
Jésus est arrêté
Les disciples, encore tout endormis, scrutèrent la nuit. Ils distinguèrent dans l’obscurité des ombres et entendirent des bruits de pas dans le jardin. Puis ils virent briller un éclair d’acier à la clarté de la lune et comprirent que les hommes étaient armés d’épées. Ils se levèrent d’un bond. Les disciples reconnurent Judas. Il marchait vers eux à la tête d’une colonne de soldats et d’officiers de la garde. Judas murmura aux gardes : « Celui à qui je donnerai un baiser, c’est lui, arrêtez-le ! »

Judas s’approcha de Jésus. « Bonsoir, Maître », lui dit-il et il lui donna un baiser. « Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de Dieu ? » lui dit Jésus. Les soldats se saisirent de Jésus et l’arrêtèrent. Pierre dégaina son épée, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille droite. « Range ton épée, Pierre, lui dit Jésus. Car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Crois-tu que je ne pourrais pas appeler mon Père, qui enverrait aussitôt douze légions d’anges à mon secours ? Mais il faut que se réalise la volonté de Dieu ». Et, ayant touché l’oreille du blessé, il la guérit. Jésus se tourna vers les prêtres et les gardes du Temple venus se saisir de lui : « Suis-je donc un brigand en train de conduire une révolte ? Pourquoi toutes ces armes contre moi ? demanda-t-il. Chaque jour, j’étais parmi vous dans la cour du Temple et vous n’avez pas mis la main sur moi. Mais vous avez choisi de faire votre sinistre besogne dans les ténèbres ! » Jésus poursuivit : « Allons, il faut que ceci advienne pour que s’accomplissent ce qu’avaient prédit les prophètes ». Quand les disciples virent que Jésus avait été arrêté, ils l’abandonnèrent et prirent la fuite.
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Le reniement de Pierre
Pierre attendit pour voir où les soldats emmenaient son maître et il les suivit de loin, prudemment. Ils conduisirent Jésus chez le grand prêtre Caïphe. Là, on l’interrogea devant les prêtres et les pharisiens. Pierre pénétra dans la cour de la maison et attendit nerveusement, se mêlant aux gardes rassemblés dans la cour. Assis avec les soldats, il se chauffait près du feu quand une servante s’approcha de lui : « N’es-tu pas un ami de ce Jésus de Nazareth ? » demanda-t-elle en le dévisageant à la lumière du feu. Pierre fut pris de panique. « Non, répondit-il, je ne connais pas cet homme ! » Il s’éloigna du feu et s’approcha du porche. Une autre servante le reconnut et cria : « C’est l’un des siens, il vient de Galilée ! » Mais à nouveau, Pierre nia. « Je n’ai rien à voir avec cet homme », protesta-t-il.

Peu après, Pierre conversait avec quelqu’un quand un homme vint vers lui et dit : « Toi, ici ! Tu es l’un des disciples de cet homme, n’est-ce pas ? Tu as le même accent que lui. Et je vous ai vus dans le jardin des Oliviers près de Gethsémani ». « Je ne sais pas ce que tu dis ! » répondit Pierre. Au même instant, un coq chanta et la lueur froide de l’aube éclaira le ciel. Alors Pierre se souvint des paroles de Jésus : « Avant que le coq chante pour annoncer le jour, tu m’auras renié trois fois ». Pierre leva les yeux. De loin, il pouvait voir le visage de Jésus, son Seigneur et Maître, face à ses accusateurs. Leurs regards se croisèrent, et Pierre éprouva une grande honte. Il aimait tant Jésus. Pourtant il avait été lâche, faible et déloyal. Pierre quitta la cour et pleura amèrement.
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Le procès de Jésus
A l’intérieur, le grand prêtre interrogeait Jésus sur ses disciples et son enseignement. Les chefs des Juifs avaient tenté en vain de trouver de faux témoignages contre Jésus. En dernier ressort, Caïphe lui demanda : « Es-tu le Christ, le Fils de Dieu ? » « Oui », répondit Jésus. Le grand prêtre s’écria : « Qu’avons-nous besoin d’autre preuve ? Cet homme a blasphémé ! » Et il se tourna vers les autres qui se trouvaient rassemblés. « Qu’en pensez-vous ? demanda-t-il. Il affirme être le Messie ». Tous furent d’accord pour dire que Jésus méritait la mort. Quelques-uns lui crachèrent au visage. Puis ils lui bandèrent les yeux et le frappèrent. Les gardes le rouèrent de coups. Comme les Juifs étaient gouvernés par les Romains, Jésus devait être jugé selon la loi romaine avant d’être exécuté. Alors, tôt le matin, les chefs des Juifs ligotèrent Jésus et le conduisirent au palais de Ponce Pilate, le gouverneur romain. Quand Judas apprit la condamnation à mort de Jésus, un terrible remords l’envahit. Il rapporta les trente deniers aux pharisiens. « J’ai péché, leur dit-il. J’ai trahi un innocent ». « Que nous importe ! » lui répondirent-ils. « C’est ton affaire ». Judas jeta l’argent dans le Temple. Puis, incapable de supporter sa faute, il se pendit. Pendant ce temps, Jésus était présenté à Pilate. « Il pousse le peuple à la révolte, expliquèrent les pharisiens au gouverneur, et il prétend être roi ». Puis ils lancèrent de fausses accusations contre Jésus, auxquelles il ne répondit pas. Pilate questionna longuement Jésus, mais ne trouva rien à lui reprocher. « Je ne trouve en cet homme aucun motif de condamnation », dit-il alors aux pharisiens. A chaque Pâque, il avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait.
Or, il y avait dans les cachots un dénommé Barabbas, accusé d’avoir fomenté une révolte et commis un meurtre. Pour satisfaire la foule, Pilate offrit de relâcher un des prisonniers : « Voulez-vous que je relâche le roi des Juifs ? » Entre-temps, les prêtres et les pharisiens avaient excité la foule contre Jésus. « Libère Barabbas ! hurlèrent-ils. Libère Barabbas ! » « Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ? » demanda Pilate. « Crucifie-le ! criaient-ils, crucifie-le ! » Pilate hésitait avant de faire exécuter un innocent. « Pourquoi ? Qu’a-t-il donc fait de mal ? » Pour toute réponse, ils crièrent plus fort : « Crucifie-le ! » Le gouverneur romain était très ennuyé. Il prit une bassine d’eau et se lava les mains devant tous. « Je suis innocent du sang de cet homme », dit-il. Mais il fit flageller Jésus et le livra pour qu’il soit crucifié.
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