Le prénom Bruno est une forme méridionale du mot brun. Il est fêté le 6 octobre.
Attributs : la robe blanche des chartreux, une étoile sur la poitrine, une mitre et une crosse foulées aux pieds.
Prénoms apparentés : Braun (allemand), Brown (anglais), Brunone (italien).
Un érudit épris de rigueur.
Bruno vient au monde à Cologne, en Allemagne, vers 1030. Sa jeunesse est mal connue, mais il fait sans doute ses études dans sa ville natale puis à Reims où il est, pendant presque 20 ans, professeur de théologie et de grammaire. Homme d’une immense culture, Bruno est nommé chancelier de l’évêché de cette cité en 1074, mais il est contraint de quitter Reims après qu’il a dénoncé la vie dissolue de l’archevêque Manassès de Gournay, qui sera dépossédé de son siège en 1080.
La fondation de la Grande Chartreuse.
Bruno décide alors de mener une vie de solitaire. Installé à Sèche-Fontaine, dans l’Aube, il devient ermite, et se place sous l’autorité morale de Robert de Molesme (le futur fondateur de l’ordre de Cîteaux). Mais les visiteurs sont trop nombreux, et Bruno aspire à davantage de tranquillité pour mieux apprécier les joies de la contemplation. Aux alentours de l’an 1083, il part dans la région de Grenoble, avec six compagnons, créer un monastère qu’il établit dans la montagne de la Grande Chartreuse, sur une terre offerte par l’évêque Hugues de Grenoble. Celui-ci, dans une vision, a été averti par sept étoiles de la venue des sept moines. Bruno deviendra par la suite le confesseur de ce prélat. Cet établissement, un modeste oratoire entouré de sept cellules de bois, est le premier d’une confrérie qui, tout en demeurant d’une taille réduite, va contribuer à la réforme spirituelle du christianisme.
Le choix de la solitude et de l’humilité.
Soucieux de mener une vie faire de solitude et d’austérité, les chartreux consacrent leur temps à prier, à travailler la terre, à faire pénitence et à traduire les livres saints. Ces religieux vivent en communauté, mais nombre de leurs activités sont menées dans la solitude. Peu de repas se prennent en commun. Pourtant, en 1090, le pape Urbain II appelle Bruno auprès de lui afin d’en faire son conseiller. Mais Bruno ne se plaît pas à Rome et, dès l’année suivante, il va fonder un couvent de chartreux à la Torre, en Calabre (Italie du Sud). Il vit dès lors dans ce monastère, où le rejoint un temps le prieur de la Grande Chartreuse, venu rédiger avec Bruno les règles de leur ordre, qui ne seront pourtant jamais écrites. Bruno meut en 1101. Il n’a jamais été canonisé – ce qui serait contraire à la profession de foi, prônant l’humilité, des membres de son ordre – mais la papauté autorise que les chartreux puis la totalité des chrétiens célèbrent son culte.
Prière du matin de saint Bruno le Chartreux
Seigneur, dans le silence de ce jour naissant, je viens Te demander la paix, la sagesse et la force.
Je veux regarder aujourd’hui le monde avec des yeux tous remplis d’amour, être patient, compréhensif, doux et sage, voir au-delà des apparences, tes enfants comme Tu les vois Toi-même, et ainsi, ne voir que le bien en chacun.
Ferme mes oreilles à toute calomnie, garde ma langue de toute malveillance, que seules les pensées qui bénissent demeurent dans mon esprit, que je sois si bienveillant et si joyeux, que tous ceux qui m’approchent sentent Ta présence, revêts-moi de Ta beauté, Seigneur, et qu’au long de ce jour, je Te révèle. Amen.
Les étoiles merveilleuses
— Caché derrière le Saint-Eynard et le Néron, je sais un haut-lieu où je veux vous conduire, petits amis. Et ce « haut-lieu » a une histoire, une histoire vraie, une magnifique histoire.
Il y a de cela bien, bien longtemps, vers le temps de la première Croisade. Grenoble était déjà une ville importante, avec sa cathédrale et son Évêque qui fut saint Hugues.
Or, ce saint évêque eut un songe. « Il voyait sept étoiles tomber à ses pieds, se relever ensuite, traverser des montagnes désertes, pour s’arrêter enfin dans un lieu sauvage appelé Chartreuse. Là, les anges bâtissaient une demeure et sur le toit, tout à coup, les sept étoiles mystérieuses se mirent à briller ». Que voulait dire ce songe merveilleux ?…
Le lendemain, sept voyageurs, venus de très loin, frappent à la porte de l’Évêque, se jettent à ses pieds, le priant de leur donner, dans la montagne, un endroit tranquille, loin des hommes, où ils pourraient prier Dieu. C’était la réponse du Seigneur.
Saint Hugues reçoit saint Bruno et ses compagnons
Les sept étoiles du songe merveilleux, c’étaient saint Bruno et ses compagnons.
Qui donc était Bruno ? Un homme riche et savant, très pieux et très bon. Le Saint-Père le Pape venait de le nommer Archevêque de Reims. Mais Bruno refusa ce grand honneur, distribua sa fortune aux pauvres, quitta la ville. Il vint se cacher dans la montagne, pour être seul avec Dieu.
BRIGITTE. — Il faut donc s’en aller loin, tout seul, pour bien servir le bon Dieu ? Pourtant, sur les images, on voit toujours le Seigneur Jésus entouré d’une foule de gens, des malades, des petits enfants.
— C’est vrai. Il en était presque écrasé parfois. Il était si bon. Mais que faisait-Il, chaque soir, après la longue journée où Il avait prêché, guéri les malades ?… Il se retirait dans la montagne pour se retrouver, seul avec Dieu, son Père.
Quand ils veulent accomplir quelque chose de grand, de beau, que font le savant, le poète ? L’un s’enferme dans son laboratoire, l’autre s’égare en pleine campagne. Ils veulent être seuls, pour se donner tout entier à leur œuvre.
Saint Bruno cherchait donc aussi un coin dans la montagne, pour penser aux choses du Ciel. C’est pourquoi, en plein mois de juillet, sur les pas du saint Évêque de Grenoble, il montait péniblement ces rudes chemins de Chartreuse.
Vie de Saint Bruno et de la Chartreuse pour les jeunes du caté
La porte du Ciel
Regardez. Nous voici en pleine montagne sauvage. Pas d’autre bruit que le grondement du torrent. Ici, les pins sont rois !
Tout au pied de ces grandes forêts sombres, voyez-vous ce tas de maisonnettes blanches. C’est là que vint habiter saint Bruno.
C’est la Grande Chartreuse, la Porte du Ciel.
Dans chacune de ces maisonnettes, habite un Chartreux. Il est presque toujours seul, occupé à prier, à lire, à penser. Au milieu, s’élève la Maison du Seigneur où les Chartreux, tous ensemble, unis aux Saints du Ciel, chantent la « bonté de Dieu ».
Leurs frères, les hommes, peinent dans la vallée. Les uns travaillent de leurs mains, comme l’Ouvrier divin de Nazareth. D’autres soignent les malades, d’autres encore instruisent les enfants ou prêchent l’Évangile, comme le Maître sur les routes de Galilée.
Eux, comme Jésus sur la montagne, ils prient, ils bénissent le Père qui est aux Cieux. Ils ont tout abandonné pour ne plus appartenir qu’au Seigneur. Et leurs prières descendent en grâces sur leurs frères…
Source : http://www.maintenantunehistoire.fr