Sœur Catherine Aubin nous présente la vie de Marcel Callo, une trajectoire emprunte de lumière dans un océan de douleur, pour celui qui est mort le 19 mars 1945 à Mauthausen.
Marcel Callo est né à Rennes le 6 décembre 1921. À douze ans, il entre en apprentissage dans l'imprimerie où il travaille comme typographe. Il entre à la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) où il tient à privilégier la vie spirituelle comme source de toute action.
En 1943, Marcel perd sa sœur dans un bombardement et se voit réquisitionné pour le STO (Service du Travail Obligatoire). Envoyé à Zella-Melhis, il travaille dans une usine de revolvers et loge dans un camp de 3000 ouvriers environ. Il organise peu à peu clandestinement la vie chrétienne du groupe.
Ses activités le trahissent et il est arrêté le 19 avril 1944 parce que «trop catholique». Transféré à la prison de Gotha il est finalement envoyé successivement aux camps de concentration de Flossenburg et de Mauthausen où il partage les effroyables souffrances de tous les déportés. Il travailla surtout à Gusen II, le pire des Kommandos.
Souffrant terriblement de l'estomac, il meurt d'épuisement le 19 mars 1945, assisté par un camarade bouleversé devant son attitude, le colonel Tibodo, qui témoigne : «J'ai connu Marcel Callo pendant quelques heures seulement, ce garçon était de beaucoup au-dessus de la nature humaine ordinaire. (...) Il avait le regard d’un saint».
Marcel Callo a été béatifié le dimanche 4 octobre 1987 par le Pape Jean-Paul II, à l'occasion du synode mondial des Évêques sur la vocation et la mission des laïcs dans l'Église et dans le monde. Il est fêté le 19 avril.
Sœur Catherine Aubin nous raconte le témoignage fascinant de ce jeune chrétien.
ésar de Bus, le fondateur de la Société des Prêtres de la Doctrine chrétienne, est né à Cavaillon, au sud d’Avignon en France, en 1544, dans un monde chrétien « en crise », déclarera Paul VI lors de sa messe de béatification le 27 avril 1975. Dans des mots faisant certainement écho aux secousses traversées par l'Église catholique dans la décennie ayant suivi le Concile Vatican II, Paul VI évoquait une « crise non seulement religieuse et doctrinale, mais crise de civilisation aussi, avec l'afflux de courants de pensée nouveaux, certes pas tous négatifs, mais qui désorientent la masse des fidèles ».
Issu d’une famille de la noblesse romaine, le jeune César sera confié à un précepteur, avant de poursuivre ses humanités dans son village d’origine, puis chez les jésuites en Avignon. À l’âge de 20 ans, César de Bus s’engage dans l’armée royale, il sera ensuite invité à la cour par son frère Alexandre, chef de la garde du roi de France, Charles IX. Insatisfait de cette vie à la cour, il retournera en 1570 s’installer en Avignon. « Vie légère, insouciante, d'un être doué, brillant en société, poète à ses heures, davantage sensible à la jouissance de tout qu'aux exigences de l'Évangile », précisera Paul VI dans son homélie, à propos des mœurs du futur saint.
Une conversion radicale
Durant l’année 1573, deux drames vont bouleverser la vie de César de Bus : la mort de son père et de son frère, à quelques mois d’intervalle. Il reviendra donc s’installer dans le village de son enfance, où une figure changera le cours de son existence, celle d’Antoinette Réveillade. Une femme étonnante, précise Paul VI lors de la béatification. Analphabète, « elle allait jusqu'à supplier César de Bus de lui faire la lecture de vies de saints, lui donnant ainsi l'occasion de réfléchir et de prier ». Deux autres personnes marqueront César de Bus à cette époque : Louis Guyot, tailleur, sacristain de la cathédrale de Cavaillon, et le jésuite Pierre Péquet.
« La conversion ne pouvait être que radicale, et elle le fut », s’était réjoui Paul VI en 1975. En effet, quatre siècles plus tôt, après une chute, César de Bus se serait réveillé en ayant décidé de vivre pour Dieu. Il abandonna alors ses biens pour servir les miséreux, avant de se retirer dans la solitude et la pénitence. Ordonné prêtre en 1582, il devient chanoine de la cathédrale Saint-Véran, et commence une mission de catéchiste auprès des pauvres.
« L'intuition, le génie pourrait-on dire, de César de Bus, salua Paul VI lors de la béatification, est de mettre le doigt sur un besoin primordial, pressenti avec tant de perspicacité par les Pères du Concile de Trente avec le catéchisme dont ils ordonnèrent la rédaction, afin que tous les pasteurs, de l'évêque au curé d'une modeste paroisse, possèdent un manuel de référence ». Mais la tâche est immense. C’est ainsi que le curé de campagne se met à la rédaction de catéchismes, accessibles à tous. Avec son cousin, Jean-Baptiste Romillon, le prêtre va alors sillonner les campagnes et les bourgs, pour catéchiser ses ouailles. Avec méthode, il enseigna ainsi la foi à toutes les catégories de population, adaptant soigneusement ses enseignements à son public.
En septembre 1592 nait officiellement à L’Isle-sur-la-Sorgue la Société des Prêtres de la Doctrine chrétienne. Une société qui permettra par la suite la multiplication des missions populaires dans les campagnes, participant au renouveau du christianisme dans le sud de la France, « Attirés par sa clairvoyance et son rayonnement, d'autres hommes enthousiastes se sont peu à peu groupés autour de lui, s'initiant à sa méthode et prenant exemple sur lui. Rapidement ils formèrent une famille religieuse qui, malgré les vicissitudes de l'histoire, fleurit encore aujourd'hui en divers pays », détailla Paul VI. C’est là toute l’importance de César de Bus, selon Paul VI « Au-delà de l'homme, particulièrement brillant, il y a l'œuvre accomplie par cet homme, œuvre considérable dans la région où il vivait, et qui devait influencer d'une manière heureuse la pastorale catéchétique du moment, encore balbutiante ».
Miracle reconnu en 2020
Les femmes de la campagne ne sont pas oubliées dans la mission de César de Bus. Visionnaire, il fonda également la Société des Filles de la Doctrine chrétienne.
Devenu aveugle, le missionnaire quittera la vie terrestre le 15 avril 1607, comme il avait prévu, consacrant ses dernières forces à prêcher et à confesser. Son corps repose aujourd’hui dans l’église Santa-Maria-in-Monticelli, dans la capitale italienne. C'est là que se situe la maison généralice de la congrégation des Prêtres de la Doctrine chrétienne qui comptait, en 2010, environ 90 membres, parmi lesquels une soixantaine de prêtres.
César de Bus fut déclaré vénérable le 8 décembre 1821 par le Pape Pie VII. Le miracle a été reconnu en mai 2020 et remonte à 1911 : un paysan italien, souffrant d’une tumeur considérée comme incurable, fut soigné par son intercession. Canonisé le 15 mai 2022 par le pape François. Il est fêté le 15 avril.
1673 : Aîné des dix-huit enfants d'un avocat breton, Louis-Marie naît à Montfort le 31 janvier 1673 près de Rennes. À 19 ans, il entre au séminaire Saint-Sulpice de Paris. Il est un bon élève du collège des jésuites à Rennes où un prêtre l’initie à la mission auprès des pauvres. Il sent l’appel au sacerdoce.
Il étudie deux ans à la Sorbonne, puis au petit séminaire de saint Sulpice qui à cette époque est un lieu de rencontre pour des théologiens de toute la France, et même de l’étranger.
1700 : Il est ordonné.
1701 : Il est l’aumônier de l’hôpital de Poitiers, un lieu où sont enfermés des exclus de toutes sortes. Il étonne (et irrite) les notables en voulant demeurer avec les pauvres et en les traitants comme des égaux. Il leur révèle l’amour du Christ Sagesse, et les noces de la Croix. Il abandonne son nom de famille « Grignion », et signe ses lettres « père de Montfort », pour souligner l’importance de son baptême.
1703 est une année d’incertitude : il dérange par son ascèse, par sa façon de se situer à égalité avec les plus pauvres, par son amour lumineux pour Marie…Il est renvoyé de Poitiers puis de la Salpetrière à Paris. Il alors est appelé pour aider la réforme des ermites du Mont Valérien, une réforme qu’il mena de manière exemplaire. Puis il retourne à Poitiers, les pauvres, qui l’aimaient, l’ayant fait demander. Il fonde « les filles de la Sagesse ». Il fait ensuite des missions populaires mais il rencontre de nouveau l’incompréhension.
1706 : Il va à Rome à pied pour demander de partir en Orient, mais le pape, qui approuve ses méthodes missionnaires, lui demande de rester en France.
1707 : Il entre dans l’équipe des missions paroissiales à saint Brieuc et environ. Prédicateur très aimé, il attire semble-t-il la jalousie de ses confrères qui l’excluent. Il s’installe alors dans l’ermitage saint Lazare, près de Montfort, de là il rayonne, prêchant sur place ou dans les paroisses environnantes.
1710 : Avec l’enthousiasme des habitants, il construisit à Pontchâteau, dans le pays nantais une colline artificielle surmontée de trois croix, avec aussi le jardin de l’agonie et celui du paradis, l’eau du baptême et la présence de Marie. C’était un haut lieu spirituel. Mais, pour d’obscurs motifs, la colline fut détruite et Montfort fut interdit d’exercer un ministère dans ce diocèse. Il fut alors accueilli dans les diocèses de Luçon et de la Rochelle où son apostolat s’épanouit.
1716 : C’est au cours d’une mission à Saint-Laurent-sur-Sèvre qu’il meure, le 28 avril 1716, à l’âge de 43 ans.
Montfort, homme de l’époque baroque
L’époque baroque aime explorer les extrémités du monde, mais aussi celle de l’esprit humain. Montfort et l’expression « esclavage d’amour » sont typiquement de l’âge baroque qui explore les limites du possible.
Montfort, homme du XVIII, siècle des lumières
Le XVIII est le siècle de la raison. Les hommes de ce temps veulent comprendre, raisonner, prouver, donner une logique au discours et une intelligence à la foi. Montfort est typiquement un auteur du XVIII siècle, son Traité est fortement structuré et il énumère des arguments.
Montfort dans la contre-réforme
Montfort se distingue des clercs de son temps par une grande douceur et un esprit de dialogue vis-à-vis des réformés. Il corrige les déviations de la mariolâtrie présente à son époque, il réoriente la piété populaire vers le Christ et vers le baptême : l’Incarnation et le baptême sont le cœur de sa consécration mariale.
Montfort, un homme non-conformiste, courageux
Montfort a su dépasser les habitudes de son temps pour vivre l’Évangile de façon radicale, notamment lorsqu’il a considéré à part égale les exclus de l’hôpital de Poitiers, et lorsqu’il développa une méthode d’apostolat profonde et féconde.
Ses méthodes d’apostolat : vivre le baptême avec Marie
Ses méthodes d’apostolat s’inspirent de celles de ses prédécesseurs : cantiques, conférences, conférences dialoguées, il permettait à l’assistance de l’interroger ; processions qu’il savait organiser dans un grand recueillement juste après son sermon ; confession et amende honorable ; communion ; rénovation des vœux du baptême. Son originalité se manifeste dans son choix de faire prier devant les tableaux du rosaire, et dans sa proposition, du « Contrat d’alliance » :
« Je me donne tout entier à Jésus Christ par les mains de Marie pour porter ma croix à sa suite tous les jours de ma vie ».
Cette brève prière est la traduction populaire de la consécration ou parfaite dévotion, qu’il ne réservait pas à l’élite mais qu’il prêchait à tous.
Montfort fut l’un des premiers à donner au renouvellement des vœux du baptême une place essentielle au cœur des cérémonies de la mission, encouragé en ce sens par le pape Clément XI qui l’envoya « faire renouveler partout l’esprit du christianisme par le renouvellement des vœux du baptême ». Aujourd’hui, les vœux du baptême que l’on a fait enfant par le parrain et la marraine sont renouvelés lors de la profession de foi et dans la liturgie de la nuit pascale.) En outre, Montfort innove en introduisant un don de soi-même au Christ par les mains de Marie dans la cérémonie du renouvellement des vœux du baptême (CA 1-3), et en identifiant les deux démarches spirituelles (VD 120).
Ses principaux écrits
Montfort a écrit de nombreux petits ouvrages, voici les plus connus : SM : Le Secret de Marie ; ASE : L’amour de la Sagesse éternelle ; C : Cantiques ; CA : le Contrat d’Alliance ; LAC : Lettre aux amis de la Croix ; S.R. Le secret du très saint rosaire ; V.D. : Traité de la vraie dévotion à Marie. P.E. Prière embrasée.
Un futur docteur de l’Église ?
L’enseignement de saint Louis Marie de Montfort a été remarqué pour sa grande qualité, sa pertinence, sa profondeur nouvelle. Actuellement, sa cause de doctorat est étudiée à Rome. Une chose est déjà sûre, sa théologie et sa spiritualité, centrées sur l’Incarnation, ont été reprises par le concile Vatican II et Jean Paul II.
Louis-Marie Grignion de Montfort est béatifié le 22 janvier 1888 à Rome par le pape Léon XIII et canonisé le 20 juillet 1947 à Rome par le pape Pie XII. Il est fêté le 28 avril.
Dans un petit village niché dans les montagnes marbrées de Carrare près de la cité de Lucques, est née une petite fille. On la prénomma Zita, et elle grandit heureuse dans une famille de paysan, aussi heureuse que si elle vivait dans un grand château.
Ses parents et elle travaillaient dur, mais il arrivait encore parfois qu'il n'y ai pas assez à manger, et que Zita souffre de la faim. Mais son père, Giovanni Lombardo et sa mère, Buonissima s'efforcèrent d'apporter de l'amour et de la joie dans leur foyer pendant son enfance.
À douze ans, Zita fit une prière à Dieu pour qu'il l'aide à trouver du travail comme servante pour aider ses parents à mettre suffisamment de nourriture sur la table.
Et son vœu fut bientôt exaucé quand elle devint servante dans la maison d'une famille de nobles dans la cité de Lucques.
La maison de la famille qui l'employa s'appelait la Casa Fantenelli et bien qu'elle fut triste de dire au-revoir à ses chers parents, elle était tout-de-même très heureuse de pouvoir contribuer au bien-être de ses nouveaux employeurs. Elle travaillait dur et n'avait qu'une seule demande : qu'on lui autorisât d'aller à l'église tous les matins.
Zita passait son temps libre à donner des restes de nourriture aux pauvres et à s'occuper des gens malades et bien vite les gens de Lucques ainsi que ses employeurs devinrent très attachés à elle.
Un matin de Noël, alors qu'elle quitta la maison pour se rendre à l'église, habillée d'une robe très fine puisqu'elle avait donné ses vêtements chauds à des sans-abris, son maître la vit partir. Il lui prêta son manteau d'hiver pour se rendre à l'église et elle le remercia très chaleureusement.
Mais elle rencontra un mendiant qui tremblait de froid à l'extérieur de l’église ; elle le fit rentrer à l'intérieur et elle voulait lui prêter son manteau pendant la messe afin qu'il se réchauffe. Mais à la fin de la messe ; Zita se rendit compte que le mendiant avait disparu !
Apeurée et inquiète, elle retourna dans la maison pour raconter ce qui venait de se passer à son maître. Alors qu'il la grondait et qu'elle pleurait, elle sentit une tape sur son épaule et se tourna pour voir le mendiant qui se tenait là avec un visage radieux et heureux.
Zita comprit tout-de-suite qu'il s'agissait là d'un ange envoyé par le Seigneur et elle sourit sachant qu'elle avait l'entière protection des cieux.
Son maître se sentit honteux de sa colère et promit qu'il montrerait plus de bonté, comme le faisait sa servante fidèle.
Les gens de Lucques savaient alors qu'ils avaient une véritable Sainte qui vivait dans leur cité et lorsqu'elle trouva la mort, des années plus tard quand elle était vieille, des milliers de gens assistèrent à ses funérailles. Et de nos jours encore, on raconte cette magnifique histoire pour rappeler aux enfants comme il est bon de vivre une vie de servitude et de penser aux autres avant de penser à soi. Elle est fêtée le 27 avril.
Avant de devenir évêque de Cantorbéry, en Angleterre, saint Anselme (1033-1109) que l'Église fête le 21 avril était prieur à l’abbaye Notre-Dame du Bec, en Normandie. Docteur de l 'Église, il contribua à faire du Bec une des plus prestigieuses écoles de son temps.
Par Roland Brierre — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5327695
Normandie, 1085. Les bâtiments claustraux édifiés il y a quelques années à peine donnent une allure à la fois grandiose et priante à la jeune abbaye du Bec. En cette belle après-midi de juillet, le soleil illumine tout le domaine. Rolan s’empêche de plisser les yeux pour profiter de la vue alors que son chariot approche des lieux. Le jeune chroniqueur n’a qu’une hâte ; rencontrer l’abbé Anselme.
Venu rendre visite à un cousin moine, il espérait pouvoir enfin voir de plus près cette école d’où naissent tant d’hommes dévots et sages. De nombreux seigneurs de Normandie y envoient leurs fils. Ceux-ci suivent avec assiduité les enseignements du trivium (arts de la parole : la grammaire, la rhétorique et la dialectique) et du quadrivium (ensemble des quatre sciences mathématiques : arithmétique, géométrie, musique, astronomie). Leurs matinées sont dédiées aux cours de grammaire, de rhétorique et de dialectique. Tandis que l’après-midi, les pensionnaires apprennent l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie. Des enseignements dispensés dans le cadre d’une riche vie de prières.
Une école de piété et de sagesse
Cette formation si dense révéler plusieurs évêques et même un pape. Des hommes de piété et de sagesse incomparables réclamés en Normandie, en France, outre Rhin, dans les Flandres et bien d’autres provinces encore. Trois hommes sont à l’origine de cette formation. D’abord le père Herluin, moine bénédictin et fondateur de l’abbaye. Ensuite, l’abbé Lanfranc, actuellement archevêque de Cantorbéry. Et enfin… Le chariot s’arrête alors et Rolan descend pour se trouver face à face avec le maître des lieux.
– Soyez le bienvenu, salue chaleureusement l’abbé Anselme.
– Merci de m’accueillir, balbutie Rolan, déconcerté par la simplicité du moine. C’est un honneur de vous rencontrer.
Anselme n’est pas beaucoup plus grand que lui. C’est un homme barbu au visage fin et qui malgré des cernes porte un sourire radieux. Il propose à Rolan de le suivre pour découvrir les lieux. Mais le chroniqueur a du mal à se concentrer sur les mots de son hôte. Anselme d’Aoste, successeur de l’abbé Herluin, est celui qui a fait reconnaître au Bec l’importance de la littérature. On dit que c’est aussi grâce à lui que la musique est devenue un enseignement majeur.
– Mon père, demande Rolan. Tout le monde dit que votre enseignement est le meilleur de toute la Normandie.
– Tout le monde ? répond l’abbé en riant. Vraiment ?
– Eh bien, non… bafoue le chroniqueur en rougissant. Mais la plupart.
– Et que disent ceux qui ne sont pas d’accord ?
En défense de la raison
Voilà Rolan bien mal à l’aise. Certes il connaît les rumeurs qui dépeignent l’abbé du Bec comme un hérétique parce qu’il fait lire à ses élèves des œuvres philosophiques datant d’avant le Christ.
– Pardonnez-moi, dit l’abbé après un long silence. Je n’ai pas voulu vous mettre dans l’embarras.
– Oh ce n’est rien. Mais pourquoi vos élèves lisent-ils de la littérature païenne ?
L’abbé rit de nouveau avant de mener son invité au jardin. D’une main, il lui montre le potager et lui demande ce qu’il y voit. Désorienté, Rolan répond qu’il voit des légumes pousser.
– Depuis le début de la création, l’homme a dû faire usage de sa raison pour apprendre du monde autour de lui. Pour distinguer les bonnes plantes des mauvaises. La raison est une qualité qui ne contredit pas celle de la foi. Tous les hommes ne connaissent pas Dieu, mais ils peuvent le trouver par l’exercice de leur raison.
Anselme lui parle alors longuement des philosophes grecs plus vieux que le Christ qui ont su trouver la vérité par la raison. Pour lui, la raison est aussi nécessaire que la foi pour comprendre et rapprocher les incroyants de Dieu.
C’est une philosophie qu’il défend toute sa vie. En 1093, il succède à Lanfranc pour devenir archevêque de Cantorbéry. Là, il entame un combat pour défendre l’indépendance de l’Église face à la couronne d’Angleterre.
Il s’éteint le 21 avril 1109, un mercredi saint. Alexandre VI le canonise en 1494 et il est déclaré docteur de l’Église par Clément XI en 1720. En plus d’un grand sage, saint Anselme est également connu pour son sens de la pédagogie. Chercheur de Dieu, il est volontiers surnommé « docteur magnifique ».
Par Anselm_of_Canterbury,_seal.jpg: Original téléversé par Srnec sur Wikipédia anglais.derivative work: MLWatts — Ce fichier est dérivé de : Anselm of Canterbury, seal.jpg:, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21230761
Il naît en 1651 à Reims dans une famille d'aristocrates. Il effectue ses études dans sa ville natale et à Paris, à la Sorbonne. Puis, après avoir élevé ses frères à la mort de leurs parents, il est ordonné prêtre en 1678. Il s'intéresse ensuite à l'enseignement qui est dispensé dans les écoles pour garçons de Reims et constate ses insuffisances. Quelques années plus tard, Jean-Baptiste crée l'institut des Frères des écoles chrétiennes destiné à accueillir les enfants pauvres, et dont les maîtres sont des religieux. Etabli à Reims, puis dans le quantier de l'église Saint-Sépulcre, à Paris, cet établissement se heurte à l'hostilité du clergé dans les écoles sont payantes, alors que celles de Jean-Baptiste de La Salle sont gratuites, ainsi qu'à de grandes difficultés matérielles. Mais il connaît un réel succès. Jean-Baptiste en devient le supérieur en 1694, et d'autres institutions sont créées en France, en Italie et en Suisse. Ces écoles mettent en place une nouvelle pédagogie : elles substituent le français au latin, remplacent l'enseignement individuel par l'enseignement collectif et instaurent des cours de rattrapage. Dans le même temps, Jean-Baptiste rédige de nombreux ouvrages pédagogiques, mais démissionne de ses fonctions pédagogiques en 1717. Il meurt en 1719. La Révolution balaie son oeuvre. Mais, dès le Premier Empire, les frères rouvrent les écoles. Jean-Baptiste de La Salle est canonisé en 1900. Il est le patron des enseignants. Il est fêté le 7 avril.
Prière :
Seigneur, tu m'as associé à la mission de Ton Fils de faire connaître le Vrai, admirer le Beau, aimer le Bien.
Donne-moi d'être fidèle à promouvoir chez les jeunes le développement harmonieux de leur personnalité, de faire d'eux des hommes et des femmes au sens moral éveillé et vraiment libres, responsables, ouverts au dialogue avec les autres et disponibles devant Toi.
Fais qu'à l'exemple du Patron des éducateurs, saint Jean-Baptiste de La Salle, je contribue à former dans mes élèves cet homme nouveau créé à Ton image dans la justice et la sainteté de la vérité.
Isidore est né à la fin du VIe siècle, en Andalousie. Son amour des études fit de lui l’un des esprits les plus érudits de son temps. Avant Charlemagne, Isidore est connu comme « le Maître d’école du Moyen Age ». Il choisit la carrière ecclésiastique, et monta sur le siège métropolitain de Séville. Il fut évêque pendant 35 années. Il est célèbre pour avoir eu le souci permanent d’apprendre et d’instruire. Il est fêté le 4 avril.
Isidore de Séville désigné saint patron d’Internet
Isidore de Séville fut choisi officiellement en 2002 par le Vatican. Internet prenant alors de plus en plus d’importante, le Vatican lança une réflexion sur le réseau des réseaux. Un comité fut chargé de déterminer un saint patron, et c’est Isidore de Séville, archevêque de la ville espagnole au 7ème siècle, qui fut désigné.
Pourquoi ce choix ? Havre de paix dans l’Occident de la fin du 6ème siècle, l’Espagne devient le conservatoire de la culture antique. La bibliothèque Sévillane en est alors le centre le plus brillant. Puisant dans la très riche bibliothèque de Séville et s’appuyant sur une équipe importante de copistes, il compile une somme énorme de connaissances visant à doter la nouvelle église catholique de solides fondations intellectuelles.
Isidore devint ainsi le génie de la compilation en écrivant une œuvre encyclopédique considérable : Étymologies. Condensé des savoirs de son époque, Étymologies fut longtemps un ouvrage de référence. L’exhaustivité de l’ouvrage évoque le potentiel d’Internet, et sa structure, les bases de données informatiques :
Vingt volumes traitent aussi bien de grammaire, de médecine, de religion, d’histoire, de géographie, d’agriculture…
Étymologies est en quelque sorte un Wikipédia avant l’heure, mais avec un seul rédacteur.
Isidore était en avance sur son temps et son œuvre constitua un pont culturel entre l’Antiquité et le Moyen Âge. Ces faits le rapprochent des internautes qui sont au tournant d’une nouvelle étape de l’Histoire.
Il faut savoir qu’Isidore de Séville a dû « batailler » avec des concurrents prestigieux pour être choisi Saint patron d’Internet. L’archange Gabriel, annonciateur de toutes les nouvelles divines (bonnes ou mauvaises) mais aussi Fra Angelico, le saint patron des artistes et des peintres, étaient sur la liste. Mais l’un et l’autre étaient déjà forts occupés, cela fit la différence en faveur d’Isidore.
Si un jour vous n’arrivez pas à vous connecter sur Internet ou que votre imprimante vous fait défaut, vous saurez maintenant qui invoquer !
Saint Richard naquit en Angleterre. Ses parents occupaient alors un rang élevé et jouissaient d'une belle fortune ; mais ils tombèrent dans une misère si profonde, qu'après leur mort, leur fils aîné fut longtemps retenu en prison pour dettes. Richard, son frère, travailla généreusement à sa délivrance ; mais il s'appauvrit lui-même au point d'être obligé de gagner sa vie comme valet de ferme.
Bientôt il put aller à Paris continuer les bonnes études qu'il avait déjà faites dans sa jeunesse. Il se lia d'amitié avec deux amis choisis, aussi pauvres que lui ; ils n'avaient qu'un manteau à tous les trois et se voyaient obligés de n'aller prendre leurs leçons que l'un après l'autre. Leur nourriture était plus que frugale, un peu de pain et de vin leur suffisait, et ils ne mangeaient de chair ou de poisson que le dimanche. Cependant Richard assura depuis que ce fut là pour lui le beau temps, tant il était absorbé par la passion de l'étude. Ses succès furent prompts et remarquables, si bien qu'à son retour en Angleterre il professa fort brillamment à l'Université d'Oxford.
Quelques années plus tard, sa modestie, sa chasteté, sa douceur et sa dévotion lui attirèrent le respect et l'amour de tout le monde ; il fut élu chancelier de l'Université. Nommé ensuite évêque de Chichester, il eut à subir quelques temps les vexations du roi Henri III, en guerre avec Rome, mais il rétablit la paix par ses prières et ses procédés de conciliation.
Devenu désormais libre dans l'exercice de son ministère, il se fit remarquer par sa grande condescendance pour les petits et par sa miséricorde pour les pauvres. Comme on lui disait que ses dépenses excédaient ses revenus : "Il vaut mieux, dit-il, vendre son cheval et sa vaisselle d'argent que de laisser souffrir les pauvres, membres de Jésus-Christ."
Un jour, distribuant du pain, il en eut assez pour contenter trois mille pauvres, et il lui en resta pour cent autres qui survinrent après. Ces multiplications merveilleuses se renouvelèrent plusieurs fois. Il honorait les religieux et les embrassait souvent : "Qu'il est bon, disait-il, de baiser les lèvres qui exhalent l'encens des saintes prières offertes au Seigneur !»
Il mourut en baisant le Crucifix et en invoquant Marie contre les ennemis du salut.
Il est fêté le 3 avril.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Mame, 1950.
Le prénom Hugues vient du germain « hûg » qui signifie : intelligent. Il est fêté le 1er avril.
Abbé de Cluny durant 60 ans
Hugues naît en 1024. A l’âge de 16 ans, il rejoint le monastère de Cluny, en Bourgogne, contre l’avis de son père. Quatre ans plus tard, il est ordonné prêtre et, en 1049, devient abbé de ce couvent. Il le demeurera jusqu’à sa mort, 60 ans plus tard. Grâces aux immenses qualités intellectuelles de Hugues et à ses relations avec les grands de ce monde, Cluny est alors un centre spirituel d’une extrême importance, et constitue la maison mère d’un ensemble de soixante prieurés dont Hugues devient le responsable.
La plus grande église après Saint-Pierre de Rome
Grâce à son sens de la diplomatie et à ses qualités d’administrateur, Hugues parvient à accroître le rayonnement de Cluny et à développer les liens qui unissent son monastère avec les établissements religieux qui lui sont rattachés. De plus, Hugues fait édifier une immense église romane (détruite lors de la Révolution française), inaugurée par le pape Urbain II en 1095, la plus grande église de la chrétienté après Saint-Pierre de Rome. Hugues crée également, à Marigny, le premier couvent de femmes dépendant de Cluny. Il en confie la direction à sa sœur Hermengarde, et sa mère y est religieuse.
Le conseiller des grands
Hugues participe à de nombreux conciles et est le conseiller des papes Léon IX, Grégoire VII – il convainc l’empereur Henri IV de se rendre à Canossa – et Pascal II qui apprécient son sens de la diplomatie et ses qualités spirituelles, et entreprennent tous trois de réformer l’Eglise. L’abbé de Cluny est aussi envoyé en Hongrie, en Espagne et à Toulouse pour représenter les intérêts du Saint-Siège. Il prend part à la mise en œuvre de la première croisade. Sous l’influence de cet homme exceptionnel, la réforme clunisienne essaime dans toute l’Europe et contribue au renouvellement spirituel de l’Occident. A la fin du ministère d’Hugues, la règle de Cluny connaît son apogée et s’applique dans quelque 2000 établissements religieux répartis dans toute l’Europe, notamment en Espagne, en Italie et en Angleterre. Mort en 1109, Hugues est canonisé en 1120.
Le prénom Catherine vient du mot grec "katharos", qui signifie "pureté". Elle est fêtée le 29 avril. Elle est patronne de l'Italie et de Sienne, et seconde patronne de Rome.
Attribus : Un lys, un livre, une couronne d'épines, une robe blanche, un cœur.
Des visions qui suscitent d'abord méfiance et soupçons
Caterina di Jacopo di Benincasa naît en 1347 à Sienne en Italie (son père est un teinturier aisé). C'est la cadette d'une famille de 26 enfants. Jeune fille, elle mène une vie austère, vouée à la prière et aux pénitences; elle refuse de se marier et, vers l'âge des 16 ans, se soumet à une règle religieuse tout en demeurant dans la maison familiale. Elle commence à avoir des visions, les unes divines, les autres démoniaques. Ces apparitions attirent l'attention des autorités religieuses qui craignent de se trouver face à une simulatrice. Catherine comparaît devant les dominicains de Florence qui l'examinent avant de l'acquitter.
Des actions charitables, une missions évangélisatrice
Après avoir travaillé dans un hôpital et soigné des malades, notamment des lépreux, Catherine commence à voyager en compagnie de quelques disciples. Elle exhorte les populations à se repentir et suscite de nombreuses conversions. Elle rédige alors le Dialogue mystique. En 1375, dans la ville d'Assise, apparaissent sur son corps des stigmates (marques semblables aux blessures que le Christ reçut sur la Croix). La même année, Catherine commence à s'intéresser à la politique. Elle tente, en vain, d'établir la paix entre la papauté et sa ville natale.
Le retour des papes à Rome
En revanche à suite de Brigitte de Suède, Catherine parvient à convaincre le pape Grégoire XI de quitter Avignon, alors enclavée dans le royaume de France, et de ramener le siège de la papauté à Rome en 1377. Lors du Grand Schisme qui suit (deux papes s'opposent, l'un à Avignon, l'autre dans la Ville éternelle), Catherine soutient celui de Rome et écrit aux monarques d'Europe qui défendent les droits de son concurrent. Elle devient ensuite la conseillère du nouveau pape, Urbain VI. En 1380, Catherine est affectée par une attaque de paralysie. Elle meurt quelques jours plus tard. Canonisée en 1461 par le pape Pie II. Elle fut proclamée docteur de l'Église par Paul VI en 1970.
Le prénom Georges a pour racine les mots grecs gê (terre) er ergon (travail, action) et signifie donc laboureur. Sa fête est le 23 avril. Il est le patron de l’Angleterre, de la Lituanie, du Portugal et de la Turquie, ainsi que des villes de Barcelone, Gênes et Venise, des armuriers, des cavaliers, de l’ancien ordre des chevaliers teutoniques, des soldats et des scouts. Il est invoqué contre la syphilis, la peste et la lèpre.
Une légende née en Orient
Georges est un personnage légendaire. Déjà au Vème siècle, des théologiens s’interrogent sur la réalité de son existence. Il est néanmoins possible qu’un soldat de l’armée romaine ait été martyrisé à Lydda (Palestine) vers 250, ou en Nicomédie vers 303. Georges serait né en Cappadoce, selon un culte apparu en Orient, et toujours très vivant en Angleterre, en Grèce et dans le monde russe, et aux termes d’une très riche tradition, reprise dans la Légende dorée, recueil des vies des saints établi au XIIIème siècle par le dominicain Jacques de Voragine.
Le fameux combat contre le dragon
Georges arrive un jour dans un village de Libye où sévit un terrible dragon qui se nourrit des animaux qu’il rencontre et, surtout, des deux jeunes gens, choisis au hasard, que les habitants doivent lui offrir chaque jour. La fille du roi, attachée à un rocher et vêtue d’une robe de mariée, est sur le point d’être dévorée par le monstre. Georges attaque ce dernier et, avec l’aide du Christ, parvient à en venir à bout. Il existe plusieurs variantes de cette légende. Tantôt, Georges ne tue pas le monstre, qui n’est que blessé, et le suit ensuite à l’image d’un animal apprivoisé. Tantôt, il n’accepte de tuer la bête qu’en échange de la conversion au christianisme de la population. Cet exploit fait de Georges le symbole de l’idéal chevaleresque. Au milieu du XIVème siècle, l’ordre de la Jarretière, le premier ordre de chevalerie institué en Angleterre, est placé sous son patronage.
Supprimé de la liste des saints au XXème siècle
Georges est ensuite victime des persécutions qui sont organisées, sous le règne de Dioclétien, contre les chrétiens qui refusent de vénérer les dieux et l’empereur. Il est alors soumis à de nombreux supplices – il est notamment placé sous une roue hérissée de pointes de fer – qui ne parviennent cependant pas à le faire périr. Pour finir, Georges est décapité. De nombreux miracles sont ensuite attribués à l’intervention de ce courageux soldat, notamment lors de la victoire remportée à Antioche par les croisés opposés aux musulmans. Néanmoins, au XXème siècle, Jean XXIII a fait supprimer Georges de la liste officielle des saints vénérés par l’Eglise, en raison de son existence purement légendaire.
Vous trouverez ci-dessous une superbe vidéo de mon ami Mario
Le prénom Stanislas possède une double racine polonaise : stan (debout) et slav (gloire). Il est fêté le 11 avril. Il est un des patrons de la Pologne, et plus particulièrement de la ville de Cracovie.
Un noble devenu évêque de Cracovie
Stanislas naît vers1030 dans une famille noble de Pologne (les détails de sa vie sont très mal connus). Il devient prêtre à la cathédrale de Cracovie. Très vite, Stanislas rencontre la célébrité en raison de ses talents de prédicateur, de la droiture de sa vie, de sa volonté de défendre les principes moraux et de protéger les pauvres. Lors de la disparition de son titulaire, l’évêché est, sur l’ordre du pape, offert au très populaire Stanislas, en 1072.
Le mort ressuscité
Mais, seul parmi tous les prêtres, Stanislas se heurte bientôt au roi de Pologne Boleslas II, qui mène une vie dissolue. Il reproche notamment au souverain d’avoir fait enlever la femme de l’un de ses vassaux. Le monarque veut alors discréditer l’évêque et l’accuse d’avoir provoqué la mort d’un homme nommé Pierre en lui dérobant ses biens. Mais, selon la tradition, le mort sort de sa tombe pour apporter au tribunal chargé de l’affaire la preuve de l’innocence de Stanislas.
Meurtre dans la cathédrale
Par la suite, Stanislas est amené à excommunier le souverain. Boleslas II en conçoit une telle colère qu’il tue Stanislas, de sa propre main, alors que celui-ci est en train de célébrer la messe (1079). Ce défenseur des droits de l’Eglise face au pouvoir des tyrans est canonisé en 1254. Ses reliques sont conservées dans la cathédrale de Cracovie.
Le prénom Robert vient du germainHrodoberhto(gloire illustre). Il est fêté le 30 avril.
Robert de Molesme naît en Champagne vers 1025. Il entre à l’abbaye bénédictine de Moûtier-la-Celle, près de Troyes, puis devient prieur du monastère de Saint –Michel de Tonnerre.
Après être parti de cet établissement et avoir tenté de vivre en ermite, en compagnie de quelques compagnons qui ne partagent pas toujours sa ferveur, Robert de Molesme devient le premier abbé d’un monastère qui est fondé à Cîteaux, au sud de Dijon.
Lassé de l’inconstance du moine, le Saint-Siège lui demande de regagner Molesme. Sous le nom d’ordre cistercien, Cîteaux n’en croît pas moins en autorité et devient la maison mère d’un ordre d’où part une réforme qui va puissamment contribuer au renouveau de la foi catholique. Robert meurt en 1130.
Par un parcours étonnant, saint Benoît-Joseph Labre nous enseigne qu’il n’y a pas un unique chemin de sainteté. L’important est de s’abandonner à la volonté divine.
Né le 26 mars 1748 à Amettes dans le Pas-de-Calais, Benoît est l’aîné d’une famille de quinze enfants. Très croyants, travailleurs et relativement aisés, ses parents n’auront de cesse d’encourager Benoît à suivre le même chemin qu’eux.
Or, dès son enfance, Benoît se révèle différent, original. À l’aise dans la solitude, il ne se mêle que rarement aux jeux des autres enfants. Très obéissant, d’une piété ardente, il renonce avec empressement à ses goûts personnels. À l’âge de 12 ans, on l’envoie auprès de son oncle François-Joseph, curé à Erin. C’est là qu’il découvre, dans la bibliothèque du presbytère, des écrits spirituels qui auront une profonde influence sur lui : les écrits du théologien et mystique Louis de Grenade et les sermons du père Lejeune, dit le père l’Aveugle, oratorien du 17e siècle.
Cependant Benoît se désintéresse des études. À 16 ans, il explique clairement qu’il ne se sent pas appelé au sacerdoce. Il veut devenir moine, ermite. Entendant parler de la Trappe, il pense avoir trouvé sa vocation. Ce projet n’emporte pourtant pas l’adhésion des siens : Benoît ne semble pas avoir la santé et l’équilibre nécessaires pour supporter une telle forme de vie.
À la mort de son oncle François-Joseph, ses parents le confient à un autre de ses oncles, l’abbé Vincent, prêtre à Conteville. Ce prêtre édifie profondément Benoît : donnant tout ce qu’il a aux pauvres, il vit dans un grand dénuement. Benoît lui confie son désir d’être trappiste. L’abbé Vincent lui conseille, pour ne pas inquiéter ses parents, de s’orienter plutôt vers les Chartreux, dont la règle de vie était moins rigoureuse et qui avaient un monastère plus proche de chez eux.
« Dieu, toi mon Dieu, je te cherche »
Benoît obtient de ses parents la permission d’entrer à la chartreuse de Longuenesse. Il a 19 ans. Hélas, cette chartreuse, dévastée par un incendie, ne reçoit plus de novices. Benoît décide alors de se rendre à la chartreuse de Montreuil. Nouvelle déconvenue, le prieur le trouve trop jeune et lui conseille de continuer ses études. Benoît obtempère en se rendant dans une école pour séminaristes. S’il excellait dans l’art du plain-chant − il avait une voix magnifique −, il n’en était pas de même dans celui de la dialectique... Quelques temps après, Benoît est admis à entrer à la chartreuse de Montreuil : joie ! Il s’attache alors tout entier à suivre la règle dans la plus grande fidélité et entre profondément dans le silence du monastère. Un jour cependant, il est saisi par une angoisse dont il ne peut se délivrer. Cette tension intolérable l’oblige à quitter la chartreuse. Où se diriger désormais ? Pour lui c’est clair, son premier appel pour la Trappe s’impose.
Le 25 novembre 1767, il arrive à la grande Trappe de Soligny dans l’Orne. Il apprend alors qu’aucun postulant ne peut être reçu avant l’âge de 24 ans. Il retourne à Amettes, désolé et épuisé par le voyage. Il entre alors dans une grande affliction, malgré la tendresse dont l’entoure sa famille.
Plus tard, son évêque l’invite à faire un nouvel essai chez les Chartreux à Montreuil. Le 12 août 1769, confiant dans cet appel de l’Église, il quitte les siens. Au début, tout se passe merveilleusement bien.
Cependant, une crise similaire à celle qu’il avait connu précédemment survient. Benoît doit à nouveau quitter la chartreuse. Le prieur lui adresse alors ces paroles : « Mon fils, la Providence ne vous appelle pas à notre Institut. Suivez les inspirations de la grâce ».
Dans une lettre à ses parents, Benoît écrit : « Je suis sorti le second jour d’octobre. Je regarde cela comme un ordre de la Providence qui m’appelle à un état plus parfait. Ils m’ont dit que c’était la main de Dieu qui me retirait de chez eux. Je m’achemine donc vers la Trappe, ce lieu que je désire tant et depuis si longtemps ».
Benoît frappe à la porte de la Trappe de Sept-Fons après avoir parcouru 800 km à pied ! Admis comme postulant à 22 ans, il prend l’habit et reçoit le nom de frère Urbain.
L’intensité de sa vie spirituelle fait l’admiration et tout se déroule au mieux. Il semble avoir trouvé paix et stabilité. Pourtant, une crise de scrupules le saisit, une inquiétude qui l’envahit progressivement, le faisant douter de sa capacité à répondre à l’appel de Dieu. Le maître des novices ne peut que constater la fragilisation psychologique et physique du jeune frère, et, craignant pour son équilibre, le fait admettre à l’infirmerie. Le 2 juillet 1770, l’abbé lui déclare : « Dieu vous appelle ailleurs… ».
Benoît prend la route
Sur cette indication, Benoît commence alors un périple incroyable où, de sanctuaire en sanctuaire, de fatigues en enthousiasmes, il grandit en sainteté. Ses haillons, sa saleté, ses longs cheveux et sa barbe clairsemée lui donnent une allure qui attire les moqueries. Il fréquente les pauvres, les marginaux et fuit toute compassion envers sa personne qu’il juge sans intérêt.
Une croix sur la poitrine, un chapelet entourant son cou et un baluchon sur l’épaule contenant l’Évangile, le bréviaire, l’Imitation de Jésus-Christ et la Règle de saint Benoît, ce jeune pèlerin d’une grande austérité est bien déroutant pour les hommes d’Église qu’il rencontre et qui essaient de discerner de quoi il retourne. Impossible de le mettre « dans une case ».
Le 3 décembre 1770, Benoît rejoint Rome, s’arrêtant dans chaque église. Il dort dans une anfractuosité du Colisée. Donnant le pain reçu à ceux qu’il estime plus pauvres que lui, il demeure à Rome jusqu’en 1771 puis se rend au sanctuaire marial de Lorette où on le découvre absorbé dans la prière, inconscient de la foule qui le bouscule. De basilique en église, on le voit séjourner à Naples, puis à Bari. Au Mont Cassin, Benoît retrouve les traces de son saint patron et il prie saint François à Assise. Il découvre la Suisse et ses sanctuaires, revient en France, part en Allemagne, à Compostelle et s’arrête de nouveau à Lorette, où il séjournera onze fois, ayant parcouru entre temps bien d’autres pays encore, tels que l’Autriche ou la Pologne, par exemple.
À 28 ans, il rencontre le père Temple qui, afin d’éprouver le jeune homme, le questionne sur les vérités de la foi et les enseignements de l’Église. Suite à de longs entretiens, le prêtre reconnaît la solidité et la profondeur de la foi de Benoît. Dans ses notes il écrit : « Benoît-Joseph vit en continuelle union avec Dieu, et demeure en Sa présence ».
Le dernier voyage…
Revenu à Rome avec un œdème des jambes, Benoît est admis à l’hospice. Il y retrouve une vie de groupe mais l’ambiance est loin d’être fraternelle ; on le malmène. Il passe des heures dans l’église Sainte-Marie-des-Monts, à genoux, face au Saint-Sacrement. Dans le quartier, tout le monde le connaît. Épuisé, Benoît meurt le 16 avril 1783, un mercredi saint. Il venait d’avoir 35 ans.
À l’annonce de sa mort, les enfants courent dans la ville en criant : « Le saint est mort, le saint est mort ! ». Tous se bousculent pour toucher son corps, s’emparer d’un morceau de son vêtement. Sa dépouille est transportée à Sainte-Marie-des Monts sous les applaudissements. Il faut faire appel aux gardes pour contenir l’enthousiasme de la foule. Les offices du Carême doivent être provisoirement interrompus ! Les miracles se multiplient.
Moins d’un mois après sa mort, le procès de béatification est ouvert. Benoît-Joseph sera canonisé le 8 décembre 1881.
Une trajectoire austère mais remplie de compassion
Après avoir parcouru plus de trente mille kilomètres, Benoît n’aura pas été plus épargné dans sa vie quotidienne que dans la recherche de sa voie spirituelle. Il a choisi de répondre à l’appel du Fils de l’Homme qui « n’a pas su où reposer la tête » (Mt 8, 20).
Progressivement, il a compris qu’il n’avait plus à envisager de lieu, à imaginer une forme de vie bien déterminée. Les limites de son cloître sont les quatre coins de l’horizon. Benoît a suivi fidèlement les « inspirations de la Grâce ». Nourri de la Parole, épris de silence, uni au Christ avec qui il marche et à toute l’humanité pour qui il avance, il a pris les chemins de traverse où il rejoint toute personne désorientée, marquée par les échecs ou qui se sent exclue, pour la conduire au Christ qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.
Au IIIe siècle, Tiburce et Valérien, deux valeureux Romains, droits dans leur conscience et dans leurs convictions, sont arrêtés et conduits au lieu d’exécution par Maxime, secrétaire du préfet.
Ému par leur jeunesse et leur force de conviction, ce dernier demande à être instruit. Les deux frères lui suggèrent de convaincre les bourreaux et de les emmener dans sa maison et de remettre l’exécution au lendemain. Ainsi fut fait. Après une longue nuit d’instruction, Maxime est baptisé. Au moment de la décapitation de Tiburce et Valérien, Maxime vit de nombreux anges venir chercher leurs âmes. Quand il en parla autour de lui, plusieurs le crurent et se convertirent également.
L’affaire ébruitée vaudra à Maxime son arrestation et sa condamnation à être battu avec des fouets plombés jusqu’à ce que mort s’en suive. Cécile, sa jeune épouse, vint pour l’enterrer auprès de Tiburce et Valérien dans un sarcophage sur lequel elle fit sculpter un phénix pour rappeler sa foi en la résurrection « sur la voie Appienne, dans le cimetière de Prétextat ». Les biens de nos martyrs sont confisqués et Cécile est arrêtée quelques jours après et par trois fois transpercée.
Pensée spirituelle de sainte Cécile à Tiburce et Valérien :
« S’il n’y avait qu’une seule vie, nous aurions raison de craindre de la perdre, mais il y en a une autre qui est meilleure et que nous gagnerons en perdant celle-ci ».
Courte prière d’Urbain au moment du baptême de Valérien :
« Seigneur Jésus-Christ, c’est toi qui sèmes de chastes désirs en nous, reçois les fruits de cette semence ».
Éphéméride 14 avril :
En 1895, par la lettre apostolique « Ad Anglos », Sa Sainteté Léon XIII appelle à l’unité avec tous les anglicans séparés de Rome depuis 1531. À cette date, le roi Henri VIII se déclare « chef suprême de l’Église et du clergé d’Angleterre » et rompt toute relation diplomatique avec Rome. En 1896, Léon XIII déclare les ordinations anglicanes « absolument vaines et entièrement nulles ». Les évêques anglicans répondent en affirmant que l’écrit du pape repose sur une « mauvaise information ou une ignorance obstinée ».
Kateri Tekakwitha a été canonisée en même temps que six autres saints au Vatican, par le pape Benoît XVI. Elle devient ainsi la première femme amérindienne de l'Amérique du Nord à être proclamée au rang de sainte.
«Kateri nous impressionne par l'action de sa grâce dans sa vie, en l'absence de soutien extérieur, et par son courage dans sa vocation si particulière. En elle, foi et culture s'enrichissent. Que son exemple nous aide à vivre là où nous sommes, sans renier qui nous sommes», a notamment déclaré le pape devant environ 80 000 fidèles, dont 1500 pèlerins canadiens.
Née en 1656 dans l'État de New York, Kateri Tekakwitha a vécu les dernières années de sa courte vie dans la grande région de Montréal, dont à Kahnawake.
Elle est née d'une mère algonquine et d'un père iroquois. Elle a été convertie au catholicisme par les Jésuites. Pour son choix religieux, la jeune fille, presque aveugle à cause de la petite vérole, avait alors été insultée et menacée par les chefs de sa tribu et s'était réfugiée à Kahnawake.
Elle est décédée à La Prairie, à seulement 24 ans, en raison de sa santé trop fragile.
Son corps est maintenant enterré près de la réserve mohawk de Kahnawake. Il avait d'abord été enterré à La Prairie. Sa fête est le 17 avril.
Les miracles de Kateri
Kateri Tekakwitha, le «Lys des Mohawks», a été béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1980. Pour devenir officiellement sainte, deux miracles devaient lui être attribués.
Le premier miracle remonte au jour de son décès, en 1680. Immédiatement après sa mort, les cicatrices qui défiguraient son visage ont disparu pour lui donner un visage rayonnant de beauté.
Le pape Benoît XVI a reconnu, le 19 décembre 2011, un deuxième miracle de Kateri. Il s'agit de la guérison, en 2006, d'un adolescent américain qui souffrait de la bactérie mangeuse de chair et pour qui les médecins avaient perdu espoir.
Sa famille a demandé l'intercession de Kateri et le jeune homme a été guéri en quelques jours.
Ces nouvelles canonisations portent à 44 les saints proclamés par Benoît XVI depuis 2005.
Appui des Canadiens
Le premier ministre du Canada Stephen Harper considère cette canonisation comme «un grand honneur et un heureux événement».
«Durant sa courte vie, sainte Kateri n'a jamais abandonné sa foi. Elle a enseigné des prières aux enfants, s'est occupée de malades et de personnes âgées et assistait souvent à la messe le matin comme le soir. Aujourd'hui, il existe des sanctuaires consacrés à sainte Kateri au Canada ainsi qu'aux États-Unis», a-t-il affirmé, par voie de communiqué.
À Rome pour la canonisation, l'archevêque de Québec, Gérald Cyprien-Lacroix s'est réjoui de voir l'engouement des Canadiens pour sainte Kateri Tekakiwtha.
«De savoir que nous étions plus de 1500 Canadiens, dont plusieurs du Québec, ça m'a beaucoup réjoui.»
Samedi, Mgr Cyprien-Lacroix a participé à une cérémonie de prières. Il a rencontré plusieurs membres des Premières Nations sont heureux de voir la canonisation de Kateri Tekakwitha. «Ils sont fiers qu'une de leurs filles soit donnée comme modèle pour l'humanité.»
Mgr Cyprien-Lacroix croit que les difficultés qu'elle a vécues sont un signe de sainteté. «Elle a vécu sa foi au sein de sa communauté. (...) alors qu'elle n'avait pas beaucoup de soutien autour d'elle. Il n'y avait pas beaucoup d'appui pour le christianisme autour d'elle. Pourtant, elle a eu le courage de vivre cette foi.»
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