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26 juin 2021 6 26 /06 /juin /2021 13:41

Lecture du livre de Job 38, 1. 8-11

Dieu est au cœur de la création : « Qui donc a fixé à la mer ses limites ? »

Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit : « Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial ; quand je lui mis pour vêtement la nuée, en guise de langes le nuage sombre ; quand je lui imposai ma limite, et que je disposai verrou et portes ? Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !” » - Parole du Seigneur.

Psaume 106

R/ : Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! ou : Alléluia.

  • Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, qu’ils offrent des sacrifices d’action de grâce, ceux qui ont vu les œuvres du Seigneur et ses merveilles parmi les océans. R/
  • Il parle, et provoque la tempête, un vent qui soulève les vagues : portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes, leur sagesse était engloutie. R/
  • Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse, réduisant la tempête au silence, faisant taire les vagues. R/
  • Ils se réjouissent de les voir s’apaiser, d’être conduits au port qu’ils désiraient. Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les hommes. R/

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 5, 14-17

Parce que Jésus est mort pour tous, nous portons sur les hommes un regard nouveau : chacun d’eux est un frère aimé du Christ.

Frères, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. – Parole du Seigneur.

Alléluia. Alléluia. Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4, 35-41

Passons sur l’autre rive, demande Jésus. Ce passage vers une région païenne soulève la tempête et met à l’épreuve la foi des disciples.

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. Le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive ». Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » – Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie

Si l’Eglise, en ce dimanche, nous propose comme évangile le miracle « de la tempête apaisée » c’est pour nous aider à grandir dans la foi.

Le récit se situe au bord du lac de Tibériade (appelé aussi mer de Galilée) que les disciples connaissent bien puisque quatre d’entre eux ont été appelés par Jésus au même endroit. C’est là qu’ils ont décidé de tout quitter et de le suivre pour la grande aventure de la foi.

Dans ce passage nous sommes étonnés par le contraste saisissant entre :

  • d’une part ce qui survient soudainement, c’est-à-dire l’agitation de la mer, la violence du vent qui se déchaîne entraînant la panique des apôtres, et,
  • d’autre part, la tranquillité souveraine, la sérénité et la paix de Jésus qui dort à l’arrière du bateau comme si de rien n’était, totalement indifférent à ce qui se passe autour de Lui.

Dans une parabole précédant le récit, il était question du Règne de Dieu comparé au grain semé en terre, que le semeur dorme ou qu’il soit debout, nous est-il rappelé, la graine germe et grandit. Le semeur Jésus dort parmi nous dans la barque, mais il est bien présent... Les apôtres eux sont marins, mais l’on comprend cependant leur inquiétude devant les éléments déchaînés... Affolés, ils réveillent le Maître et lui font ce reproche :« Cela ne te fait rien que nous périssions ? » Sont-ils à ce point aveuglés par l’angoisse pour penser que Jésus allait périr dans un stupide accident de bateau pour terminer ainsi, son ministère peu de temps après l’avoir commencé. Durant quelques instants, perdant leurs moyens, ils ont oublié qui était à leurs côtés dans cette barque.

L’angoisse des Apôtres, frères et sœurs, n’est-ce pas souvent celle de notre monde, celle de chacun d’entre nous : un mécanisme psychique que nous ne pouvons pas maîtriser sur lequel la raison et la volonté n’ont pas toujours de prise. Trop souvent nous nous laissons, nous aussi, envahir par des impulsions irraisonnées qui submergent notre affectivité et nous empêchent de voir en toute lucidité ce qui se passe autour de nous, nous laissant comme sans forces et désemparés.

  • Angoisse devant les dangers du monde, peur de la maladie et de la souffrance, et parfois de la mort...
  • Angoisse devant l’insécurité grandissante, dans un monde qui risque d’exploser un jour ou l’autre, tant son équilibre est instable.
  • Angoisse de tant de jeunes face à un avenir incertain.
  • Angoisse devant la haine et la violence.
  • Angoisse devant la déchristianisation et le manque de prêtres...

Jésus accepte de répondre à la demande angoissée des Apôtres et de même que la tempête est survenue soudainement, la mer va se calmer soudainement. Comment cela va-t-il se faire ? Nous voyons qu’avec une autorité souveraine Jésus s’adresse au vent et à la mer... Il faut savoir que dans la manière de voir de l’Ancien Testament, la mer c’est le lieu du chaos originel de la création. Elle est aussi cet abîme insondable, refuge des puissances hostiles à l’homme et à Dieu (c'est-à-dire des démons). Elle apporte le danger et par conséquent déclenche l’angoisse. Elle symbolise l’agitation et même le doute. Elle est un élément qui engloutit... Jésus s’adresse donc au « vent et à la mer », les menaçant avec force, « Silence, tais-toi ». C’est à un véritable exorcisme que nous assistons ici. Et ce n’est pas un hasard si saint Marc a repris exactement la formule qu’il avait utilisée au premier chapitre de son Evangile lorsque Jésus avait chassé des esprits impurs... Ainsi, en manifestant sa puissance et sa souveraineté sur les éléments déchaînés, Jésus montre qu’il est Dieu. Il agit avec la puissance divine, révélant ainsi à ses apôtres que c’est lui l’auteur de la création... Or seul l’auteur de la création à pouvoir sur elle. Jésus opère ici une œuvre de remise en ordre de cette création déchue, abîmée, déviée par le péché originel. La venue du règne de Dieu en la personne de Jésus est comme un nouveau commencement de la création. Une re-création après avoir apaisé la tempête, Jésus a reproché à ses apôtres leur manque de foi... Ne pensez-vous pas qu’il pourrait nous adresser bien souvent de même reproche ! Nous n’avons peut-être pas encore assez compris que croire, qu’avoir la foi, c’est avoir une confiance absolue illimitée en celui qui a pris l’initiative de nous emmener avec lui dans la barque de Pierre, la barque de l’Eglise pour nous faire passer sur l’autre rive : celle du merveilleux Paradis de Dieu où n’existeront plus la peur, les angoisses, la douleur et les larmes, où tout sera Paix et Joie inaltérables dans une parfaite communion à la vie infiniment bienheureuse de Dieu... Certains pourraient penser que la foi est facile, qu’il s’agit d’une possession tranquille, d’une certitude acquise une fois pour toutes. Nous savons qu’il n’en est pas ainsi : tous les chrétiens, les saints y compris, font l’expérience du doute, parfois même du désespoir. Dans les derniers mois de sa vie celle qu’on a appelé la plus grande sainte des temps modernes : sainte Thérèse de l’Enfant Jésus connut une terrible épreuve de la foi, une épreuve qu’elle surmonte en multipliant des actes de foi : « Je crois, disait-elle, parce que je veux croire... » Il est très important, en effet, de faire très souvent des actes de foi tout en demandant bien sûr la grâce de rester fidèle, coûte que coûte jusqu’au bout... Il importe aussi de bien comprendre qu’on ne peut croire sans aimer, celui qui a donné sa vie pour nous. La foi chrétienne ne saurait se réduire à un catalogue de vérités intellectuelles plus ou moins assimilées. Certes, la foi chrétienne a un contenu bien précis que nous professons dans le « Je crois en Dieu » de la messe, mais elle est avant tout une adhésion aimante à une personne : au Christ Ressuscité qui est notre Seigneur et notre Dieu. Il n’y a pas de foi sans confiance, une confiance aveugle, inconditionnelle qui ne veut s’appuyer que sur le roc inébranlable de l’Amour que Dieu nous porte... Le roc de sa miséricorde.

Prions beaucoup frères et sœurs, pour demander par l’intercession de Marie, la grâce d’une telle confiance et suivons les conseils si réconfortants que nous donne sainte Thérèse d’Avila « Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie : tout à une fin... Dieu ne change point. La patience obtient tout. Qui possède Dieu ne manque de rien. DIEU SUFFIT ! »

Amen.

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12 juin 2021 6 12 /06 /juin /2021 14:45

Lecture du livre du prophète Ézékiel 17, 22-24

Le Messie, symbolisé par un jeune rameau, deviendra un arbre magnifique où tous les peuples, tels des oiseaux, viendront s’abriter.

Ainsi parle le Seigneur Dieu : « À la cime du grand cèdre, je prendrai une tige ; au sommet de sa ramure, j’en cueillerai une toute jeune, et je la planterai moi-même sur une montagne très élevée. Sur la haute montagne d’Israël je la planterai. Elle portera des rameaux, et produira du fruit, elle deviendra un cèdre magnifique. En dessous d’elle habiteront tous les passereaux et toutes sortes d’oiseaux, à l’ombre de ses branches ils habiteront. Alors tous les arbres des champs sauront que Je suis le Seigneur : je renverse l’arbre élevé et relève l’arbre renversé, je fais sécher l’arbre vert et reverdir l’arbre sec. Je suis le Seigneur, j’ai parlé, et je le ferai ». - Parole du Seigneur.

Commentaire : Depuis la première déportation des juifs en exil par Nabucodonosor, le roi légitime est en exil. Un souverain à la solde de l’empereur babylonien règne à sa place en Judée. Qu’en est-il de l’espérance mise dans le Messie descendant de la dynastie de David ? Dieu va prendre un jeune rameau du cèdre qui symbolise le roi, et le bouturer sur la montagne de Sion où est construite Jérusalem ; il deviendra un cèdre magnifique accueillant les oiseaux sous ses branches. Comprenons : le Messie descendant de David étendra son règne sur toute la création. Alors tous les arbres – entendons : tous les puissants de la terre – sauront que la puissance et la vie sont aux mains de Dieu seul.

Il faudra du temps pour que le jeune rameau devienne un cèdre magnifique. Mais Dieu qui a le temps, prend son temps. Il nous enseigne à compter avec le temps pour croire aux petits commencements.

Psaume 91

R/ Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce !

Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut, d’annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité, au long des nuits. R/

Le juste grandira comme un palmier, il poussera comme un cèdre du Liban ; planté dans les parvis du Seigneur, il grandira dans la maison de notre Dieu. R/

Vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur pour annoncer : « Le Seigneur est droit ! Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! » R/

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 5, 6-10

Paul aime assez Jésus Christ pour trouver sa joie à le faire connaître sur terre, et conserver dans le même temps le désir de le voir face à face.

Frères, nous gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur, tant que nous demeurons dans ce corps ; en effet, nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision. Oui, nous avons confiance, et nous voudrions plutôt quitter la demeure de ce corps pour demeurer près du Seigneur. Mais de toute manière, que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. Car il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps. - Parole du Seigneur.

Commentaire : C’est bon de vivre. Paul ne le contestera pas, lui dont l’existence a été bien remplie. C’est bon la vie avec le Christ comme ami. Paul ne le niera pas, lui dont toute l’existence a été une vie donnée à Jésus Christ. Et pourtant, c’est encore meilleur la vie en plénitude dans la vision du Christ et non plus dans le dur chemin de la foi. Il peut nous paraître étrange d’entendre Paul qualifier notre existence terrestre de vie d’exilé loin du Seigneur : ce ne peut l’être que pour celui qui n’a jamais souhaité retrouver un être cher, que pour celui qui ne sait pas ce qu’est l’amitié avec Jésus Christ. Mais pour cela il faut, comme Paul, s’efforcer de « plaire au Seigneur » pour se réjouir de paraître un jour à découvert devant lui.

Comme l’apôtre Paul, savoir garder pleine confiance tandis que nous cheminons dans la foi, alors que nous aimerions tellement voir si notre vie plaît au Seigneur !

Alléluia. Alléluia. La semence est la parole de Dieu ; le semeur est le Christ ; celui qui le trouve demeure pour toujours. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4, 26-34

Malgré la lenteur avec laquelle le règne de Dieu germe sur terre, Jésus est certain de la moisson. Son espérance fonde la nôtre.

En ce temps-là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé ». Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre ».

Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier. - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Toute la Bible annonce que Dieu établira un jour son règne sur terre avec puissance. Or, Jésus proclame que le règne de Dieu s’est approché des hommes. Pourtant on ne voit rien venir, si ce n’est un petit groupe de disciples autour d’un Maître contesté dans son enseignement et ses miracles par les chefs religieux de la nation. Est-ce bien cela le règne de Dieu ? Jésus répond par ces deux paraboles. Une fois le grain semé, le paysan est inactif jusqu’au moment de la moisson, car le grain pousse de lui-même. Ainsi, en Jésus Christ puis dans l’Église qui continue son œuvre, Dieu fait approcher son règne qui viendra irrésistiblement au Jugement dernier. Tout comme la plus petite des semences devient la plus grande des pousses du jardin, ainsi le commencement minuscule du ministère de Jésus n’en est pas moins destiné à s’épanouir dans le rassemblement universel final de tous les hommes.

L’inaction du paysan entre les semailles et la moisson est le signe de la confiance qu’il fait à la terre. La même confiance est faite aux hommes pour faire croître le grain du Royaume jusqu’à son accomplissement final.

Homélie

Nous vivons dans un monde où tout s’évalue en termes de productivité et de rentabilité. C’est ainsi qu’un travailleur est jugé essentiellement d’après son rendement ; ou cherche constamment à accélérer les cadences ; on exige des fruits immédiats. De plus en plus nombreux sont ceux (et pas seulement parmi les jeunes) qui ne savent plus attendre : ils veulent tout, tout de suite.

Autant d’attitudes qui révèlent un mal profond : la volonté de tout maîtriser. L’homme d’aujourd’hui, en effet, voudrait maîtriser la vie. Il se considère comme source et centre alors qu’il n’est qu’une créature et donc un être dépendant. Or, voici que dans l’Evangile de ce jour, Jésus nous indique que le Royaume de Dieu n’est pas le produit d’une technique, ni le fruit d’une performance humaine.

« Il en est du Règne de Dieu comme d’un homme qui jette le grain dans son champ : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit : il ne sait comment ».

Ce qui dépend de l’homme c’est de préparer le terrain, de le rendre accueillant à la semence ; puis de jeter le grain en terre. Mais l’essentiel lui échappe. « D’elle-même la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi enfin du blé plein l’épi ». C’est Dieu qui agit. C’est Lui et Lui seul qui est le Maître de la vie. L’homme une fois qu’il a pleinement accompli ce qui lui est demandé, ne peut rien faire d’autre que de se mettre dans une attitude de réceptivité, de disponibilité et laisser Dieu agir. Or c’est cela, précisément qui nous coûte le plus : accepter de recevoir, accepter de se laisser guider, de se laisser faire... autrement dit reconnaître que nous ne sommes pas Dieu. En fin de compte ce qui caractérise notre vie chrétienne c’est qu’elle est un perpétuel combat spirituel pour arriver à confesser que Dieu est Dieu, pour pratiquer le 1er commandement « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu... » Et cela nous ne parvenons à l’accomplir véritablement qu’au moment de notre mort, car alors nous ne pouvons plus disposer de nous-mêmes, nous ne pouvons que nous abandonner à Dieu pour le laisser faire.

« Telle est la signification de la vie, nous dit le grand théologien suisse Urs von Balthasar, reconnaître, prouver que nous ne sommes pas Dieu. La mort est la révérence de notre vie, la cérémonie de l’adoration devant le trône du Créateur ».

Comprenons donc, chers frères et sœurs, que ce qui est attendu de nous, c’est ce que saint Paul appelle « l’obéissance de la foi » c’est-à-dire, vis-à-vis de Dieu, une attitude faite de confiance, d’assurance tranquille, d’abandon paisible, de soumission intelligente et volontaire (et non pas aveugle ou fataliste). C’est par excellence l’attitude filiale qui caractérise le Christ et qui culmine au moment de sa mort sur la croix : « Père, entre tes mains je remets mon Esprit » ; qui caractérise également la Vierge Marie sa Mère : « Qu’il me soit fait selon ta Parole ». Cette obéissance de la Foi, il faut qu’à l’exemple de Jésus et de Marie, elle s’inscrive très concrètement dans tous les actes de notre vie quotidienne : « Mets ta confiance en Dieu comme si tout dépendait de Lui et non de toi, et livre toi à l’action, comme si tout dépendait de toi et non de Lui »nous dit une maxime attribuée à saint Ignace de Loyola.

Dans l’Evangile de ce dimanche, Jésus compare encore de Règne de Dieu à une graine de sénevé : « Quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toute les semences, mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères... »

Ici, nous le voyons, l’accent est mis sur le contraste étonnant, la fabuleuse disproportion qu’il y a entre un point de départ minuscule et un point d’arrivée gigantesque. Cette parabole était pour Jésus une manière de répondre au scandale que son attitude constituait aux yeux des juifs, ses contemporains. Ceux-ci, en effet attendaient un Messie dont l’intervention serait spectaculaire et triomphale. Or, ce Messie de leurs rêves ils ne le reconnaissaient absolument pas dans ce Jésus de Nazareth, qui ne bousculait rien, et paraissait plutôt bien faible et très ordinaire.

Jésus voulait leur signifier – mais cela, ils ne pouvaient pas le comprendre – que de cette petite graine qu’il était Lui, le Fils de Dieu devenu homme, ainsi que ses douze apôtres, allait germer, surgir et se développer le grand arbre de l’Eglise, (prémisses et signe du Royaume à venir) qui étire droit ses rameaux sur tous les peuples, jusqu’aux extrémités de la terre.

Désormais, chers frères et sœurs, quiconque a semé un germe dans une âme... quiconque essaie de semer la Bonne Nouvelle (les parents et les catéchistes par exemple) quiconque s’est engagé au service d’une œuvre pour aider ses frères, quiconque offre sa prière persévérante et sa souffrance pour la conversion des pécheurs (et qui trop souvent ne peut que constater la petitesse des résultats apparents) celui-là peut s’appuyer fermement sur cette parabole pour surmonter ses découragements. On peut dire qu’elle nous donne, en fait, une définition de cette espérance dont Jésus n’a jamais prononcé le mot, mais qui est inscrite au cœur même de l’Evangile

Plus que jamais, frères et sœurs, il nous faut entretenir en nous cette vertu d’Espérance. Il nous faut redire très souvent la demande du Notre Père : « Que ton règne vienne » avec la certitude absolue que nous serons exaucés. Certes, à vues humaines et surtout en ces temps troublés qui sont les nôtres nous pourrions en douter de cette venue du Règne de Dieu. Il se heurte à tant d’obstacles. Il est refusé ici, contrecarré ailleurs, inconnu en tant de lieux. Nous-mêmes nous lui faisons parfois obstacle par notre mauvaise volonté comme par notre péché. Il nous est bon par conséquent de savoir que peu à peu, suivant une logique qui n’est pas la nôtre en prenant un temps trop lent à notre goût, le Royaume grandit.

Il faut accepter en effet que le Règne de Dieu ait ses lois propres que l’homme ne peut influencer, ni changer. Si ce règne s’instaure toujours de façon discrète, d’humble apparence, de manière paradoxale, c’est pour qu’il n’y ait aucune confusion possible, c’est pour que la puissance de Dieu se manifeste clairement dans le triomphe de la faiblesse. Nous pensons ici à la merveilleuse déclaration de saint Paul aux Corinthiens :« Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ». D’ailleurs toute l’histoire de l’Eglise nous manifeste cette puissance sublime de Dieu qui agit selon sa loi propre, lorsque l’homme se soumet à Lui.

S’il en est besoin, frères et sœurs, relisons attentivement, par exemple, la vie des grands saints fondateurs ; en général, leur œuvre est partie de trois fois rien et à rencontré de nombreux obstacles ; souvent, de leur vivant, ils ont été ignorés, voire méprisés et écartés de leur œuvre ; le résultat, c’est qu’ensuite on a reconnu clairement comme venant de Dieu ce qui s’était accompli avec leur humble collaboration. N’oublions donc jamais qu’il n’y a pas d’autre chemin pour édifier le Royaume que celui du grain de blé tombé en terre, et, tirons-en les conséquences.

Amen.

Prière Universelle

Quand nous regardons notre monde, nous nous disons que nous aurions bien besoin que le Seigneur nous aide à le comprendre. Prions avec confiance pour que son royaume, encore en germe, grandisse et soit accueilli par tous nos frères et sœurs.

R/ : Fais briller, Seigneur, ton amour.

  • Prions pour les disciples du Christ qui forment l’Église partout dans le monde ; que le Seigneur renforce leur courage d’annoncer l’Évangile. R/
  • Prions pour les chefs spirituels et religieux qui nous gouvernent ; que le Seigneur les soutienne dans leur désir d’être justes. R/
  • Prions pour les plus faibles parmi nous ; qu’ils trouvent dans notre générosité des signes du Royaume. R/
  • Prions pour notre communauté ; que le Seigneur lui rappelle sa vocation d’annoncer le Royaume à venir. R/

Dieu notre Père, comme tous les humains, nous cherchons des signes de ta présence au milieu de nous. En envoyant ton Fils dans le monde, tu t’es rapproché de ton peuple. Que déjà nous vivions comme si nous appartenions à ton règne de justice et de paix. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils et notre frère. Amen.

Source : http://vieliturgique.ca/

Lectures et Homélie du 11ème dimanche T.O. en DOCX et PDF.

 

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28 janvier 2021 4 28 /01 /janvier /2021 03:00

Lecture du livre du Deutéronome 18, 15-20

Le prophète Moïse, porte-parole de Dieu, annonce la venue d’un prophète comme lui ; mais Jésus sera plus qu’un porte-parole, il est la Parole de Dieu.

Moïse disait au peuple : « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez. C’est bien ce que vous avez demandé au Seigneur votre Dieu, au mont Horeb, le jour de l’assemblée, quand vous disiez : “Je ne veux plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir !” Et le Seigneur me dit alors : “Ils ont bien fait de dire cela. Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte.

Mais un prophète qui aurait la présomption de dire en mon nom une parole que je ne lui aurais pas prescrite, ou qui parlerait au nom d’autres dieux, ce prophète-là mourra.” » - Parole du Seigneur.

Commentaire : Sous les dehors terrifiants de l’orage qui éclate sur le Sinaï, le tonnerre de la voix de Dieu et la grande flamme de ses éclairs, le peuple hébreu a bien perçu la difficulté qu’éprouve l’homme laissé à lui-même, d’affronter seul le mystère de la présence et de l’action historique de Dieu et de comprendre le sens de ses appels. Le rôle du prophète est d’être parmi les hommes, ses frères, le porte-parole de Dieu : « Je mettrai mes paroles dans sa bouche », et l’interprète qualifié de son projet sur eux : « Il leur dira tout ce que je lui prescrirai ». Moïse et les prophètes qui lui ont succédé n’ont fait qu’ébaucher ce rôle prophétique que Jésus Christ accomplira parfaitement.

Quelle parole le Seigneur m’a-t-il fait entendre, ces temps derniers, par l’un de mes frères dont je peux dire qu’il a été son porte-parole pour moi ?

Psaume 94

R/ : Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur.

  • Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut ! Allons jusqu’à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le ! R/
  • Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits. Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit, le troupeau guidé par sa main. R/
  • Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? « Ne fermez pas votre cœur comme au désert, comme au jour de tentation et de défi, où vos pères m’ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit ». R/

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 7, 32-35

Paul comprend le célibat consacré pour le Royaume comme un attachement sans partage au Seigneur.

Frères, j’aimerais vous voir libres de tout souci. Celui qui n’est pas marié a le souci des affaires du Seigneur, il cherche comment plaire au Seigneur. Celui qui est marié a le souci des affaires de ce monde, il cherche comment plaire à sa femme, et il se trouve divisé. La femme sans mari, ou celle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur, afin d’être sanctifiée dans son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des affaires de ce monde, elle cherche comment plaire à son mari. C’est dans votre intérêt que je dis cela ; ce n’est pas pour vous tendre un piège, mais pour vous proposer ce qui est bien, afin que vous soyez attachés au Seigneur sans partage. - Parole du Seigneur.

Commentaire : Le don mutuel que des époux se doivent devant Dieu les engage en assumant le souci des affaires de cette vie et la recherche du bonheur de leur conjoint, à faire de leur mariage un chemin vers Dieu. D’autres ont choisi le célibat afin de n’avoir d’autres centres d’intérêts que les « affaires du Seigneur », c’est-à-dire, à la manière de Paul, le souci pastoral de toutes les Églises et le souci missionnaire de l’annonce de l’Évangile. Ces deux états de vie chrétienne s’épaulent l’un l’autre : le célibat vécu pour le Seigneur appelle les gens mariés à ne pas s’enliser dans les affaires de cette vie et de bonheur du couple ; l’amour et le don de soi que réclame la vie conjugale rappellent que s’il ne s’accompagne pas d’un don total au service de Dieu et de ses frères, le célibat pour le Seigneur devient un piège puisque alors on n’est plus attaché par amour à personne, pas même au Seigneur.

Couple mariés, célibataires, et ceux et celles qui ont choisi le célibat consacré ont la responsabilité, les uns vis-à-vis des autres, de s’aider à vivre un amour vrai qui les attache au Seigneur sans partage. Selon notre situation comment cette responsabilité se manifeste-t-elle concrètement ?

Alléluia. Alléluia. Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 21-28

Jésus enseigne avec autorité, et, devant son autorité, les forces du mal se taisent.

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu ». Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme ». L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent ». Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée. - Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : En guérissant quelques malades physiques ou mentaux, Jésus ne fait pas seulement acte de bonté mais montre qu’il est venu entreprendre un combat gigantesque contre le Mal à l’œuvre dans le monde. L’esprit mauvais qui interpelle Jésus le sait bien : « Est-tu venu pour nous perdre ? » Nous, c’est-à-dire toute la horde des esprits mauvais auxquels les Anciens attribuaient l’origine des maladies, des infirmités et des cataclysmes. La parole et les actes de Jésus manifestent qu’il est le Saint de Dieu, c’est-o-dire le Messie, et donc que son autorité s’enracine en Dieu.

Quelle est la nouveauté radicale qui me frappe toujours dans les paroles du Christ, malgré des années de vie chrétienne et de fréquentation des évangiles ?

Homélie

Dans le passage évangélique que nous venons d’entendre (comme dans beaucoup d’autres) Jésus veut nous persuader que nous sommes menacés par des ennemis redoutables et que Lui seul peut nous en préserver ou nous en délivrer. Ces ennemis que nous appelons les Démons, nous sont présentés dans la Bible comme des êtres spirituels et personnels crées par Dieu dans la sainteté, mais qui dans un fol orgueil se sont révoltés contre Lui. Ces anges déchus sont foncièrement mauvais, parce qu’incapables d’aimer et n’ont par conséquent qu’un seul but : celui de nuire aux hommes. A leur tête il y a celui que la Bible désigne sous le nom de Satan, c’est-à-dire l’Adversaire ou encore Béelzeboul, c’est-à-dire le Prince des Démons. Les Evangiles (celui de Marc en particulier) nous révèlent en Jésus celui qui a pour missions de combattre et de vaincre Satan et son armée d’anges malfaisants. Ce combat dont le 1er  épisode est la mystérieuse tentation au désert, Jésus le mène de bien des manières, mais plus spécialement en expulsant les esprits mauvais qui se sont emparés de certaines personnes afin de les torturer physiquement et moralement. Ce combat atteindra son paroxysme à l’heure décisive de la Passion. Par l’offrande de son sacrifice d’amour et par sa Glorieuse Résurrection, Jésus remportera sur Satan une victoire totale et définitive.

Dieu permettra néanmoins qu’il continue à mettre à l’épreuve les disciples du Christ et cela jusqu’à la fin du monde. Sa puissance malfaisante sera d’autant plus forte que les chrétiens lui opposeront une résistance trop molle ou pas de résistance du tout.

Chers frères et sœurs, le rappel évangélique de la présence de Satan et de son action dans la vie des hommes est particulièrement opportun en cette période de grande confusion où très nombreux sont ceux qui nient purement et simplement son existence, ou qui l’identifient au mal en général, aux forces mauvaises, au péché, ou aux tendances perverses de la nature déchue. Nous ne devons pas nous laisser impressionner, ni démonter par ces fausses doctrines, mais professer avec fermeté, la Foi de l’Eglise : c’est Elle, en effet qui assistée par le Saint-Esprit nous donne la seule interprétation valable des Saintes Ecritures. Or l’église a toujours enseigné que le Mal n’est pas une abstraction pour intellectuels ou un symbole, mais un être personnel bien vivant et agissant, extrêmement intelligent et rusé, qui s’acharne à notre perte avec passion et sans jamais le moindre répit.

Une chose est certaine, chers frères et sœurs, c’est qu’en ces temps difficiles qui sont les nôtres, Satan a réussi, l’exploit de se faire oublier par la plupart... N’étant que peu ou faiblement combattu, il a le champ libre et il s’en donne à cœur joie, si l’on peut dire. Il faut être frappé d’aveuglement spirituel en effet pour ne pas voir à quel point il est puissant à l’heure actuelle, multipliant les ravages dans tous les domaines.

Père du mensonge, monstre de haine, il sème partout le doute, la dérision, la méchanceté, dans les familles qu’il réussit trop souvent à diviser, à disloquer et finalement à détruire, dans les cités, grandes ou petites où il sait insidieusement

Amen.

En cliquant sur cette image, vous trouverez la Prière Universelle du trés bon site "Jardinier de Dieu".

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15 janvier 2021 5 15 /01 /janvier /2021 14:26

Pour souligner la célébration du « Dimanche de la Parole de Dieu », voulue par le pape François, le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a préparé un Guide liturgique et pastoral. Les diocèses, les paroisses, les groupes bibliques, les individus y trouveront une variété de suggestions pour animer cette journée et prolonger dans la vie la familiarité avec la Parole qui pour nous, chrétiens, est la « la lumière de nos pas, la lampe de notre route » (Psaume 118 [119]). Le thème de cette deuxième année s’inspire d’un passage de la Lettre aux Philippiens : En tenant ferme la parole de vie (Ph 2, 16). C’est l’invitation forte que Paul adresse aux chrétiens de Philippes pour que la Parole de Dieu demeure le socle inébranlable sur lequel enraciner la foi, l’espérance et la charité. Ce Guide est une proposition adaptable qui s’ajoute à celles que les communautés chrétiennes sauront développer selon leurs contextes...

Pour voir le Guide Liturgique et Pastoral 2021, cliquez ICI.

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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 17:42

Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’écoutant :

http://www.ab20100.ch/wp-content/uploads/2018/09/180908-SAG.mp3

Chers Amis,

Tout récemment dans un bistrot de la vallée, j’ai entendu deux parents discuter. Ils n’avaient pas vu que j’étais là…

- On a encore raconté une histoire de miracle à mon fils, au catéchisme l’autre jour, disait le premier. Comme si ça avait existé !

- De toutes façons, rétorqua le deuxième, c’est des vieilles histoires tout ça. Ça se saurait s’il y en avait encore, des miracles…

Et ils trinquèrent… pour saluer tout ça.

Peut-être pensez-vous, vous aussi Chers Amis, que la prédiction du prophète Isaïe que nous avons entendue dans la première lecture – « les yeux des aveugles se dessilleront, les oreilles des sourds s’ouvriront, le boiteux bondira comme un cerf » peut-être pensez-vous que tout ça ce sont des mots. De vieilles histoires.

Peut-être pensez-vous que, oui, d’accord, Jésus a fait deux-trois miracles, d’ailleurs l’Évangile de ce soir nous le rappelait en nous racontant l’histoire de ce sourd-muet, mais bon d’abord on n’est même pas sûrs que ça se soit passé exactement comme ça, et puis, et puis…, et puis c’était il y a 2000 ans…

2000 ans ? Vous êtes sûrs ?

Le dernier miracle de ce type, qui s’est produit à quelques mètres de moi, sans que je le sache sur le moment, ce dernier miracle remonte à deux ans. Pas deux mille, deux ! C’était précisément le 11 mai 2016 et c’était à Lourdes. Et plusieurs Hérensards étaient là ce soir-là, eux aussi.

C’était à la procession mariale. Vous savez, pendant le pèlerinage, que ce soit celui de printemps ou celui d’été, il y a un soir où l’on processionne avec les flambeaux. C’est très beau, c’est un moment très fort.

La veille, à la messe de la Grotte, nous avions repéré le groupe des Italiens qui étaient en pèlerinage en même temps que nous, en même temps que les 2500 pèlerins de Suisse Romande. Et j’avais vu cette petite fille qui portait des appareils sur les oreilles, cette petite fille dont on m’a dit ensuite qu’elle était sourde de naissance. J’ai donné la communion tout près d’elle, ce matin-là à la Grotte.

Et le lendemain soir, pendant la procession, à quelques mètres de nous, nous avons vu une agitation. On ne savait pas ce qui se passait. On l’a appris un peu plus tard.

La petite fille qui était là a enlevé ses appareils. Et ses parents lui ont tout de suite dit : « Mais qu’est-ce que tu fais ?? » Et elle a dit : « J’entends… J’en ai plus besoin.»

Il y a eu des constatations médicales dès le lendemain à Lourdes. Et le résultat fut imparable : cette petite fille était effectivement sourde de naissance et elle est effectivement guérie, elle entend aujourd’hui, normalement.

Il faut du temps pour qu’un miracle soit reconnu à Lourdes, ça prend des paperasseries… ce sera probablement pourtant l’un des prochains sur la liste, très certainement.

Eh oui, Chers Amis, les miracles continuent. Ce ne sont pas de vieilles histoires. Pas seulement.

Et si les médias ne vous en parlent pas c’est qu’ils sont beaucoup trop occupés à critiquer l’Église dès qu’ils le peuvent, à coup de petites phrases du pape sorties de leur contexte ou de révélations nauséabondes sur tel ou tel prêtre.

Si les médias étaient là pour vous donner de belles nouvelles, ça se saurait…

Et je crois que c’est là que se trouve la clé des textes de ce week-end. À travers cette histoire de sourd-muet qui entend et qui parle, nous pouvons faire nous aussi attention à notre manière d’entendre et à notre manière de parler.

Nous sommes invités par le Christ à une ouverture – « Effata ! » Ce mot de sa langue, nous l’avons entendu à notre baptême, tous ! On était un peu petit pour s’en souvenir, mais le prêtre l’a prononcée, ce jour-là : « Effata ! Ouvre-toi ! »

  • Nous sommes invités à nous ouvrir, mais d’abord à nous ouvrir l’esprit et le cœur, bien sûr.
  • Nous sommes invités à ne pas juger sur les apparences, comme le disait Jacques dans la deuxième lecture.
  • Nous sommes invités à écouter vraiment notre prochain, nous qui avons la chance de ne pas être sourds.
  • Nous sommes invités à faire attention à notre parole, nous qui avons la chance de ne pas être muets.
  • Nous sommes invités à ne pas regarder les apparences seulement, nous qui avons la chance de ne pas être aveugles.

Alors Chers Amis, si comme moi, vous entendez au bistrot ou ailleurs, que les miracles sont de vieilles histoires… parlez-leur de la petite fille de Lourdes. Et dites à ces personnes que ce n’était pas il y a deux mille ans, ça… C’était il y a deux ans.

Ça leur ouvrira peut-être, à elles aussi, le cœur, les yeux, les oreilles, l’esprit, qui sait ? Et du coup, VOUS aurez participé à un miracle…

Source : http://www.ab20100.ch/billets/la-petite-fille-de-lourdes/

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17 août 2018 5 17 /08 /août /2018 21:53

Livre des Proverbes 9, 1-6

La sagesse de Dieu s’offre à nourrir le cœur et l’intelligence des hommes. Pour qui l’accepte, c’est un véritable festin qu’elle prépare.

La Sagesse a bâti sa maison, elle a taillé sept colonnes. Elle a tué ses bêtes, et préparé son vin, puis a dressé la table. Elle a envoyé ses servantes, elle appelle sur les hauteurs de la cité : « Vous, étourdis, passez par ici ! » À qui manque de bon sens, elle dit : « Venez, mangez de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé. Quittez l’étourderie et vous vivrez, prenez le chemin de l’intelligence ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Personnifiée sous les traits d’une maîtresse de maison, la sagesse de Dieu invite les hommes à partager son repas. Mais ce pain et ce vin qu’elle a apprêtés, les viandes qu’elle a mijotées sont des mets symboliques : destinés à donner la sagesse aux hommes sans intelligence, ils évoquent l’enseignement que Dieu donne à qui veut réussir sa vie. Très souvent l’Ancien Testament compare ainsi la Parole de Dieu à un repas offert aux hommes. Jésus aussi comparera la foi en sa Parole à la manducation de sa chair et de son sang. Mais c’est dans le repas eucharistique que cette foi atteint tout son réalisme : c’est la Parole de Dieu faite chair en Jésus Christ qui s’offre à nourrir le croyant.

La Sagesse « proclame sur les hauteurs de la cité ». De nos jours la publicité fait de même pour se faire entendre et mériter confiance. Quel type de publicité désirons-nous pour la Parole de Dieu ? Comment nous y prendre ?

Psaume 33

R/ Goûter et voyer comme est bon le Seigneur.

  • Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m'entendent et soient en fête ! R/
  • Saints du Seigneur, adorez-le : rien ne manque à ceux qui le craignent. Des riches ont tout perdu, ils ont faim ; qui cherche le Seigneur ne manquera d'aucun bien. R/
  • Venez, mes fils, écoutez-moi, que je vous enseigne la crainte du Seigneur. Qui donc aime la vie et désire les jours où il verra le bonheur ? R/
  • Garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles perfides. Évite le mal, fais ce qui est bien, poursuis la paix, recherche-la. R/

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 5, 15-20

Tirez parti du temps présent, nous demande Paul, et pour y parvenir, il compte sur notre prière communautaire.

Frères, prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent, car nous traversons des jours mauvais. Ne soyez donc pas insensés, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin, car il porte à l’inconduite ; soyez plutôt remplis de l’Esprit Saint. Dites entre vous des psaumes, des hymnes et des chants inspirés, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur. À tout moment et pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, rendez grâce à Dieu le Père. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Les jours sont mauvais, non pas en eux-mêmes, mais parce qu’ils sont des jours graves ; ils marquent un tournant à prendre, une dernière chance à saisir : aller ou non dans le sens de l’Évangile. À commencer par les réunions de prière. On avait l’habitude de les faire précéder d’un repas en commun. Mais on y boit trop, écrit Paul, alors qu’il faudrait plutôt se réjouir de s’y retrouver entre frères, grâce au même esprit d’amour ; heureux de chanter ensemble le Christ Sauveur et de remercier le Père qui nous rassemble. À cette condition la prière communautaire sera signe de la présence de Dieu au milieu de l’assemblée.

Animateurs de la liturgie, organistes, chorale, nous permettons à l’assemblée de célébrer le Seigneur par des psaumes, des hymnes et de libres louanges. La qualité communautaire de la prière dépend de nous.

Alléluia. Alléluia. Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui, dit le Seigneur. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6, 51-58

« Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde ». Célébrons-nous vraiment l’eucharistie pour que le monde ait la vie ?

En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde ». Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Le repas pascal juif associait étroitement les convives à la libération des Hébreux de l’esclavage de l’Égypte : en mangeant la Pâque, ils avaient conscience d’être le peuple que Dieu libère aujourd’hui de la servitude. Jésus associe de même ses disciples à sa mort rédemptrice : en mangeant son corps et en buvant son sang versé à la croix pour la multitude des hommes, les participants du repas eucharistique se reconnaissent le peuple que Jésus libère aujourd’hui de toute servitude, y compris celle du péché. Ils attendent aujourd’hui le jour à venir de la délivrance définitive dans le monde nouveau du royaume de Dieu.

Nos eucharisties nous font participer au geste d’amour du Christ livrant sa vie pour nous, pour que nous apprenions à aimer comme il aime.

Homélie

Dans ce passage si dense du « Discours sur le Pain de Vie » que nous venons d’entendre, il y a quelques phrases-clés sur lesquelles je voudrais attirer tout particulièrement votre attention car elles nous révèlent l’essentiel de ce mystère fondamental de la Foi qu’est l’Eucharistie.

- « Je suis le Pain Vivant descendu du ciel ».

L’Eucharistie ce n’est pas quelque chose, c’est quelqu’un. C’est la personne même de Jésus-Christ Ressuscité, présent au milieu de son peuple. « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

Oui, il est là, lui, notre Seigneur, dans le silence et la discrétion d’un pauvre, mais avec toute sa richesse de Dieu, disponible en son humanité.

- « C’est ma chair pour la vie du monde ».

L’Eucharistie – on a parfois tendance à l’oublier – c’est le sacrifice de Jésus offert par amour pour l’humanité, car, il est là avec sa « chair livrée » avec son « sang versé » dans le grand écartèlement de la Croix qui rappellent le pain et le vin séparés. Disons-nous bien que lorsque nous communions nous nous unissons à Jésus crucifié qui vient dans nos âmes pour les inclure dans son sacrifice et prolonger en elles son état d’hostie. Il vient en nous, dit saint Léon le Grand, comme victime offertes au Père. Le chrétien ne doit jamais oublier, en effet, qu’il est un disciple de Jésus crucifié et que la Croix c’est le livre où il apprend la seule vraie science : celle qui sauve ; et la seule vraie philosophie de la vie : celle qui donne à la souffrance sa valeur rédemptrice et à la mort son sens divin et éternel.

- « Celui qui mange ma chair demeure en moi et moi en lui ».

Oui, la communion eucharistique est le lieu privilégié où se réalise ici-bas entre l’âme et la Très Sainte Trinité, l’intimité la plus grande et la plus merveilleuse qui soit. En celui qui communie avec toutes les dispositions requises il se produit ceci : le feu de l’amour divin pénètre dans son cœur et l’envahit de telle sorte que le cœur de Jésus et son cœur ne font plus qu’un. Ils sont fondus l’un dans l’autre : c’est la fusion à laquelle voudraient tant parvenir les êtres qui s’aiment, seul Jésus peut accomplir un tel prodige entre lui et nous. Le chrétien qui vient de communier peut donc s’appliquer la parole de l’Apôtre Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Ainsi, par la communion eucharistique nous sommes peu à peu, transformés à l’image de Jésus, nous lui devenons semblables, capables, chaque jour davantage, de penser comme lui, de vouloir et d’agir comme lui. La communion nous fait entrer dans cet immense élan d’amour qui porte Jésus vers son Père. Avec lui, nous entrons dans la vie du Père et par lui nous recevons l’Esprit-Saint qui est le lien d’amour entre le Père et le Fils... Et en même temps la communion nous entraîne dans le grand courant d’amour de Jésus qui rassemble tous les hommes dans l’unité d’une même famille, cette famille des enfants de Dieu qu’est l’Eglise. Sous cet aspect la communion agit à la manière d’un ciment qui unit, qui soude les unes aux autres ces pierres vivantes que nous sommes. En mangeant le Pain de Vie, nous devenons un seul corps avec le Christ, de même que les grains de blé fondus ensemble ne font qu’un seul pain.

- « Ma chair est vraiment une nourriture ».

L’Eucharistie est un repas. Elle est faire pour fortifier nos énergies, pour abreuver nos déserts, pour faire grandir toute sainteté. Sur la route de cette existence difficile, Jésus vient à notre rencontre avec le pain et la coupe du salut, car c’est maintenant que nous avons besoin de la force divine pour tenir debout, pour nous relever, pour aller de l’avant et parvenir au Royaume. L’Eucharistie, c’est le sacrement par excellence de la vitalité chrétienne. Nous retiendrons enfin cet autre fruit, cet autre effet de l’Eucharistie sur nous, sur lequel Jésus insiste très fort.

- « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour ».

En communiant au Corps ressuscité de Jésus nous préparons mystérieusement notre propre résurrection. Jésus n’entends pas seulement nous communiquer sa vie d’amour pour qu’ici-bas nous soyons unis à lui et entre nous ; il veut se donner à nous pour nous faire passer de la mort à la vie, pour nous faire partager sa gloire de Ressuscité, il veut qu’un jour nous soyons comme lui, et comme Marie pleinement vivants, corps et âme, définitivement libérés des misères de ce monde et de la mort. « Là où je suis-je veux que vous soyez vous aussi ». Autrement dit : la terre aride que nous sommes est visitée par un germe pascal lorsque le pain de Dieu vient féconder notre sol. Dès lors, l’éternité est en gestation dans notre chair et nous sommes assurés de ressusciter avec Celui qui nous remplit de lui.

Que Jésus soit donc à jamais béni, loué, remercié pour avoir mis à notre disposition l’inépuisable richesse de grâce que constitue l’Eucharistie : ce sublime mystère où se récapitule toute notre foi et qui est selon les termes de Vatican II « la source et le sommet de toute la vie chrétienne ».

Amen.

Prière Universelle

Seigneur de la vie, écoute nos prières.

  • Prions pour l’Église, responsable de nourrir le peuple de Dieu par le pain de la Parole partagée ; que la célébration de l’Eucharistie soit toujours un moment fort préparé et célébré dans la dignité.
  • Prions pour les enseignants et les étudiants qui se préparent à la rentrée scolaire; que le Seigneur les garde dans la paix et la sérénité.
  • Prions pour ceux et celles qui auraient aimé prendre des vacances et qui sont dans l’impossibilité de le faire ; que le pain descendu du ciel leur procure un peu de repos et de réconfort.
  • Prions pour notre communauté ; que la célébration de l’eucharistie soit toujours un temps fort de fraternité, de joie et d’espérance.

Dieu notre Père, toi dont la bonté surpasse tout, reste attentif à la prière de tes enfants. Nous te le demandons par Jésus ton Fils, notre Seigneur, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Source de la P.U. : http://www.vieliturgique.ca

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 19:45

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10 juin 2018 7 10 /06 /juin /2018 18:03

Livre de la Genèse 3,9-15

Même si le mal habite encore notre humanité, Dieu promet que l’un d’entre nous, né d’une femme triomphera du mal : c’est Jésus Christ.

Lorsque Adam eut mangé du fruit de l'arbre, le Seigneur Dieu appela l’homme et lui dit : « Où es-tu donc ? » Il répondit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché ». Le Seigneur reprit : « Qui donc t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger ? » L’homme répondit : « La femme que tu m’as donnée, c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé ». Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fait là ? » La femme répondit : « Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé ». Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux et toutes les bêtes des champs. Tu ramperas sur le ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon ». – Parole du Seigneur.

Psaume 129

R/ Près du Seigneur est l’amour, près de lui abonde le rachat.

  • Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur, Seigneur, écoute mon appel ! Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! R/
  • Si tu retiens les fautes, Seigneur, Seigneur, qui subsistera ? Mais près de toi se trouve le pardon pour que l'homme te craigne. R/
  • J'espère le Seigneur de toute mon âme ; je l'espère, et j'attends sa parole. Mon âme attend le Seigneur plus qu'un veilleur ne guette l'aurore. R/
  • Oui, près du Seigneur, est l'amour ; près de lui, abonde le rachat. C'est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes. R/

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 4, 13-5,1

Pour Paul, croire au Christ, c’est en parler, c’est l’annoncer au plus grand nombre, même s’il lui faut y épuiser toutes ses forces.

Frères l’Écriture dit : ‘J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé.’ Et nous aussi, qui avons le même esprit de foi, nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons. Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous. Et tout cela, c’est pour vous, afin que la grâce, plus largement répandue dans un plus grand nombre, fasse abonder l’action de grâce pour la gloire de Dieu. C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous. Et notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel. Nous le savons, en effet, même si notre corps, cette tente qui est notre demeure sur la terre, est détruit, nous avons un édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux qui n’est pas l’œuvre des hommes. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Paul vient d’énumérer toutes les souffrances et les privations que lui vaut l’annonce de l’Évangile, et qui le font participer au mystère de la mort et de la résurrection de Jésus. Pourquoi tout cela, pourquoi ruiner ainsi sa santé ? Plus nombreux seront les païens évangélisés, plus grande sera la foule de ceux qui reconnaîtront l’amour de Dieu pour les hommes et chanteront dès maintenant sa gloire : santé, bonheur, réussite sont choses provisoires, seul demeure l’homme intérieur, c’est-à-dire la personnalité qu’à forgée Jésus-Christ dans un homme qui s’est tout donné à lui et à l’Évangile.

Nous connaissons des hommes et des femmes qui, comme l’apôtre Paul, sont tout donnés à Dieu ou à leurs frères, toujours sur la brèche quand il s’agit de promouvoir la justice, la paix et la fraternité. Aux yeux des hommes ils ne pèsent souvent pas bien lourd, mais Dieu sait le « poids extraordinaire de gloire » qu’ils représentent.

Alléluia. Alléluia. Maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors, dit le Seigneur ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3, 20-35

Qui est Jésus ? Sa famille le traite de fou, les scribes le disent possédé du démon. Et nous ?

En ce temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête ».

Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul : c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons ». Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours ». Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur ».

Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent ». Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : La Bible attendait du Messie qu’il détrône Satan de sa puissance. N’est-ce pas ce que fait Jésus en chassant les démons ? Les scribes répliquent qu’au contraire il a pacte lié avec Satan. Voilà bien la preuve de leur mauvaise foi : si le règne de Satan connaît une telle anarchie, une telle division, « c’en est fini de lui », et le règne de Dieu s’impose bien sur terre par Jésus. Refuser de le reconnaître, c’est se boucher volontairement les yeux, c’est nier que l’Esprit de Dieu agit en Jésus pour le prétendre animé d’un esprit diabolique. Un tel aveuglement volontaire » est impardonnable. Il faut donc prendre parti pour ou contre la messianité de Jésus. Il le fait savoir à sa famille qui cherchant à lui éviter des ennuis avec les autorités religieuses, veut le ramener sagement à Nazareth : les siens, ce sont ceux pour qui la volonté de Dieu passe avant tout !

« Jésus a perdu la tête », pensent les siens en le voyant ainsi livré aux foules. Cela ne faisait pourtant que préparer la folie d’amour qui le conduirait à livrer sa vie sur la croix. L’amour du Christ pour nous commet de ces folies !

Homélie

Pourquoi le blasphème contre l'Esprit Saint est-il impardonnable ? En quel sens entendre ce blasphème ? Saint Thomas d'Aquin répond qu'il s'agit d'un péché « irrémissible de par sa nature, parce qu'il exclut les éléments grâce auxquels est accordée la rémission des péchés ». Selon une telle exégèse, ce blasphème ne consiste pas à proprement parler à offenser en paroles l'Esprit Saint ; mais il consiste à refuser de recevoir le salut que Dieu offre à l'homme par l'Esprit Saint agissant en vertu du sacrifice de la croix. Si l'homme refuse la « manifestation du péché », qui vient de l'Esprit Saint et qui a un caractère salvifique, il refuse en même temps la « venue » du Paraclet, cette « venue » qui s'est effectuée dans le mystère de Pâques, en union avec la puissance rédemptrice du Sang du Christ, le Sang qui « purifie la conscience des œuvres mortes ».

Nous savons que le fruit d'une telle purification est la rémission des péchés. En conséquence, celui qui refuse l'Esprit et le Sang demeure dans les « œuvres mortes », dans le péché. Et le blasphème contre l'Esprit Saint consiste précisément dans le refus radical de cette rémission dont il est le dispensateur intime et qui présuppose la conversion véritable qu'il opère dans la conscience. Si Jésus dit que le péché contre l'Esprit Saint ne peut être remis ni en ce monde ni dans l'autre, c'est parce que cette « non-rémission » est liée, comme à sa cause, à la « non-pénitence », c'est-à-dire au refus radical de se convertir...

Le blasphème contre l'Esprit Saint est le péché commis par l'homme qui présume et revendique le « droit » de persévérer dans le mal, dans le péché quel qu'il soit, et refuse par là même la Rédemption. L'homme reste enfermé dans le péché, rendant donc impossible, pour sa part, sa conversion et aussi, par conséquent, la rémission des péchés, qu'il ne juge pas essentielle ni importante pour sa vie. Il y a là une situation de ruine spirituelle, car le blasphème contre l'Esprit Saint ne permet pas à l'homme de sortir de la prison où il s'est lui-même enfermé.

Saint Jean-Paul II

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 00:05

On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Ce passage d’Evangile nous fait découvrir profondément la manière d’agir de Jésus pour la comprendre en profondeur. Son action nous appelle à cheminer nous-même, tout spécialement dans notre manière de considérer les choses. Notre manière de voir et de comprendre est marquée profondément par notre manière de nous concevoir nous-mêmes. Dès que les forces d’opposition entre en mouvement elles vont chercher à rendre impossible l’accession à la signification de l’œuvre de Jésus. Jésus dans la synagogue de Capharnaüm enseigne avec autorité. Il y a dans l’assistance un homme tourmenté par un esprit mauvais qui se met à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ; Es-tu venu pour nous perdre. » L’humanité sous le joug d’un monde d’iniquité ne reconnaît plus ce joug. Il faut faire advenir la vie de Dieu pour sortir de cet esclavage et se purifier. Le combat spirituel dans lequel nous sommes engagés est rude mais la lumière pointe à l’horizon avec Jésus le Sauveur du monde.

« Il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Silence ! Sors de cet homme. » L’esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri. « Un homme tourmenté par un esprit mauvais », c’est la situation normale de l’homme en ce monde, de tout homme. Nous sommes, chacun de nous, tourmentés par un esprit mauvais qui sommeille dans la maîtrise qu’il a de notre existence. Il nous tient le plus souvent par pas grand-chose. Que quelqu’un de plus fort vienne et le combat renaît tout aussitôt. En revanche, l’attaque du Seigneur consiste à rendre la personne à elle-même, à lui redonner de pouvoir agir à partir de sa propre liberté. Jésus pourra alors s’adresser à cette liberté nouvellement libérée pour une union véritable avec lui. Cet homme tourmenté par un esprit mauvais crie : » Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre. « C’est au pluriel, comme s’il y avait une connivence entre cet homme et l’esprit mauvais qui lui fait dire « nous ». Les deux sont confondus ! Est manifesté ainsi l’esclavage de cet homme. Qui parle ? L’esprit mauvais ? L’homme esclave de l’esprit mauvais ? La violence exprime cette difficulté la rendant manifeste : « L’esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri. » « Saisis de frayeur, tous s’interrogeaient : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. » Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée. » Nous sommes appelés à ne pas juger trop vite, à prendre le temps de recevoir, de comprendre, de voir, de revenir de réaliser qu’une parole nous est adressée à travers ce qui nous arrive, autre chose m’est dit pour que je puisse cheminer moi-même, à partir de mes capacités dont j’use librement. Le chemin que Jésus propose est le vrai chemin par lequel je me dispose à pouvoir lui répondre vraiment. La profondeur de l’esclavage de l’humanité est telle qu’il nous faut un Sauveur. Jésus est ce Sauveur au milieu de ses frères qui interpelle vivement cet homme mu par le menteur : « Silence, sors de cet homme. » Jésus fait la lumière en cet homme, il fait advenir en lui la liberté et l’amour. A la suite de Jésus, nous prions pour la libération du monde. Nous connaissons la grandeur et la beauté de notre baptême. Nous avons été soustraits au monde d’iniquité dans lequel nous vivions. Comme Moïse qui intercède sur la montagne pour son peuple, nous voulons tenir dans la prière, pour que le règne de l’amour de Dieu se manifeste encore. Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez.

Père Gilbert Adam

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