Le prénom Anne vient du mot hébreu hannah, qui signifie grâce. Elle est fêtée le 26 juillet. C’est la patronne de la Bretagne et du Canada, des États-Unis, des dentellières, des enseignants, des femmes enceintes, des gantiers, des menuisiers, des mineurs et des veuves.
Prénoms apparentés : Ana (espagnol), Aña (basque), Anaïs, Anicia, Anita, Ann (allemand et anglais), Annette, Annick (breton), Annie, Annouck, Anny, Anouchka (russe), Anouck, Anyse. Diminutif : Nancy (anglais).
Une existence très mal connue
Anne, mère de la Vierge Marie, n’est pas mentionnée dans la Bible. Son existence n’est décrite que dans un texte dont l’authenticité n’est pas prouvée et qui date du IIè siècle, Le Protoévangile de Jacques. Du reste, il est probable que celui-ci ne fait que reprendre, pour décrire la vie de la grand-mère du Christ, ce que dit la Bible au sujet de Hannah, la mère du prophète Samuel. L’existence de chacune de ces deux femmes, dont les noms possèdent la même racine, suit en effet un cours parallèle. Notamment pour ce qui concerne l’annonce qui est faite par Dieu, à l’une et à l’autre, concernant la fin de leur stérilité et la prochaine naissance d’un enfant qui sera consacré à Dieu. Selon la tradition, Anne se marie à l’âge de vingt ans avec Joachim, après qu’ils se sont rencontrés à la porte d’Or du Temple de Jérusalem. Vingt ans plus tard, Anne met, enfin, un enfant au monde : c’est Marie, la future mère du Christ. Joachim meurt sans doute peu de temps après la naissance de son petit-fils, Jésus.
Un culte né en Orient au VIè siècle
La vénération dont Anne fait l’objet apparaît en Orient au VIè siècle. L’empereur Justinien consacre à la sainte une église à Byzance. Au début du VIIIè, ce culte s’organise à Rome où une partie des reliques d’Anne ont été apportées. Au XIIè siècle, dans la continuité du culte rendu à sa fille Marie, la dévotion qu’Anne inspire se répand dans toute l’Europe, jusqu’en Angleterre et en Irlande. De nombreuses églises et des pèlerinages sont depuis dédiés à Anne.
Le culte rendu à Anne suscite l’indignation de Luther
La célébration de la fête d’Anne est instituée en 1382, en vertu d’une initiative prise par le pape Urbain VI. Mais, parce qu’il ne repose sur aucun fondement historique, le culte rendu à Anne suscite, à la Renaissance, l’irritation de nombreux chrétiens. Parmi ces derniers, le plus critique est, sans doute, le moine allemand Luther qui, en réaction contre les égarements supposés de l’Église romaine, va plus tard fonder la religion protestante. Il faut attendre la fin du XVIè siècle pour qu’Anne figure dans le calendrier romain.
Prénoms apparentés : Joakim, Joaquim, Joaquin, Joaquine, Yoachim.
Le prénom Joachim est tiré du mot hébraïque « Yehoyagim » signifiant « Dieu a établi » ou « Dieu met debout ».
Joachim, de la tribu de Juda et de l'antique famille de David, était pasteur de brebis à Nazareth. Stolan, père de sainte Anne, lui donna sa pieuse fille en mariage. Les deux époux vécurent dans la crainte du Seigneur et dans la pratique des bonnes œuvres. Ils firent trois parts de leurs biens : l'une était destinée au temple et aux ministres de la religion ; ils répandaient la seconde dans le sein des pauvres ; la dernière servait aux besoins de la famille. Cependant le bonheur n'était pas dans ce ménage : l'épouse de Joachim était stérile.
Depuis vingt ans ils priaient Dieu de les délivrer d'un tel opprobre, lorsqu'ils se rendirent, suivant leur coutume, à la ville sainte pour la fête des Tabernacles. Les enfants d'Israël y venaient offrir des sacrifices à Jéhovah, et le grand-prêtre Ruben immolait leurs victimes. Joachim se présenta à son tour. Il portait un agneau ; Anne le suivait, la tête voilée, le cœur plein de soupirs et de larmes.
Le grand-prêtre, en les apercevant monter les degrés du temple, n'eut pour eux que des paroles de mépris et de reproche : "Vous est-il permis, leur dit-il, de présenter votre offrande au Seigneur, vous qu'Il n'a pas jugés dignes d'avoir une postérité ? Ne savez-vous pas qu'en Israël l'époux qui n'a pas la gloire d'être père est maudit de Dieu ?" Et en présence du peuple il repoussa leur offrande.
Joachim ne voulut point revenir à Nazareth avec les témoins de son opprobre. Leur présence eût augmenté sa douleur. Anne retourna seule dans sa demeure. Pour lui, il se retira dans une campagne voisine de Jérusalem, où des bergers gardaient ses troupeaux. Le calme silencieux de la vie pastorale, le spectacle touchant de la nature, apportèrent quelque soulagement à la blessure de son cœur. Qui n'a jamais senti que la solitude le rapproche de Dieu ?
Un jour qu'il se trouvait seul dans les champs, l'Ange Gabriel se tint debout devant lui. Joachim se prosterna, tremblant de peur : "Ne crains pas, dit le messager céleste, je suis l'Ange du Seigneur, et c'est Dieu Lui-même qui m'envoie. Il a prêté l'oreille à ta prière, tes aumônes sont montées en Sa présence. Anne, ton épouse, mettra au monde une fille ; vous la nommerez Marie et vous la consacrerez à Dieu dans le temps ; le Saint-Esprit habitera dans son âme dès le sein de sa mère et Il opérera en elle de grandes choses. Après ces mots, l'Ange disparut.
Joachim vit bientôt se réaliser la prédiction de l'Archange. De son côté, il fut fidèle aux ordres du Seigneur : sa fille reçut le nom de Marie, et, à trois ans, il la confia aux pieuses femmes qui élevaient dans le temple de Jérusalem les jeunes filles consacrées au Seigneur. Elle y vivait depuis huit ans sous le regard de Dieu lorsque Joachim mourut chargé de mérites et de vertus.
Anne, son épouse, le fit ensevelir dans la vallée de Josaphat, non loin du jardin de Gethsémani, où elle devait le rejoindre un an plus tard.
Source : https://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_joachim.html d'après Abbé Pradier, La Vie des Saints pour tous les jours de l'année.