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10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 21:46

Année C

Lecture du livre de Sophonie 3, 14-18a

« Ne crains pas ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi ».

Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur.

Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête ». – Parole du Seigneur.

Commentaire : Un petit bout de paix, un puissant voisin aux menées impérialistes, l’Assyrie, qui se tient tranquille, c’est est assez pour qu’un peuple soit en fête ! Oui, le Seigneur son Dieu règne au milieu de lui. Mais pour Sophonie cette accalmie est le signe d’une transformation plus profonde que Dieu accomplira un jour. En ce jour de fête, on n’aura plus à craindre la guerre, l’humanité nouvelle sera conviée à danser de joie avec son Seigneur, car l’amour aura eu le dernier mot sur la terre. Ce sera le triomphe définitif du Sauveur au milieu des hommes.

Écoutons avec émerveillement Dieu nous dire par son prophète : « Le Seigneur met en toi sa joie, il te renouvelle par son amour, il danse pour toi ». Qu’est-ce donc que l’homme pour que Dieu se réjouisse ainsi à son sujet ?

Cantique d'Isaïe 12,2-3. 4bcde. 5-6

R/ : Jubile, crie de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.

  • Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut. Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du Salut. R/
  • Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! Redites-le : « Sublime est son nom ! R/
  • Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence, et toute la terre le sait. Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël ! R/

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 4, 4-7

Dans un monde en proie à l’inquiétude, que notre joie et notre sérénité soient connues de tous les hommes.

Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Paul écrit cette lettre de sa prison. Alors qu’on attendrait de sa part un peu d’inquiétude ou d’angoisse, Paul rayonne de joie et invite ses correspondants à la partager. Un chrétien doit frapper tous les regards par sa joie inaltérable ; c’est là son meilleur témoignage dans un monde perpétuellement inquiet. La joie chrétienne à sa source dans la certitude que le Christ est proche : proche de celui qui souffre à cause de lui, proche des affligés, proche surtout car il est près de venir apporter la paix de Dieu au monde.

Malgré les multiples raisons d’inquiétude qui nous assaillent, comment la joie et la sérénité de notre communauté chrétienne peuvent-elles être connues de tous les hommes ?

Alléluia. Alléluia. L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 3, 10-18

« Que devons-nous faire ? » demandent les foules à Jean Baptiste. La conversion se traduit toujours par des actes.

En ce temps-là, les foules lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi être baptisés et lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé ». Des soldats lui demandaient à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde ». Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas ». Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : « Que devons-nous faire ? » Luc montre qu’une vraie conversion doit se traduire par des actes et non seulement par un changement de mentalité ou de volonté. Ces actes de la conversion, Luc les place toujours dans la vie sociale ou professionnelle : partager, accomplir son devoir d’état avec justice, ne pas « profiter » de sa situation. Le Messie qu’annonce Jean Baptiste est avant tout un Justicier, chargé de trier les bons des mauvais. Bien que Jésus Christ ait récusé ce rôle, lui, l’ami des publicains et des pécheurs, sa fonction de juge ne s’est pourtant pas éclipsée ; la Bonne Nouvelle fait déjà le partage entre les hommes. Il y a ceux qui en l’entendant changent leur vie et ceux qui ne changent rien ou se contentent de bonnes intentions.

Que devons-nous faire ? Question que nous nous posons souvent sans toujours obtenir de réponse. Ici Jean Baptiste fait des propositions. Comment les adapter pour nous aujourd’hui ?

Homélie

« Que devons-nous faire ? » Telle est la question frères et sœurs que des gens de bonne volonté posent à Jean le Baptiste, ce prophète venu du désert qui les invite instamment à « préparer le chemin du Seigneur » qui vient... Leur attitude tranche sur celle des pharisiens que Jean-Baptiste traite « d’engeance de vipères » parce qu’ils ne viennent à lui et ne se soumettent à son baptême, que par curiosité, sans qu’il y ait de leur part une véritable démarche de conversion intérieure et de regret des péchés. Mais les personnes qui s’enquièrent de ce qu’elles doivent faire manifestent qu’elles se laissent toucher par les paroles du Baptiste et perçoivent l’urgence de la conversion : en un mot elles se disposent à entrer dans une vie nouvelle et cherchent à en prendre le moyens concrets. Il est à noter que parmi ceux qui sont réceptifs au message de Jean-Baptiste, on reconnaît particulièrement deux catégories de gens hautement méprisés, des scribes et des pharisiens :

  • les publicains (ces collecteurs d’impôts) qui collaborent avec l’occupant et
  • les soldats romains (c’est-à-dire la force armée de la puissance occupante).

Nous remarquons que la réponse faite par Jean-Baptiste est fort simple. Pour commencer, il ne demande pas des choses extraordinaires : il ne fait que rappeler les exigences formulées par les prophètes et renvoyer chacun à sa conscience morale.

Il appelle au partage du vêtement et de la nourriture avec celui qui est dans le besoin.

Il appelle au respect de la justice et de la vérité : que chacun se contente de son dû et renonce à l’exercice de la violence et du vol.

Obéir à ces consignes toutes simples et bien concrètes, directement en rapport avec la situation de chacun, cela revient à « produire des fruits qui expriment la conversion et à préparer le chemin du Seigneur ». Cela revient à exprimer une attente et à se rendre disponible à l’action de Dieu. Cette purification du cœur et des mœurs que le Précurseur du Christ réclame de ses auditeurs est indispensable, car elle n’est qu’une étape préparatoire. Il leur faudra à ces gens de bonne volonté aller plus loin : ils auront un énorme pas à franchir entre lui, le Baptiste, qui baptise dans l’eau et Jésus qui baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu, ce Jésus qui est « plus puissant que lui et devant lequel il ne demandera qu’à s’effacer : « Il faut qu’il croisse et ... » Le rôle de Jean-Baptiste, en effet c’est d’appeler au repentir, c’est de sortir les gens de leur torpeur en dénonçant le péché. Il invite chacun à se détourner de sa conduite mauvaise et à emprunter les chemins de la vérité, de la justice et du partage. Mais il n’est pas capable de sauver l’homme du péché, pas plus que l’homme n’est capable de se sauver par lui-même.

Toute son action de Précurseur consiste à faire grandir dans le cœur de chacun le désir du salut et à ouvrir ses auditeurs à la disponibilité pour accueillir Jésus, le Dieu qui sauve. Là où le Baptiste n’apporte qu’un baptême de conversion, Jésus apportera un renouvellement radical qui sera tout intérieur.

Par son baptême sanglant sur la croix, par sa plongée dans la mort et son surgissement de la résurrection, Jésus vient re-créer l’homme. Par le baptême sacramentel qu’il a institué à cet effet il lui communique l’Esprit-Saint qui fait de lui un fils bien-aimé du Père réalisant ainsi la prophétie d’Ezéchiel : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements et vous y serez fidèles ».

C’est bien là, frères et sœurs, le dépassement d’une simple loi morale extérieure. C’est Dieu qui vient répandre son Esprit dans nos cœurs et nous rendre capables d’aimer comme lui-même aime, avec son propre amour divin, amour qui peu à peu nous transfigure faisant de nous des êtres divinisés, appelés à une éternité de bonheur avec Dieu et en Dieu. C’est la raison pour laquelle saint Paul nous invite à être toujours dans la joie : une joie surnaturelle qui ne vient pas du cœur de l’homme, qui ne se confond pas avec le rire, la gaieté ou le plaisir mais qui vient du cœur de Dieu, qui envahit le cœur de celui qui se sait aimé de Dieu, de celui qui a la certitude que Dieu habite en lui selon la promesse de Jésus « nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure » (nous c’est-à-dire les 3 personnes divines). Merveilleuse promesse qui réalise l’étonnante prophétie de Sophonie : « le Seigneur, ton Dieu est en toi, c’est lui le héros qui t’apporte le salut... il aura en toi sa joie ». Cette présence intime du Seigneur qui pour le chrétien est source de joie apporte également la paix. « Tu n’as plus à craindre le malheur, déclare Sophonie, ne soyez inquiets de rien, recommande l’apôtre Paul ». Il s’agit là, faut-il le préciser, d’une paix profonde qui ne se confond ni avec l’inconscience, ni avec la tranquillité, mais qui correspond à l’état de celui qui se sait dans la main de Dieu et s’abandonne à lui dans la confiance la plus absolue.

Chers frères et sœurs, la fête de la venue de Jésus, la fête de Noël n’est pas encore là. Et pourtant nous sommes déjà invités par la liturgie à goûter la paix et la joie de la présence du Seigneur au milieu de nous et en nous. De même, le Royaume de Dieu n’est pas encore parvenu à son plein accomplissement. Loin s’en faut, et pourtant cette réalité nous la vivons en espérance. Nous sommes tout tendus vers les réalités du ciel et c’est cela aussi qui nous met dans la joie et la paix.

Saint Paul nous dit « que votre sérénité soit connue de tous les hommes ». N’oublions jamais que notre manière de vivre doit être un signe pour tous ceux qui nous entourent. Elle doit leur parler, les amener à se demander pourquoi les chrétiens respirent ainsi la Paix et la Joie ? Quel est leur secret ?

Disons-nous bien que si notre comportement ne fait pas réagir, un jour où l’autre, d’une manière ou d’une autre, les personnes avec qui nous vivons ou que nous fréquentons, c’est parce que nous sommes trop tièdes, c’est parce que nous n’avons pas, dans notre cœur assez de feu pour être des incendiaires d’amour.

Alors ! Prions très fort la Vierge Marie, qui est Notre-Dame de l’Avent, pour qu’elle nous inspire les attitudes qui feront de nous des témoins irrésistibles, les attitudes vraiment chrétiennes qui traceront une route au Seigneur qui vient.

Amen.

Lectures du 3ème dimanche de l'Avent en DOCX et PDF.

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