Le fils perdu
Les pharisiens n’étaient toujours pas convaincus par les histoires de Jésus. Ils se refusaient à croire que Dieu est prêt à accueillir les pécheurs qui regrettent leurs fautes. Alors, Jésus raconta une troisième histoire. « Il était une fois un riche fermier qui avait deux fils. L’aîné était un garçon sérieux et travailleur, qui aidait son père aux travaux des champs. Mais le plus jeune ne voulait pas rester à la maison. Il rêvait de parcourir le monde et de mener la grande vie. Apprenant qu’il hériterait un jour de la moitié du domaine, il ne voulut pas attendre plus longtemps. Il alla trouver son père et lui dit : « Père, donne-moi la part d’héritage qui me revient ». Son père accepta et lui donna généreusement une grosse somme d’argent. Peu de temps après, le fils quitta la maison et partit vers un pays lointain où il dépensa sans compter son argent pour les femmes, le jeu et la boisson ». Bientôt, il ne lui resta plus un sou. C’est alors que la famine s’abattit sur le pays. Le jeune homme désirait s’établir quelque part, et il se mit à chercher du travail. Finalement, il en trouva un comme gardien de cochons dans une petite ferme.
Mais il était tellement affamé que lui qui jadis avait pris de somptueux repas maigrissait et faiblissait de jour en jour. Il était tellement affamé qu’il aurait été heureux de manger les caroubes qu’il était censé donner aux cochons ! Il se dit alors : « Pendant que les ouvriers de mon père ont à manger en abondance, moi je suis ici à mourir de faim ! Je vais rentrer chez moi, aller vers mon père et lui dire combien je regrette. Il ne m’accueillera sans doute pas comme son fils, mais il me trouvera du travail dans sa ferme ». Le lendemain, il prit donc le chemin du retour. Tandis qu’il était encore loin, son père, qui gardait les troupeaux, l’aperçut. « Ce jeune garçon si maigre et en haillons marche comme mon fils ! » se dit-il. Quand l’homme fut plus près, il reconnut son fils.
Il était fou de joie de le revoir, et ému par son état misérable. Il courut à sa rencontre, le prit dans ses bras et l’embrassa ». Jésus poursuivit : le jeune homme lui dit alors : « Père, pardonne-moi. J’ai péché contre Dieu et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils ». Mais le père ordonna à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe. Mettez-lui des chaussures aux pieds et mon anneau au doigt. Tuez le veau que nous avons engraissé pour une grande occasion. Préparons un grand festin et faisons la fête ! Cette nuit-là, il y eut une grande fête, avec des danses et de la musique, et le vin coula à flots ».
Le retour du fils perdu
Jésus poursuivit l'histoire : « Pendant ce temps, le fils aîné était aux champs, en train de travailler dur. Il entendit la musique et les rires. Que se passe-t-il ? demanda-t-il à l’un des serviteurs. Ton père donne une fête en l’honneur de ton frère, répondit le serviteur. Il est revenu sain et sauf ». Le frère aîné se mit en colère et refusa de participer à la fête. « J'ai travaillé pour toi comme un esclave pendant toutes ces années, dit-il à son père. Je n’ai jamais désobéi à un seul de tes ordres ni rien fait de mal. Tu ne m’as jamais rien donné pour faire la fête. Et maintenant, ton autre fils, qui a gaspillé tout ton argent à mener la belle vie, revient sans un sou et en haillons, et tu fais tuer pour lui le veau gras ! » "Mon fils, répondit le père, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi. Soyons donc joyeux, faisons la fête ! Ton frère qui était mort est revenu à la vie ! Il était perdu, il est retrouvé ! » » Après cette parabole, Jésus espérait que les pharisiens accepteraient et comprendraient ce qu’il leur enseignait. Comme le généreux père de la parabole qui pardonne à son fils, Dieu le Père pardonne à ses enfants qui se repentent de leurs fautes et reviennent à lui.
Luc 15, 11-32
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