Le prénom Jeanne est forgé sur un mot hébreu qui signifie « Dieu accorde ». Fêtée le 12 et 30 mai, Jeanne d’Arc est, après la Vierge, la patronne de la France. Elle est aussi la patronne des villes d’Orléans et de Rouen, ainsi que celle de l’armée française, des militaires, de la radio et de la télégraphie.
Jeanne d’Arc naît à Domrémy, dans les Vosges, en 1412. Ses parents sont des laboureurs assez aisés. Elle témoigne, dès son enfance, d’une grande piété. A l’âge de treize ans, elle est confrontée à ses premières visions : accompagnées d’une grande lumière, des voix lui demandent de se mettre au service du jeune roi Charles VII et de sauver le royaume de France, pour la plus large part occupé par les Anglais. La jeune fille estime que ces messages lui sont envoyés par saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite.
Le roi et les théologiens
Jeanne d’Arc ne rencontre d’abord que la dérision. Mais après une nouvelle défaite des armées françaises, le commandant de la localité de Vaucouleurs accepte de la laisser aller jusqu’au roi Charles VII, à Chinon (1429). Selon la tradition, elle reconnaît le monarque alors que celui-ci s’est déguisé et caché au milieu de ses courtisans. Des théologiens, réunis à Poitiers, l’interrogent afin de vérifier que Jeanne n’est pas une hérétique, et n’est donc pas en désaccord avec la religion chrétienne.
Victoire à Orléans, échec devant Paris
Au côté de l’armée royale qu’elle encourage, Jeanne remporte sa première victoire en forçant les Anglais à lever le siège d’Orléans. Elle conduit ensuite le roi à Reims pour qu’il reçoive l’onction du sacre. La cérémonie paraît redonner au roi et à ses partisans la confiance qu’ils avaient perdue. Mais celle qui est désormais surnommée la Pucelle d’Orléans ne parvient pas à reconquérir la ville de Paris aux mains des Anglais. Elle est même blessée en combattant.
La capture, le procès et la condamnation
En mai 1430, devant Compiègne qu’elle tente de délivrer, Jeanne est capturée par les hommes du duc de Bourgogne qui la livre ensuite aux Anglais. Elle est emprisonnée et, sans que Charles VII tente de la délivrer, jugée à Rouen par un tribunal ecclésiastique, aux ordres des Anglais, qui l’accuse de sorcellerie et d’hérésie. Au terme de ce procès truqué et inique, Jeanne, qui s’est trouvée contrainte de reprendre ses habits d’homme (ce que l’Eglise interdit), est déclarée relapse et condamnée à mort. Elle est brûlée vive sur la place du Vieux Marché, à Rouen, le 30 mai 1431. Selon la tradition, un soldat anglais murmure alors : « Nous sommes perdus, nous avons brûlé une sainte ».
De la réhabilitation à la canonisation
Un procès en réhabilitation est organisé, en 1455-1456, à la demande de Charles VII. L’innocence de Jeanne est reconnue. Mais le souvenir des faits et gestes de Jeanne d’Arc s’estompe entre les XVIe et XIXe siècles. La mémoire collective es réapproprie le souvenir de Jeanne, érigée en sainte nationale et en véritable héroïne, à la suite de la défaite française de 1870. Elle est déclarée bienheureuse par le pape Pie X en 1909 et canonisée en 1920 par Benoît XV.