1. Lecture du livre de Job 19, 1. 23-27
Dieu, mon libérateur, est vivant, s’écrie Job ; quand mes yeux le regarderont, je sais qu’il ne se détournera pas de moi.
Job prit la parole et dit : « Ah, si seulement on écrivait mes paroles, si on les gravait sur une stèle avec un ciseau de fer et du plomb, si on les sculptait dans le roc pour toujours ! Mais je sais, moi, que mon rédempteur est vivant, que, le dernier, il se lèvera sur la poussière ; et quand bien même on m’arracherait la peau, de ma chair je verrai Dieu. Je le verrai, moi en personne, et si mes yeux le regardent, il ne sera plus un étranger. Mon cœur en défaille au-dedans de moi ». – Parole du Seigneur.
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1. Lecture du livre de la Sagesse 3, 1-9
Aux yeux des hommes, la mort semble conduire au néant, mais la vie des justes est pour toujours dans la main de Dieu.
Les âmes des justes sont dans la main de Dieu ; aucun tourment n’a de prise sur eux. Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir ; + leur départ est compris comme un malheur, et leur éloignement, comme une fin : mais ils sont dans la paix. Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment, mais l’espérance de l’immortalité les comblait. Après de faibles peines, de grands bienfaits les attendent, car Dieu les a mis à l’épreuve et trouvés dignes de lui. Comme l’or au creuset, il les a éprouvés ; comme une offrande parfaite, il les accueille. Au temps de sa visite, ils resplendiront : comme l’étincelle qui court sur la paille, ils avancent. Ils jugeront les nations, ils auront pouvoir sur les peuples, et le Seigneur régnera sur eux pour les siècles. Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, près de lui. Pour ses amis, grâce et miséricorde : il visitera ses élus. – Parole du Seigneur.
2. Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains 8, 31-35, 37-39
Puisque Jésus Christ nous a tant aimés, jusqu’à mourir pour nous, nous avons la certitude que rien, pas même la mort, ne peut nous séparer de son amour.
Frères, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ? Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Dieu est celui qui rend juste ;
Qui pourra condamner ? Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous.
Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? Non, car en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. – Parole du Seigneur.
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2. Lecture de la 1ère lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 15,51-54, 57
Quelle bonne nouvelle ! Le Christ vainqueur de la mort fait jaillir en ses disciples une vie impérissable et chacun de nous est appelé à la recevoir.
Frères, c’est un mystère que je vous annonce : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons transformés, et cela en un instant, en un clin d’œil, quand, à la fin, la trompette retentira. Car elle retentira, et les morts ressusciteront, impérissables, et nous, nous serons transformés.
Il faut en effet que cet être périssable que nous sommes revête ce qui est impérissable ; il faut que cet être mortel revête l’immortalité. Et quand cet être périssable aura revêtu ce qui est impérissable, quand cet être mortel aura revêtu l’immortalité, alors se réalisera la parole de l’Écriture : La mort a été engloutie dans la victoire. Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ.
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2. Lecture de la 1ère lettre de saint Jean 3, 14. 16-20
En Jésus Christ, l’amour a été plus fort que la mort. Ceux qui aimeront leurs frères comme lui partageront sa vie.
Bien-Aimés, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans faire preuve de compassion, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur ; car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. – Parole du Seigneur.
Psaume 26
R/ : Je verrai la bonté du Seigneur, sur la terre des vivants.
- Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? R/
- J'ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie. R/
- Écoute, Seigneur, je t'appelle ! Pitié ! Réponds-moi ! C'est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face. R/
- Je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. Sois fort et prends courage, espère le Seigneur ! R/
Alléluia. Alléluia. Jésus Christ, notre Sauveur, tu as détruit la mort ; tu as ouvert à tout croyant les portes de la vie. Alléluia.
3. Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 15, 33-34. 37-39 ; 16, 1-6
L’angoisse de la mort n’a pas épargné le Crucifié, mais au moment où il expire, la Maison du Père s’ouvre toute grande à ceux qui reconnaissent en Jésus, le Sauveur des hommes.
Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », ce qui se traduit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Puis, poussant un grand cri, expira. Le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus. De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au tombeau dès le lever du soleil. Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? » Levant les yeux, elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande. En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. – Acclamons la Parole de Dieu.
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Alléluia. Alléluia. Le Christ est ressuscité des morts, par sa mort, il a détruit la mort : à ceux qui sont dans les tombeaux il a rendu la vie. Alléluia.
3. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5, 24-29
Écouter la parole du Christ pendant sa vie, c’est se préparer à entendre sa voix nous appeler à ressusciter pour entrer dans la vie.
Jésus disait aux juifs : « Amen, amen, je vous le dis : qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la mort à la vie.
Amen, amen, je vous le dis : l’heure vient – et c’est maintenant – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. Comme le Père, en effet, a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir, lui aussi, la vie en lui-même ; et il lui a donné pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme. Ne soyez pas étonnés ; l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix ; alors, ceux qui ont fait le bien sortiront pour ressusciter et vivre, ceux qui ont fait le mal, pour ressusciter et être jugés. – Acclamons la Parole du Seigneur.
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Alléluia. Alléluia. Tu es la Résurrection et la Vie, Seigneur Jésus. Par ta mort, tu as détruit la mort. Alléluia.
3. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 11, 17-27
Le désarroi des sœurs de Lazare est le nôtre à l’instant où nos parents et amis s’en vont dans la mort. La présence de Jésus devrait suffire à remplir nos cœurs d’un invincible espérance.
En arrivant à Béthanie, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –, beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » - Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie
Le regard intérieur de notre foi se porte aujourd’hui vers tous ceux que nous appelons nos morts, mais qui sont tout aussi vivants et même beaucoup plus vivants que nous.
Le seul fait que cette journée du 2 novembre leur soit consacrée est l’attestation d’une certitude absolue : à savoir que ceux qui ont quitté cette terre n’ont fait que passer sur l’autre rive : ils sont entrés dans la Vraie Vie, la Vie de Dieu.
Pourquoi, alors, l’Eglise nous invite-t-elle à prier pour eux ? De quoi ont-ils besoin ? Pour répondre à cette question, il nous faut rafraîchir un peu dans notre mémoire les enseignements de la foi catholique concernant la mort et l’au-delà.
L’âme qui vient de quitter cette terre ne peut entrer dans la vision et dans le bonheur de Dieu que si elle est totalement purifiée « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ». Et saint Jean nous dit dans l’Apocalypse que « rien de souillé ne pourra pénétrer dans le Royaume de Dieu ». Si cette purification n’a pas été opérée durant notre séjour ici bas, autrement dit : si nous n’avons pas assez prié, assez fait d’efforts pour nous sanctifier en aimant Dieu et notre prochain (si après les avoir confessés à un prêtre) nous n’avons pas suffisamment réparé nos péchés par l’acceptation et l’offrande de nos souffrances ainsi que par des sacrifices librement consentis, nous ne sommes pas en état de paraître devant Dieu et de vivre en sa présence. Il faut être saint, en effet, pour pouvoir vivre en communion avec le Dieu trois fois Saint. Si au moment de la mort, nous ne sommes pas tels que Dieu nous veut, il faut que notre sanctification s’achève obligatoirement « comme à travers le feu » dans cette souffrance mystérieuse qu’on appelle le Purgatoire.
Quand les âmes, en effet, paraissent devant Dieu, elles se voient et se jugent telles qu’elles sont avec les traces des nombreux péchés qui ont souillé la robe blanche de leur baptême. Elles comprennent à quel point elles ont peu aimé sur la terre et combien il leur reste à expier. Alors d’elles-mêmes, elles se retirent de devant Dieu et la douleur extrême qu’elles éprouvent à cause de leurs péchés les brûle intérieurement jusqu’au moment où tout est parfaitement pur en elles, jusqu’au moment où elles sont devenues vraiment saintes.
C’est une épreuve terrible que cette peine du purgatoire, mais qui se vit dans une joyeuse et ferme espérance, à la fois avec un désir très fort et avec la certitude d’entrer pour toujours dans l’insurpassable et inépuisable béatitude du Paradis. L’Eglise de la terre que nous formons (nous les baptisés) ne saurait abandonner les âmes qui souffrent en purgatoire. Elle sait qu’elles ont besoin de notre aide spirituelle, c’est pourquoi elle nous invite instamment à faire monter vers le Seigneur nos ferventes supplications ainsi que notre offrande au Saint Sacrifice de la Messe célébré en leur faveur... afin que leur temps de purification puisse être écourté et leur délivrance accélérée... Certes, nous ignorons comment s’opère cette accélération, ce soulagement ou cette délivrance, nous avons seulement la certitude de l’efficacité de notre prière et de l’incomparable efficacité du Sacrifice Eucharistique qui applique aussi bien aux défunts qu’aux vivants la valeur infinie de mérites de Jésus, notre Rédempteur et Sauveur.
Cela devrait suffire pour nous motiver à intervenir souvent et avec ferveur pour les âmes de nos proches ainsi que pour celles, si nombreuses qui sont totalement délaissées et dont la détresse est immense. C’est là le plus beau témoignage d’affection que nous puissions leur porter. Il nous est aussi permis de penser qu’à ce témoignage de notre part les âmes de nos défunts ne manquent jamais de répondre en priant elles-mêmes en notre faveur. Même lorsqu’elles ne sont pas dans le bonheur définitif elles ont cette possibilité, en effet d’intervenir auprès du Seigneur et d’implorer pour nous toutes sortes de bienfaits divins. Elles n’ont peut-être pas une connaissance exacte de tous les détails de notre existence terrestre, mais elles savent au moins ce qui leur est utile de savoir pour nous aider par leur intercession. N’hésitons pas à les prier, afin de rendre cette intercession encore plus empressée et plus efficace.
Prier pour nos défunts, mais aussi prier nos défunts. Voilà ce que nous devons faire, frères et sœurs, si nous voulons que s’établisse entre eux et nous un véritable échange d’amour, une communion très réelle qui atteindra sa plénitude lorsqu’au moment de notre mort, c’est-à-dire de notre naissance à la vie du ciel, nous irons les rejoindre pour ne plus jamais les quitter.
Puissent ces quelques réflexions sur nos relations avec les âmes du Purgatoire, raffermir les certitudes de notre foi et nourrir notre Espérance.
Amen.
Lectures pour la Commémoration des Fidèles Défunts en DOCX et PDF
Prière :
Notre-Dame Libératrice, prends en pitié tous nos frères défunts,
spécialement ceux qui ont le plus besoin de la miséricorde du Seigneur.
Intercède pour tous ceux qui nous ont quittés, afin que s’achève en eux l’œuvre de l’Amour qui purifie.
Que notre prière, unie à celle de toute l’Église, leur obtienne la joie qui surpasse tout désir et apporte, ici-bas, consolation et réconfort à nos frères éprouvés ou désemparés.
Mère de l’Église, aide-nous, pèlerins de la terre à mieux vivre, chaque jour, notre passage vers la Résurrection.
Guéris-nous de toute blessure du cœur et de l’âme.
Fais de nous des témoins de l’Invisible, déjà tendus vers les biens que l’œil ne peut voir, des apôtres de l’Espérance, semblables aux veilleurs de l’aube.
Refuge des pécheurs et Reine de tous les saints, rassemble-nous tous un jour, pour la Pâque éternelle, dans la Maison du Père, par Jésus le Christ, Notre Seigneur.
Amen.