Saint Isidore naît à Madrid aux alentours de l’année 1080 de parents pauvres. Très tôt, il doit subvenir à ses besoins et se « loue » comme laboureur dans une exploitation rurale de la région de Madrid appartenant à un riche négociant, Jean de Vargas. Il épouse Maria Toribia, une jeune femme issue du petit peuple, aussi pauvre et pieuse que lui. Un jour, leur enfant tomba dans un puits ; ses parents, désolés, adressèrent au Ciel de si ferventes prières que l'eau du puits, s'élevant jusqu'en haut, y apporta l'enfant plein de vie et de santé. En reconnaissance, les deux époux vouèrent leur vie à Dieu dans la prière, la pénitence et le partage. Exerçant le métier de paysan, Isidore ne néglige pas pour autant le service de Dieu. Veillant la nuit devant le Saint Sacrement, levé de bon matin, il se rend dans les églises de Madrid pour la messe et se confesser. La vie de prière ne l’éloigne pas des réalités de son travail, ni même de la méchanceté des hommes, qui l’accusent de négligence et le dénoncent au maître du domaine. Celui-ci le surveille discrètement et découvre avec étonnement que se sont deux anges qui l’assistent dans ses tâches domestiques. Dès lors, Jean de Vargas eut la plus grande estime pour son serviteur, et les bénédictions du Ciel se répandirent sur sa maison. Saint Isidore opéra des miracles en sa faveur : la fille de Jean de Vargas étant morte à la suite d'une maladie douloureuse, il la ressuscita.
Un jour, en frappant du pied la terre, il fit jaillir, afin d'étancher la soif de son maître, une fontaine qui coule encore. Alors, Jean de Vargas se déchargea sur Saint Isidore du soin de sa maison. Isidore mit son travail et la production agricole du domaine au service des pauvres. Il est la figure de celui qui, par le travail de la terre, nourrit les pauvres et les indigents. Par le témoignage de sa vie, Isidore apporte une légitimité spirituelle renouvelée au monde agricole de son temps. À la suite de Saint Isidore, le monde agricole considéra que sa première mission, de par son travail, est de nourrir la population. Seul, Dieu donne à « l’herbe des champs de croître ». Son épouse vit alors retirée dans un petit héritage, près des églises de la Sainte Vierge qu'elle fréquente assidûment. Femme de prière, elle accueille des femmes simples issues des milieux paysans. Elle leur apporte quelques rudiments d’instruction et de nombreux conseils spirituels. Saint Isidore mourut en 1170, et on l'enterra sous une gouttière, dans le cimetière de Saint-André. Le roi Philippe III d'Espagne demande sa béatification. Le 12 mars 1622, le pape Grégoire XV canonisait simultanément saints Ignace de Loyola, sainte Thérèse d'Avila, saint François Xavier, saint Philippe Néri et... saint Isidore ! Rappelant par-là que le travail de la terre fait aussi partie des activités spirituelles… Il est avec Saint Fiacre le saint patron des agriculteurs. Il est fêté le 15 mai.
Abbé Nicolas Risso – L’Église en Corrèze