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21 novembre 2023 2 21 /11 /novembre /2023 17:23

Il était une fois un petit garçon qui s’appelait Marco-Nicolas. Comme Noël s’approchait, il écrivit une lettre au Père Noël pour lui prier de l’aider à sauver sa maman prisonnière d’un magicien. Il lui demandait une paire de skis et des milliers de boules de neige. Quand le Père Noël reçut la lettre, il se gratta la barbe : "Pourquoi le petit Marco-Nicolas a besoin d’une paire de skis puisqu’il n’y a pas de neige en Suisse ?!" (Effectivement, en ce temps-là, la neige ne tombait pas en Suisse...) Le Père Noël décida de l’aider et se prépara pour son voyage en Suisse.

Arrivé au-dessus de la maison du petit Marco-Nicolas, il vit que celui-ci était déjà prêt pour le voyage au Cervin. Quand ils arrivèrent au-dessus de la montagne suisse la plus célèbre, le Père Noël lui dit que le château du magicien devait être tout au sommet de la montagne. Mais le petit Marco-Nicolas était si malin qu’il savait que ce serait trop facile. Alors ils firent le tour de la montagne grâce au traîneau du Père Noël et virent une cabane toute noire au milieu de la forêt... Ils atterrirent et découvrirent un passage secret.

Comme il faisait nuit, il était difficile d’y voir clair. C’est alors que le Père Noël attrapa la lune grâce à son lasso magique. La lune leur servira de lanterne ! Ils empruntèrent le passage secret qui les mena jusqu’à une porte sans poignée. Le petit Marco-Nicolas essaya d’appeler sa maman en murmurant. Celle-ci lui répondit : "Aidez-moi !". Le Père Noël fit appel à ses rennes qui défoncèrent la porte avec leurs bois. Mais quelle surprise ! Un ogre cyclope

avait imité la voix de la maman de Marco-Nicolas ! Il fallait s’en débarrasser au plus vite. Le Père Noël lui dit : "Regarde dans ma hotte, j’ai là plein de lard et de fromage rien que pour toi !" L’ogre cyclope attiré par les cadeaux du Père Noël s’en approcha de trop près. Juste derrière lui, le petit Marco-Nicolas le fit trébucher et tomber dans la hotte sans fond.

Mais où était donc la maman de Marco-Nicolas ? Le Père Noël se posa contre le mur pour réfléchir. Soudain, le mur se mit à bouger et le Père Noël se retrouva de l’autre côté du mur. Marco-Nicolas et la lune comprirent que le Père Noël avait découvert malgré lui une porte secrète. Ils l’empruntèrent à leur tour... C’est alors qu’ils se retrouvèrent tous devant un long escalier qui menait à une autre porte. Ils montèrent jusqu’à celle-ci sur la pointe des pieds. Malheur ! Deux horribles "gardes-robots" arrivèrent derrière eux. Marco-Nicolas cria au Père Noël : "Sortez les boules de neige de votre hotte et préparez-vous à bien viser !" Les boules de neige mouillèrent leur système électronique et les électrocutèrent. Les "gardes-robots" gisaient sur le sol...

"Devant cette porte sans poignée, comment pourrons-nous rentrer ?" pensait le petit Marco- Nicolas. Pendant ce temps, le Père Noël ouvrit la porte grâce à un gros coup de ventre. La porte s’envola et atterrit par chance sur la tête du magicien ! La lune en profita pour ficeler le magicien qui ne pouvait plus bouger !

Au fond de la chambre du magicien, un gros ruban adhésif sur la bouche, la maman de Marco-Nicolas était soulagée de voir son fils venu la sauver. Il lui libéra la bouche et ils se serrèrent fort dans les bras.

Heureux d’avoir retrouvé sa maman, Marco-Nicolas voulait retourner à la maison, mais avant de quitter la chambre du magicien, il se rendit compte du décor : les murs étaient tapissés d’or, des pierres précieuses remplissaient des sacs entiers et sous le lit, dans un vieux coffre en bois, ils découvrirent toutes les économies du magicien ! Ils profitèrent de remplir de ces richesses la hotte sans fond du Père Noël et s’en allèrent. Le magicien se réveillait... Le petit Marco-Nicolas demanda au Père Noël de vider de la hotte les milliers de boules de neige sur la montagne du Cervin. Celui-ci s’exécuta et une magnifique piste de ski fut construite en moins d’un clin d’œil ! Ils fixèrent les skis aux pieds du magicien et le firent glisser sur la piste. Ils ne le revirent plus...

Sur le chemin du retour, le petit Marco-Nicolas se souvint du trésor du magicien et chuchota aux oreilles du Père Noël : "Renversons le trésor du magicien pour que les pauvres du monde entier puissent recevoir un beau cadeau de Noël..." Le Père Noël fit alors tomber une pluie d’argent sur la terre ! Avec ce qu’il restait, il s’offrit à lui aussi un cadeau de Noël : une moto flambant neuve ! Arrivés dans leur maison, le petit Marco-Nicolas et sa maman remercièrent le Père Noël pour toute l’aide qu’il leur avait offerte à tous les deux. Avant son départ dans les airs, ils lui offrirent une photo en souvenir de cette incroyable aventure ! Jamais ils ne l’oublieraient...

Mais qu’était-il advenu du magicien ? Était-il mort ? Du haut de sa montagne, le magicien ayant tellement aimé sa descente à ski, décida de faire tomber la neige sur ses montagnes ! C’est depuis ce jour qu’on peut skier en Suisse...

Vous trouverez l'histoire en PDF en cliquant sur l'image ci-dessus.

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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 20:34

g320.jpgC'était l'hiver. Une épaisse couche de neige recouvrait la terre. Le gel avait figé dans un sommeil sans fin la nature. Un pauvre homme sortit de sa maison avec un traîneau pour aller chercher du bois mort dans la forêt.

Or, le froid était si intense dans la forêt, que quand il eût chargé son traîneau avec tout le bois qu'il avait pu ramasser, il se trouva incapable de rentrer chez lui tant il était transi. Il décida de faire un petit feu pour se réchauffer avant de poursuivre sa route. Il balaya la neige pour installer quelques branchettes, et, tout en raclant le sol, il trouva une petite clef d'or.

Croyant que là où était la clef, il devait y avoir aussi la serrure, il creusa la terre. Il creusa encore et encore au point que la sueur tombait de son front jusque dans ses yeux. Il creusa longtemps, des heures et des heures.

Enfin, il trouva une cassette de fer. - Pourvu que la clef aille ! pensa-t-il. La cassette contient sûrement un trésor. Il chercha et chercha encore pendant des jours et des jours.

Mais il ne vit pas le moindre trou de serrure. Il en découvrit un, mais si petit que c'est tout juste si on le voyait. Maintenant, il fallait essayer la clef.

Il essaya pendant des semaines, des semaines et des mois. Et la clef alla dans la serrure ! Il était tellement réjoui qu'il n'avait toujours pas froid. Mais il fallait encore soulever le couvercle. Il s'y employa pendant des années. Et il y est encore.

Donc, il nous faut attendre qu'il ait fini de soulever le couvercle. Alors, nous saurons nous aussi quelles choses merveilleuses sont contenues dans la cassette !

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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 17:34

Le docteur Bonenfant cherchait dans sa mémoire, répétant à mi-voix : « Un souvenir de Noël ?... Un souvenir de Noël ?...

Et tout à coup, il s'écria :

- Mais si, j'en ai un, et un bien étrange encore ; c'est une histoire fantastique. J'ai vu un miracle ! Oui, mesdames, un miracle, la nuit de Noël.

Cela vous étonne de m'entendre parler ainsi, moi qui ne crois guère à rien. Et pourtant j'ai vu un miracle ! Je l'ai vu, fis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s'appelle vu.

En ai-je été fort surpris ? non pas ; car si je ne crois point à vos croyances, je crois à la foi, et je sais qu'elle transporte les montagnes. Je pourrais citer bien des exemples ; mais je vous indignerais et je m'exposerais aussi à amoindrir l'effet de mon histoire.

Je vous avouerai d'abord que si je n'ai pas été fort convaincu et converti par ce que j'ai vu, j'ai été du moins fort ému, et je vais tâcher de vous dire la chose naïvement, comme si j'avais une crédulité d'Auvergnat.

J'étais alors médecin de campagne, habitant le bourg de Rolleville, en pleine Normandie. L'hiver, cette année-là, fut terrible. Dès la fin de novembre, les neiges arrivèrent après une semaine de gelées. On voyait de loin les gros nuages venir du nord ; et la blanche descente des flocons commença. En une nuit, toute la plaine fut ensevelie.

Les fermes, isolées dans leurs cours carrées, derrière leurs rideaux de grands arbres poudrés de frimas, semblaient s'endormir sous l'accumulation de cette mousse épaisse et légère.

Aucun bruit ne traversait plus la campagne immobile. Seuls les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s'abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs grands becs.

On n'entendait rien que le glissement vague et continu de cette poussière tombant toujours.

Cela dura huit jours pleins, puis l'avalanche s'arrêta. La terre avait sur le dos un manteau épais de cinq pieds. Et, pendant trois semaines ensuite, un ciel clair, comme un cristal bleu le jour, et, la nuit, tout semé d'étoiles qu'on aurait crues de givre, tant le vaste espace était rigoureux, s'étendit sur la nappe unie, dure et luisante des neiges.

La plaine, les haies, les ormes des clôtures, tout semblait mort, tué par le froid. Ni hommes ni bêtes ne sortaient plus : seules les cheminées des chaumières en chemise blanche révélaient la vie cachée, par les minces filets de fumée qui montaient droit dans l'air glacial.

De temps en temps on entendait craquer les arbres, comme si leurs membres de bois se fussent brisés sous l'écorce ; et, parfois, une grosse branche se détachait et tombait, l'invincible gelée pétrifiant la sève et cassant les fibres.

Les habitations semées çà et là par les champs semblaient éloignées de cent lieues les unes des autres. On vivait comme on pouvait. Seul, j'essayais d'aller voir mes clients les plus proches, m'exposant sans cesse à rester enseveli dans quelque creux.

Je m'aperçus bientôt qu'une terreur mystérieuse planait sur le pays. Un tel fléau, pensait-on, n'était point naturel. On prétendit qu'on entendait des voix la nuit, des sifflements aigus, des cris qui passaient.

Ces cris et ces sifflements venaient sans aucun doute des oiseaux émigrants qui voyagent au crépuscule, et qui fuyaient en masse vers le sud. Mais allez donc faire entendre raison à des gens affolés. Une épouvante envahissait les esprits et on s'attendait à un événement extraordinaire.

Image associée La forge du père Vatinel était située au bout du hameau d'Épivent, sur la grande route, maintenant invisible et déserte. Or, comme les gens manquaient de pain, le forgeron résolut d'aller jusqu'au village. Il resta quelques heures à causer dans les six maisons qui forment le centre du pays, prit son pain et des nouvelles, et un peu de cette peur épandue sur la campagne. Et il se mit en route avant la nuit. Tout à coup, en longeant une haie, il crut voir un œuf dans la neige ; oui, un œuf déposé là, tout blanc comme le reste du monde. Il se pencha, c'était un œuf en effet. D'où venait-il ? Quelle poule avait pu sortir du poulailler et venir pondre en cet endroit ? Le forgeron s'étonna, ne comprit pas ; mais il ramassa l’œuf et le porta à sa femme.

« Tiens, la maîtresse, v'là un œuf que j'ai trouvé sur la route ! »

La femme hocha la tête :

« Un œuf sur la route ? Par ce temps-ci, t'es soûl, bien sûr ?

- Mais non, la maîtresse, même qu'il était au pied d'une haie, et encore chaud, pas gelé. Le v'là, j'me l'ai mis sur l'estomac pour qui n'refroidisse pas. Tu le mangeras pour ton dîner ».

L’œuf fut glissé dans la marmite où mijotait la soupe, et le forgeron se mit à raconter ce qu'on disait par la contrée.

La femme écoutait toute pâle. « Pour sûr que j'ai entendu des sifflets l'autre nuit, même qu'ils semblaient v'nir de la cheminée ».

On se mit à table, on mangea la soupe d'abord, puis, pendant que le mari étendait du beurre sur son pain, la femme prit l’œuf et l'examina d'un œil méfiant.

« Si y avait quelque chose dans c't'œuf ?

- Qué que tu veux qu'y ait ?

- J'sais ti, mé ?

- Allons, mange-le, et fais pas la bête ».

Elle ouvrit l’œuf. Il était comme tous les œufs, et bien frais. Image associée

Elle se mit à le manger en hésitant, le goûtant, le laissant, le reprenant. Le mari disait : « Eh bien ! qué goût qu'il a, c't'œuf ? »

Elle ne répondit pas et elle acheva de l'avaler ; puis, soudain, elle planta sur son homme des yeux fixes, hagards, alliolés, leva les bras, les tordit et, convulsée de la tête aux pieds, roula par terre, en poussant des cris horribles.

Toute la nuit elle se débattit en des spasmes épouvantables, secouée de tremblements effrayants, déformée par de hideuses convulsions. Le forgeron, impuissant à la tenir, fut obligé de la lier. Et elle hurlait sans repos, d'une voix infatigable :

« J'l'ai dans l'corps ! J'l'ai dans l'corps ! »

Je fus appelé le lendemain. J'ordonnai tous les calmants connus sans obtenir le moindre résultat. Elle était folle.

Alors, avec une incroyable rapidité, malgré l'obstacle des hautes neiges, la nouvelle, une nouvelle étrange, courut de ferme en ferme : « La femme du forgeron qu'est possédée ! » Et on venait de partout, sans oser pénétrer dans la maison ; on écoutait de loin ses cris affreux poussés d'une voix si forte qu'on ne les aurait pas crus d'une créature humaine.

Le curé du village fut prévenu. C'était un vieux prêtre naïf. Il accourut en surplis comme pour administrer un mourant et il prononça, en étendant les mains, les formules d'exorcisme, pendant que quatre hommes maintenaient sur un lit la femme écumante et tordue. Mais l'esprit ne fut point chassé. Et la Noël arriva sans que le temps eût changé.

La veille au matin, le prêtre vint me trouver :

« J'ai envie, dit-il, de faire assister à l'office de cette nuit cette malheureuse. Peut-être Dieu fera-t-il un miracle en sa faveur, à l'heure même où il naquit d'une femme ».

Je répondis au curé :

« Je vous approuve absolument, monsieur l'abbé. Si elle a l'esprit frappé par la cérémonie (et rien n'est plus propice à l'émouvoir), elle peut être sauvée sans autre remède ».

Le vieux prêtre murmura :

« Vous n'êtes pas croyant, docteur, mais aidez-moi, n'est-ce pas ? Vous vous chargez de l'amener ? »

Image associée Et je lui promis mon aide. Le soir vint, puis la nuit ; et la cloche de l'église se mit à sonner, jetant sa voix plaintive à travers l'espace morne, sur l'étendue blanche et glacée des neiges. Des êtres noirs s'en venaient lentement, par groupes, dociles au cri d'airain du clocher. La pleine lune éclairait d'une lueur vive et blafarde tout l'horizon, rendait plus visible la pâle désolation des champs. J'avais pris quatre hommes robustes et je me rendis à la forge. La possédée hurlait toujours, attachée à sa couche. On la vêtit proprement malgré sa résistance éperdue, et on l'emporta. L’église était maintenant pleine de monde, illuminée et froide ; les chantres poussaient leurs notes monotones ; le serpent ronflait ; la petite sonnette de l'enfant de chœur tintait, réglant les mouvements des fidèles. J'enfermai la femme et ses gardiens dans la cuisine du presbytère, et j'attendis le moment que je croyais favorable.

Je choisis l'instant qui suit la communion. Tous les paysans, hommes et femmes, avaient reçu leur Dieu pour fléchir sa rigueur. Un grand silence planait pendant que le prêtre achevait le mystère divin. Sur mon ordre, la porte fut ouverte et les quatre aides apportèrent la folle. Dès qu'elle aperçut les lumières, la foule à genoux, le chœur en feu et le tabernacle doré, elle se débattit d'une telle vigueur, qu'elle faillit nous échapper, et elle poussa des clameurs si aiguës qu'un frisson d'épouvante passa dans l'église ; toutes les têtes se relevèrent ; des gens s'enfuirent. Elle n'avait plus la forme d'une femme, crispée et tordue en nos mains, le visage contourné, les yeux fous. Image associée On la traîna jusqu'aux marches du chœur et puis on la tint fortement accroupie à terre. Le prêtre s'était levé ; il attendait. Dès qu'il la vit arrêtée, il prit en ses mains l'ostensoir ceint de rayons d'or, avec l'hostie blanche au milieu, et, s'avançant de quelques pas, il l'éleva de ses deux bras tendus au-dessus de sa tête, le présentant aux regards effarés de la démoniaque. Elle hurlait toujours, l’œil fixé, tendu sur cet objet rayonnant.

Et le prêtre demeurait tellement immobile qu'on l'aurait pris pour une statue. Et cela dura longtemps, longtemps. La femme semblait saisie de peur, fascinée ; elle contemplait fixement l'ostensoir, secouée encore de tremblements terribles, mais passagers, et criant toujours, mais d'une voix moins déchirante. Et cela dura encore longtemps.

On eût dit qu'elle ne pouvait plus baisser les yeux, qu'ils étaient rivés sur l'hostie ; elle ne faisait plus que gémir ; et son corps raidi s'amollissait, s'affaissait. Toute la foule était prosternée, le front par terre. La possédée maintenant baissait rapidement les paupières, puis les relevait aussitôt, comme impuissante à supporter la vue de son Dieu. Elle s'était tue. Et puis soudain, je m'aperçus que ses yeux demeuraient clos. Elle dormait du sommeil des somnambules, hypnotisée, pardon ! Vaincue par la contemplation persistante de l'ostensoir aux rayons d'or, terrassée par le Christ victorieux. On l'emporta, inerte, pendant que le prêtre remontait vers l'autel. L'assistance, bouleversée, entonna le Te Deum d'action de grâces. Et la femme du forgeron dormit quarante heures de suite, puis se réveilla sans aucun souvenir de la possession ni de la délivrance. Voilà, mesdames, le miracle que j'ai vu.

Le docteur Bonenfant se tut, puis ajouta d'une voix contrariée : « Je n'ai pu refuser de l'attester par écrit ».

Source : Guy de Maupassant

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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 22:07

Un jour, un pauvre bûcheron travaillait dans la forêt. Il abattait des arbres et il en faisait des bûches. Au moment de la pause, il vit une fée des bois debout sur une feuille, non loin de là. Il ferma les yeux, se les frotta et les rouvrit : elle était encore là !

- Je suis venue t'offrir trois souhaits, lui expliqua-t-elle. Tes trois prochains souhaits vont se réaliser. Sois raisonnable. Et elle disparut. Son travail terminé, le bûcheron rentra chez lui et raconta à sa femme ce qui lui était arrivé. Elle ne crut pas un mot du récit de son mari.

- Tu as dû rêver, lui lança-t-elle en riant. Cela dit, on ne sait jamais, fais attention avant de souhaiter quoi que ce soit ! Ils réfléchirent longtemps ensemble. Est-ce qu'ils allaient demander de l'or, des bijoux, une belle maison ? Ils discutèrent sur tout sans pouvoir se mettre d'accord et, finalement, le bûcheron dit :

- Moi, j'ai faim ! Mangeons d'abord. – Hélas ! Il n'y a que de la soupe, se

désola sa femme. Je n'avais pas d'argent pour acheter de la viande.

- Encore de la soupe ! grogna le bûcheron. Comme j'aimerais avoir une bonne saucisse bien grasse à manger ce soir. À peine eût-il prononcé ces mots qu'une bonne saucisse bien grasse apparut sur la table de la cuisine.

- C'est malin ! Hurla sa femme. Tu as gâché un de nos précieux souhaits ! Et elle continua à crier jusqu'à ce qu'il ne puisse plus la supporter. Il s'exclama :

- Je voudrais que cette saucisse te pende au bout du nez ! Aussitôt, la grosse saucisse sauta en l'air et vint se coller au bout du nez de sa femme.

Elle n'arrivait plus du tout à parler et, pourtant, sa colère était terrible d'autant que le bûcheron se moquait de son allure grotesque. Elle tira et tira sur la saucisse, il tira et tira. Mais la saucisse ne bougea pas. Le bûcheron cessa de rire quand il se souvint qu'il n'avait plus qu'un seul souhait :

- Demandons toutes les richesses du monde.

- Quel bien cela me fera-t-il, pleurait-elle. Je ne pourrai pas en profiter un seul instant. Les gens se moqueront de moi où que j'aille. Le bûcheron aimait sa femme et c'était un brave homme aussi finit-il par se mettre d'accord avec

elle. Ils n'eurent plus qu'à souhaiter d'être débarrassés de cette saucisse gênante. Le bûcheron prononça le souhait, et, aussitôt, la saucisse disparut. Il s'assit avec sa femme pour manger la soupe qu'elle avait préparée. Pendant longtemps, la seule chose sur laquelle ils tombaient d'accord, c'était sur leur bêtise. Ils se reprochèrent aussi de n'avoir pas mangé la saucisse quand elle était apparue sur la table !

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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 18:08

Une vieille femme était en train de faire du pain d'épice. Comme il lui restait de la pâte, elle façonna un petit bonhomme. Avec des raisins secs, elle dessina des yeux, un nez, un grand sourire et les boutons de son habit. Puis elle le mit à cuire. Au bout d'un moment, elle entendit tambouriner à la porte du four...

Elle l'ouvrit et, à sa grande surprise, le petit bonhomme de pain d'épice en sortit d'un bond. Elle voulut l'attraper, mais il lui échappa en criant :

Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! Elle le poursuivit dans le jardin où son mari travaillait. Il posa sa bêche et voulut aussi le saisir, mais quand le bonhomme

de pain d'épice passa devant lui, il lui lança :

Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! En arrivant sur la route, il rencontra une vache. La vache l'appela, mais le bonhomme de pain d'épice cria par-dessus son épaule :

J'ai échappé à une vieille femme. J'ai échappé à un vieil homme. Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! La vache se mit à le poursuivre, suivie du vieux et de la vieille. Le bonhomme de pain d'épice rencontra un cheval.

Arrête-toi dit le cheval, je voudrais te manger. Mais le bonhomme de pain d'épice répondit :

J'ai échappé à une vieille femme. J'ai échappé à un vieil homme. J'ai échappé à une vache. Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! Il rencontra des paysans qui rentraient du foin. Ils le regardèrent tous passer. Et le bonhomme de pain d'épice leur cria :

Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! Les paysans rejoignirent le cortège, derrière la vieille femme, le vieil homme, la vache et le cheval. Puis le bonhomme de pain d'épice rencontra un renard et lui dit :

Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! Alors, le rusé renard lui répondit :

Mais je ne veux pas t'attraper ! Après avoir dépassé le renard, le bonhomme de pain d'épice dut s'arrêter devant une rivière large et profonde. Le renard vit la vieille femme, le vieil homme, la vache, le cheval et les paysans qui poursuivaient le bonhomme de pain d'épice, alors il lui proposa :

Monte sur mon dos, je te fais traverser la rivière. Le bonhomme de pain d'épice monta sur le dos du renard qui commença à nager. Au milieu de la rivière, là où l'eau est profonde, le renard ordonna :

Monte sur ma tête, bonhomme de pain d'épice ou tu vas être mouillé. Le bonhomme de pain d'épice se mit debout sur la tête du renard. Comme le courant était rapide, le renard lui dit : - Monte plutôt sur mon museau. Je ne veux pas que tu te noies. Le bonhomme de pain d'épice glissa sur le museau du renard. Mais quand ils arrivèrent de l'autre côté de la rivière, sains et saufs, le renard brusquement ouvrit la gueule et, GLOUP ! Il happa le bonhomme de pain d'épice. On n'en a plus jamais entendu parler depuis...

En cliquant sur l'image ci-dessus vous trouverez l'histoire en PDF

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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 17:35

L'histoire des anges de l'Avent

 

Les anges de l'Avent sont quatre, comme les quatre semaines qui nous préparent à Noël. Ils viennent en visite sur terre, portant des vêtements d'une couleur différente, chacun d'entre eux représente une qualité particulière.

 

L'Ange Bleu. Au cours de la première semaine, un grand ange descend du ciel pour inviter les hommes à se préparer pour Noël. Il est habillé avec une grande cape bleue, tissé de silence et de paix. Le bleu de sa cape représente justement le silence et le recueillement.

 

 

 

L'Ange Rouge. Au cours de la deuxième semaine, un ange avec une cape rouge descend du ciel, portant de sa main gauche un panier vide. Le panier est tissé de rayons de soleil et ne peut contenir que ce qui est léger et délicat. L'Ange rouge passe sur toutes les maisons et cherche, regarde dans le cœur de tous les hommes, pour voir s'il trouve un peu d'amour... S'il le trouve, le prend et le met dans le panier et le porte haut, dans le ciel - quoi ? Et là-Haut, les âmes de tous ceux qui sont enterrés sur terre et tous les anges prennent cet amour et en font la lumière pour les étoiles. Le rouge de sa cape représente l'amour.

L'Ange Blanc. Dans la troisième semaine, un ange blanc et lumineux descend sur terre. Il tient un rayon de soleil dans sa main droite. Il va vers les hommes qui gardent au cœur l'amour et les touche avec son rayon de lumière. Ils se sentent heureux parce que dans l'hiver froid et sombre, ils sont illuminés et éclairés. Le soleil brille dans leurs yeux, enveloppe leurs mains, leurs pieds et tout le corps. Même les plus pauvres et les humbles sont ainsi transformés et ressemblent aux anges, parce qu'ils ont l'amour dans le cœur. Seuls ceux qui ont l'amour dans le cœur peuvent voir l'ange blanc... le blanc est le symbole de la lumière et brille dans le cœur de ceux qui croient.

L'Ange Violet. Dans la quatrième et dernière semaine de l'Avent, un ange avec une cape violette apparaît dans le ciel. L'Ange violet passe sur toute la terre en tenant avec son bras gauche une cithare d'or. C'est bientôt l'arrivée du Seigneur. La couleur violette est formée par l'union du bleu et du rouge, donc sa cape représente l'amour véritable et profond, qui naît quand on est silencieux et que l'on écoute la voix du Seigneur en nous.

Source : https://www.facebook.com/frateindovino

 

En cliquant sur la couronne vous trouverez l'histoire des 4 anges en PDF

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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 15:25

Une veuve avait deux filles, l’une jolie et courageuse, l’autre paresseuse et laide. C’était à la seconde qu’elle donnait sa préférence, parce que cette fille laide et paresseuse était sa propre fille et l’autre avait tout le travail à faire dans la maison dont elle était la Cendrillon. Elle devait chaque jour aller sur la grand-route s’asseoir près du puits et filer, filer tellement que les doigts lui en saignaient. Un jour donc, que sa quenouille était toute poisseuse et tachée de sang, la malheureuse se pencha sur le puits pour la laver mais la quenouille lui échappa des mains et tomba tout au fond du puits. En pleurant elle courut raconter son malheur à la marâtre, qui lui cria dessus. Elle fut assez impitoyable pour lui dire : puisque que tu as laissé tomber la quenouille, tu n’as qu’à aller toi-même la chercher ! La pauvre retourna près du puits, se tortura en se demandant comment faire et pour finir, dans son affolement, sauta elle-même dans le puits pour en rapporter la quenouille. En tombant elle s’évanouit ; et lorsqu’elle se réveilla et repris ses sens, elle était dans une belle prairie, sous le brillant soleil, et il y avait autour d’elle des milliers et des milliers de fleurs. Elle s’avança dans cette prairie et arriva devant un

four à pain où cuisait la fournée, et voilà que les pains, de l’intérieur se mirent à appeler : « Retire-moi ! Retire-moi ! Sinon je vais brûler, je suis déjà bien cuit et plus que cuit ! » Elle y alla, saisit la longue pelle de four et sortit un à un tous les pains jusqu’au dernier. Puis elle poursuivi sa marche et arriva près d’un pommier chargé de pommes en quantité énorme, et là aussi on l’appela : « Secoue-moi ! Secoue-moi ! Nous les pommes, nous sommes toutes mûres ! Alors, elle secoua l’arbre et les pommes tombèrent comme s’il pleuvait, et elle le secoua jusqu’à ce qu’il n’en restât

plus une sur l’arbre, puis elle les mit soigneusement en tas avant de se remettre en route. Pour finir, elle arriva près d’une petite maison où une vieille regardait par la fenêtre, mais elle avait de si longues dents, cette vieille que la fillette dans sa peur, voulu se sauver à toutes jambes. -Pourquoi t’effrayes-tu ma chère enfant ? lui dit la vieille femme. Reste avec moi, et si tu fais bien ton travail, si tu me tiens la maison bien en ordre, tout n’en n’ira que mieux pour toi. Surtout, tu dois veiller à bien faire mon lit et secouer soigneusement l’édredon pour en faire voler les plumes, parce qu’alors, il neige sur le monde. Je suis Frau (dame) Holle. Le ton aimable et les bonnes paroles de la vieille

réconfortèrent son cœur et lui rendirent son courage : elle accepta son offre et entra à son service, s’acquittant de sa tâche à la grande satisfaction de Frau Holle, battant et secouant son édredon jusqu’à faire voler les plumes de tous côtés, légères et dansantes comme des flocons de neige. En retour, elle avait la bonne vie chez elle : jamais un mot méchant et tous les jours du bouilli et du rôti. Mais quand elle fut restée un bon bout de temps chez Frau Holle, elle devint triste peu à peu, sans trop savoir pourquoi quand cela commença, ni ce qui lui pesait si lourd sur le cœur ; enfin elle se rendit compte qu’elle avait le mal du pays. Elle savait bien, pourtant, qu’elle était mille fois mieux traitée ici que chez elle, mais elle n’en languissait pas moins de revoir sa maison.

Je m’ennuie de chez moi, finit-elle par dire à Frau Holle, et bien que je sois beaucoup mieux ici, je voudrais remonter là-haut et retrouver les miens. Je sens que je ne pourrais pas rester plus longtemps.

Il me plaît que tu aies envie de rentrer chez toi, dit Frau Holle, et puisque tu m’as servi si fidèlement, je vais te ramener moi-même là-haut. Elle la prit par la main et la conduisit jusque devant un grand portail, une porte monumentale dont les battants étaient ouverts ; au moment où la jeune fille allait passer, une pluie d’or tomba sur elle, dense et drue, et tout l’or qui tomba resta sur elle, la couvrant et la recouvrant entièrement. C’est ce que je te donne pour avoir été si diligente et soigneuse dans ton travail lui dit Frau Holle, en lui tendant en plus, sa quenouille qui était tombée au fond du puits. La grand-porte se referma alors, et la jeune fille se retrouva sur le monde, non loin de chez sa mère. Et quand elle entra dans la cour, le coq, perché sur le puits, chanta : Cocorico ! Cocorico !

La demoiselle d’or est ici de nouveau. Elle arriva ensuite chez sa mère, et là, parce qu’elle était couverte de tant d’or, elle reçut bon accueil aussi bien de sa mère que de sa demi-sœur. La jeune fille leur raconta tout ce qu’il lui était advenu, et quand la mère apprit de quelle manière elle était arrivée à cette immense richesse, sa seule idée fut de donner à sa fille, la paresseuse et laide, le même bonheur. Il fallut donc qu’elle allât comme sa sœur, s’asseoir à côté du puits pour filer ; et que pour que sa quenouille fût poisseuse de sang, elle dut se piquer le doigt et s’égratigner la main dans les épines ; elle jeta ensuite sa quenouille dans le puits et sauta elle-même comme l’avait fait sa sœur.

Et il lui arriva la même chose qu’à elle : elle se retrouva dans la même prairie et emprunta le même chemin, arriva devant le même four, où elle entendit semblablement le pain crier : Retire-moi ! Retire-moi ! Sinon je vais brûler, je suis déjà bien cuit et plus que cuit ! Mais la paresseuse se contenta de répondre : plus souvent, tiens ! Que je vais me salir ! Et elle passa outre. Lorsqu’elle arriva un peu plus loin près du pommier, il appela et cria : Secoue-moi, secoue-moi ! Nous les pommes nous sommes toutes mûres ! Mais la vilaine ne se retourna même pas et répondit : fameuse idée, oui ! Pour qu’il m’en tombe une sur la tête. Et elle continua son chemin. Lorsqu’elle arriva de devant la maison de Frau Holle, comme elle avait déjà entendu parler de ses longues dents elle n’eut pas peur et se mit aussitôt à la servir. Le premier jour tout alla bien, elle fit du zèle, obéit avec empressement et vivacité, car elle songeait à tout l’or que cela lui vaudrait bientôt ; mais le deuxième jour, déjà, elle commença à paresser et à traîner, et beaucoup plus le troisième jour, car elle ne voulut même pas se lever ce matin-là. Elle ne faisait pas non plus le lit de Frau Holle comme elle devait le faire, négligeait de secouer l’édredon et de faire voler les plumes. Frau Holle ne tarda pas à se lasser d’une telle négligence et lui donna congé. La fille

paresseuse s’en montra ravie, pensant que venait le moment de la pluie d’or ; mais si Frau Holle la conduisit aussi elle-même à la grand-porte, au lieu de l’or, ce fut une grosse tonne de poix qui lui tomba dessus. Voilà la récompense que t’ont méritée tes services ! lui dit Frau Holle, qui referma aussitôt la grand-porte. La paresseuse rentra chez elle, mais couverte de poix des pieds à la tête ; et le coq, sur le puits, quand il la vit, chanta : Cocorico ! Cocorico ! La sale demoiselle est ici de nouveau. La poix qui la couvrait colla si bien à elle que, de toute sa vie, jamais elle ne put l’enlever.

 

Dicton du pays hessois quand il neige : « Frau Holle fait son lit ».

En cliquant sur le coq vous trouverez l'histoire en PDF

Source : contes de Grimm

Source des images : http://jo-si.blogspot.com/2010/12/frau-holle.html

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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 10:11

Lorsque tu te promèneras, regarde le clocher de ton église. Regarde-le bien. Écoute sa cloche chanter. L’entends-tu qui te raconte des histoires ? L’entends-tu bien ? Laisse-toi bercer par elle et ne la condamne pas si par mégarde elle te réveille un jour, trop tôt à ton goût et songe à l’histoire de la cloche qui ne voulait plus chanter...

Il était une fois une petite église perchée au sommet d’une montagne. Il était une fois un petit village de paysans rudes mais croyants. Ils croyaient en la beauté, ils croyaient en l’amour et la bonté. Et là-haut, tout là-haut, lorsqu’ils allaient écouter Albin, le petit curé de leur village, ils se mettaient à croire au paradis. C’était un paradis d’air pur que leur racontait Albin, un paradis où intelligence n’équivaut pas à mesquinerie, un paradis où

l’on peut être bon sans que personne ne se moque, sans que personne ne se méfie. Il était rempli de fougue et de lumière, et les villageois ne se lassaient pas d’aller écouter cet extraordinaire conteur. Aucun de ses sermons ne se ressemblait. On voyait bien que le curé ne les préparait jamais. Il levait simplement les bras au ciel, lorsque la cloche cessait de carillonner. On avait alors l’impression que s’écoulait sur lui un fluide d’étrange densité, un fluide magique qui soudain jaillissait de ses lèvres sous forme de conte.

Chaque jour, les villageois allaient à l’église, le cœur en fête. Le petit curé était d’humeur toujours joyeuse et tous l’aimaient. Certains parfois se demandaient si son dieu était vraiment tel qu’il le décrivait. Mais ils l’aimaient tellement, ce curé-là, que leurs doutes s’évanouissaient à chacun de ses nombreux sermons. Il racontait si bien la vie, l’amour et le bonheur que tous avaient envie de croire à ce dieu bon, généreux, à ce dieu gai et plein de fantaisie.

Un jour pourtant, les gens de la ville voulurent se mêler de la vie de ce petit village perdu. On écouta les sermons du petit curé. On fut franchement choqué. Ce curé était-il vraiment curé ? Il était un peu trop païen pour un ecclésiastique. Comment pouvait-il parler aussi facilement de la nature et de sa magie, de ce dieu gai et tolérant ? Les gens de la ville s’en allèrent, scandalisés, laissant là les paysans avec leur petit curé. Les villageois reprirent leur vie quotidienne. Ils étaient seulement un peu perplexes. Quelques-uns renoncèrent à aller à l’église de peur des représailles du dieu de la ville.

Bientôt d’ailleurs, une commission venue de la plaine décida de renvoyer ce curé marginal. La ville s'attendait à ce que celui-ci proteste, elle pensait qu'il allait essayer de mobiliser la population pour faire opposition à cette décision... Il n'en fut rien. Discret, Albin emballa avec soin ses affaires et laissa l'église à son successeur sans faire d'histoire. Pour leur part, les villageois, scandalisés par ce renvoi peu élégant étaient prêts à faire la guerre aux gens de la ville, prêts à faire souffrir le nouveau curé qui était un citadin... Mais le petit curé s'y opposa fermement. Il se retira dans une petite maison un peu à l'écart du village. Il ne chercha pas d'autres églises où exercer son art. Il aimait trop sa montagne et ses habitants pour s'exiler. Bientôt, on vit Albin cultiver la terre. Quelques chèvres, quelques poules... Il était heureux ainsi et ne regrettait rien. Il vivait sa religion avec le sourire. Il communiait avec la terre et les bêtes, et l'amour qu'il leur prodiguait les faisait prospérer. On chuchotait parfois que les animaux du petit curé étaient magiques.

Voyez, disait l'un, comme leur pelage est brillant. Il est si brillant qu'il éclaire même la nuit. Et un autre de renchérir : Et leur regard ? Avez-vous vu leur regard ? Presque humain. Cet homme réussit des miracles.

Mais, le petit curé ne se souciait guère de ces commentaires et il continuait à vivre tranquillement. Parfois, il essayait d'expliquer que ces bêtes n'étaient pas plus magiques que celles des paysans... qu'elles étaient  juste un peu  mieux  soignées, qu'il les respectait peut-être plus que les paysans ne respectaient les leurs...

Plus encore que ses sermons de jadis, sa façon de vivre donnait envie à chacun de connaître son dieu, de le vivre comme il le vivait. Les villageois comprenaient que tous les contes qu'il avait clamés du haut de sa chaire n'étaient pas une chimère, mais bel et bien réalité. Ils comprenaient soudain avec une netteté étonnante que la réalité, le pouvoir de vie n'était pas toujours là où l'on pensait et que l'apparence n'était rien en comparaison avec l'invisible.

Quant à l'église, jour après jour elle se vidait. Les villageois préféraient rendre visite au curé déchu. Un mot de lui, et ils repartaient, heureux. Souvent, ils se contentaient de le regarder de loin, s'occuper de son jardin ou de ses bêtes.

Le nouveau curé manquait de fantaisie et son sourire, de chaleur. Il était à l'image de son dieu rigide et vengeur. Bientôt il se retrouva seul dans son église à prêcher des sermons apocalyptiques. Les villageois seraient jetés en enfer, cet enfer sans dieu vengeur, puisque dieu ne se trouve qu'au paradis. Somme toute ils n'y perdaient pas au change. Le dieu de ce curé était décidément trop belliqueux pour que l'on ait envie de le fréquenter de trop près, même au paradis. Chaque jour l'un ou l'autre habitant curieux, allait recueillir quelques bribes de tant de paroles criant vengeance, la tête dans l'entrebâillement de la porte. Il s'en allait vite et courait chez l'ami des bêtes et des hommes, soulagé d'y trouver réconfort et sourires.

Bientôt, les cloches de l'église furent lasses, elles aussi de carillonner pour rien. Et un beau jour elles se turent, faute de soins. La façade de l'église se fissura, éprouvée par tant de hargne. Quant à Dieu, il avait déserté depuis fort longtemps cette église où l'on ne savait plus parler d'amour. Il avait rejoint le gentil petit curé dans sa bâtisse ainsi que l'avaient fait tous les villageois.

Les saisons passèrent, les cloches ne rythmaient plus la vie du village. Un nouvel hiver arriva, Noël approchait. Une ombre de tristesse passait parfois dans les yeux des habitants. Ce serait le premier Noël sans messe. Le premier Noël où les cloches ne célébreraient pas la naissance de Jésus. Et c'était dur pour ces gens-là car la fête de Noël était sacrée pour eux. Ils se préparaient, malgré tout, à la fête, le cœur un peu lourd.

La veille de Noël arriva. Tous les villageois s'étaient rassemblés devant la maison d’Albin. Quant au curé de la ville, il était resté seul dans son église, à gesticuler et à vociférer. Il en était à insulter le village et ses habitants, lorsqu'un bruit étrange venant du clocher attira son attention. Il se tut alors et se précipita vers la tour de l'église. Il grimpait lentement, prêt à toutes les rencontres, prêt surtout à frapper l’intrus qui osait ainsi l’interrompre, lui, l'élu de Dieu, en plein discours. Le bruit se faisait de plus en plus intense, l'ecclésiastique pressa le pas. Lorsqu'il arriva enfin dans le clocher, il était déjà trop tard, les cloches avaient disparu avec leur voleur. Par où ? Le curé se le demandait bien. Il passa la tête par-dessus la rambarde et ce qu'il vit le stupéfia. Il se frotta les yeux à deux reprises avant d'admettre enfin que ce qu'il voyait était vrai. Les deux cloches s'étaient envolées et voguaient dans les airs, comme si elles étaient attirées par quelque obscure destination.

L'ecclésiastique quitta son observatoire, dévala quatre à quatre le petit escalier en colimaçon et se mit à suivre les cloches. C'était bien étrange de voir ce drôle de bonhomme vêtu de sa soutane, le nez en l'air, courir après des cloches ailées.

C'était curieux, mais personne n'était là pour le voir. Le pauvre homme trébuchait, glissait sur le sentier verglacé, tombait, se relevait péniblement, sans jamais quitter les cloches des yeux. Il ne pensait plus à tous ces villageois incroyants, il ne songeait plus au châtiment de Dieu qui allait immanquablement s'abattre sur le village... Il ne pensait qu'à ces cloches, les ingrates, qui s’enfuyaient à tire d'ailes. Où pouvaient-elles donc aller ainsi ? Et ce n'est que quand elles se mirent à carillonner joyeusement au-dessus de la chaumière de son prédécesseur que l'ecclésiastique comprit. Il comprit avec effroi qu'il s'était trompé, que Dieu était du côté de ces pauvres montagnards, dans cette maison proprette et lumineuse. Le curé tomba alors à genoux dans la neige et se mit à pleurer.

Vous trouverez l'histoire en PDF en cliquant sur le toutou

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14 mars 2023 2 14 /03 /mars /2023 21:46

N'hésitons pas à plonger dans un bon livre, pour ma part je vais commercer le livre de Michel Bussi, "Qui a tué le petit prince?" Et vous quel livre lisez-vous ?

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31 janvier 2023 2 31 /01 /janvier /2023 16:07

Tout le monde connaît saint Don Bosco et son admirable apostolat auprès des jeunes, qui lui vaut d'être appelé "père et maître des jeunes".  Il existe de nombreuses anecdotes sur la vie de ce grand saint, mais peu connaissent celle du chien qui lui a sauvé la vie à plusieurs reprises.

La première rencontre

Vers 1883, Don Bosco marchait sur une route dangereuse de Turin lorsqu'un grand chien aux oreilles pointues, au pelage abondant et à la queue relevée se mit à le suivre. Lorsque Don Bosco le vit, il s'approcha de lui et le caressa. À partir de ce moment, le chien apparut chaque fois que le saint se trouvait seul la nuit dans un endroit dangereux. Comme il avait le poil gris, Don Bosco l'appela "Grigio" (gris).

Un chien comme sauveur

On raconte que Don Bosco était détesté par les hérétiques vaudois, qui rejetaient le culte des saints, la prêtrise et les sacrements. Un jour, l'un des Vaudois a tenté de l'abattre, mais la tentative d'assassinat a échoué. Lorsque le coup de feu a été entendu, le Gris est apparu pour attaquer l'hérétique et le mettre en fuite.

Une autre fois, des bandits ont attaqué Don Bosco, ils l'ont saisi par l'épaule et ont mis sa tête dans un sac. Sorti de nulle part, le Gris a sauté sur l'un des bandits et l'a poussé à terre. Alors qu'il était allongé, le chien le saisit au cou avec ses dents. Don Bosco demanda alors au Gris de lâcher le bandit et de le laisser partir. L'animal obéit et disparut.

Une autre fois, un homme voulut attaquer Don Bosco avec un poteau de clôture, mais le saint lui donna un coup de poing pour se défendre. Surpris par cette réaction, le malfaiteur appela ses complices à l'aide. Le Gris arriva alors, bondit autour de lui et aboya.

- "S'il vous plaît, retenez votre chien - ne le laissez pas me mordre", a crié l'un des hommes.

- "Et que voulez-vous que je fasse", dit Don Bosco.

- "S'il vous plaît, pardonnez-nous, Monsieur le Curé, nous sommes de pauvres gens ; ils nous ont donné mille francs...".

- "Et pour cela, vous m'auriez tué" ?

- "Rappelez votre chien, s'il vous plaît !"

- "Auparavant, vous me promettez de me laisser désormais en paix".

- "Nous le jurons, par la Sainte Vierge".

- "Viens Gris. Très bien, tu m'as sauvé la vie" !

Source : https://de.catholicnewsagency.com/

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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 11:12

Un très vieil homme, rencontrant des gens, les saluait en disant : « Bonjour, paix, santé et bon sentiment ». C'était son salut, même si parfois personne ne le comprenait. Jusqu'au jour où un jeune garçon lui a demandé quelle était la signification de cette salutation. Celui-ci, surpris par la curiosité du petit garçon, répondit : « La paix, la santé et le bon sentiment sont les choses les plus importantes pour bien vivre. La paix vous donne la sérénité ; la santé vous donne la force et la vigueur physique pour continuer ; le bon sentiment est ce qui vous empêche de perdre vos sens et vous fait reconnaître le bien du mal. Chacune de ces choses a besoin de l'autre car il n'y a pas de Paix sans Santé, pas de Santé sans Paix, mais surtout pas de Paix et pas de Santé sans Bon sentiment ».

Le jeune garçon, satisfait, s'est rendu compte que c'était le meilleur souhait que les gens pouvaient faire l'un pour l'autre.

Source non spécifiée rapporté par https://www.frateindovino.eu/

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26 novembre 2022 6 26 /11 /novembre /2022 21:08

adventskranz100 v-contentgrossVoici la légende des 4 bougies de l’Avent

Quatre bougies brûlaient dans leur bougeoir de l'Avent. Le silence régnait, et on entendait les bougies se parler.

La première bougie soupira et dit : "Mon nom est Paix, je brille d'une lumière claire, mais les humains ne souhaitent pas la paix, ils ne me veulent pas". La flamme se réduisit et finit par s'éteindre.

La deuxième bougie dit : "Mon nom est la Foi, mais je suis devenue inutile. Les humains ne souhaitent plus connaître Dieu. Ma flamme n'a plus de sens". Elle s'éteint.

Triste et avec une douce voix, la troisième bougie dit : "Mon nom est Amour, je n'ai plus la force de brûler, les humains m'ignorent, ils ne voient qu'eux-mêmes et pas ceux qu'ils devraient aimer". Et la troisième bougie s'éteint également.

Un enfant arriva dans la pièce avec les larmes aux yeux : "Votre rôle est de brûler et non pas de vous éteindre". Soudain on entendit la voix de la quatrième bougie : "Ne t'inquiètes pas, aussi longtemps que je brûle, je peux rallumer les autres. Mon nom est Espoir."

L'enfant pris la flamme de l'Espoir et ralluma celle de la Paix, la Foi et l'Amour.

Pour les chrétiens, cette couronne est aussi le symbole du Christ Roi, le houx rappelant la couronne d'épines posée sur la tête du Christ avant sa mise en croix.

Elles marquent les quatre dimanches qui précédent Noël.

Que symbolisent ces 4 bougies ?

Les grandes étapes du salut avant la venue du messie.

  • La première est le symbole du pardon accordé à Adam et Ève
  • La deuxième est le symbole de la foi d'Abraham et des patriarches qui croient au don de la terre promise
  • La troisième est le symbole de la joie de David dont la lignée ne s'arrêtera pas. Elle témoigne de l'alliance avec Dieu
  • La quatrième est le symbole de l'enseignement des prophètes qui annoncent un règne de justice et de paix 

Il sera là lorsque la dernière bougie sera allumée.

 Le plus souvent les bougies sont rouges pour évoquer le feu et la lumière. Sur les couronnes d'inspiration suédoise, les bougies sont blanches, couleur de fête et de pureté. En Autriche on les choisit violettes car cette couleur est symbole de pénitence.

 

Vier Kerzen brannten am Adventskranz. So still, dass man hörte, wie die Kerzen zu reden begannen.

Die erste Kerze seufzte und sagte: “Ich heiße Frieden. Mein Licht leuchtet, aber die Menschen halten keinen Frieden. “

Ihr Licht wurde immer kleiner und verlosch schließlich ganz.

Die zweite Kerze flackerte und sagte: “Ich heiße Glauben. Aber ich bin überflüssig. Die Menschen wollen von Gott nichts wissen. Es hat keinen Sinn mehr, dass ich brenne.”

Ein Luftzug wehte durch den Raum, und die zweite Kerze war aus.

Leise und traurig meldete sich nun die dritte Kerze zu Wort. “Ich heiße Liebe. Ich habe keine Kraft mehr zu brennen. Die Menschen stellen mich an die Seite. Sie sehen nur sich selbst und nicht die anderen, die sie lieb haben sollen. “

Und mit einem letzten Aufflackern war auch dieses Licht ausgelöscht.

Da kam ein Kind in das Zimmer. Es schaute die Kerzen an und sagte: “Aber, aber, Ihr sollt doch brennen und nicht aus sein!” Und fast fing es an zu weinen.

Da meldete sich auch die vierte Kerze zu Wort. Sie sagte: “Hab keine Angst! Solange ich brenne, können wir auch die anderen Kerzen wieder anzünden. Ich heiße Hoffnung.”

 Mit einem Streichholz nahm das Kind Licht von dieser Kerze und zündete die anderen Lichter wieder an.

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4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 18:13

ou comment savoir ce qui est bien et ce qui est mal ?

Haut comme trois pommes, Jiminy Cricket est juché sur l’épaule de Pinocchio pour lui souffler à l’oreille ce qu’il doit faire ou ne pas faire. Au début, le pantin n’écoute pas le grillon. Puis, petit à petit, il commence à prêter l’oreille à cette petite voix qui le conseille.

Notre petite voix intérieure

Nous avons tous un Jiminy Cricket qui nous rappelle à l’ordre lorsque nous agissons mal. C’est notre conscience. Cette petite voix, on l’entend parfois, quand on s’apprête à commettre quelque chose dont on ne sera pas fier. Parfois, elle semble nous avertir : « Attention, vous vous mettez dans le pétrin… » Et on dirait l’écho d’une petite musique bien connue : « Tu ne mentiras pas, tu ne calomnieras pas ton voisin, tu ne prendras pas le bien d’autrui ». La conscience, cette boussole qui nous indique le chemin à suivre, peut aussi perdre le nord sous l’influence de nos mauvais penchants : paresse, jalousie, orgueil. Heureusement, il n’est pas si facile que cela de l’étouffer. Le malaise qu’on ressent à mal agir, c’est un signe : la lumière de Dieu ne va pas de laisser piétiner sans mot dire…

Mon Dieu, aide-moi !

Mais tout n’est pas blanc ou noir dans la vie et il arrive que nous ne parvenions pas sincèrement à discerner ce qui est bien ou mal, ce qui est mieux ou moindre mal. Quand cela se produit, des amis, des parents peuvent nous éclairer, même si la décision dépend toujours de nous-même. Et Dieu aussi nous éclaire, pourvu qu’on le lui demande, qu’on lise et relise son Évangile. Pourvu, aussi, qu’on n’attende pas de sa part une réponse éclatante, par haut-parleur, mais simplement le murmure de la voie intérieure, celle de l’Esprit-Saint.

Source : Le livre « Questions de Vie ».

Cliquez sur Pinocchio pour ouvrir le PDF

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2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 21:54
La légende du "Vergissmeinnicht"

Quand Dieu a créé les fleurs, les anges étaient autorisés à peindre avec beaucoup de couleurs vives. Une plante discrète avait attendu à la fin de la rangée et quand arriva son tour, les petits pots de peinture des anges étaient vides. La petite plante était très triste de se voir aussi pâle. Elle se rendit vers le trône céleste et demanda à Dieu : « ne m’oubliez pas ! » Dieu sourit doucement et promit de l’aider. Il appela deux anges et leur ordonna de tremper leurs pinceaux dans le bleu du ciel et une autre fois dans l'or du soleil et de peindre ces petites plantes. C’est ainsi que le myosotis eut de petits pétales bleus de la couleur du ciel et un calice doré de la couleur de la lumière du soleil. Il pousse modestement dans l'ombre de la forêt et porte les couleurs du ciel et c’est pour cela qu’il est béni.

Als Gott die Blumen schuf, durften Engel sie mit vielen bunten Farben bemalen. Ein unscheinbares Pflänzchen hatte am Ende der Reihe gewartet, und als es bemalt werden sollte, waren die Farbtöpfe der Engel leer. Das kleine Pflänzchen war sehr traurig dass es bleich bleiben sollte. Es ging zum himmlischen Thron und bat Gott : Vergiss mein nicht ! Gott lächelte sanft und versprach zu helfen. Er rief zwei Engel zu sich und befahl Ihnen, ihre Pinsel einmal in das Himmelblau und einmal in das Gold der Sonne zu tauchen und damit das kleine Pflänzchen zu bemalen. Daher hat das Vergissmeinnicht blaue Blätter wie die Farbe des Himmels und einen goldenen Kelch wie das Sonnenlicht. Es wächst bescheiden im Schatten des Waldes und ist doch selig weil es ja die Farben des Himmels trägt.

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25 février 2022 5 25 /02 /février /2022 09:22

- Tschäggäta ! Tschäggata !

Ils surgissent avec leur masque de bois. Et leur peau de bouc ou de chèvre, ou de mouton, qu'ils ceinturent d'un collier de vache avec la cloche. Ils courent, ils sautent, ils dansent et la cloche sonne. Ils ont des yeux qui louchent, des nez tordus, pointus, crochus, des bouches qui grimacent, qui rient, avec des dents de taureaux. On dirait des bêtes-hommes, des hommes-démons. Ils se promènent dans les ruelles, tout seuls, ou bien à deux ou trois, ou bien en troupes. – Tschäggätä ! crient les enfants.

Les enfants les regardent, les suivent, les aiment. Les enfants ont peur des masques. Les enfants aiment avoir peur. Un jour, un masque est sorti de la forêt. Les enfants ont levé la tête. Ils ont dû beaucoup lever la tête : le masque était encore plus grand que les plus grands sapins.

- Ho ! ...

Le Masque descendait vers eux. Sur son énorme face de bois violet, une chevelure de queues de renard flottait. Pour recouvrir son corps, il avait fallu coudre ensemble au moins quatre peaux de moutons bruns et quatre peaux de chèvres noires, et sa cloche était aussi grosse que celle du clocher. Comme elle sonnait ! Sonnait ! Tout le monde se rassembla sur la place.

- Ho ! Ho ! ...répétèrent les parents.

Et ils ne dirent plus rien parce qu'ils tremblaient. A longues enjambées, le Masque s'approcha. Il entra dans le village. Les hommes, les femmes, les enfants, vite, se cachèrent dans la maison. Ils fermèrent à clé les portes. Ils guignèrent à travers les carreaux. On entendit un horrible craquement. Le géant s'était assis sur le toit d'un chalet. La vieille Apolline et sa fille sortirent comme deux souris. Le géant eut un gros rire. Il tendit la main vers la fontaine, il l'arracha remplie d'eau, il souleva un peu son menton de bois violet et se mit à boire. Glouc, glouc, glouc. Il enfonça le bras dans la cave d'Apolline, en retira un fromage rond comme la lune et le mangea. Il enfonça le bras dans la cheminée, en décrocha trois cuissots de bœuf séché qu'il suspendit à sa ceinture. Puis il remonta vers la forêt. Longtemps sa chevelure rousse flamboya au-dessus des arbres. Enfin il disparut dans la haute montagne.

- C'est un géant ! C'est un revenant ! C'est le diable !

Tout le monde était très excité.

- Aujourd'hui, les revenants ne reviennent plus, heureusement ! dit le président.

- Aujourd'hui, le diable n'apparaît plus ... hélas ! Soupira le curé.

- Et mon fromage ? Et mes jambons ? protesta la vieille Apolline d'une voix aiguë. Ils existaient ou pas ?

- Alors ? firent les femmes. On a rêvé.

Et les hommes rallumèrent leurs pipes. Mais les enfants ne furent pas d'accord. Ils étaient sûrs, eux, de la réalité du Masque géant. Et même ils commençaient à l'aimer. Jaloux, les masques du village se consultèrent. Ils repeignirent les visages de bois. Ils renouvelèrent les fourrures mitées et paradèrent en cortège. Mais aucun enfant n'accourut à leur rencontre, pas un seul ne cria : "Tschäggätä !" Ils furent très dépités. Le Masque géant revint. Les parents terrifiés rentrèrent dans leurs demeures. Et de nouveau, ils guignèrent à travers les carreaux. Il se tenait debout au milieu de la place. Les enfants restèrent autour de lui. A le regardes. A l'admirer.

- Comme tu es grand !

- Comme tu es fort !

- Comme tu es beau !

Ils avaient pourtant un peu peur, mais ce n'était pas désagréable. Le Masque géant s'assit dans la neige et répondit en hochant la tête. Mais quand il vit Maria, la fille de la vieille Apolline, il lui passa son gant plein de suie sur la figure. Il était reparti. Il avait fait un grand trou dans la neige, là où il s'était assis, et l'on aperçut la terre.

- Il n'est pas très méchant, reconnurent les gens.

- Il est rigolo ! dirent les enfants.

- Il est même gentil ... chuchota la petite Suzanne.

- Nous allons le suivre ! ordonna son frère Croquin.

Et ils se mirent tous en marche. Les parents les appelèrent mais ils n'obéirent pas. Les enfants montaient toujours mettant les pieds dans les traces du géant. Il dépassa la forêt. Sur les alpages recouverts de neige, ses pas déclenchèrent une avalanche. L'avalanche ensevelit les enfants. D'en bas, les parents avaient tout vu. Les sauveteurs vinrent en hélicoptères, avec des sondes et de gros chiens saint-bernard qui portaient un tonnelet à leur collier. Les chiens, d'une bonne langue chaude, léchaient la figure froide des enfants et tous ressuscitaient. Ils riaient, buvaient les grogs des tonnelets. Puis les chiens les emportaient sur leur dos. Le Masque géant choisit une nuit bien noire pour redescendre au village. Il avait mis de la paille autour du battant de sa cloche et une hotte à son épaule. Il ouvrit en silence les caves et remplit le fond de sa hotte de fromages, de jambons, de petits pots de miel des sapins. En passant devant l'écurie du président, il enleva la plus belle des vaches ; dans l'étable d'Apolline, il prit un veau tout rouge et frisé ; dans le parc aux moutons, encore une brebis. Le coq du curé faisait le malin sur une barrière, il le saisit par les pattes. La vache, le veau, la brebis et le coq s'arrangèrent tant bien que mal ensemble dans la hotte. Les villageois avaient entendu ! Furieux, ils sortirent avec leurs fusils et tirèrent sur le géant. Mais les balles ne lui faisaient rien du tout. Une nappe épaisse de brouillard recouvrit la montagne. Et les hommes se perdirent et tournèrent en rond jusqu'au matin. Il revint une quatrième fois. Les enfants dansèrent une ronde autour de lui.

- Bon géant des monts, Beau masque-démon ! Fais sonner ta cloche ... Claquer tes galoches. En riant, ils grimpèrent le long de ses jambes, se pendirent à sa ceinture, s'assirent à califourchon sur ses épaules. Le géant les laissaient faire. Mais quand ils demandèrent de les emmener au sommet de la montagne, il dit non ! de la tête. Mais Croquin réussit à se cacher dans la grosse cloche de sa ceinture, et comme elle était bellement renflée il s'y sentit bien. Il s'accrochait très fort au battant et le faisait sonner de temps à autre pour que le géant ne s'aperçut de rien. Du haut de la montagne, Croquin vit son village, pas plus grand qu'une fourmi noire dans une saucière de faïence blanche. Il eut un regret en songeant à Suzanne, à son père, à sa mère et à son petit lit, mais son cœur était plein de curiosité. Le géant pénétra dans une caverne, Croquin fut ébloui. Elle était tapissée de cristaux. Et là se trouvait une grande paillasse. Le Masque géant s'y laissa tomber et tout de suite ronfla très fort. Croquin ne tarda pas à s'endormir. Il s'éveilla le lendemain à l'aube. Le petit garçon était resté cramponné au battant de la cloche, couché dans le renflement de bronze comme dans un berceau. Et maintenant, il était balancé par les pas du Masque géant qui redescendait dans la vallée. Croquin reconnut son village. Il eut juste le temps de dégringoler le long d'une jambe et de courir vers son chalet. Sauf la petite Suzanne, personne ne s'était aperçu de son absence. Il lui raconta son voyage clandestin à l'intérieur de la cloche et tout ce qu'il avait vu dans la montagne.

- Je voudrais y aller aussi, dit-elle.

- C'est trop dangereux pour les filles ! répondait Croquin.

Mais les villageois étaient très fâchés contre le Masque géant qui se moquait d'eux, les volait à tour de bras, et ne souffrait nullement de leurs coups de fusils. Quand il revint pour la cinquième fois, les hommes roulèrent des tonneaux de vin à ses pieds. Et ce vin, fait avec un raisin mûri sous les roches ensoleillées, était tellement bon que le géant ne put s'arrêter d'en boire. Il vida les tonneaux. Et il ne put plus se relever. Il restait étendu de tout son long dans la rue du village. Alors les paysans attachèrent les bras et les jambes de géant avec de solides cordes.

- Il ne pourra plus repartir et nous lui ferons son procès ! dirent-ils.

Et ils lui passèrent encore une corde autour du ventre et la fixèrent au clocher. La neige tomba. Les flocons épais comme des pelotes de laine recouvrirent le corps de Masque géant. Mais Croquin et Suzanne allèrent pendant la nuit, avec leurs canifs, couper les cordes du prisonnier. Puis ils se cachèrent dans sa cloche, où ils purent se loger tous les deux en se serrant. Ils avaient oublié de trancher la corde qui reliait le géant au clocher. Quand il se releva, le clocher s'écroula et ses cloches roulèrent dans le torrent avec un carillon épouvantable. Croquin et sa sœur pénétrèrent ainsi dans le domaine du Masque géant et purent tout à loisir en admirer les merveilles. Le géant fut bien heureux de faire leur connaissance. Il les remercia de l'avoir délivré. Il leur donna une très jolie chambre tapissée de cristaux roses, verts et bleus, et leur ouvrit une armoire taillée dans le roc, ornée de stalactites aux formes de fleurs. Elle était pleine de jouets. Mais Croquin fut très étonné d'y voir le ballon qu'il avait perdu un jour, et Suzanne d'y reconnaître sa poupée qu'elle avait tant pleurée ! Ils retrouvèrent encore le petit tracteur de leur ami Damien, la boîte à ouvrage de leur cousine et le fichu brodé de la fille d'Apolline. Et quand le géant se mit à faire cuire la soupe sur un feu de bois, ils constatèrent que le chaudron de cuivre était celui de leur grand-mère.

- Il est un peu voleur tout de même ... chuchota Suzanne à l'oreille de Croquin. Au village, on devina ce qui s'était passé. Et quand le Masque géant revint pour la sixième fois, les parents le supplièrent à genoux de leur rendre leurs chers petits-enfants.

- Les chers petits-enfants me tiennent compagnie, répondit-il. J'aime leur babil. Ils sont polis, serviables. J'aime beaucoup ces chers petits-enfants.

- Rendez-les nous ! Et nous vous donnerons tout ce que vous voudrez !

- Je n'ai besoin de rien. J'ai tout ce qu'il me faut. Et pendant l'été, les chers petits enfants iront garder dans ma prairie, ma vache, mon veau, mon coq et ma brebis. Alors les parents lui apportèrent des tonnelets d'une liqueur faite avec l'armoise des rochers. Et cette liqueur était si délicieuse que le géant ne sut y résister. Il finit par tomber raide au milieu de la rue, et il l'obstrua si complètement que les villageois durent faire un détour pour rentrer chez eux. Cette fois, ils l'attachèrent avec des chaînes et cette fois ils mirent quatre hommes pour le garder. Mais ces quatre hommes avaient aussi bu quelques gouttes de la liqueur et ils s'endormirent. Quand ils se réveillèrent, le géant était toujours étendu et il continuait à barrer la rue. L'un des gardiens dit :

- Il dort encore !

- Enlevons - lui le masque, je voudrais voir sa vraie figure... dit le second.

- Nous aussi, firent les deux autres, on voudrait bien la voir.

Le masque de bois était si lourd qu'ils avaient beaucoup de peine à le soulever.

- Hi-hu ! Hi-hu ! soufflaient-ils.

- Tu as sûrement abattu le roi des sapins pour te tailler un masque pareil !

- Hi-hu ! Enfin... Mais derrière le masque, il n'y avait rien. Rien. Personne. Rien non plus dans la tunique en peaux de boucs et de chèvres. Il n'y avait qu'une petite place vide au milieu de toutes ces fourrures, ces rembourrages, ces rouages, ces poulies et ces ficelles, rien qu'un vide où pouvait tout juste se glisser un corps d'homme. Les quatre gardiens s'y glissèrent à tour de rôle.

- Alors, s'étonnèrent-ils, c'était un homme pas plus grand que nous ? Un homme comme nous ! A cette nouvelle, la stupeur emplit le village. Qui était cet homme ?

- C'est peut-être Zéphyrin ... dit un vieux.

- C'est Zéphyrin !

- On le croyait parti aux Amériques. Un pauvre orphelin ! Et les villageois n'avaient pas toujours été bons pour lui. Ils avaient même été méchants. On se souvint aussi qu'il avait demandé la fille d'Apolline en mariage et qu'elle lui avait ri au nez. Et chacun commençait à regretter ses torts... lorsqu'on entendit un joyeux bruit de cloches. De la montagne descendait Zéphyrin, redevenu un homme comme tout le monde, pas plus grand que tout le monde. Mais avec un petit sourire pas comme tout le monde. D'une main, il tenait la jolie Suzanne et, de l'autre, le courageux Croquin. Et venait derrière eux : la vache du président, le veau d'Apolline, la brebis du conseiller, le coq du curé.

- Bonjour, bonjour ! dit Zéphyrin. Je vous ramène les chers petits-enfants. 

Et le coq poussa un sonore cocorico, car le soleil se levait.

Conte de Corinna Bille, trouvé dans "la maison musique et autres histoires".

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1 février 2022 2 01 /02 /février /2022 23:21

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29 octobre 2021 5 29 /10 /octobre /2021 19:52

Il était une fois, minuscule, presque invisible, transparente, une petite goutte d’eau tombée des cieux sur une rose.

– Vous êtes bienvenue, fit la fleur dans un soupir ! Ma beauté se fanait, mon pied se desséchait … le soleil est trop cruel …j’allais mourir … Mais toute seule, vous ne pourrez me sauver la vie. Êtes-vous ma messagère de milliers d’autres, non ? Mais, comment t’appelles-tu ? Son nom ? C’était la première fois qu’on lui posait pareille question.

– Mon nom, songea-t-elle ?…Voyons, je viens d’une source mais je ne suis pas elle. Je fais partie de la Vie puisqu’avec moi, par moi, je la fais éclore, la Vie, du milieu de la Mort et de sa pourriture … Je la fais croître, la soutiens, l’entretiens. Par moi, la Vie des hommes, oui, et des animaux, des plantes et des céleste espaces … mais je ne suis pas la Vie.

L’Eau, silencieuse et tremblante n’avait encore rien répondu que la rose éternua et mourut. Le soleil à nouveau l’aspira dans un nuage lourd et gris qui mit le cap sur l’océan vert. Un Feu rapide et tonitruant transperça tout à coup le nuage qui s’épancha sur les flots agités, crêtés d’écume blanche. Avec des milliers et des centaines de milliers de ses compagnes, la petite goutte d’Eau fut précipitée dans l’océan noir. Elle trembla devant les gouffres marins, fut brassé par des courants glacés, frôla les squales et les cétacés, rejaillit dans les airs et retomba sur la pointe d’une vague longue et maternelle.

– Bonjour ! fit la vague. Tu as gardé le soleil dans tes yeux. Quel est ton nom ?

– Encore ! se dit la voyageuse. Il me faut cette fois donner réponse à une femme si sereine. Voyons … je suis dans l’énergie des vents et des mers. Je suis née d’une Source, du fin fond d’un autre Secret minéral, dans la pureté du cristal enfoui. J’ai dévalé les montagnes, les ravins, les campagnes. La Terre meuble et chaude m’accueillit. Et j’ai connu ce petit grain si noir, si sec et desséché qu’il semblait mort. Je le caresse, l’étreins et réveille son germe endormi. La Vie me porte et je transporte la Vie. Mais je ne suis pas la Vie.

Un grand vent, à nouveau, souleva la vague jusqu’à étirer sa chevelure dans les airs. D’un grand coup de rire elle fit sauter et rebondir notre voyageuse au front si réfléchi. Poussière d’Eau et de Lumière, elle s’envola vers l’azur, en criant à la vague au sourire d’émeraude :

– Je sais : mon nom est Liberté !

Un vieux rocher millénaire grommela : – Ben oui : le don multiplié de Dieu !

Et c’est pourquoi, aujourd’hui encore, les Bretons se rassemblent sur les grèves, dans le grand vent qui fait se balancer les rubans, les bannières et crier les petits, pour rendre grâces au grand Dieu qui leur confia les vents, les eaux, les mers et les blés pour nourrir leur liberté. Et devant les calvaires, cela prend nom de « pardon ».

Source : https://morandais.wordpress.com/2013/11/01/conte-pour-la-toussaint/

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10 octobre 2021 7 10 /10 /octobre /2021 18:09

Une brève histoire de l’habit ecclésiastique

Certains prêtres le portent, d’autres non. Depuis quand le col romain est-il en usage dans l’Église catholique ? Qui peut l’arborer ? Que symbolise-t-il ? Pourquoi dit-on d’ailleurs col romain ? De manière plus générale, que dit l’Église et le droit canon sur l’habit ecclésiastique ? Réponses avec Alphonse Borras, canoniste belge.

Si l’habit ne fait pas le moine, il dit tout au moins la fonction de celui qui le porte. Ainsi en va-t-il pour le col romain qui identifie aujourd’hui le prêtre dans l’Église catholique. Mais en a-t-il toujours été ainsi ?

Jusqu’au 4e siècle, les textes officiels ne mentionnent aucunement l’habit ecclésiastique et encore moins le col romain. Pour cause. Jusqu’au règne de l’empereur Constantin, l’Église doit faire face à des vagues successives de persécutions et il n’est donc pas souhaitable pour un chrétien – et a fortiori un clerc – d’être clairement identifié dans l’espace public.

« Pendant près de mille ans, jusqu’au Haut Moyen-Âge, explique l’abbé Alphonse Borras, canoniste, il n’y a pas d’habit ecclésiastique prescrit pour les clercs et les ministres de l’Église. Ils sont toutefois invités à s’habiller de manière simple et sobre, en évitant les étoffes précieuses et les ornementations style boucle, ceinture, épingle,… »

On sait toutefois que l’Église recommande alors de porter une tunique longue, pour se distinguer probablement des populations barbares installées dans l’empire depuis les 4-5e siècles.

Tonsure et couvre-chef

Quant aux moines, dès le 4e siècle, ils adoptent un habit propre à chaque ordre, avec donc une grande diversité mais toujours dans l’idée d’une tunique simple, voire d’une extrême sobriété. Certains clercs plus zélés iront jusqu’à les imiter. Le Concile du Latran IV réitère cette invitation à la sobriété « qui ne distingue pas » le clerc des autres fidèles. Il est donc autorisé de penser que, jusqu’au début de la Renaissance, les hommes d’Église s’habillaient au quotidien de manière ordinaire, suivant les modes et coutumes de leur époque.

Notons toutefois l’apparition aux 11e-12e siècles du couvre-chef. « Le port du bonnet indique un certain rang social, les paysans ne portent pas de bonnet. Les évêques et prélats sont seuls autorisés à porter un chapeau, le reste du clergé un bonnet rond ou carré », »raconte Alphonse Borras. Apparait également la pratique de la tonsure comme signe distinctif d’appartenance au clergé mais dans une mesure tout à fait discrète. Pratique adoptée de manière plus radicale par les moines qui en feront une fine couronne.

Des clercs aux allures de « Men in Black »

Au tournant du 16e siècle, les conciles n’épiloguent pas sur la question de l’habit ecclésiastique. On peut cependant penser que le noir était la couleur de prédilection des clercs d’alors. Toujours dans cette idée de simplicité et de sobriété mais aussi d’exemplarité.

Un habit ecclésiastique semble donc plutôt se dégager aux 18e et 19e siècles, composé d’une tenue noire et d’un col qui peut prendre des aspects très variés. Dont le fameux col romain. « Il doit simplement son nom à son origine. Il s’agit d’un col blanc entourant complètement le col de l’habit ».

C’est à cette époque également que s’impose, en Europe occidentale, la soutane dont l’usage, à l’origine, est avant tout liturgique, précise Alphonse Borras. « Les clercs la portaient pour célébrer, avec un surplis blanc ou une aube surmonté d’une étole ». À noter que l’usage et le port de la soutane recouvrent une grande latitude selon les contextes culturels. Il n’est d’ailleurs nullement recommandé de porter la soutane constamment mais dans le cadre de sa profession, à l’image des magistrats.

Le col romain permet aujourd’hui de s’affirmer

Pour en revenir au col romain, modèle qui s’est imposé à l’ensemble de l’Église, il n’est en rien une exclusivité catholique, ni masculine ! En effet, il est également arboré par des clercs d’autres confessions chrétiennes comme les anglicans. Et aussi par des femmes. Le col romain tel que nous le connaissons remonte à l’époque du Concile Vatican II et l’adoption du clergyman inspiré précisément des clercs protestants.

Point de grand discours théologique ou spirituel pour expliquer l’apparition et l’usage du col romain. Si ce n’est que « aujourd’hui, reconnaît notre canoniste, il a une autre signification. Il permet aux clercs de s’affirmer et d’être identifiés. À titre personnel, je le porte toujours quand je vais dans un pays à majorité musulmane et à Rome, selon les circonstances. Cela facilite aussi la communication car l’habit est un identifiant qui indique une relation ».

Les clercs peuvent choisir si porter le col romain

L’article 284, du code de droit canon stipule que le clergé doit porter « un habit ecclésiastique convenable selon les règles établies par la conférence des évêque et les coutumes légitimes des lieux ».

En Suisse, selon l’abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal à Genève, il n’existe pas de directives spécifiques de la Conférence des évêques concernant la tenue des prêtres. Aucun texte ne définit le port du col romain. Les clercs sont donc libres de s’habiller comme ils l’entendent. « Il m’arrive de le porter selon les occasions et les circonstances, mais ce n’est pas systématique. Le plus souvent je porte une chemise avec le col ouvert », explique l’abbé Desthieux.

« Chez nous, les séminaristes ne portent pas d’habit ecclésiastique et donc, le cas échéant, pas de col romain avant l’ordination diaconale », précise de son côté l’abbé Nicolas Glasson, directeur de la maison des séminaires à Givisiez.

Alphonse Borras met en garde contre toute forme d’absolutisme. Il n’est absolument pas obligatoire de porter le col romain 24h/24h ni pendant la messe. « Toute collectivité a des signes distinctifs, la question est de savoir comment on les utilise ». (cath.ch/cathobel/mp)

Sophie Delhalle/cathobel/cath.ch 

Source : https://www.cath.ch/newsf/dou-vient-le-col-romain-une-breve-histoire-de-lhabit-ecclesiastique/

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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 15:54

On sait que Jésus est né dans une étable. Mais dans l’étable, il n’y avait pas que lui et ses parents, Joseph et Marie. Même le lendemain matin, après le départ des mages et des bergers. Il y avait aussi des animaux. Le bœuf et l’âne, bien sûr, c’est connu, mais pas ceux-là seulement. Si l’on ne parle que d’eux, c’est parce qu’ils se sont bien débrouillés. Où que ce soit, il y a toujours des malins qui s’arrangent pour être sur la photo.

Le bœuf, par exemple, s’était installé là, il trônait. Il avait failli se faire sortir, Joseph trouvait qu’il était de trop. Il estimait que ce n’était pas la place d’un balourd comme lui. Il avait commencé à lui donner des tapes sur l’arrière-train pour le mener dehors. Mais Marie avait dit : « Non, laisse-le ! Au contraire, fais-le approcher, il va réchauffer le petit, il fait froid. » Et le bœuf se gonflait d’orgueil. Presque autant que la grenouille de Jean de la Fontaine. Bon, on dira ce qu’on voudra, ce bœuf était utile.

Mais Joseph n’avait pas remarqué qu’au fond de l’étable, il y avait aussi un âne. Celui-ci, voyant le succès du bœuf, a voulu se faire remarquer. Il s’est mis à chanter : « Hi-han, hi-han ! » Marie a dit : « Ah non, fais-le taire, c’est horrible ! Mets-le dehors, il va faire peur au petit ! » Mais Joseph a répondu : « Je pense qu’il vaut mieux le garder. On ne sait jamais, on aura peut-être besoin de lui. » C’était bien vu, parce que quelques jours plus tard, ils en ont eu besoin, de cet âne. Ils se sont enfuis avec lui, qui portait Marie et le bébé. Les soldats du méchant roi Hérode voulaient le tuer, cet enfant-là ! Joseph a donc fait avancer l’âne près du bébé. Une bête en sus, ça fait de la chaleur en plus. Et du coup, l’âne devenait utile, lui aussi.

Donc : le bœuf et l’âne. Mais en réalité il y avait bien d’autres bêtes dans cette étable ! D’abord il y avait des chiens. Il y a toujours des chiens dans les environs d’une étable. Ils montent la garde. Essayez d’entrer dans la cour d’une ferme et de vous approcher de l’étable ! Vous verrez si les chiens n’arrivent pas à toute allure ! Ils aboient, et ils montrent les crocs en grognant ! Mais là, on les avait fait entrer à cause du froid. À condition qu’ils restent près de l’entrée, ils avertiraient en cas de danger. Ils étaient utiles.

Mais il y avait aussi des animaux qui n’étaient pas utiles, dans cette histoire. Simplement, on n’avait pas pensé à les chasser. Tenez, les chauves-souris, la tête en bas, accrochées aux poutres tout là-haut. On n’allait pas les déranger, les réveiller, elles auraient effrayé Marie. Ça aurait réveillé aussi le bébé. Et il y avait les petites souris, et même quelques gentils gros rats. Pas rassurés, ni les unes ni les autres, bien cachés dans leur trou. Mais quand même curieux, le nez frémissant juste sorti, pour savoir : « Qu’est-ce qui se passe ?  Pourquoi tout ce tintouin, au petit matin, en plein hiver ? » Vous voyez, il y avait beaucoup d’animaux, dans cette étable. Et même, il y en avait un qui se réveillait juste à l’instant. Il dormait tout l’hiver, d’habitude, bien mussé dans la paille. Sous un tas de brindilles et de copeaux. Bien au chaud, bien tranquille. Un petit hérisson qui avait drôlement sommeil et qu’on avait réveillé. « On ne peut plus être tranquille, de nos jours, dans une étable, se disait-il. Serait-ce seulement pendant trois malheureux mois ! Je vois bien ce que c’est, ce sont encore ces humains ! Une espèce qui n’arrête pas d’embêter tout le monde ! Et ça fait du bruit, et ça se dispute, et ça crie, et ça se bat, et ça pleure, et ça chante ! Une sale engeance. Pas vraiment utile. »

Ça y est, il était réveillé, il ne pourrait plus se rendormir… Tant qu’à y être, autant aller voir ce qui se passe. Et ce hérisson, qui s’appelait Chpictou, a sorti tout doucement le nez de son nid, lui aussi. Prudemment, lentement, silencieusement. Il y avait de la lumière, dans un coin de l’étable. On avait fait du feu, apparemment, loin du tas de paille et du foin. Il y avait des gens auprès du feu, semblait-il. On entendait même un drôle de bruit, comme celui que ferait un petit être nouveau-né. Le problème de Chpictou, c’était qu’il était miraud. Les hérissons n’ont pas de bons yeux. Pas aussi pire que ceux de la taupe, bien sûr, mais quand même. D’ailleurs, je le précise, dans l’étable il n’y avait pas de taupe. Les taupes étaient dehors, bien enfouies dans la terre, le long des murs. Notre hérisson s’avance donc un peu pour mieux voir. Et puis encore un peu. Et puis encore un peu. Et puis encore un peu. Si bien que Marie l’a vu.

Elle l’a regardé en souriant. Quand on voit un joli petit hérisson, en général on sourit. Mais quand Marie souriait à quelqu’un il se passait quelque chose. Celui ou celle qui avait reçu ce sourire perdait les pédales. En quelque sorte il devenait amoureux. Je me demande d’ailleurs si, quelques mois auparavant, l’archange Gabriel lui-même… Car certaines des paroles qu’il avait adressées à Marie… Mais pour revenir à notre hérisson, il ne peut plus se tenir. Il s’approche tout près.

Marie était en train de commencer à laver le bébé. Elle l’avait démailloté, et elle cherchait quelque chose qui aurait pu lui servir d’éponge. Pour nettoyer le derrière du bébé. Alors Chpictou s’est avancé, il s’est proposé. Marie a éclaté de rire : « Ah oui, vraiment ! Je me vois bien en train de caresser le derrière de mon bébé avec les piques d’un hérisson ! » Et Joseph a donné un coup de pied à Chpictou pour le chasser. Pas un grand coup de pied mais quand même. Un petit coup du côté du pied, juste pour se débarrasser de la petite bête.

Ça l’a fait rouler plus loin. Et là, pendant un bon moment, il est resté en boule, toutes piques dressées. Que voulez-vous, on ne se refait pas, un hérisson, ça se hérisse. Mais au bout d’un certain temps, il s’est remis à regarder. Ah comme il aurait aimé être à la place de ce bébé, bien calé dans les bras de Marie ! Tout contre sa poitrine ! Bon, il était clair pour lui que le barbu qui l’avait chassé était jaloux de lui. Il voulait rester seul avec la femme et le bébé. Mais Marie, elle le regardait à nouveau, lui, et elle lui souriait. « C’est vrai, pensa-t-il, elle m’aime ! » Et en fait, il avait raison. Marie n’était pas amoureuse de lui comme il le croyait, bien sûr, mais elle le trouvait chou. Mignon.

Le voilà donc qui s’approche à nouveau. Il avait remarqué que le méchant barbu s’était assoupi. Donc il s’approche, il s’approche, il s’approche tout près. Tout près, si près d’elle qu’il touche son vêtement. Elle ne s’en aperçoit pas, elle pense à autre chose, bien sûr. Elle est en train de mettre dans son cœur toutes ces choses qui arrivent. C’est ce qu’on peut lire dans l’évangile. Mais le bébé le voit. Le bébé est content, il voit le hérisson et ça le fait rire.

On dira, bien sûr, qu’un bébé nouveau-né ne voit rien et ne sait pas encore rire. Il y a toujours des gens qui gâchent tout, même une histoire de Noël. Moi ce que je dis, c’est que ce bébé-là, il voyait et il riait – là ! Mais Marie n’a pas compris pourquoi le bébé riait. Elle a cru qu’il était tout simplement content. Elle l’a regardé, elle lui a souri, elle a même ri, elle aussi. De plaisir, de bonheur. Et pendant qu’elle riait, le hérisson a grimpé le long de son vêtement. Et tout à coup, Marie a senti quelque chose de piquant, mais alors de très piquant. Ça lui "caressait" la poitrine. C’était Chpictou.

Elle a crié, le bébé a pleuré. Joseph s’est réveillé, il a juré. Ben oui, Joseph, c’était un charpentier, et quand un charpentier est en colère, il jure. Y a pas de mal à ça. Et il a voulu attraper le hérisson et le jeter au loin, très violemment, ça se voyait. Mais Marie l’a arrêté. Elle a dit : « Regarde comme il est mignon ! » Et ses paroles ont calmé le bébé qui s’est rendormi, et Joseph aussi c’est calmé. Joseph, quand Marie le regardait d’une certaine manière, même furieux il se calmait.

Mais il a dit quand même : « Il est peut-être mignon, mais ici il sert à quoi ?  Il ne sert qu’à piquer les gens et à leur faire du mal. » Le pauvre Chpictou, il est devenu très triste. Il se disait ; « C’est vrai, à quoi je sers, à quoi ça sert un hérisson ? » Un charpentier est forcément porté à se demander à quoi servent les choses. Et là, il pensait qu’il ne servait à rien, ce hérisson. Surtout dans cette histoire où vraiment, il était en trop. C’était l’histoire de ce bébé, en fait. Pas une histoire de hérisson !

À quoi peut bien servir un hérisson dans une histoire de Noël ? Une histoire avec des anges qui chantent très bien pour l’arrivée du bébé. Ou avec des mages, qui sont de grands savants qui viennent féliciter le bébé. Ou alors, si vous préférez, des rois qui apportent des cadeaux au bébé. Ou des bergers qui arrêtent de garder les troupeaux pendant la nuit pour venir voir le bébé. Ou même une histoire avec un bœuf et un âne. Qui ne sont pas dans les évangiles, c’est vrai, mais qui tiennent quand même chaud au bébé.

« Bon d’accord, a dit Marie, il ne sert à rien, et alors ? » Elle voulait dire qu’il ne servait à rien dans cette histoire de Noël. Parce qu’en dehors de cette histoire les hérissons sont très utiles. En été ils nettoient les jardins. Mais en hiver, dans une étable d’il y a deux mille ans, un hérisson ne sert à rien. Surtout pour s’occuper d’un bébé ou d’une jeune accouchée. Bref, Marie avait pris le petit hérisson dans ses mains, elle le regardait amicalement. « On n’a pas besoin de servir à quelque chose ! Même si l’on ne sert pas à grand’ chose, on peut être un personnage important. Surtout dans cette histoire ! »

Et elle avait raison. C’était une histoire, celle du bébé, qui disait à quel point tout le monde est important. Chaque personne : grand ou petit, roi ou mage, ange ou berger. Grand gaillard charpentier ou jeune maman. Grand barbu ou petit piquant. C’est une histoire pour dire ça. Le hérisson était donc là, et tant mieux s’il était inutile.

Eh bien depuis lors, on a peint très souvent les personnages de cette histoire. L’histoire de la naissance du bébé-messie. On en a fait des tableaux. Et chaque fois qu’on l’a peinte, le petit hérisson s’y trouve. Si, si, si. Mais bien sûr, on ne le voit pas. Comme c’est l’hiver, il dort, bien à l’abri, bien caché aux pieds de Marie. Si vous regardez bien, vous verrez peut-être un de ses piquants apparaître. Tenez, juste derrière une sandale.

Elle a de jolis pieds, Marie, vous ne trouvez pas ?

Décembre 2009

Source : https://alexandre2.pagesperso-orange.fr/

 

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8 décembre 2020 2 08 /12 /décembre /2020 14:57

Tandis que les bourreaux du roi Hérode, féroces et tout couverts de sang, fouillaient la région de Bethléem pour égorger les petits enfants, Marie se sauvait à travers les montagnes de Judée, serrant le nouveau-né sur son cœur tremblant. Joseph courait à l'avant lorsqu'ils apercevaient un village, pour y demander l'hospitalité ou même un peu d'eau pour baigner le petit. Hélas, les gens étaient ainsi faits, dans ce pays si triste, que personne ne voulait rien donner, ni eau, ni abri, pas même une bonne parole.

Or, tandis que la pauvre mère se trouvait ainsi seule, assise au bord du chemin pour allaiter le petit, tandis que son époux menait l'âne à boire à un puits communal, ne voilà-t-il pas que des cris se firent entendre à peu de distance. En même temps, le sol trembla sous le galop des chevaux approchant.

- Les soldats d'Hérode !

Où se réfugier ? Pas la moindre grotte, ni le plus petit palmier. Il n'y avait près de Marie qu'un buisson où une rose s'ouvrait.

- Rose, belle rose, supplia la pauvre mère, épanouis-toi bien et cache de tes pétales cet enfant que l'on veut faire mourir, et sa pauvre mère à demi morte. La rose, en fronçant le bouton pointu qui lui servait de nez, répondit :

- Passe vite ton chemin, jeune femme, car les bourreaux en m'effleurant pourraient me ternir. Vois la giroflée, tout près d'ici. Dis-lui de t'abriter. Elle a assez de fleurs pour te dissimuler.

- Giroflée, giroflée gentille, supplia la fugitive, épanouis-toi bien pour cacher de ton massif cet enfant condamné à mort et sa maman épuisée.

La giroflée, tout en secouant les petites têtes de son bouquet, refusa sans même s'expliquer :

- Va, passe ton chemin, pauvresse. Je n'ai pas le temps de t'écouter. Je suis trop occupée à partout me fleurir. Va voir la sauge, tout près d'ici. Elle n'a rien d'autre à faire que la charité.

- Ah ! Sauge, bonne sauge, supplia la malheureuse femme, épanouis-toi pour cacher de tes feuilles cet innocent dont on veut la vie, et sa mère, à demi morte de faim, de fatigue et de peur.

Alors tant et si bien s'épanouit la bonne sauge qu'elle couvrit tout le terrain, et de ses feuilles de velours fit un dais, où s'abritèrent l'Enfant Dieu et sa mère.

Sur le chemin, les bourreaux passèrent sans rien voir. Au bruit de leurs pas, Marie frissonnait d'épouvante, mais le petit, caressé par les feuilles, souriait. Puis, comme ils étaient venus, les soldats s'en allèrent.

Quand ils furent partis, Marie et Jésus sortirent de leur refuge vert et fleuri.

- Sauge, sauge sainte, à toi grand merci. Je te bénis pour ton bon geste dont tous désormais se souviendront.

Lorsque Joseph les retrouva, il avait de la peine à soutenir le train de l'âne tout ragaillardi par une vaste platée d'orge qu'un brave homme lui avait donnée.

Marie remonta sur la bête en serrant contre elle son enfant sauvé.

Et Michel, l'archange de Dieu, descendit des hauteurs du ciel pour leur tenir compagnie et leur indiquer le plus court chemin par lequel se rendre en Égypte, tout doucement, à petites journées.

C'est depuis ce temps-là que la rose a des épines, la giroflée des fleurs malodorantes, tandis que la sauge possède tant de vertus guérissantes :

Comme l'on dit en Provence :

« Celui qui n'a pas recours à la sauge ne se souvient pas de la Vierge ».

Joseph Roumanille (repris par M. Toussaint-Samat)

Le Livre de Noël.

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27 février 2020 4 27 /02 /février /2020 20:47

Voilà l’histoire vraie de la bête à Bon-Dieu... Au temps jadis, au Moyen Age, sans doute, un homme fût accusé d’un crime qu’il n’avait pas commis. Ses juges ne l’en condamnèrent pas moins à être décapité. Comment prouver son innocence, quand tout et tous l’accusent ? Au moment où le malheureux allait poser la tête sur le billot, il aperçu une coccinelle et, craignant de l’écraser, il la saisit délicatement pour l’éloigner de l’instrument de supplice. Les juges qui étaient présents virent ce geste. Ils se regardèrent avec étonnement et, d’un commun accord, décidèrent qu’un homme qui faisait preuve d’un cœur aussi sensible ne pouvait être un criminel. L’innocent fût gracié séance tenante, et les spectateurs convaincus que le Très-Haut avait envoyé la bestiole pour sauver le condamné, donnèrent spontanément à l’insecte sauveur le nom de Bête à Bon Dieu. Et depuis ce jour, la coccinelle s’appelle la «Bête à Bon Dieu».

Coccinelle-01.jpgCoccinelle-02.jpgCoccinelle-03.jpgCoccinelle-04.jpgCoccinelle 05Coccinelle-06.jpgCoccinelle-07.jpgCoccinelle-08.jpgCoccinelle-09.jpgCoccinelle-10.jpgCoccinelle-11.jpgCoccinelle-12.jpgCoccinelle-13.jpgCoccinelle-14.jpgCoccinelle-15.jpgCoccinelle-16.jpgCoccinelle-17.jpg

 

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1 février 2020 6 01 /02 /février /2020 18:56

Je t’aime beaucoup

Dans une famille, il y avait une maman avec trois petites filles : la plus grande s'est approché de sa maman, lui a mis un bras autour du cou et lui dit : "Écoute maman, je t'aime beaucoup ; quand je serai grande, je t'achèterai une belle voiture, pour que tu ne te fatigues plus en allant faire les courses". La deuxième petite fille a suivi l'exemple de la première et lui dit : "et moi quand je serai grande, je t'achèterai une maison magnifique, avec beaucoup de serviteurs, pour que tu n'aies plus à travailler". Maman sourit à toutes les deux, puis elle a regardé la plus petite de sept ou huit ans et lui demanda : "Et toi, qu'est-ce que tu dis à maman ?". La petite a répondu : "Tu sais, maman, que je t'aime et je finis de t'aider à faire la vaisselle ".

Les deux premières filles ont une affection apparente, elles pensent à l'avenir sans rien donner de soi dans le présent ; la plus petite fille, faisant les affaires domestiques aime la mère d'un amour plus concret.

Source : Frate Indovino

 

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3 janvier 2020 5 03 /01 /janvier /2020 09:02

L’enchantement était terminé ; comme s’il eût voulu faire comprendre à ses adorateurs lointains que le moment était venu de retourner dans leur pays, le divin Enfant ferma les yeux, le nimbe de lumière qui auréolait sa tête s’adoucit et, avec un sourire, la Vierge mère posa un doigt sur ses lèvres. À ce signal, les anges qui chantaient encore le cantique triomphal, se turent subitement ; il se fit un grand silence et les trois Mages, se levant, quittèrent l’étable, graves et recueillis.

 

Retour des rois mages 01

À la porte, ils retrouvèrent les bergers qui se racontaient de l’un à l’autre, les merveilles accomplies. Ils arrivèrent au campement où leurs chameaux accroupis pêle-mêle, parmi les serviteurs, se livraient à l’insouciance du repos. Instinctivement, ils levèrent leurs yeux vers le ciel : l’étoile était là, plus brillante que jamais. Cependant un changement s’était opéré : tandis qu’au premier jour, ses rayons descendaient droits sur l’étable, ils s’inclinaient maintenant vers l’Orient. Les Mages comprirent sa muette invitation et bientôt la longue file des chameaux caparaçonnés d’étoffes aux voyantes couleurs, fut prête à prendre le chemin du retour.

Au pas cadencé des montures, elle défila par les rues étroites de Bethléem. Les Mages revirent le caravansérail où ils s’étaient arrêtés, le premier jour, en quête de renseignements ; ils passèrent la synagogue devant laquelle, indifférents aux choses qui venaient de changer la face du monde, des rabbins discutaient gravement ; ils franchirent la porte que gardait une cohorte de soldats romains et bientôt ils retrouvèrent la campagne sillonnée de troupeaux.

* * *

Et voilà qu’au moment de s’engager sur la route qui mène à Jérusalem, l’étoile, par ses rayons obliques, indiqua nettement la direction du désert, invitant les Mages à retourner par un autre chemin.

Sans doute avaient-ils promirent au roi Hérode de venir lui apprendre où se trouvait ce roi des Juifs qu’il voulait adorer à son tour : mais puisque l’étoile les guidait vers une autre route, c’est que Dieu le voulait ainsi. Ils suivirent l’étoile.

Pendant les trois jours qu’ils avaient passés au pied de la crèche, ils avaient tout oublié. Perdus dans l’adoration de l’Enfant divin qui leur souriait, ils avaient laissé, pour un instant, les pensées qui d’habitude hantaient leur esprit : le nombre de palmiers qui formaient leurs domaines, l’emplacement des puits où s’abreuvaient leurs troupeaux, le recensement des tribus qui leur obéissaient, les limites de leurs royaumes, les querelles qui les séparaient de leurs voisins, tout avait disparu dans le divin enchantement.

Et voilà que soudain, ils se ressouvenaient de toutes ces choses ; ils entendaient de nouveau retentir, à leurs oreilles, les paroles cauteleuses du vieil Hérode :

– Allez, informez-vous de cet Enfant, et quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir afin que j’aille, moi aussi, l’adorer.

Et ils se rendaient compte, maintenant, du regard à demi voilé qui accompagnait ces paroles. Les yeux du vieux renard annonçaient une âme ténébreuse et prête à tous les crimes. Du fond de son palais, sans doute guettait-il leur retour ; et quand il apprendrait leur fuite, peut-être enverrait-il, contre eux, ses armées. Mais que leur importait ? À ce moment, ils seraient loin ; devant eux s’ouvrait le désert, vaste plaine où le vent de la nuit efface la trace laissée durant le jour par le pied des chameaux.

* * *

Retour-des-rois-mages-02-copie-1.jpgEt la caravane, en longue file, continua son voyage jusqu’au coucher du soleil.

À la halte du soir, le chef de la caravane fit enlever les riches tentures qui ornaient les chameaux et les remplaça par des housses dont le gris pâle se confondait avec la teinte du sable. Les serviteurs revêtirent eux aussi des tuniques sombres.

La transformation terminée, il s’avança vers le roi Gaspar et, s’inclinant, il lui présenta une tunique de toile grossière.

– Le désert s’ouvre devant nous, dit-il ; il est infesté de brigands et de pillards ; s’ils aperçoivent des gens magnifiquement vêtus, ils s’imagineront que la caravane transporte une riche cargaison et ne manqueront pas de l’attaquer.

Melchior et Balthasar les rejoignaient en ce moment. Ils entendirent la remarque du chef caravanier.

– Est-il donc nécessaire de nous cacher ? Demanda Balthasar. Certes nous portons un immense trésor, mais il n’est pas de ceux qui attirent les voleurs.

– La paix est venue sur le monde, proclama Melchior, les anges l’ont chantée là-bas : Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! Nous sommes les messagers de la bonne nouvelle et c’est notre devoir de l’annoncer même aux pillards du désert.

– Avançons sans crainte et sans subterfuges, conclut Gaspar ; Dieu avait-il caché aux yeux des méchants l’étoile qui nous a conduits ?

Et les rois Mages gardèrent les insignes de leur rang. Au matin, ils dirent adieu aux dernières collines et le pied des chameaux foula le sable brûlant. Ils marchèrent tout le jour.

Mais quand, le soir, ils s’arrêtèrent pour camper, le chef de la caravane revint vers eux. Son front était soucieux.

– Le chemin que nous suivons, dit-il, est loin des grandes pistes ; cependant j’ai relevé des traces nombreuses. Nous sommes sûrs de rencontrer des tribus pillardes qui ne respectent ni les biens des voyageurs ni même leur vie.

– Avançons quand même puisque l’étoile nous a indiqué ce chemin, dit Gaspar.

– Les traces que j’ai remarquées ne sont pas seulement celles des hommes, poursuivit le chef caravanier, j’ai démêlé parmi elles, les pistes des chacals affamés et celles, plus redoutables encore, du lion solitaire.

– Qu’importe, dit Melchior, n’avons-nous pas adoré Celui qui commande à toute la nature ? Il saura fermer la gueule du lion et de l’hyène, ou leur faire découvrir une autre proie.

Mais le chef de caravane insista.

– Je crains que nous ne puissions trouver des puits pour abreuver nos chameaux ; cette partie du désert me semble plus stérile que toutes les autres.

– Mais Lui, n’est-il pas la fontaine d’eau vive qui jaillit dans le désert ? Prononça Balthasar.

Et la caravane, après le repos de la nuit, reprit sa marche monotone.

* * *

Mais voilà que vers la fin du troisième jour, le chef de caravane courut de nouveau vers ses maîtres.

– Je l’avais dit, prononça-t-il, et maintenant nous voici en face des pillards. Ils sont là-bas qui nous guettent au passage du défilé, entre la double ligne de rochers qui resserre le chemin. Ils sont cinquante au moins ! Et armés !

La caravane s’arrêta. Les Mages déroulèrent leur turban et la couronne d’or, incrustée de pierreries qu’ils portaient sur leur tête, étincela aux rayons du soleil couchant. Ayant pris bravement la tête, ils s’avancèrent seuls au-devant des pillards.

Leur bande arrivait comme une trombe. Parvenue à une certaine distance, elle s’immobilisa soudain, se développant, comme un mur de défi.

– Halte ! Cria le Chef, maîtrisant avec peine sa monture, un superbe cheval arabe, au poil luisant, aux naseaux de feu.

Mais le cortège des Mages continua d’avancer au-devant des agresseurs.

– Halte ! Cria une seconde fois le chef, tirant du fourreau une dague étincelante.

Les Mages avançaient toujours.

Et voilà que soudain un cri d’effroi s’éleva de la troupe ; au-dessus des trois couronnes, plus brillantes que jamais, l’étoile lançait des rayons étincelants dont le reflet dépassait celui du soleil couchant.

Les pillards, saisis d’effroi, sautèrent à bas de leurs montures et, se prosternant dans le sable, ils redirent la salutation du désert :

– Salaam aleyk ! 1

– Nous vous retournerions le souhait, proclama Gaspar, si vous étiez des hommes de bonne volonté.

Et la bande des pillards, toujours saisis de crainte, se rangea pour laisser passer la caravane de la paix.

* * *

Trois jours encore, on avança dans le désert sans eau, mais chaque soir, un puits se trouvait là pour abreuver les chameaux.

Au quatrième, des formes indécises parurent à l’horizon ; pourtant le chef caravanier continua de cheminer tranquillement au pas de son chameau ; ayant vu le miracle, il ne craignait plus. Les formes se précisent bientôt : il s’agit d’une caravane nombreuse et bien ordonnée. Des cavaliers se détachent et s’avancent au-devant des voyageurs pour connaître leurs intentions. À la vue des Mages, ils s’inclinent profondément et tandis que l’un d’eux court informer ses maîtres, les autres se forment en escorte pour guider les nobles voyageurs.

En approchant, les Mages reconnurent la grande caravane qui, chaque année, traverse le désert, pour porter vers la mer, les trésors des pays de l’intérieur : tapis chatoyants de la Perse, perles précieuses de l’Inde, armes étincelantes ciselées à Bagdad, encens de la Chaldée ou parfums de Saba, poudre d’or du pays d’Ophir, épices, aussi précieuses que l’or, des îles lointaines.

* * *

À l’approche des nobles visiteurs, un long tapis fut déroulé sur le sol : des serviteurs aidèrent les trois princes à descendre de leur monture, tandis que le chef des marchands, ayant revêtu une tunique de soie précieuse, s’avança au-devant d’eux.

– Salaam aleyk ! Dit-il en s’inclinant et tout en guidant ses hôtes vers la tente principale.

– Aleykom es Salaam ! Répondirent ensemble les trois rois.

– Nous avons cheminé par vos royaumes, continua le chef, et nous y avons trouvé la paix et la prospérité. Vos peuples heureux vous bénissent. Nulle part avons-nous été mieux reçus et cheminé avec plus de sécurité. Et maintenant, nous allons vers la grande mer de l’Occident. Mais ce nous est une joie de vous rencontrer et de vous offrir quelques présents qui vous remercieront pour la gracieuse permission de traverser vos royaumes.

– Nos peuples vivent dans la paix, répondit Balthasar ; aussi longtemps que vous serez des hommes de paix, vous pourrez traverser nos royaumes sans avoir à payer d’autre tribut que le péage des chemins.

– Cette gracieuse permission augmente notre gratitude et nous aimerions la traduire dans un présent qui vous rappellera notre rencontre au milieu du désert. Voici la tente où nous avons rassemblé les meilleures de nos marchandises. Vous pourrez choisir celle qui vous plaira et l’emporter comme gage de notre mutuelle amitié.

– Vous avez acquitté le péage ? Vous ne nous devez rien de plus.

– Mais notre gratitude demeure et nous serons heureux de vous voir choisir un présent comme marque réciproque de bon vouloir.

Pour être agréables à leur hôte, les trois Mages entrèrent dans la tente. Ils y virent accumulées, les marchandises les plus rares ; ils défilèrent le long de la riche rangée de tapis que les meilleurs ouvriers de la Perse avaient tissés.

Image-de-Noel-Rois-mage-Gloria-in-excelsis-Deo– Voici maintenant, dit le chef, en les guidant vers une autre partie de la tente, des bijoux et des armes ciselés à Bagdad.

Et les Mages défilèrent parmi les dagues aux lames d’acier, aux poignées d’or enrichies de pierreries ; ils virent les plats d’or et d’argent incrustés d’émaux rutilants.

– Admirez ici les perles que nous avons été cherché jusqu’au pays de Ceylan ; nulle part en trouverez-vous de plus limpides, avec un orient plus beau.

Chacune de ces perles, en effet, semblait solliciter le regard par son éclat et la perfection de ses formes : chacune d’elles était digne de la couronne d’un roi.

– Voici les soieries les plus fines du pays de Cathay, nulle part en trouverez-vous d’aussi douces au toucher, d’aussi chatoyantes pour la vue.

Et le marchand développa les plis vaporeux d’étoffes si légères qu’on les eût dites tissées par la main d’une fée.

– Ces coffres, ajouta le marchand, n’ont pas été ouverts car ils contiennent les épices les plus odorantes, les parfums les plus subtils. Mais toutes ces choses attendent votre choix. Quel que soit l’objet qui arrêtera vos regards, il est à vous et ce nous serait une peine que de vous voir repartir sans emporter un présent qui sera le signe matériel de notre amitié.

* * *

Et c’est ainsi qu’au milieu du désert aride et nu, les Mages se promenaient parmi des richesses qui auraient fait la fortune de plusieurs royaumes.

À la fin, ils se consultèrent à voix basse ; puis Gaspar, se tournant vers le marchand, lui dit :

 

– Simon Ben Alem, tu as là des richesses merveilleuses ; jamais les caravanes n’en avaient porté autant et de si belles. Nous n’aurions qu’à tendre la main, pour tenir, de ton amitié, des bijoux, des armes ou des étoffes qu’un prince paierait d’un haut prix. Et pourtant, nous n’en ferons rien, car notre cœur est détaché des choses de la terre, maintenant que notre œil a contemplé le plus grand trésor du monde.

– Le plus grand trésor du monde ?

– Oui, Simon Ben Alem, un trésor auquel nul autre n’est comparable.

– Dans le palais d’Hérode, sans doute. Le vieux roi se connaît en bijoux, en étoffes fines, en perles rares ; ne l’a-t-on pas surnommé Hérode le Magnifique ! Mais je dois passer par Jérusalem, je verrai ce trésor.

– Ce trésor ne se trouve pas dans le palais d’Hérode et c’est pourquoi il en est jaloux et voudrait s’en emparer.

– Je comprends, dit Simon Ben Alem, c’est dans le temple de Jérusalem que vous avez contemplé cet objet merveilleux. Certes, le nouveau temple est loin d’égaler la magnificence de celui que construisit le roi Salomon, pourtant, je connais les tapis précieux qui entourent le Saint des saints et je donnerais beaucoup pour avoir les pareils ; les lampes d’or finement ciselées qui brillent devant l’arche sont de pures merveilles, et c’est en vain que j’ai chargé les ouvriers les plus habiles d’en ciseler de semblables pour Hérode qui voudrait en orner son palais ; celles du temple, il ne les aura pas car elles appartiennent à Jéhovah.

– Tu te trompes, Simon Ben Alem, ce n’est ni dans le palais d’Hérode, ni dans le temple, ni à Jérusalem que nous avons contemplé la merveille dont nos yeux gardent encore la vision.

Ce n’est pas à Jérusalem ?

– C’est à Bethléem, dans une étable…

– À Bethléem ?… Dans une étable ?…

– C’est un enfant nouveau-né, couché dans une crèche.

– Un enfant ?… Couché dans une crèche ?… Simon Ben Alem demeurait interdit. Un moment, il fixa le regard de ses hôtes, mais il y vit une telle irradiation, qu’il sentit passer quelque chose de divin ; il lui sembla que l’ombre de Jéhovah planait dans la tente et éclipsait d’un coup toutes ses richesses. Après un moment de silence, il s’inclina de nouveau et annonça :

– Dans la tente voisine, nous avons préparé des rafraîchissements : peut-être voudrez-vous nous faire l’honneur d’y goûter.

Les Mages entrèrent dans la tente et, pour être agréables à leur hôte, ils acceptèrent les rafraîchissements gracieusement offerts.

S’étant ainsi reposés, ils se préparèrent au départ.

– Acceptez au moins ces tapis pour couvrir le dos de vos chameaux, insista Simon Ben Alem ; ainsi comprendrai-je que vous ne méprisez pas votre serviteur et qu’il sera le bienvenu sur vos terres.

– Nous prendrons chacun l’un de ces tapis, consentit Gaspar, et tu seras toujours le bienvenu dans nos royaumes. Mais tu le sais, le désert n’a pas de maître, seul le vent y commande au sable ; avertis tes guides d’avancer avec prudence, car plusieurs bandes de pillards rôdent sur cette piste.

Simon Ben Alem sourit :

– Nous sommes accoutumés à ce genre de rencontres et nous sommes armés en conséquence. Nous étions préparés à toutes les éventualités, sauf à la nouvelle qu’il existe un trésor plus précieux que la multitude de ceux que nous avons rassemblés ici.

– Oui, Simon, il existe.

– Et mes yeux pourront le contempler ?

– Oui, à Bethléem, dans une étable, tu trouveras un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.

L’étonnement reparut dans les grands yeux de Simon Ben Alem ; il allait encore interroger, mais avec un sourire mystérieux, Melchior se contenta de lui dire :

– Tu iras et tu verras.

Et les Mages rejoignirent leur tente.

* * *

Au matin du jour qui suivit, les deux caravanes s’ébranlèrent en même temps ; chacune dans la direction opposée : bientôt elles disparurent aux regards l’une de l’autre.

Tandis que Simon Ben Alem conduisait ses riches marchandises vers la mer, Les Mages cheminaient vers leur pays, parmi les dunes de sable à peine recouvertes de plantes maigres et rares.

Enfin ils atteignirent les plaines fertiles que baignent le Tigre et l’Euphrate ; le cri de joie des chameaux annonça la fin du désert. C’était le lieu d’où ils étaient partis, deux mois auparavant.

Alors l’étoile qui les avait conduits disparut à leurs yeux.

* * *

Mais qu’importait aux trois augustes pèlerins ; ils étaient près de celui qui leur avait appris le sens même de l’étoile et les avait envoyés vers l’Enfant-Dieu. Ne pourrait-il pas les guider encore et leur apprendre ce qu’il leur restait à faire ?

Au pied du mont Ararat, dans un bosquet de palmiers et de dattiers, près d’une source, demeurait l’ermite vénéré de tous, Rahoun al Sherradhin, le Mage des Mages, dont le regard profond lisait dans les astres aussi sûrement que dans un livre ouvert. Rahoun al Sherradhin, le pieux, qui aurait pu être riche et roi, mais qui donnant aux pauvres les cadeaux qu’on lui offrait, tissait lui-même ses habits et vivait des fruits que ses arbres lui fournissaient.

Les trois rois avaient été salués par des princes, d’innombrables courtisans étaient inclinés devant eux : à leur tour, ils s’inclinèrent devant Rahoun al Sherradhin.

– Salaam aleik !

– Aley­kom es salaam ! Répondit l’ermite.

– Rahoun al Sherradhin, nous avons suivi l’étoile, commença Gaspar : elle nous a conduits vers l’enfant que tu nous avais annoncé ! Nous l’avons adoré et je lui ai offert de l’or, car il est Roi.

– Je lui ai offert de l’encens, car il est Dieu, ajouta Balthasar.

– J’ai déposé de la myrrhe auprès de son berceau, dit Melchior, car c’est un Dieu descendu parmi nous, il vivra au milieu des hommes.

– J’ai suivi l’étoile, dit alors Rahoun al Sherradhin, j’ai vu sa courbe immense vous conduire jusqu’à l’étable ; j’ai adoré en esprit, pendant que vous adoriez en vérité.

– Un jour pourtant, l’étoile nous a manqué, remarqua Melchior. Nous étions près de Jérusalem et nous sommes entrés dans la ville pour nous informer. Le roi Hérode a réuni ses docteurs et c’est de leur bouche que nous avons appris le nom de la ville où devait naître le nouveau Roi des Juifs.

– Hérode nous a demandé de l’avertir aussitôt que nous aurions trouvé l’enfant, car il voulait, lui aussi, l’adorer, ajouta Balthasar.

– Mais au moment du départ, expliqua Melchior, l’étoile nous a guidés vers le désert, loin de Jérusalem, et nous sommes venus par un autre chemin.

L’ermite releva la tête, son regard profond semblait lire des choses lointaines.

– Hérode a su que Bethléem était le lieu de naissance du nouveau roi, dit-il ; il a envoyé ses soldats qui ont massacré tous les enfants de ce lieu et des environs.

– Mais alors, s’écria Balthasar avec des larmes dans la voix, mais alors, il est mort… lui qui était Dieu !

– Non, répondit lentement l’oracle, les yeux toujours tournés vers l’infini, non, il avait déjà quitté Bethléem ; pendant que vous traversiez le désert, il a passé tout près de vous, fuyant vers l’Égypte.

– Tout près de nous, soupira Gaspar, et nous n’avons pas connu sa présence.

– Elle vous a protégés pourtant ; rappelez-vous l’étoile qui a brillé sur vos têtes et éloigné les pillards.

– C’était Lui, s’écrièrent à la fois les trois Mages, et c’est pourquoi nous avons senti nos cœurs s’embraser.

– Ah ! Comme j’aurais voulu jeter à ses pieds, le chef de ces brigands dont l’âme, malgré tout, gardait une certaine noblesse, dit Gaspar avec un soupir de regret.

– Son cœur était trop dur encore pour être converti, proclama Sherradhin, il a rencontré les proscrits, il s’est incliné devant eux et les a conduits jusqu’aux portes de l’Égypte ; un jour viendra où il reconnaîtra son Sauveur 2.

– L’Enfant est parti en Égypte, remarqua Melchior ; notre ami, le marchand Simon Ben Alem, le cherchera vainement lorsqu’il se rendra à Bethléem.

– Simon Ben Alem est trop occupé des choses de ce monde, prononça Rahoun al Sherradhin, il est arrivé à Joppé 3 et ne songe qu’à écouler ses marchandises pour aller en acheter d’autres et augmenter ses richesses. Il faudra que la main de Dieu s’appesantisse sur lui pour qu’il ouvre enfin les yeux et reconnaisse Celui qu’aujourd’hui il a dédaigné. Un jour, devenu disciple fervent, il viendra vous enseigner le mystère d’un Dieu crucifié 4.

– Crucifié ! S’écria Balthasar ; doit-Il donc mourir ?

– Crucifié et mort pour les péchés du monde : mais ressuscité pour régner jusqu’à la fin des temps.

– Ces choses étonnantes, quand s’accompliront-elles ? demanda Melchior.

Rahoun al Sherradhin se recueillit un instant, ses yeux de nouveau plongèrent dans l’avenir et d’une voix inspirée, il annonça :

– Vous avez contemplé l’étoile de sa naissance, elle vous a conduits jusqu’à son berceau. Mais quand il vous semblera que la terre sera prise de convulsions, quand le soleil se voilera la face et que les rochers se fendront, alors sachez que votre salut est proche, car le Christ sera mort et Il sera ressuscité.

À ces paroles, les Mages jetèrent leurs couronnes à leurs pieds, et le front incliné dans la poussière, ils adorèrent le Dieu qui s’était manifesté à eux petit Enfant.

* * *

Et il leur sembla entendre comme un écho lointain du cantique de Bethléem :

Gloire à Dieu dans le ciel, et paix sur la terre, aux hommes de bonne volonté !

Alors, reprenant la route de leurs royaumes, ils gagnèrent les pays de Saba, de Tarsis et des îles lointaines où ils attendraient la venue de celui qui leur apporterait la grande nouvelle d’un Dieu mort pour racheter le monde et ressuscité pour régner à jamais.

Eugène Achard.

Notes :

1 - La paix soit avec vous.

2 - Dismas, le bon larron, était chef d’une bande de pillards du désert. D’après la légende, il aurait rencontré la sainte Famille alors qu’elle fuyait en Égypte. Subjugué par le reflet divin qui émanait de la personne du Sauveur, non seulement il ne fit aucun mal aux fugitifs, mais avec sa bande, il les escorta jusqu’aux confins du désert. Il n’en continua pas moins, par la suite, à se livrer au meurtre et au pillage. Pris et condamné à mort, il fut crucifié en même temps que Jésus. C’est sur la croix, qu’éclairé d’un rayon intérieur de la grâce, il tourna la tête vers le Rédempteur et prononça la parole qui lui valut le pardon : « Seigneur, souvenez-vous de moi quand vous serez dans votre royaume »À cause de sa conversion, plusieurs le regardent comme un saint et son nom est inscrit au martyrologe.

3 - Joppé (aujourd’hui Jaffa, sur la Méditerranée), était le grand port de mer de la Palestine.

4 - Simon Ben Alem est plus connu, dans l’Évangile, sous le nom de Simon le Lépreux. Il habitait Béthanie et avait été guéri de la lèpre par le Sauveur. Depuis il lui portait une fervente amitié et aimait à le recevoir à sa table. C’est lors du dernier festin qu’il donna en l’honneur de Jésus, que Marie-Madeleine, également invitée au festin, avec Lazare son frère et Marthe sa sœur, vint répandre un parfum précieux sur les pieds du divin Maître, prodigalité qui provoqua les commentaires indignés de Judas, trésorier du Sacré-Collège. Après la Pentecôte, Simon le Lépreux suivit l’apôtre saint Jude en Mésopotamie. Selon la tradition, il y rencontra les Mages et les baptisa.

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3 janvier 2020 5 03 /01 /janvier /2020 08:57

La fève 01La fève 02

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16 décembre 2019 1 16 /12 /décembre /2019 18:35

ramoneur-01.jpg

As-tu jamais vu une très vieille armoire de bois noircie par le temps et sculptée de fioritures et de feuillages ? Dans un salon, il y en avait une de cette espèce, héritée d'une aïeule, ornée de haut en bas de roses, de tulipes et des plus étranges volutes entremêlées de têtes de cerfs aux grands bois. Au beau milieu de l'armoire se découpait un homme entier, tout à fait grotesque ; on ne pouvait vraiment pas dire qu'il riait, il grimaçait ; il avait des pattes de bouc, des cornes sur le front et une longue barbe. Les enfants de la maison l'appelaient le « sergent-major-général-commandant-en-chef-aux-pieds-de-bouc ».

Evidemment, peu de gens portent un tel titre et il est assez long à prononcer, mais il est rare aussi d'être sculpté sur une armoire.

Quoi qu'il en soit, il était là ! Il regardait constamment la table placée sous la glace car sur cette table se tenait une ravissante petite bergère en porcelaine, portant des souliers d'or, une robe coquettement retroussée par une rose rouge, un chapeau doré et sa houlette de bergère. Elle était délicieuse ! Tout près d'elle, se tenait un petit ramoneur, noir comme du charbon, lui aussi en porcelaine. Il était aussi propre et soigné que quiconque ; il représentait un ramoneur, voilà tout, mais le fabricant de porcelaine aurait aussi bien pu faire de lui un prince, c'était tout comme.

Il portait tout gentiment son échelle, son visage était rose et blanc comme celui d'une petite fille, ce qui était une erreur, car pour la vraisemblance il aurait pu être un peu noir aussi de visage. On l'avait posé à côté de la bergère, et puisqu'il en était ainsi, ils s'étaient fiancés, ils se convenaient, jeunes tous les deux, de même porcelaine et également fragiles.

Tout près d'eux et bien plus grand, était assis un vieux Chinois en porcelaine qui pouvait hocher de la tête. Il disait qu'il était le grand-père de la petite bergère ; il prétendait même avoir autorité sur elle, c'est pourquoi il inclinait la tête vers le « sergent-major-général-commandant-en-chef-aux-pieds-de-bouc » qui avait demandé la main de la bergère.

- Tu auras là, dit le vieux Chinois, un mari qu'on croirait presque fait de bois d'acajou, qui peut te donner un titre ronflant, qui possède toute l'argenterie de l'armoire, sans compter ce qu'il garde dans des cachettes mystérieuses.

- Je ne veux pas du tout aller dans la sombre armoire, protesta la petite bergère, je me suis laissé dire qu'il y avait là-dedans onze femmes en porcelaine !

- Eh bien ! Tu seras la douzième. Cette nuit, quand la vieille armoire se mettra à craquer, vous vous marierez, aussi vrai que je suis Chinois. Et il s'endormit. La petite bergère pleurait, elle regardait le ramoneur de porcelaine, le chéri de son cœur.

- Je crois, dit-elle, que je vais te demander de partir avec moi dans le vaste monde. Nous ne pouvons plus rester ici.

- Je veux tout ce que tu veux, répondit-il ; partons immédiatement, je pense que mon métier me permettra de te nourrir.

- Je voudrais déjà que nous soyons sains et saufs au bas de la table, dit-elle, je ne serai heureuse que quand nous serons partis.

Il la consola de son mieux et lui montra où elle devait poser son petit pied sur les feuillages sculptés longeant les pieds de la table ; son échelle les aida du reste beaucoup.

Mais quand ils furent sur le parquet et qu'ils levèrent les yeux vers l'armoire, ils y virent une terrible agitation. Les cerfs avançaient la tête, dressaient leurs bois et tournaient le cou, le « sergent-major-général-commandant-en-chef-aux-pieds-de-bouc » bondit et cria :

- Ils se sauvent ! Ils se sauvent !

Effrayés, les jeunes gens sautèrent rapidement dans le tiroir du bas de l'armoire. Il y avait là quatre jeux de cartes incomplets et un petit théâtre de poupées, monté tant bien que mal. On y jouait la comédie, les dames de carreau et de cœur, de trèfle et de pique, assises au premier rang, s'éventaient avec leurs tulipes, les valets se tenaient debout derrière elles et montraient qu'ils avaient une tête en haut et une en bas, comme il sied quand on est une carte à jouer. La comédie racontait l'histoire de deux amoureux qui ne pouvaient pas être l'un à l'autre. La bergère en pleurait, c'était un peu sa propre histoire.

- Je ne peux pas le supporter, dit-elle, sortons de ce tiroir.

Mais dès qu'ils furent à nouveau sur le parquet, levant les yeux vers la table, ils aperçurent le vieux Chinois réveillé qui vacillait de tout son corps. Il s'effondra comme une masse sur le parquet.

- Voilà le vieux Chinois qui arrive, cria la petite bergère, et elle était si contrariée qu'elle tomba sur ses jolis genoux de porcelaine.

- Une idée me vient, dit le ramoneur. Si nous grimpions dans cette grande potiche qui est là dans le coin nous serions couchés sur les roses et la lavande y et pourrions lui jeter du sel dans les yeux quand il approcherait.

- Cela ne va pas, dit la petite. Je sais que le vieux Chinois et la potiche ont été fiancés, il en reste toujours un peu de sympathie. Non, il n'y a rien d'autre à faire pour nous que de nous sauver dans le vaste monde.

- As-tu vraiment le courage de partir avec moi, as-tu réfléchi combien le monde est grand, et que nous ne pourrons jamais revenir ?

- J'y ai pensé, répondit-elle.

Alors, le ramoneur la regarda droit dans les yeux et dit :

- Mon chemin passe par la cheminée, as-tu le courage de grimper avec moi à travers le poêle, d'abord, le foyer, puis le tuyau où il fait nuit noire ? Après le poêle, nous devons passer dans la cheminée elle-même ; à partir de là, je m'y entends, nous monterons si haut qu'ils ne pourront pas nous atteindre, et tout en haut, il y a un trou qui ouvre sur le monde.

Il la conduisit à la porte du poêle.

- Oh ! Que c'est noir, dit-elle.

Mais elle le suivit à travers le foyer et le tuyau noirs comme la nuit.

- Nous voici dans la cheminée, cria le garçon. Vois, vois, là-haut brille la plus belle étoile. Et c'était vrai, cette étoile semblait leur indiquer le chemin. Ils grimpaient et rampaient. Quelle affreuse route ! Mais il la soutenait et l'aidait, il lui montrait les bons endroits où appuyer ses fins petits pieds, et ils arrivèrent tout en haut de la cheminée, où ils s'assirent épuisés. Il y avait de quoi. Au-dessus d'eux, le ciel et toutes ses étoiles, en dessous, les toits de la ville ; ils regardaient au loin, apercevant le monde. Jamais la bergère ne l'aurait imaginé ainsi. Elle appuya sa petite tête sur la poitrine du ramoneur et se mit à sangloter si fort que l'or qui garnissait sa ceinture craquait et tombait en morceaux.

- C'est trop, gémit-elle, je ne peux pas le supporter. Le monde est trop grand. Que ne suis-je encore sur la petite table devant la glace, je ne serai heureuse que lorsque j'y serai retournée. Tu peux bien me ramener à la maison, si tu m'aimes un peu.

ramoneur-13.jpgLe ramoneur lui parla raison, lui fit souvenir du vieux Chinois, du « sergent-major-général-commandant-en-chef-aux-pieds-de-bouc », mais elle pleurait de plus en plus fort, elle embrassait son petit ramoneur chéri, de sorte qu'il n'y avait rien d'autre à faire que de lui obéir, bien qu'elle eût grand tort. Alors ils rampèrent de nouveau avec beaucoup de peine pour descendre à travers la cheminée, le tuyau et le foyer ; ce n'était pas du tout agréable. Arrivés dans le poêle sombre, ils prêtèrent l'oreille à ce qui se passait dans le salon. Tout y était silencieux ; alors ils passèrent la tête et... horreur ! Au milieu du parquet gisait le vieux Chinois, tombé en voulant les poursuivre et cassé en trois morceaux ; il n'avait plus de dos et sa tête avait roulé dans un coin. Le sergent-major général se tenait là où il avait toujours été, méditatif.

- C'est affreux, murmura la petite bergère, le vieux grand-père est cassé et c'est de notre faute ; je n'y survivrai pas. Et, de désespoir, elle tordait ses jolies petites mains.

- On peut très bien le requinquer, affirma le ramoneur. Il n'y a qu'à le recoller, ne sois pas si désolée. Si on lui colle le dos et si on lui met une patte de soutien dans la nuque, il sera comme neuf et tout prêt à nous dire de nouveau des choses désagréables.

- Tu crois vraiment ?

Ils regrimpèrent sur la table où ils étaient primitivement.

- Nous voilà bien avancés, dit le ramoneur, nous aurions pu nous éviter le dérangement.

- Pourvu qu'on puisse recoller le grand-père. Crois-tu que cela coûterait très cher ? dit-elle.

La famille fit mettre de la colle sur le dos du Chinois et un lien à son cou, et il fut comme neuf, mais il ne pouvait plus hocher la tête.

- Que vous êtes devenu hautain depuis que vous avez été cassé, dit le « sergent-major-général-commandant-en-chef-aux-pieds-de-bouc ». Il n'y a pas là de quoi être fier. Aurai-je ou n'aurai-pas ma bergère ?

Le ramoneur et la petite bergère jetaient un regard si émouvant vers le vieux Chinois, ils avaient si peur qu'il dise oui de la tête ; mais il ne pouvait plus la remuer. Et comme il lui était très désagréable de raconter à un étranger qu'il était obligé de porter un lien à son cou, les amoureux de porcelaine restèrent l'un près de l'autre, bénissant le pansement du grand-père et cela jusqu'au jour où eux-mêmes furent cassés.

Conte de Hans Christian Andersen

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