Notre dépendance à l'égard de Marie est supérieure à ce que nous pouvons imaginer. Nous recevons toutes les grâces, absolument toutes, de Dieu à travers l'Immaculée, qui est notre médiatrice universelle avec Jésus. ―St. Maximilian Kolbe
Prêtre polonais, Maximilien Kolbe est connu pour avoir donné sa vie à la place d’un père de famille dans les camps de la mort en 1941. Le pape Jean-Paul II l’a canonisé comme martyr de la foi, le 10 octobre 1982.
Maximilien naît en Pologne, le 8 janvier 1894, de Jules et Marianna Kolbe, tisserands. Ses parents, tertiaires franciscains, auront une bonne influence sur leur deuxième garçon — ils en auront trois —, mais celui-ci est un peu trop turbulent à leur goût. Doué d’un naturel spontané et têtu, le jeune Raymond, qui ne s'appelle pas encore Maximilien, désespère sa mère. Un jour, elle le réprimande en lui demandant ce qu’il deviendra plus tard. Ce reproche provoque chez l'enfant de dix ans une telle prise de conscience qu'il s'adresse alors directement à Marie pour savoir ce qu'il fera plus tard. Celle-ci lui apparaît en lui présentant deux couronnes, une blanche et une rouge, symbolisant la pureté et le martyre. La Vierge l'invite à choisir ; spontanément, Raymond choisit les deux. Il choisit tout, comme Thérèse de Lisieux. Dès ce moment, il prend la résolution de devenir meilleur de jour en jour.
Toute sa vie sera illuminée par cette rencontre avec Marie, canalisant son énergie bouillonnante pour la mettre au service de l'Évangile. Sa mère ne reconnaît plus son garçon qui se cache souvent derrière l'armoire où se trouve l'icône de la Vierge de Czestochowa. Aussi est-ce tout naturellement qu’il entre chez les franciscains de Lwow, y poursuivant ses études secondaires. Il prend l’habit et le nom de Maximilien. À la Toussaint 1914, il fait ses vœux définitifs. Il a vingt ans et est envoyé à Rome pour faire son noviciat. C'est là qu’il fonde avec six amis étudiants, en 1917, ce qui sera l’œuvre de sa vie la Milice de l’Immaculée. Leur but amener le plus d'âmes à Jésus en passant par Marie. Il écrit : « Nous devons nous efforcer d'aimer le Seigneur Jésus comme l’aimait l’Immaculée ».
Mystique et joyeux
Le 28 avril 1918, Maximilien reçoit l’ordination sacerdotale. Il rentre en Pologne en juillet 1919, miné par la tuberculose. Les médecins ne lui donnent que quelques mois à vivre. Il ne vivra qu'avec un quart de poumon, sans que cela diminue son zèle pour répandre la Milice de l’Immaculée. Ainsi, en janvier 1922, il commence la publication du mensuel Le Chevalier de l’Immaculée, dont le tirage atteindra un jour près d’un million d'exemplaires. Bien vite les locaux deviendront trop petits. Le 8 décembre 1927, il fonde le monastère de Niepolalanov : la Cité de l’Immaculée.
En 1930, il part au Japon avec quatre frères pour y implanter une seconde Cité de Marie, près de Nagasaki. Il imprime une version japonaise du Chevalier de l’Immaculée. Deux ans plus tard, ce sont les Indes, mais sans trop de succès. Il revient en Pologne et, en 1935, il imprime un quotidien catholique. Son apostolat est inventif : la parole fervente, la diffusion de milliers de médailles miraculeuses, la presse, le théâtre, la radio. Il répète sans cesse que l’œuvre n’est pas un but, mais un moyen pour apporter Jésus et Marie dans toutes les maisons. L'œuvre est si florissante que le monastère logera plus de 700 religieux. Il dira à ses frères que l’action par excellence est le bon exemple, la prière et la souffrance acceptée par amour.
Des frères franciscains, qui ont vécu avec lui, parlent du père Kolbe comme du « mystique de l’Immaculée », toujours joyeux et disponible. « Le père Kolbe priait souvent, des prières courtes, devant le Saint-Sacrement, pour confier les intentions de nos lecteurs et donateurs. L’intensité de son recueillement nous impressionnait. Homme parmi les hommes, il était gai, aimait raconter des blagues, faire rire les malades à l’infirmerie pour les détendre ». (Cité dans Lourdes magazine, juillet 2001).
Le don total
Puis arrive la Seconde Guerre mondiale. Le 19 septembre 1939, les Nazis enfermeront une première fois celui qui est à la tête de la plus importante organisation catholique de publications dans toute la Pologne. Miraculeusement libéré, il rejoint sa chère Cité qui est presque totalement détruite. La Cité de l’Immaculée abritera jusqu’à 3000 réfugiés polonais. La Gestapo fermera la Cité et arrêtera de nouveau le père Kolbe, le 17 février 1941. Violemment battu parce qu'il refuse de renier le Christ, il est envoyé à Auschwitz. Il porte le no 16670. Il continue sa mission en confessant et en célébrant la messe clandestinement. La couronne rouge, que la Vierge lui a présentée dans sa jeunesse, approche. Il mettra en pratique sa recette de sainteté : v = V. Ce qui signifie : « Si je veux ce que Dieu veut, je serai un saint ». L'occasion lui est fournie en juillet 1941. Suite à une évasion dans le camp, dix hommes sont choisis pour mourir de faim et de soif, dont François Gajowniczek, marié et père de famille. Maximilien s'offre librement au martyre en disant : « Je suis prêtre catholique polonais, je suis vieux, je veux prendre sa place parce qu'il a femme et enfants ». Il réalise ainsi cette parole de Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13).
Les condamnés entrent nus dans le bunker de la mort. Pendant la longue agonie, qui dure trois semaines, le franciscain soutient l'espérance de ses camarades. Étonnés, les soldats entendent chaque jour des prières et des chants. Seul survivant, c’est en homme de prière qu'il va mourir, tendant son bras au bourreau pour une injection mortelle. Un employé du bunker témoignera que son visage était rayonnant et que de son corps irradiait une lumière. C'est ainsi que Marie accueillit son enfant le 14 août 1941, veille de son Assomption. Son corps fut brûlé au four crématoire le lendemain.
Paul VI béatifie le père Kolbe en 1971. Jean- Paul Il canonise son compatriote comme martyr de la foi, le 10 octobre 1982, en présence du père de famille pour qui Maximilien avait offert sa vie. Jean-Paul Il fera du père Kolbe un modèle pour la nouvelle évangélisation dans la société d'aujourd'hui. Il retiendra de lui l'importance de la consécration à la Trinité par Marie et l'urgence d'annoncer l'Évangile par les médias.
Source : Le blog de Jacques Gauthier
Pour un échange en groupe :
Qu'est-ce qui caractérise la relation de Maximilien Kolbe avec Dieu ?
Comment s'exprime son amour pour le Christ ?
Qu'est-ce qui caractérise sa sainteté ?
Comment est-il témoin de la miséricorde de Dieu ?
Pour aller plus loin, des livres :
Philippe Maxence, Maximilien Kolbe : Prêtre, journaliste et martyr, Perrin, 2011,
Patricia Treece, Maximilien Kolbe, Flammarion, 2003,
André Frossard, N'oubliez pas l'amour : la Passion de Maximilien Kolbe, Laffont, 1987.
Méditation du Jour
Le Fils de l’homme va être livré
Dieu, qui ne peut être vaincu par aucune puissance, s’est laissé vaincre par son amour envers les hommes : « L’Amour triomphe de Dieu ! » Il faut observer en outre que tout ce que Notre Seigneur a souffert dans sa passion, il l’a souffert pour chacun de nous en particulier.
Je vis, dit saint Paul, en la foi du Fils de Dieu, qui m’a aimé, et qui s’est livré lui-même à la mort pour moi (Ga 2, 20). Ce que dit ici l’Apôtre, chacun de nous doit le dire pareillement. Saint Augustin infère de là que l’homme, racheté à tel prix, semble valoir autant que Dieu. Le Saint ose même ajouter : « Seigneur ! vous m’avez aimé, non comme vous-même, mais plus que vous-même ; puisque, pour me délivrer de la mort ; vous avez voulu mourir pour moi ! » Mais, puisqu’une seule goutte de sang de Jésus Christ suffisait pour nous sauver, pourquoi a-t-il voulu le répandre entièrement à force de tortures ? Ah ! répond saint Bernard : « Il a voulu tout donner, pour nous montrer l’amour excessif qu’il nous portait ».
St Alphonse-Marie de Liguori
Saint Alphonse-Marie de Liguori († 1787), nommé évêque, renonça vite à cette charge. Prédicateur et éducateur, il fonda les Rédemptoristes. Son enseignement moral lui vaudra d’être mis au nombre des docteurs de l’Église.