Josef Mayr-Nusser, martyr du nazisme, a été béatifié le 18 mars 2017, à Bolzano, en Italie par le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation des causes des saints. Il est fêté le 3 octobre.

Le pape François autorise la Congrégation romaine pour les causes des saints à promulguer un décret reconnaissant le martyre d’un père de famille du Sudtirol (aujourd’hui en Italie autrefois en Autriche) Josef Mayr-Nusser, mort en déportation pour avoir refusé de prêter le serment des S.S. au national-socialisme.
Ce catholique est considéré comme un héros de la résistance du Sudtirol contre l’occupation nazie. Il était né le 27 décembre 1910 dans la ferme du Nusserhof aux environs de Bolzano (Italie) et il est mort le 24 février 1945 près d’Erlangen (Allemagne).
Enfant, il s’engagea dans les jeunesses catholiques de son diocèse (Trente) et il en fut élu président. Sous l’occupation, il choisit de rester, en même temps que 90% des prêtres, et il rejoignit le cercle clandestin de résistance appelé « Andreas-Hofer-Bund ».
Le 26 mai 1942, à 22 ans, il épousa Hildegard Straub (1907-1998) et ils eurent un fils, Albert Mayr. Il allait à la messe tous les matins. Il aimait lire Thomas More qui préféra la décapitation, sous Henri VII, plutôt que de désobéir à sa conscience : « Porter témoignage est notre seule arme efficace », disait-il : il faut montrer à tous « que le seul qui ait le droit à une autorité complète, sans limite, et d’être notre Chef, c’est le Christ ».
En 1944, après l’entrée des forces armées allemandes et la création de la « Zone d’opération des Préalpes », Mayr-Nusser, ainsi que beaucoup d’autres « Dableibers » – qui avaient choisi de rester -, fut incorporé de force dans l’armée allemande, comme ceux qui avaient opté pour l’Allemagne y avaient été auparavant également contraints. Il fut affecté à la Waffen-SS.
Il écrivait à sa femme : « Prie pour moi afin qu’à l’heure de l’épreuve je puisse agir sans hésitation, selon ce que Dieu et ma conscience me dictent (…). Tu es une femme courageuse et les sacrifices personnels qui te seront peut-être demandés ne pourront pas te conduire à condamner ton mari parce qu’il a préféré perdre la vie plutôt que d’abandonner la voie du devoir ».
Or, à Konitz (Chojnice, en Pologne), le 4 octobre 1944, il refusa de prêter le serment S.S. : c’était sa condamnation à mort. Il fut emprisonné puis déporté vers camp de concentration de Dachau, près de Munich. Il mourut d’épuisement et des suites des mauvais traitements, dans un wagon à bestiaux, dans les environs d’Erlangen, le 24 février 1945.
Josef Mayr-Nusser repose à Lichtenstern am Ritten (Sudtirol). C’est en 2005 que le diocèse de Bolzano-Bressanone a demandé sa béatification, avec pour postulateur de la cause Josef Innerhofer.
En 2010 il a été nommé citoyen d’honneur par le conseil municipal de Bolzano en même temps que Franz Thaler, de son vivant.
Des rues portent son nom dans différentes ville de la région et jusqu’en Autriche et en Allemagne: à Bolzano, Merano, Ritten, Truden, Innsbruck et Erlangen.
Le Collège de Vandoies dans le Val Pusteria et la Fachakademie für Sozialpädagogik (Académie pour l'éducation sociale) des Caritasverbandes d’Erlagen (archidiocèse de Bamberg) portent son nom.
Source : https://fr.zenit.org/articles/un-pere-de-famille-du-tyrol-du-sud-martyr-du-nazisme/