Saint Raymond de Pennafort est né en Espagne en 1175. Après de brillantes études, il fut reçu docteur en droit. Il exerça, à Bologne, le métier de professeur.
L’évêque de Barcelone, passant par la ville, le décida à le suivre et, désirant se rapprocher encore plus de Dieu, il entra dans l’ordre de saint Dominique.
Sa vie était tellement édifiante qu’il fut élu gouverneur de l’Ordre, tâche qu’il accomplit brillamment pendant 2 ans seulement, car âgé de 70 ans, il y renonça en raison, disait-il, de sa vieillesse et de ses infirmités.
Le roi le remarqua, le prit pour confesseur et lui demanda de l’accompagner dans ses voyages. Il se rendit donc avec lui dans l’Ile de Majorque. Le saint, s’étant rendu compte que le souverain avait eu la faiblesse d’embarquer clandestinement une femme, lui en fit le reproche ; celui-ci, malgré sa promesse, ne renvoya pas sa maîtresse. C’est alors que Raymond le menaça de le quitter et de retourner, sans lui, à Barcelone.
Le monarque, pour l’empêcher d’exécuter sa décision, avait ordonné à tous les mariniers, sous peine de mort, de refuser de le prendre à bord.
Notre saint, pensant qu’il n’avait rien à attendre du côté des hommes s’écria :
- Si un roi mortel a fait cette défense, on va voir que le Roi éternel en a disposé autrement.
A ces mots, il s’avance sur les rochers qui entrent dans la mer, étend son manteau sur l’eau et, prenant son bâton à la main, il monte avec une assurance admirable sur cette barque inédite ; puis, levant la moitié de son manteau en forme de voile, il l’attache au nœud de son bourdon comme au mât d’un navire.
Ainsi embarqué, poussé par un vent favorable, il arriva au port de Barcelone 6 heures plus tard. Il a tout de même franchi, ainsi équipé, une distance de 53 lieues, soit environ 180 km. De nos jours, on dirait qu’il s’agit d’une performance.
Etant arrivé, il remit sur ses épaules son manteau qu’il trouva entièrement sec, et se rendit au couvent où il demanda la bénédiction du prieur.
Ce prodige inouï se répandit bientôt dans toute la ville, plusieurs personnes ayant assisté à son arrivée sur la grève. Le roi, informé de l’évènement, se repentit de sa faute et renvoya sa maîtresse qui avait causé tant de scandales. Il est fêté le 7 janvier.