Lorsque les bergers s'en furent allés et que la quiétude fut revenue, l'enfant de la crèche leva sa tête et regarda vers la porte entrebâillée. Un jeune garçon timide se tenait là… tremblant et apeuré.
- Approche, lui dit Jésus. Pourquoi as-tu si peur ?
- Je n'ose… je n'ai rien à te donner, répondit le garçon.
- J'aimerais tant que tu me fasses un cadeau, dit le nouveau-né.
Le petit étranger rougit de honte.
- Je n'ai vraiment rien… rien ne m'appartient ; si j'avais quelque chose, je te l'offrirais… regarde.
Et en fouillant dans les poches de son pantalon rapiécé, il retira une vieille lame de couteau rouillée qu'il avait trouvée.
- C'est tout ce que j'ai, si tu la veux, je te la donne.
- Non, rétorqua Jésus, garde-la. Je voudrais tout autre chose de toi. J'aimerais que tu me fasses trois cadeaux.
- Je veux bien, dit l'enfant, mais que puis-je pour toi ?
- Offre-moi le dernier de tes dessins.
Le garçon, tout embarrassé, rougit. Il s'approcha de la crèche et, pour empêcher Marie et Joseph de l'entendre, il chuchota dans l'oreille de l'enfant Jésus :
- Je ne peux pas… mon dessin est trop moche… personne ne veut le regarder !
- Justement, dit l'enfant dans la crèche, c'est pour cela que je le veux… Tu dois toujours m'offrir ce que les autres rejettent et ce qui ne leur plaît pas en toi.
Ensuite, poursuivit le nouveau-né, je voudrais que tu me donnes ton assiette.
- Mais je l'ai cassée ce matin ! Bégaya le garçon.
- C'est pour cela que je la veux… Tu dois toujours m'offrir ce qui est brisé dans ta vie, je veux le recoller…
Et maintenant, insista Jésus, répète-moi la réponse que tu as donnée à tes parents quand ils t'ont demandé comment tu avais cassé ton assiette… Le visage du garçon s'assombrit, il baissa la tête honteusement et, tristement, il murmura :
- Je leur ai menti… J'ai dit que l'assiette m'avait glissé des mains par inadvertance ; mais ce n'était pas vrai… J'étais en colère et j'ai poussé furieusement mon assiette de la table, elle est tombée sur le carrelage et elle s'est brisée !
- C'est ce que je voulais t'entendre dire ! dit Jésus. Donne-moi toujours ce qu'il y a de méchant dans ta vie, tes mensonges, tes calomnies, tes lâchetés et tes cruautés. Je veux t'en décharger… Tu n'en as pas besoin… Je veux te rendre heureux et sache que je te pardonnerai toujours tes fautes. Et en l'embrassant pour le remercier de ces trois cadeaux, Jésus ajouta : - Maintenant que tu connais le chemin, j'aimerais tant que tu viennes me voir tous les jours…
Source : "L'Ensoleillé", Alpes 74, Noël 1999
Vous trouverez le conte illustré en PDF en cliquant sur l'image.
L'année dernière, une catastrophe a failli se produire avant Noël. Lorsque le Père Noël s'est réveillé un matin, il s'est senti terriblement misérable et faible. Il avait des pustules rouges partout et était terriblement fatigué. La mère Noël s'inquiéta. Il ne fallait tout de même pas annuler Noël parce que le Père Noël était malade ! "Je vais devoir m'en occuper toute seule cette fois-ci", pensa-t-elle. Elle voulait d'abord donner à manger aux rennes. Mais les rennes aussi avaient été touchés. Ils gisaient dans l'étable, malades et fatigués, couverts de pustules rouges. La Mère Noël était maintenant complètement seule.
Elle soupira, enfila son manteau d'hiver bien chaud et sortit avec ses oiseaux. Ensemble, ils ramassèrent toutes les lettres et les listes de souhaits qui avaient glissé avec la neige pendant la nuit. La mère Noël a lu chaque lettre tranquillement. Puis elle retroussa ses manches et se rendit à l'atelier. Il y avait encore tant de choses à faire. De nombreux jouets n'étaient pas encore construits. Bien qu'ils y aient travaillé toute l'année. Mais il restait encore un gros problème à résoudre : Comment allait-elle pouvoir apporter tous les cadeaux aux enfants sans les rennes ? La mère Noël a alors eu une idée géniale. Il ne restait plus qu'à tout ranger dans les paniers.
Le lendemain matin, la Mère Noël s'est habillée et a mis son bonnet rouge. Puis elle donna un baiser d'adieu au Père Noël ... et c'est parti. Avec sa machine volante, elle s'est envolée dans les airs.
L'oie et le coq les accompagnaient et tiraient aussi un peu. Elle a atterri sur tous les toits et est passée par de nombreuses cheminées jusqu'à ce que tous les cadeaux aient été distribués. Puis elle s'envola chez elle.
Le Père Noël et les rennes les attendaient déjà. Heureusement, ils étaient de nouveau en bonne santé ! Ils brillaient avec des bougies et des lanternes.
Après tout ce travail, la Mère Noël était très fatiguée. Le Père Noël aida la Mère Noël à enlever son lourd manteau et lui fit couler un bon bain moussant.
En guise de surprise, le Père Noël avait tout joliment décoré et finement cuisiné. Il y avait aussi des cadeaux pour tout le monde !
Aujourd’hui, c’est la veille de Noël… Tous les enfants du monde attendent leurs cadeaux avec une grande impatience. Mais chez le Père Noël, c’est la panique ! Depuis plusieurs jours, il est malade, cloué au lit ! Alors, il décide que la Mère Noël fera la tournée. Malheureusement, elle n'a pas trouvé le traîneau.
Les lutins doivent en construire un, mais ils n'ont pas le matériel nécessaire et la nuit va tomber. Il est presque 18 heures, ce 24 décembre. L'heure de la tournée approche. Quand la Mère Noël va au magasin acheter le matériel, elle se tord la cheville. Elle appelle un employé, mais personne ne vient. Soudain, une femme aux yeux noirs apparaît et lui dit :
« Avez-vous besoin de moi ? – Euh ! Non, merci ». L'inconnue insiste : « - Venez chez moi ! C'est juste à côté.
- Bon, d'accord, répond la Mère Noël ». Pendant que l'inconnue l'aide à se rendre chez elle, la Mère Noël se demande pourquoi elle tient tant à ce qu'elles aillent dans sa maison. Arrivée chez l'inconnue, la Mère Noël n'en croit pas ses yeux : le traîneau qu'elle a cherché partout, est là, devant ses yeux...
L'inconnue voyant la Mère Noël très surprise lui explique qu'elle est une ancienne fée et que les lutins l'ont prévenue de la maladie du Père Noël. Elle voulait donc aider en préparant le traîneau. La fée laisse un instant la mère Noël, le temps de monter dans son grenier. On entend un raffut incroyable.
Elle redescend avec une paire de béquilles. « Avec ces béquilles et mes pouvoirs magiques, vous n’aurez aucun mal à descendre les cheminées ». La mère Noël est si contente de retrouver son traîneau qu’elle lui dit : « Demandez ce que vous désirez et vous l’aurez. - Je voudrais redevenir la fée du Père Noël. Autrefois, j’étais sa meilleure fée. Je l’aidais tous les ans à préparer le traîneau, à fabriquer les cadeaux, puis à les distribuer. Mais un beau jour, le Père Noël n’a plus voulu de moi. Donc, je suis partie en pleurant et en me demandant pourquoi il m'avait virée. - D'accord, d'accord, j'ai compris. Vite ! C'est l'heure de partir faire la distribution des cadeaux. Je vais aller mettre tous les cadeaux dans le traîneau. Venez avec moi ! » Arrivées à la première maison, elles descendent le long de la cheminée. Mais les gens ont oublié leur chien dans la maison ! La mère Noël, qui ne le voit pas, atterrit en lui donnant un grand coup de pied. Le chien se met à aboyer. La Mère-Noël ne sait plus quoi faire.
Alors, elle remonte dans la cheminée. Mais elle tombe une 2ème fois. Elle se fait mal à une jambe. Le chien continue à aboyer. Les gens se réveillent, ils voient la Mère Noël mais croyant rêver vont se recoucher. Le chien aboie toujours. La fée qui a entendu les aboiements apparaît avec une muselière pour endormir le chien. La Mère Noël demande à la fée de livrer les cadeaux et de faire la tournée à sa place. En échange elle redeviendra la fée du Père Noël.
La fée accepte et dit à la Mère Noël : « Venez dans le traîneau, je vais vous raccompagner ». Elle dépose la Mère Noël et part faire la tournée. En quelques heures, toutes les maisons sont remplies de cadeaux. Pendant ce temps, la Mère Noël parle avec le Père Noël et lui dit : « Votre ancienne fée veut redevenir votre fée ». Le Père Noël accepte. Lorsque la fée revient, après avoir distribué les cadeaux, elle soigne le Père Noël en un clin d'œil ! Tous sont contents et le Père Noël s'exclame : « J'espère que je ne serai plus jamais malade pour Noël ! »
Voilà : je suis un petit grain de sable. Je suis vieux, très vieux. Cependant, sur ma foi, j’ai conservé tous mes esprits. Je vivais il y a deux mille ans. Depuis ce temps, avec Messire Vent, j’ai voyagé par toute la terre. J’en ai vu des choses ! J’ai même assisté à la naissance de la neige. Quelle impression ! C’est une histoire féerique. Vous voulez que je raconte ? D’accord !
Disons que nous sommes au début de l’ère. Il y a ce soir un « je ne sais quoi » de mystérieux sur la campagne de Bethléem. Abandonnant la tradition, les maisonnettes ont tôt fait de baisser les paupières. Un doux zéphyr court allègrement, insufflant au mystère fraîcheur et renouveau. Les étoiles se regardent, clignent des yeux et, discrètement, se cachent dans un pli de ciel pour réapparaître soudain, si lumineuses qu’elles diamantent la lune maquillée d’opale et revêtue de soie irisée comme au jour de fête.
Les rameaux, tout bas, très bas, jasent d’espérance. Ils se laissent mollement bercer par la brise zéphyrienne. À leur pied, le ruisseau, discret, presqu’endormi, fredonne son chant d’amour. Ce léger murmure est un sourire à l’astre des nuits. Mystérieux, il semble écouter le silence et boire la paix sereine du soir.
Tout à coup, au coin d’une route, un petit âne avance lentement, je dirais même pieusement. Sur son dos, une jolie dame drapée d’un long manteau d’aurore, se laisse emporter dans la campagne endormie. Elle est si belle, si radieuse, qu’on croirait d’un ange. Un homme barbu chemine aux côtés de la belle « aventurière » – car pour une dame, cela devient une aventure que de voyager en pleine nuit. Très souvent, ils se regardent, ils se sourient. Ils sont heureux, heureux dans leur pauvreté. Dans les yeux de la dame en bleu brille le rayon d’une joie profonde. Pourquoi cet immense bonheur ?
Le vent, en grand effronté qu’il est, s’accorde la liberté d’une indiscrétion et soulève le manteau d’azur de la dame. Quelle idée ! Et quelle chance ! Je vis alors que le bonheur était dans une maternité toute proche, l’ange allait être maman !
Mais le bonheur ce n’est pas étrange... Ce n’est pas étrange comme cette étoile qui court follement au plafond des astres, qui danse magiquement, inlassablement. Et, mystère plus impénétrable encore, elle semble guider les deux voyageurs.
Je vais en avoir la surface polie ou je ne m’appelle pas grain de sable. Les hommes diraient : « Je vais en avoir le cœur net », mais comme tous les grains de sable, je n’ai pas de cœur. J’ai décidé de suivre la dame.
C’est ainsi que je connais Joseph et Marie, que j’entends leur conversation. Ils parlent de la naissance d’un roi. Je n’en crois pas ma grosseur : je voyage avec des souverains ! Mais si pauvres...
Marie est fatiguée ; elle grelotte de froid mais jamais ne se plaint. Son sourire tromperait Dieu lui-même... si Dieu pouvait être trompé.
L’étoile mystérieuse s’arrête soudain. De l’agitation féerique, elle passe au calme divin. Marie et Joseph s’arrêtent aussi. Joseph scrute l’horizon et désigne à son épouse une petite étable. Obéissante, elle accepte ce refuge. Joseph entre avec Marie. Époux fidèle et vigilant, il est son réconfort et sa protection.
Et le Roi est né. Jamais un roi, fut-ce le plus riche ici-bas, n’a eu une naissance aussi humble et, à la fois, tout aussi grandiose.
Des voix inconnues à la terre modulent des refrains d’une suavité exquise. De loin, très loin, retentit, vibrant et riche, un mélodieux « Gloria in excelsis ».
Joseph, fatigué, dort près de Marie, qui, émue, contemple son enfant tout rose, tout humain dans ses langes blancs. Dans son léger sommeil, il envoie un sourire à sa maman. Sur la joue empourprée de la Vierge glisse une larme émue. Un ange saisit du bout de l’aile cette petite larme et s’envole dans l’immense plaine céleste. Oh ! Merveille ! Chaque coup d’aile angélique divise la « goutte cristalline » en des milliers de légers flocons blancs qui tournoient, valsent au rythme des cantiques et, dans un interlude, se posent sur la terre.
Le toit des chaumières et des palais, les clôtures, les rues et les plaines se sont habillés d’ouate blanche et moelleuse. Les sapins courbent la tête sous le poids du léger « fardeau blanc ». Le Christ est né ! Et la neige, dans toute sa splendeur, vient vêtir le royaume terrestre d’une cape de velours soyeux. La coupole céleste s’est teintée d’un bleu saphir ; la lune jette ses rayons froids sur le cristal neigeux et les étoiles glissent vertigineusement dans l’atmosphère pour venir parer la demeure de l’Enfant-Roi.
Jamais la terre n’a connu d’aussi riches splendeurs. Ce fut la naissance du Sauveur et aussi... celle de la neige.
Le premier Noël amena la première des premières neiges.
L’ange divin avait saisi une larme de la jolie maman et son innocence. Il se pencha sur l’Enfant pour recueillir sa pureté et sur Joseph pour adopter sa joie. Et... il partit. De l’espérance dont causaient les rameaux il enleva une pointe. Pour ajouter plus de charme à son œuvre, il y mêla une note berceuse de la cantilène du ruisseau, l’éclat scintillant des étoiles et la splendeur du ciel. Avec la permission du Père Eternel, il créa les « Légers Flocons de Neige ».
Et c’est depuis ce jour que, chaque année, chaque pays où la température est propice se revêt d’une robe immaculée. C’est depuis ce jour que tous les petits et les grands s’émerveillent devant la première neige. C’est aussi depuis ce jour que la neige tient si large place dans la féerie de Noël.
La neige, pour les riches comme pour les pauvres, est, et restera toujours un merveilleux présent de Noël !
Isabelle PIERRE, décembre 1960.
Paru dans Crescendo, Union canadienne des jeunes écrivains, Éditions Nocturne, 1963
Vous trouverez l'histoire en PDF en cliquant sur l'ange.
Le chant "Douce nuit, sainte nuit" a été chanté pour la première fois en 1818 à Oberndorf am Inn, près de Salzbourg, lors de la messe de Noël.
Le texte a été écrit par le pasteur Joseph Mohr et la mélodie a été composée par l'enseignant et organiste Franz Gruber. Le chant était accompagné à la guitare, car l'orgue de l'église était inutilisable.
La chanson a tout de suite plu aux visiteurs de l'église et est devenue au fil du temps le chant de Noël le plus populaire du monde entier.
Mais ce chant a été propagé par un facteur d'orgues du Tyrol qui réparait l'orgue cassé de l'église d'Oberndorf et qui a entendu pour la première fois le chant "Douce nuit, sainte nuit". Il a ramené la chanson dans son pays. De là, des artisans et des commerçants ont transporté la chanson dans des pays étrangers.
En 1853, l'empereur Guillaume IV a réussi à retrouver le compositeur Franz Gruber.
Josef Mohr, le parolier, était mort en 1848.
Cliquez sur le chat pour découvrir l'histoire en PDF de la petite souris.
Un jour, il n'y a pas si longtemps, le bœuf et l'âne de la crèche se sont rencontrés dans le paradis des animaux.
- Te souviens-tu de cette nuit où nous avons réchauffé de notre souffle ce nouveau-né endormi dans une crèche ? - demanda l'âne.
- Bien sûr ! - répondit l'ami. - Comment pourrais-je oublier un si beau bébé ?
- Deux mille ans ont passé... Mais, au fait, savez-vous qui était le bébé ?
L'âne murmura quelque chose à l'oreille de son compagnon, qui écarquilla les yeux de surprise :
- Vous êtes sérieux ?
- Bien sûr ! - rétorqua l'âne. - Depuis lors, les hommes célèbrent chaque année le jour de sa naissance. C'est la plus belle période de l'année, pleine de paix, de joie et de sérénité. Ils l'appellent Noël et je fais toujours un détour par la Terre pour profiter de cette atmosphère. Voulez-vous nous accompagner cette année ?
- Volontiers ! - s'exclama le bœuf avec curiosité.
Ils ont survolé avec légèreté une grande ville pleine de lumières et de festons, dans un dédale de rues fourmillant de gens affairés, courant frénétiquement entre des magasins chargés d'enveloppes et de paquets.
- Êtes-vous sûr de ne pas vous être trompé et qu'ils ne font pas la guerre ici ? - demanda le bœuf effrayé.
- Mais non ! Ils s'amusent beaucoup ! Pour que les hommes soient heureux, il faut qu'ils soient un peu sur les nerfs !
Les deux hommes se sont ensuite envolés vers une fenêtre située au sommet d'un élégant bâtiment, d'où ils ont observé une dame qui lisait très rapidement des cartes de couleur, puis griffonnait quelque chose sur des cartes blanches. Elle était submergée par le papier.
- Qu'est-ce qu'elle fait ? - a demandé le bœuf une fois de plus.
- Elle répond aux cartes de vœux ! - a expliqué l'ami.
- Cartes de vœux ? Et à quoi servent-ils ?
- Pour rien, mais chez les hommes, ils font fureur.
Partout où les deux animaux se tournaient, c'était course, emballage, envoi, livraison. Les sonneries de téléphone et les salutations froides et monotones résonnaient dans l'air. Tous deux se sont sentis très déçus.
- Je commence à me sentir nostalgique de cette nuit, il y a tant d'années. Tout le monde ici semble fou ! - dit le bœuf.
- Non, non, c'est simplement Noël.
- Ensuite, il y a trop de Noël ! Tu te souviens de Bethléem, des bergers, de la cabane et de ce bébé ? Quelle paix et quelle harmonie ! Vous souvenez-vous du son des cornemuses et de la douce mélodie des anges ?
- Je m'en souviens bien. Et ces trois riches messieurs avec leurs cadeaux ? Comme ils étaient calmes et polis !
- Et la star ? Je me demande s'il est toujours là dans le ciel ?
- J'ai bien peur que non ! - répondit l'âne maintenant attristé.
En effet, ils ont levé leur museau pour regarder, mais ce qu'ils ont vu n'était qu'une épaisse couche de brouillard.
Il était une fois, bien avant le Petit Chaperon Rouge, Blanche Neige et Cendrillon, alors que toute chose sur Terre n’était encore que l’ébauche de ce que nous connaissons... il était la Forêt Enchantée.
Elle s’était hissée au plus haut des cimes des montagnes nouvelles nées, d’où on ne pouvait presque plus voir la vallée et sa rivière autour de laquelle, bien des respirations de montagnes plus tard, se blottiraient les maisons des hommes. Petit à petit, sous les coups du Vent, les couronnes des arbres des cimes s’aiguisèrent, de même que leurs feuilles, jusqu’à devenir des épines.
Ces choses tellement étranges, les hommes les nommèrent, leur temps venu, sapins. Comme un beau jour ils touchèrent presque le ciel, Dieu le Père put entendre leur plainte :
- Sans parure, car nous n’avons même pas de feuilles, comme les autres arbres, il ne faut pas s’étonner que les gens ne nous aiment pas et ne nous adoptent pas, comme ils le font avec ces arbres qu’ils abritent dans leurs jardins et leurs vergers. « On juge un arbre d’après ses fruits et un homme d’après ses actions ». C’est grâce à des fruits donc que nous pourrions nous aussi avoir une âme, or, nous n’avons que des épines pour piquer. Hérissons des hauteurs, voilà ce que nous sommes !
- Malgré votre verdure et votre beauté, dit la voix divine, car vous ne perdez pas vos épines à l’automne, comme les autres arbres qui s’effeuillent pendant l’hiver, c’est néanmoins l’éphémère que vous recherchez. Si cependant seuls les fruits et la compagnie des hommes vous rendent heureux, alors ainsi soit-il ! Désormais vous servirez vous aussi les humains. Les uns par l’utilité de leurs bois, les autres, bien choisis, ornés de boules, de décorations et de guirlandes, par l’espoir et le bonheur qu’ils feront régner dans chaque foyer où ils seront reçus, la Nuit de Noël. Frères de sang, les enfants et les sapins de Noël se rassureront réciproquement devant le mystère inquiétant du monde...
Des milliers de saisons baignèrent les sapins, les hêtres, les châtaigniers et les autres arbres des contrées de la Forêt Enchantée, et enfin commence notre Histoire. Une nuit, le Vent souffla sur toutes les montagnes :
- Savez-vous, jeunes arbres, que contiennent vos troncs ? leur demanda-t-il.
- Rien, se fit entendre timidement une toute petite voix.
- Rien pour l’instant, parce que, voyez-vous, mes enfants, dans chacun d’entre vous il y a un vide qu’il faut remplir petit à petit, jour après jour...
- Et de quoi faut-il le remplir ? Demandèrent effrayés les jeunes arbres.
- D’amour et de sagesse. Mais, dites-moi, que rêvez-vous d’offrir aux humains ?
- Moi, je voudrais être un voilier, imagina un petit châtaignier tout fier. Sur les crêtes des vagues, affronter les mers et les océans, connaître l’aventure et porter les marins sur les chemins impériaux des conquistadores, vers des continents lointains, pleins de richesses, d’épices et de mystères...
- Depuis que j’existe, pensa à haute voix le petit hêtre d’à-côté, l’incurable romantique de la Forêt Enchantée, je rêve de devenir un violon, dans les mains magiques d’un luthier de Crémone. Je voudrais qu’il transforme mon silence en un chant miraculeux et caressant, guérisseur des âmes, telle la sève qui s’écoule sur mon tronc quand me blesse l’archer impitoyable du Vent...
Bien évidemment les autres ne voulaient pas sembler inférieurs :
- Moi, je pense à un fauteuil à bascule. Pendant les soirées glaciales d’hiver, devant la cheminée, un grand-père pourrait dans mes bras raconter d’innombrables histoires à ses petits- enfants. ..
- Moi, je voudrais être du papier pour un merveilleux Conte de Noël...
- Quant à moi, j’aimerais être le berceau d’un nouveau-né...
- Moi, c’est un feu vif, joyeux et agréable que j’offrirais aux humains, pour leur chauffer et les corps et les âmes...
- Être une poutre dans l’échafaudage d’une maison d’où les gens scrutent avec audace l’horizon soucieux du lendemain me paraît aussi une bonne idée...
- Moi, je rêve d’être Sapin de Noël...
Cette petite voix qu’on venait d’entendre était celle du plus brave et du plus gentil des bébés- sapins, qu’on avait nommé, à juste titre, Petit Veinard.
- Très bien, acquiesça le Vent. Vos rêves seront accomplis, mais en attendant chacun d’entre vous doit encore grandir et cultiver ses talents...
- Mais notre départ ne sera-t-il pas une trop grosse perte pour la Forêt, s’inquiéta soudainement le petit hêtre à vocation de violon.
- Non, mon enfant, le rassura un bruissement, aucunement. Vous partirez, c’est vrai, mais d’autres arbres prendront votre place. Il vous faut juste sentir désormais déjà la sève et la magie de la terre qui vous a engendrés, vous en nourrir et, le moment venu, les mettre en œuvre là où le destin le voudra...
Des jours et des nuits sans nombre traversèrent la solitude des montagnes et les sapins des hautes montagnes poussaient à chaque instant. Ä l’arrivée du froid ils revêtirent leurs capuches de neige. Les aigles et les vautours les visitaient de moins en moins souvent. Suspendus entre les neiges et le brouillard, loin du monde, les chemins de la Forêt Enchantée n’étaient désormais que très rarement fréquentés par des petits lapins égarés ou des chèvres, effrayées par les cris des loups affamés. De temps à autre, le son triste du cor de chasse ou le bruit des haches, retentissant de la vallée, faisaient tressaillir les sapins. Leurs regards, fixés jusque-là sur la Cime des Chèvres, se retournèrent alors vers leurs propres pensées :
- Pourquoi chacun d’entre nous se sent-il si seul ? demanda tout d’un coup Petit Veinard.
- Pour que tous seuls et de bon gré vous deveniez meilleurs, répondit le Vent. Sans cesse cependant, lorsque le Soleil ou la Lune approchent vos cimes, avec l’inquiétude et l’amour des parents embrassant leurs enfants dans leur sommeil, le Ciel vous caresse dans votre solitude. De même vous, les sapins, vous le ferez pour les enfants de la Contrée des Hommes à Noël.
Cependant la neige trouva la petite ville de Stéphane. Une immense araignée semblait avoir tissé un hiver de lumière au-dessus de la Contrée des Hommes. Les gens parcouraient les rues de plus en plus pressés. Ce n’était pas tant le froid de l’hiver qui les rendait si impatients, mais surtout l’agitation de la veille de Noël.
Pendant ce temps, Père Noël regardait à travers les fenêtres des maisons où il y avait des enfants. Naturellement, il jeta aussi un coup d’œil dans la maison de Stéphane. Mais son étonnement fut immense de voir et d’entendre ce qui s’y passait alors même que Noël approchait à grands pas... Stéphane n’était plus du tout l’enfant obéissant et gentil de l’année passée. Père Noël n’en revenait pas. Au bout d’un certain temps, il tourna à nouveau ses regards vers le petit garçon, mais il n’aperçut pas le moindre changement. Le visage du Père Noël {obscurcit et avec lui la lumière du jour même, à cause de son chagrin...
Devant ce comportement si inattendu, Père Noël se demanda où était le petit Stéphane, « le plus sage des enfants » du Conte de Noël. Y avait-il de l’espoir pour que ce garçon puisse encore recevoir des cadeaux ?
- Je ferai un dernier essai, dit-il d’un air pensif. J’enverrai Petit Veinard dans la maison de Stéphane, en espérant qu’il se débrouillera avec cet enfant...
Père Noël refusait, en effet, d’admettre que Petit Veinard puisse échouer...
- Si Stéphane ne redevient pas sage, reprit-il, ils lui trouveront toutes sortes de punitions, jusqu’à ce qu’il comprenne que dans la vie il y a des lois infranchissables et que les responsabilités doivent être assumées dès l’enfance...
C’est pourquoi Petit Veinard se réveilla d’un coup, un beau matin, dans la maison de Stéphane... Étourdi et accablé par la nouveauté et l’étrangeté de l’endroit, le petit sapin ne s’aperçut pas de la présence des humains dans la pièce...
- Regarde, Stéphane, ton sapin, dit un jeune homme, vraisemblablement le père de l’enfant. Orne-le pour Noël et désormais ce sera toujours à toi de l’arroser et de lui tenir compagnie, pour qu’il ne soit pas triste et qu’il ne sèche pas. Si tu veux, nous pouvons t’aider. Je pense qu’il est inutile de te rappeler que tu as intérêt à être très sage, parce que Père Noël doit être accueilli avec des manières irréprochables...
La petite lumière des yeux de l’enfant s’alluma, le signe qu’il avait compris.
- Viens chercher les guirlandes, les décorations et les boules !
À l’approche du soir le petit sapin était méconnaissable. Paré de la plus belle façon, il prit une voix humaine :
- Je viens de la Forêt Enchantée. Je m’appelle Petit Veinard.
- Moi, je m’appelle Stéphane.
- Voudrais-tu être mon ami ?
- Bien entendu.
- Tu sais, Petit Veinard, je suis un peu triste. Je vais te raconter... Et les deux ne cessèrent plus d’ouvrir leurs âmes l’un à l’autre.
Peu après, dans la maison de Stéphane entra Petit Chanceux, le Ramoneur, celui qui tous les ans nettoie les cheminées pour la visite du Père Noël. Petit Veinard murmura à Stéphane qu’il fallait l’accueillir gentiment et lui serrer la main, lui souhaitant la bienvenue. Le Ramoneur avait le pouvoir magique de rendre les gens heureux si, bien évidemment, ils avaient l’âme pure. Ainsi le Ramoneur allait apporter à Stéphane aussi le bonheur. Le petit sapin conseilla au garçon de dire au Ramoneur tout son chagrin, car, en tant qu’homme de confiance du Père Noël, il était dans son pouvoir de l’aider. Le Ramoneur nettoya la cheminée avec sa brosse et son balai jusqu’à ce que la fumée ne sorte plus en petits ronds, mais tout droit, signe que le monde miraculeux de la cheminée, point de départ de la visite du Père Noël, était satisfait. Ainsi, à la descente du Père Noël, ses vêtements resteraient propres. Stéphane suivit ensuite le conseil de Petit Veinard :
- Je suis un petit garçon très malheureux, éclata-t-il en larmes, s’adressant au Ramoneur. Mes parents ne me comprennent et ne m’aiment pas. Quand je serai grand et que j’aurai des enfants, je ne les punirai jamais. Je leur expliquerai ce qui ne convient pas lorsqu’ils feront des erreurs et je leur montrerai beaucoup d’amour. Mon grand-père m’a dit que c’est surtout l’amour qui fait grandir un enfant et en dernier seulement la nourriture et le sommeil, parce que les rêves aussi font grandir... Et mon grand-père dit aussi que les sentiments modèlent l’âme autant que la raison. . .
- Mais toi, Stéphane ! As-tu été sage ? Ne l’as-tu pas cherché ? Tes parents sans le moindre doute t’aiment beaucoup, le rassura le Ramoneur Petit Chanceux. Le visage et les vêtements pleins de suie, en disant ces mots ses lèvres noircies révélèrent des dents d’un blanc éclatant, pareilles aux neiges des cimes où était né Petit Veinard. La complicité de Stéphane et de Petit Chanceux fit frémir de joie le petit sapin.
- Mais si mes parents m’aiment, pourquoi me punissent-ils ? Ils sont plus grands que moi et ils devraient me comprendre et pardonner mes bêtises.
- Sais-tu qu’un enfant a des pouvoirs magiques ? Il est le seul à détenir une baguette enchantée et invisible capable de rendre heureuse sa famille. Et maintenant je te pose une question : as-tu rendu ta famille heureuse ?
- Je ne pense pas.
- Tu exagères.
- Mais qu’est-ce que j’en sais moi ? De toutes façons ma famille n’a pas vraiment l’air content.
- Il ne faut pas se laisser tromper par les apparences. Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles ont l’air d’être, et à ceux qui attachent un trop grand prix aux apparences l’essentiel peut échapper.
- Et quel serait l’essentiel ?
- L’essentiel est que tes parents t’aiment le plus au monde et s’ils désirent que tu sois sage c’est pour ton bien. Et s’ils n’ont pas l’air d’être contents de toi c’est que tu ne t’es pas servi de ta baguette magique.
- Ma baguette, où est-elle ?
- Je te l’ai déjà dit et je te le répète, elle est invisible...
- Je n’y comprends rien...
- Réfléchis un peu ! Que manque-t-il à tes parents pour être contents de toi ?
- De me voir sage et obéissant comme je j’étais auparavant...
- Tu vois ? La clé de tes problèmes est simple comme bonjour. Sois sage et obéissant et ta baquette magique deviendra ainsi visible...
- Donc c’est toujours à moi de travailler car cette baguette, comme « les vêtements neufs de l’empereur », n’existe même pas...
- Elle n’existe pas ? Mais bien sûr elle existe. Les maisons, les villes, les voitures, tout ce qui nous entoure a été engendré par une baguette magique, mais celle des adultes, cette fois. Rien n’aurait pu être crée sans ce petit quelque chose invisible, mais d’une force inégalable. Tu ne le vois pas et cependant tu sais qu’il existe, de même que je ne vois pas ton cœur, mais je sais qu’il existe, car sans lui tu ne pourrais pas vivre. Regarde-moi ! Bien que je sois noir de suie je ne suis jamais triste, bien au contraire, nettoyant les cheminées et sifflant allègrement j’offre aux gens en même temps que mon sourire la chance dont ils ont tous besoin. Voilà ma baguette magique ! Sers-toi, comme moi, de ta baguette et tu verras que les choses tourneront mieux en ce qui te concerne ! Le Ramoneur Petit Chanceux ramassa ensuite ses outils et reprit son chemin. Pensif, Stéphane pesa les conseils reçus :
- Mais si tout ne marchait pas comme sur des roulettes ? Je serais devenu obéissant pour rien ?
- Personne n’a jamais été sage pour rien, riposta Petit Veinard.
Depuis que le monde existe on reçoit toujours à la mesure de ce que l’on donne.
- Je suivrai donc le conseil du Ramoneur. Petit Veinard, je désirerais très fort que nous soyons des Frères de sang tous les deux. Qu’en penses-tu ? Tu le désires aussi ?
- Bien entendu. C’est là précisément ma baguette magique !
Stéphane caressa les branches du sapin et leur doux mouvement le fit glisser dans le sommeil. Dans son rêve il se retrouva dans un merveilleux paysage : de hautes montagnes, des lacs limpides, de beaux et fiers sapins, un paysage pareil à celui de la Contrée d’où venait Petit Veinard et qu’il lui avait si souvent décrite.
- Les contes et les rêves, murmura le petit sapin à son oreille, nous aident non seulement à devenir meilleurs mais aussi à trouver réconfort lorsque nous sommes malheureux. Dehors, les maisons avaient l’air de s’endormir elles aussi. Ce n’était qu’autour de Petit Veinard qu’à travers la fenêtre ouverte pénétrait le murmure mystérieux des flocons qui dansaient dans l’air. Les jours suivants, Petit Veinard sut que Stéphane avait compris ce qu’il devait faire et se mit à l’aider. Ils étaient inséparables toute la sainte journée. Les maladresses et les bêtises de Stéphane furent complètement oubliées dès qu’il retrouva son bon sens.
- Je voudrais que tu sois le plus brillant de tous les sapins de Noël, lui dit Stéphane un beau matin.
- Oh, que c’est joli de ta part, chuchota ému Petit Veinard. Le grand-père se mêla de la discussion :
- Si tu veux qu’il brille, tu n’as que le regarder à travers la lumière de ton âme. De même que tu devrais nous regarder, nous, ta famille. C’est la magie de Noël.
Un soir Petit Veinard se vit entouré par des boîtes décorées de rubans de couleurs vives.
- Que m’arrive-t-il ?, se demanda Petit Veinard.
Devant lui se trouvait Père Noël en personne. Remarquant l’étonnement du petit sapin, il le rassura :
- Ce sont les cadeaux pour Stéphane. Il les mérite parce qu’il est redevenu sage, grâce à ton aide. À côté se trouvent les cadeaux pour les autres, car Noël est aussi la fête de la famille. Parents et grands-parents se rassemblent autour du sapin avec leurs enfants et célèbrent ainsi la naissance du petit Jésus. Et maintenant à toi de jouer, Petit Veinard, dit Père Noël qui se rendit invisible.
Petit Veinard ramassa toutes les forces dont il avait été investi par la Forêt Enchantée et entonna « Il est né le divin enfant ». La famille fit un cercle autour de Petit Veinard et de Stéphane et chanta « Mon beau sapin ». Ensuite, partageant les cadeaux, ils s’embrassèrent tous avec joie et amour. La nuit de Noël les enveloppa de son mystère et les étoiles mêmes en ressentirent le frisson. Les parents et les grands-parents passèrent dans l’autre pièce. Ils s’assirent devant une table remplie de mets succulents, préparés la veille par la maman et par la grand-mère, soigneusement aidées par Stéphane. L’enfant resta encore quelques instants dans la pièce près de Petit Veinard :
- As-tu vu comme elle est heureuse ta famille, Stéphane ?, murmura Petit Veinard. Voilà une véritable baguette magique ! Ainsi tu m’as donné une âme...
- Toi aussi tu m’en as donné une, répondit l’enfant, les yeux remplis de larmes de reconnaissance. Je t’en remercie... Les jours passèrent. Après Noël, le Jour de l’An apporta d’autres joies et surprises. Vint ensuite l’Épiphanie. Approchant Petit Veinard, Stéphane pâlit soudainement. La verdure du sapin avait perdu son éclat et maintes épines gisaient sur le tapis. Que lui était-il arrivé ? Il l’avait pourtant arrosé chaque jour et lui avait tenu compagnie comme le lui avait conseillé son père. Il courut à perdre souffle chercher son grand-père et, le tenant par la main, le conduisit dans la pièce où se trouvait Petit Veinard.
- Stéphane, se mit à parler d’une voix rassurante le vieillard, la vie est un mystère devant lequel nous, les humains, sommes impuissants. Pour être à. côté de toi à Noël, Petit Veinard fut arraché à sa terre natale et conduit ici pour accomplir, dans ta compagnie, son destin. Il ne pouvait pas rester ici indéfiniment, car il ne pouvait pas survivre sans racines. Et, quand on ne peut pas prendre racines, on est obligé de prendre son vol. Petit Veinard n’avait pas le choix. Les sapins de Noël doivent quitter la Contrée des Humains le 6 janvier, quand leurs âmes s’envolent.
- Et où vont-elles ?
- Dans la Contrée Magique où ils vivront éternellement, en récompense de l’espoir et du bonheur qu’ils ont offerts aux humains.
- Mais Petit Veinard et moi sommes frères de sang, se plaignit l’enfant, pleurant à chaudes larmes. Je dois y aller moi aussi, pour que nous soyons à nouveau ensemble. Les frères de sang ne se séparent jamais, quoi qu’il arrive, et doivent toujours s’entraider...
- Mon cher petit, tenta de le rassurer le vieillard, il est vrai, les frères de sang s’entraident, mais vous deux vous vous êtes aidés l’un l’autre comme on ne peut pas mieux. « On juge un arbre d’après ses fruits et un homme d’après ses actions ». Avant l’arrivée de Petit Veinard dans notre maison tu étais agité et désobéissant outre mesure. Votre amitié t’a aidé à redevenir sage. Ce sont les fruits de Petit Veinard et toi, à ton tout, redevenant sage, tu l’as aidé à accomplir son destin. Ce que tu pourrais encore faire désormais, pour qu’une nouvelle rencontre soit possible un jour pour vous, est de rester sage et d’obéir à tes parents, de préserver la pureté de ton âme et de rester sur le droit chemin.
- Et nous allons nous rencontrer dans la Contrée Magique, dis-tu ? Mais moi je grandirai et n’aurai plus le même aspect et puis les petits sapins se ressemblent tellement que je ne pourrai reconnaître Petit Veinard... Alors comment allons-nous nous reconnaître ?
- D’après tes actions, le rassura son grand-père, le regardant droit dans les yeux, pour que le petit garçon s’en souvienne. Petit Veinard te reconnaîtra...
- Et jusqu’à la Contrée Magique on ne se reverra jamais ?
- Mais bien sûr que si. Vous pourrez vous rencontrer la nuit chaque fois que vous le désirerez. C’est pour ça qu’existent les rêves....
- Aurai-je jamais d’autres amis aussi proches que Petit Veinard ?, soupira Stéphane. Je voudrais avoir la chance de me lier en amitié avec un sapin de Noël tous les ans...
- Il en sera ainsi, tu peux en être sûr. Chaque décembre t’enverra un petit sapin de la Forêt Enchantée... Mais ce ne sont que tes belles pensées, paroles et manières d’une année entière qui lui ouvriront la porte. Le vieillard se retira ensuite discrètement pour laisser les deux frères de sang se dire les mots des adieux. Petit Veinard et Stéphane, restés seuls dans la pièce, fixèrent leurs regards à travers la fenêtre ouverte sur la voûte céleste. Les étoiles mystérieuses et frissonnantes s’allumaient une à une. « Il y a plus de deux mille ans une étoile avait guidé les Mages de l’Orient, Melchior, Gaspard et Balthasar, vers Bethléem, pour porter myrrhe, or et encens au Petit Jésus. Que les étoiles guident aussi l’âme de mon petit sapin jusqu’à la Contrée Magique », pensa Stéphane. Finalement le petit garçon brisa le silence :
- Petit Veinard, qui fait briller les étoiles ?
- Nos rêves...
Mircea Goga
Le Père Noël vous ouvrira l'histoire du Petit Veinard en PDF
Il était une fois, – il y a si longtempsque tout le monde a oublié la date, – dans une ville du nord de l’Europe, – dont le nom est si difficile à prononcer que personne ne s’en souvient, – il était une fois un petit garçon de sept ans, nommé Wolff, orphelin de père et de mère, et resté à la charge d’une vieille tante, personne dure et avaricieuse, qui n’embrassait son neveu qu’au Jour de l’An et qui poussait un grand soupir de regret chaque fois qu’elle lui servait une écuellée de soupe.
Mais le pauvre petit était d’un si bon naturel, qu’il aimait tout de même la vieille femme, bien qu’elle lui fit grand peur et qu’il ne pût regarder sans trembler la grosse verrue, ornée de quatre poils gris, qu’elle avait au bout du nez.
Comme la tante de Wolff était connue de toute la ville pour avoir pignon sur rue et de l’or plein un vieux bas de laine, elle n’avait pas osé envoyer son neveu à l’école des pauvres ; mais elle avait tellement chicané, pour obtenir un rabais, avec le magister chez qui le petit Wolff allait en classe, que ce mauvais pédant, vexé d’avoir un élève si mal vêtu et payant si mal, lui infligeait très souvent, et sans justice aucune, l’écriteau dans le dos et le bonnet d’âne, et excitait même contre lui ses camarades, tous fils de bourgeois cossus, qui faisaient de l’orphelin leur souffre-douleur.
Le pauvre mignon était donc malheureux comme les pierres du chemin et se cachait dans tous les coins pour pleurer, quand arrivèrent les fêtes de Noël.
La veille du grand jour, le maître d’école devait conduire tous ses élèves à la messe de minuit et les ramener chez leurs parents.
Or, comme l’hiver était très rigoureux, cette année-là, et comme, depuis plusieurs jours, il était tombé une grande quantité de neige, les écoliers vinrent tous au rendez-vous chaudement empaquetés et emmitouflés, avec bonnets de fourrure enfoncés sur les oreilles, doubles et triples vestes, gants et mitaines de tricot et bonnes grosses bottines à clous et à fortes semelles.
Seul, le petit Wolff se présenta grelottant sous ses habits de tous les jours et des dimanches, et n’ayant aux pieds que des chaussons de Strasbourg dans de lourds sabots.
Ses méchants camarades, devant sa triste mine et sa dégaine de paysan, firent sur son compte mille risées ; mais l’orphelin était tellement occupé à souffler sur ses doigts et souffrait tant de ses engelures, qu’il n’y prit pas garde. – Et la bande de gamins, marchant deux par deux, magister en tête, se mit en route pour la paroisse.
Il faisait bon dans l’église, qui était toute resplendissante de cierges allumés ; et les écoliers, excités par la douce chaleur, profitèrent du tapage de l’orgue et des chants pour bavarder à demi-voix. Ils vantaient les réveillons qui les attendaient dans leurs familles. Le fils du bourgmestre avait vu, avant de partir, une oie monstrueuse, que des truffes tachetaient de points noirs comme un léopard. Chez le premier échevin, il y avait un petit sapin dans une caisse, aux branches duquel pendaient des oranges, des sucreries et des polichinelles. Et la cuisinière du tabellion avait attaché derrière son dos, avec une épingle, les deux brides de son bonnet, ce qu’elle ne faisait que dans ses jours d’inspiration, quand elle était sûre de réussir son fameux plat sucré.
Et puis, les écoliers parlaient aussi de ce que leur apporterait le petit Noël, de ce qu’il déposerait dans leurs souliers, que tous auraient soin, bien entendu, de laisser dans la cheminée avant d’aller se mettre au lit ; – et dans les yeux de ces galopins, éveillés comme une poignée de souris, étincelait par avance la joie d’apercevoir, à leur réveil, le papier rose des sacs de pralines, les soldats de plomb rangés en bataillon dans leur boîte, les ménageries sentant le bois verni et les magnifiques pantins habillés de pourpre et de clinquant.
Le petit Wolff, lui, savait bien, par expérience, que sa vieille avare de tante l’enverrait se coucher sans souper ; mais, naïvement, et certain d’avoir été, toute l’année, aussi sage et aussi laborieux que possible, il espérait que le petit Noël ne l’oublierait pas, et il comptait bien, tout à l’heure, placer sa paire de sabots dans les cendres du foyer.
La messe de minuit terminée, les fidèles s’en allèrent, impatients du réveillon, et la bande des écoliers, toujours deux par deux et suivant le pédagogue, sortit de l’église.
Or, sous le porche, assis sur un banc de pierre surmonté d’une niche ogivale, un enfant était endormi, un enfant couvert d’une robe de laine blanche, et pieds nus, malgré la froidure. Ce n’était point un mendiant, car sa robe était propre et neuve, et, près de lui, sur le sol, on voyait, liés dans une serge, une équerre, une hache, une bisaiguë, et les autres outils de l’apprenti charpentier. Éclairé par la lueur des étoiles, son visage aux yeux clos avait une expression de douceur divine, et ses longs cheveux bouclés, d’un blond roux, semblaient allumer une auréole autour de son front. Mais ses pieds d’enfant, bleuis par le froid de cette nuit cruelle de décembre, faisaient mal à voir.
Les écoliers, si bien vêtus et chaussés pour l’hiver, passèrent indifférents devant l’enfant inconnu ; quelques-uns même, fils des plus gros notables de la ville, jetèrent sur ce vagabond un regard où se lisait tout le mépris des riches pour les pauvres, des gras pour les maigres.
Mais le petit Wolff, sortant de l’église le dernier, s’arrêta tout ému devant le bel enfant qui dormait.
– « Hélas ! se dit l’orphelin, c’est affreux ! Ce pauvre petit va sans chaussures par un temps si rude... Mais, ce qui est encore pis, il n’a même pas, ce soir, un soulier ou un sabot à laisser devant lui, pendant son sommeil, afin que le petit Noël y dépose de quoi soulager sa misère ! »
Et, emporté par son bon cœur, Wolff retira le sabot de son pied droit, le posa devant l’enfant endormi, et, comme il put, tantôt à cloche-pied, tantôt boitillant et mouillant son chausson dans la neige, il retourna chez sa tante.
– « Voyez le vaurien ! s’écria la vieille, pleine de fureur au retour du déchaussé. Qu’as-tu fait de ton sabot, petit misérable ? »
Le petit Wolff ne savait pas mentir, et bien qu’il grelottât de terreur en voyant se hérisser les poils gris sur le nez de la mégère, il essaya, tout en balbutiant, de conter son aventure.
Mais la vieille avare partit d’un effrayant éclat de rire.
– « Ah ! Monsieur se déchausse pour les mendiants ! Ah ! Monsieur dépareille sa paire de sabots pour un va-nu-pieds !... Voilà du nouveau, par exemple !... Eh bien, puisqu’il en est ainsi, je vais laisser dans la cheminée le sabot qui te reste, et le petit Noël y mettra cette nuit, je t’en réponds, de quoi te fouetter à ton réveil... Et tu passeras la journée de demain à l’eau et au pain sec... Et nous verrons bien si, la prochaine fois, tu donnes encore tes chaussures au premier vagabond venu ! »
Et la méchante femme, après avoir donné au pauvre petit une paire de soufflets, le fit grimper dans la soupente où se trouvait son galetas. Désespéré, l’enfant se coucha dans l’obscurité et s’endormit bientôt sur son oreiller trempé de larmes.
Mais, le lendemain matin, quand la vieille, réveillée par le froid et secouée par son catarrhe, descendit dans sa salle basse, – ô merveille ! – elle vit la grande cheminée pleine de jouets étincelants, de sacs de bonbons magnifiques, de richesses de toutes sortes ; et, devant ce trésor, le sabot droit, que son neveu avait donné au petit vagabond, se trouvait à côté du sabot gauche, qu’elle avait mis là, cette nuit même, et où elle se disposait à planter une poignée de verges.
Et, comme le petit Wolff, accouru aux cris de sa tante, s’extasiait ingénument devant les splendides présents de Noël, voilà que de grands rires éclatèrent au dehors. La femme et l’enfant sortirent pour savoir ce que cela signifiait, et virent toutes les commères réunies autour de la fontaine publique. Que se passait-il donc ? Oh ! Une chose bien plaisante et bien extraordinaire ! Les enfants de tous les richards de la ville, ceux que leurs parents voulaient surprendre par les plus beaux cadeaux, n’avaient trouvé que des verges dans leurs souliers.
Alors, l’orphelin et la vieille femme, songeant à toutes les richesses qui étaient dans leur cheminée, se sentirent pleins d’épouvante. Mais, tout à coup, on vit arriver M. le curé, la figure bouleversée. Au-dessus du banc placé près de la porte de l’église, à l’endroit même où, la veille, un enfant, vêtu d’une robe blanche et pieds nus, malgré le grand froid, avait posé sa tête ensommeillée, le prêtre venait de voir un cercle d’or, incrusté dans les vieilles pierres.
Et tous se signèrent dévotement, comprenant que ce bel enfant endormi, qui avait auprès de lui des outils de charpentier, était Jésus de Nazareth en personne, redevenu pour une heure tel qu’il était quand il travaillait dans la maison de ses parents, et ils s’inclinèrent devant ce miracle que le bon Dieu avait voulu faire pour récompenser la confiance et la charité d’un enfant.
François Coppée
Vous trouverez l'histoire en PDF en cliquant sur l'image ci-dessus.
Il était une fois un petit garçon qui s’appelait Marco-Nicolas. Comme Noël s’approchait, il écrivit une lettre au Père Noël pour lui prier de l’aider à sauver sa maman prisonnière d’un magicien. Il lui demandait une paire de skis et des milliers de boules de neige. Quand le Père Noël reçut la lettre, il se gratta la barbe : "Pourquoi le petit Marco-Nicolas a besoin d’une paire de skis puisqu’il n’y a pas de neige en Suisse ?!" (Effectivement, en ce temps-là, la neige ne tombait pas en Suisse...) Le Père Noël décida de l’aider et se prépara pour son voyage en Suisse.
Arrivé au-dessus de la maison du petit Marco-Nicolas, il vit que celui-ci était déjà prêt pour le voyage au Cervin. Quand ils arrivèrent au-dessus de la montagne suisse la plus célèbre, le Père Noël lui dit que le château du magicien devait être tout au sommet de la montagne. Mais le petit Marco-Nicolas était si malin qu’il savait que ce serait trop facile. Alors ils firent le tour de la montagne grâce au traîneau du Père Noël et virent une cabane toute noire au milieu de la forêt... Ils atterrirent et découvrirent un passage secret.
Comme il faisait nuit, il était difficile d’y voir clair. C’est alors que le Père Noël attrapa la lune grâce à son lasso magique. La lune leur servira de lanterne ! Ils empruntèrent le passage secret qui les mena jusqu’à une porte sans poignée. Le petit Marco-Nicolas essaya d’appeler sa maman en murmurant. Celle-ci lui répondit : "Aidez-moi !". Le Père Noël fit appel à ses rennes qui défoncèrent la porte avec leurs bois. Mais quelle surprise ! Un ogre cyclope
avait imité la voix de la maman de Marco-Nicolas ! Il fallait s’en débarrasser au plus vite. Le Père Noël lui dit : "Regarde dans ma hotte, j’ai là plein de lard et de fromage rien que pour toi !" L’ogre cyclope attiré par les cadeaux du Père Noël s’en approcha de trop près. Juste derrière lui, le petit Marco-Nicolas le fit trébucher et tomber dans la hotte sans fond.
Mais où était donc la maman de Marco-Nicolas ? Le Père Noël se posa contre le mur pour réfléchir. Soudain, le mur se mit à bouger et le Père Noël se retrouva de l’autre côté du mur. Marco-Nicolas et la lune comprirent que le Père Noël avait découvert malgré lui une porte secrète. Ils l’empruntèrent à leur tour... C’est alors qu’ils se retrouvèrent tous devant un long escalier qui menait à une autre porte. Ils montèrent jusqu’à celle-ci sur la pointe des pieds. Malheur ! Deux horribles "gardes-robots" arrivèrent derrière eux. Marco-Nicolas cria au Père Noël : "Sortez les boules de neige de votre hotte et préparez-vous à bien viser !" Les boules de neige mouillèrent leur système électronique et les électrocutèrent. Les "gardes-robots" gisaient sur le sol...
"Devant cette porte sans poignée, comment pourrons-nous rentrer ?" pensait le petit Marco- Nicolas. Pendant ce temps, le Père Noël ouvrit la porte grâce à un gros coup de ventre. La porte s’envola et atterrit par chance sur la tête du magicien ! La lune en profita pour ficeler le magicien qui ne pouvait plus bouger !
Au fond de la chambre du magicien, un gros ruban adhésif sur la bouche, la maman de Marco-Nicolas était soulagée de voir son fils venu la sauver. Il lui libéra la bouche et ils se serrèrent fort dans les bras.
Heureux d’avoir retrouvé sa maman, Marco-Nicolas voulait retourner à la maison, mais avant de quitter la chambre du magicien, il se rendit compte du décor : les murs étaient tapissés d’or, des pierres précieuses remplissaient des sacs entiers et sous le lit, dans un vieux coffre en bois, ils découvrirent toutes les économies du magicien ! Ils profitèrent de remplir de ces richesses la hotte sans fond du Père Noël et s’en allèrent. Le magicien se réveillait... Le petit Marco-Nicolas demanda au Père Noël de vider de la hotte les milliers de boules de neige sur la montagne du Cervin. Celui-ci s’exécuta et une magnifique piste de ski fut construite en moins d’un clin d’œil ! Ils fixèrent les skis aux pieds du magicien et le firent glisser sur la piste. Ils ne le revirent plus...
Sur le chemin du retour, le petit Marco-Nicolas se souvint du trésor du magicien et chuchota aux oreilles du Père Noël : "Renversons le trésor du magicien pour que les pauvres du monde entier puissent recevoir un beau cadeau de Noël..." Le Père Noël fit alors tomber une pluie d’argent sur la terre ! Avec ce qu’il restait, il s’offrit à lui aussi un cadeau de Noël : une moto flambant neuve ! Arrivés dans leur maison, le petit Marco-Nicolas et sa maman remercièrent le Père Noël pour toute l’aide qu’il leur avait offerte à tous les deux. Avant son départ dans les airs, ils lui offrirent une photo en souvenir de cette incroyable aventure ! Jamais ils ne l’oublieraient...
Mais qu’était-il advenu du magicien ? Était-il mort ? Du haut de sa montagne, le magicien ayant tellement aimé sa descente à ski, décida de faire tomber la neige sur ses montagnes ! C’est depuis ce jour qu’on peut skier en Suisse...
Vous trouverez l'histoire en PDF en cliquant sur l'image ci-dessus.
C'était l'hiver. Une épaisse couche de neige recouvrait la terre. Le gel avait figé dans un sommeil sans fin la nature. Un pauvre homme sortit de sa maison avec un traîneau pour aller chercher du bois mort dans la forêt.
Or, le froid était si intense dans la forêt, que quand il eût chargé son traîneau avec tout le bois qu'il avait pu ramasser, il se trouva incapable de rentrer chez lui tant il était transi. Il décida de faire un petit feu pour se réchauffer avant de poursuivre sa route. Il balaya la neige pour installer quelques branchettes, et, tout en raclant le sol, il trouva une petite clef d'or.
Croyant que là où était la clef, il devait y avoir aussi la serrure, il creusa la terre. Il creusa encore et encore au point que la sueur tombait de son front jusque dans ses yeux. Il creusa longtemps, des heures et des heures.
Enfin, il trouva une cassette de fer. - Pourvu que la clef aille ! pensa-t-il. La cassette contient sûrement un trésor. Il chercha et chercha encore pendant des jours et des jours.
Mais il ne vit pas le moindre trou de serrure. Il en découvrit un, mais si petit que c'est tout juste si on le voyait. Maintenant, il fallait essayer la clef.
Il essaya pendant des semaines, des semaines et des mois. Et la clef alla dans la serrure ! Il était tellement réjoui qu'il n'avait toujours pas froid. Mais il fallait encore soulever le couvercle. Il s'y employa pendant des années. Et il y est encore.
Donc, il nous faut attendre qu'il ait fini de soulever le couvercle. Alors, nous saurons nous aussi quelles choses merveilleuses sont contenues dans la cassette !
Le docteur Bonenfant cherchait dans sa mémoire, répétant à mi-voix : « Un souvenir de Noël ?... Un souvenir de Noël ?...
Et tout à coup, il s'écria :
- Mais si, j'en ai un, et un bien étrange encore ; c'est une histoire fantastique. J'ai vu un miracle ! Oui, mesdames, un miracle, la nuit de Noël.
Cela vous étonne de m'entendre parler ainsi, moi qui ne crois guère à rien. Et pourtant j'ai vu un miracle ! Je l'ai vu, fis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s'appelle vu.
En ai-je été fort surpris ? non pas ; car si je ne crois point à vos croyances, je crois à la foi, et je sais qu'elle transporte les montagnes. Je pourrais citer bien des exemples ; mais je vous indignerais et je m'exposerais aussi à amoindrir l'effet de mon histoire.
Je vous avouerai d'abord que si je n'ai pas été fort convaincu et converti par ce que j'ai vu, j'ai été du moins fort ému, et je vais tâcher de vous dire la chose naïvement, comme si j'avais une crédulité d'Auvergnat.
J'étais alors médecin de campagne, habitant le bourg de Rolleville, en pleine Normandie. L'hiver, cette année-là, fut terrible. Dès la fin de novembre, les neiges arrivèrent après une semaine de gelées. On voyait de loin les gros nuages venir du nord ; et la blanche descente des flocons commença. En une nuit, toute la plaine fut ensevelie.
Les fermes, isolées dans leurs cours carrées, derrière leurs rideaux de grands arbres poudrés de frimas, semblaient s'endormir sous l'accumulation de cette mousse épaisse et légère.
Aucun bruit ne traversait plus la campagne immobile. Seuls les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s'abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs grands becs.
On n'entendait rien que le glissement vague et continu de cette poussière tombant toujours.
Cela dura huit jours pleins, puis l'avalanche s'arrêta. La terre avait sur le dos un manteau épais de cinq pieds. Et, pendant trois semaines ensuite, un ciel clair, comme un cristal bleu le jour, et, la nuit, tout semé d'étoiles qu'on aurait crues de givre, tant le vaste espace était rigoureux, s'étendit sur la nappe unie, dure et luisante des neiges.
La plaine, les haies, les ormes des clôtures, tout semblait mort, tué par le froid. Ni hommes ni bêtes ne sortaient plus : seules les cheminées des chaumières en chemise blanche révélaient la vie cachée, par les minces filets de fumée qui montaient droit dans l'air glacial.
De temps en temps on entendait craquer les arbres, comme si leurs membres de bois se fussent brisés sous l'écorce ; et, parfois, une grosse branche se détachait et tombait, l'invincible gelée pétrifiant la sève et cassant les fibres.
Les habitations semées çà et là par les champs semblaient éloignées de cent lieues les unes des autres. On vivait comme on pouvait. Seul, j'essayais d'aller voir mes clients les plus proches, m'exposant sans cesse à rester enseveli dans quelque creux.
Je m'aperçus bientôt qu'une terreur mystérieuse planait sur le pays. Un tel fléau, pensait-on, n'était point naturel. On prétendit qu'on entendait des voix la nuit, des sifflements aigus, des cris qui passaient.
Ces cris et ces sifflements venaient sans aucun doute des oiseaux émigrants qui voyagent au crépuscule, et qui fuyaient en masse vers le sud. Mais allez donc faire entendre raison à des gens affolés. Une épouvante envahissait les esprits et on s'attendait à un événement extraordinaire.
La forge du père Vatinel était située au bout du hameau d'Épivent, sur la grande route, maintenant invisible et déserte. Or, comme les gens manquaient de pain, le forgeron résolut d'aller jusqu'au village. Il resta quelques heures à causer dans les six maisons qui forment le centre du pays, prit son pain et des nouvelles, et un peu de cette peur épandue sur la campagne. Et il se mit en route avant la nuit. Tout à coup, en longeant une haie, il crut voir un œuf dans la neige ; oui, un œuf déposé là, tout blanc comme le reste du monde. Il se pencha, c'était un œuf en effet. D'où venait-il ? Quelle poule avait pu sortir du poulailler et venir pondre en cet endroit ? Le forgeron s'étonna, ne comprit pas ; mais il ramassa l’œuf et le porta à sa femme.
« Tiens, la maîtresse, v'là un œuf que j'ai trouvé sur la route ! »
La femme hocha la tête :
« Un œuf sur la route ? Par ce temps-ci, t'es soûl, bien sûr ?
- Mais non, la maîtresse, même qu'il était au pied d'une haie, et encore chaud, pas gelé. Le v'là, j'me l'ai mis sur l'estomac pour qui n'refroidisse pas. Tu le mangeras pour ton dîner ».
L’œuf fut glissé dans la marmite où mijotait la soupe, et le forgeron se mit à raconter ce qu'on disait par la contrée.
La femme écoutait toute pâle. « Pour sûr que j'ai entendu des sifflets l'autre nuit, même qu'ils semblaient v'nir de la cheminée ».
On se mit à table, on mangea la soupe d'abord, puis, pendant que le mari étendait du beurre sur son pain, la femme prit l’œuf et l'examina d'un œil méfiant.
« Si y avait quelque chose dans c't'œuf ?
- Qué que tu veux qu'y ait ?
- J'sais ti, mé ?
- Allons, mange-le, et fais pas la bête ».
Elle ouvrit l’œuf. Il était comme tous les œufs, et bien frais.
Elle se mit à le manger en hésitant, le goûtant, le laissant, le reprenant. Le mari disait : « Eh bien ! qué goût qu'il a, c't'œuf ? »
Elle ne répondit pas et elle acheva de l'avaler ; puis, soudain, elle planta sur son homme des yeux fixes, hagards, alliolés, leva les bras, les tordit et, convulsée de la tête aux pieds, roula par terre, en poussant des cris horribles.
Toute la nuit elle se débattit en des spasmes épouvantables, secouée de tremblements effrayants, déformée par de hideuses convulsions. Le forgeron, impuissant à la tenir, fut obligé de la lier. Et elle hurlait sans repos, d'une voix infatigable :
« J'l'ai dans l'corps ! J'l'ai dans l'corps ! »
Je fus appelé le lendemain. J'ordonnai tous les calmants connus sans obtenir le moindre résultat. Elle était folle.
Alors, avec une incroyable rapidité, malgré l'obstacle des hautes neiges, la nouvelle, une nouvelle étrange, courut de ferme en ferme : « La femme du forgeron qu'est possédée ! » Et on venait de partout, sans oser pénétrer dans la maison ; on écoutait de loin ses cris affreux poussés d'une voix si forte qu'on ne les aurait pas crus d'une créature humaine.
Le curé du village fut prévenu. C'était un vieux prêtre naïf. Il accourut en surplis comme pour administrer un mourant et il prononça, en étendant les mains, les formules d'exorcisme, pendant que quatre hommes maintenaient sur un lit la femme écumante et tordue. Mais l'esprit ne fut point chassé. Et la Noël arriva sans que le temps eût changé.
La veille au matin, le prêtre vint me trouver :
« J'ai envie, dit-il, de faire assister à l'office de cette nuit cette malheureuse. Peut-être Dieu fera-t-il un miracle en sa faveur, à l'heure même où il naquit d'une femme ».
Je répondis au curé :
« Je vous approuve absolument, monsieur l'abbé. Si elle a l'esprit frappé par la cérémonie (et rien n'est plus propice à l'émouvoir), elle peut être sauvée sans autre remède ».
Le vieux prêtre murmura :
« Vous n'êtes pas croyant, docteur, mais aidez-moi, n'est-ce pas ? Vous vous chargez de l'amener ? »
Et je lui promis mon aide. Le soir vint, puis la nuit ; et la cloche de l'église se mit à sonner, jetant sa voix plaintive à travers l'espace morne, sur l'étendue blanche et glacée des neiges. Des êtres noirs s'en venaient lentement, par groupes, dociles au cri d'airain du clocher. La pleine lune éclairait d'une lueur vive et blafarde tout l'horizon, rendait plus visible la pâle désolation des champs. J'avais pris quatre hommes robustes et je me rendis à la forge. La possédée hurlait toujours, attachée à sa couche. On la vêtit proprement malgré sa résistance éperdue, et on l'emporta. L’église était maintenant pleine de monde, illuminée et froide ; les chantres poussaient leurs notes monotones ; le serpent ronflait ; la petite sonnette de l'enfant de chœur tintait, réglant les mouvements des fidèles. J'enfermai la femme et ses gardiens dans la cuisine du presbytère, et j'attendis le moment que je croyais favorable.
Je choisis l'instant qui suit la communion. Tous les paysans, hommes et femmes, avaient reçu leur Dieu pour fléchir sa rigueur. Un grand silence planait pendant que le prêtre achevait le mystère divin. Sur mon ordre, la porte fut ouverte et les quatre aides apportèrent la folle. Dès qu'elle aperçut les lumières, la foule à genoux, le chœur en feu et le tabernacle doré, elle se débattit d'une telle vigueur, qu'elle faillit nous échapper, et elle poussa des clameurs si aiguës qu'un frisson d'épouvante passa dans l'église ; toutes les têtes se relevèrent ; des gens s'enfuirent. Elle n'avait plus la forme d'une femme, crispée et tordue en nos mains, le visage contourné, les yeux fous. On la traîna jusqu'aux marches du chœur et puis on la tint fortement accroupie à terre. Le prêtre s'était levé ; il attendait. Dès qu'il la vit arrêtée, il prit en ses mains l'ostensoir ceint de rayons d'or, avec l'hostie blanche au milieu, et, s'avançant de quelques pas, il l'éleva de ses deux bras tendus au-dessus de sa tête, le présentant aux regards effarés de la démoniaque. Elle hurlait toujours, l’œil fixé, tendu sur cet objet rayonnant.
Et le prêtre demeurait tellement immobile qu'on l'aurait pris pour une statue. Et cela dura longtemps, longtemps. La femme semblait saisie de peur, fascinée ; elle contemplait fixement l'ostensoir, secouée encore de tremblements terribles, mais passagers, et criant toujours, mais d'une voix moins déchirante. Et cela dura encore longtemps.
On eût dit qu'elle ne pouvait plus baisser les yeux, qu'ils étaient rivés sur l'hostie ; elle ne faisait plus que gémir ; et son corps raidi s'amollissait, s'affaissait. Toute la foule était prosternée, le front par terre. La possédée maintenant baissait rapidement les paupières, puis les relevait aussitôt, comme impuissante à supporter la vue de son Dieu. Elle s'était tue. Et puis soudain, je m'aperçus que ses yeux demeuraient clos. Elle dormait du sommeil des somnambules, hypnotisée, pardon ! Vaincue par la contemplation persistante de l'ostensoir aux rayons d'or, terrassée par le Christ victorieux. On l'emporta, inerte, pendant que le prêtre remontait vers l'autel. L'assistance, bouleversée, entonna le Te Deum d'action de grâces. Et la femme du forgeron dormit quarante heures de suite, puis se réveilla sans aucun souvenir de la possession ni de la délivrance. Voilà, mesdames, le miracle que j'ai vu.
Le docteur Bonenfant se tut, puis ajouta d'une voix contrariée : « Je n'ai pu refuser de l'attester par écrit ».
Un jour, un pauvre bûcheron travaillait dans la forêt. Il abattait des arbres et il en faisait des bûches. Au moment de la pause, il vit une fée des bois debout sur une feuille, non loin de là. Il ferma les yeux, se les frotta et les rouvrit : elle était encore là !
- Je suis venue t'offrir trois souhaits, lui expliqua-t-elle. Tes trois prochains souhaits vont se réaliser. Sois raisonnable. Et elle disparut. Son travail terminé, le bûcheron rentra chez lui et raconta à sa femme ce qui lui était arrivé. Elle ne crut pas un mot du récit de son mari.
- Tu as dû rêver, lui lança-t-elle en riant. Cela dit, on ne sait jamais, fais attention avant de souhaiter quoi que ce soit ! Ils réfléchirent longtemps ensemble. Est-ce qu'ils allaient demander de l'or, des bijoux, une belle maison ? Ils discutèrent sur tout sans pouvoir se mettre d'accord et, finalement, le bûcheron dit :
- Moi, j'ai faim ! Mangeons d'abord. – Hélas ! Il n'y a que de la soupe, se
désola sa femme. Je n'avais pas d'argent pour acheter de la viande.
- Encore de la soupe ! grogna le bûcheron. Comme j'aimerais avoir une bonne saucisse bien grasse à manger ce soir. À peine eût-il prononcé ces mots qu'une bonne saucisse bien grasse apparut sur la table de la cuisine.
- C'est malin ! Hurla sa femme. Tu as gâché un de nos précieux souhaits ! Et elle continua à crier jusqu'à ce qu'il ne puisse plus la supporter. Il s'exclama :
- Je voudrais que cette saucisse te pende au bout du nez ! Aussitôt, la grosse saucisse sauta en l'air et vint se coller au bout du nez de sa femme.
Elle n'arrivait plus du tout à parler et, pourtant, sa colère était terrible d'autant que le bûcheron se moquait de son allure grotesque. Elle tira et tira sur la saucisse, il tira et tira. Mais la saucisse ne bougea pas. Le bûcheron cessa de rire quand il se souvint qu'il n'avait plus qu'un seul souhait :
- Demandons toutes les richesses du monde.
- Quel bien cela me fera-t-il, pleurait-elle. Je ne pourrai pas en profiter un seul instant. Les gens se moqueront de moi où que j'aille. Le bûcheron aimait sa femme et c'était un brave homme aussi finit-il par se mettre d'accord avec
elle. Ils n'eurent plus qu'à souhaiter d'être débarrassés de cette saucisse gênante. Le bûcheron prononça le souhait, et, aussitôt, la saucisse disparut. Il s'assit avec sa femme pour manger la soupe qu'elle avait préparée. Pendant longtemps, la seule chose sur laquelle ils tombaient d'accord, c'était sur leur bêtise. Ils se reprochèrent aussi de n'avoir pas mangé la saucisse quand elle était apparue sur la table !
En cliquant sur le lion, vous trouverez l'histoire en PDF
Une vieille femme était en train de faire du pain d'épice. Comme il lui restait de la pâte, elle façonna un petit bonhomme. Avec des raisins secs, elle dessina des yeux, un nez, un grand sourire et les boutons de son habit. Puis elle le mit à cuire. Au bout d'un moment, elle entendit tambouriner à la porte du four...
Elle l'ouvrit et, à sa grande surprise, le petit bonhomme de pain d'épice en sortit d'un bond. Elle voulut l'attraper, mais il lui échappa en criant :
Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! Elle le poursuivit dans le jardin où son mari travaillait. Il posa sa bêche et voulut aussi le saisir, mais quand le bonhomme
de pain d'épice passa devant lui, il lui lança :
Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! En arrivant sur la route, il rencontra une vache. La vache l'appela, mais le bonhomme de pain d'épice cria par-dessus son épaule :
J'ai échappé à une vieille femme. J'ai échappé à un vieil homme. Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! La vache se mit à le poursuivre, suivie du vieux et de la vieille. Le bonhomme de pain d'épice rencontra un cheval.
Arrête-toi dit le cheval, je voudrais te manger. Mais le bonhomme de pain d'épice répondit :
J'ai échappé à une vieille femme. J'ai échappé à un vieil homme. J'ai échappé à une vache. Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! Il rencontra des paysans qui rentraient du foin. Ils le regardèrent tous passer. Et le bonhomme de pain d'épice leur cria :
Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! Les paysans rejoignirent le cortège, derrière la vieille femme, le vieil homme, la vache et le cheval. Puis le bonhomme de pain d'épice rencontra un renard et lui dit :
Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m'attraperas pas, je suis le bonhomme de pain d'épice ! Alors, le rusé renard lui répondit :
Mais je ne veux pas t'attraper ! Après avoir dépassé le renard, le bonhomme de pain d'épice dut s'arrêter devant une rivière large et profonde. Le renard vit la vieille femme, le vieil homme, la vache, le cheval et les paysans qui poursuivaient le bonhomme de pain d'épice, alors il lui proposa :
Monte sur mon dos, je te fais traverser la rivière. Le bonhomme de pain d'épice monta sur le dos du renard qui commença à nager. Au milieu de la rivière, là où l'eau est profonde, le renard ordonna :
Monte sur ma tête, bonhomme de pain d'épice ou tu vas être mouillé. Le bonhomme de pain d'épice se mit debout sur la tête du renard. Comme le courant était rapide, le renard lui dit : - Monte plutôt sur mon museau. Je ne veux pas que tu te noies. Le bonhomme de pain d'épice glissa sur le museau du renard. Mais quand ils arrivèrent de l'autre côté de la rivière, sains et saufs, le renard brusquement ouvrit la gueule et, GLOUP ! Il happa le bonhomme de pain d'épice. On n'en a plus jamais entendu parler depuis...
En cliquant sur l'image ci-dessus vous trouverez l'histoire en PDF
Les anges de l'Avent sont quatre, comme les quatre semaines qui nous préparent à Noël. Ils viennent en visite sur terre, portant des vêtements d'une couleur différente, chacun d'entre eux représente une qualité particulière.
L'Ange Bleu. Au cours de la première semaine, un grand ange descend du ciel pour inviter les hommes à se préparer pour Noël. Il est habillé avec une grande cape bleue, tissé de silence et de paix. Le bleu de sa cape représente justement le silence et le recueillement.
L'Ange Rouge. Au cours de la deuxième semaine, un ange avec une cape rouge descend du ciel, portant de sa main gauche un panier vide. Le panier est tissé de rayons de soleil et ne peut contenir que ce qui est léger et délicat. L'Ange rouge passe sur toutes les maisons et cherche, regarde dans le cœur de tous les hommes, pour voir s'il trouve un peu d'amour... S'il le trouve, le prend et le met dans le panier et le porte haut, dans le ciel - quoi ? Et là-Haut, les âmes de tous ceux qui sont enterrés sur terre et tous les anges prennent cet amour et en font la lumière pour les étoiles. Le rouge de sa cape représente l'amour.
L'Ange Blanc. Dans la troisième semaine, un ange blanc et lumineux descend sur terre. Il tient un rayon de soleil dans sa main droite. Il va vers les hommes qui gardent au cœur l'amour et les touche avec son rayon de lumière. Ils se sentent heureux parce que dans l'hiver froid et sombre, ils sont illuminés et éclairés. Le soleil brille dans leurs yeux, enveloppe leurs mains, leurs pieds et tout le corps. Même les plus pauvres et les humbles sont ainsi transformés et ressemblent aux anges, parce qu'ils ont l'amour dans le cœur. Seuls ceux qui ont l'amour dans le cœur peuvent voir l'ange blanc... le blanc est le symbole de la lumière et brille dans le cœur de ceux qui croient.
L'Ange Violet. Dans la quatrième et dernière semaine de l'Avent, un ange avec une cape violette apparaît dans le ciel. L'Ange violet passe sur toute la terre en tenant avec son bras gauche une cithare d'or. C'est bientôt l'arrivée du Seigneur. La couleur violette est formée par l'union du bleu et du rouge, donc sa cape représente l'amour véritable et profond, qui naît quand on est silencieux et que l'on écoute la voix du Seigneur en nous.
Une veuve avait deux filles, l’une jolie et courageuse, l’autre paresseuse et laide. C’était à la seconde qu’elle donnait sa préférence, parce que cette fille laide et paresseuse était sa propre fille et l’autre avait tout le travail à faire dans la maison dont elle était la Cendrillon. Elle devait chaque jour aller sur la grand-route s’asseoir près du puits et filer, filer tellement que les doigts lui en saignaient. Un jour donc, que sa quenouille était toute poisseuse et tachée de sang, la malheureuse se pencha sur le puits pour la laver mais la quenouille lui échappa des mains et tomba tout au fond du puits. En pleurant elle courut raconter son malheur à la marâtre, qui lui cria dessus. Elle fut assez impitoyable pour lui dire : puisque que tu as laissé tomber la quenouille, tu n’as qu’à aller toi-même la chercher ! La pauvre retourna près du puits, se tortura en se demandant comment faire et pour finir, dans son affolement, sauta elle-même dans le puits pour en rapporter la quenouille. En tombant elle s’évanouit ; et lorsqu’elle se réveilla et repris ses sens, elle était dans une belle prairie, sous le brillant soleil, et il y avait autour d’elle des milliers et des milliers de fleurs. Elle s’avança dans cette prairie et arriva devant un
four à pain où cuisait la fournée, et voilà que les pains, de l’intérieur se mirent à appeler : « Retire-moi ! Retire-moi ! Sinon je vais brûler, je suis déjà bien cuit et plus que cuit ! » Elle y alla, saisit la longue pelle de four et sortit un à un tous les pains jusqu’au dernier. Puis elle poursuivi sa marche et arriva près d’un pommier chargé de pommes en quantité énorme, et là aussi on l’appela : « Secoue-moi ! Secoue-moi ! Nous les pommes, nous sommes toutes mûres ! Alors, elle secoua l’arbre et les pommes tombèrent comme s’il pleuvait, et elle le secoua jusqu’à ce qu’il n’en restât
plus une sur l’arbre, puis elle les mit soigneusement en tas avant de se remettre en route. Pour finir, elle arriva près d’une petite maison où une vieille regardait par la fenêtre, mais elle avait de si longues dents, cette vieille que la fillette dans sa peur, voulu se sauver à toutes jambes. -Pourquoi t’effrayes-tu ma chère enfant ? lui dit la vieille femme. Reste avec moi, et si tu fais bien ton travail, si tu me tiens la maison bien en ordre, tout n’en n’ira que mieux pour toi. Surtout, tu dois veiller à bien faire mon lit et secouer soigneusement l’édredon pour en faire voler les plumes, parce qu’alors, il neige sur le monde. Je suis Frau (dame) Holle. Le ton aimable et les bonnes paroles de la vieille
réconfortèrent son cœur et lui rendirent son courage : elle accepta son offre et entra à son service, s’acquittant de sa tâche à la grande satisfaction de Frau Holle, battant et secouant son édredon jusqu’à faire voler les plumes de tous côtés, légères et dansantes comme des flocons de neige. En retour, elle avait la bonne vie chez elle : jamais un mot méchant et tous les jours du bouilli et du rôti. Mais quand elle fut restée un bon bout de temps chez Frau Holle, elle devint triste peu à peu, sans trop savoir pourquoi quand cela commença, ni ce qui lui pesait si lourd sur le cœur ; enfin elle se rendit compte qu’elle avait le mal du pays. Elle savait bien, pourtant, qu’elle était mille fois mieux traitée ici que chez elle, mais elle n’en languissait pas moins de revoir sa maison.
Je m’ennuie de chez moi, finit-elle par dire à Frau Holle, et bien que je sois beaucoup mieux ici, je voudrais remonter là-haut et retrouver les miens. Je sens que je ne pourrais pas rester plus longtemps.
Il me plaît que tu aies envie de rentrer chez toi, dit Frau Holle, et puisque tu m’as servi si fidèlement, je vais te ramener moi-même là-haut. Elle la prit par la main et la conduisit jusque devant un grand portail, une porte monumentale dont les battants étaient ouverts ; au moment où la jeune fille allait passer, une pluie d’or tomba sur elle, dense et drue, et tout l’or qui tomba resta sur elle, la couvrant et la recouvrant entièrement. C’est ce que je te donne pour avoir été si diligente et soigneuse dans ton travail lui dit Frau Holle, en lui tendant en plus, sa quenouille qui était tombée au fond du puits. La grand-porte se referma alors, et la jeune fille se retrouva sur le monde, non loin de chez sa mère. Et quand elle entra dans la cour, le coq, perché sur le puits, chanta : Cocorico ! Cocorico !
La demoiselle d’or est ici de nouveau. Elle arriva ensuite chez sa mère, et là, parce qu’elle était couverte de tant d’or, elle reçut bon accueil aussi bien de sa mère que de sa demi-sœur. La jeune fille leur raconta tout ce qu’il lui était advenu, et quand la mère apprit de quelle manière elle était arrivée à cette immense richesse, sa seule idée fut de donner à sa fille, la paresseuse et laide, le même bonheur. Il fallut donc qu’elle allât comme sa sœur, s’asseoir à côté du puits pour filer ; et que pour que sa quenouille fût poisseuse de sang, elle dut se piquer le doigt et s’égratigner la main dans les épines ; elle jeta ensuite sa quenouille dans le puits et sauta elle-même comme l’avait fait sa sœur.
Et il lui arriva la même chose qu’à elle : elle se retrouva dans la même prairie et emprunta le même chemin, arriva devant le même four, où elle entendit semblablement le pain crier : Retire-moi ! Retire-moi ! Sinon je vais brûler, je suis déjà bien cuit et plus que cuit ! Mais la paresseuse se contenta de répondre : plus souvent, tiens ! Que je vais me salir ! Et elle passa outre. Lorsqu’elle arriva un peu plus loin près du pommier, il appela et cria : Secoue-moi, secoue-moi ! Nous les pommes nous sommes toutes mûres ! Mais la vilaine ne se retourna même pas et répondit : fameuse idée, oui ! Pour qu’il m’en tombe une sur la tête. Et elle continua son chemin. Lorsqu’elle arriva de devant la maison de Frau Holle, comme elle avait déjà entendu parler de ses longues dents elle n’eut pas peur et se mit aussitôt à la servir. Le premier jour tout alla bien, elle fit du zèle, obéit avec empressement et vivacité, car elle songeait à tout l’or que cela lui vaudrait bientôt ; mais le deuxième jour, déjà, elle commença à paresser et à traîner, et beaucoup plus le troisième jour, car elle ne voulut même pas se lever ce matin-là. Elle ne faisait pas non plus le lit de Frau Holle comme elle devait le faire, négligeait de secouer l’édredon et de faire voler les plumes. Frau Holle ne tarda pas à se lasser d’une telle négligence et lui donna congé. La fille
paresseuse s’en montra ravie, pensant que venait le moment de la pluie d’or ; mais si Frau Holle la conduisit aussi elle-même à la grand-porte, au lieu de l’or, ce fut une grosse tonne de poix qui lui tomba dessus. Voilà la récompense que t’ont méritée tes services ! lui dit Frau Holle, qui referma aussitôt la grand-porte. La paresseuse rentra chez elle, mais couverte de poix des pieds à la tête ; et le coq, sur le puits, quand il la vit, chanta : Cocorico ! Cocorico ! La sale demoiselle est ici de nouveau. La poix qui la couvrait colla si bien à elle que, de toute sa vie, jamais elle ne put l’enlever.
Dicton du pays hessois quand il neige : « Frau Holle fait son lit ».
En cliquant sur le coq vous trouverez l'histoire en PDF
Lorsque tu te promèneras, regarde le clocher de ton église. Regarde-le bien. Écoute sa cloche chanter. L’entends-tu qui te raconte des histoires ? L’entends-tu bien ? Laisse-toi bercer par elle et ne la condamne pas si par mégarde elle te réveille un jour, trop tôt à ton goût et songe à l’histoire de la cloche qui ne voulait plus chanter...
Il était une fois une petite église perchée au sommet d’une montagne. Il était une fois un petit village de paysans rudes mais croyants. Ils croyaient en la beauté, ils croyaient en l’amour et la bonté. Et là-haut, tout là-haut, lorsqu’ils allaient écouter Albin, le petit curé de leur village, ils se mettaient à croire au paradis. C’était un paradis d’air pur que leur racontait Albin, un paradis où intelligence n’équivaut pas à mesquinerie, un paradis où
l’on peut être bon sans que personne ne se moque, sans que personne ne se méfie. Il était rempli de fougue et de lumière, et les villageois ne se lassaient pas d’aller écouter cet extraordinaire conteur. Aucun de ses sermons ne se ressemblait. On voyait bien que le curé ne les préparait jamais. Il levait simplement les bras au ciel, lorsque la cloche cessait de carillonner. On avait alors l’impression que s’écoulait sur lui un fluide d’étrange densité, un fluide magique qui soudain jaillissait de ses lèvres sous forme de conte.
Chaque jour, les villageois allaient à l’église, le cœur en fête. Le petit curé était d’humeur toujours joyeuse et tous l’aimaient. Certains parfois se demandaient si son dieu était vraiment tel qu’il le décrivait. Mais ils l’aimaient tellement, ce curé-là, que leurs doutes s’évanouissaient à chacun de ses nombreux sermons. Il racontait si bien la vie, l’amour et le bonheur que tous avaient envie de croire à ce dieu bon, généreux, à ce dieu gai et plein de fantaisie.
Un jour pourtant, les gens de la ville voulurent se mêler de la vie de ce petit village perdu. On écouta les sermons du petit curé. On fut franchement choqué. Ce curé était-il vraiment curé ? Il était un peu trop païen pour un ecclésiastique. Comment pouvait-il parler aussi facilement de la nature et de sa magie, de ce dieu gai et tolérant ? Les gens de la ville s’en allèrent, scandalisés, laissant là les paysans avec leur petit curé. Les villageois reprirent leur vie quotidienne. Ils étaient seulement un peu perplexes. Quelques-uns renoncèrent à aller à l’église de peur des représailles du dieu de la ville.
Bientôt d’ailleurs, une commission venue de la plaine décida de renvoyer ce curé marginal. La ville s'attendait à ce que celui-ci proteste, elle pensait qu'il allait essayer de mobiliser la population pour faire opposition à cette décision... Il n'en fut rien. Discret, Albin emballa avec soin ses affaires et laissa l'église à son successeur sans faire d'histoire. Pour leur part, les villageois, scandalisés par ce renvoi peu élégant étaient prêts à faire la guerre aux gens de la ville, prêts à faire souffrir le nouveau curé qui était un citadin... Mais le petit curé s'y opposa fermement. Il se retira dans une petite maison un peu à l'écart du village. Il ne chercha pas d'autres églises où exercer son art. Il aimait trop sa montagne et ses habitants pour s'exiler. Bientôt, on vit Albin cultiver la terre. Quelques chèvres, quelques poules... Il était heureux ainsi et ne regrettait rien. Il vivait sa religion avec le sourire. Il communiait avec la terre et les bêtes, et l'amour qu'il leur prodiguait les faisait prospérer. On chuchotait parfois que les animaux du petit curé étaient magiques.
Voyez, disait l'un, comme leur pelage est brillant. Il est si brillant qu'il éclaire même la nuit. Et un autre de renchérir : Et leur regard ? Avez-vous vu leur regard ? Presque humain. Cet homme réussit des miracles.
Mais, le petit curé ne se souciait guère de ces commentaires et il continuait à vivre tranquillement. Parfois, il essayait d'expliquer que ces bêtes n'étaient pas plus magiques que celles des paysans... qu'elles étaient juste un peu mieux soignées, qu'il les respectait peut-être plus que les paysans ne respectaient les leurs...
Plus encore que ses sermons de jadis, sa façon de vivre donnait envie à chacun de connaître son dieu, de le vivre comme il le vivait. Les villageois comprenaient que tous les contes qu'il avait clamés du haut de sa chaire n'étaient pas une chimère, mais bel et bien réalité. Ils comprenaient soudain avec une netteté étonnante que la réalité, le pouvoir de vie n'était pas toujours là où l'on pensait et que l'apparence n'était rien en comparaison avec l'invisible.
Quant à l'église, jour après jour elle se vidait. Les villageois préféraient rendre visite au curé déchu. Un mot de lui, et ils repartaient, heureux. Souvent, ils se contentaient de le regarder de loin, s'occuper de son jardin ou de ses bêtes.
Le nouveau curé manquait de fantaisie et son sourire, de chaleur. Il était à l'image de son dieu rigide et vengeur. Bientôt il se retrouva seul dans son église à prêcher des sermons apocalyptiques. Les villageois seraient jetés en enfer, cet enfer sans dieu vengeur, puisque dieu ne se trouve qu'au paradis. Somme toute ils n'y perdaient pas au change. Le dieu de ce curé était décidément trop belliqueux pour que l'on ait envie de le fréquenter de trop près, même au paradis. Chaque jour l'un ou l'autre habitant curieux, allait recueillir quelques bribes de tant de paroles criant vengeance, la tête dans l'entrebâillement de la porte. Il s'en allait vite et courait chez l'ami des bêtes et des hommes, soulagé d'y trouver réconfort et sourires.
Bientôt, les cloches de l'église furent lasses, elles aussi de carillonner pour rien. Et un beau jour elles se turent, faute de soins. La façade de l'église se fissura, éprouvée par tant de hargne. Quant à Dieu, il avait déserté depuis fort longtemps cette église où l'on ne savait plus parler d'amour. Il avait rejoint le gentil petit curé dans sa bâtisse ainsi que l'avaient fait tous les villageois.
Les saisons passèrent, les cloches ne rythmaient plus la vie du village. Un nouvel hiver arriva, Noël approchait. Une ombre de tristesse passait parfois dans les yeux des habitants. Ce serait le premier Noël sans messe. Le premier Noël où les cloches ne célébreraient pas la naissance de Jésus. Et c'était dur pour ces gens-là car la fête de Noël était sacrée pour eux. Ils se préparaient, malgré tout, à la fête, le cœur un peu lourd.
La veille de Noël arriva. Tous les villageois s'étaient rassemblés devant la maison d’Albin. Quant au curé de la ville, il était resté seul dans son église, à gesticuler et à vociférer. Il en était à insulter le village et ses habitants, lorsqu'un bruit étrange venant du clocher attira son attention. Il se tut alors et se précipita vers la tour de l'église. Il grimpait lentement, prêt à toutes les rencontres, prêt surtout à frapper l’intrus qui osait ainsi l’interrompre, lui, l'élu de Dieu, en plein discours. Le bruit se faisait de plus en plus intense, l'ecclésiastique pressa le pas. Lorsqu'il arriva enfin dans le clocher, il était déjà trop tard, les cloches avaient disparu avec leur voleur. Par où ? Le curé se le demandait bien. Il passa la tête par-dessus la rambarde et ce qu'il vit le stupéfia. Il se frotta les yeux à deux reprises avant d'admettre enfin que ce qu'il voyait était vrai. Les deux cloches s'étaient envolées et voguaient dans les airs, comme si elles étaient attirées par quelque obscure destination.
L'ecclésiastique quitta son observatoire, dévala quatre à quatre le petit escalier en colimaçon et se mit à suivre les cloches. C'était bien étrange de voir ce drôle de bonhomme vêtu de sa soutane, le nez en l'air, courir après des cloches ailées.
C'était curieux, mais personne n'était là pour le voir. Le pauvre hommetrébuchait, glissait sur le sentier verglacé, tombait, se relevait péniblement, sans jamais quitter les cloches des yeux. Il ne pensait plus à tous ces villageois incroyants, il ne songeait plus au châtiment de Dieu qui allait immanquablement s'abattre sur le village... Il ne pensait qu'à ces cloches, les ingrates, qui s’enfuyaient à tire d'ailes. Où pouvaient-elles donc aller ainsi ? Et ce n'est que quand elles se mirent à carillonner joyeusement au-dessus de la chaumière de son prédécesseur que l'ecclésiastique comprit. Il comprit avec effroi qu'il s'était trompé, que Dieu était du côté de ces pauvres montagnards, dans cette maison proprette et lumineuse. Le curé tomba alors à genoux dans la neige et se mit à pleurer.
Vous trouverez l'histoire en PDF en cliquant sur le toutou
N'hésitons pas à plonger dans un bon livre, pour ma part je vais commercer le livre de Michel Bussi, "Qui a tué le petit prince?"Et vous quel livre lisez-vous ?
Tout le monde connaît saint Don Bosco et son admirable apostolat auprès des jeunes, qui lui vaut d'être appelé "père et maître des jeunes". Il existe de nombreuses anecdotes sur la vie de ce grand saint, mais peu connaissent celle du chien qui lui a sauvé la vie à plusieurs reprises.
La première rencontre
Vers 1883, Don Bosco marchait sur une route dangereuse de Turin lorsqu'un grand chien aux oreilles pointues, au pelage abondant et à la queue relevée se mit à le suivre. Lorsque Don Bosco le vit, il s'approcha de lui et le caressa. À partir de ce moment, le chien apparut chaque fois que le saint se trouvait seul la nuit dans un endroit dangereux. Comme il avait le poil gris, Don Bosco l'appela "Grigio" (gris).
Un chien comme sauveur
On raconte que Don Bosco était détesté par les hérétiques vaudois, qui rejetaient le culte des saints, la prêtrise et les sacrements. Un jour, l'un des Vaudois a tenté de l'abattre, mais la tentative d'assassinat a échoué. Lorsque le coup de feu a été entendu, le Gris est apparu pour attaquer l'hérétique et le mettre en fuite.
Une autre fois, des bandits ont attaqué Don Bosco, ils l'ont saisi par l'épaule et ont mis sa tête dans un sac. Sorti de nulle part, le Gris a sauté sur l'un des bandits et l'a poussé à terre. Alors qu'il était allongé, le chien le saisit au cou avec ses dents. Don Bosco demanda alors au Gris de lâcher le bandit et de le laisser partir. L'animal obéit et disparut.
Une autre fois, un homme voulut attaquer Don Bosco avec un poteau de clôture, mais le saint lui donna un coup de poing pour se défendre. Surpris par cette réaction, le malfaiteur appela ses complices à l'aide. Le Gris arriva alors, bondit autour de lui et aboya.
- "S'il vous plaît, retenez votre chien - ne le laissez pas me mordre", a crié l'un des hommes.
- "Et que voulez-vous que je fasse", dit Don Bosco.
- "S'il vous plaît, pardonnez-nous, Monsieur le Curé, nous sommes de pauvres gens ; ils nous ont donné mille francs...".
- "Et pour cela, vous m'auriez tué" ?
- "Rappelez votre chien, s'il vous plaît !"
- "Auparavant, vous me promettez de me laisser désormais en paix".
Un très vieil homme, rencontrant des gens, les saluait en disant : « Bonjour, paix, santé et bon sentiment ». C'était son salut, même si parfois personne ne le comprenait. Jusqu'au jour où un jeune garçon lui a demandé quelle était la signification de cette salutation. Celui-ci, surpris par la curiosité du petit garçon, répondit : « La paix, la santé et le bon sentiment sont les choses les plus importantes pour bien vivre. La paix vous donne la sérénité ; la santé vous donne la force et la vigueur physique pour continuer ; le bon sentiment est ce qui vous empêche de perdre vos sens et vous fait reconnaître le bien du mal. Chacune de ces choses a besoin de l'autre car il n'y a pas de Paix sans Santé, pas de Santé sans Paix, mais surtout pas de Paix et pas de Santé sans Bon sentiment ».
Le jeune garçon, satisfait, s'est rendu compte que c'était le meilleur souhait que les gens pouvaient faire l'un pour l'autre.
Qui ne connaît l’histoire des rois mages qui, guidés par une étoile, se rendirent à Bethléem rendre hommage à l’enfant Jésus ?
Le premier s’appelait Gaspard. Il avait le teint clair des Européens, et apportait de l’or.
Le second, Melchior, avait la peau brune des gens de Palestine et d’Arabie. Celui-là était porteur d’encens.
Le troisième, Balthazar, était couleur de nuit sans lune et ses dents brillaient comme brillent les dents des Africains. Ce dernier offrit à l’enfant Jésus de la myrrhe.
On sait moins ce qui leur advint sur le chemin du retour. Ils étaient savants en beaucoup de choses, certes, mais cela n’empêcha point qu’ils se perdirent bel et bien, n’ayant plus le secours de l’étoile pour les aider. Après avoir erré plusieurs jours dans le désert, à bout de nourriture et sans eau, ils aperçurent enfin une misérable cahute devant laquelle se tenaient un couple et deux enfants. Les joues décharnées, les yeux brillants de faim, ils firent pourtant bon accueil aux mages, les invitèrent à entrer, et leur offrirent un peu du peu qu’ils avaient : de l’eau pour se rafraîchir.
- C’est que nous avons faim aussi, dit Melchior. Un peu de pain, même rassis, ferait l’affaire.
- Hélas, soupira la femme, nous n’avons plus qu’un peu de farine, de lait, d’huile d’olive, une noisette de beurre ; juste de quoi faire une galette que nous partagerons entre les enfants.
Ensuite, il ne nous restera plus qu’à nous jeter dans le puits ou à mourir de faim. Les mages se regardèrent.
- Faites la galette ma brave femme, dit Gaspard.
La femme obéit. La galette était tout juste suffisante pour une personne.
Gaspard, qui avait le teint clair des Européens, plia la pâte en deux, et la galette doubla en volume. Melchior, le mage à la peau brune des gens de Palestine et d’Arabie, plia de nouveau la pâte en deux, et il y en eu pour quatre. Balthazar, le roi Nègre couleur de nuit sans lune, plia encore la pâte en deux, et il y en eut pour huit. Le couple remercia chaleureusement les mages. La femme étala la pâte et mit la galette à cuire. Elle était dorée à point. L’homme se gratta la tête, le couteau à la main.
- C’est que cette galette est une galette pour huit, et nous sommes sept. Le partage sera difficile.
- La huitième part est celle du mendiant, dit Balthazar.
- Quel mendiant, dit homme ?
- Celui qui vient et que vous ne voyez pas encore.
À ce moment-là le plus jeune des enfants, un garçon, recracha quelque chose. C’était une bague que Melchior avait glissée – volontairement ou non, l’histoire ne le dit pas - dans la pâte. L’enfant voulut rendre le bijou. Le mage sourit, ôta la couronne de sa tête et en coiffa l’enfant. Tout enfant est roi, dit-il. Tel est le message que délivrera un autre enfant, né il y a peu non loin d’ici. Pour commémorer ce jour, je veux que chaque année on fasse une galette, qu’on n’oublie pas la part du pauvre, qu’on y glisse une fève pour désigner un roi ou une reine, ne serait-ce que pour une journée. Les pauvres gens promirent de respecter la volonté des mages. C’est ainsi que naquit la tradition de la galette des rois, qu’elle se répandit, et qu’on se la transmit jusqu’à nos jours.
Quatre bougies brûlaient dans leur bougeoir de l'Avent. Le silence régnait, et on entendait les bougies se parler.
La première bougie soupira et dit : "Mon nom est Paix, je brille d'une lumière claire, mais les humains ne souhaitent pas la paix, ils ne me veulent pas". La flamme se réduisit et finit par s'éteindre.
La deuxième bougie dit : "Mon nom est la Foi, mais je suis devenue inutile. Les humains ne souhaitent plus connaître Dieu. Ma flamme n'a plus de sens". Elle s'éteint.
Triste et avec une douce voix, la troisième bougie dit : "Mon nom est Amour, je n'ai plus la force de brûler, les humains m'ignorent, ils ne voient qu'eux-mêmes et pas ceux qu'ils devraient aimer". Et la troisième bougie s'éteint également.
Un enfant arriva dans la pièce avec les larmes aux yeux : "Votre rôle est de brûler et non pas de vous éteindre". Soudain on entendit la voix de la quatrième bougie : "Ne t'inquiètes pas, aussi longtemps que je brûle, je peux rallumer les autres. Mon nom est Espoir."
L'enfant pris la flamme de l'Espoir et ralluma celle de la Paix, la Foi et l'Amour.
Pour les chrétiens, cette couronne est aussi le symbole du Christ Roi, le houx rappelant la couronne d'épines posée sur la tête du Christ avant sa mise en croix.
Elles marquent les quatre dimanches qui précédent Noël.
Que symbolisent ces 4 bougies ?
Les grandes étapes du salut avant la venue du messie.
La première est le symbole du pardon accordé à Adam et Ève
La deuxième est le symbole de la foi d'Abraham et des patriarches qui croient au don de la terre promise
La troisième est le symbole de la joie de David dont la lignée ne s'arrêtera pas. Elle témoigne de l'alliance avec Dieu
La quatrième est le symbole de l'enseignement des prophètes qui annoncent un règne de justice et de paix
Il sera là lorsque la dernière bougie sera allumée.
Le plus souvent les bougies sont rouges pour évoquer le feu et la lumière. Sur les couronnes d'inspiration suédoise, les bougies sont blanches, couleur de fête et de pureté. En Autriche on les choisit violettes car cette couleur est symbole de pénitence.
Vier Kerzen brannten am Adventskranz. So still, dass man hörte, wie die Kerzen zu reden begannen.
Die erste Kerze seufzte und sagte: “Ich heiße Frieden. Mein Licht leuchtet, aber die Menschen halten keinen Frieden. “
Ihr Licht wurde immer kleiner und verlosch schließlich ganz.
Die zweite Kerze flackerte und sagte: “Ich heiße Glauben. Aber ich bin überflüssig. Die Menschen wollen von Gott nichts wissen. Es hat keinen Sinn mehr, dass ich brenne.”
Ein Luftzug wehte durch den Raum, und die zweite Kerze war aus.
Leise und traurig meldete sich nun die dritte Kerze zu Wort. “Ich heiße Liebe. Ich habe keine Kraft mehr zu brennen. Die Menschen stellen mich an die Seite. Sie sehen nur sich selbst und nicht die anderen, die sie lieb haben sollen. “
Und mit einem letzten Aufflackern war auch dieses Licht ausgelöscht.
Da kam ein Kind in das Zimmer. Es schaute die Kerzen an und sagte: “Aber, aber, Ihr sollt doch brennen und nicht aus sein!” Und fast fing es an zu weinen.
Da meldete sich auch die vierte Kerze zu Wort. Sie sagte: “Hab keine Angst! Solange ich brenne, können wir auch die anderen Kerzen wieder anzünden. Ich heiße Hoffnung.”
Mit einem Streichholz nahm das Kind Licht von dieser Kerze und zündete die anderen Lichter wieder an.
ou comment savoir ce qui est bien et ce qui est mal ?
Haut comme trois pommes, Jiminy Cricket est juché sur l’épaule de Pinocchio pour lui souffler à l’oreille ce qu’il doit faire ou ne pas faire. Au début, le pantin n’écoute pas le grillon. Puis, petit à petit, il commence à prêter l’oreille à cette petite voix qui le conseille.
Notre petite voix intérieure
Nous avons tous un Jiminy Cricket qui nous rappelle à l’ordre lorsque nous agissons mal. C’est notre conscience. Cette petite voix, on l’entend parfois, quand on s’apprête à commettre quelque chose dont on ne sera pas fier. Parfois, elle semble nous avertir : « Attention, vous vous mettez dans le pétrin… » Et on dirait l’écho d’une petite musique bien connue : « Tu ne mentiras pas, tu ne calomnieras pas ton voisin, tu ne prendras pas le bien d’autrui ». La conscience, cette boussole qui nous indique le chemin à suivre, peut aussi perdre le nord sous l’influence de nos mauvais penchants : paresse, jalousie, orgueil. Heureusement, il n’est pas si facile que cela de l’étouffer. Le malaise qu’on ressent à mal agir, c’est un signe : la lumière de Dieu ne va pas de laisser piétiner sans mot dire…
Mon Dieu, aide-moi !
Mais tout n’est pas blanc ou noir dans la vie et il arrive que nous ne parvenions pas sincèrement à discerner ce qui est bien ou mal, ce qui est mieux ou moindre mal. Quand cela se produit, des amis, des parents peuvent nous éclairer, même si la décision dépend toujours de nous-même. Et Dieu aussi nous éclaire, pourvu qu’on le lui demande, qu’on lise et relise son Évangile. Pourvu, aussi, qu’on n’attende pas de sa part une réponse éclatante, par haut-parleur, mais simplement le murmure de la voie intérieure, celle de l’Esprit-Saint.
Quand Dieu a créé les fleurs, les anges étaient autorisés à peindre avec beaucoup de couleurs vives. Une plante discrète avait attendu à la fin de la rangée et quand arriva son tour, les petits pots de peinture des anges étaient vides. La petite plante était très triste de se voir aussi pâle. Elle se rendit vers le trône céleste et demanda à Dieu : « ne m’oubliez pas ! » Dieu sourit doucement et promit de l’aider. Il appela deux anges et leur ordonna de tremper leurs pinceaux dans le bleu du ciel et une autre fois dans l'or du soleil et de peindre ces petites plantes. C’est ainsi que le myosotis eut de petits pétales bleus de la couleur du ciel et un calice doré de la couleur de la lumière du soleil. Il pousse modestement dans l'ombre de la forêt et porte les couleurs du ciel et c’est pour cela qu’il est béni.
Als Gott die Blumen schuf, durften Engel sie mit vielen bunten Farben bemalen. Ein unscheinbares Pflänzchen hatte am Ende der Reihe gewartet, und als es bemalt werden sollte, waren die Farbtöpfe der Engel leer. Das kleine Pflänzchen war sehr traurig dass es bleich bleiben sollte. Es ging zum himmlischen Thron und bat Gott : Vergiss mein nicht ! Gott lächelte sanft und versprach zu helfen. Er rief zwei Engel zu sich und befahl Ihnen, ihre Pinsel einmal in das Himmelblau und einmal in das Gold der Sonne zu tauchen und damit das kleine Pflänzchen zu bemalen. Daher hat das Vergissmeinnicht blaue Blätter wie die Farbe des Himmels und einen goldenen Kelch wie das Sonnenlicht. Es wächst bescheiden im Schatten des Waldes und ist doch selig weil es ja die Farben des Himmels trägt.
:
Nombreux coloriages catholiques et autres, vies de saints et homélies.
Suivez-moi sur FB, Twitter, Pinterest et Instagram (voir icônes en bas de page).
N'oubliez pas de vous inscrire à la Newsletter, c'est gratuit ! Merci à tous !