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9 décembre 2022 5 09 /12 /décembre /2022 09:44

Avent A

Lecture du livre d'Isaïe 35, 1-6a.10

Le salut de Dieu se manifeste par la joie qu’il fait naître.

Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sarone. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver ».

Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie.

Ceux qu’a libérés le Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie. Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuient. – Parole du Seigneur.

Commentaire : Après quarante ans d’exil, le peuple juif va rentrer en Palestine à travers le désert de Syrie. Cette bonne nouvelle fait passer sur le désert un souffle de vie, signe du renouveau qui envahit les cœurs désertés par l’espérance. À l’image de la steppe qui refleurit, le courage revient aux accablés, les yeux éteints s’ouvrent à la lumière, l’éclopé retrouve ses jambes, le muet crie sa joie. La venue de Dieu pour sauver son peuple libère les possibilités de vie cachées, comme l’eau assure au désert aride sa fécondité. Être sauvé, c’est renaître à la vie et à la joie.

Les raisons de s’affoler ne manquent pas dans le monde ni celles de baisser les bras par découragement. Seule la certitude que le Seigneur vient sauver son peuple peut rendre à beaucoup l’espérance. À nous d’être les témoins du Dieu qui s’approche des hommes.

Psaume 145

R/ : Viens, Seigneur, et sauve-nous ! ou : Alléluia !

  • Le Seigneur fait justice aux opprimés, aux affamés, il donne le pain, le Seigneur délie les enchaînés. R/
  • Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes. R/
  • Le Seigneur protège l’étranger, il soutient la veuve et l’orphelin, d’âge en âge, le Seigneur régnera. R/

Lecture de la lettre de saint Jacques 5, 7-10

La patience dont nous parle saint Jacques n’est pas une démission : si le cultivateur attend patiemment la moisson, il a commencé par semer.

Frères, en attendant la venue du Seigneur, prenez patience. Voyez le cultivateur : il attend les fruits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la récolte précoce et la récolte tardive. Prenez patience, vous aussi, et tenez ferme car la venue du Seigneur est proche.

Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte. Frères, prenez pour modèles d’endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. – Parole du Seigneur.

Commentaire : En nous invitant à la patience, saint Jacques ne nous fait pas un pieux sermon sur la vertu. La patience dont il parle est la force d’âme du chrétien que soutient l’espérance de la venue du Sauveur. C’est lui, le Seigneur, qui donnera toute sa fécondité au laborieux travail des semailles d’un monde meilleur. C’est lui, le juge des vivants et des morts, qui se montrera plein d’indulgence envers qui aura supporté avec patience et amour les duretés et les misères de ses frères. L’Avent est le temps de cette patience-là.

Inertie ou patience ? Si l’une se contente d’attendre, l’autre attend le résultat de ses efforts. Dieu, lui, n’est pas inerte et il nous appelle à imiter sa patience active.

Alléluia. Alléluia. L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11, 2-11

À la question de Jean Baptiste : « Es-tu celui qui doit venir ? » Jésus ne répond pas par des mots, mais par des actes.

En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui ». – Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire : Jean Baptiste est emprisonné par Hérode, dans une forteresse du désert. Les échos qui lui parviennent de l’action de Jésus le laissent désemparé : le grand jour, où Dieu sauvera son peuple, tarde à venir. Qu’en est-il ? Jésus lui fait répondre : « Le salut du monde avance chaque fois que le mal recule : mal physique ou ignorance de l’Évangile, la Bonne Nouvelle ». Mais pour ce travail, il faut des hommes à l’image de Jean Baptiste, des hommes qui surmontent les doutes et les échecs, sans être un roseau perpétuellement balancé » ; des hommes qui aient rompu, comme lui, avec la course au confort, le mensonge et la lâcheté qui se cachent derrière les habits somptueux de la cour d’Hérode. À ces conditions se forme le messager du Christ.

Je ne suis qu’un de ces plus petits dans le Royaume, mais par grâce de Dieu je suis le frère de Jean Baptiste, le plus grand parmi les hommes. Quel bonheur et quelle joie, Seigneur, d’être ainsi reconnu et promu à l’instar des plus grands de tes saints.

Homélie

Il est des moments dans la vie où tout se trouve brutalement remis en question. Combien de gens ne voit-on pas au soir de leur existence, (quelque fois beaucoup plus tôt) qui s’interrogent avec amertume : « Quel a été le sens de ma vie, qu’en restera-t-il ? N’ai-je pas fait fausse route, ne me suis-je pas illusionné ? »

Ces heures de doute lancinant Jean-Baptiste, le Précurseur du Christ, les a vécues derrière les barreaux de cette prison de Macheroute où le Roi Hérode l’avait fait incarcérer. Aurait-il tant prêché et tant risqué pour rien ?

Pendant des mois, sur les bords du Jourdain, il a proclamé la venue imminente du Messie, un jour il l’a montré à la foule « Voici l’agneau de Dieu » ; et il l’a même baptisé. A d’anciens disciples qu’on laisse accéder jusqu'à lui, Jean-Baptiste fait part de ses interrogations et de ses inquiétudes. Pas question, bien sûr, de remettre en cause la parole de Dieu transmise par les prophètes. Jean est sûr qu’un Messie va venir, puisque les prophètes l’ont annoncé !

Mais, lui, Jean, ne s’est-il pas trompé quand au bord du Jourdain il a désigné Jésus comme ce Messie qu’on attendait depuis des siècles ? N’a-t-il pas été présomptueux en prenant comme une inspiration divine ce qui, après tout n’était peut-être qu’un enthousiasme personnel et passager ? Ce Jésus de Nazareth, s’il est le Messie qu’attend-il donc pour se manifester avec éclat et répondre à l’espérance de tout son peuple ?

Jean espérait un justicier impitoyable et on lui dit que Jésus est un guérisseur des corps et un médecin des âmes. La vengeance de Dieu s’annonçait et c’est la miséricorde qui est offerte avec douceur et humilité. Il y a même du scandale dans l’air. N’a-t-on pas vu ce défenseur des pauvres et ce fils du peuple élu fréquenter les riches, partager la table des pharisiens rigides et des publicains méprisés ? Il a été jusqu’à louer la foi d’un officier païen de l’armée d’occupation ? Étrange libérateur et tellement différent du portrait prophétisé... Héritier de toute la Bible, mais peut-être rempli avant tout par les images bibliques du jugement final, Jean ne comprend plus. Et comme il veut en avoir le cœur net, il envoie des messagers à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » Et Jésus répond non par des mots, mais par des actes : « Allez répondre à Jean ce que vous entendez dire de moi et ce que vous me voyez faire ».

Mais il ne s’agit pas d’éclat de victoire, ni de vengeance assouvie. Pas même une réponse aux espérances politiques, religieuses ou nationalistes d’un bon nombre. Le Messie est bien là, la libération a commencé. Le Royaume de Dieu est inauguré, mais autrement. Les signes de la présence du Royaume et de son Messie n’ont rien de spectaculaire. Ils sont tellement discrets et dissimulés dans la pâte de la vie quotidienne qu’ils passent aisément inaperçus. Jésus refuse donc de répondre à Jean-Baptiste en présentant ses titres et ses lettres de créance. Il ne cherche pas à justifier sa présence ni ses attitudes qui étonnent, choquent et divisent. Les preuves qu’il est bien le Messie promis et attendu, Jean est invité à les voir dans les gestes d’amour et de pardon, le témoignage d’un esprit largement ouvert et toujours accueillant, un cœur sans frontières, un total respect de tout être, une passion de la vérité et de la justice, une incessante fidélité à défendre les droits de Dieu et ceux de la personne humaine. L’envoyé de Dieu n’est-il pas celui qui doit passer en faisant le bien, en annonçant le Bonne Nouvelle aux pauvres, à tous ceux dont les genoux fléchissent tellement ils sont accablés.

Les voies de Dieu sont souvent déroutantes. A Jean-Baptiste qui avait dans sa prison tant de raisons pour s’impatienter et se décourager, Jésus rappelles les promesses d’Isaïe ; il lui fait savoir comment elles sont en voie d’accomplissement. Cela ne changera rien à la situation pénible du précurseur : prisonnier, il le restera jusqu’au soir de son exécution. Et pourtant à partir de là pour Jean-Baptiste la vie aura retrouvé son sens. Parce qu’il aura reconnu la fidélité de Dieu à la parole donnée, il pourra accepter de « diminuer pour que le Messie grandisse ». Il pourra accepter d’être la semence que l’on enfouit en terre pour que germe la moisson...

Chers frères et sœurs, la situation de doute dans laquelle Jean-Baptiste s’est trouvé, certains peut-être parmi nous sont en train de la vivre. Mais sachons que nous sommes tous appelés à la vivre un jour ou l’autre, sur un autre mode sans doute et à un moindre degré. A une certaine époque, peut-être avons-nous cru à un grand idéal ? Peut-être avons-nous cru à la possibilité d’un grand amour ou d’un grand appel ? Et voilà que la vie nous a déçus et meurtris : blessures qu’infligent les échecs ou ankylose que provoque la monotonie, la banalité du quotidien. Et Dieu semble se taire. Il ne répond pas à nos attentes, ni à nos désirs. Comme ses voies nous paraissent déroutantes ! Mais c’est parce que nous voulons sans cesse les réduire à des dimensions humaine, c’est parce que nous n’acceptons pas le cheminement qui fut celui de Jean-Baptiste, (et qui est une préfiguration de celui de Jésus lui-même), cheminement qui passe par la mort pour aboutir à la Résurrection. C’est au Jardin de l’Agonie et c’est sur le Calvaire que Jésus a pu signifier au maximum l’amour qu’il porte à son Père et aux hommes.

C’est peut-être au creux de l’épreuve quand tout devient obscur, quand tout semble muré que nous pouvons le mieux apprendre à aimer.

Demandons à Marie, notre Éducatrice spirituelle de nous le faire comprendre.

Amen.

Lectures et Homélie du 3ème dimanche de l'Avent en DOCX et PDF

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