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9 septembre 2023 6 09 /09 /septembre /2023 13:52

Lecture du livre du prophète Ézékiel 33, 7-9

Nous sommes responsables de nos frères ; non pas de leurs fautes, mais de leur faire entendre l’appel à la conversion.

La parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d’homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Si je dis au méchant : ‘Tu vas mourir’, et que tu ne l’avertisses pas, si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang. Au contraire, si tu avertis le méchant d’abandonner sa conduite, et qu’il ne s’en détourne pas, lui mourra de son péché, mais toi, tu auras sauvé ta vie ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Le rôle du prophète est d’être continuellement en éveil, prêt à dénoncer le mal, non pas d’abord pour confondre le méchant mais pour le provoquer à se convertir. Si par lassitude ou découragement il se tait, il a comme pactisé avec le mal et en portera la responsabilité avec son auteur. Rude tâche qui ne laisse jamais en repos et promet bien des affrontements avec les fauteurs de mal ! Ézékiel en sut quelque chose.

« Je fais de toi un guetteur », me dit aussi Jésus, pour guetter les moindres gestes de dévouement et de solidarité de ceux qui t’entourent, les avancées vers la justice et la paix dont tu seras témoin, les pas dans la foi et l’espérance de ceux que tu rencontres. Et, comme un bon guetteur, tu les feras connaître.

Psaume 94

R/ : Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur !

  • Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut ! Allons jusqu’à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le ! R/
  • Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits. Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit. R/
  • Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? « Ne fermez pas votre cœur comme au désert, où vos pères m’ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit ». R/

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 13, 8-10

Tous les commandements de Dieu envers le prochain se résument dans l’amour.

Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi. La Loi dit : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras pas. Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait rien de mal au prochain.

Donc, le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour. – Parole du Seigneur.

Commentaire : On a souvent opposé la justice à la charité. Paul, à la suite du Christ, montre que la charité ne supprime pas le devoir de justice mais le suppose accompli.

Respecter son frère : « tu ne tueras pas », respecter sa réputation : « tu ne feras pas de faux témoignage », respecter son foyer : « tu ne seras pas adultère », respecter ses biens : « tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas (ce qui lui appartient) », tout cela se résume à l’aimer.

Mais si nous pouvons assez facilement nous dire quittes de nos devoirs de justice, selon la formule connue : « je n’ai pas tué, ni volé », nous savons bien que nous restons toujours en dette en ce qui concerne l’amour fraternel. On n’a jamais vraiment aimé les autres comme soi-même. Alors, c’est qu’on n’a jamais pleinement accompli la Loi.

Croyons-nous vraiment être toujours en dette d’amour envers les autres ? Avant de répondre affirmativement, efforçons-nous de nommer quelques-uns de nos créanciers en ce domaine.

Alléluia. Alléluia. Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui : il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18, 15-20

La réconciliation d’un frère avec le Seigneur réclame de la communauté chrétienne beaucoup de délicatesse et de persévérance pour croire que rien n’est jamais perdu.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.

Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : L’Église s’est posé très tôt la question du baptisé qui pécherait gravement et publiquement. Pouvait-il demeurer dans la communauté sans causer de scandale ? Matthieu nous donne ici une première solution de ce cas, en rassemblant diverses paroles du Christ. On notera toutes les précautions prises pour respecter le pécheur : un seul frère cherchera d’abord à l’éclairer, puis il s’adjoindra un ou deux autres chrétiens dans sa démarche avant de porter l’affaire devant toute la communauté. Ce n’est que si le pécheur persiste dans sa faute que l’Église prendra acte de sa séparation d’avec elle. Jésus confirme que cette décision prise par l’Église d’écarter ou de réconcilier un pécheur sera ratifié par Dieu lui-même. Mais l’Église garde un pouvoir d’intercession pour le pécheur par sa prière qui sera exaucée puisque Jésus, le Sauveur des pécheurs, est là au milieu des siens réunis en son nom.

La pratique des liturgies communautaires de préparation au sacrement du pardon nous permet de redécouvrir la dimension fraternelle de la réconciliation en Église. La tâche de l’équipe qui prépare ces liturgies est de favoriser la prise de conscience que le pardon de Dieu réclame le pardon entre frères.

Homélie

L'Évangile d’aujourd’hui est tiré d’un ensemble de consignes de Jésus qu’on appelle « discours sur la vie en communauté ». Il s’agit bien sûr, d’abord, de la Communauté Eglise telle que Dieu l’aime et la désire.

Comme tout groupe humain l’Eglise comprend des hommes et des femmes fragiles, « pas meilleurs que les autres » comme on dit souvent. Et dans l’Eglise comme dans la famille et toutes les sociétés humaines l’amour n’est pas le refoulement des problèmes ni l’anesthésie artificielle des conflits entre les personnes. Voyons donc ce qu’en pense Jésus. Dans le texte évangélique que nous venons d’entendre c’est bien la description d’une communauté fraternelle que Jésus nous donne, non pas à la manière d’un maître qui vit quotidiennement avec son équipe de disciples et qui suggère des comportements très concrets.

« Si ton frère a commis un péché va lui parler seul à seul et montre lui sa faute. S’il t’écoute tu auras gagné ton frère ». L’Eglise que Jésus décrit c’est un groupe où l’on parle, où l’on s’exprime : les mots-clés ici sont « parler » et « écouter ». Et nous remarquons le climat d’amour et de délicatesse envers le frère qu’il s’agit de sauver. Il ne s’agit donc pas d’être un redresseur de torts, toujours prêt à faire la leçon aux autres. Ce serait défigurer la pensée de Jésus. D’ailleurs, tout le contexte de ce discours communautaire ne baigne que dans la miséricorde. Juste avant le passage que nous lisons aujourd’hui Jésus a raconté la parabole de la brebis perdue : « Gardez-vous de mépriser quiconque… votre Père veut qu’aucun de ces petits ne se perde… Et juste après notre texte, Jésus va demander à Pierre « de pardonner soixante-dix fois sept fois, c’est-à-dire toujours.

Ainsi la responsabilité des autres selon Jésus ne peut pas être d’accabler durement les pécheurs, mais de favoriser leur conversion. Il faut à tout prix éviter les sectarismes, les excommunications, les condamnations hâtives. C’est dans l’amour, dans la miséricorde qu’il nous faut essayer d’éclairer les pécheurs. On n’a pas le droit de faire une remarque à un frère que si on l’aime.

Telle est donc, frères et sœurs, la première loi de toute Communauté (Eglise, famille ou groupe). Ce que Jésus désire en second lieu, c’est une Eglise où l’on veut l’unité. Bien loin de rompre dès le premier refus de dialogue on doit selon Jésus entreprendre encore deux autres tentatives pour renouer avec le frère récalcitrant. Et nous remarquons avec quelle finesse psychologique Jésus nous invite à agir. D’abord en tête à tête, seul à seul dans la discrétion pour que le coupable puisse garder sa réputation et son honneur, puis en faisant appel à une ou deux personnes pour éviter les jugements trop subjectifs et trouver peut-être des arguments qui convainquent davantage. C’est seulement après avoir épuisé toutes ces formes de conciliation que le frère va se trouver exclus de la communauté, par ses refus répétés. Après lui avoir donné toutes ses chances avec patience la communauté se reconnait impuissante vis-à-vis de ce frère. Mais même dans ce cas nous ne sommes pas déchargés du devoir de l’aimer, puisqu’il nous faut aimer même nos ennemis et que (comme le dit saint Paul) « Nous ne devons garder aucune dette envers personne sauf la dette de l’amour mutuel ». Une dette qui ne s’éteint jamais…

L’unité fraternelle est un tel lien qu’il faut tout essayer pour la rétablir. Telle est la deuxième loi de toute communauté.

Ce que Jésus désire enfin c’est une Eglise où il est Lui-même toujours présent. Jésus n’est pas seulement un moraliste ou un sage ou un bon psychologue. Il « révèle » les mystères cachés en Dieu. Or, ici, il ajoute une caractéristique essentielle : à savoir que Dieu est présent à cette tentative de sauvetage des pécheurs inspirée par l’amour…

« Ce que vous liez sur la terre est lié aussi au ciel : ce que vous déliez sur la terre est aussi délié au ciel ». La volonté de Dieu étant qu’aucune brebis du troupeau ne se perde, la correction fraternelle devient un chemin de la miséricorde même de Dieu… Beaucoup d’hommes, en effet, ne découvriront les pardons de Dieu que s’ils découvrent près d’eux des frères qui mettent en œuvre dans leur comportement une attitude de miséricorde et de pardon. L’Eglise est le lien de l’amour sauveur. Mais il y a un autre point de révélation que Jésus ajoute… Il promet sa présence invisible mais réelle à tout groupe de chrétiens qui s’aiment et qui collaborent ensemble « quand deux ou trois sont réunis en mon nom je suis là au milieu d’eux… » Et il fait cette promesse suprême « si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père ». Ainsi Jésus ose promettre le retour du frère qui s’est égaré, à toute prière faite dans l’union des cœurs à toute prière faite en commun. Ici, c’est clair nous ne sommes plus seulement dans le registre moral ou sociologique ou humaniste : nous sommes dans le domaine de la Foi : c’est-à-dire de l’impossible aux hommes qui devient possible avec Dieu.

Quand un chrétien gagne son frère le ciel surgit sur la terre. Quand deux ou trois s’entendent pour implorer le Père, sa grâce les environne et se déploie sur leur demande.

Serait-ce là un rêve ? Une illusion ou irréelle ?

Non, frères et sœurs, c’est un merveilleux secret de folle confiance qui va jusqu’à croire qu’aucun homme n’est définitivement irrécupérable. L’Eglise ne doit pas être une société comme les autres : ce devrait être le lien où l’être le plus déchu se sente aimé puisque Jésus « a versé son sang » pour lui. Puissent ces quelques réflexions nous faire comprendre à quel point nous sommes tous responsables les uns des autres.

 Amen.

Lectures du 23ème dimanche du T.O. en DOCX et PDF

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