encore le plus jeune, il est en train de garder le troupeau ». Alors Samuel dit à Jessé : « Envoie-le chercher : nous ne nous mettrons pas à table tant qu’il ne sera pas arrivé ». Jessé le fit donc venir : le garçon était roux, il avait de beaux yeux, il était beau. Le Seigneur dit alors : « Lève-toi, donne-lui l’onction : c’est lui ! » Samuel prit la corne pleine d’huile, et lui donna l’onction au milieu de ses frères. L’Esprit du Seigneur s’empara de David à partir de ce jour-là. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Les hommes jugent sur les apparences : les records de l’athlète, la beauté ou le jeu d’un acteur, la réussite scolaire ou sociale… Dieu, lui, voit le cœur. Pour la Bible, le cœur est le siège des facultés intellectuelles de l’homme, de ses sentiments et de sa volonté, en même temps que le lieu où se prennent ses décisions. C’est par le cœur que l’homme entre en relations avec les autres hommes et avec Dieu ; c’est son cœur bon ou mauvais qui déterminera le comportement d’un homme dans tout ce qui fait son existence. Voilà ce que Dieu regarde, qui nous échappe si souvent et c’est pourquoi les choix de Dieu nous déconcertent parfois.

Sur quoi jugeons-nous nos frères, sur l’apparence ou sur le cœur ? Et nous, quel est notre cœur ?

Psaume 22

R/ : Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

  • Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. R/ 
  • Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. R/ 
  • Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. R/ 
  • Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. R/ 
  • Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. R/ 

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens 5, 8-14

La conversion fait passer des ténèbres à la lumière dont les fruits sont la bonté, la justice et la vérité.

Frères, autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité – et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon ; démasquez-les plutôt. Ce que ces gens-là font en cachette, on a honte même d’en parler. Mais tout ce qui est démasqué est rendu manifeste par la lumière, et tout ce qui devient manifeste est lumière. C’est pourquoi l’on dit : Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Jadis ténèbres, quand ils étaient païens, les chrétiens d’Éphèse sont devenus lumière par le baptême. Ainsi que le rappelle le fragment d’hymne baptismale qui clôt cette lecture, ils se sont éveillés, relevés d’entre les morts, illuminés par le Christ. Désormais ils doivent produire des fruits de lumière : bonté, justice, vérité. Ce faisant, ils éclaireront leurs frères encore païens pour qu’à leur tour ils se laissent illuminer par Jésus Christ. Par le témoignage de sa vie, le baptisé ne peut dont qu’être missionnaire auprès de ses frères.

Sommes-nous lumière pour nos frères en témoignant d’une vie de bonté, de justice et de vérité ?

Gloire et louange à toi Seigneur Jésus ! Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur. Celui qui me suit aura la lumière de la vie. Gloire et louange à toi Seigneur Jésus !

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 9, 1-41

Ni les badauds, ni les parents de l’aveugle-né, ni les pharisiens n’aboutissent à la foi en Jésus : pour croire, il faut se compromettre.

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler. Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde ». Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.

Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui ». Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble ». Mais lui disait : « C’est bien moi ». Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : ‘Va à Siloé et lave-toi.’ J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu ». Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas ».

On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois ». Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat ». D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète ». Or, les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? » Les parents répondirent : « Nous savons bien que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle. Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer ». Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ. Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! »

Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur ». Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois ». Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? » Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? » Ils se mirent à l’injurier : « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est ». L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire ». Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.

Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle ». Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui. Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles ». Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : ‘Nous voyons !’, votre péché demeure ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : La guérison de l’aveugle-né illustre la parole de Jésus : « Je suis la Lumière du monde ». Alors que les voisins et les badauds, un instant intéressés par la guérison, ne poussent pas plus loin l’enquête sur Jésus, alors que les parents de l’aveugle ne veulent pas se compromettre par peur des juifs, l’aveugle est mêlé de très près à l’enquête que mènent les pharisiens. Mais tandis que ceux-ci s’obstinent à ne hercher la lumière que dans Moïse, dans l’observation du sabbat ou dans leur conception de la maladie comme châtiment du péché, l’aveugle est d’abord disponible devant Dieu. Les pharisiens qui croient voir grâce à la lumière de la Loi s’aveuglent, l’aveugle-né « voit » le Fils de l’homme, reçoit de lui la lumière de la foi et se prosterne devant Jésus. Si dans l’acte de foi l’intelligence doit chercher à comprendre, elle ne peut pourtant rien que nous aveugler si notre esprit n’est pas disponible pour accueillir l’illumination de Dieu.

L’aveugle-né est parvenu à la lumière de la foi parce qu’il a pris parti pour Jésus et s’est compromis pour lui. Quand ai-je eu à me compromettre pour le Christ ?

Homélie

Ce mendiant de Jérusalem, dont saint Jean vient de nous conter, avec un art consommé, la bouleversante aventure faisait partie de ces gens qui semblent faits pour le malheur. Etant déjà aveugle de naissance (ce qui constitue un énorme handicap) il n’était guère aidé par son entourage. Certains l’accusaient d’avoir gravement péché, car son infirmité, à leurs yeux, ne pouvait être qu’une malédiction méritée !

Guéri par Jésus, le voilà maintenant en proie avec une méchante polémique. Les voisins ne veulent pas reconnaître sa guérison. Les pharisiens qui se prennent pour les meilleurs représentants de la religion juive se servent de lui pour chercher querelle à Jésus au sujet du sabbat. Ils le soumettent à une inquisition très pénible qui aboutit à un jugement sans appel « Tu n’es que péché depuis ta naissance ». Ses parents eux-mêmes l’ont laissé tomber pour ne pas avoir d’histoires avec les autorités. Le cœur rempli de tristesse, il est finalement chassé du Temple comme un malfaiteur se demandant sans doute si ça valait vraiment la peine de retrouver la vue pour devenir un paria méprisé et rejeté de tous.

Mais la revanche du Seigneur qui est si compatissant pour ceux qui souffrent n’a pas tardé. Un seul grand bonheur allait faire oublier à ce pauvre homme tous ses malheurs. Car c’était encore trop peu, en effet d’avoir retrouvé la lumière naturelle. Jésus voulait ouvrir ses yeux intérieurs, les yeux de son âme, à un autre soleil « celui qui éclaire tout homme venant en ce monde » c'est-à-dire, Lui-même, le Fils de Dieu fait homme qui est la parfaite transparence du Père des Lumières.

- « Crois-tu au Fils de l’Homme ? » lui demande Jésus.

- « Et qui est-il, Seigneur pour que je croie en Lui ? »

On devine dans cette question, tout le désir brûlant d’un homme qui guéri, une heure plus tôt, de son aveuglement physique, cherchait déjà une clarté plus essentielle, celle qui fait passer quelqu’un de la sombre nuit de l’absurde à la joyeuse et exaltante illumination de la foi.

- « Eh bien ! dit Jésus, tu l’as vu c’est Lui qui te parle ».

Alors, tombant à genoux l’ancien aveugle déclara sans la moindre hésitation : « Je crois Seigneur ». Il venait de trouver le véritable bonheur, celui en comparaison duquel tous les autres ne sont que pacotille et illusion : la Foi en Jésus-Christ, cette FOI qui est la Vraie Lumière pour la vraie vie.

Chers frères et sœurs, nous tous qui sommes ici, nous avons la Foi... c’est un don incomparable que le Seigneur nous a fait au moment de notre baptême : un don de double vue, car à ce moment là, il a greffé, en quelque sorte, sur notre intelligence des yeux intérieurs qui nous permettent de discerner et de contempler des réalités, qui de par leur nature échappent à nos yeux de chair et même à notre simple raisonnement intellectuel :

- ces réalités surnaturelles que nous ne pourrions pas connaître si Dieu, lui-même ne nous les avait révélées,

- ces réalités que nous appelons des « mystères », mais qui diffusent une intense lumière et donnent les seules réponses satisfaisantes aux questions fondamentales que les hommes se posent : « D’où venons-nous, qui sommes-nous, où allons-nous ? »

Or, ce don gratuit de la Foi qui nous lie très intimement à Dieu, qui nous fait participer à la connaissance qu’il a de Lui-même et de toutes choses qu’en faisons-nous ?

Est-ce que nous n’oublions pas trop facilement que nous sommes responsables de la croissance de notre Foi ?

Que nous avons l’impérieux devoir de la faire grandi... Et comment cela ? En la cultivant ; en la nourrissant chaque jour avec cet aliment indispensable qui est la Parole de Dieu, une Parole de Dieu de plus en plus écoutée, méditée savourée grâce aux moyens si nombreux et si divers qui nous permettent de l’accueillir, de découvrir son inépuisable richesse et de l’approfondir toujours davantage.

Si nous voulons êtres des chrétiens dignes de ce nom, nous ne pouvons absolument pas nous contenter des quelques notions reçues au catéchisme, et qui sont plus ou moins entretenues par les sermons du dimanche...

Si nous tenons à faire des progrès constants sur la route qui mène à Dieu, dans la voie étroite et sublime de la sanctification et si de plus nous voulons êtres capables de témoigner et d’éclairer, un tant soit peu, ceux qui doutent et qui cherchent, il importe que nous soyons solidement formés à l’Ecole de la Foi qui est l’Enseignement du Christ transmis par l’Eglise.

Alors que ce soit notre résolution de ce matin : être toujours assoiffés de vérité, ne ménager aucun effort pour sortir des ténèbres de l’ignorance et de l’erreur, en nous laissant envahir par toute la clarté de Dieu : devenir ainsi des Fils de Lumière.

Allant de découverte en découverte, d’émerveillement en émerveillement nous ne pourrons alors que rendre grâces au Seigneur à chaque instant, et comme ce fut le cas pour l’Aveugle né, toute notre vie se trouvera transformée. En dépit de tous les malheurs qui pourront survenir, nous saurons ce que cela signifie : avoir la Joie dans la Foi.

Oui, nous serons de plus en plus heureux de croire... Et puis ça se verra et ça se répandra comme la Lumière et comme le Feu.

Amen.

 

Prière universelle

Au-delà des apparences, le Seigneur regarde le cœur. À son exemple, ouvrons nos yeux sur le monde qui nous entoure et présentons-lui les besoins de nos frères et sœurs.

R/ : Comble-nous, Seigneur, de ta lumière.

  • Prions pour l’Église, peuple en marche ; que l’Esprit Saint accompagne chacun de ses membres, aussi humble soit-il, dans le service de ses frères et sœurs. R/
  • Prions pour nos députés, nos ministres et nos fonctionnaires ; que chacun et chacune contribue à ce que le monde vive dans la paix. R/
  • Prions pour les personnes handicapées ; que leurs capacités et talents soient mis en valeur par les personnes qui les côtoient. R/
  • Prions pour les bénévoles de nos communautés chrétiennes ; que le service constant qu’ils rendent dans leur milieu soit reconnu et honoré. R/

Dieu notre Père, toi le défenseur des petits et des humbles, sois favorable à nos prières et daigne les exaucer, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Source : https://fr.novalis.ca/

Lectures du 3ème dimanche de Carême en DOCX et PDF

Homélie de l'Abbé Pierre Cousty en PDF

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8 mars 2023 3 08 /03 /mars /2023 21:19

 

Année A

Lecture du livre de l’Exode 17, 3-7

Le peuple assoiffé dans le désert met Dieu au défi de pouvoir combler sa soif.

En ces jours-là, dans le désert, le peuple, manquant d’eau, souffrit de la soif. Il récrimina contre Moïse et dit : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? » Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant le peuple, emmène avec toi plusieurs des anciens d’Israël, prends en main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va ! Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d’Israël.

Il donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c’est-à-dire : Querelle), parce que les fils d’Israël avaient cherché querelle au Seigneur, et parce qu’ils l’avaient mis à l’épreuve, en disant : « Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? » – Parole du Seigneur.

Commentaire : Au cours de la longue traversée du désert, les Hébreux expérimentèrent combien est difficile la conquête de la liberté et comment, à la moindre difficulté, on est tenté de revenir à l’esclavage antérieur. Moïse fut souvent pris à partie par un peuple découragé et faillit plus d’une fois être mis à mort par ceux qu’il voulait libérer. À travers lui c’est à Dieu que s’en prenaient les Hébreux, le mettant au défi d’accomplir sa promesse. Pourtant le Seigneur n’a cessé de nourrir et d’abreuver ce peuple rebelle, manifestant que lui seul peut combler l’espérance de ceux qui ont faim et soif de justice, de liberté et d’amour.

Nos efforts se heurtent parfois à l’apathie ou à l’ingratitude de ceux que nous voulons aider ou animer. Nous découvrions-nous alors proches de Dieu ?

Psaume 94

R/ : Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur !

  • Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut ! Allons jusqu’à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le ! R/
  • Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits. Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit. R/
  • Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? « Ne fermez pas votre cœur comme au désert, où vos pères m’ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit ». R/

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5, 1-2. 5-8

« L’espérance ne trompe pas puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ».

Frères, nous qui sommes devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions. Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Quand un homme ou une femme est certain d’être aimé, quelle n’est pas sa force, sa confiance dans la vie ! Mais nous, qui sommes sûrs d’être aimés par Dieu d’un amour indéfectible, quelles ne doivent pas être notre paix et notre assurance, que rien, pas même la détresse, ne peut ébranler ! Et cette certitude ne s’appuie pas sur des mots, mais sur des gestes d’amour de Dieu à notre égard : le Christ qui s’est livré pour nous ouvrir l’accès au cœur de Dieu, l’Esprit qui nous est donné comme gage de l’amour du Père pour nous.

« L’espérance ne trompe pas ». Comment le montrer à ceux qui ne l’ont plus, quelle joie et quel soutien leur manifester pour qu’elle ne leur semble pas une illusion.

Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Tu es vraiment le Sauveur du monde, Seigneur ! Donne-moi de l’eau vive : que je n’aie plus soif. Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 4, 5-42

En conversant avec la Samaritaine au bord du puits, Jésus lui révèle la soif de Dieu qui l’habite et que lui seul peut combler.

Pour la lecture brève, on omet te texte qui est entre crochets

En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire ». – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.

La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive ». Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle ».

La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser ». Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens ». La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari ». Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en a eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai ». La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !... Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem ».

Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer ». La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses ». Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle ».

[À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.

Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger ». Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas ». Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : ‘Encore quatre mois et ce sera la moisson’ ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. Il est bien vrai, le dicton : ‘L’un sème, l’autre moissonne.’ Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié »].

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait ». Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde ».  – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Dans cette page très riche de l’évangile de Jean se révèle progressivement le mystère de la personne de Jésus. Celui qui n’est d’abord qu’un voyageur harassé, un Juif dont la femme s’étonne qu’il entre en conversation avec elle, lui assure pourtant qu’il peut seul combler la soif des hommes à connaître Dieu. Intriguée, la femme l’est davantage quand Jésus lui révèle la triste réalité de ses échecs amoureux : à ses yeux Jésus devient alors un prophète qu’elle peut questionner sur le vrai lieu où adorer Dieu. Mais le seul qui donne la connaissance du vrai Dieu, c’est Jésus. La femme sait que cette révélation doit être la tâche du Messie. Jésus peut alors lui dire qu’il est ce Messie attendu, le Christ. Elle part annoncer cette nouvelle à la ville. Entre temps Jésus invite ses disciples à contempler à l’avance l’activité missionnaire de l’Église à la suite de la peine qu’il prend aujourd’hui à semer la moisson future. Les nombreux Samaritains qui croient en lui en sont les premières gerbes, et ce sont eux qui disent le dernier mot du mystère de Jésus : il est le Sauveur du monde.

« Si tu savais le don de Dieu ». Prendre le temps, dans la prière, de dire au Seigneur ce que je sais de ses dons pour moi et pour ceux qui m’entourent.

Prière universelle

Comme la Samaritaine et le peuple d’Israël dans le désert, nous avons des soifs à combler : soif de bonheur, soif de vérité, soif de vivre. C’est pourquoi nous osons nous tourner vers Dieu pour lui confier nos besoins et ceux de notre monde.

R/ : Rassasie-nous, Seigneur, de ton amour.

  • Que le Seigneur veille sur les évêques, les prêtres, les diacres, les religieux et religieuses et les animateurs et animatrices de pastorale. R/
  • Présentons au Seigneur ceux et celles qui ont un rôle d’autorité dans notre monde. R/
  • Confions au Seigneur les jeunes de notre société qui ont soif de justice et de paix. R/
  • Présentons au Seigneur les bénévoles de nos communautés chrétiennes ; qu’ils soient comblés de sa présence et de son amour. R/

Dieu notre Père, origine de toute grâce, entends nos prières et, dans ta grande bonté, exauce-les, par Jésus, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

Source : https://fr.novalis.ca/

Homélie

Dans l’Évangile de ce jour, Jésus propose à ses amis un menu très particulier : Il nous demande instamment de nous mettre au pain et à l’eau. Mais ce n’est pas pour nous imposer une pénitence rigoureuse. Il ne vise pas non plus la santé de notre corps, qu’on pourrait retrouver, effectivement ou améliorer par un jeûne bien conduit...

Jésus est avant tout soucieux de la santé de notre âme... et il veut nous faire partager ce souci qui devrait être, pour nous, la priorité des priorités.

L’eau et le pain dont il nous parle souvent dans l’Évangile de Saint Jean, symbolisent les nourritures spirituelles qui sont absolument indispensables pour l’entretien et le développement de la vie de nos âmes, cette vie divine que nous avons reçue en germe au baptême et que nous avons l’impérieux devoir de faire grandir jusqu’à son épanouissement suprême dans la vie éternelle.

« Ah ! Si nous savions le don de Dieu ». Ce don de Dieu, c’est tout d’abord l’eau vive que Jésus révèle à la Samaritaine. Le Seigneur vient, au cours d’une longue marche de traverser une région presque désertique ou l’eau fait terriblement défaut : pour Lui, c’est un peu, là l’image du monde : il voit l’humanité pécheresse, l’humanité sans Dieu comme un désert aride et triste.

Mais de quoi les hommes ont-ils soif ? Quelle source est indispensable pour les faire vivre ? La femme de Sychar (qui a bien de la peine à dépasser ses préoccupations ménagèrent) pense que c’est l’eau du puits, celle qui a désaltéré les bêtes et les gens depuis des siècles, celle qui abreuve et qui lave, tout simplement. Jésus, lui-aussi, bien sûr, a soif de cette eau, car il est un homme en tout comme les autres (hormis le péché). Mais son regard va bien au-delà des conditionnements humains : il voit que le cœur de cette femme est un immense désert secret, desséché par une existence superficielle, où tout est livré à l’égoïsme et à ses caprices, à l’image de ce que trop souvent nous sommes : n’est-il pas vrai ? Il veut lui ouvrir les sources de la grâce (de la vie divine) afin de transformer sa terre aride en un jardin de fleurs et de fruits, au point qu’elle devienne en dépit de son lourd passé de péché une invitation pour les autres : une invitation à la foi, à l’espérance et à l’amour. Or l’eau qui féconde et qui vivifie pour l’éternité c’est du Christ, le « Verbe fait chair », qu’elle jaillit.

Jésus est la vraie source d’eau vive : et cette eau vive c’est sa parole, son enseignement, c’est surtout son Esprit, c’est-à-dire l’Esprit d’amour, l’Esprit-Saint qu’il désire répandre dans tous les cœurs afin de les régénérer et les rendre pleinement vivants d’une vie toute divine. Seulement, comprenons bien que ce don précieux entre tous, ce cadeau merveilleux, Jésus ne peut la faire qu’aux âmes dont le désir répond (au moins un peu) à son ardent désir.

« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive », s’écrie-t-il un jour dans le temple de Jérusalem.

Avons-nous vraiment soif du Christ-Jésus ? Avons-nous vraiment soif de ses paroles, de sa présence, de son Esprit d’Amour ? Or, c’est essentiellement par la prière que nous pouvons creuser, aviver en nos âmes cette soif du divin, de l’union avec Dieu. Est-ce que nous prions assez, est-ce que nous avons la volonté de prendre un peu de temps pour cela chaque jour... afin de l’adorer en esprit et en vérité, afin de l’aimer, gratuitement, pour lui-même, parce qu’il est l’Amour en personne. Soyons bien convaincus que sans une prière fréquente, ardente, confiante et persévérante, il ne peut y avoir de vie véritable pour l’âme et par conséquent pas de croissance possible et pas de fructification... autrement dit pas de sainteté.

Dans la dernière partie de cet Évangile, Jésus nous rappelle également l’importance du pain, qui est, lui aussi, donné par Dieu. Pendant que Jésus s’entretient avec la Samaritaine, les apôtres sont partis au village en quête de pain et de provisions. Mais quelle surprise au retour ! Jésus refuse de manger. Il leur parle d’un autre aliment peu compréhensible à l’heure de midi, quand l’estomac crie au creux de leur corps.

Mais pour Jésus, la seule nourriture c’est de faire la volonté du Père et d’accomplir son œuvre. On devine les apôtres déconcertés devant des vivres beaucoup trop spirituels pour eux. En réalité, Jésus veut les rendre attentifs à l’essentiel qui fait vivre. Non pas la satisfaction des « nourritures terrestres » qui nous rendent esclaves lorsqu’elles deviennent obsédantes (et elles deviennent obsédantes lorsqu’on leur donne la 1ère place) mais le regard et le cœur tournés vers Dieu de qui nous tenons la vie, le mouvement et l’être, Dieu, qui est notre chemin, notre avenir, notre bonheur absolu.

Jésus explicitera un peu plus tard quelle est cette volonté du Père sur Lui : c’est qu’il devienne Lui-même nourriture des âmes comme pain vivant descendu du ciel. Par l’Eucharistie le Seigneur nourrit son peuple. Elle est le pain qu’il veut partager chaque jour sur la Table de l’Eglise, un aliment qui contient toutes les saveurs et toutes les vitamines spirituelles dont nous avons besoin. Un aliment qui nous assimile à Lui, nous transforme peu à peu en Lui... Mais sommes-nous vraiment affamés de ce Pain de Vie ? Parce que trop souvent nous le recevons sans une préparation suffisante, d’une manière trop routinière, sans ferveur. Ne sommes-nous pas, en fait des anémiés spirituels ? Pour ce qui concerne cette préparation de nos communions, l’Eglise nous rappelle que la confession régulière des péchés à un prêtre est un moyen dont on ne saurait se passer sans grand dommage spirituel.

Se confesser 1 fois par an au temps de Pâques (qui est le minimum exigé par l’Eglise) est manifestement insuffisant : il faut recourir à ce sacrement de la guérison et de la conversion beaucoup plus souvent (1 fois par mois serait l’Idéal). « La confession régulière disait Paul VI est une source privilégiée de sainteté, de paix et de joie. C’est le meilleur remède contre la tiédeur ».

Alors, demandons-nous, chers frères et sœurs, si sur ce point également, nous n’avons pas de sérieuses résolutions à prendre, de gros efforts à faire, pour mieux correspondre à ce que le Seigneur attend de nous. Le temps de Carême, temps fort de l’entraînement spirituel est fait pour nous y aider. Nous prierons intensément la Vierge Marie qui est notre éducatrice dans l’ordre spirituel de nous communiquer son ardente soif de Dieu. Chers frères et sœurs, dans la mesure où notre désir ressemblera à ce que fut le sien ici-bas, Dieu pourra venir en nous et y faire sa demeure.

Amen.

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28 février 2023 2 28 /02 /février /2023 22:01

 

Année A

Lecture du livre de la Genèse 12, 1-4a

L’aventure de la foi d’Abraham rejaillit en bénédiction pour toutes les familles de la terre.

En ces jours-là, le Seigneur dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre ».

Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth s’en alla avec lui. – Parole du Seigneur.

Commentaire : À l’appel de Dieu, Abraham rompt avec ses liens familiaux, avec sa culture, sa religion, son terroir, pour partir à l’aventure, confiant dans la promesse du Seigneur.

Partir, quitter jusqu’à s’oublier soi-même, nous l’avons vécu. La promesse de Dieu nous a-t-elle soutenus dans ces moments ?

Psaume 32

R/ : Que ton amour, Seigneur, soit sur nous, comme notre espoir est en toi !

  • Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ; il est fidèle en tout ce qu’il fait. Il aime le bon droit et la justice ; la terre est remplie de son amour. R/ 
  • Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine. R/ 
  • Nous attendons notre vie du Seigneur : il est pour nous un appui, un bouclier. Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi ! R/ 

Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 1, 8b-10

L’Évangile fait resplendir la vie et l’immortalité, mais pas sans que le témoin du Christ ne prenne sa part de souffrance pour annoncer la Bonne Nouvelle.

Fils bien-aimé, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile. Car Dieu nous a sauvés, il nous a appelés à une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles, et maintenant elle est devenue visible, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté : il a détruit la mort, et il a fait resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Évangile. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Par les lettres que lui adresse Paul, nous savons que Timothée est de santé fragile, généreux et apostolique, mais avec un fond de timidité due entre autre à sa jeunesse. Animateur de la communauté chrétienne d’Éphèse, il est affronté à de difficiles problèmes : il doit combattre des prédicateurs d’origine juive qui veulent mêler à la foi des considérations cabalistiques tirées de la loi ou des traditions juives. Paul engage Timothée à tenir bon dans l’annonce fidèle de l’Évangile, malgré les souffrances et les contestations, fort de la grâce de Dieu devenue tangible en Jésus Christ mort et ressuscité.

« Prends ta part de souffrance pour l’annonce de l’Évangile », écrit l’apôtre, mais il s’empresse d’ajouter : « En faisant resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Évangile ». La Pâque de Jésus devient aussi la nôtre quand nous sommes les témoins de sa Bonne Nouvelle.

Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. De la nuée lumineuse, la voix du Père a retenti : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 17, 1-9

Anticipant le jour de la Résurrection, la transfiguration de Jésus est la signature du Père à l’œuvre d’amour de son Fils bien-aimé.

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie ».

Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.

En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Nous sommes au sixième jour de la fête des Tabernacles, grande manifestation populaire durant laquelle l’attente du Messie était portée à son comble. On construisait à cette occasion autour du Temple de Jérusalem des huttes de branchages où l’on venait loger. Mais Jésus a fui la foule pour aller vivre cette fête à sa manière, dans un endroit solitaire. Il est pourtant bien le Messie attendu, comme l’atteste la présence à ses côtés de Moïse et d’Elie. Il est bien l’Envoyé de Dieu puisque la gloire de Dieu l’enveloppe et que le Père le reconnaît pour son Fils chéri. Il s’agit bien de l’espérance messianique puisque Pierre parle de construite trois huttes. Mais auparavant le Messie doit beaucoup souffrir et être mis à mort. Alors seulement, à sa Résurrection d’entre les morts, apparaîtra la puissance de son amour sauveur.

Savons-nous goûter le bonheur d’être avec Jésus dans une prière silencieuse ? Acceptons-nous d’en être arrachés pour servir nos frères ?

Homélie

Jésus s’est donc rendu au sommet d’une montagne avec 3 de ses apôtres : Pierre, Jacques et Jean. Soudain, au cours de sa prière, son visage change d’aspect et flamboie comme un éclair. Lui dont la divinité n’était signalée par aucune auréole est soudain illuminé d’une lumière mystérieuse ; lui qui portait l’humble costume des paysans galiléens apparaît maintenant revêtu de vêtements d’une blancheur éclatante ; lui qui avait tant d’ennemis parmi les chefs du peuple et dont l’action était contrecarrée âprement reçoit maintenant l’hommage de Moïse et d’Elie, les grands héros de l’histoire d’Israël, tandis qu’une voix du ciel, la voix de Dieu le Père proclame solennellement : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ».

Nous comprenons la surprise joyeuse des apôtres et leur enthousiasme à la vue de ce Jésus qui dans l’existence journalière était si simple, si familier, si pareil aux autres hommes et qui brusquement leur laisse entrevoir l’éblouissante splendeur de sa divinité. Certes auparavant, Certes, auparavant, ils devinaient bien que leur Maître était plus qu’un homme. Pierre avait même fait au nom des Douze cette magnifique profession de Foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant… » Mais de cette vérité, dans le cours de la vie ordinaire ils n’étaient que trop portés à l’oublier.

Or, maintenant qu’ils voient se révéler, dans un éclair de gloire, le Christ qui est « le Fils bien-aimé du Père », le Sauveur annoncé par les prophètes (représentés ici par Moïse et Elie) ils prennent conscience tout à coup de l’extraordinaire faveur qui leur est faite et ils voudraient éterniser cette minute exceptionnelle : « Seigneur il fait si bon ici, restons-y ».

Rêve chimérique que Jésus va dissiper, car l’homme ici-bas ne doit pas vivre habituellement sur le Thabor et dans les ravissements de l’extase… La plaine le réclame pour le combat et le travail. Mais dorénavant toute leur existence (qui restera dans le détail des heures, monotone et pénible) apparaîtra merveilleusement transfigurée par cette minute de lumière inoubliable.

Chers frères et sœurs, nous qui n’avons pas eu comme les Apôtres la ferveur de voir le Christ Glorifié, nous avons cependant une lumière capable de transfigurer, toute notre vie : c’est la lumière intérieure, la lumière surnaturelle de la Foi… Il est clair que si nous projetons sur notre vie un regard simplement humain, elle nous apparaît plutôt maussade, presque toujours en grisaille et même à certaines heures absurde et cruelle. Nous sommes aux prises, en effet, avec tant et tant de difficultés. Trop souvent nous avons l’impression d’être emportés par la vague déferlante des évènements qui nous dépassent. Notre travail quotidien peut nous paraître fastidieux et, à la longue, exaspérant. Et ceux qui nous entourent, y compris ceux que nous aimons peuvent alourdir encore notre épreuve. Dieu lui-même peut nous sembler lointain, absent des prières par lesquelles nous cherchons à le rejoindre, étrangement neutre et indifférent au drame de notre existence. Mais si nous projetons sur cette vie humaine les clartés de la Foi, alors tout est changé, tout peut se transfigurer, comme un paysage morose qui s’anime, se colore et se met à sourire à la lumière du soleil.

Car la Foi, voyez-vous, nous donne une autre vision du monde et de l’aventure humaine : elle nous permet de faire cette découverte enthousiasmante à savoir que Dieu, s’il reste invisible n’est pas lointain, mais tout proche, présent partout et surtout en nous-mêmes par le mystère de la Grâce sanctifiante, et qu’il nous enveloppe constamment de sa Tendresse. Nous découvrons que Dieu, apparemment silencieux et détaché nous aime, chacune et chacun, d’un amour éperdu et s’occupe par sa Providence du détail de nos vies… Jésus réellement présent nuit et jour dans le Tabernacle de nos églises. Jésus qui par la Communion Eucharistique dépose en nous le germe de notre future glorification, nous plonge davantage dans l’intimité divine et resserre nos liens d’amour avec tous nos frères.

Et dans cette lumière qui vient d’En-Haut nous découvrons également que nos démarches quotidiennes, si insignifiantes à première vue, que notre travail le plus banal, qu’en un mot tout ce qui occupe nos journées, tout cela peut être divinisé, tout cela peut avoir un retentissement éternel si toutefois, bien sûr, nous nous efforçons de la vivre en union avec le Christ, si toutefois nous nous efforçons de l’accomplir comme le Christ lui-même l’accomplirait s’il était à notre place.

Enfin grâce à cette lumière surnaturelle de la Foi nous découvrons que nos souffrances, qu’elles soient physiques, morales ou spirituelles, (ces souffrances qui nous révoltent aussi longtemps qu’elles nous semblent absurdes) que nos souffrances ont un sens : qu’elles peuvent devenir utilisables et porter beaucoup de fruits si nous savons les unir aux souffrances du Sauveur : Mystère de Compassion, de Co rédemption dont la Vierge Marie est le plus bel exemple. Malheureusement ces vérités si réconfortantes, nous les oublions trop facilement et cela parce que nous ne savons pas (ou ne cherchons) pas assez à nous élever jusqu’au niveau d’une foi vraiment surnaturelle. Notre comportement, nos réactions ressemblent trop souvent au comportement et aux réactions de ceux qui ne partagent pas cette Foi. Trop souvent c’est l’humain qui prédomine en nous. Et il faut bien reconnaître que la démarche du croyant n’est pas facile, car les réalités invisibles ne sont ni tangibles, ni mesurables, elles n’atteignent pas nos sens. Nous ne pouvons pas voir de nos yeux, ni toucher de nos mains le monde surnaturel dans lequel, pourtant, nous sommes plongés, comme dans l’air que nous respirons. Et il faut ajouter que les instants où Dieu par une lumière spéciale devient « sensible au cœur », ne sont jamais dans notre vie que des minutes brèves. La joie comblante de la Transfiguration fut, pour les Apôtres, de courte durée. Et s’imaginer que les Saints vivaient toujours en extase avec le ciel ouvert devant les yeux est une grosse erreur.

Pour les Saints, comme pour nous la vie terrestre a été une épreuve et un combat spirituel dans l’obscurité. Il reste que pour nous, comme pour eux, la Foi doit être ce phare dans la nuit, ce rayon de lumière qui permet d’avancer sans s’égarer sur le chemin montant, étroit et escarpé, qui mène à Dieu. Et puisque la Foi dépend de la Grâce et de notre bonne volonté, puisque la Grâce nous est toujours offerte, il dépend finalement de nous que notre Foi chrétienne devienne plus forte, plus surnaturelle, plus rayonnante. Faisons donc des efforts dans ce sens. Il serait vraiment dommage de rester dans les ténèbres alors que nous pouvons marcher sous le grand soleil de Dieu. Et puisque nous connaissons bien notre faiblesse, redisons souvent cette profonde prière qui fut inspirée à un paysan du temps de Jésus : « Seigneur, je crois, mais viens en aide à mon incrédulité ». Oui, Seigneur, c’est bien vrai, trop souvent nous sommes des croyants incroyants ou peu croyants…

Accorde-nous, par Marie ta Très Sainte Mère qui est le Modèle incomparable de la Foi, de dépasser le stade d’une foi imparfaite, réveille notre Foi, trop souvent somnolente pour que notre existence monotone et éprouvée soit toute entière illuminée par Ta Présence, par Ta Vie en nous, en attendant le jour éternel où nous te serons semblables parce que nous te verrons tel que tu es dans les splendeurs de la Bienheureuse Trinité.

Amen.

Prière universelle

Puisque la terre est remplie de l’amour de Dieu, comme nous le rappelle le psaume de ce jour, présentons au Seigneur, dans l’espérance, notre monde en quête de vie.

R/ : Seigneur, fais resplendir ta vie.

  • Prions pour ceux et celles qui, en Église, cherchent à prendre résolument le tournant missionnaire ; que le Seigneur leur donne la claire vision de son projet d’amour pour le monde. R/
  • Prions pour nos dirigeants et dirigeantes ; que le Seigneur les inspire de poursuivre leur engagement pour assurer le bien-être de celles et ceux qui leur sont confiés. R/
  • Prions pour les peuples aux prises avec la guerre ; que le Seigneur ramène la paix dans les cœurs et les esprits. R/
  • Prions pour notre communauté chrétienne ; qu’elle soit habitée par l’amour de Dieu et qu’elle témoigne en tout temps de la vie du Christ ressuscité. R/

Regarde avec bienveillance, Seigneur, les demandes de ton peuple en prière et donne-lui la joie d’être exaucé, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Source de la P.U. : http://www.vieliturgique.ca/

Lectures du 2ème dimanche en DOCX et PDF

Homélie de l'abbé Pierre Cousty en PDF

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23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 21:24

Année A

Lecture du livre de la Genèse 2, 7-9 ; 3, 1-7a

Après leur faute, les yeux de nos premiers parents s’ouvrirent pour contempler l’homme déchu ; à Emmaüs, les yeux des disciples s’ouvrirent pour contempler l’homme nouveau : Jésus ressuscité.

Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et y plaça l’homme qu’il avait modelé. Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toutes sortes d’arbres à l’aspect désirable et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Or le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Alors, Dieu vous a vraiment dit : ‘Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin’ ? » La femme répondit au serpent : « Nous mangeons les fruits des arbres du jardin. Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : ‘Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.’ »

Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal ». La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il était agréable à regarder et qu’il était désirable, cet arbre, puisqu’il donnait l’intelligence. Elle prit de son fruit, et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea.

Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Ce texte traduit la douloureuse expérience des hommes : le bonheur est là, la vie, la joie, l’harmonie entre les hommes sont là, à portée de la main, et pourtant, souvent bêtement, nous préférons le mal, la mort, la tristesse, parce que nous nous sommes laissés abuser par leur apparence trompeuse. Pourquoi ces erreurs constantes d’aiguillage ? Parce que notre liberté d’homme est une liberté qui se cherche, une liberté vulnérable à l’attrait du mal pris pour un bien. Quand nous prétendons nous suffire à nous-mêmes notre propre ligne de conduite, c’est alors que nous faisons l’amère expérience de notre fragilité et des dégâts que nous avons commis. Bref, nos yeux s’ouvrent sur notre nudité, nous qui nous pensions vêtus de force et d’invulnérabilité. Dieu seul qui nous crée libres peut nous donner par Jésus Christ de conquérir notre liberté plénière.

L’amère expérience de la faute peut ouvrir les yeux des hommes mais elle peut aussi les désespérer de pouvoir sortir de leurs impasses. Seul l’amour ouvre les yeux sans conduire au désespoir, car il montre qu’une vie nouvelle est possible. C’est ainsi que Dieu procède envers nous pour que nous fassions de même.

Psaume 50

R/ Pitié, Seigneur, car nous avons péché !

  • Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. R/
  • Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. R/
  • Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint. R/
  • Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne. Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange. R/

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5, 12-19

Le péché des hommes et la grâce du Christ n’ont pas le même poids dans l’histoire ; l’amour gratuit de Jésus fait basculer les hommes dans la vie.

Frères, nous savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché.

Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde, mais le péché ne peut être imputé à personne tant qu’il n’y a pas de loi. Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse, la mort a établi son règne, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. Or, Adam préfigure celui qui devait venir. Mais il n’en va pas du don gratuit comme de la faute. En effet, si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.

Le don de Dieu et les conséquences du péché d’un seul n’ont pas la même mesure non plus : d’une part, en effet, pour la faute d’un seul, le jugement a conduit à la condamnation ; d’autre part, pour une multitude de fautes, le don gratuit de Dieu conduit à la justification. Si, en effet, à cause d’un seul homme, par la faute d’un seul, la mort a établi son règne, combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul, régneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en abondance le don de la grâce qui les rend justes.

Bref, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l’accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie. En effet, de même que par la désobéissance d’un seul être humain la multitude a été rendue pécheresse, de même par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle rendue juste.  – Parole du Seigneur.

Commentaire : La réflexion de Paul est commandée par la constatation de l’universalité de la mort. Pourquoi la mort est-elle le lot de l’humanité ? Dieu n’a pas créé la mort, mais les hommes par leurs péchés ont fait entrer la mort dans le monde. Cette mort n’est pas uniquement la mort physique, mais tout ce qui est poison de mort : l’exploitation de l’homme par l’homme, le viol des consciences, l’oppression, le racisme, etc. Pourtant, éclairés par la foi, nous ne mesurons pas la mort et le don de la vie qui nous est fait par Jésus Christ au même poids. La vie nouvelle en Jésus pèse plus lourd que le péché du monde et la mort qui en est le salaire ; dans la croix et la résurrection du Christ s’enracine notre espérance d’une victoire des hommes sur le péché et la mort.

Il y a deux poids, deux mesures pour Dieu : la grâce obtenue par son Fils pèse davantage que le péché des hommes. Comment alors désespérer de moi, des autres et de l’avenir du monde !

Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4, 4-11

Mis à l’épreuve du désert, Jésus se montre le vrai Fils de Dieu qui fait sa nourriture de la parole du Père.

En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains ». Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».

Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre ». Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ».

Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi ». Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte ».

Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Tout ce que le diable lui promet, Jésus l’obtiendra de son Père qui multipliera les pains entre ses mains, le sauvera de la mort au matin de Pâques et lui donnera « tout pouvoir au ciel et sur la terre ». Mais tandis que le diable lui offre de posséder tout cela immédiatement par la force, en sa qualité de Messie, Jésus ne veut le recevoir que de son Père, en acceptant la voie douloureuse qui l’établira, par la Résurrection, dans son état de Messie glorieux. Ce refus de Jésus de toute volonté de puissance va à l’encontre des espérances messianiques du peuple juif mais aussi de notre avidité humaine déjà mise en lumière dans la chute d’Adam.

L’épreuve de Jésus, le Fils de Dieu, qui suit son baptême, rappelle qu’il nous faut aussi faire la preuve de la filiation divine reçue à notre baptême. Comment allons-nous le montrer ?

Homélie

En nous proposant pour le début du Carême l’Évangile que je viens de proclamer, l’Eglise nous invite à méditer sur cette réalité incontournable qu’est la TENTATION. Car la Tentation c’est d’abord un FAIT : nous naissons et avançons dans un monde où quelqu’un nous pousse vers ce grand mal qu’est le péché.

La révélation biblique prend ce fait tellement au sérieux que l’histoire du premier Adam commence par le récit de sa tentation et que la vie publique du Christ, le nouvel Adam débute, elle aussi par son combat au désert contre les tentations.

Pour le croyant, la tentation existe donc et elle a son auteur qui est Satan, le Tentateur, lui dont le poète Paul Valéry dit très justement « que la pire tentation du diable est de nous faire croire qu’il n’a jamais existé ».

La tentation est aussi un fait universel. Tout homme l’affronte, la rencontre ou la connaît. A tous les âges, dans tous les états de vie, en face de toutes les situations de la manière la plus lourde ou la plus subtile tous les hommes sont tentés.

Il y a au-dedans de nous-mêmes une division bien établie, un combat entre la chair et l’esprit que saint Paul résume en ces mots « vraiment ce que je fais je ne le comprends pas, je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais ».

Nous connaissons tous et chacun, pour notre part, ce tiraillement intérieur et quasi-incessant entre le bien et le mal : le désir de donner et l’envie de capter ; l’attrait pour les choses d’En-Haut, pour l’Éternel et le penchant vers le bas, vers le périssable : en un mot : le tiraillement entre la séduction du diable et la splendeur de Dieu.

Mais en face de ce drame le chrétien, pour autant, ne désespère pas. Car si la tentation est une épreuve, Dieu dans sa miséricorde et sa bonté reste assez attentif et assez puissant pour faire qu’elle reste une grâce. « J’ai une écharde dans ma chair » constate saint Paul, mais il ajoute « pour que je ne tombe pas dans l’orgueil ».

Non, Dieu ne veut pas la tentation. Mais il la permet. Il la permet pour tout homme au long des jours, comme il l’a permise pour le premier homme au premier jour et cela pour respecter le don incomparable et sublime de notre liberté.

La tentation n’a donc rien de fatal. Oui, nous sommes tentés, mais nous ne sommes jamais contraints de pécher : « Que nul, dans il est tenté ne dise : ma tentation vient de Dieu, écrit l’apôtre Jacques. Car Dieu ne peut être tenté de faire le mal et ne tente personne... Dieu est fidèle, est-il écrit dans la 1ère Lettre aux Corinthiens, il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter ». Certes, ces tentations auxquelles nous sommes tous affrontés sont très diverses, mais si nous faisons l’effort de les analyser à la lumière de l’Évangile nous constatons bien vite qu’elles sont toutes du même ordre que celles que Jésus a connues durant les 40 jours de prière et de jeûne qu’il a passés au désert avant de commencer sa mission.

1ère tentation : les nourritures terrestres. C’est la tentation la plus banale, celle de notre relation aux choses. Posséder, manger, satisfaire ses instincts. Tout cela est parfaitement légitime mais doit être maîtrisé. Nos faims corporelles surtout la faim de posséder, d’accumuler richesses sur richesses peuvent devenir nos maîtres et faire de nous des esclaves. Mais la véritable vie de l’homme est-elle là dans les biens matériels ? Est-ce notre besoin fondamental ? « L’homme ne vit pas seulement de pain » affirme Jésus. Si seulement le Carême pouvait nous inciter, à la suite de Jésus et avec sa grâce à nous rassasier un peu plus de l’essentiel ? C'est-à-dire de la parole de Dieu et du Pain de Vie qui nous sont offerts sur la table de l’Eucharistie ?

La 2ème tentation qui est très grave est celle du Pouvoir. Elle pervertit notre relation aux personnes, ne voir les autres que par rapport à soi. Dominer jusqu’à écraser. Jouer son petit tyran. Jésus lui-même a été tenté d’être le Roi d’un royaume terrestre, en exerçant le pouvoir selon les habitudes et les méthodes des puissants de ce monde... Si seulement le Carême pouvait nous inciter à retrouver la vérité de toutes nos autres relations, en retrouvant le devoir d’Adoration « Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu et c’est Lui seul que tu adoreras... » Se situer humblement devant Dieu, c’est apprendre du même coup à servir humblement les autres au lieu de les dominer...

La 3ème tentation, c’est de vouloir mettre Dieu à notre service : c’est la plus grave de toutes, car elle pervertit notre relation à Dieu. « Mettre Dieu à l’épreuve », c’est le mettre en demeure de faire ce qui nous plaît, le sommer de nous faire réussir, de nous éviter les ennuis...

La suprême tentation est de nous ériger en conseillers de Dieu : lui dire ce qu’il devrait faire : « Si tu es Dieu fais ceci. J’ai prié et tu ne m’as pas exaucé, tu n’as pas fait ma volonté... » C’est la tentation de provoquer Dieu, de le faire obéir à nos désirs... Si seulement le Carême pouvait nous inciter à nous décentrer de nous-mêmes, pour nous tourner résolument vers le « Tout-Autre » afin de faire sa volonté et non pas la nôtre.

Qui de nous, frères et sœurs, pourrait prétendre n’avoir jamais succombé à l’une ou l’autre de ces tentations ? Et chaque fois c’est notre liberté qui est blessé, la flamme de l’amour qui baisse dans notre cœur ou qui s’y éteint totalement lorsque le péché est particulièrement grave : le péché mortel. Voilà pourquoi nous sommes invités à trouver dans une prière plus intérieure et plus fréquente la force de vaincre. C’est tout le sens de la 6ème demande du Notre Père qu’il nous fait répéter inlassablement (surtout lorsque la tentation est particulièrement forte). « Ne nous soumets à la tentation » ci qui signifie lorsqu’on traduit correctement le texte : garde-nous de consentir à la tentation.

Oui, avec ton aide toute-puissante, ô Dieu notre Père, nous ne prendrons pas le chemin qui mène au péché. Avec Jésus, en Lui et par Lui, et aussi avec l’aide si efficace de Marie, « la Femme qui écrase la tête du serpent », nous remporterons la victoire sur le mal. Ta volonté sera faite et ton Nom sera glorifié.

Prière universelle

Le prêtre : Frères et sœurs, que la Parole de Dieu soit notre force et notre soutien dans la prière. Adressons à notre Père nos supplications pour tous les hommes.

R/ : Toi qui nous aimes, écoute-nous, Seigneur.

  • Nous te confions les évêques et les prêtres, ministres du sacrement de pénitence et de réconciliation. Qu’ils ne cessent de vivre et d’annoncer la miséricorde de Dieu pour ses enfants et la joie de l’Évangile. Ensemble prions. R/
  • Nous te confions les dirigeants du monde : qu’ils ne se laissent pas séduire par le prestige, la richesse, mais qu’ils mettent au contraire leurs responsabilités au service de tous les peuples en refusant les conflits et en instaurant une vraie justice. Ensemble prions. R/
  • Nous te confions tous ceux qui marchent sur nos routes escarpées de la pauvreté, de l’exclusion, de la maladie ou de la solitude. Et tous ceux qui travaillent à soulager ces êtres en souffrance par l’écoute, le réconfort, les soins. Ensemble prions. R/
  • Nous te confions notre communauté paroissiale qui entame sa marche vers Pâques mais aussi les catéchumènes en chemin vers le baptême : que tous nous puissions vivre une vraie conversion su cœur, redécouvrir la force de la prière, redoubler de charité envers les plus démunis. Ensemble prions. R/

Le prêtre : loué sois-tu, Dieu d’amour et de vie, toi qui exauces la prière de ton peuple, par Jésus, le Christ, notre Seigneur, qui règne avec toi et l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles. Amen.

Source : https://notredamedeclermont.fr/

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