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30 septembre 2023 6 30 /09 /septembre /2023 20:35

Chaque année, au mois de mai et d’octobre, l’Eglise attire notre attention sur la dévotion au Rosaire ; elle nous redit son importance, son opportunité, son étonnante efficacité. Mais pourquoi devons-nous tant aimer cette forme particulière de prière, au point de lui donner la préférence sur toutes les autres, à l’exemple de notre Saint Père le Pape Jean-Paul II ?

C’est tout simplement, me répondrez-vous, parce que le Rosaire est très agréable à Marie, Notre Mère Bien-Aimée…

C’est Elle qui, jadis, l’a enseigné à Saint Dominique et qui, dans les temps modernes ne cesse de la recommander instamment au cours de ses apparitions.

A Fatima, Elle s’est nommée Notre-Dame du Rosaire et Elle a dit à ses trois petits confidents, et à chacune des ses visites : « Je veux qu’on dise le chapelet tous les jours ».

Une telle réponse, certes, est suffisante, c’est celle des petits enfants qui n’ont qu’un souci : faire plaisir à leur Maman en lui obéissant…

Mais rien ne nous interdit de creuser davantage…

Si nous parvenions à mieux saisir pour quelles raisons profondes la Vierge Immaculée aime le Rosaire, peut-être lui serions-nous encore plus attachés et saurions-nous tirer de cette dévotion des fruits encore plus beaux et plus abondants pour notre sanctification et pour le salut des âmes !

Ce qu’il importe de bien comprendre tout d’abord, frères et sœurs, c’est que le Rosaire est un don merveilleux de Dieu, d’une valeur inestimable, un don qu’il fait à son Eglise par l’intermédiaire de Marie, à qui il a Lui-même confié le rôle sublime de Médiatrice de toutes ses grâces.

Oh ! Certes ! Ce cadeau divin n’a pas beaucoup d’apparence…

Il faut même reconnaître que c’est un moyen pauvre.

Mais Dieu n’a-t-il pas, précisément, un amour de prédilection pour tout ce qui est pauvre, petit et humble ?

Ne se sert-il pas « de ce qui est faible pour confondre les forts » comme dit Saint Paul.

D’ailleurs, dans l’ordre sacramentel, n’est-ce pas au moyen de signes sensibles, très ordinaires : (un peu d’eau pour le Baptême, du pain et du vin pour l’Eucharistie) que le Seigneur nous communique les trésors infinis de sa grâce…

C’est un peu la même chose pour ce qui concerne l’humble chapelet.

Où pourrait-on, dites-moi, trouver prière plus riche, plus substantielle, plus porteuse de grâces que le Rosaire ?

Avons-nous, une fois ou l’autre, sérieusement réfléchi au but qui est visé en définitive par ce moyen privilégié ?

Il s’agit, ni plus, ni moins, de nous mettre le plus possible à l’unisson du Cœur Immaculé de Marie qui n’a jamais cessé de contempler (et avec quelle intensité de Foi, d’Espérance et d’Amour) tous les évènements, tous les faits et gestes et toutes les paroles qui ont si merveilleusement rempli la vie de son divin Fils Jésus, le Verbe Incarné :

« Quant à Marie, nous dit l’Evangile, Elle conservait toutes ces choses, les méditant dans son Cœur ».

Oui, il s’agit, à son exemple et en communion d’âme avec Elle, de faire passer et repasser dans notre mémoire, notre intelligence et notre cœur, tout le Mystère de Dieu fait homme, notre Rédempteur et Sauveur afin de l’enraciner dans notre prière et en faire l’application dans notre vie concrète.

C’est toute la signification de la méditation assidue des Mystères, ces 15 tableaux évangéliques qui évoquent les grandes étapes de la vie de Jésus et de Marie, étapes qui furent d’abord joyeuses, puis douloureuses et finalement glorieuses.

« Commémoration permanente de la Rédemption, le Saint Rosaire nous plonge dans les Mystères du Christ : son Incarnation, sa Passion et sa Pâque, et dans le visage de notre Mère, il nous propose le modèle parfait de la façon d’accueillir, de garder et de vivre chaque parole et chaque événement de Dieu sur la route du salut, en acte de réalisation dans le monde ».[1]

Cette prière étonnante du Rosaire comporte, c’est indéniable, un certain aspect technique, mais il est réduit au strict minimum : tout juste ce qu’il faut pour unifier notre attitude corporelle, pour mobiliser tous nos sens et les harmoniser avec l’esprit qui, résolument, s’engage sur la route d’une authentique prière.

Par cette espèce de rythme continu que réalise tout naturellement la répétition régulière des prières vocales (cette redite de formules si mal comprise de nos contemporains) les attitudes physiques, sont, pour ainsi dire, apprivoisées, l’être tout entier participe à l’adoration et se met au service de Dieu dans la prière.

Il y a comme une pacification, un apaisement du corps qui s’impose peu à peu et crée le calme intérieur indispensable pour toute rencontre et tout dialogue avec Dieu.

L’âme peut alors dans de telles conditions, se livrer plus facilement à la contemplation, cet aspect fondamental et irremplaçable de la prière chrétienne qui consiste en un regard de Foi et d’Amour longuement fixé sur Dieu ou sur tout ce qui est Mystère de Dieu.

Disons-nous d’ailleurs que jamais la réitération indéfinie des même phrases (ces phrases qui, soulignons-le en passant, ont été pour la plupart formulées par Dieu Lui-même) ne saurait porter atteinte à la qualité de notre prière.

La récitation du « Notre Père », du « Je Vous Salue Marie » et du « Gloire au Père », exerce au contraire un rôle très précieux d’accompagnement : un peu comme le pianiste tandis qu’il joue, la main gauche apporte un soutien sonore, mais l’essentiel, la mélodie c’est la main droite qui la donne.

Ce qui compte dans le Rosaire (on ne le redira jamais assez) ce n’est pas le dévidement vocal des prières, c’est le regard d’amour qui persévère à se fixer sur Jésus et Marie, sur ces mystères de notre salut qu’ils ont vécu jadis et qu’ils veulent revivre en nous.

A l’école de cette incomparable Maîtresse d’Oraison qu’est Marie, nous apprenons à exercer notre regard intérieur afin qu’il s’extasie, c’est à dire, sorte de soi et pénètre, toujours plus dans les profondeurs de la Bienheureuse Trinité qui est un océan sans limites de Lumière, d’Amour et de Vie.

Puissions-nous être de plus en plus convaincus que l’immense mérite du chapelet prié en union avec Marie, c’est de nous obliger à rester tout près de Jésus, de ne pas lui fausser compagnie au moins pendant quelques minutes, le temps d’une dizaine : et cela, voyez-vous, ça n’a pas de prix, car l’homme moderne, nous ne le savons que trop, est un instable, un perpétuel agité qui ne peut se supporter un seul instant, et qui, de ce fait, éprouve mille difficultés pour se recueillir, pour se concentrer...

S’il se décide enfin à prier, il n’a pas plutôt fléchi le genou devant Dieu, qu’il songe déjà à lui tourner le dos.

Or, c’est là précisément, que Notre-Dame intervient et excelle dans son art de parfaite Educatrice. En nous donnant le chapelet, Elle nous maintient (au moins le laps de temps d’une dizaine) dans la présence de Jésus, son Fils.

Tout doucement, Elle nous emmène, dans l’intervalle, à lier un brin de conversation avec Lui… Et nous voilà installés, finalement, dans un ascenseur qui peut nous faire monter très haut, jusqu’aux degrés les plus élevés de l’union à Dieu.

C’est en cela donc essentiellement que réside le secret si admirable de la Dévotion au Rosaire.

En nous invitant à nous glisser et à nous fondre, pour ainsi dire, dans sa prière contemplative, Marie (qui ne cesse de coopérer à l’œuvre sanctificatrice de l’Esprit-Saint) nous fait partager les merveilleux sentiments de son Cœur… Elle nous imprègne surtout, peu à peu, de cet Amour parfait, de cet Amour absolu qu’Elle a toujours eu pour son Dieu.

Elle sait très bien que si nous la laissons faire (et le Rosaire favorise étonnamment cette disposition fondamentale d’abandon), Elle sait très bien que tôt au tard, la puissance salvifique de l’Amour divin aura raison de toutes nos résistances et qu’il nous transformera jusqu’à ce que nous devenions des copies vivantes de Jésus-Christ, pouvant dire en toute vérité comme Saint Paul :

« Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».

Chers frères et sœurs, à l’exemple de tant de Papes et de tant de Saints dont les enseignements et les témoignages sur le Rosaire constituent un extraordinaire florilège spirituel, ne manquons pas, nous aussi, de louer, de chanter et d’exalter cette magnifique Couronne de Roses que la Sagesse de Dieu a bien voulu tresser pour la Reine de l’Univers, avec les Roses Blanches de la Joie, les Roses Rouges de la Souffrance, les Roses d’Or de la Gloire et les Roses Jaunes de la Contemplation.

Mais, si nous voulons (et qui parmi nous ne le voudrait pas ?) que cette louange atteigne son but, si nous voulons qu’elle touche vraiment les Saints Cœurs de Jésus et de Marie, leur apporte de notre part joie et consolation et attire sur la pauvre humanité d’aujourd’hui les grâces de conversion, de sanctification et de salut dont elle a tant besoin, faisons en sorte qu’elle s’exprime, avant tout, par notre persévérance à prier chaque jour le Rosaire comme il doit être prié, et par notre fidélité à le vivre.


[1] Jean-Paul II

La Dévotion au Rosaire en DOCX et PDF

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